Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: L'archiduchesse d'Autriche et la dauphine de France
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Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Le traité d'alliance négocié sous Madame de Pompadour, sans avoir été l'œuvre directe de Choiseul, l'était devenu par la façon dont il l'avait entendu et complété. Ce n'avait pas été une idée sans grandeur que de substituer à l'antagonisme séculaire, qui finissait par épuiser les deux puissances, une entente loyale et définitive. Mais cette politique renouvelée, qui rompait avec toutes les habitudes nationales, qui exigeait des sacrifices d'argent et d'influence, avait rencontré une opposition irréconciliable. On reprochait à Choiseul de s'être montré, à l'égard de l'Impératrice Marie-Thérèse, trop fidèle sujet de la Maison de Lorraine, long-temps servie en effet par sa famille, et d'avoir sacrifié à son ambition les intérêts et les traditions de la France.
Cette thèse, assez facile à soutenir devant une opinion prévenue, tirait argument des relations que Choiseul avait liées à Vienne durant
son ambassade et de l'affection que lui témoignaient l'Impératrice et son chancelier, le prince de Kaunitz. D'autre part, si le ministre de Louis XV demeurait fier d'une combinaison politique qu'il continuait à trouver utile, il commençait à s'apercevoir lui-même qu'elle n'allait pas sans inconvénients et pouvait coûter à la France, en diminution d'autorité, plus qu'elle ne lui rapportait en sécurité du côté de l'Angleterre.
( Marie-Antoinette dauphine )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
... suite :
M. de Choiseul s'inquiétait aussi de la solidité de son œuvre, dont la justification devait être sa durée même. Si Marie-Thérèse était sincèrement attachée à l'alliance, Joseph II, son fils, qu'elle avait associé à l'Empire, avait trop de préventions enracinées contre les Français, trop d'admiration pour le génie du roi Frédéric et trop d'avantages peut-être à agir d'accord avec lui, pour qu'il ne fût pas tenté de sacrifier quelque jour l'allié d'Occident. Le jeune Empereur était devenu, il est vrai, le petit-fils de Louis XV, par son mariage avec l'infante Isabelle, fille de madame Infante ; mais la princesse était morte ; une fille, la petite archiduchesse Thérèse, restait le seul lien de cette parenté, qui serait comptée pour bien peu de chose au jour des complications diplomatiques. M. de Choiseul était donc aussi persuadé que Marie-Thérèse de la nécessité de fortifier l'alliance par un acte nouveau et de donner une sanction vivante et perpétuelle au traité de 1758. Cette sauvegarde de l'avenir du « système » et de l'avenir personnel du ministre, c'était le mariage du futur successeur de Louis XV avec une archiduchesse d'Autriche.
C'est Marie-Antoinette qui sera sacrifiée à la raison d'Etat .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
C'est pas faux... : : :
Mais il aura moins de problème, s'il prend maîtresse !!!
Invité- Invité
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
N'est-ce pas à la Raison d'Etat que Marie-Antoinette restera fidèle en 1792 en rédigeant ces lettres qu'on a qualifiées comme des preuves de Sa trahison?
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
La nuit, la neige a écrit:Merci pour ces extraits.
Quel livre ?
Je cite Marie-Antoinette dauphine, de ce bon et excellent Pierre de Nolhac.
La nuit, la neige a écrit:
Mais on oublie souvent que le fiancé est, aussi, sacrifié à la raison d’état. boudoi32
Oh la la ! c'est pourtant bien vrai ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Il s'en fallut de peu que tout manquât. Il y avait dans la famille royale deux personnes à qui ces projets déplaisaient, la mère et la tante du futur époux, Marie- Josèphe et Madame Adélaïde. La première surtout, énergique, entreprenante, capable de concevoir fortement une idée et de la suivre, avait pris sur Louis XV une influence extrême. Depuis la mort de son mari, elle habitait à Versailles tout auprès du Roi, dans un appartement qui s'enchevêtrait avec le sien et qui unissait leur vie. Elle était restée attachée avec passion à son pays d'origine, et le trône qu'elle ne devait plus occuper, elle voulait du moins le réserver à une princesse de sa famille. Elle avait justement une nièce d'âge convenable, Amélie de Saxe, et ses plans étaient partagés par son frère, le prince Xavier, administrateur de l'Électorat.
Elle demanda au Roi si des engagements formels étaient échangés avec l'Autriche et si, comme mère du Dauphin, elle ne serait pas consultée.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:Merci pour ces extraits.
