La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
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Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Tu as bien fait de poster ce portrait. Mon dieu on ne sait ou en donner des yeux. Ça pique comme on dit.
La coiffure semble de 1750 mais cette robe en patchwork est extrêmement contemporaine. Tu sais cela ressemble à certains manteaux que portaient les dames lors de la dernière décennie. Incroyable tableau.
La coiffure semble de 1750 mais cette robe en patchwork est extrêmement contemporaine. Tu sais cela ressemble à certains manteaux que portaient les dames lors de la dernière décennie. Incroyable tableau.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Quelle coupe étonnante !!! Je remarque aussi le très coquet tablier de dentelle. J'attends avec grande impatience l'analyse que ne manquera pas de nous faire notre amie Marie-Jeanne, spécialiste hors pair de la mode vestimentaire de l'époque !
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Oui, Antoine Pesne est un excellent portraitiste. Je vais ouvrir un petit sujet illustré...Mr de Talaru a écrit:Tu as bien fait de poster ce portrait. Mon dieu on ne sait ou en donner des yeux. Ça pique comme on dit.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:Au hasard de mes promenades sur internet, je suis tombé sur le beau portrait de cette femme portant un robe que j'ai estimé suffisamment atypique et intéressante pour la poster ici.
Elisabeth Dorothea Juliane Freifrau Buddenbrock (1714-1767)
Antoine Pesne
Cette toilette me rappellerait bien un costume à la russe. Dis-moi, Marie-Jeanne, si je me fourvoie ?
Qui était cette dame, la " Belle Iris " ?
Le portrait d'Elisabeth Dorothea Juliane von Wallmoden, la baronne von Buddenbrock (1714-1767) fait partie d'une série de huit portraits de dames d'honneur d'Elisabeth Christine de Prusse (1715-1797 ), épouse de Frédéric le Grand (1712-1786). À l'origine, ils se trouvaient dans les salons privés de la reine au palais de Berlin. Aujourd'hui, ils sont exposés dans la salle des jardins du château de Schönhausen. Le portrait de "la Belle Iris" est un changement de main à plusieurs reprises au cours du XXe siècle. Elle a été vendue, expropriée, volée, presque détruite, récupérée, restaurée et restituée avant de retrouver sa place actuelle.
https://www-spsg-de.translate.goog/aktuelles/veranstaltung/tag-der-provenienzforschung-vom-fortnehmen-verlieren-wiederfinden-und-zurueckgeben/event/tid/8739/?_x_tr_sl=de&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc
Bonne idée !La nuit, la neige a écrit:Mr de Talaru a écrit:
Tu as bien fait de poster ce portrait. Mon dieu on ne sait ou en donner des yeux. Ça pique comme on dit.
Oui, Antoine Pesne est un excellent portraitiste. Je vais ouvrir un petit sujet illustré...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Le tablier sur une robe de cette qualité est un symbole disant que la dame en question avait charge à la cour. En l occurrence dame d honneur. Marie Jeanne ou notre ami Bonnefoy pourront peut être étayer cette thèse
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Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Cette tenue m'évoque plus un costume de fantaisie, voir de théâtre, plutôt qu'une robe de cour. Peut-être existe t-il un rapport avec la personnalité ou la notoriété de la dame, je ne saurais vous dire.
Et si, disait-on, les femmes de chambre de Marie-Antoinette se virent attribuer un tablier afin que Louis XVI, pour cause de vue basse, puisse les distinguer des grandes dames, j'ignore les coutumes prussienne quarante ans auparavant.
Et si, disait-on, les femmes de chambre de Marie-Antoinette se virent attribuer un tablier afin que Louis XVI, pour cause de vue basse, puisse les distinguer des grandes dames, j'ignore les coutumes prussienne quarante ans auparavant.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Bonnets et bourrelets d'enfants, XVIIIe siècle
Ces quelques accessoires prochainement présentés en vente aux enchères me donnent l'occasion de nous intéresser ici à la mode des tout-petits (familles CSP + ), et en particulier à leurs...
