La Maison de madame Elisabeth

Ce serait bien à mon avis de créer une rubrique spécialement réservée aux maisons des membres de la famille royale.
Rien ne nous empêcherait ensuite de compléter par des sujets individuels plus poussés sur des dames et courtisans détenteurs d'une charge quand leur vie a de quoi alimenter un sujet qui lui serait propre.
 Des liens permettraient de nous déplacer entre Les Maisons et les rubriques Amis ou Ses relations conflictuelles (je pense ainsi à la Comtesse Diane en tant que dame d'honneur de madame Elisabeth, la princesse de Lamballe en tant que surintendante de la Maison de la Reine, madame de Polignac comme gouvernante des Enfants de France, le cardinal de Rohan en tant que Grand Aumônier de France...).
Toutes ces charges font l'essentiel de la vie de cour et est la raison d'être de la présence des courtisans et des dames.

Beaucoup d'entre nous avons des alamnachs d'années successives, j'ai de mon côté pas mal de mini-bios de nombreux en charge auprès de la famille royale, il y a de quoi alimenter !
Plus les commentaires des participants eux-mêmes, les témoignages sur les petits scandales qu'ont occasionnés telle ou telle nomination... Rappelons-nous récemment de la comtesse Diane qui passe pour une adolescente aux yeux du public ! :


Malheureusement, je ne sais pas comment créer une nouvelle rubrique.

Comme je suis en plein dedans avec cette chère Angélique, je commence par la Maison de madame Elisabeth !

p. 35-36
A Versailles, ce 9 avril 1778.
Le travail de la maison de Madame Elisabeth s'est fait hier matin. Mme la comtesse Diane, belle-soeur de la comtesse Jules est dame d'honneur. Mme de Sérent dame d'atour, M. le comte de Coigny chevalier d'honneur, M. d'Adhémar premier écuyer. Il y a aussi deux dames de plus qui sont Mme de Polastron, soeur de la comtesse Jules et Mme de Chauvelin. Elles vont se marier, je ne sais pas à qui. M. de Voudenas est écuyer ordinaire, l'abbé de Montaigu aumônier ordinaire. Il n'y a point de premier aumônier ni d'aumôniers de quartiers. J'en suis bien fâchée pour l'abbé de Riquebourg. Madame Elisabeth m'a promis que lorsqu'on en ferait, il le serait, ainsi ce n'est qu'un retard qui, à ce que j'espère, ne sera pas long.
On part pour Marly le 17. Ce sera ce jour-là que Madame Elisabeth prendra sa maison. Je veux m'arrnager avec Mme de Canillac pour faire sa semaine afin qu'elle fasse la mienne, ce qui fait que nous pourrions partir plus tôt.
Maman aura une gratification ; Mme de Guémené l'a demandée au roi qui a dit que c'était juste parce qu'elle était pauvre. Sitôt qu'elle l'aura, nous partirons.

Il faut croire qu' Angélique fait erreur sur au moins un point. Car madame de Polastron, au même titre que la comtesse Diane, est également la belle-soeur de la comtesse Jules. Elle n'est pas sa soeur. Quant à savoir qui elle va épouser... Ce n'est pas trop compliqué : le (demi ? )frère de la comtesse Jules !
Il nous faut donc lire attentivement les sources sans les prendre au pied de la lettre.

Après le mariage, il n'était pas courant de considérer une belle soeur comme une soeur ?
Marie-Antoinette appelle justement Madame Elisabeth ma soeur et de Provence et d'Artois comme ses frères.

Maison de madame Elisabeth en 1786 (la seule que j'ai trouvée ou sinon, quand elle était chez les Enfants de France) :

Dame d'Honneur.
Madame la Comtesse Diane de Polignac.

Dame d'atours.
1778 Madame la Marquise de Serent.

