Paul Barras
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La nuit, la neige
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Paul Barras
Paul François Jean Nicolas, vicomte de Barras (1755-1829). Toutes les biographies de Barras donnent des détails différents de sa carrière. On en retiendra qu'il entra jeune dans l'armée (dans le régiment de Languedoc ?), qu'il a servi aux Indes, donné sa démission, et assisté à la prise de la Bastille. Elu à la Convention par le département du Var, il siège avec les Montagnards et vote la mort du roi. Envoyé en mission dans le Midi avec Fréron, il participe au siège de Toulon, où il fait connaissance de Bonaparte.
Devenu suspect à Robespierre, Barras rassemble autour de lui tous ceux qui se sentent menacés par l'Incorruptible (notamment Fouché, Tallien, Fréron) et contribue de façon décisive à la chute de la Montagne (journée du 9 thermidor). Nommé général en chef de l'armée de l'intérieur, il écrase le 13 vendémiaire an III (5 octobre 1795) l'insurrection royaliste, avec l'appui de Bonaparte.
Elu directeur en vertu de la constitution de l'an III, il mène une vie fastueuse. C'est grâce à lui que Bonaparte reçoit le commandement de l'armée d'Italie. Grâce à son habileté politique (il est un des instigateurs du coup d'état du 18 fructidor an V), il parvient à se maintenir au Directoire jusqu' au coup d'état du 18 brumaire, auquel il ne tente pourtant pas de s'opposer;
Il donne sa démission et se retire dans son château de Grosbois, mais le Premier Consul le contraint à se retirer à Bruxelles. En 1805, il retourne en Provence, mais suspect de conspiration, il est assigné à résidence à Rome. Il rentre en France à la chute de l'Empire et, bien que régicide, est excepté de la proscription qui frappe tous ceux qui avaient voté la mort de Louis XVI.
Barras a assisté à la prise de la Bastille, il été à l'origine de la chute de Robespierre, il a connu Bonaparte à Toulon, il l'a pris à son service en vendémiaire et l'a fait nommer général en chef de l'armée de l'Intérieur, puis de celle d'Italie, il lui a fait connaître Joséphine de Beauharnais et a dirigé la France pendant 4 ans. C'est donc un personnage important dans l'histoire. Napoléon en a fait "le roi des Pourris" ( : ). Peut-être pour faire oublier tout ce qu'il lui devait.
Les Mémoires de Barras ont été publiés en 1895-1896 par Georges Duruy..
Jean Tulard écrit dans sa biographie : "De toute manière les mémoires de Barras ne sauraient constituer une source solide pour la période en raison de la haine de l'ancien directeur pour son protégé." Je préfère ce qu'écrit Alfred Fierro dans Mémoires de la Révolution : "En tout état de cause, la partialité de Barras est évidente et ses mémoires doivent être utilisés avec beaucoup de précautions."
Le Dictionnaire Robert 2 écrit : "Ses mémoires donnent une description intéressante de la vie politique, sociale et des mœurs sous le Directoire."
Nous avions vu un portrait de Barras à Beloeil ... j'avais été étonné de sa ressemblance avec Gérard Depardieu
Bien à vous.
Devenu suspect à Robespierre, Barras rassemble autour de lui tous ceux qui se sentent menacés par l'Incorruptible (notamment Fouché, Tallien, Fréron) et contribue de façon décisive à la chute de la Montagne (journée du 9 thermidor). Nommé général en chef de l'armée de l'intérieur, il écrase le 13 vendémiaire an III (5 octobre 1795) l'insurrection royaliste, avec l'appui de Bonaparte.
Elu directeur en vertu de la constitution de l'an III, il mène une vie fastueuse. C'est grâce à lui que Bonaparte reçoit le commandement de l'armée d'Italie. Grâce à son habileté politique (il est un des instigateurs du coup d'état du 18 fructidor an V), il parvient à se maintenir au Directoire jusqu' au coup d'état du 18 brumaire, auquel il ne tente pourtant pas de s'opposer;
Il donne sa démission et se retire dans son château de Grosbois, mais le Premier Consul le contraint à se retirer à Bruxelles. En 1805, il retourne en Provence, mais suspect de conspiration, il est assigné à résidence à Rome. Il rentre en France à la chute de l'Empire et, bien que régicide, est excepté de la proscription qui frappe tous ceux qui avaient voté la mort de Louis XVI.
