Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
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Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Oui !
Le duc avait, à n'en pas douter, les moyens de s'offrir un deuxième costume .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Surtout qu'il était réputé pour sa grande élégance, les beaux habits étaient son péché mignon et il dépensait beaucoup pour sa garde-robe.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Conservé au Musée Louis-Philippe, château d'Eu,
Le duc de Penthièvre présentant les cercueils des princes de sa famille à l’église collégiale de Dreux en novembre 1783 :
Le duc de Penthièvre présentant les cercueils des princes de sa famille à l’église collégiale de Dreux en novembre 1783
Nicolas Gosse
Huile sur toile, 1836
Photo : 2019 Château-musée Louis-Philippe à Eu, Normandie
Note du musée (extrait) :
Suite à la vente de son domaine de Rambouillet à Louis XVI, il exhume les cendres de sa famille pour les transporter à l’église collégiale Saint-Etienne de Dreux.
Ce geste de piété inspirera à ses descendants la construction, dans la même ville, de la Chapelle Royale.
Tourné vers la vie contemplative, aimé du peuple, le duc de Penthièvre était tout particulièrement célébré dans l’escalier d’honneur du château, grâce à cette grande toile commandée par son petit-fils, Louis-Philippe.
Image : Picssr.com / Louis Philippe
* Source et infos complémentaires : Château d'Eu - Les collections
Si vous souhaitez découvrir la Chapelle royale de Dreux, nécropole de la famille d'Orléans, voir notre sujet :
La chapelle royale de Dreux
Le duc de Penthièvre présentant les cercueils des princes de sa famille à l’église collégiale de Dreux en novembre 1783 :
Le duc de Penthièvre présentant les cercueils des princes de sa famille à l’église collégiale de Dreux en novembre 1783
Nicolas Gosse
Huile sur toile, 1836
Photo : 2019 Château-musée Louis-Philippe à Eu, Normandie
Note du musée (extrait) :
Suite à la vente de son domaine de Rambouillet à Louis XVI, il exhume les cendres de sa famille pour les transporter à l’église collégiale Saint-Etienne de Dreux.
Ce geste de piété inspirera à ses descendants la construction, dans la même ville, de la Chapelle Royale.
Tourné vers la vie contemplative, aimé du peuple, le duc de Penthièvre était tout particulièrement célébré dans l’escalier d’honneur du château, grâce à cette grande toile commandée par son petit-fils, Louis-Philippe.
Image : Picssr.com / Louis Philippe
* Source et infos complémentaires : Château d'Eu - Les collections
Si vous souhaitez découvrir la Chapelle royale de Dreux, nécropole de la famille d'Orléans, voir notre sujet :
La chapelle royale de Dreux
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
La nuit, la neige a écrit:Conservé au Musée Louis-Philippe, château d'Eu,
Le duc de Penthièvre présentant les cercueils des princes de sa famille à l’église collégiale de Dreux en novembre 1783 :
... magnifique tableau ! Merci . Il fixe pour la postérité ce moment, certainement déchirant et sacrilège pour le duc, du transfert à Dreux de ses chers défunts. Je recommande la visite de la Chapelle Royale. Cette intransigeance de Louis XVI pour un motif aussi futile que la chasse me paraît une cruauté de sa part.
Savons-nous qui sont les messieurs autour du duc de Penthièvre ( celui qui se tient derrière son épaule gauche surtout a une belle physionomie ).
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Un chevalier de Malte.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Charles-Antoine de Lastic, chevalier non profès de Malte et premier gentilhomme du duc de Penthièvre ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Merci pour les recherches, Lucius.
Pourquoi pas...
Pourquoi pas...
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
à supposer que ce ne soient pas que des figurants pour faire tapisserie.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 32
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Je ne crois pas. Il y a vraiment des visages qui semblent bien précis.
Oui, merci, mon petit Lulu .
Oui, merci, mon petit Lulu .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Présenté prochainement en vente aux enchères...
LE DUC DE PENTHIÈVRE
Jean-Charles Auboin (1731-1809), céramiste et faïencier français.
Terre cuite, circa 1780
Signé au dos : C Auboin fecit
Hauteur : 57 cm
Rare buste, de grandes dimensions, du petit-fils du roi Louis XIV et grand-père maternel du dernier roi des Français, Louis-Philippe 1er. Le prince est figuré, aux alentours de cinquante-cinq ans, vers 1780, portant l'ordre du Saint Esprit et celui de la Toison d'or.
Le socle est orné de son monogramme L J M inscrit dans une ancre de marine qui rappelle sa charge de grand amiral de France, le tout étant surmonté de la mention de son titre : DUC DE PENTHIÈVRE.
Image : Mallié-Arcelin
Présentation au catalogue :
Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, était un prince de la maison de Bourbon. Fils du comte de Toulouse et petit-fils du roi Louis XIV, il occupa les charges de grand amiral de France, de grand veneur, de gouverneur de Bretagne et de commandant de la garde nationale ainsi que de deux régiments qui portent son nom.
Très pieux, il épousa Marie-Thérèse de Modène avec qui il partagea sa grande foi et vécut un authentique amour, le couple princier eut sept enfants dont seuls deux survécurent.
Beau, droit, fidèle, généreux et courageux, il fut un collectionneur de montres, amateur d'art, d'architecture et un grand mécène. La destinée de ce prince, qui fut l'un des plus fortunés d'Europe, émeut par son désintéressement et la succession d'épreuves qui se sont abattues sur les siens.
Accablé par la mort prématurée de son épouse en 1754, par le massacre publique de sa belle-fille, la princesse de Lamballe, en septembre 1792 et la décapitation du roi Louis XVI avec parmi les votants son propre gendre le duc Orléans "Philippe Égalité", il vécut intensément les tribulations d'un XVIIIe siècle miné par la subversion intellectuelle, religieuse et politique.
Sa mort, dans son fief normand de Bizy, le 4 mars 1793, survint peu avant le décret d'arrestation des Bourbons et la confiscation de leurs biens.
Très regretté dans ses domaines où on louait ses bienfaits, il fut le seul prince français à décéder dans son lit, et de mort naturelle, pendant la Révolution française.
* Source et infos complémentaires : Mallier-Arcelin - Vente Souvenirs historiques, 12 mars 2020 (Paris Drouot)
LE DUC DE PENTHIÈVRE
Jean-Charles Auboin (1731-1809), céramiste et faïencier français.
Terre cuite, circa 1780
Signé au dos : C Auboin fecit
Hauteur : 57 cm
Rare buste, de grandes dimensions, du petit-fils du roi Louis XIV et grand-père maternel du dernier roi des Français, Louis-Philippe 1er. Le prince est figuré, aux alentours de cinquante-cinq ans, vers 1780, portant l'ordre du Saint Esprit et celui de la Toison d'or.
Le socle est orné de son monogramme L J M inscrit dans une ancre de marine qui rappelle sa charge de grand amiral de France, le tout étant surmonté de la mention de son titre : DUC DE PENTHIÈVRE.
Image : Mallié-Arcelin
Présentation au catalogue :
Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, était un prince de la maison de Bourbon. Fils du comte de Toulouse et petit-fils du roi Louis XIV, il occupa les charges de grand amiral de France, de grand veneur, de gouverneur de Bretagne et de commandant de la garde nationale ainsi que de deux régiments qui portent son nom.
Très pieux, il épousa Marie-Thérèse de Modène avec qui il partagea sa grande foi et vécut un authentique amour, le couple princier eut sept enfants dont seuls deux survécurent.
Beau, droit, fidèle, généreux et courageux, il fut un collectionneur de montres, amateur d'art, d'architecture et un grand mécène. La destinée de ce prince, qui fut l'un des plus fortunés d'Europe, émeut par son désintéressement et la succession d'épreuves qui se sont abattues sur les siens.
