La famille royale à la prison du Temple : plans et aménagements

Mme de Sabran a écrit:
Je croyais qu'au contraire, il les retournait contre le mur pour ne pas offusquer sa pudeur .  
Notre Marie-Antoinette nous le disait récemment .

Je poste à nouveau la gravure évoquée...



D'après ce ravissant tableau


Suzanne au bain
Jean-Baptiste Santerre (1651-1717)
Photo : RMN Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux


https://marie-antoinette.forumactif.org/t1559p200-la-prison-et-le-square-du-temple#123366

Pauvre Loulou, il lui en fallait peu pour s'effaroucher ...

Chers amis,
notre discussion si riche et vaste ... peut-être ce JEU DE DAMES ET DE JACQUET [TRIC TRAC] DANS SON COFFRET

maintenant à vendre a déjà été présenté ici ..

à coup sûr je rejoins ..

Leos


...commentaires sur le jeu...

Prison du Temple, août 1792 - 1795

UTILISÉ PAR LA FAMILLE ROYALE DE FRANCE pendant sa détention à la tour du Temple.

Exceptionnel et émouvant souvenir de la vie en captivité du Roi Louis XVI, de la Reine Marie-Antoinette, du Dauphin, de Madame Royale et de Madame Elisabeth.




http://encheres.parisencheres.com/html/fiche.jsp?id=7711322&np=1&lng=fr&npp=20&ordre=&aff=1&r=

Merci cher Leos, on retrouve la trace des Blavot dans le descriptif que vous présentez.
Je voudrais revenir sur la « pruderie » du Roi concernant les gravures de la petite tour: on a évidemment du mal à se replacer dans le contexte de l’époque, mais je crois que tout bon père de famille aurait agi ainsi; il était alors inconvenant que des gravures de nudités soit exposées dans une chambre à coucher, en particulier de jeune fille. Il n’était pas scandaleux qu’ellle les vît, mais pas qu’elle couchât avec...
C’était comme ça...

vue du temple sous un angle peu connu, on voite bien la petite tour.

MARIE ANTOINETTE

Voici un document, transmis par Marie-Antoinette, qui a été produit par la mairie du IIIe lors de la figuration de la Tour sur le sol: on y voit les vrais dimensions..
( je ne m’étais pas trop trompé avec mon mètre-ruban l’année dernière...)

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présentons les lieux
le donjon se présente comme un ensemble de deux tours accolées de hauteur inégale.
La grosse tour, la plus ancienne, compte 4 tourelles d'angle
la petite tour est en contact avec la face nord-est de la grosse comporte 2 tourelles d'angle et mesure 38 mètres alors que la grosse est de 50 mètres.

la grosse de compose d'un rez-de-chaussée trois étages, des combles entourés d'un chemin de ronde.

chaque étage est constitué d'une grande salle avec un pilier central - hauteur 7 à 8 mètres
les combles aménagés sous le toit sont de 15 mètres.

le rez de chaussée de la petite correspond à celui de la grande, un entresol et un premier étage font pendant au 1er étage de la grande.

le second étage correspond à celui de la grande - une terrasse occupée par une soupente se trouve au sommet à la même hauteur que le troisième étage de la grande.
*
BARTHELEMY occupait le premier étage de la petite tour.

une liaison existait entre les deux rez de chaussée occupés par le corps de garde
qui passait de la grande à la petite se servant de deux pièces comme salle à manger.

sur la palier de la grande tour on trouve une porte menant au corps de garde et une autre menant à l'entresol de la petite tour d'où un escalier en bois desservait le 1er et le second étage.

dans le tourelle nord un escalier de pierre conduisait sans possibilité de liaison avec le premier et le second étage à la soupente installée sur la terrasse de la petite tour.

pour l'emprunter et accéder de manière générale aux étages de la petite tour,
il faut obligatoirement passer par la tourelle nord de la grande tour en laissant de côté, sur le palier du premier étage, l'escalier à vis qui conduit au second et troisième étages de la grande tour .

Il n'existe au deuxième étage de la grande tour aucune possibilité de liaison avec la petite.

par contre il n'en va peut-être pas de même au troisième étage.
Les deux fenêtre du troisième étage de la grande tour ne furent pas murées quand on accola la petite tour à la grande.
mais on y aménagea un passage permettant d'accéder à la soupente, ce que semble confirmer le plan de BOURLA...affirmé par HUE.