Barras a assisté à la prise de la Bastille, il été à l'origine de la chute de Robespierre, il a connu Bonaparte à Toulon, il l'a pris à son service en vendémiaire et l'a fait nommer général en chef de l'armée de l'Intérieur, puis de celle d'Italie, il lui a fait connaître Joséphine de Beauharnais et a dirigé la France pendant 4 ans. C'est donc un personnage important dans l'histoire. Napoléon en a fait "le roi des Pourris" ( : ). Peut-être pour faire oublier tout ce qu'il lui devait.
Les Mémoires de Barras ont été publiés en 1895-1896 par Georges Duruy..
Jean Tulard écrit dans sa biographie : "De toute manière les mémoires de Barras ne sauraient constituer une source solide pour la période en raison de la haine de l'ancien directeur pour son protégé." Je préfère ce qu'écrit Alfred Fierro dans Mémoires de la Révolution : "En tout état de cause, la partialité de Barras est évidente et ses mémoires doivent être utilisés avec beaucoup de précautions."
Le Dictionnaire Robert 2 écrit : "Ses mémoires donnent une description intéressante de la vie politique, sociale et des mœurs sous le Directoire."
Nous avions vu un portrait de Barras à Beloeil ... j'avais été étonné de sa ressemblance avec Gérard Depardieu
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Paul Barras
Ce qui me sidère, c'est un extrait de ses mémoires que nous avions consulté il y a quelques années sur le CDB : non seulement il fut fiancé à la soeur de la La Motte (!!!) mais en plus, un billet mystérieux lui conseilla de quitter Paris quelques jours avant l'arrestation de Rohan et l'éclatement public de l'Affaire du Collier.
Soit il affabule pour au moins la seconde assertion, soit...
N'ayant jamais lu ces mémoires et ne me fiant donc qu'à la mienne propre, je peux me tromper. Mais cela m'a suffisamment marqué pour ne pas inventer de toute pièce des situations aussi rocambolesques.
Qui en sait plus ?
Soit il affabule pour au moins la seconde assertion, soit...
N'ayant jamais lu ces mémoires et ne me fiant donc qu'à la mienne propre, je peux me tromper. Mais cela m'a suffisamment marqué pour ne pas inventer de toute pièce des situations aussi rocambolesques.
Qui en sait plus ?
Invité- Invité
Re: Paul Barras
Kiki a écrit:
Barras... "il parfumerait même du fumier" dixit Talleyrand. Un simple cadet de Provence qui aura été le roi de Paris pendant le Directoire. La séduction et la beauté du diable... De retour des Indes où il a vaillamment combattu, il s'est vite mêlé à ce que "cette ville de boue et de fumée" (Rousseau) a de plus louche. Jeu, femmes, duels, argent... Et à la fin : le pouvoir. A lui le fastueux uniforme dessiné par David, les plus belles femmes dans ses bras (y compris une certaine Joséphine), les fêtes, le jeu, les magouilles de haut vol... Et un petit corse tout noir, tout maigrichon, sorte d'oiseau déplumé perdu chez les chacals... Un petit corse qui n'aura besoin que d'une pichenette pour le renverser. Il se contentera de hausser les épaules alors qu'il avait les moyens de le repousser et de le renvoyer à la niche. Il se retirera dans son fastueux domaine de Grosbois, ne venant plus à Paris qu'au bal masqué, déguisé en turc.
Une vie d'aventurier, de magouilleur de haut vol, d'escroc mondain... Une comète, un panache d'or, d'étoiles, une fulgurance...
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
Reinette a écrit:
N'ayant jamais lu ces mémoires et ne me fiant donc qu'à la mienne propre, je peux me tromper. Mais cela m'a suffisamment marqué pour ne pas inventer de toute pièce des situations aussi rocambolesques.
Qui en sait plus ?
Il me semble que c’est moi qui avait cité ce passage.
Je tâcherai de le copier à nouveau si tu veux...
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paul Barras
La nuit, la neige a écrit:
Mme de Sabran a écrit:Encore un drôle de zèbre que cet homme-là !
Bah oui, encore un opportuniste, bien avisé. Un survivant.
Pensez qu'il se voit à un moment président d'une République, négocie à la même période avec les agents de Louis XVIII (qui oublie opportunément qu'il transige avec un régicide) et laisse finalement la main à Bonaparte.