Quel livre ?
Je cite Marie-Antoinette dauphine, de ce bon et excellent Pierre de Nolhac.La nuit, la neige a écrit:
Mais on oublie souvent que le fiancé est, aussi, sacrifié à la raison d’état. boudoi32
Oh la la ! c'est pourtant bien vrai ...
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Oui, on occulte souvent ce point là. Sans doute, comme le suggère Österreich, que les hommes pouvaient bien chercher et trouver quelques échappatoires, après tout ils épousaient aussi un « ventre » ; et disons que, peut-être, la contrainte « physique » était-elle perçue différemment ?
Enfin je ne sais pas, périlleux débat. :
Petit hors-sujet, je reviens ici sur un livre que j’ai déjà cité, et qui évoque d’autres raisons d’états.
Une double alliance, quelques décennies avant celle-ci.
Les jeunes filles en question souffriront durement, mais on lit aussi combien le tout jeune Louis XV a tenté de s’opposer à cette union « contre-nature », et combien le prince des Asturies en a lui aussi fait les frais.
L’échange des princesses
De Chantal Thomas
Edition poche (Septembre 2014)
Présentation :
En 1721, Philippe d’Orléans est Régent, dans l’attente que Louis XV atteigne la maturité légale. L’exercice du pouvoir est agréable, il y prend goût. Surgit alors dans sa tête une idée de génie : proposer à Philippe V d’Espagne un mariage entre Louis XV, âgé de onze ans, et la très jeune Infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans – qui ne pourra donc enfanter qu’une décennie plus tard.
Ce laps de temps permet l’espoir d’un « malheur » qui l’assiérait définitivement sur le trône de France… Et il ne s’arrête pas là : il propose aussi de donner sa fille, Mademoiselle de Montpensier, comme épouse au jeune prince des Asturies, futur héritier du trône d’Espagne, pour conforter ses positions.
La réaction à Madrid est enthousiaste, et les choses se mettent vite en place. L’échange des princesses a lieu début 1722, en grande pompe, sur une petite île au milieu de la Bidassoa, la rivière qui fait office de frontière entre les deux royaumes.
Tout pourrait aller pour le mieux. Mais rien ne marchera comme prévu. Louis XV dédaigne l’Infante perdue dans l’immensité subtile et tourbillonnante du Louvre et de Versailles ; en Espagne, Mademoiselle de Montpensier ne joue pas le jeu et se refuse à son mari, au grand dam de ses beaux-parents Philippe V et Élisabeth de Farnèse. À la fin, un nouvel échange a lieu, beaucoup plus discret cette fois : chacune des princesses retourne dans son pays…
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
La nuit, la neige a écrit:
Oui, on occulte souvent ce point là. Sans doute, comme le suggère Österreich, que les hommes pouvaient bien chercher et trouver quelques échappatoires, après tout ils épousaient aussi un « ventre » ; et disons que, peut-être, la contrainte « physique » était-elle perçue différemment ?
Enfin je ne sais pas, périlleux débat. :
Comme tu dis !
Cependant, permets-moi d'avancer qu'en général les hommes ne sont jamais récalcitrants .
Une exception à la règle : Louis XVI ...
La nuit, la neige a écrit:
Petit hors-sujet, je reviens ici sur un livre que j’ai déjà cité, et qui évoque d’autres raisons d’états.
Une double alliance, quelques décennies avant celle-ci.
Les jeunes filles en question souffriront durement, mais on lit aussi combien le tout jeune Louis XV a tenté de s’opposer à cette union « contre-nature », et combien le prince des Asturies en a lui aussi fait les frais.
L’échange des princesses
De Chantal Thomas
Edition poche (Septembre 2014)
C'est fou, quelle histoire ! ... avec encore, pour cadre frontalier, l'Ile aux Faisans au milieu de la Bisassoa, que je voyais de la fenêtre de ma chambre pendant tous mes étés d'enfant !
Et pourquoi est-ce que le prince des Asturies a fait chou blanc, dis-nous tout !
Est-ce qu'il était donc repoussant, cet homme ?
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Louis XV laissa entendre qu'il tenait à son dessein, mais que cela était exposé à bien des hasards par l'âge même des deux enfants et que c'était plutôt désir des deux parties qu'affaire conclue.