Accablé par la mort prématurée de son épouse en 1754, par le massacre publique de sa belle-fille, la princesse de Lamballe, en septembre 1792 et la décapitation du roi Louis XVI avec parmi les votants son propre gendre le duc Orléans "Philippe Égalité", il vécut intensément les tribulations d'un XVIIIe siècle miné par la subversion intellectuelle, religieuse et politique.
Sa mort, dans son fief normand de Bizy, le 4 mars 1793, survint peu avant le décret d'arrestation des Bourbons et la confiscation de leurs biens.
Très regretté dans ses domaines où on louait ses bienfaits, il fut le seul prince français à décéder dans son lit, et de mort naturelle, pendant la Révolution française.
* Source et infos complémentaires : Mallier-Arcelin - Vente Souvenirs historiques, 12 mars 2020 (Paris Drouot)
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Le duc de Penthièvre et le château d'Anet
Ce fauteuil, prochainement proposé en vente aux enchères, nous donne l'occasion d'évoquer l'une des propriétés du duc de Penthièvre...
A LOUIS XVI SOLID MAHOGANY BERGERE
CIRCA 1775
In richly figured mahogany, the arched back with molded borders leading to ram’s mask arm terminals and incurved fluted supports with bound fasces, with solid saddle seat, the seat-rail carved with a Herculean lion’s pelt, on fluted tapering legs headed with acanthus, the underside marked twice with an anchor flanked by ‘A4’, and twice with a fleur de lys
39 in. (99.1 cm.) high
Provenance : Possibly supplied to Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), for the Pavillon Carré at the château d’Anet.
Lot Essay
THE ‘PENTHIEVRE’ BERGERE
This spectacular chair, boldly carved in the finest quality solid mahogany in the à l’antique taste with Bacchic ram’s masks and the lion’s pelts of Hercules, embodies two powerful and related stylistic movements which inspired enlightened French connoisseurs in 1760s and 1770s : the goût grec, a renewed taste for the antique forms of classical Greece and Rome, and the goût anglais, a taste for simple restrained forms embodied by a use of unadorned mahogany inspired by the English cabinet-makers of the period.
Madame de Pompadour’s brother the Marquis de Marigny, himself an important patron of the arts, not only commissioned one of the most spectacular commodes in the ‘antique’ style in ebony and Japanese lacquer by Joseph, for his Paris hôtel, (see A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 236, fig. 240), but also famously ordered mahogany furniture à l’anglaise from the cabinet-maker Pierre Garnier, demonstrating that both these fashionable stylistic currents could appeal to the same sophisticated amateurs.
THE PROVENANCE
Much speculation exists regarding the enigmatic marks on this superb à l’antique bergere, which is incised to the underside of the seat twice with an anchor framed by the letter A and the number 4, and with two fleurs de lys. Adding to their mystery is that the marks do not seem to have been applied with the normal method of a branded marque au feu, but appear to be individually incised- however this could perhaps be explained by the remarkable hardness of the mahogany used.
Château brands with an anchor are most clearly associated with Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, grandson of Louis XIV and grand amiral de France, hence the use of the anchor as an identifying mark on all his properties.
The father of the duc de Penthièvre, Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737) was one of the legitimated children of Louis XIV and Madame de Montespan. He received the title of grand amiral de France which passed on his death to the duc, his only son, then twelve years old, along with the title grand veneur (Grand Hunter) de France. His Court positions and various legacies made him one of the wealthiest Princes, possessing dozens of properties as well as an immense inheritance.
Penthièvre possessed a number of châteaux, notably Sceaux, Anet, Chanteloup, Amboise, Chateauneuf sur Loire and Rambouillet, which he was forced to sell to the king in 1783 and where Marie-Antoinette’s celebrated dairy was subsequently installed.
The anchor is generally framed by two letters referring to each property: AT for Anet, AB for Amboise, CP for Chanteloup or SX for Sceaux. But the anchor could also be framed by a letter and a number as illustrated by the witty mark of C9 for Chateauneuf sur Loire.
PENTHIEVRE AND ANET
The mark A4 most likely references one of the properties of the Duke beginning with the letter A : Amboise, Anet, Arc-en-Barrois, Armainvilliers or the château d’Aumale.
As referenced above, pieces from Anet usually bear the brand of AT with an anchor, while a tantalizing further possibility could be presented by an elegant hunting lodge in the grounds of Anet in the forest of Dreux, originally built by Penthièvre’s cousin the Comte d’Eu in 1756, known variously as the ‘Le Pavillon du Quarré Charmant’ or ‘Le Pavillon du Carré Charmant’ (the ‘Pavilion of the Charming Square’) in the 18th century, and ‘Le Pavillon du Carré’ (the ‘Pavilion of the Square’) in the 19th century.
In the 1808 biography of Penthièvre, his manservant M. Fortaire describes a visit from Prince Henry of Prussia to Anet in 1784. He was the brother of Frederick the Great, and one of the most important royal foreigners to visit France: (In translation)
‘Prince Henry departed Anet on the third day, after dinner, in a brilliant procession of carriages and horsemen. He was accompanied to a beautiful pavillon named for the Quarré Charmant, erected in the middle of the forest.
From the height of the pavillon where there is a beautiful platform or terrace made of lead and decorated with balustrades and vases, one can see a multitude of roads whose lengths are lost to view and which pierce the forest for its whole extent in all directions; there is nothing similar in any other forest.
It was there that Prince Henry took leave of our princesses (the duke’s daughter-in law, the duchesse de Lamballe and his daughter, the duchesse de Penthièvre) and M. de Penthièvre. The prince made his way that evening to Versailles and saw M. de Penthièvre in Paris before leaving France on November 3, 1784.’ (M. Fortaire: Mémoires pour servir a la vie de M. de Penthièvre; Imprimerie Delance, Paris 1808.p. 157).
Could the use of of 4 in the brand therefore be a witty allusion to the name of this hunting pavilion (carré = square, ie four sides). Although the pavilion itself was octagonal, it was situated in a clearing or square, at the intersection of four roads leading into the forest, so ‘carré’ and therefore ‘4’ would be an entirely appropriate way to identify it.
After being forced to sell the château de Rambouillet to Louis XVI, Anet became the favourite hunting property of Penthièvre, which he inherited in 1775 following the death of his cousin the Comte d’Eu.
The Pavillon du Carré was sumptuously furnished with carved boiseries (later moved by the duc d’Aumale to Chantilly), and was appointed with a large room on the ground floor, several rooms on the first floor and an observation deck at the top.
The form of the chair, low to the ground and with a deeply curved seat, is undoubtedly highly specific- could it be that it was used by the Grand Veneur to remove his boots after the hunt, a process facilitated by the grip afforded by the projecting arm terminals?
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Dalva Brothers (April 2020)
Le pavillon " du Carré charmant ", duquel la provenance de ce fauteuil est envisagée, se trouve au sein de la forêt domaniale de Dreux, couvrant aujourd'hui encore quelques 3300 hectares.
Image : Office du Tourisle Agglo pays de Dreux - La forêt domaniale
Le pavillon octogonal se situe au centre de la forêt (autrefois, ce lieu se nommait « Le Carré ») d’où partent le routes forestières qui forment un réseau en toile d’araignée idéal pour la chasse.
Depuis la terrasse du pavillon, les dames des chasseurs pouvaient assister aux péripéties de la chasse.
Source images et texte : Lecami.eklablog - Le rond-point du Pavillon octogonal
Le vaste château d'Anet, dont l'histoire remonte au XVIe siècle, puisqu'il fut construit en 1548 pour Diane de Poitiers, favorite du Roi Henri II, était l'un des plus beaux châteaux du royaume de France.
Aujourd'hui, ne subsiste plus qu'une aile du château et quelques autres vestiges, dont le portail triomphal, la chapelle royale et la chapelle funéraire de Diane de Poitiers.
Vous retrouverez sa longue histoire ici :
Le château d'Anet (Wikipedia, en français).
Et un extrait qui concerne plus particulièrement la période qui nous intéresse :
L'ère des Princes
(...)