Quoique pour une large part apocryphes, ses Mémoires sont à son image : celle d'un vieux chat qui s'amuse à donner quelques coups de griffes lorsqu'on ne s'y attend pas.
Joséphine n'y est, du reste, pas du tout épargnée. :
Le soir de sa mort, le fils de Thérésa Cabarrus (qui est son médecin) et Alexandre Dumas sont à son chevet.
Ils le trouvent riant tout seul.
Les deux hommes lui demandent l'objet de cet amusement, et Barras de répondre (c'est Dumas qui raconte) :
- Cela n'empêchera point, mon cher Cabarrus, que je sois mort ce soir !
Entendez-vous cela Dumas ? Je suis comme Léonidas ; ce soir, je soupe chez Pluton !
- Mais qu'est-ce qui vous faisait rire quand nous sommes rentrés ?
- C'est que je viens de jouer un bon tour à nos gouvernants. Comme j'ai été au pouvoir, ils ont les yeux sur moi ; ils savent que je vais mourir, et ils guettent le moment de ma mort, pour mettre la main sur mes papiers.
Depuis ce matin, en conséquence, je suis occupé à mettre mon cachet sur ces trente ou quarante cartons.
Aussitôt à ma mort, ils seront saisis.
(...)
Alors ces quarante cartons que vous voyez là seront solennellement ouverts en Conseil des ministres.
Eh bien, à la place des papiers précieux qui sont en sûreté, savez-vous ce qu'ils trouveront ?
Les comptes de mes blanchisseuses, depuis trente cinq ans !
Et ils auront long à déchiffrer, car j'ai sali du linge depuis le 9 Thermidor jusqu'à aujourd'hui.
Le soir, comme lui même avait prédit, il était mort.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
Mme de Sabran a écrit:
la nuit, la neige a écrit:Les pages sur Napoléon sont croustillantes, il évoque longuement l'épisode du 9 Thermidor.
C'est lui qui rapporte les propos mensongers de Barère qui accusait Robespierre d'avoir voulu épouser Madame Royale ; qui insiste sur la volonté de suicide de Robespierre lorsqu'il sera encerclé à l'hôtel de Ville, qui déclare avoir adouci les conditions d'enfermement des orphelins du Temple etc., etc.
Tout cela semble pourtant bien intéressant, non ?
Il était tout de même l'instigateur, en tandem avec Fouché, du 9 Thermidor . Ce sont eux deux qui poussent Tallien à dégommer Robespierre .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
la nuit, la neige a écrit:
Tallien et les autres !
Fouché est celui qui s'est furieusement activé en coulisses auprès de nombre de députés. Il se savait en grand danger.
Collot, Billaud et Tallien montèrent au front les premiers, les autres suivirent.
Mais Barras souligne au sujet de cette assemblée :
Comment, en effet, aurait-elle pu faire juger celui qu'elle ne pouvait accuser que d'avoir débité à une tribune des paroles qu'elle avait écoutées avec assentiment et qu'elle avait transformée en décrets ?
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
" Vicomte rouge", "roi du Directoire", mais aussi "roi des pourris" àè-è\': , tel apparaît Paul de Barras, né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux, près d'Aix, d'une famille de petite noblesse. Entré dans l'armée, il sert comme officier aux Indes mais abandonne assez vite le métier des armes et gagne Paris.
Là, il se lie avec Mirabeau, s'affilie à la franc-maçonnerie et s'inscrit aux Jacobins.
Elu député du Var à la Convention, il siège avec la Montagne et vote la mort du roi ainsi que tous les décrets terroristes.
Envoyé dans le midi pour mater la réaction royaliste et fédéraliste, il mène avec Fréron une répression sanglante. A Toulon, il distingue un jeune officier d'artillerie chargé de reprendre le port aux Anglais: Napoléon Bonaparte.
Mais ses exactions, connues à Paris, déplaisent à Robespierre, qui exige son rappel.
Craignant pour sa propre vie, Barras participe alors au complot contre l'Incorruptible et joue un rôle important le 9 Thermidor comme commandant de l'armée de l'intérieur.
La victoire acquise, le ci-devant vicomte commence à se faire une grosse fortune grâce aux pots-de-vin et à l'agiotage , tout en multipliant les aventures féminines, notamment avec Mmes Tallien et de Beauharnais.