( Quelle prudence ! Il ne veut braquer personne ... )
Marie-Josèphe ne se découragea pas ; elle se savait forte, écoutée, et comptait d'abord obtenir de donner la main de sa fille aînée. Madame Clotilde, au jeune électeur Frédéric-Auguste ; ce serait la préparation du mariage de son fils le Dauphin, qui, en fin de compte, ne se ferait pas contre son aveu. Malheureusement, la maladie la terrassait ; sur son lit de souffrance, recevant l'agent de son frère, le vicomte de Martanges, elle lui parlait encore d'un espoir qu'elle n'abandonnait pas. Le 13 mars 1767, les ambitions de la Maison
de Saxe s'éteignaient avec elle.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Madame Adélaïde essayait de les faire revivre, moins à cause de son préjugé contre l'Autriche que par désir de conserver son influence sur le Dauphin en lui choisissant sa femme. Mais la fille aînée de Louis XV n'était pas armée pour lutter contre M. de Choiseul, que la mort venait encore de servir avec tant d'à-propos. Seule Marie- Josèphe, vivant quelques années de plus, pouvait faire que la femme de Louis XVI fût une princesse de Saxe et que Marie-Antoinette échappât à sa destinée.
Les dés en étaient jetés !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Petit flash back, si vous le voulez bien , avec Zoom sur Bernis, l'instigateur du renversement des alliances :
M. de Richelieu ne se souvient plus à quel voyage le chancelier de Milan porta à Madame l'Infante le projet que M. de Richelieu lui avoit vu longtemps auparavant, pour réunir solidement, par des intérêts communs, la maison d'Autriche avec la maison de France. Cela étoit fort
spécieux, ou auroit pu l'être, si les hommes pouvoient voir leur intérêt solide et particulier sans jalousie, envie, etc. ; mais le hasard fît que Madame en écrivit au Roi, et ensuite vint à Paris, où elle parla elle-même et fit venir l'abbé de Bernis avec tout ce qu'il avoit étudié avec le chancelier de Milan, et l'on oublia l'abbé de Bernis freluquet, et l'on ne le vit qu'avec le titre d'ambassadeur. C'étoit dans un moment où S. M. venoit d'apprendre que le roi de Prusse avoit fait des plaisanteries très piquantes sur son amour pour Mme de Pompadour. Mais, dans toutes celles qu'il s'étoit permises, il avoit eu l'attention de parler du Roi avec une retenue infinie et même respectueuse ; néanmoins il n'y gagna point, Mme de Pompadour et les ministres n'oubliant rien pour mettre le Roi de la partie. Le traité de Vienne ne tarda pas à nous engager dans une guerre où, heureusement pour la solidité de l'État, nos généraux et nos ministres firent tant de sottises que l'on fut obligé de faire une paix où nous perdîmes comme à l'ordinaire.
Pendant ce temps-là, l'abbé de Bernis avoit cheminé, avoit apporté son traité de Vienne, dont le Roi avoit été d'abord fort engoué, et l'Empereur encore plus, avec raison. Il fut très fêté à la cour, où l'on sentit bien qu'un homme qui avoit été l'âme d'un traité qui renversoit toute l'Europe devoit renverser tous les ministres et devenir le seul, et que par conséquent l'abbé devoit monter à une fortune qu'il n'auroit pas pu espérer ; mais sa tête qui avoit été assez bonne pour résister dans l'état où il avoit été et pour parvenir au dernier période de sa force jusqu'à Venise, se trouva un peu trop foible pour aller un degré plus haut, et il n'osait presque pas y
aspirer.
Il étoit toujours bien avec Mme de Pompadour et travailloit sur ledit traité avec les ministres, dont plusieurs y sentoient des conséquences et une révolution, de sorte qu'il étoit très en peine de ce que cela deviendroit.
( Soulavie, Mémoires )
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
La nuit, la neige a écrit:Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:Merci pour ces extraits..La nuit, la neige a écrit:
Mais on oublie souvent que le fiancé est, aussi, sacrifié à la raison d’état. boudoi32
Petit hors-sujet, je reviens ici sur un livre que j’ai déjà cité, et qui évoque d’autres raisons d’états.
Une double alliance, quelques décennies avant celle-ci.
Les jeunes filles en question souffriront durement, mais on lit aussi combien le tout jeune Louis XV a tenté de s’opposer à cette union « contre-nature », et combien le prince des Asturies en a lui aussi fait les frais.