Dames pour accompagner MADAME.
Madame la Marquise de Sorans.
Madame la Marquise de Causans.
Madame la Comtesse de Canillac.
Madame la Marquise de Bombelles.
Madame la Vicomtesse d'Imecourt.
Madame la Comtesse des Deux-Ponts.
Madame la Marquise de Roche-Fontenille.
Madame la Vicomtesse de Merinville.
Madame la Comtesse de Clermont-Tonnere.
Madame la Marquise de Lombelon des Essarts.
Madame la Marquise de Lastic.
Madame la Comtesse de Causans.
Madame la Vicomtesse de Blangy.
Madame la Comtesse de Marginerie.
Madame la Marquise de Monstier.

M. l'Abbé Madier, Confesseur.

Chevalier d'Honneur. 
1778 M. le Comte de Coigny.

Premier Ecuyer. 
1778 M. le Comte d'Adhemar.

Secrétaire des Commandements. 
17... M. Mesnard de Chouzi, à Paris, rue de Gramont. 
1778 M. Tourteau d'Orvilliers, en survivance, rue neuve-des-Petits-Champs.

M. le Chevalier de Saint Pardoux, Écuyer du Roi servant près Madame.


Nous remarquons que madame de Polastron n'est plus là. Quant à savoir si la princesse a pu s'arranger pour ses aumôniers, impossible.

Österreich a écrit:Après le mariage, il n'était pas courant de considérer une belle soeur comme une soeur ?
Marie-Antoinette appelle justement Madame Elisabeth ma soeur et de Provence et d'Artois comme ses frères.

C'est bien à quoi j'ai pensé à première lecture. Mais Angélique parle de la comtesse Diane comme belle-soeur. Et ne sait pas avec qui va se marier madame de Polastron... Comme elle porte ce nom, elle est déjà mariée, donc la question ne se pose pas.

C'est peut-être tout simplement une manie de Marie-Antoinette d d'appeler frères, soeurs, tantes ceux de son mari.

Eléonore, toi qui connais les Polignac/Polastron sur le bout des doigts, nous aurions besoin de tes lumières !

Effectivement, à voir...
Pour les Polignac/Polastron notre chère Eléonooooore !!!
Et pour la dénomination  de frère ou soeur, notre cher Luciuuuuuus !!!

: : :

Reinette a écrit: Mais Angélique parle de la comtesse Diane comme belle-soeur. Et ne sait pas avec qui va se marier madame de Polastron...

Diane est la belle-soeur de Yolande puisqu'elle est la soeur de Jules . Mme de Polastron est Louise de Lussan d'Esparbès qui a épousé Adhémar le demi-frère de Yolande .
Les deux demi-soeurs de Yolande sont devenues Mme de la Tour Landhorte et de Deux Ponts .

C'est bien ce qu'il me semblait ! :n,,;::::!!!:

Österreich a écrit:Après le mariage, il n'était pas courant de considérer une belle soeur comme une soeur ?

C'est le cas en effet. Mais c'est probablement plus le cas lorsqu'on les aime, et moins lorsqu'on ne les aime pas !!!!!

Un exemple de cet emplois ; une conversation entre Miss Elisabeth Bennet et son nouveau beau-frère Wickham "Come, Mr. Wickham, we are brother and sister now", dans les derniers chapitres de Pride and Prejudice.

Je reprends donc les propres termes d'Angélique de Bombelles :
Mme la comtesse Diane, belle-soeur de la comtesse Jules est dame d'honneur. [...] Il y a aussi deux dames de plus qui sont Mme de Polastron, soeur de la comtesse Jules et Mme de Chauvelin.Elles vont se marier, je ne sais pas à qui.

Pourquoi fait-elle une distinction entre la comtesse Diane, appelée belle-soeur et madame de Polastron qui serait elle la soeur de madame de Polignac ? Ne sachant pas non plus à qui elle sera mariée alors qu'en toute logique elle l'est déjà pour porter ce nom de Polastron.
Curieux, non ?