Cette vie de plaisir ne l'empêche pas de sauver la République en chargeant Bonaparte d'écraser, le 13 vendémiaire an IV, l'insurrection royaliste.
La Convention dissoute, il se fait nommer directeur; directeur inamovible : ses collègues sont, en effet, éliminés à tour de rôle, lui seul reste en fonctions, apparaissant ainsi comme le personnage le plus important du régime.
Pendant quatre ans, Barras tient sa cour au Luxembourg et mène une vie fastueuse.
Cynique et débauché, il manœuvre selon les meilleures lois de l'opportunisme, menant entre les partis sa fameuse politique de bascule. Sa grande journée est celle du 18 Fructidor ( 4 septembre 1797), au cours de laquelle il chasse des assemblées les suspects de sympathies monarchistes. L'année suivante, il procède à l'opération inverse en annulant les élections, trop favorables à la gauche ( 11 mai 1798).
Cependant, ce rusé politique va se faire jouer par celui dont il a fait en grande partie la fortune.
A son retour d'Egypte, Bonaparte s'abouche avec Sieyès pour mettre à bas le Directoire et le 18 Brumaire, Barras s'effondre sans résistance. D'abord relégué dans son domaine de Grosbois, il est ensuite envoyé en Provence, avant d'aller remâcher ses rancœurs à Rome.
Après la chute de l'Empire, il reçoit, bien que régicide, l'autorisation de rentrer à Paris.
Il s'installe à Chaillot et rédige de longs Mémoires dont l'impartialité n'est pas la vertu première.
Il meurt à Chaillot le 29 janvier 1829 .
home.nordnet.fr
La nuit, la neige a écrit:Reinette a écrit:
N'ayant jamais lu ces mémoires et ne me fiant donc qu'à la mienne propre, je peux me tromper. Mais cela m'a suffisamment marqué pour ne pas inventer de toute pièce des situations aussi rocambolesques.
Qui en sait plus ?
Il me semble que c’est moi qui avait cité ce passage.
Je tâcherai de le copier à nouveau si tu veux...
Oh oui, s'il te plaît ! :n,,;::::!!!: Merci !!!
Il m'intrigue moi aussi, ce bonhomme peu recommandable !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
La nuit, la neige a écrit:Reinette a écrit:
N'ayant jamais lu ces mémoires et ne me fiant donc qu'à la mienne propre, je peux me tromper. Mais cela m'a suffisamment marqué pour ne pas inventer de toute pièce des situations aussi rocambolesques.
Qui en sait plus ?
Il me semble que c’est moi qui avait cité ce passage.
Je tâcherai de le copier à nouveau si tu veux...
Je veux bien. Mais surtout, pas d'urgence. Quand tu auras le temps.
Invité- Invité
Re: Paul Barras
Voici donc l’histoire Barras / La Motte :
Le jeune Barras avait rencontré le frère de Jeanne, puisq’ils avaient servi ensemble, en mer, dans l’escadre du bailli de Suffren.
Pour la petite histoire, le bateau qui l’avait ramené des Indes en 1779, avec une partie de son régiment, se nommait le Sartines.
Vous savez, l’histoire de la sardine qui bloque l’entrée du port de Marseille...
Ben voilà. Il était à bord... boudoi32
Bref ! :
Durant sa champagne aux Indes, Barras se dispute avec l’un des officiers.
Dans un premier temps, celui-ci le fait mettre aux arrêts, puis le convoque, et lui déclare qu’il apprécie cependant son caractère, qu’il n’y a plus d’avenir aux Indes, et que ce comptoir est définitivement perdu.
Comme il l’aime bien ( ), l’officier le charge donc d’une mission : retourner à Paris, et communiquer à Castries tout ce qui ne fonctionne pas dans l’administration de son ministère.
Ce qu’il fait.
On s’en doute, Castries pique une colère du diable !!
Et là je cite Barras, dans ses Mémoires (sujets à caution, je le précise) :
Je répondis au maréchal ministre : « J’ai peut-être exposé trop franchement la vérité. Je suis fâché que vous n’ajoutiez pas un grand prix à la découverte des abus ».
M. de Castries s’arma d’un livre qu’il paraissait vouloir me jeter à la tête.
Sur ce, le marquis de Créqui qui l’accompagne (et de qui il est allié par la famille de sa mère) entre avec l’huissier et interrompt la scène entre son protégé et le ministre ulcéré.