Bonnet de nourrisson, XVIIIe siècle
Bonnet à quatre quartiers en pointe dans des soieries façonnées ramagées.
Noeud de ruban sur le dessus, doublure en toile de lin, H. 12 cm environ
Bonnet brodé de nouveau-né, second tiers du XVIIIe siècle
Bonnet emboitant à six quartiers en pointe en taffetas crème brodé de montants de fleurs en filé métallique en couchure et en soie polychrome au passé nuancé principalement, (manque un lien d'attache), H. 9 cm
Deux bonnets de nourrisson, première moitié du XVIIIe siècle
Petits bonnets emboitants en brocart et soierie ramagés à fonds crème agrémentés de volants de dentelle métalliques aux fuseaux appliqués. Doublure en toile de lin, H. 12 cm environ
Bonnet d'enfant, vers 1760
Bonnet à bord relevé plissé et calotte bouillonnée soulignés de volant et noeud de dentelle métallique en lampas fond cannelé rose liseré et broché de bouquets de fleurs et volants ondulants de dentelle simulée.
Noeud de ruban, liens d'attache en taffetas en partie conservés, doublure en taffetas crème. H. 13 cm environ
Bourrelet d'enfant, XVIIIe siècle
Bourrelet matelassé à calotte ajourée formée de quatre quartiers en brocart ramagé crème et argent bordés d'une dentelle métallique aux fuseaux.
Les quartiers noués dessus par un ruban en gros de Tours crème (rapporté). Doublure en toile de lin, diam. 15 cm environ
* Source et infos complémentaires : Coutau-Bégarie & Associés - Paris Drouot, vente du 3 février 2023
Si le sujet vous intéresse, et notamment savoir quel était l'usage de ces bonnets et qu'est-ce qu'un bourrelet , je vous recommande la lecture de l'article publié sur le blog :
Les Petites Mains, Histoire de la mode enfantine - Les chapeaux d'enfants
Il y a un passage concernant l'hygiène sous ces bonnets plus que douteuse à l'époque : c'est dégoûtant !!
Quelques illustrations :
Double portrait du duc de Berry et du comte de Provence enfants
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1757
Image : Musée d'art de São Paulo
Portrait de Jeanne-Marguerite-Nicole Ricard
Attribué à Simon-Bernard Lenoir (1729-1791)
Pastel, c.1747-48
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Enfants du Marquis de Béthune jouant avec un chien
François-Hubert Drouais (1727–1775)
Huile sur toile, 1761
Image : Birmingham Museum of Art) - Wikipedia commons
Louis-Philippe-Joseph d'Orléans (1747–1793), duc de Montpensier, futur duc d'Orléans (dit Philippe Egalité)
François Boucher
Huile sur toile, vers 1750
Image : National Trust Waddesdon Manor
Portrait d'une petite fille, dite Sophie de Bourbon, mademoiselle d'Artois
Elisabeth-louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1777
Image : Beaussant Lefèvre
Bonnet de nourrisson, XVIIIe siècle
Bonnet à quatre quartiers en pointe dans des soieries façonnées ramagées.
Noeud de ruban sur le dessus, doublure en toile de lin, H. 12 cm environ
Bonnet brodé de nouveau-né, second tiers du XVIIIe siècle
Bonnet emboitant à six quartiers en pointe en taffetas crème brodé de montants de fleurs en filé métallique en couchure et en soie polychrome au passé nuancé principalement, (manque un lien d'attache), H. 9 cm
Deux bonnets de nourrisson, première moitié du XVIIIe siècle
Petits bonnets emboitants en brocart et soierie ramagés à fonds crème agrémentés de volants de dentelle métalliques aux fuseaux appliqués. Doublure en toile de lin, H. 12 cm environ
Bonnet d'enfant, vers 1760
Bonnet à bord relevé plissé et calotte bouillonnée soulignés de volant et noeud de dentelle métallique en lampas fond cannelé rose liseré et broché de bouquets de fleurs et volants ondulants de dentelle simulée.