L’échange des princesses
De Chantal Thomas
Edition poche (Septembre 2014)
Présentation :
En 1721, Philippe d’Orléans est Régent, dans l’attente que Louis XV atteigne la maturité légale. L’exercice du pouvoir est agréable, il y prend goût. Surgit alors dans sa tête une idée de génie : proposer à Philippe V d’Espagne un mariage entre Louis XV, âgé de onze ans, et la très jeune Infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans – qui ne pourra donc enfanter qu’une décennie plus tard.
Ce laps de temps permet l’espoir d’un « malheur » qui l’assiérait définitivement sur le trône de France… Et il ne s’arrête pas là : il propose aussi de donner sa fille, Mademoiselle de Montpensier, comme épouse au jeune prince des Asturies, futur héritier du trône d’Espagne, pour conforter ses positions.
La réaction à Madrid est enthousiaste, et les choses se mettent vite en place. L’échange des princesses a lieu début 1722, en grande pompe, sur une petite île au milieu de la Bidassoa, la rivière qui fait office de frontière entre les deux royaumes.
Tout pourrait aller pour le mieux. Mais rien ne marchera comme prévu. Louis XV dédaigne l’Infante perdue dans l’immensité subtile et tourbillonnante du Louvre et de Versailles ; en Espagne, Mademoiselle de Montpensier ne joue pas le jeu et se refuse à son mari, au grand dam de ses beaux-parents Philippe V et Élisabeth de Farnèse. À la fin, un nouvel échange a lieu, beaucoup plus discret cette fois : chacune des princesses retourne dans son pays…
Chers amis,
Pour m'être un peu intéressé à cette histoire parce que le cardinal de Polignac avait été chargé de traiter de ce renvoi avec le Vatican alors qu'il était ambassadeur à Rome, et de mémoire, il me semble que cela ne s'est pas passé exactement comme le résumé de cet ouvrage veut bien nous le dire car ce texte occulte largement la raison d'état. En effet, le renvoi de l'Infante dans sa famille a été initié par le duc de Bourbon qui faisait alors fonction de ministre principal après la mort du Régent en 1723. Le problème qui se posait alors était celui de l'éventualité de la disparition du jeune Louis XV dont la santé était considérée comme fragile. Cette disparition aurait laissé alors la porte ouverte aux prétentions sur le trône de France de Philippe V, le roi d'Espagne qui, je vous le rappelle, était le petit fils de Louis XIV, donc un prétendant légitime s'il n'y avait pas eu le traité d'Utrecht et les renonciations réciproques de Philippe d'Orléans et des princes du sang au trône d'Espagne et de Philippe V au trône de France. Cette obligation, préalable à la signature du traité, avait été imposée à Louis XIV par les Anglais et les puissances alliées qui redoutaient par dessus tout que les trônes de Françe et d'Espagne soient réunies sous une seule tête. Cela contredisait bien évidemment les lois fondamentales du royaume de France et ceci fut difficilement admis par certains des princes du sang et par les cercles de la vieille cour. Il en résulta le complot dit de Cellamare dans lequel fut impliquée la duchesse du Maine. Pour en revenir à Louis XV, il fallait donc qu'il puisse rapidement établir sa descendance et donc lui trouver une princesse plus âgée que la jeune Infante. C'est ce à quoi le duc de Bourbon s'attacha et sa maitresse, Mme de Prie, lui suggéra la candidature de Marie Leszczsinska, la fille de l'ancien roi de Pologne Stanislas Leszsczsinski. La jeune infante fut donc la victime de la raison d'Etat et non du peu d'appétence du jeune roi pour celle qui lui était promise.