Le marquis propose alors à Barras d’aller trouver l’un de ses cousins : Breteuil !!
Le ministre influent de la Maison du roi est celui qui peut épargner le jeune insolent. La lettre de cachet lui pend au nez, c’est sûr.
C’est chose faite. Ouf...
Mais Barras est privé de tout emploi militaire, et se trouve pratiquement sans ressources à Paris.
C’est là que son ami, Jacques de Saint-Rémy intervient : pourquoi ne rencontrerait-il pas sa soeur, Jeanne ? boudoi32
Il lui adresse donc une lettre de recommandation à remettre à sa soeur, et lui assure qu’elle et son mari sont parvenus à frequenter la crème de la crème.
Va pour les Lamotte !
Ils font connaissance. Deux sacrés numéros se toisent...
Rapidement séduite par la personalité et l’ambition du jeune comte de Barras (comment, il peut accéder à Breteuil ?? ), Jeanne envisage de lui faire épouser sa soeur cadette, Marie-Anne.
Mais oui, pourquoi pas ? Un atout de plus dans son jeu.
Peu avant les événements de l’affaire du collier, Barras est invité à venir souper chez M. de La Fresnaye.
A ses côtés, on retrouve notamment la comtesse, son mari, et le cardinal de Rohan.
Mais la comtesse semble inquiète de soir-là.
En fin de soirée, elle lui parle discrètement.
Je cite Barras, alors qu’il la raccompagne chez elle :
A minuit, les convives s’étaient séparés.
Pendant la route, sa poitrine était oppressée, elle invoquait mon amitié dont, me disait-elle d’une manière fort vague, elle pouvait avoir besoin.
Jamais elle n’avait connu un homme aussi loyal que moi.
Il est vrai que ma loyauté allait jusqu’à la candeur.
Mais Barras décampe de Paris aussi sec dès qu’il apprend l’arrestation de Rohan.
Dans ses Mémoires, il note sobrement :
Heureux de m’être pas engagé plus avant dans les relations Lamotte, et d’avoir échappé à beaucoup d’autres intrigues de la Cour et de la ville, j’éprouvai le besoin de quitter cette capitale, que Jean-Jacques a si bien nommée la ville de boue et de fumée.
Fin de l’histoire avec la soeurette Saint-Rémy.
Elle finira ses jours dans un monastère, et tentera cependant de prendre contact avec Barras à l’époque du Directoire.
Il garde ses lettres. Mais le vieux renard n’y fera, bien entendu, aucune réponse.
Ok ! Les amies, j’ajoute un petit truc qui devrait vous plaire…
Certains disent que Barras s’est rapidement éloigné de Paris grâce au conseil du...duc d’Orléans.
Quoi ? Comment le connaît-il ? boudoi32
Il faut revenir en arrière, avant que Barras ne s’engage dans le régiment de Pondichéry.
Et je cite toujours ses Mémoires :
Quoiqu’il eût refusé d’aller à la cour, mon père entretenait des relations d’amitié avec quelques personnes qui lui faisaient pour sa famille des offres de service.
M. de Talaru, qui me témoignait beaucoup d’intérêt, lui avait proposé une place de page pour moi, chez M. le duc d’Orléans.
Mon père me communiqua ce qu’on lui écrivait à ce sujet : je fus révolté qu’on eût pu croire que j’accepterais une livrée, même celle d’un prince populaire, et qui nous portait quelque affection.
Mon père m’embrassa et me dit : « tu as raison, plutôt soldat ! »
Bref, du beau monde à la croisée des chemins des pourris !
M. de Talaru que faites-vous, hum ?! :
Le jeune Barras avait rencontré le frère de Jeanne, puisq’ils avaient servi ensemble, en mer, dans l’escadre du bailli de Suffren.
Pour la petite histoire, le bateau qui l’avait ramené des Indes en 1779, avec une partie de son régiment, se nommait le Sartines.
Vous savez, l’histoire de la sardine qui bloque l’entrée du port de Marseille...
Ben voilà. Il était à bord... boudoi32
Bref ! :
Durant sa champagne aux Indes, Barras se dispute avec l’un des officiers.
Dans un premier temps, celui-ci le fait mettre aux arrêts, puis le convoque, et lui déclare qu’il apprécie cependant son caractère, qu’il n’y a plus d’avenir aux Indes, et que ce comptoir est définitivement perdu.