Noeud de ruban, liens d'attache en taffetas en partie conservés, doublure en taffetas crème. H. 13 cm environ
Bourrelet d'enfant, XVIIIe siècle
Bourrelet matelassé à calotte ajourée formée de quatre quartiers en brocart ramagé crème et argent bordés d'une dentelle métallique aux fuseaux.
Les quartiers noués dessus par un ruban en gros de Tours crème (rapporté). Doublure en toile de lin, diam. 15 cm environ
* Source et infos complémentaires : Coutau-Bégarie & Associés - Paris Drouot, vente du 3 février 2023
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Si le sujet vous intéresse, et notamment savoir quel était l'usage de ces bonnets et qu'est-ce qu'un bourrelet , je vous recommande la lecture de l'article publié sur le blog :
Les Petites Mains, Histoire de la mode enfantine - Les chapeaux d'enfants
Il y a un passage concernant l'hygiène sous ces bonnets plus que douteuse à l'époque : c'est dégoûtant !!
Quelques illustrations :
Double portrait du duc de Berry et du comte de Provence enfants
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1757
Image : Musée d'art de São Paulo
Portrait de Jeanne-Marguerite-Nicole Ricard
Attribué à Simon-Bernard Lenoir (1729-1791)
Pastel, c.1747-48
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Enfants du Marquis de Béthune jouant avec un chien
François-Hubert Drouais (1727–1775)
Huile sur toile, 1761
Image : Birmingham Museum of Art) - Wikipedia commons
Louis-Philippe-Joseph d'Orléans (1747–1793), duc de Montpensier, futur duc d'Orléans (dit Philippe Egalité)
François Boucher
Huile sur toile, vers 1750
Image : National Trust Waddesdon Manor
Portrait d'une petite fille, dite Sophie de Bourbon, mademoiselle d'Artois
Elisabeth-louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1777
Image : Beaussant Lefèvre
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Les petits mignons, sont-ils tous à croquer !
Tiens tiens, voici encore une attribution litigieuse : Simon-Bernard Lenoir ( ci-dessus ) ou bien Quentin-Latour ( ci-dessous ) ?!
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2283-galerie-de-portraits-les-manchons-au-xviiie-siecle?highlight=manchons
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Ah ! Eh bien, j'ai dû attraper cette image sur un site qui donnait l'ancienne (mauvaise) attribution.
Voici celleS envisagées désormais, et reprises en commentaire de l'oeuvre sur le site du musée du Louvre qui conserve ce pastel :
Portrait de Nicole Ricard.
Jeanne Marguerite Nicole Ricard (1745-1802), future Mme Alexandre Claude Goujon
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Commentaire :
Neil Jeffares donne ce pastel à Simon-Bernard Lenoir, portrait de Mme Jean Goujon, née Nicole Ricard, en enfant (1745- ) (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 329).
Xavier Salmon donne ce portrait à Simon-Bernard Lenoir (1729-1789) (Le voleur d'âmes, Maurice Quentin de La Tour, Musée national de Versailles et de Trianon, 14 septembre - 12 décembre 2004, p. 14). Neil Jeffares l'attribue à Jacques-Charles Allais (vers 1704 - vers 1759) (Dictionnaire des pastellistes avant 1800, en ligne, mise à jour du 17 mars 2016, p. 2, repr.).
Une copie au pastel est passée en vente à Enghien-les-Bains (Gautier Goxe Belaisch) le 16 décembre 2007 (repr.).
La tradition familiale voulait que le pastel ait été offert par Maurice Quentin de La Tour au père du modèle en reconnaissance des services qu'il lui avait rendus. Dès 1925, Paul Ratouis de Limay se permettait d'en douter puisqu'il ne décelait pas la main de La Tour dans ce beau portrait d'enfant. Il ne fut cependant suivi ni par Albert Besnard et Georges Wildenstein, qui comptèrent le pastel parmi l'œuvre du maître, ni par Geneviève Monnier, qui ne remit pas non plus en cause le caractère autographe de l'œuvre.
