La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
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Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Pauvre princesse !
J'ai l'impression que nous prolongeons indéfiniment son calvaire, à tellement l'évoquer à chacun de ses lugubres anniversaires ...
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Mme de Sabran a écrit:
Pauvre princesse !
J'ai l'impression que nous prolongeons indéfiniment son calvaire, à tellement l'évoquer à chacun de ses lugubres anniversaires ...
Je trouve que c'est plutôt une sorte de devoir de mémoire envers elle. Et puis, hélas, on a vu dans les actualités récentes qu'une telle barbarie est toujours à l'ordre du jour, après deux siècles !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
J'ai un peu de mal avec la notion de devoir de mémoire que je remplacerais volontiers par devoir de savoir .
Dès lors que l'on sait qu'une chose abominable a existé, on ne peut pas l'oublier . Pour ma part je ne cultive pas le traumatisme de la connaissance du pire. Et je n'oublie pas pour autant . Je me protège parce que tout m'affecte trop fort.
Pas facile à expliquer ...
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Je suis d'accord avec toi Eléonore, d'autant plus que le cas de la Princesse est complètement atroce, et on se demande comment la majorité ne pourrait être touchés par une telle soif de sang ?
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
C'est beau ce que tu écris.Mme de Sabran a écrit:
J'ai un peu de mal avec la notion de devoir de mémoire que je remplacerais volontiers par devoir de savoir .
Dès lors que l'on sait qu'une chose abominable a existé, on ne peut pas l'oublier . Pour ma part je ne cultive pas le traumatisme de la connaissance du pire. Et je n'oublie pas pour autant . Je me protège parce que tout m'affecte trop fort.
Pas facile à expliquer ...
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Ce qui me sidère dans cette histoire, c'est à quel point de gens "normaux" peuvent arriver à un tel stade de barbarie. Même si la princesse avait été la plus abominable des personnes, tuant de proches de ses futurs massacreurs en droit de se venger, il aurait été impossible d'atteindre ce niveau d'horreur. Or, à moins d'un élément essentiel que nous ignorerions, madame de Lamballe n'a certainement jamais torturé par plaisir des pauvres gens.
Or ces gens l'ont tuée par plaisir. Je suis trop malade aujourd'hui pour tout lire en amont mais ont-ils été finalement punis par la loi, au moins sous la Restauration ?
Or ces gens l'ont tuée par plaisir. Je suis trop malade aujourd'hui pour tout lire en amont mais ont-ils été finalement punis par la loi, au moins sous la Restauration ?
Invité- Invité
La mort de la princesse de Lamballe
La mort de la Princesse de Lamballe relatée par le Musée Grévin :
Marie-Antoinette n'a pas le temps d'entendre la fin des mots affreux des gendarmes venus la prévenir comment le peuple s'est vengé d'Elle , Elle s'évanouie, secourue par Madame Elisabeth et Cléry...Ses enfants s'agenouillent devant Elle pour La soutenir :
Bien à vous.
Marie-Antoinette n'a pas le temps d'entendre la fin des mots affreux des gendarmes venus la prévenir comment le peuple s'est vengé d'Elle , Elle s'évanouie, secourue par Madame Elisabeth et Cléry...Ses enfants s'agenouillent devant Elle pour La soutenir :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Image de Marie Antoinette alors qu'Elle aperçoit la tête de Sa chère amie la Princesse de Lamballe, assassinée dans la rue par la foule de Paris. La tête de Mme de Lamballe a été promenée sur une pique sous les fenêtres du Temple où la Reine était retenue prisonnière. En vérité, on sait qu'Elle s'est évanouie en apprenant l'horreur ...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Merci Majesté... c'est un sujet pénible, mais hélas inévitable.
Nous savons d'ailleurs grâce au récit de Mme Royale que Marie-Antoinette a pleuré toute la nuit après avoir appris la mort atroce de son amie
ps : n'y avait-il pas déjà un sujet "La mort tragique de la princesse de Lamballe" céans ?
Nous savons d'ailleurs grâce au récit de Mme Royale que Marie-Antoinette a pleuré toute la nuit après avoir appris la mort atroce de son amie
ps : n'y avait-il pas déjà un sujet "La mort tragique de la princesse de Lamballe" céans ?