Comme il l’aime bien ( ), l’officier le charge donc d’une mission : retourner à Paris, et communiquer à Castries tout ce qui ne fonctionne pas dans l’administration de son ministère.
Ce qu’il fait.
On s’en doute, Castries pique une colère du diable !!
Et là je cite Barras, dans ses Mémoires (sujets à caution, je le précise) :
Je répondis au maréchal ministre : « J’ai peut-être exposé trop franchement la vérité. Je suis fâché que vous n’ajoutiez pas un grand prix à la découverte des abus ».
M. de Castries s’arma d’un livre qu’il paraissait vouloir me jeter à la tête.
Sur ce, le marquis de Créqui qui l’accompagne (et de qui il est allié par la famille de sa mère) entre avec l’huissier et interrompt la scène entre son protégé et le ministre ulcéré.
Le marquis propose alors à Barras d’aller trouver l’un de ses cousins : Breteuil !!
Le ministre influent de la Maison du roi est celui qui peut épargner le jeune insolent. La lettre de cachet lui pend au nez, c’est sûr.
C’est chose faite. Ouf...
Mais Barras est privé de tout emploi militaire, et se trouve pratiquement sans ressources à Paris.
C’est là que son ami, Jacques de Saint-Rémy intervient : pourquoi ne rencontrerait-il pas sa soeur, Jeanne ? boudoi32
Il lui adresse donc une lettre de recommandation à remettre à sa soeur, et lui assure qu’elle et son mari sont parvenus à frequenter la crème de la crème.
Va pour les Lamotte !
Ils font connaissance. Deux sacrés numéros se toisent...
Rapidement séduite par la personalité et l’ambition du jeune comte de Barras (comment, il peut accéder à Breteuil ?? ), Jeanne envisage de lui faire épouser sa soeur cadette, Marie-Anne.
Mais oui, pourquoi pas ? Un atout de plus dans son jeu.
Peu avant les événements de l’affaire du collier, Barras est invité à venir souper chez M. de La Fresnaye.
A ses côtés, on retrouve notamment la comtesse, son mari, et le cardinal de Rohan.
Mais la comtesse semble inquiète de soir-là.
En fin de soirée, elle lui parle discrètement.
Je cite Barras, alors qu’il la raccompagne chez elle :
A minuit, les convives s’étaient séparés.
Pendant la route, sa poitrine était oppressée, elle invoquait mon amitié dont, me disait-elle d’une manière fort vague, elle pouvait avoir besoin.
Jamais elle n’avait connu un homme aussi loyal que moi.
Il est vrai que ma loyauté allait jusqu’à la candeur.
Mais Barras décampe de Paris aussi sec dès qu’il apprend l’arrestation de Rohan.
Dans ses Mémoires, il note sobrement :
Heureux de m’être pas engagé plus avant dans les relations Lamotte, et d’avoir échappé à beaucoup d’autres intrigues de la Cour et de la ville, j’éprouvai le besoin de quitter cette capitale, que Jean-Jacques a si bien nommée la ville de boue et de fumée.
Fin de l’histoire avec la soeurette Saint-Rémy.
Elle finira ses jours dans un monastère, et tentera cependant de prendre contact avec Barras à l’époque du Directoire.
Il garde ses lettres. Mais le vieux renard n’y fera, bien entendu, aucune réponse.
Ok ! Les amies, j’ajoute un petit truc qui devrait vous plaire…
Certains disent que Barras s’est rapidement éloigné de Paris grâce au conseil du...duc d’Orléans.
Quoi ? Comment le connaît-il ? boudoi32
Il faut revenir en arrière, avant que Barras ne s’engage dans le régiment de Pondichéry.
Et je cite toujours ses Mémoires :
Quoiqu’il eût refusé d’aller à la cour, mon père entretenait des relations d’amitié avec quelques personnes qui lui faisaient pour sa famille des offres de service.
M. de Talaru, qui me témoignait beaucoup d’intérêt, lui avait proposé une place de page pour moi, chez M. le duc d’Orléans.
Mon père me communiqua ce qu’on lui écrivait à ce sujet : je fus révolté qu’on eût pu croire que j’accepterais une livrée, même celle d’un prince populaire, et qui nous portait quelque affection.
