Le duc de Dorset, ambassadeur d'Angleterre en France

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Eté 1789 :

Nos relations extérieures devenaient de plus en plus inquiétantes à mesure que la Révolution se développait .

L’influence de l’étranger se faisait déjà reconnaître dans les agitations occasionnées par la crise des subsistances. La Fayette avait dénoncé ces intrigues.
Une lettre de Dorset, l’ambassadeur d’Angleterre, à Montmorin, pour désavouer toute inculpation de ce genre et ses instances pour que cette lettre fût communiquée à l’assemblée contrairement aux formes diplomatiques, tout cela en disait assez.
Depuis que la France avait aidé à la délivrance de l’Amérique, l’Angleterre avait repris contre nous ses vieilles haines ; elle avait souri cependant à notre Révolution, s’imaginant alors que nous courions après l’imitation de ce qu’elle avait fait au XVIIe siècle.
Quoi qu’il en fût, elle n’avait pas voulu profiter du complot de Brest ( * ) et elle l’avait révélé à Montmorin.
On s’attachait des deux côtés à éviter tout sujet de rupture ; l’assemblée applaudit la lettre de Dorset et la consigna au procès-verbal. (Séances des 22 et 23 juillet.)
Une ère nouvelle allait s’ouvrir avec les journées des 5 et 6 octobre .

( A. Bardoux :  le ministère de Montmorin )

( * ): L'AFFAIRE DE LANNION  ... d'octobre 1789:
il n'y avait de vivres que pour quinze jours dans les magasins de la marine de Brest !

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Selon les lettres de Dorset à Georgiana de Devonshire que je viens de transcrire, il semble que le grand désarroi des finances après la guerre de l’indépendance américaine a mis fin à l’idée d’une guerre entre l’Angleterre et la France pour la Hollande.

Mai 1787
« Vous verrez dans les journaux le discours de Mr B [Louis XVI] aux Notables. Il l’a bien prononcé et a produit une grosse impression sur l’assemblée, mais jusqu'à présent elle a eu peu d’effet sur l’esprit du public. Les fonds continuent encore à baisser tous les jours. À propos, ils éprouvent maintenant de gros embarras financiers – ils ont trop cher payé leur soutien à la Hollande et l’Amérique. »

25 juillet 1787
« Les nouvelles du duc de Richmond ne reflètent pas absolument la vérité, puisque la rébellion sévit en Hollande et non aux Pays Bas.  Au diable, les Hollandais ! dis-je. Nous en saurons davantage  sous peu de jours ; la dernière lettre de leur Cour à l’Angleterre convaincra nos ministres que les Français ne désirent pas la guerre, et ce serait une folie inouïe de nous y engager pour cette bête de Stathouder. Le roi de Prusse lui aussi penche pour la paix, pourtant il était vraiment exaspéré au sujet du traitement reçu par sa sœur. Voilà assez de politique, parlons de nos affaires. »

En plus, Dorset était contre toute intervention par l’Angleterre dans les affaires de France pendant la révolution, même après la chute de la monarchie. Il craignait plutôt l'hostilité des émigrés français en Angleterre et leur désir de provoquer une révolution dans le pays qui leur donnaient un asile.

Lettres traduites et citées avec la permission du duc de Devonshire et le Chatsworth House Trust

Dorset a écrit:
... ils éprouvent maintenant de gros embarras financiers – ils ont trop cher payé leur soutien à la Hollande et l’Amérique.

Tous les historiens sont d'accord là-dessus .
C'est le soutien aux Insurgents américains qui est la cause du fameux déficit qui a entraîné la Révolution, et non pas les dépenses de la Cour comme aurait voulu le faire accroire le fallacieux compte-rendu de Necker.

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outremanche a écrit:

Mai 1787
« Vous verrez dans les journaux le discours de Mr B [Louis XVI] aux Notables. Il l’a bien prononcé et a produit une grosse impression sur l’assemblée, mais jusqu'à présent elle a eu peu d’effet sur l’esprit du public. . »

En voici l'ouverture !