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Journées du patrimoine. Les fantômes de Paris (2) : la princesse de Lamballe
Publié dans Le Point.fr
Assassinat de la princesse de Lamballe
Peu d'assassinats ont été aussi horribles que celui de la princesse de Lamballe, la confidente de Marie-Antoinette. Depuis 1792, son âme erre dans la rue Malher à la recherche de ses organes, hideusement arrachés à son cadavre.
Le 2 septembre 1792, la princesse occupe une cellule de la prison de la Petite Force, autrefois située entre la rue Pavé et la rue Malher, dans le 4e arrondissement de Paris, où elle a été transférée quelques jours auparavant depuis la prison du Temple. Toute la nuit, elle entend le massacre des autres détenus - nobles et prêtres - après un jugement sommaire. Les Parisiens ont choisi de noyer dans le sang une prétendue contre-révolution.
Toute la journée, sa tête est promenée dans Paris au bout d'une pique. Elle est récupérée par un serviteur de la famille, mais son cadavre souillé est abandonné dans la rue. Un des plus horribles drames de la Révolution française.
La princesse de Lamballe
Billard Alfred (photographe, 19e siècle), Desnos Louise Adélaïde, née Robin (peintre du sujet, 1807-1870)
Photographie, 19e siècle
Image : Paris, école nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA)
Décapitée, éventrée, les seins et le sexe découpés par les sans-culottes, l'amie de Marie-Antoinette erre dans le quartier Saint-Paul.
Par Frédéric Lewino, Gwendoline Dos SantosPublié dans Le Point.fr
Assassinat de la princesse de Lamballe
Peu d'assassinats ont été aussi horribles que celui de la princesse de Lamballe, la confidente de Marie-Antoinette. Depuis 1792, son âme erre dans la rue Malher à la recherche de ses organes, hideusement arrachés à son cadavre.
Le 2 septembre 1792, la princesse occupe une cellule de la prison de la Petite Force, autrefois située entre la rue Pavé et la rue Malher, dans le 4e arrondissement de Paris, où elle a été transférée quelques jours auparavant depuis la prison du Temple. Toute la nuit, elle entend le massacre des autres détenus - nobles et prêtres - après un jugement sommaire. Les Parisiens ont choisi de noyer dans le sang une prétendue contre-révolution.
« Je suis perdue »
Le 3 septembre, vers huit heures, on vient chercher la princesse. Après avoir refusé de suivre les deux gardes, elle doit se résigner. Ceux-ci la mènent dans le greffe de la prison de la Grande Force pour y être jugée, comme les autres détenus, par le Comité de surveillance de la Commune du 10 août. On l'interroge. Elle refuse de jurer « la haine du roi, de la reine et de la royauté. » Du coup, le président Hébert la renvoie en s'écriant : « Qu'on élargisse madame ! » Veut-il la faire réellement libérer ou bien est-ce un code pour ordonner sa mise à mort ? Les historiens se disputent encore à ce sujet. Quoi qu'il en soit, elle est poussée dans la rue où, en apercevant une pile de cadavres, elle s'écrie : « Fi, l'horreur ! Je suis perdue. » Effectivement, la voilà percée de plusieurs coups de lances et de sabres. On dénude son cadavre, sa tête est tranchée, les pointes de ses seins sont sectionnées, son cœur est arraché et même son sexe est découpé par un horrible personnage pour s'en faire une moustache.Toute la journée, sa tête est promenée dans Paris au bout d'une pique. Elle est récupérée par un serviteur de la famille, mais son cadavre souillé est abandonné dans la rue. Un des plus horribles drames de la Révolution française.
La princesse de Lamballe
Billard Alfred (photographe, 19e siècle), Desnos Louise Adélaïde, née Robin (peintre du sujet, 1807-1870)
Photographie, 19e siècle
Image : Paris, école nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA)
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Pauvre fille...