Le duc et la duchesse de Vendôme meurent l'un et l'autre en 1667, laissant Anet à leur fils, Louis de Bourbon, duc de Vendôme, mort à son tour en 1669. Louis de Bourbon Vendôme a pour successeur son fils, Louis Joseph de Bourbon, duc de Vendôme, mort sans postérité en 1712.
Ce dernier laisse Anet à sa veuve, Marie de Bourbon-Condé, fille d'Henri Jules de Bourbon, prince de Condé. Celle-ci meurt en 1718, laissant Anet à sa mère, Anne de Bavière, princesse de condé, morte en 1723.
En 1723, la huitième fille de la princesse de Condé, dont le patrimoine était resté indivis pendant neuf ans, Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, hérite d'Anet.
Image : Chateaudhautot.overblog
Le domaine d'Anet et le comté de Dreux passèrent ensuite successivement aux deux fils de la duchesse du Maine, l'un et l'autre célibataires, Louis-Auguste de Bourbon, prince des Dombes (1700-1755) et Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu (1701-1775). Ce dernier avait vendu deux ans avant sa mort à Louis XV - qui visita le château en juin 1749 - une grande partie de ses biens pour l'énorme somme de 12 millions.
Cette transaction, coûteuse pour les finances royales, n'ayant pas encore été honorée par le Roi Louis XV avant sa mort (1774), elle fut annulée par, son successeur, Louis XVI, en accord avec leur héritier, Louis-Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre qui, devenu par ces héritages le second propriétaire foncier du royaume, entra ainsi en possession d'Anet.
Portrait de Louis-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, Grand Amiral de France, portant la Toison d'Or.
Ecole française du XVIIIe siècle ; Atelier de Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile
Image : Osenat
L'ère des destructions
À la Révolution, le duc de Penthièvre n'émigre pas. En 1793, il meurt dans son lit dans son château de Bizy, laissant ses domaines à sa fille, Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans.
Cinq semaines plus tard, ses biens sont confisqués par la Nation.
Le château d'Anet, placé sous séquestre, reste sans entretien. En 1794, le mobilier est mis en vente à l'encan.
Le 10 juin 1795, Moulins, commissaire de la Sûreté Générale, fait procéder à la profanation du tombeau de Diane de Poitiers. Le caveau est ouvert et le cercueil forcé. Son contenu est promptement transporté au cimetière du bourg. En 2010, les restes de Diane de Poitiers seront exhumés pour être replacés dans le caveau sépulcral, lors d'une cérémonie publique.
La Salle d'introduction du musée des Monuments français
Jean-Lubin Vauzelle
Huile sur toile, 1804
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Au premier plan, le tombeau de Diane de Poitiers, provenant d'Anet, posé sur un piédestal soutenu par les quatre porteuses de flambeaux de Germain Pilon, provenant de l'église Sainte-Geneviève.
(...)
Le musée des Monuments Français avait été aménagé sous la Révolution, par Alexandre Lenoir, dans l'ancien couvent des Petits-Augustins. La salle d'introduction, où il avait réuni quelques uns des plus beaux témoins de la sculpture funéraire et décorative de toutes les époques, occupait l'ancienne chapelle du couvent. Le musée fut fermé à la chute de l'Empire et remplacé par l'École des beaux-arts.
Le 1er février 1798, le domaine est vendu en quatre lots. Le lot comprenant le château et ses jardins est acquis pour trois millions deux cent mille francs, par les sieurs Driancourt et Baudoin, qui le transmettent aussitôt aux banquiers Ramsden et Herigoyen.
Ces derniers le dépouillent alors de ses éléments extérieurs et intérieurs pour les vendre.
En 1804, Demonti fils, nouveau détenteur, continue le dépeçage en abattant les arbres du parc et faisant démolir à l'explosif les deux tiers de la demeure, le corps central et l'aile droite , ce qui finit par indisposer la population.
En 1811, la chute mortelle d'un ouvrier qui commençait à dégarnir la toiture de l'aile gauche du château, déclenche une émeute qui le contraint à abandonner son entreprise de liquidation et à s'enfuir.
En 1820, le château vide et abandonné est restitué à la Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse douairière d'Orléans, décédée en 1821.
Son fils, Louis-Philippe d'Orléans, devant l'ampleur des réparations à entreprendre, le vend en 1823 à Louis-François Passy Note, receveur général du département de la Dyle. Celui-ci ne l'habite pas et ne fait que clore par un mur l'extrémité restée béante de l'aile gauche, à laquelle se réduit désormais le château.
(...)
En mains privées depuis 1860, le château (ce qu'il en reste) se visite aujourd'hui.
Voir la présentation du domaine, sur ce site internet :
Le château d'Anet
A LOUIS XVI SOLID MAHOGANY BERGERE
CIRCA 1775
In richly figured mahogany, the arched back with molded borders leading to ram’s mask arm terminals and incurved fluted supports with bound fasces, with solid saddle seat, the seat-rail carved with a Herculean lion’s pelt, on fluted tapering legs headed with acanthus, the underside marked twice with an anchor flanked by ‘A4’, and twice with a fleur de lys
39 in. (99.1 cm.) high
Provenance : Possibly supplied to Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), for the Pavillon Carré at the château d’Anet.
Lot Essay
THE ‘PENTHIEVRE’ BERGERE
This spectacular chair, boldly carved in the finest quality solid mahogany in the à l’antique taste with Bacchic ram’s masks and the lion’s pelts of Hercules, embodies two powerful and related stylistic movements which inspired enlightened French connoisseurs in 1760s and 1770s : the goût grec, a renewed taste for the antique forms of classical Greece and Rome, and the goût anglais, a taste for simple restrained forms embodied by a use of unadorned mahogany inspired by the English cabinet-makers of the period.
Madame de Pompadour’s brother the Marquis de Marigny, himself an important patron of the arts, not only commissioned one of the most spectacular commodes in the ‘antique’ style in ebony and Japanese lacquer by Joseph, for his Paris hôtel, (see A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 236, fig. 240), but also famously ordered mahogany furniture à l’anglaise from the cabinet-maker Pierre Garnier, demonstrating that both these fashionable stylistic currents could appeal to the same sophisticated amateurs.
THE PROVENANCE
Much speculation exists regarding the enigmatic marks on this superb à l’antique bergere, which is incised to the underside of the seat twice with an anchor framed by the letter A and the number 4, and with two fleurs de lys. Adding to their mystery is that the marks do not seem to have been applied with the normal method of a branded marque au feu, but appear to be individually incised- however this could perhaps be explained by the remarkable hardness of the mahogany used.
Château brands with an anchor are most clearly associated with Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), duc de Penthièvre, grandson of Louis XIV and grand amiral de France, hence the use of the anchor as an identifying mark on all his properties.
The father of the duc de Penthièvre, Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737) was one of the legitimated children of Louis XIV and Madame de Montespan. He received the title of grand amiral de France which passed on his death to the duc, his only son, then twelve years old, along with the title grand veneur (Grand Hunter) de France. His Court positions and various legacies made him one of the wealthiest Princes, possessing dozens of properties as well as an immense inheritance.
Penthièvre possessed a number of châteaux, notably Sceaux, Anet, Chanteloup, Amboise, Chateauneuf sur Loire and Rambouillet, which he was forced to sell to the king in 1783 and where Marie-Antoinette’s celebrated dairy was subsequently installed.
The anchor is generally framed by two letters referring to each property: AT for Anet, AB for Amboise, CP for Chanteloup or SX for Sceaux. But the anchor could also be framed by a letter and a number as illustrated by the witty mark of C9 for Chateauneuf sur Loire.
PENTHIEVRE AND ANET
The mark A4 most likely references one of the properties of the Duke beginning with the letter A : Amboise, Anet, Arc-en-Barrois, Armainvilliers or the château d’Aumale.