Robert Lacour-Gayet : Calonne, Financier, réformateur, contre-révolutionnaire 1734-1802

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Visite à Knole House, chez le duc de Dorset !  


"Trop un foyer pour être un palais. Trop un palais pour devenir un foyer".
(manchette d'un journal anglais en 1910).
Aïe, les photos sont interdites à l'intérieur ...  

























Oh !!!     boudoi30  boudoi30  boudoi30





Je m'approche tout doucement ...  

Merci beaucoup !

L'aspect extérieur du château est bien austère ; et j'ai une terrible impression de froid et d'humidité...

Désolé, ma tête est toujours en vacances, au soleil ! :

À la fin du XVIIIe siècle la propriété de Knole était habitée par Francis Austen,  
l'un des frères de Jane Austen, dont nous raffolons tous dans ce forum .
N'est-il pas ?  
Elle vint y séjourner, notamment en juillet 1788, alors qu'elle avait douze ans et demi.
 Knole House l'inspira en partie pour créer " Sotherton Court ", un des lieux fictifs de son roman Mansfield Park (1814).
Si l'on en croit une note de son biographe et petit-fils John Hubback, Francis Austen fut un modèle possible, avec son frère Charles, du personnage de William Price de Mansfield Park

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Merci, Chère Elianor,
Jane Austen est mon strar !!
Leos

Je suis ravie de vous plaisir, mon cher Leos ! ... et comme vous, une fan de Jane Austen .
J'adore m'immerger dans l'ambiance délicieuse de ses romans.

Je découvre  
que lord Dorset faisait partie de mon cercle d'amis !...  avec, outre la comtesse Diane et Vaudreuil, le comte de Ségur ( grand ami du chevalier de Boufflers ), Mme Le Brun, le duc de Coigny, Mme d'Andlau ( comme par hasard  :  ) , Mme de Saint-Julien ( le papillon philosophe de Voltaire ) la comtesse Auguste de  La Mark ( dont le mari était très lié à Mirabeau )  la charmante marquise de Grollier ( ? ), et Mme de Rochefort toujours accompagnée de son ami le vieux duc de Nivernais ( parent des Polignac ) , le prince de Ligne ( est-il besoin de le préciser ? ) ...

En août 1791 Mercy se rend en Angleterre . Il en informe ses plus proches correspondants, Laborde, La Marck, mais en les assurant qu'il s'agit d'un simple voyage d'agrément en marge d'un séjour dans le ville d'eau Spa.
En réalité ...
Ses motifs réels sont tout autres, comme on le découvre dans ses papiers secrets.  Il écrit à Blumerdorf le 20 août avoir été chargé par le duc de Dorset, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris ( et grand ami de Georgiana de Devonshire, Mme de Polignac, Marie-Antoinette... ) , de diffuser les idées de Burke qui vient de publier un pamphlet très critique de la Révolution,  " Appeal from the New to the Old Whigs " (  " Appel des Whigs modernes aux Whigs anciens " ) , en soulignant que le monde a les yeux rivés sur les Tuileries :
" Tout engagement à des conditions nuisibles ferait perdre la gloire et le mérite qu'une conduite noble et ferme a procurés jusqu'à présent; on perdrait tous ses amis. Si les factieux s'engageaient à une composition juste et favorable à la royauté, ils n'auraient ni les moyens ni le pouvoir de la remplir; en négociant on perd toute sa force et son crédit; ce n'est point par l'adresse mais par la fermeté seule que l'on peut se sauver, et la conduite à tenir consiste dans la patience, le silence et le refus. "
L'ambassadeur juge la position vraie dans les principes, mais dangereuse dans les faits.  Il pense que la neutralité de l'Angleterre serait nuisible à tout effort concerté .

( Catriona Seth, Marie-Antoinette, lettres inédites . )

Je lis avec délectation les souvenirs de Boni de Castellane    et voici que, dès le premier chapitre, il nous emmène prendre le thé à Knole avec la fine fleur de l'aristocratie britannique !



Je regrette qu'il ne s'étende pas davantage sur la description des lieux ...
La jeune-fille qui en fait les honneurs est très certainement une petite-petite-fillotte de Notre Grâce !