Les soins et produits de beauté de Marie-Antoinette : Jean-Louis Fargeon (parfumeur) et Pierre-Joseph Buc’hoz (médecin botaniste)

Je pensais qu'un sujet existait déjà concernant les soins de beauté de Marie-Antoinette ; mais je ne le retrouve pas.

Bon, je place ce sujet ici et tente de coller au plus près de l'époque qui nous intéresse, plutôt que d'en parler dans notre rubrique "commerciale".

Mademoiselle Saint-Germain une marque de produits de beauté contemporaine, fondée par deux pharmaciens versaillais dont l’un est féru d’histoire et l’autre de cosmétiques.



Leur projet est de proposer une gamme de produits à base d'ingrédients naturels, d'origine française, éco-responsables et donc...historiques.

Pour cela, Mademoiselle Saint-Germain utilise notamment, et depuis 2016, des extraits végétaux cultivés et conçus en collaboration avec son partenaire exclusif, le Potager du Roi, à Versailles ; classé monument historique, ce jardin abrite aujourd'hui l’École nationale supérieure de paysage.

Tout est expliqué ici, sur le site de la marque : https://mademoisellesaintgermain.com/#a-propos


Pour retrouver les formules historiques des soins et produits de beautés, les créateurs de la marque ont notamment consulté :

- Les écrits de Jean-Louis Fargeon, le parfumeur de la cour, que nous connaissons bien...

Voir notre sujet : Le parfumeur Jean-Louis Fargeon

- Mais aussi le manuel de préparations pharmaceutiques de Pierre-Joseph Buc’hoz, présenté comme le médecin botaniste de Marie-Antoinette dans cet article publié sur le site du journal Paris-Match :

Redécouvrez les secrets de beauté de Marie-Antoinette


Sur le site internet de la marque, vous retrouverez une présentation des "secrets de beauté" de Marie-Antoinette, dont je cite quelques extraits :

Avant la « révolution végétale » initiée par Marie-Antoinette, la beauté telle que conçue par la Cour du Château de Versailles tenait en deux mots : fard et parfum. C’est ainsi que la Cour de Louis XV fut surnommée « Cour Parfumée » en référence à la marquise de Pompadour, réputée dépenser des sommes d’argent colossales dans… Les parfums ! Parfums qui n’étaient pas alors pensés comme des outils de séduction destinés à rehausser la beauté mais utilisés pour masquer les odeurs corporelles…
(...)
Le fard, lui aussi, avait bonne presse à l’époque, pour des raisons similaires : sa vocation première était en effet de cacher la crasse accumulée du fait du défaut de toilette, c’est pourquoi hommes et femmes en portaient ! Pourtant, il possédait de réels effets délétères pour la peau, étant composé de céruse et de sels de mercure. Et plus la peau était irrégulière, à force d’ en user et en abuser, plus on s’en appliquait sur la peau pour masquer ces imperfections…


Marie-Antoinette : la cosmétique naturelle à l’honneur

Arrivée à Versailles en 1770 à l’âge de 14 ans seulement, Marie-Antoinette insuffle le vent du retour au naturel. Sous son impulsion, on abandonne la « toilette sèche » au profit de « la toilette de Flore », dont la renommée est telle qu’elle donne son nom à un ouvrage de Pierre-Joseph Buc’Hoz, célèbre médecin botaniste de l’époque.
Et, dans la lignée de ce retour au naturel, les formules cosmétiques à base de minéraux – dont ceux qui composaient les fards, donc – sont abandonnées au profit de produits de beauté naturels à base d’extraits végétaux.

Si de nombreuses œuvres de l’époque compilent les recettes qui signent le renouveau de la cosmétique naturelle, c’est à Jean-Louis Fargeon, le parfumeur de Marie-Antoinette lui-même, que l’on doit le recueil le plus complet.

Et, pour vous imprégner de ces secrets de beauté, quoi de mieux qu’un extrait du livre « Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette » (Elisabeth Feydeau, Editions Perrin, 2005) ? Morceaux choisis :

A l’intention de Marie-Antoinette, Fargeon confectionnait surtout des eaux spiritueuses de rose, de violette, de jasmin, de jonquille ou de tubéreuse obtenues par distillation (…) Il les intensifiait avec du musc, de l’ambre ou de l’opopanax.

Elle avait grand soin de son teint. L’eau cosmétique de pigeon nettoyait la peau, l’eau des charmes faite avec les larmes de la vigne qui coule en mai, la tonifiait. L’eau d’ange la blanchissait en purifiant le teint.
Marie-Antoinette, dont la carnation était admirable, n’avait nul besoin de l’eau de Ninon de Lenclos censée conserver la jeunesse.

Elle enduisait ses mains de la pâte Royale qui en maintenait la douceur et prévenait des gerçures. Elle adorait les pommades à la rose, à la vanille, à la frangipane, à la tubéreuse, à l’œillet, au jasmin, aux mille-fleurs.
Pour le bain, elle usait de savonnettes aux herbes, à l’ambre, à la bergamote ou au pot-pourri, et pour maintenir l’éclat de ses dents, elle commandait des poudres et opiats.

Le site internet présente l'exemple de trois des recettes d'alors, appréciées par Marie-Antoinette :

- L’eau cosmétique de pigeon pour se nettoyer la peau




- L’Eau d’Ange pour purifier le teint



- La pate royale pour les mains pour prévenir les gerçures





Lecture complète de l'article, sur le site de Mademoiselle Saint Germain, ici :

Marie-Antoinette ou la genèse de la cosmétique naturelle

Merci, cher la nuit, la neige;  je m'y mets tout de suite !!!   

... car ce qu'il y a de bien, c'est que l'on a toujours tous les ingrédients sous la main !

Il fallait être courageux pour se mettre cette Eau cosmétique de pigeons sur le visage...

...    ah, tais-toi !!!  

Ce qui m'intrigue c'est ce pain blanc qui revient systématiquement dans ces recettes de pommades.

... ou un ingrédient du pain blanc, un genre de levure ?

Je suis étonné qu'elle n'ait pas choisi de la brioche.