As referenced above, pieces from Anet usually bear the brand of AT with an anchor, while a tantalizing further possibility could be presented by an elegant hunting lodge in the grounds of Anet in the forest of Dreux, originally built by Penthièvre’s cousin the Comte d’Eu in 1756, known variously as the ‘Le Pavillon du Quarré Charmant’ or ‘Le Pavillon du Carré Charmant’ (the ‘Pavilion of the Charming Square’) in the 18th century, and ‘Le Pavillon du Carré’ (the ‘Pavilion of the Square’) in the 19th century.
In the 1808 biography of Penthièvre, his manservant M. Fortaire describes a visit from Prince Henry of Prussia to Anet in 1784. He was the brother of Frederick the Great, and one of the most important royal foreigners to visit France: (In translation)
‘Prince Henry departed Anet on the third day, after dinner, in a brilliant procession of carriages and horsemen. He was accompanied to a beautiful pavillon named for the Quarré Charmant, erected in the middle of the forest.
From the height of the pavillon where there is a beautiful platform or terrace made of lead and decorated with balustrades and vases, one can see a multitude of roads whose lengths are lost to view and which pierce the forest for its whole extent in all directions; there is nothing similar in any other forest.
It was there that Prince Henry took leave of our princesses (the duke’s daughter-in law, the duchesse de Lamballe and his daughter, the duchesse de Penthièvre) and M. de Penthièvre. The prince made his way that evening to Versailles and saw M. de Penthièvre in Paris before leaving France on November 3, 1784.’ (M. Fortaire: Mémoires pour servir a la vie de M. de Penthièvre; Imprimerie Delance, Paris 1808.p. 157).
Could the use of of 4 in the brand therefore be a witty allusion to the name of this hunting pavilion (carré = square, ie four sides). Although the pavilion itself was octagonal, it was situated in a clearing or square, at the intersection of four roads leading into the forest, so ‘carré’ and therefore ‘4’ would be an entirely appropriate way to identify it.
After being forced to sell the château de Rambouillet to Louis XVI, Anet became the favourite hunting property of Penthièvre, which he inherited in 1775 following the death of his cousin the Comte d’Eu.
The Pavillon du Carré was sumptuously furnished with carved boiseries (later moved by the duc d’Aumale to Chantilly), and was appointed with a large room on the ground floor, several rooms on the first floor and an observation deck at the top.
The form of the chair, low to the ground and with a deeply curved seat, is undoubtedly highly specific- could it be that it was used by the Grand Veneur to remove his boots after the hunt, a process facilitated by the grip afforded by the projecting arm terminals?
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Dalva Brothers (April 2020)
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Le pavillon " du Carré charmant ", duquel la provenance de ce fauteuil est envisagée, se trouve au sein de la forêt domaniale de Dreux, couvrant aujourd'hui encore quelques 3300 hectares.
Image : Office du Tourisle Agglo pays de Dreux - La forêt domaniale
Le pavillon octogonal se situe au centre de la forêt (autrefois, ce lieu se nommait « Le Carré ») d’où partent le routes forestières qui forment un réseau en toile d’araignée idéal pour la chasse.
Depuis la terrasse du pavillon, les dames des chasseurs pouvaient assister aux péripéties de la chasse.
Source images et texte : Lecami.eklablog - Le rond-point du Pavillon octogonal
Le vaste château d'Anet, dont l'histoire remonte au XVIe siècle, puisqu'il fut construit en 1548 pour Diane de Poitiers, favorite du Roi Henri II, était l'un des plus beaux châteaux du royaume de France.
Aujourd'hui, ne subsiste plus qu'une aile du château et quelques autres vestiges, dont le portail triomphal, la chapelle royale et la chapelle funéraire de Diane de Poitiers.
Vous retrouverez sa longue histoire ici :
Le château d'Anet (Wikipedia, en français).
Et un extrait qui concerne plus particulièrement la période qui nous intéresse :
L'ère des Princes
(...)
Le duc et la duchesse de Vendôme meurent l'un et l'autre en 1667, laissant Anet à leur fils, Louis de Bourbon, duc de Vendôme, mort à son tour en 1669. Louis de Bourbon Vendôme a pour successeur son fils, Louis Joseph de Bourbon, duc de Vendôme, mort sans postérité en 1712.
Ce dernier laisse Anet à sa veuve, Marie de Bourbon-Condé, fille d'Henri Jules de Bourbon, prince de Condé. Celle-ci meurt en 1718, laissant Anet à sa mère, Anne de Bavière, princesse de condé, morte en 1723.
En 1723, la huitième fille de la princesse de Condé, dont le patrimoine était resté indivis pendant neuf ans, Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, hérite d'Anet.
Image : Chateaudhautot.overblog
Le domaine d'Anet et le comté de Dreux passèrent ensuite successivement aux deux fils de la duchesse du Maine, l'un et l'autre célibataires, Louis-Auguste de Bourbon, prince des Dombes (1700-1755) et Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu (1701-1775). Ce dernier avait vendu deux ans avant sa mort à Louis XV - qui visita le château en juin 1749 - une grande partie de ses biens pour l'énorme somme de 12 millions.
Cette transaction, coûteuse pour les finances royales, n'ayant pas encore été honorée par le Roi Louis XV avant sa mort (1774), elle fut annulée par, son successeur, Louis XVI, en accord avec leur héritier, Louis-Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre qui, devenu par ces héritages le second propriétaire foncier du royaume, entra ainsi en possession d'Anet.
Portrait de Louis-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, Grand Amiral de France, portant la Toison d'Or.
Ecole française du XVIIIe siècle ; Atelier de Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile
Image : Osenat
L'ère des destructions
À la Révolution, le duc de Penthièvre n'émigre pas. En 1793, il meurt dans son lit dans son château de Bizy, laissant ses domaines à sa fille, Louise Marie Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans.
Cinq semaines plus tard, ses biens sont confisqués par la Nation.
Le château d'Anet, placé sous séquestre, reste sans entretien. En 1794, le mobilier est mis en vente à l'encan.
Le 10 juin 1795, Moulins, commissaire de la Sûreté Générale, fait procéder à la profanation du tombeau de Diane de Poitiers. Le caveau est ouvert et le cercueil forcé. Son contenu est promptement transporté au cimetière du bourg. En 2010, les restes de Diane de Poitiers seront exhumés pour être replacés dans le caveau sépulcral, lors d'une cérémonie publique.
La Salle d'introduction du musée des Monuments français
Jean-Lubin Vauzelle
Huile sur toile, 1804
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Au premier plan, le tombeau de Diane de Poitiers, provenant d'Anet, posé sur un piédestal soutenu par les quatre porteuses de flambeaux de Germain Pilon, provenant de l'église Sainte-Geneviève.
(...)
Le musée des Monuments Français avait été aménagé sous la Révolution, par Alexandre Lenoir, dans l'ancien couvent des Petits-Augustins. La salle d'introduction, où il avait réuni quelques uns des plus beaux témoins de la sculpture funéraire et décorative de toutes les époques, occupait l'ancienne chapelle du couvent. Le musée fut fermé à la chute de l'Empire et remplacé par l'École des beaux-arts.
Le 1er février 1798, le domaine est vendu en quatre lots. Le lot comprenant le château et ses jardins est acquis pour trois millions deux cent mille francs, par les sieurs Driancourt et Baudoin, qui le transmettent aussitôt aux banquiers Ramsden et Herigoyen.
Ces derniers le dépouillent alors de ses éléments extérieurs et intérieurs pour les vendre.
En 1804, Demonti fils, nouveau détenteur, continue le dépeçage en abattant les arbres du parc et faisant démolir à l'explosif les deux tiers de la demeure, le corps central et l'aile droite , ce qui finit par indisposer la population.
En 1811, la chute mortelle d'un ouvrier qui commençait à dégarnir la toiture de l'aile gauche du château, déclenche une émeute qui le contraint à abandonner son entreprise de liquidation et à s'enfuir.