J'en viens à l'idée que la petite marquise de seize ans ne sait pas encore qui est qui. Elle ne connait pour l'instant que l'ancien personnel d'éducation des Enfants de France, celui que sa mère et elle fréquentent. Un monde plus ou moins protégé.

D'où des erreurs concernant les gens dont elle ignorait l'existence jusque-là, connus uniquement par ouï-dires, vus de loin...
Mais ce n'est pas grave : après tout, son mari et sa mère sont les premiers à parler de leur chère enfant !

Reinette a écrit:Je reprends donc les propres termes d'Angélique de Bombelles :
Mme la comtesse Diane, belle-soeur de la comtesse Jules est dame d'honneur. [...] Il y a aussi deux dames de plus qui sont Mme de Polastron, soeur de la comtesse Jules et Mme de Chauvelin.Elles vont se marier, je ne sais pas à qui.

Pourquoi fait-elle une distinction entre la comtesse Diane, appelée belle-soeur et madame de Polastron qui serait elle la soeur de madame de Polignac ? Ne sachant pas   non plus à qui elle sera mariée alors qu'en toute logique elle l'est déjà pour porter ce nom de Polastron.
Curieux, non ?

Eh bien, parce qu'Angélique se trompe complètement, tout simplement .

Elle aura lieu de bien connaître toute cette smala Polignac en exil, à Venise, lorsque les Polignac/Vaudreuil/Louise de Polastron et les Bombelles seront très liés et passeront tellement de temps ensemble, avant que ne survienne la rupture due au schisme entre le comte d'Artois et Bombelles/Breteuil , et le départ de la petite colonie Polignac/Vaudreuil pour Vienne .

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Lucius a écrit:

Österreich a écrit:Après le mariage, il n'était pas courant de considérer une belle soeur comme une soeur ?

C'est le cas en effet. Mais c'est probablement plus le cas lorsqu'on les aime, et moins lorsqu'on ne les aime pas !!!!!

Un exemple de cet emplois ; une conversation entre Miss Elisabeth Bennet et son nouveau beau-frère Wickham "Come, Mr. Wickham, we are brother and sister now", dans les derniers chapitres de Pride and Prejudice.

Merci Lucius !!!

Mme de Sabran a écrit:

Reinette a écrit:Je reprends donc les propres termes d'Angélique de Bombelles :
Mme la comtesse Diane, belle-soeur de la comtesse Jules est dame d'honneur. [...] Il y a aussi deux dames de plus qui sont Mme de Polastron, soeur de la comtesse Jules et Mme de Chauvelin.Elles vont se marier, je ne sais pas à qui.

Pourquoi fait-elle une distinction entre la comtesse Diane, appelée belle-soeur et madame de Polastron qui serait elle la soeur de madame de Polignac ? Ne sachant pas   non plus à qui elle sera mariée alors qu'en toute logique elle l'est déjà pour porter ce nom de Polastron.
Curieux, non ?

Eh bien, parce qu'Angélique se trompe complètement, tout simplement .  

Elle aura lieu de bien connaître toute cette smala Polignac en exil, à Venise, lorsque les Polignac/Vaudreuil/Louise de Polastron et les Bombelles seront très liés et passeront tellement de temps ensemble, avant que ne survienne la rupture due au schisme entre le comte d'Artois et Bombelles/Breteuil ,  et le départ de la petite colonie Polignac/Vaudreuil  pour Vienne .

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C'est bien la conclusion à laquelle j'étais arrivée !

Décidément notre pauvre Angélique se perd dans cette Maison ! Cinq jours après la lettre que j'ai postée ci-haut :

p. 39-40
A Versailles, ce 14 avril 1778
[...]Pour parler de choses plus gaies, je vous dirais que la reine est toujours grosse. Elle vomit, mais du reste, se porte fort bien. On va faire cet été la maison de madame Elisabeth. Plusieurs personnes croient que l'on titrera la comtesse Jules pour la faire dame d'honneur, d'autres nomment Mme de Sérent. Je ne sais pas laquelle ce sera.[...]