Cela a de quoi surprendre car le portrait ne présente absolument pas la technique du maître de Saint-Quentin et il est également dépourvu de sa profondeur psychologique. Le joli minois de cette petite fille déjà vêtue comme une adulte semble en effet n'avoir rien à révéler, si ce n'est le bonheur d'être née dans un milieu aisé. Le pastel est posé avec rapidité, fondu à l'aide du doigt, puis ponctué de petits accents graphiques pour souligner le froncement d'un ruban, les reflets colorés d'une dentelle, l'implantation des cheveux poudrés, suivant une économie de moyens bien étrangère au métier brillant et très élaboré de La Tour.
En 2008, nous avons proposé d'attribuer à Simon-Bernard Lenoir (1729-1791) l'effigie de la petite Nicole Ricard. Peint vers 1750 si l'on considère que la fillette est âgée de cinq ans, le pastel nous rappelle en effet le portrait dit de Marc René de Heere (1753-1816) que Lenoir signa et data de 1760 (Boston, Museum of Fine Arts, The Forsyth Wickes Collection, inv. 65.2662. Zafran, 1992, p. 86-87, no 29, repr.). L'enfant présente ce même petit visage aux yeux ronds et au regard mutin, à la bouche esquissant un sourire, et aux atours de petit marquis.
Portrait of a Young Boy (said to be Marc Réné de Heere)
Simon Bernard Le Noir (French, 1729–1789)
Pastel on paper, 1760
Bequest of Forsyth Wickes—The Forsyth Wickes Collection
Image : Museum of Fine Arts, Boston
Le traitement de l'œuvre est néanmoins privé des accents graphiques qui caractérisent le pastel du Louvre. Faut-il l'expliquer par une évolution de la technique, dix années séparant les deux portraits ?
Plus récemment, Neil Jeffares a proposé une nouvelle attribution au pastelliste parisien Jacques-Charles Allais (1705-1760), souvent confondu avec le maître et doreur de l'Académie de Saint-Luc Pierre Allais, mort en 1781 (www.pastellists.com). S'il est vrai que les œuvres de cet artiste présentent en effet un métier plus graphique, la manière de modeler les chairs, avec plus de volume, se distingue de celle du portrait de Nicole Ricard (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 150, p. 294-295).
* Source et infos complémentaires : Collections du musée du Louvre
Voici celleS envisagées désormais, et reprises en commentaire de l'oeuvre sur le site du musée du Louvre qui conserve ce pastel :
Portrait de Nicole Ricard.
Jeanne Marguerite Nicole Ricard (1745-1802), future Mme Alexandre Claude Goujon
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Commentaire :
Neil Jeffares donne ce pastel à Simon-Bernard Lenoir, portrait de Mme Jean Goujon, née Nicole Ricard, en enfant (1745- ) (Dictionary of pastellists before 1800, Londres, 2006, p. 329).
Xavier Salmon donne ce portrait à Simon-Bernard Lenoir (1729-1789) (Le voleur d'âmes, Maurice Quentin de La Tour, Musée national de Versailles et de Trianon, 14 septembre - 12 décembre 2004, p. 14). Neil Jeffares l'attribue à Jacques-Charles Allais (vers 1704 - vers 1759) (Dictionnaire des pastellistes avant 1800, en ligne, mise à jour du 17 mars 2016, p. 2, repr.).
Une copie au pastel est passée en vente à Enghien-les-Bains (Gautier Goxe Belaisch) le 16 décembre 2007 (repr.).
La tradition familiale voulait que le pastel ait été offert par Maurice Quentin de La Tour au père du modèle en reconnaissance des services qu'il lui avait rendus. Dès 1925, Paul Ratouis de Limay se permettait d'en douter puisqu'il ne décelait pas la main de La Tour dans ce beau portrait d'enfant. Il ne fut cependant suivi ni par Albert Besnard et Georges Wildenstein, qui comptèrent le pastel parmi l'œuvre du maître, ni par Geneviève Monnier, qui ne remit pas non plus en cause le caractère autographe de l'œuvre.