En 1820, le château vide et abandonné est restitué à la Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse douairière d'Orléans, décédée en 1821.
Son fils, Louis-Philippe d'Orléans, devant l'ampleur des réparations à entreprendre, le vend en 1823 à Louis-François Passy Note, receveur général du département de la Dyle. Celui-ci ne l'habite pas et ne fait que clore par un mur l'extrémité restée béante de l'aile gauche, à laquelle se réduit désormais le château.
(...)
En mains privées depuis 1860, le château (ce qu'il en reste) se visite aujourd'hui.
Voir la présentation du domaine, sur ce site internet :
Le château d'Anet
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 22 Sep - 16:33, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Publiée sur le site internet du Centre des monuments nationaux dédié au Château d'Aulteribe, je cite ici la description d'un portrait présenté comme le...
PORTRAIT DU DUC DE PENTHIÈVRE
Retrouvez l'auteur de ce portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, identifié à tort comme étant celui de Maurice de Saxe !
Attribué à Carle Van Loo, Portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793).
Huile sur toile, 69 x 58,5 cm
Image : Centre des monuments nationaux
Documentation
Le portrait a été identifié à tort comme étant celui de Maurice de Saxe dans la base Mérimée du Ministère de la Culture, alors que ce dernier ne fut jamais décoré de la Toison d’or.
Photo de l’accrochage du tableau lors de sa donation en 1952
Oeuvres en rapport
Dans le portrait d’Aulteribe, le duc de Penthièvre est vêtu d’une cuirasse et arbore l’ordre de la toison d’or et l’ordre du Saint-Esprit. Ce portrait s’inscrit curieusement dans un cadre ovale en trompe-l'œil d'architecture inscrit dans un rectangle.
Petit-fils de Louis XIV de France, le duc de Penthièvre est le fils unique de Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737), prince légitimé, comte de Toulouse (dont le portrait par l’atelier de Rigaud figure également dans les collections du château d’Aulteribe), et de Marie-Victoire de Noailles.
Sa mère, qui cherche à se concilier les membres des autres branches de la maison de France, cherche à marier son fils avec une princesse du sang, Louise-Henriette de Bourbon. Mais la mère de cette dernière, la princesse douairière de Conti, dédaignant une alliance avec une branche bâtarde, accorde sa préférence au duc de Chartres Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785). La comtesse de Toulouse se tourne dès lors vers une princesse de rang moindre mais dont le père est un souverain régnant et la mère une Orléans, Marie-Thérèse de Modène.
Le duc de Penthièvre passait pour l’un des hommes les plus riches d’Europe avec des revenus annuels évalués à 6 millions de livres, provenant de l'immense patrimoine foncier des enfants du duc du Maine, le prince de Dombes (mort en 1755) et le comte d'Eu (mort en 1775), comprenant les châteaux de Sceaux, Anet, Aumale, Dreux, Gisors.
Très affecté par la mort de sa femme en 1754, par celle de son seul fils survivant en 1768, par l'assassinat de sa belle-fille, la princesse de Lamballe (1792) et par la mort du roi votée par son gendre le duc d'Orléans (1793), le duc de Penthièvre achève sa vie dans la dévotion et la charité.
Louis-Jean-Marie de Bourbon est nommé amiral de France en 1734, puis gouverneur et lieutenant général de Bretagne en survivance en 1736. Il est fait chevalier de l'Ordre de la Toison d'or en 1740 puis chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit en 1742.
Le portrait peint par Jean-Marc Nattier (dont il existe plusieurs versions d’atelier, en pied et en buste, conservés à la fondation Bemberg ou dans la Collection Georges de Lastic) le représente dans sa jeunesse, après la bataille de Fontenoy à laquelle il participe (1745), bien avant le portrait d’Aulteribe.
Louis-Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, entre 1742 et 1753
Image : Fondation Bemberg / Commons Wikimedia
Historique : Le portrait est postérieur à 1738, date à laquelle le prince reçut la Toison d'Or. Le modèle semble âgé de 17 ou 18 ans, ce qui placerait le tableau vers 1742/43. Mais il y a à l'arrière plan une scène de bataille. Le duc s'est distingué à Fontenoy (1745) et à Raucoux (1746).
Les traits épaissis du duc de Penthièvre indiquent que le portrait d’Aulteribe est également postérieur à celui exécuté par Jean-Baptiste Charpentier Le Vieux (1728-1806), dont il existe également de nombreuses versions d’atelier (musée du château de Versailles, musée de Sceaux, musée des Beaux-arts de Rennes ou de Tours…).
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile, 18e siècle
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Historique : Fait partie d'une série de 73 portraits d'amiraux commandés par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de l'hôtel de Toulouse à Paris, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire en 1793, transporté à l'hôtel de Nesles ; restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834
Devenu le peintre officiel du Duc à partir de 1760, Jean-Baptiste Charpentier exécute des portraits intimes, mais surtout les nombreux portraits officiels du prince, d’après un modèle qui ne variera que très peu durant toute la vie du duc.
Dans l’état actuel des connaissances, le portrait présent à Aulteribe constituerait une version officielle inédite du Duc, très loin du modèle de Charpentier, tant dans la posture que dans le traitement du modelé et des étoffes. Guillaume Kientz pense que le tableau pourrait revenir à Carle Van Loo, qui exécute de nombreux portraits dont on trouve régulièrement la trace sur le marché de l’art.
Oeuvre à la loupe
* Source texte et infos complémentaires : Château d'Aulteribe (CMN) - Portrait du duc de Penthièvre
Et puisque cette "oeuvre à la loupe" s'achève avec le gros plan des yeux, visiblement de couleur brun foncé, je signale cependant que sur la plupart des autres portraits que nous présentons dans ce sujet, qu'ils soient d'après nature ou copies, les yeux du duc sont...bleus !!
Par exemple...
Détail du portrait de Louis-Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, entre 1742 et 1753
Image : Fondation Bemberg / Commons Wikimedia
Detail of Portrait of Louis Jean Marie de Bourbon, Duke of Penthièvre (1725-1793)
Jean-Pierre Franque
Oil on canvas, 1839
Image : Wikipedia
PORTRAIT DU DUC DE PENTHIÈVRE
Retrouvez l'auteur de ce portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, identifié à tort comme étant celui de Maurice de Saxe !
Attribué à Carle Van Loo, Portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793).
Huile sur toile, 69 x 58,5 cm
Image : Centre des monuments nationaux
Documentation
Le portrait a été identifié à tort comme étant celui de Maurice de Saxe dans la base Mérimée du Ministère de la Culture, alors que ce dernier ne fut jamais décoré de la Toison d’or.
Photo de l’accrochage du tableau lors de sa donation en 1952
Oeuvres en rapport
Dans le portrait d’Aulteribe, le duc de Penthièvre est vêtu d’une cuirasse et arbore l’ordre de la toison d’or et l’ordre du Saint-Esprit. Ce portrait s’inscrit curieusement dans un cadre ovale en trompe-l'œil d'architecture inscrit dans un rectangle.
Petit-fils de Louis XIV de France, le duc de Penthièvre est le fils unique de Louis-Alexandre de Bourbon (1678-1737), prince légitimé, comte de Toulouse (dont le portrait par l’atelier de Rigaud figure également dans les collections du château d’Aulteribe), et de Marie-Victoire de Noailles.
- Spoiler:
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse
Atelier de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), vers 1710.
Huile sur toile, 113 x 97 cm.
Image : Centre des monuments nationaux / photo Ph. Berthé
Source et infos complémentaires : CMN - Château d'Aulteribe
Sa mère, qui cherche à se concilier les membres des autres branches de la maison de France, cherche à marier son fils avec une princesse du sang, Louise-Henriette de Bourbon. Mais la mère de cette dernière, la princesse douairière de Conti, dédaignant une alliance avec une branche bâtarde, accorde sa préférence au duc de Chartres Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785). La comtesse de Toulouse se tourne dès lors vers une princesse de rang moindre mais dont le père est un souverain régnant et la mère une Orléans, Marie-Thérèse de Modène.