Bien à vous. Roi-cavaleriePour m'être un peu intéressé à cette histoire parce que le cardinal de Polignac avait été chargé de traiter de ce renvoi avec le Vatican alors qu'il était ambassadeur à Rome, et de mémoire, il me semble que cela ne s'est pas passé exactement comme le résumé de cet ouvrage veut bien nous le dire car ce texte occulte largement la raison d'état. En effet, le renvoi de l'Infante dans sa famille a été initié par le duc de Bourbon qui faisait alors fonction de ministre principal après la mort du Régent en 1723. Le problème qui se posait alors était celui de l'éventualité de la disparition du jeune Louis XV dont la santé était considérée comme fragile. Cette disparition aurait laissé alors la porte ouverte aux prétentions sur le trône de France de Philippe V, le roi d'Espagne qui, je vous le rappelle, était le petit fils de Louis XIV, donc un prétendant légitime s'il n'y avait pas eu le traité d'Utrecht et les renonciations réciproques de Philippe d'Orléans et des princes du sang au trône d'Espagne et de Philippe V au trône de France. Cette obligation, préalable à la signature du traité, avait été imposée à Louis XIV par les Anglais et les puissances alliées qui redoutaient par dessus tout que les trônes de Françe et d'Espagne soient réunies sous une seule tête. Cela contredisait bien évidemment les lois fondamentales du royaume de France et ceci fut difficilement admis par certains des princes du sang et par les cercles de la vieille cour. Il en résulta le complot dit de Cellamare dans lequel fut impliquée la duchesse du Maine. Pour en revenir à Louis XV, il fallait donc qu'il puisse rapidement établir sa descendance et donc lui trouver une princesse plus âgée que la jeune Infante. C'est ce à quoi le duc de Bourbon s'attacha et sa maitresse, Mme de Prie, lui suggéra la candidature de Marie Leszczsinska, la fille de l'ancien roi de Pologne Stanislas Leszsczsinski. La jeune infante fut donc la victime de la raison d'Etat et non du peu d'appétence du jeune roi pour celle qui lui était promise.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Vous êtes formidable, cher Roi-cavalerie :\\\\\\\\:
Et les rouages de la politique fin XVIIIème n'ont vraiment aucun secret pour vous !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Mais non malheureusement, ma culture historique sur le XVIII° siècle est seulement limitée aux quelques sujets que j'ai travaillés. Autrement dit, elle se borne à quelques "spots" comme dirait les surfers!
Bien à vous. Roi-cavalerie
Bien à vous. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Mme de Sabran a écrit:[
Et pourquoi est-ce que le prince des Asturies a fait chou blanc, dis-nous tout !
Est-ce qu'il était donc repoussant, cet homme ?
.
Non, mais il a hérité d'une épouse insuportable, qui a monté tout le monde contre elle par son inconduite, ses fureurs, son tempérament.
Ils n'eurent pas d'enfant, et le prince mourrut jeune.
Roi-cavalerie a écrit:La jeune infante fut donc la victime de la raison d'Etat et non du peu d'appétence du jeune roi pour celle qui lui était promise.[/justify]
Bien à vous. Roi-cavalerie
D'autant qu'i s'était attaché à cette petite fille. Il pleurera son départ. Mais ce n'était qu'un enfant.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:
Oui, on occulte souvent ce point là. Sans doute, comme le suggère Österreich, que les hommes pouvaient bien chercher et trouver quelques échappatoires, après tout ils épousaient aussi un « ventre » ; et disons que, peut-être, la contrainte « physique » était-elle perçue différemment ?
Enfin je ne sais pas, périlleux débat. :
Comme tu dis !
Cependant, permets-moi d'avancer qu'en général les hommes ne sont jamais récalcitrants .
Une exception à la règle : Louis XVI ...
.
Il y en a d'autres... Louis XIII a vécu sa nuit de noces comme un viol, et il faudra attendre 23 ans de mariage pour avoir un dauphin. N'oublions pas non plus le comte de Provence. Les raisons sont convenons-en différentes de celles de son frère... : Et Joseph II ne touchera jamais sa seconde épouse, trop attaché au souvenir de la première.
Et je suis sûre que nous pouvons trouver d'autres cas.
La grosse différence entre les princes et princesses mariées : l'homme peut refuser de toucher son épouse. Celle-ci ne pourra par contre faire autrement que serrer des dents... àè-è\':
Invité- Invité
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Ce n’est que le résumé.Roi-cavalerie a écrit:
Pour m'être un peu intéressé à cette histoire parce que le cardinal de Polignac avait été chargé de traiter de ce renvoi avec le Vatican alors qu'il était ambassadeur à Rome, et de mémoire, il me semble que cela ne s'est pas passé exactement comme le résumé de cet ouvrage veut bien nous le dire car ce texte occulte largement la raison d'état.
Le livre (qui reste un roman) évoque cependant la raison d’état privilégiée par le duc de Bourbon.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le Pacte d'Alliance avec l'Autriche
Il semble qu'au printemps 1781, l'Autriche soit redevenue un pays ennemi... àè-è\':
La confiance n'est guère au beau fixe. Louis XVI ne cache pas son alliance avec Frédéric II et Joseph II avec l'Angleterre. àè-è\':
La confiance n'est guère au beau fixe. Louis XVI ne cache pas son alliance avec Frédéric II et Joseph II avec l'Angleterre. àè-è\':
Invité- Invité
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