Cela a de quoi surprendre car le portrait ne présente absolument pas la technique du maître de Saint-Quentin et il est également dépourvu de sa profondeur psychologique. Le joli minois de cette petite fille déjà vêtue comme une adulte semble en effet n'avoir rien à révéler, si ce n'est le bonheur d'être née dans un milieu aisé. Le pastel est posé avec rapidité, fondu à l'aide du doigt, puis ponctué de petits accents graphiques pour souligner le froncement d'un ruban, les reflets colorés d'une dentelle, l'implantation des cheveux poudrés, suivant une économie de moyens bien étrangère au métier brillant et très élaboré de La Tour.
En 2008, nous avons proposé d'attribuer à Simon-Bernard Lenoir (1729-1791) l'effigie de la petite Nicole Ricard. Peint vers 1750 si l'on considère que la fillette est âgée de cinq ans, le pastel nous rappelle en effet le portrait dit de Marc René de Heere (1753-1816) que Lenoir signa et data de 1760 (Boston, Museum of Fine Arts, The Forsyth Wickes Collection, inv. 65.2662. Zafran, 1992, p. 86-87, no 29, repr.). L'enfant présente ce même petit visage aux yeux ronds et au regard mutin, à la bouche esquissant un sourire, et aux atours de petit marquis.
Portrait of a Young Boy (said to be Marc Réné de Heere)
Simon Bernard Le Noir (French, 1729–1789)
Pastel on paper, 1760
Bequest of Forsyth Wickes—The Forsyth Wickes Collection
Image : Museum of Fine Arts, Boston
Le traitement de l'œuvre est néanmoins privé des accents graphiques qui caractérisent le pastel du Louvre. Faut-il l'expliquer par une évolution de la technique, dix années séparant les deux portraits ?
Plus récemment, Neil Jeffares a proposé une nouvelle attribution au pastelliste parisien Jacques-Charles Allais (1705-1760), souvent confondu avec le maître et doreur de l'Académie de Saint-Luc Pierre Allais, mort en 1781 (www.pastellists.com). S'il est vrai que les œuvres de cet artiste présentent en effet un métier plus graphique, la manière de modeler les chairs, avec plus de volume, se distingue de celle du portrait de Nicole Ricard (Xavier Salmon, Pastels du musée du Louvre XVIIe -XVIIIe siècles, Louvre éditions, Hazan, Paris, 2018, cat. 150, p. 294-295).
* Source et infos complémentaires : Collections du musée du Louvre
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Merci, pour toutes ces informations complémentaires .
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Gallica nous offre le Cabinet des Modes comme sur un plateau .
Régalons-nous de ces petits cahiers bimensuels, magnifiquement illustrés de planches de dessins commentées dans la langue fleurie et précieuse de la profession !!!
Voici un petit aperçu.
Nous sommes à l'automne de l'année 1785 .
Nous sommes à l'automne de l'année 1785 .
C'est ici :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10400416/f23.item
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Merci pour ce complément LNLN !
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Toujours en jaune et bleu !
Lecréateur- Messages : 1713
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
La vogue des châles
C'est au XVIIIème siècle que le châle devient vraiment à la mode en Europe de l'ouest. D'ailleurs, schall ou châle ? Cela peut nous paraître étonnant mais ce n'est qu'en 1860 que l'on adoptera définitivement l'orthographe châle.
Le châle existe depuis l'Antiquité, porté à l'origine en Perse, en Asie Centrale et en Inde. Il pouvait servir aux femmes comme voile, ce dernier étant souvent dans ces civilisations le privilège de la femme libre. Il aurait été découvert par les occidentaux lors des Croisades ou serait arrivé par l'Europe de l'est car il est très présent en Russie par exemple. Il y est souvent coloré, richement orné, décoré de motifs floraux la plupart du temps. Il sert principalement à se protéger du froid.