L'escalier de bois dans la tourelle sud de la grande tour qui permettait de passer de celle-ci aux combles.
MADAME ROYALE confirme ce fait en racontant que la Reine pouvait voir le dauphin se promenant sur le chemin de ronde visible depuis une meurtrière de la tourelle sud.

J'espère que ces lignes vous permettront de mieux voir le temple et son organisation.

MARIE ANTOINETTE

Oui, en effet ! Merci, chère Marie-Antoinette .

L'escalier de bois dans la tourelle sud de la grande tour qui permettait de passer de celle-ci aux combles.
MADAME ROYALE confirme ce fait en racontant que la Reine pouvait voir le dauphin se promenant sur le chemin de ronde visible depuis une meurtrière de la tourelle sud.

Ches amis
Ce n'est pas clair du tout....
J'ai lu au Stephan Zweig que la Reine regardait son fils depuis la petite fenêtre de la tourelle...

Mais certains auteurs disent qu'elle l'a vu sur la plate-forme i de la tour lors des promenades qui se sont déroulées en même temps.

Je trouve déraisonnable de laisser la reine attendre des heures à la fenêtre pour regarder son fils ... c'était donc d'escalier .. un passage ..

Leos

les extraits:

Depuis l’exécution de son auguste époux, elle n’avait jamais consenti à descendre dans le jardin. Elle ne prenait l’air qu’au sommet de la tour, sur la plate-forme. Cette plate-forme était coupée en deux parties par des cloisons en bois truffées de fentes. A travers ces dernières, Elle pouvait apercevoir son enfant, mais seulement par hasard, à condition que les deux promenades se fissent en même temps.

Madame Royale nous conte:…. Nous montions sur la tour bien souvent parce que mon frère y allait de son côté, et que le seul plaisir de ma mère était de le voir passer de loin par une petite fente.
(La plate forme de la tour était séparée en deux par une haute palissade et la Reine essayait d'apercevoir son fils quand il s y promenait )

Alfonse de Lamartine:

La seule consolation des princesses étaitde monter chaque jour sur la plate-forme de leur tour à l’heure où le jeune Dauphin se promenait de son côté sur la sienne, et d’épier l’occasion d’échanger un regard avec lui.
La reine passait tout le temps de ces promenades, les yeux collés contre une fente des abat-jour, entre les créneaux, pour chercher à entrevoir l’ombre du corps de son enfant et à entendre sa voix

Quelle torture ! Je n'ose imaginer ...

Nous avions illustré de quelques autres gravures nos échanges concernant les aménagements du donjon du Temple, où nous évoquions les abat-jours aux fenêtres, les différentes évacuations des poêles et cheminées...

La nuit, la neige a écrit:
Je n'ai pas trouvé tant de gravures que cela avec les "tuyaux de partout" si ce n'est cette peinture conservée à Carnavalet, en effet de nombreuses fois gravées.
Elle nous montre là le côté chambre de Mme Elisabeth, mais peu importe : nous avons là le principe des évacuations des poêles et cheminées.  



Enfin, si l'on ajoute les abat-jours de bois, cela devait tout de même sacrément obstruer les ouvertures, et ne guère laisser passer de lumière !

Voici un dessin original, collection Jules de Polignac (selon l'inscription manuscrite au dos du document), où nous distinguons davantage ces différents aménagements :


Vue de la tour du Temple
Aquarelle, anonyme.
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin




Et en particulier les "palissades" obstruant les passages découverts...





Qui sont ces personnages dessinés ?



Parmi les nombreuses estampes qui reprennent cette composition...





...celle-ci, conservée par la Bibliothèque Nationale de France, est annotée :



Mais je ne parviens guère à lire ce qui est écrit   :

Le Temple
Les deux dames qui sont dans le petit jardin sont deux princesses (?) de la famille royale dont l'une s'occupe à dessiner (?) leur...qui est debout, se tient le fidèle serviteur, Mr Cléry, le chien de la reine.... n'a pas été oublié, enfin la.....qui entoure (?) le sinistre monument est une...

Une idée reprise plus tard par Edward Matthew Ward peignant Mme de Chanterenne observant avec bienveillance Madame Royale dessiner dans le jardin du Temple...