Le duc de Penthièvre passait pour l’un des hommes les plus riches d’Europe avec des revenus annuels évalués à 6 millions de livres, provenant de l'immense patrimoine foncier des enfants du duc du Maine, le prince de Dombes (mort en 1755) et le comte d'Eu (mort en 1775), comprenant les châteaux de Sceaux, Anet, Aumale, Dreux, Gisors.
Très affecté par la mort de sa femme en 1754, par celle de son seul fils survivant en 1768, par l'assassinat de sa belle-fille, la princesse de Lamballe (1792) et par la mort du roi votée par son gendre le duc d'Orléans (1793), le duc de Penthièvre achève sa vie dans la dévotion et la charité.
Louis-Jean-Marie de Bourbon est nommé amiral de France en 1734, puis gouverneur et lieutenant général de Bretagne en survivance en 1736. Il est fait chevalier de l'Ordre de la Toison d'or en 1740 puis chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit en 1742.
Le portrait peint par Jean-Marc Nattier (dont il existe plusieurs versions d’atelier, en pied et en buste, conservés à la fondation Bemberg ou dans la Collection Georges de Lastic) le représente dans sa jeunesse, après la bataille de Fontenoy à laquelle il participe (1745), bien avant le portrait d’Aulteribe.
Louis-Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, entre 1742 et 1753
Image : Fondation Bemberg / Commons Wikimedia
Historique : Le portrait est postérieur à 1738, date à laquelle le prince reçut la Toison d'Or. Le modèle semble âgé de 17 ou 18 ans, ce qui placerait le tableau vers 1742/43. Mais il y a à l'arrière plan une scène de bataille. Le duc s'est distingué à Fontenoy (1745) et à Raucoux (1746).
Les traits épaissis du duc de Penthièvre indiquent que le portrait d’Aulteribe est également postérieur à celui exécuté par Jean-Baptiste Charpentier Le Vieux (1728-1806), dont il existe également de nombreuses versions d’atelier (musée du château de Versailles, musée de Sceaux, musée des Beaux-arts de Rennes ou de Tours…).
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile, 18e siècle
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Historique : Fait partie d'une série de 73 portraits d'amiraux commandés par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de l'hôtel de Toulouse à Paris, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire en 1793, transporté à l'hôtel de Nesles ; restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834
Devenu le peintre officiel du Duc à partir de 1760, Jean-Baptiste Charpentier exécute des portraits intimes, mais surtout les nombreux portraits officiels du prince, d’après un modèle qui ne variera que très peu durant toute la vie du duc.
Dans l’état actuel des connaissances, le portrait présent à Aulteribe constituerait une version officielle inédite du Duc, très loin du modèle de Charpentier, tant dans la posture que dans le traitement du modelé et des étoffes. Guillaume Kientz pense que le tableau pourrait revenir à Carle Van Loo, qui exécute de nombreux portraits dont on trouve régulièrement la trace sur le marché de l’art.
Oeuvre à la loupe
* Source texte et infos complémentaires : Château d'Aulteribe (CMN) - Portrait du duc de Penthièvre
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Et puisque cette "oeuvre à la loupe" s'achève avec le gros plan des yeux, visiblement de couleur brun foncé, je signale cependant que sur la plupart des autres portraits que nous présentons dans ce sujet, qu'ils soient d'après nature ou copies, les yeux du duc sont...bleus !!
Par exemple...
Détail du portrait de Louis-Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, entre 1742 et 1753
Image : Fondation Bemberg / Commons Wikimedia
Detail of Portrait of Louis Jean Marie de Bourbon, Duke of Penthièvre (1725-1793)
Jean-Pierre Franque
Oil on canvas, 1839
Image : Wikipedia
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Proposé prochainement en vente aux enchères...
Portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier (Paris, 1728 - 1806)
Huile sur papier collé sur panneau
Hauteur : 41 Largeur : 33,50 cm
Commentaire de la maison de vente :
Le cadrage resserré de notre portrait ainsi que les traces de crayon qu'il présente semblent le désigner comme préparatoire au portrait officiel en armure du duc de Penthièvre, amiral de France, dont Jean-Baptiste Charpentier fut nommé peintre ordinaire vers 1760. Un exemplaire de ce portrait en buste est conservé dans les collections du château de Versailles (inv. MV 935).
* Source et infos complémentaires : Artcurial, Paris - Vente du 9 novembre 2022
La maison de vente ne s'embarrasse pas du mot " attribution " pour désigner le peintre. Très bien...
Vous retrouverez le tableau évoqué dans mon message, juste ci-dessus, ainsi que ici : Portraits du duc de Penthièvre par et d'après Charpentier
Portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier (Paris, 1728 - 1806)
Huile sur papier collé sur panneau
Hauteur : 41 Largeur : 33,50 cm
Commentaire de la maison de vente :
Le cadrage resserré de notre portrait ainsi que les traces de crayon qu'il présente semblent le désigner comme préparatoire au portrait officiel en armure du duc de Penthièvre, amiral de France, dont Jean-Baptiste Charpentier fut nommé peintre ordinaire vers 1760. Un exemplaire de ce portrait en buste est conservé dans les collections du château de Versailles (inv. MV 935).
* Source et infos complémentaires : Artcurial, Paris - Vente du 9 novembre 2022
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La maison de vente ne s'embarrasse pas du mot " attribution " pour désigner le peintre. Très bien...
Vous retrouverez le tableau évoqué dans mon message, juste ci-dessus, ainsi que ici : Portraits du duc de Penthièvre par et d'après Charpentier
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
un article par un historien fameux et blogueur anglais.
Lamballe and Penthièvre: Riches upon Riches
Google translate peut être votre ami.
https://dukesandprinces.org/2023/01/25/lamballe-and-penthievre-riches-upon-riches/#like-3543
Lamballe and Penthièvre: Riches upon Riches
Google translate peut être votre ami.
https://dukesandprinces.org/2023/01/25/lamballe-and-penthievre-riches-upon-riches/#like-3543
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 74
Localisation : 75012 PARIS
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Proposé prochainement en vente aux enchères...
Portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793)
École française du XVIIIe siècle, atelier de Jean-Marc Nattier
Toile (Restaurations anciennes)
129 x 98 cm
Présentation au catalogue
Notre tableau est une reprise du "Portrait en pied du Duc de Penthièvre" attribué à Nattier (Toulouse, Fondation Bemberg, inv. 1158). Fils unique de Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, prince légitimé, Louis Jean Marie de Bourbon hérite à la mort de son père, le 1er décembre 1737, de ses charges civiles et militaires d'amiral de France, de gouverneur de Bretagne et de grand veneur de France. Il est fait chevalier de l'Ordre de la Toison d'or le 27 janvier 1740 puis chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1742. Nommé maréchal de camp le 2 juillet 1743, il devient lieutenant général des armées du roi le 2 mai 1744.
Très marqué par la mort de sa femme, de son fils, l'assassinat de sa belle-fille, la princesse de Lamballe, puis par celle du roi, il mène une vie pieuse et retirée. Il est l'un des hommes les plus fortunés de France.
* Source et infos complémentaires : Tajan - Paris, vente du 21 juin 2023
Quelques pistes de réflexion au sujet des différentes versions de ce célèbre portrait de jeunesse du duc de Penthièvre.
Rappelons tout d'abord, et sauf erreur de ma part, que le portrait original, peint par Jean-Marc Nattier est perdu (ou non clairement identifiée parmi toutes les versions dites "attribuée à " ou "d'atelier").
Je ne suis pas tout à fait d'accord...