Même en se replaçant dans le contexte de l'époque (contre révolution, ennemis aux frontières) je ne vois pas ce que cette mort horrible a pu apporter. Finalement, le Daesch actuel n'aurait pas fait pire. boudoi29
Même en se replaçant dans le contexte de l'époque (contre révolution, ennemis aux frontières) je ne vois pas ce que cette mort horrible a pu apporter. Finalement, le Daesch actuel n'aurait pas fait pire. boudoi29
joachim- Messages : 11
Date d'inscription : 18/09/2015
Age : 78
Localisation : Nord (Avesnois)
Sépulture de la Princesse de Lamballe
Bonjour à tous,
Me revoici avec une question qui me taraude....as-ton jamais retrouvé le corps et la tête de la Princesse de Lamballe ? Il m'a semblé lire quelque part que sa tête avait été récupérée par le Duc de Penthièvre et apporté à Dreux dans le caveau familial...?
Merci pour vos réponses.
Me revoici avec une question qui me taraude....as-ton jamais retrouvé le corps et la tête de la Princesse de Lamballe ? Il m'a semblé lire quelque part que sa tête avait été récupérée par le Duc de Penthièvre et apporté à Dreux dans le caveau familial...?
Merci pour vos réponses.
Celtic1969- Messages : 7
Date d'inscription : 03/02/2016
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Bonjour, Celtic 1969 !
Aucuns des restes de la princesse de Lamballe n'ont été transportés à la Chapelle Royale de Dreux . Je m'en suis enquise, sur place. Il n'en est pas fait mention du tout dans les guides .
Nous avons un sujet sur cette chapelle : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1763-la-chapelle-royale-de-dreux?highlight=dreux
Aucuns des restes de la princesse de Lamballe n'ont été transportés à la Chapelle Royale de Dreux . Je m'en suis enquise, sur place. Il n'en est pas fait mention du tout dans les guides .
Nous avons un sujet sur cette chapelle : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1763-la-chapelle-royale-de-dreux?highlight=dreux
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Celtic1969- Messages : 7
Date d'inscription : 03/02/2016
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
C'est "FOU" ce qu' l'homme est capable de faire dans l'horreur. Cette mort en est l'exemple parfait. Oui Majesté, la fidélité de la princesse et ce jusqu'à la fin tragique. Nous sommes beaucoup (aujourd'hui) à être bouleversés même si cela remonte à plus de 2 siècles. Oui, moi aussi, je vous rejoins Majesté.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
J'ai pensé à la princesse de matin en regardant son portrait peint par Mme VIGEE LE BRUN et pas le dessin fait quelques jours avant sa mort.
R.I.P. MARIE ANTOINETTE
R.I.P. MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Trianon a écrit:C'est "FOU" ce qu' l'homme est capable de faire dans l'horreur. Cette mort en est l'exemple parfait.
Et c'est la même horreur aujourd'hui ... exactement la même... et peut-être encore pire avec ces tarés de djihadistes ... :::!!!ùùù^^^^: :::!!!ùùù^^^^: :::!!!ùùù^^^^: ,;;^)àà: )àè-è\': àè-è\': àè-è\':
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
On pourrait dire que l'Histoire se répète souvent dans son horreur, c'est vrai. Mais, voyez-vous, je n'ai même pas la force de parler de celle que nous vivons au XXIème siècle. Une sorte d'impuissance terrible à ne rien pouvoir faire, mais surtout essayer de comprendre. Et là, il n'y a RIEN à comprendre. Et puis, la politique..... non merci.
Cette chère princesse de Lamballe qui s'évanouissait pour un rien, vous rendez-vous compte ?
Cette chère princesse de Lamballe qui s'évanouissait pour un rien, vous rendez-vous compte ?
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Justement c'est la pensée la plus réconfortante que nous ayons . Elle a probablement perdu connaissance au premier instant.
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Vous le dites si bien ! ....Trianon a écrit:On pourrait dire que l'Histoire se répète souvent dans son horreur, c'est vrai. Mais, voyez-vous, je n'ai même pas la force de parler de celle que nous vivons au XXIème siècle. Une sorte d'impuissance terrible à ne rien pouvoir faire, mais surtout essayer de comprendre. Et là, il n'y a RIEN à comprendre. Et puis, la politique..... non merci.
Cette chère princesse de Lamballe qui s'évanouissait pour un rien, vous rendez-vous compte ?
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Marie-Antoinette fait face à la tête de son amie Princesse de Lamballe - Massacres de septembre 1792 (on sait que cette scène est fictive car Marie-Antoinette s'évanouit dès qu'on Lui dit ce qu'avait subi Son amie...)