Mon père m’embrassa et me dit : « tu as raison, plutôt soldat ! »
Bref, du beau monde à la croisée des chemins des pourris !
M. de Talaru que faites-vous, hum ?! :
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paul Barras
Je n'ai pas lu les Mémoires de Barras, mais je me souviens fort bien que tu nous avais raconté tout cela à la Conciergerie .
C'est gentil à toi de recommencer à présent en ces nouveaux lieux .
Quelle plaie que ces la Motte, ils sont partout !
La nuit, la neige a écrit:
Bref, du beau monde à la croisée des chemins des pourris !
M. de Talaru que faites-vous là, hum ?! :
Yep ! François, tu as de bien douteuses fréquentations ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
Aaah! Merci, mon cher, pour cette remise en mémoire, nécessaire, je l'avoue !
Dingue comme histoire que ces confrontations...aucun film n'a osé intégré Barras à son scénario autour de l'Affaire du Collier :
Et notre Talaru qui est mêlé à tout ça... le pauvre...
A part lui, rien que du beau monde, en effet...
Ca fait peur à lire ...tous ces esprits néfastes réunis...
Bien à vous.
Dingue comme histoire que ces confrontations...aucun film n'a osé intégré Barras à son scénario autour de l'Affaire du Collier :
Et notre Talaru qui est mêlé à tout ça... le pauvre...
A part lui, rien que du beau monde, en effet...
Ca fait peur à lire ...tous ces esprits néfastes réunis...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Paul Barras
Tout un chapitre de ses Mémoires est consacré à cette affaire du collier.
Je n’ai pas tout recopié.
Mais voici encore un extrait :
La célébrité de cette affaire, la complication dont on a voulu depuis l’obscurcir, m’ont déterminé à ne pas omettre ici les détails que mes relations contemporaines m’en ont fait apprendre.
Tous se sont réunis pour prouver que la reine Marie-Antoinette fut non seulement innocente, mais tout à fait étrangère à ce « tripotage » où d’odieux escrocs, non moins coupables que des assassins, avaient imaginé de faire intervenir son nom et sa personne, avec une audace sans exemple.
J’ai avoué qu’une vie de jeune homme généralement trop peu difficile en relations m’avait porté dans la société de la femme Lamotte.
Je n’avais pas assez de défiance ; et il en eût fallu beaucoup pour démêler ce que son âme recelait de perversité.
Je n’ai pas tout recopié.
Mais voici encore un extrait :
La célébrité de cette affaire, la complication dont on a voulu depuis l’obscurcir, m’ont déterminé à ne pas omettre ici les détails que mes relations contemporaines m’en ont fait apprendre.
Tous se sont réunis pour prouver que la reine Marie-Antoinette fut non seulement innocente, mais tout à fait étrangère à ce « tripotage » où d’odieux escrocs, non moins coupables que des assassins, avaient imaginé de faire intervenir son nom et sa personne, avec une audace sans exemple.
J’ai avoué qu’une vie de jeune homme généralement trop peu difficile en relations m’avait porté dans la société de la femme Lamotte.
Je n’avais pas assez de défiance ; et il en eût fallu beaucoup pour démêler ce que son âme recelait de perversité.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paul Barras
La gourgandine savait donner le change !
Merci pour tous ces extraits .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
La nuit, la neige a écrit:
J’ai avoué qu’une vie de jeune homme généralement trop peu difficile en relations m’avait porté dans la société de la femme Lamotte.
Je n’avais pas assez de défiance ; et il en eût fallu beaucoup pour démêler ce que son âme recelait de perversité.
Une vraie experte en manipulation, cette Lamotte.
Invité- Invité
xxxxxxxxxxxxxx
Mme de Sabran a écrit:Roi-cavalerie a écrit:
Breteuil protégea durant sa carrière un certain nombre de jeunes gens talentueux dont, entre autres, Barras ainsi que Marc Marie de Bombelles qui lui fut redevable de son entrée dans la carrière diplomatique et son mariage à la cour avec Angélique de Mackau. Bombelles lui resta fidèle durant l'exil et devint son principal agent secret malgré son amitié pour le comte d'Artois et les Polignac.
Ah oui, quand Barras est frappé d'une lettre de cachet après son retour de Cadix, au siège de Gibraltar .
Pourquoi Breteuil protégeait-il Barras ?