Le portrait évoqué est un de ceux que nous avons déjà présenté dans ce sujet :
Portrait de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793)
Attribué à Jean-Marc Nattier
Huile sur toile
Image : RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau
Or il fait partie des rares portraits du duc, en buste, qui présentent une petite scène de bataille (sur terre) en bas à gauche de la toile. Sa page Wikipedia nous dit qu'il est nommé maréchal de camp le 2 juillet 1743 puis lieutenant général des armées du roi le 2 mai 1744. Il combat sous les ordres de son oncle Adrien-Maurice de Noailles à Dettingen (1743), Fontenoy (1745) et Raucoux (1746).
Éliminons la bataille de Dettinen, qui est une défaite, et imaginons qu'il s'agirait plutôt d'un épisode de la bataille de Fontenoy, où les troupes françaises se sont particulièrement illustrées.
A noter également les détails de son armure (au niveau de sa poitrine/épaule gauche), tels que sur ce portrait et ses répliques :
Sur le portrait vendu aux enchères, comme d'ailleurs avec la plupart des variantes de ce portrait, le duc de Penthièvre tient en main son bâton d'amiral de France.
Penthièvre obtient cette charge en survivance en 1734 (ou 1737 selon les sources) et succède ainsi à son père, le comte de Toulouse, mort en 1737.
Penthièvre est âgé de 9 / 12 ans...à peine !!
Le portrait présenté aux enchère (ci-dessus) ne présente pas de décor de marine en fond. C'est le seul, à ma connaissance, à comparer avec la multitude d'autres (en pied ou à mi-corps), où l'on distingue (au moins) un bateau et des flots en arrière-plan.
A noter également son armure dont la poitrine/épaule gauche n'est pas la même que sur le portrait précédent (bataille terrestre).
Enfin, une série de portraits, en buste exclusivement, plus atypiques : c'est à dire sans le décor de la bataille terrestre (mais avec le détail de l'armure), et un seul avec un fond de marine (mais sans le bâton d'amiral), ou encore un autre avec un manteau à fleurs de lys doublé d'hermine.
Portrait de Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793)
École française du XVIIIe siècle, atelier de Jean-Marc Nattier
Toile (Restaurations anciennes)
129 x 98 cm
Présentation au catalogue
Notre tableau est une reprise du "Portrait en pied du Duc de Penthièvre" attribué à Nattier (Toulouse, Fondation Bemberg, inv. 1158). Fils unique de Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, prince légitimé, Louis Jean Marie de Bourbon hérite à la mort de son père, le 1er décembre 1737, de ses charges civiles et militaires d'amiral de France, de gouverneur de Bretagne et de grand veneur de France. Il est fait chevalier de l'Ordre de la Toison d'or le 27 janvier 1740 puis chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1742. Nommé maréchal de camp le 2 juillet 1743, il devient lieutenant général des armées du roi le 2 mai 1744.
Très marqué par la mort de sa femme, de son fils, l'assassinat de sa belle-fille, la princesse de Lamballe, puis par celle du roi, il mène une vie pieuse et retirée. Il est l'un des hommes les plus fortunés de France.
* Source et infos complémentaires : Tajan - Paris, vente du 21 juin 2023
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Quelques pistes de réflexion au sujet des différentes versions de ce célèbre portrait de jeunesse du duc de Penthièvre.
Rappelons tout d'abord, et sauf erreur de ma part, que le portrait original, peint par Jean-Marc Nattier est perdu (ou non clairement identifiée parmi toutes les versions dites "attribuée à " ou "d'atelier").
Note de la maison de vente a écrit:
Notre tableau est une reprise du "Portrait en pied du Duc de Penthièvre" attribué à Nattier (Toulouse, Fondation Bemberg, inv. 1158)
Je ne suis pas tout à fait d'accord...
Le portrait évoqué est un de ceux que nous avons déjà présenté dans ce sujet :
Portrait de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793)
Attribué à Jean-Marc Nattier
Huile sur toile
Image : RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau
Or il fait partie des rares portraits du duc, en buste, qui présentent une petite scène de bataille (sur terre) en bas à gauche de la toile. Sa page Wikipedia nous dit qu'il est nommé maréchal de camp le 2 juillet 1743 puis lieutenant général des armées du roi le 2 mai 1744. Il combat sous les ordres de son oncle Adrien-Maurice de Noailles à Dettingen (1743), Fontenoy (1745) et Raucoux (1746).
Éliminons la bataille de Dettinen, qui est une défaite, et imaginons qu'il s'agirait plutôt d'un épisode de la bataille de Fontenoy, où les troupes françaises se sont particulièrement illustrées.
A noter également les détails de son armure (au niveau de sa poitrine/épaule gauche), tels que sur ce portrait et ses répliques :
Sur le portrait vendu aux enchères, comme d'ailleurs avec la plupart des variantes de ce portrait, le duc de Penthièvre tient en main son bâton d'amiral de France.
Penthièvre obtient cette charge en survivance en 1734 (ou 1737 selon les sources) et succède ainsi à son père, le comte de Toulouse, mort en 1737.
Penthièvre est âgé de 9 / 12 ans...à peine !!
Le portrait présenté aux enchère (ci-dessus) ne présente pas de décor de marine en fond. C'est le seul, à ma connaissance, à comparer avec la multitude d'autres (en pied ou à mi-corps), où l'on distingue (au moins) un bateau et des flots en arrière-plan.
A noter également son armure dont la poitrine/épaule gauche n'est pas la même que sur le portrait précédent (bataille terrestre).
Enfin, une série de portraits, en buste exclusivement, plus atypiques : c'est à dire sans le décor de la bataille terrestre (mais avec le détail de l'armure), et un seul avec un fond de marine (mais sans le bâton d'amiral), ou encore un autre avec un manteau à fleurs de lys doublé d'hermine.
La nuit, la neige- Messages : 18062
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Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Merci...
Généralement Penthièvre est tourné vers la droite chez Charpentier. Il fallait bien qu'il se différencie un peu de l'atelier de Nattier...
Des collections versaillaises...
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile
H. 83 ; L. 66 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Historique : Fait partie d'une série de 73 portraits d'amiraux commandés par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de l'hôtel de Toulouse à Paris, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire en 1793, transporté à l'hôtel de Nesles ; restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834 (...)
Présentation du musée
Jean-Baptiste Charpentier entre au service du duc de Penthièvre vers 1760. Nommé peintre ordinaire du prince, il est chargé d’exécuter régulièrement son portrait officiel, reproduit à de nombreux exemplaires de divers formats destinés à être offerts (c’est le cas par exemple de celui de Versailles, comme l’indique son inscription : "Doné par Son Altesse Sérénissime // Monseigneur le Duc De Pinthièvre") ou à être placés soit dans les nombreuses résidences du prince, soit dans les administrations soumises à son autorité.
Bon nombre de ces versions sont connues et se trouvent aujourd’hui dans les collections publiques ; il n’est pas rare non plus d’en repérer de temps à autre sur le marché de l’art. Les grand portraits en pied ou à mi-jambe représentent toujours le prince dans ses fonctions d’amiral de France (dont son père lui avait obtenu la survivance dès 1734) ; les attributs sont toujours les mêmes : écharpe blanche de commandement à la taille, bâton d’amiral à la main, les ordres du Saint-Esprit et de la Toison d’or (parfois celui de Saint-Louis dont l’amiral de France était membre de droit).
La posture ne varie guère : le modèle est légèrement de trois quart, la tête tournée vers le spectateur, la main droite, tenant le bâton, appuyée sur la hanche ; le bras gauche peut être soit tendu vers le lointain dans un geste d’ostentation, ou reposer sur un casque posé près du personnage. Le décor varie avec plus ou moins de bonheur.