Emprisonnée dans la prison du Temple Marie-Antoinette est horrifiée par la vue de la tête sanglante de sa chère amie la princesse de Lamballe montrée par la foule parisienne sous sa fenêtre en septembre 1792. Cet acte faisait partie des «massacres de septembre» et du plaisir du peuple à tourmenter la Reine déchue et lui envoyer le message indéniable qu'elle sera la prochaine.
Par Sue Todd, artiste canadienne:
Bien à vous.
Emprisonnée dans la prison du Temple Marie-Antoinette est horrifiée par la vue de la tête sanglante de sa chère amie la princesse de Lamballe montrée par la foule parisienne sous sa fenêtre en septembre 1792. Cet acte faisait partie des «massacres de septembre» et du plaisir du peuple à tourmenter la Reine déchue et lui envoyer le message indéniable qu'elle sera la prochaine.
Par Sue Todd, artiste canadienne:
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
Je reviens ici au sujet du tableau présenté dans le sujet Les Amazones de la Révolution, exposition au Musée Lambinet
Léon-Maxime Faivre
Etude pour la mort de la princesse de Lamballe devant la prison de la Force
Musée de Vernon
Il s'agit donc d'une étude préparatoire au célèbre grand tableau que nous avons déjà présenté dans ce sujet, collection du château de Versailles, et déposée au Musée de la Révolution française de Vizille :
Léon-Maxime Faivre
La mort de la princesse de Lamballe
Huile sur toile - Versailles, château de Versailles
Faivre Léon-Maxime / RMN / Gérard Blot
* Source : http://www.mheu.org/fr/chronologie/mort-princesse-lamballe.htm
Le peintre, Léon-Maxime Faivre, est né en 1856 et mort en 1941.
Il s'agit donc d'une représentation moderne : le peintre présentera cette toile en 1908, à l'occasion du Salon des artistes français (Paris).
Comme je m'amusais au jeu des 7 erreurs (et il y en a plus : ) j'ai toutefois remarqué la grille d'égout sur la peinture définitive. Mais elle n'y est pas sur l'étude.
Pourquoi ? Probablement parce qu'elle ajoute du sordide au sordide : l'on imagine le sang qui s'écoule avec les autres immondices de la rue.
Mais elle n'existait pas au XVIIIe siècle.
Mort de la princesse de Lamballe, 3 septembre 1792
Huile sur toile, signée et datée (Maxime Faivre / 1908)
Photo : Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Présentation du Musée de Vizille :
Le viol post-mortem, après son exécution sommaire à la prison de La Force à Paris le 3 septembre 1792, de Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (1749-1792), amie intime de la reine est une fiction politique utilisée et enflée par la propagande de l’époque, qu’elle soit royaliste ou révolutionnaire.
Perpétué et exagéré pendant tout le XIXe siècle, ce récit morbide et scandaleux fit bien évidemment très forte impression en 1908 avec son unique et spectaculaire transcription picturale par Faivre à partir d’un texte de Michelet : « Elle expirait à peine, que les assistants, par une indigne curiosité qui fut peut-être la cause principale de sa mort, se jetèrent dessus pour la voir. On arracha tout, et robe et chemise ; et, nue comme Dieu l’avait faite, elle fut étalée au coin d’une borne ».
On ignore les raisons qui poussèrent Faivre, par ailleurs auteur d’une touchante esquisse représentant une soirée familiale autour de Robespierre (exposé dans la salle du XIXe siècle) et de plusieurs autres œuvre inspirées par la Révolution (Charlotte Corday en 1899, Les Femmes de la Révolution, 1904) à aborder non sans talent un tel sujet : la recherche du succès sans doute plus qu’une dénonciation des horreurs de la Révolution.
La réalité des documents d’archive est qu’après avoir été tuée violemment, le corps de la princesse fut décapité. Sa tête fut portée au bout d’une pique sous les fenêtres de la Famille royale à la prison du Temple. Le soir venu, le corps qui avait été déposé et conservé dans une section parisienne sans dommage, et la tête furent inhumés au cimetière des Enfants-Trouvés.