Le châle russe le plus recherché est celui brodé en duvet de chèvre d'Orenbourg. Il est brodé à partir d'une race de chèvres spécifique dont le poil est à la fois le plus fin et le plus robuste au monde. Il a l'avantage d'être léger comme une plume, semblable à de la dentelle, tout en tenant bien chaud. Les plus riches y mêlent des fils de soie.
bridgetomoscow.com
forum.tricofolk.info/
Le plus populaire est lui fabriqué à l'origine dans la ville de Pavlovski Possad, près de Moscou. C'est d'ailleurs au XVIIIème siècle qu'apparaît la manufacture qui le fabrique. Très coloré, très orné, il arbore souvent des motifs floraux, principalement des roses et de gros dahlias, disposés symétriquement.
bridgetomoscow.com
fr.rbth.com
Toujours à partir du XVIIIème siècle, on trouve les châles brodés d'or de Torjok, nom de la ville dont ils sont originaires. Des châles très précieux et somptueux, destinés aux costumes folkloriques, aux uniformes d'apparat et aux vêtements des hauts dignitaires religieux. Ils sont souvent brodés de roses sur fond de bougeons et branchages ou de motifs d'inspiration byzantine.
alexandrederussie.com
En Inde, le châle est porté majoritairement par les hommes, les femmes ayant l'habitude de se couvrir épaules et tête avec un pan de leur sari. Les châles les plus recherchés sont en cachemire, du nom de leur région d'origine. Encore plus rare et recherché, le châle en pashmina, un textile issu du sous-poil d'une chèvre particulière de l'Himalaya. Porté par les chefs mongols et les seigneurs safavides en Iran, il est découvert par les anglais au XVIIIème lors de la conquête de l'Inde. Certains demandent jusqu'à quatre ans de travail pour être confectionnés. En général, les indiens portent leur châle un pan passé sur une épaule, l'autre passant derrière le dos et venant se poser sur le bras opposé.
pinterest.fr
Ce sont d'ailleurs les anglais qui, suite à la conquête de l'Inde, mettent à la mode le châle en Europe de l'ouest. Mais contrairement à bien d'autres régions, il y est un accessoire uniquement féminin. Le châle fera fureur sous le Ier Empire suite à l'expédition d'Egypte : le futur Napoléon en ramène dans ses bagages pour Joséphine qui se prendra de passion pour ces accessoires et il sera bien utile pour les "Merveilleuses" qui lancent la mode "grecque" aux épaules nues en plein hiver... Le châle commence à décliner à la fin du Second Empire, en 1870. En Espagne, il est longtemps porté, frangé, par les femmes sur leur robe de mariée et par les danseuses de flamenco et les gitanes. Nommé pico, il couvre les épaules et se ferme sur le devant par une broche.
carnavalet.paris.fr
blog.princessemoghole.com
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Merci pour cette présentation.
Et pour l'histoire de l'art, de superbes portraits de femmes où cet accessoire fut souvent illustrés par les peintres de cette époque...
Calonne a écrit: Le châle fera fureur sous le Ier Empire suite à l'expédition d'Egypte : le futur Napoléon en ramène dans ses bagages pour Joséphine qui se prendra de passion pour ces accessoires et il sera bien utile pour les "Merveilleuses" qui lancent la mode "grecque" aux épaules nues en plein hiver...
Et pour l'histoire de l'art, de superbes portraits de femmes où cet accessoire fut souvent illustrés par les peintres de cette époque...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La mode et les vêtements au XVIIIe siècle
Celui de ce dernier portrait est une splendeur !!!
Je crois que le châle n'est en réalité jamais vraiment passé de mode. Il est toujours un accessoire d'un grand chic, négligemment posé sur l'épaule par exemple, ainsi que l'indispensable petite note de confort un soir d'été un peu frisquet.
Je crois que le châle n'est en réalité jamais vraiment passé de mode. Il est toujours un accessoire d'un grand chic, négligemment posé sur l'épaule par exemple, ainsi que l'indispensable petite note de confort un soir d'été un peu frisquet.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Localisation : l'Ouest sauvage
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