La version la plus imposante est celle conservée au musée des beaux-arts de Rennes. Le prince, qui était gouverneur de Bretagne, est représenté dans un somptueux intérieur palatial. D’autres versions sont moins théâtrales : celle du musée des beaux-arts de Tours (provenant du château d’Amboise, que le duc de Penthièvre acquit en 1786 après la mort du duc de Choiseul), celle de l’hospice Saint-Jacques des Andelys (que le prince fit reconstruire en 1781) ou celle récemment passée sur le marché de l’art. Dans la version à mi-jambe, le fond ouvre toujours sur la mer, qui apparaît à gauche, chargée d’un navire, alors que le côté droit montre un arbre plus ou moins apparent. Tels sont les exemplaires conservés au musée de Sceaux, au musée de Vernon, à l’hôtel-ville du Tréport ou à celui de Crécy-la-Chapelle. La version du château de Versailles est la plus réduite. Elle ne montre le duc de Penthièvre qu’en buste. Les ordres royaux et l’écharpe de commandement sont toujours présents, mais la référence maritime a totalement disparu. Le prince est placé devant un ciel nuageux.
A droite du tableau, le fond laisse apparaître une scène de combat à peine esquissée dans laquelle on devine, au premier plan, le corps d’un soldat étendu près d’un tambour, tandis qu’au lointain, un corps à corps met aux prises deux hommes dont l’un, coiffé d’un tricorne, vient de sabrer l’autre qui tombe.
Oui, disons l'âge des portraits "Charpentier" (l'auteur notamment du célèbre tableau "La tasse de chocolat" / Famille Penthièvre) dont nous avons aussi déjà présenté quelques portraits, très inspirés de la matrice "Nattier" (qui devait plaire au duc ).Gouverneur Morris a écrit:Il y paraît plus âgé que sur les précédentes versions.
Généralement Penthièvre est tourné vers la droite chez Charpentier. Il fallait bien qu'il se différencie un peu de l'atelier de Nattier...
Des collections versaillaises...
Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux
Huile sur toile
H. 83 ; L. 66 cm
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Historique : Fait partie d'une série de 73 portraits d'amiraux commandés par le comte de Toulouse et son fils le comte de Penthièvre pour la salle des Amiraux de l'hôtel de Toulouse à Paris, XVIIIe siècle ; saisie révolutionnaire en 1793, transporté à l'hôtel de Nesles ; restitution à la duchesse d'Orléans ; don de Louis-Philippe au musée de Versailles, 1834 (...)
Présentation du musée
Jean-Baptiste Charpentier entre au service du duc de Penthièvre vers 1760. Nommé peintre ordinaire du prince, il est chargé d’exécuter régulièrement son portrait officiel, reproduit à de nombreux exemplaires de divers formats destinés à être offerts (c’est le cas par exemple de celui de Versailles, comme l’indique son inscription : "Doné par Son Altesse Sérénissime // Monseigneur le Duc De Pinthièvre") ou à être placés soit dans les nombreuses résidences du prince, soit dans les administrations soumises à son autorité.
Bon nombre de ces versions sont connues et se trouvent aujourd’hui dans les collections publiques ; il n’est pas rare non plus d’en repérer de temps à autre sur le marché de l’art. Les grand portraits en pied ou à mi-jambe représentent toujours le prince dans ses fonctions d’amiral de France (dont son père lui avait obtenu la survivance dès 1734) ; les attributs sont toujours les mêmes : écharpe blanche de commandement à la taille, bâton d’amiral à la main, les ordres du Saint-Esprit et de la Toison d’or (parfois celui de Saint-Louis dont l’amiral de France était membre de droit).
La posture ne varie guère : le modèle est légèrement de trois quart, la tête tournée vers le spectateur, la main droite, tenant le bâton, appuyée sur la hanche ; le bras gauche peut être soit tendu vers le lointain dans un geste d’ostentation, ou reposer sur un casque posé près du personnage. Le décor varie avec plus ou moins de bonheur.
La version la plus imposante est celle conservée au musée des beaux-arts de Rennes. Le prince, qui était gouverneur de Bretagne, est représenté dans un somptueux intérieur palatial. D’autres versions sont moins théâtrales : celle du musée des beaux-arts de Tours (provenant du château d’Amboise, que le duc de Penthièvre acquit en 1786 après la mort du duc de Choiseul), celle de l’hospice Saint-Jacques des Andelys (que le prince fit reconstruire en 1781) ou celle récemment passée sur le marché de l’art. Dans la version à mi-jambe, le fond ouvre toujours sur la mer, qui apparaît à gauche, chargée d’un navire, alors que le côté droit montre un arbre plus ou moins apparent. Tels sont les exemplaires conservés au musée de Sceaux, au musée de Vernon, à l’hôtel-ville du Tréport ou à celui de Crécy-la-Chapelle. La version du château de Versailles est la plus réduite. Elle ne montre le duc de Penthièvre qu’en buste. Les ordres royaux et l’écharpe de commandement sont toujours présents, mais la référence maritime a totalement disparu. Le prince est placé devant un ciel nuageux.
A droite du tableau, le fond laisse apparaître une scène de combat à peine esquissée dans laquelle on devine, au premier plan, le corps d’un soldat étendu près d’un tambour, tandis qu’au lointain, un corps à corps met aux prises deux hommes dont l’un, coiffé d’un tricorne, vient de sabrer l’autre qui tombe.
La nuit, la neige- Messages : 18062
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Très belles et érudites explications sur les différentes variations autour de ces tableaux, surtout celui de Nattier. Il y est très beau, Nattier idéalisait tout ses sujets, mais il est le seul à le faire pour les hommes. Tous les peintres en général, les peintres de cour et de l'aristocratie idéalisaient les femmes, sinon ils ne les auraient pas eu comme clientèles.
lolo- Messages : 48
Date d'inscription : 20/12/2021
Age : 61
Localisation : lyon
lambris
Monsieur de Coco a écrit:Reinette a écrit:Moi qui aurais aimé visiter ce château, s'il n'y a aucun souvenir du duc de Penthièvre ou de la princesse de Lamballe, je risque d'être déçue !
Habitant près de Vernon, j'ai visité ce château. Il est à noter que le Duc étant bon avec les Vernonnais, ces derniers l'épargnèrent donc lors de la Révolution.
Dans le château de Bizy, les seules traces du Duc sont un portrait de lui, de la Duchesse Marie-Thérèse-Félicité d'Este et un carnet de la Princesse (lors de la visite, la conférencière fut incapable de me dire ce qu'il contenait!):
Mr de Coco, vous n'avez pas photographié les lambris du château de Bercy dans le salon ?
lolo- Messages : 48
Date d'inscription : 20/12/2021
Age : 61
Localisation : lyon
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
lolo a écrit:
Mr de Coco, vous n'avez pas photographié les lambris du château de Bercy dans le salon ?
Je ne sais plus. Il faudrait que je consulte mes archives...
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
C'est la plus belle chose qu'il y a dans ce château, quoique qu'elles soient à l'état brut, elles ont perdues leur vernis Martin...
lolo- Messages : 48
Date d'inscription : 20/12/2021
Age : 61
Localisation : lyon
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Parmi tous les tableaux du duc de Penthièvre, l'un est détenu par la Collégiale de Vernon et est peu connu. Mais il est en très mauvais état. Cependant, la mairie de Vernon a donné son feu vert pour sa restauration. Réintégrera t il la Collégiale ou le musée? Affaire à suivre.
Lisez ce dossier pour voir ce tableau dont c'est la seule photo connue:
https://www.vernon27.fr/wp-content/uploads/2022/12/157-2022-Patrimoine-mobilier-de-la-Collegiale-restauration-de-deux-tableaux.pdf
Lisez ce dossier pour voir ce tableau dont c'est la seule photo connue:
https://www.vernon27.fr/wp-content/uploads/2022/12/157-2022-Patrimoine-mobilier-de-la-Collegiale-restauration-de-deux-tableaux.pdf
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
Grands dieux ! Il est dans un état de délabrement tel, que le travail de restauration sera un exploit ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre
... et même, nous en redemandons !
Merci, mon cher Momo, ces boiseries au naturel sont une splendeur !
Merci, mon cher Momo, ces boiseries au naturel sont une splendeur !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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