The Orphan of the Temple
Edward Matthew Ward (1816–1879)
Oil on Canvas, 1875
Photo : Atkinson Art Gallery Collection

Voir nos sujets :

Dessins par Marie-Thérèse-Charlotte, Madame Royale

Renée-Hilaire de Chanterenne

Je crois lire :
Le Temple
Les deux dames qui sont dans le petit jardin sont deux princesses (?) de la famille royale dont l'une s'occupe à dessiner (?) leur...qui est debout, se tient le fidèle serviteur, Mr Cléry, le chien de la reine.... n'a pas été oublié, enfin la chaîne qui entoure le sinistre monument et une inscription assez énergique  ( ? )

Formidable ces gravures, je me représente mieux les fameux abats-jour que je ne parvenais pas à visualiser d'après les textes.

Chers amis, ,

Cela pourrait ressembler à abat jours ..

Ils étaient couramment utilisés à cette époque… à contre-jour / lumiere/ et au moyen âge et contre l'odeur de rue.

Sur la gravure ci-dessus  /de La nuit la Neige/  sont les stores même entre les murs.

Mais selon l'ordre communal, ils ne furent installés qu'après le 26 mars 1793 .. quand il sortit le règlement ..

Peut-être était-ce à cause des réactions enthousiastes des habitants de la ville qui ont vu la famille royale se promener sur la tour.

Je pense que quelqu'un l'a apporté à M. Fersen de Paris.

Mais à cette époque, en 1793, la reine, la princesse et le dauphin ne se rendaient jamais dans le jardin.




Leos

Merci, cher Leos !

Leos a écrit:
Je pense que quelqu'un l'a apporté à M. Fersen de Paris.

Pourquoi pensez-vous cela ?

Chere madame,
Je l'ai lu dans le Evelyn Farr de 1995.
c'était dans sa correspondance ou dans son journal.
Je devrais le trouver exactement ..
Leos

Leos a écrit:
Je l'ai lu dans le Evelyn Farr de 1995.

Ah, mais bien-sûr !   Marie-Antoinette and Count Fersen,The Untold Love Story !  



Je vous félicite, cher Leos, vous avez de bonnes lectures !

oui c'est elle ..
Je possède ce livre

J'ai trouvé la source de la littérature /Diary and correspondence of Count Axel Fersen : relating to the court of France by Fersen, Hans Axel von, greve, 1755-1810; Wormeley, Katharine Prescott /

Fersen a écrit 10.7.1793 le témoignage d'une femme de Paris .. mais il s'agissait probablement d'informations déformées ..

Leos


June 28th, 1793. Mercy says that the queen has been
very ill, but is now well, and that she was extremely well
taken care of during her illness.

July 10th, 1793. A woman just from Paris says they
are beginning to feel better towards the royal family. The
queen walks in the garden, and the people applaud when
they see her ; they even cry out, " Vive le dauphin ! "

12th. Bad news from Paris. The dauphin is separated
from the queen by the [word omitted] and put in another
room in the Temple ; this seems to me very bad ; what awful
suffering for the queen ; unhappy princess S
28 juin 1793. Mercy dit que la reine a été
très malade, mais va maintenant bien, et qu'elle était extrêmement bien
pris soin de sa maladie.

10 juillet 1793. Une femme venant de Paris dit
commence à se sentir mieux envers la famille royale. Le
reine marche dans le jardin, et les gens applaudissent quand
ils la voient; ils crient même: "Vive le dauphin!"

12 Mauvaise nouvelle de Paris. Le dauphin est séparé
de la reine par le mot omis et mis dans un autre
chambre dans le temple; cela me semble très mauvais; quel horrible
souffrance pour la reine; malheureuse princesse

Merci, cher Leos !  
Je croyais que vous parliez des deux dessins.

oui j'essaie de garder le sujet ..

de toute façon, je pense que les dessins ont l’air idyllique .. cela pourrait être Madame Royale ..

Je n'ai trouvé nulle part que la reine et les enfants allaient au jardin en 1793.
Seulement régulièrement sur la plaque forme de la tour.

Leos

Évoquées à plusieurs reprises dans ce sujet, quelques clichés frais du jour des deux puissantes portes récupérées lors de la destruction du donjon, et aujourd’hui à Vincennes :















Clichés personnels

Si on essaye d'imaginer ces portes qui nous séparent de plus de deux siècles de distance, cela fait vraiment froid dans le dos !
La famille royale était considérée comme des prisonniers d'État et traités comme tels !
Quelle descente aux enfers vraiment !