Paul François, vicomte de Barras ( 1755-1829), le protecteur du jeune Bonaparte, commença sa carrière comme officier à Languedoc-Infanterie et participa à 2 campagnes aux Indes au cours des quelles il prit part notamment à la défense de Pondichéry attaquée par les Anglais. Au retour de la deuxième de ces campagnes en 1783, porteur de dépêches du général Conway (Thomas de Conway 1735-1800 commandant du régiment de Pondichéry puis gouverneur général des Indes françaises), il fut reçu par le maréchal de Castries, le ministre de la Marine, avec lequel il eut un violent accrochage car il critiquait les dispositions prises jusqu'alors par celui-ci. Menacé d'une lettre de cachet, le baron de Breteuil le protégea alors de la fureur de son collègue. Voilà comment Barras relata l'issue de cet incident dans ses Mémoires
( Mémoires de Barras, membre du Directoire, Hachette 1895-1896, page 37):
Ce passage est intéressant dans la mesure où il nous donne une idée de l'esprit de coopération (!) qui pouvait exister à cette date entre Breteuil, tout jeune ministre et ses collègues mais aussi parce qu'il nous dresse un portrait, en somme pas très flatteur, du baron.
En tout les cas, si cette version des faits est conforme à la vérité, il semble bien que Barras, comme la duchesse de Polignac, n'avait pas froid aux yeux pour s'accrocher ainsi, tout jeune capitaine, avec le maréchal de Castries, le vainqueur de Clostercamp et le grand maitre de la Marine Française.
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Paul Barras
.
Message déplacé ici .
Message déplacé ici .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
C'est vraiment intéressant. Merci. :n,,;::::!!!:
Ce qui m'intrigue c'est que nous savons Barras lié à la La Motte. Or il est protégé de Breteuil qui l'air de rien défendra plus ou moins celle-ci pour mieux enfoncer Rohan. Qu'en penser ?
Ce qui m'intrigue c'est que nous savons Barras lié à la La Motte. Or il est protégé de Breteuil qui l'air de rien défendra plus ou moins celle-ci pour mieux enfoncer Rohan. Qu'en penser ?
Invité- Invité
Re: Paul Barras
Hier, l'émission de radio bien connue Au coeur de l'histoire était consacrée à Paul Barras.
Franck Ferrand recevait Christine Le Bozec, l'auteur d'une récente biographie que nous avons déjà présentée dans notre section Biblio.
:arrow:Si le sujet vous intéresse, l'émission est en écoute libre ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/le-recit-barras-2753539
Franck Ferrand recevait Christine Le Bozec, l'auteur d'une récente biographie que nous avons déjà présentée dans notre section Biblio.
:arrow:Si le sujet vous intéresse, l'émission est en écoute libre ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/le-recit-barras-2753539
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paul Barras
... le presque futur beau-frère de la Motte !
Merci, cher ami . I will !
Merci, cher ami . I will !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
Ah ! le Directoire nous a emmenés faire un petit tour au Palais Royal, pardon Palais Égalité, où nous étions la semaine dernière .
Et nous avons retrouvé Teresa Tallien et Joséphine qui lancent les modes très déshabillées de l'anticomanie et la turcomanie . :
J'ai entendu que l'on dit " Barrasse ", je disais Barras ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paul Barras
Barras a fait sortir l'enfant du Temple en 1794. Louis XVII ? (Le roi perdu - Octave Aubry).
"Je sais le fils de Louis XVI vivant. Je le jetterai dans les jambes de ce scélérat de corse ! (Buonaparte). Début du Consulat, devant plusieurs témoins.
"Je sais le fils de Louis XVI vivant. Je le jetterai dans les jambes de ce scélérat de corse ! (Buonaparte). Début du Consulat, devant plusieurs témoins.
pilayrou- Messages : 674
Date d'inscription : 06/03/2014
Age : 63
Localisation : Guilers (Brest)
Re: Paul Barras
Mme de Sabran a écrit:
Et nous avons retrouvé Teresa Tallien et Joséphine qui lancent les modes très déshabillées de l'anticomanie et la turcomanie . :
J'ai entendu que l'on dit " Barrasse ", je disais Barras ...
J'ai apprécié l'intervention de l'auteur qui a rappelé que l'image que nous avons du Directoire est celle d'un microcosme parisien, ne concernant qu'une toute petite partie de privilégiés.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
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