Si nul autre récit d’exécution durant les massacres de septembre ne connut un développement comparable, une barbarie sans borne concernant en particulier le sexe et la féminité, c’est qu’aucune autre victime ne possédait une image aussi négative dans l’opinion publique, si ce n’est la reine elle même : complot contre le peuple, dilapidation, vices sexuels en tout genre (lesbianisme, onanisme).
La fin tragique de Madame de Lamballe est un exemple particulièrement moderne de détournement politique dont l’impact peut se mesurer encore à la vision du tableau de Faivre, rappelant sans cesse à la vigilance critique devant les images.
Léon-Maxime Faivre
Etude pour la mort de la princesse de Lamballe devant la prison de la Force
Musée de Vernon
Il s'agit donc d'une étude préparatoire au célèbre grand tableau que nous avons déjà présenté dans ce sujet, collection du château de Versailles, et déposée au Musée de la Révolution française de Vizille :
Léon-Maxime Faivre
La mort de la princesse de Lamballe
Huile sur toile - Versailles, château de Versailles
Faivre Léon-Maxime / RMN / Gérard Blot
* Source : http://www.mheu.org/fr/chronologie/mort-princesse-lamballe.htm
Le peintre, Léon-Maxime Faivre, est né en 1856 et mort en 1941.
Il s'agit donc d'une représentation moderne : le peintre présentera cette toile en 1908, à l'occasion du Salon des artistes français (Paris).
Comme je m'amusais au jeu des 7 erreurs (et il y en a plus : ) j'ai toutefois remarqué la grille d'égout sur la peinture définitive. Mais elle n'y est pas sur l'étude.
Pourquoi ? Probablement parce qu'elle ajoute du sordide au sordide : l'on imagine le sang qui s'écoule avec les autres immondices de la rue.
Mais elle n'existait pas au XVIIIe siècle.
Mort de la princesse de Lamballe, 3 septembre 1792
Huile sur toile, signée et datée (Maxime Faivre / 1908)
Photo : Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Présentation du Musée de Vizille :
Le viol post-mortem, après son exécution sommaire à la prison de La Force à Paris le 3 septembre 1792, de Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (1749-1792), amie intime de la reine est une fiction politique utilisée et enflée par la propagande de l’époque, qu’elle soit royaliste ou révolutionnaire.
Perpétué et exagéré pendant tout le XIXe siècle, ce récit morbide et scandaleux fit bien évidemment très forte impression en 1908 avec son unique et spectaculaire transcription picturale par Faivre à partir d’un texte de Michelet : « Elle expirait à peine, que les assistants, par une indigne curiosité qui fut peut-être la cause principale de sa mort, se jetèrent dessus pour la voir. On arracha tout, et robe et chemise ; et, nue comme Dieu l’avait faite, elle fut étalée au coin d’une borne ».
On ignore les raisons qui poussèrent Faivre, par ailleurs auteur d’une touchante esquisse représentant une soirée familiale autour de Robespierre (exposé dans la salle du XIXe siècle) et de plusieurs autres œuvre inspirées par la Révolution (Charlotte Corday en 1899, Les Femmes de la Révolution, 1904) à aborder non sans talent un tel sujet : la recherche du succès sans doute plus qu’une dénonciation des horreurs de la Révolution.
La réalité des documents d’archive est qu’après avoir été tuée violemment, le corps de la princesse fut décapité. Sa tête fut portée au bout d’une pique sous les fenêtres de la Famille royale à la prison du Temple. Le soir venu, le corps qui avait été déposé et conservé dans une section parisienne sans dommage, et la tête furent inhumés au cimetière des Enfants-Trouvés.
Si nul autre récit d’exécution durant les massacres de septembre ne connut un développement comparable, une barbarie sans borne concernant en particulier le sexe et la féminité, c’est qu’aucune autre victime ne possédait une image aussi négative dans l’opinion publique, si ce n’est la reine elle même : complot contre le peuple, dilapidation, vices sexuels en tout genre (lesbianisme, onanisme).
La fin tragique de Madame de Lamballe est un exemple particulièrement moderne de détournement politique dont l’impact peut se mesurer encore à la vision du tableau de Faivre, rappelant sans cesse à la vigilance critique devant les images.
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 20 Mai 2019, 09:57, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La condamnation et la mort de la princesse de Lamballe
J'ai horreur de ce tableau. Il m'épouvante ...
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