Jean-Michel Moreau le jeune, dessinateur des Menus Plaisirs du roi

En attendant d’ouvrir un sujet dédié à Moreau le Jeune et Marie-Antoinette, je poste ici une série de gravures qui enchanteront les amateurs de XVIIIè siècle que nous sommes, un certain XVIIIè siècle en tous les cas.  

Il s’agit de célèbres illustrations qui ont fait son succès.
Pour m’aider dans cette présentation, je copie-colle les textes trouvés dans Wiki.
Les illustrations copiées sont celles des gravures (tirées à différentes époques).
Les dessins originaux étant rares, et donc difficiles à compiler.

Voici :

La Première Suite d'estampes, pour servir à l'histoire des mœurs et du costume
En 1773, Eberts, Strasbourgeois installé à Paris, fait le grand projet de réunir en une collection ambitieuse un recueil des modes de son temps qui seront publiées annuellement sous la forme de livraisons de douze estampes accompagnées d'un texte explicatif. Son objectif est multiple:
- informer les provinciaux et les étrangers des dernières avancées de la mode
- servir de modèles pour les couturières, les costumiers de théâtre
- servir à l'instruction des générations futures
Pour la première édition, il a l'idée de raconter les différentes étapes de la journée d'une élégante parisienne. Pour cela, il s'adresse à un jeune graveur, Freudeberg, pour composer les images. Malheureusement, il est peu expérimenté, connaît mal la classe sociale qu'il est censé représenter, et de surcroît il quitte la France en 1773 pour ne plus revenir, laissant son travail inachevé.

La Seconde suite d'estampes, pour servir à l'histoire des modes et du costume
Pour la livraison suivante (1775), Eberts s'adresse à Moreau le Jeune, graveur brillant et bien inséré dans la bonne société parisienne.
Il livre douze estampes brillantes, qui nous content les étapes principales de la maternité d'une jeune héroïne, Céphise, depuis la déclaration de sa grossesse jusqu'à son retour à la cour.
Moreau le Jeune s'implique aussi dans les textes, et l'ensemble se ressent de la philosophie de Rousseau : importance de la famille, promotion de l'allaitement, critique des corsets et des vêtements contraignants...
Le succès est immense, et Eberts connaît la consécration avec la présentation du recueil à la reine Marie-Antoinette ; les critiques dans la presse sont élogieuses.










Les adieux
















C’est un grand succès public, avec de nombreuses rééditions, ainsi que des variantes reproduites ici et là, dont notamment cette ravissante suite de vases en porcelaine de Sèvres, illustrée par Dodin, d’après Moreau le jeune et conservée à la Royal Collection Trust :



N’ayez pas peur ma bonne amie - La déclaration de grossesse


Jean-Michel Moreau le jeune (French, 1741 - 1814)
"Have No Fear, My Good Friend"
1775, Pen and brown ink and brush and brown wash
26.7 × 21.6 cm (10 1/2 × 8 1/2 in.), 85.GG.416
Image : The J. Paul Getty Museum, Los Angeles

C’est un fils monsieur !




Celui-ci serait l’un des 5 vases commandés par Louis XVI à l’occasion de la naissance de son deuxième fils. Il s’agit de :

L’accord parfait



Le dessin original de Moreau...boudoi30






................. A suivre..................

... avec plaisir ! :n,,;::::!!!: C'est un pur bonheur !!! boudoi30

Quel sujet délicieux !!!
Merci, mon cher ! :n,,;::::!!!:

Bien à vous.

C’est kiki ?

Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune, né à Paris le 26 mars 1741 et mort le 30 novembre 1814 à Provins (Seine et Marne), est un dessinateur et graveur français.
Élève du Lorrain, qu’il accompagna en 1758 à Saint-Pétersbourg lorsque ce dernier devint le premier directeur des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, il revint, après y avoir brièvement enseigné le dessin, à Paris au bout de deux ans à la mort subite de celui-ci et suivit les leçons du graveur Jacques-Philippe Le Bas.

En 1770, il succède à Cochin comme dessinateur des Menus plaisirs du roi en sur la recommandation de ce dernier, ce qui lui donne l’occasion de produire des épreuves célébrant le mariage du Dauphin et son couronnement. En 1781, la force de ces productions lui vaut en partie d’être nommé Dessinateur et Graveur du Cabinet du Roi, ce qui lui apporte une pension annuelle et un logement au Palais du Louvre.
Il a désormais besoin des services d’autres graveurs pour reproduire ses propres dessins comme les illustrations pour les Chansons de Jean-Benjamin de Laborde, le recueil des œuvres de Rousseau et de Voltaire.

Favorable à la Révolution, il est nommé membre de la commission temporaire des arts en 1793 et, en 1797, professeur aux écoles centrales. À la Restauration en 1814, Louis XVIII lui donne un nouveau poste royal.

Les œuvres les plus connues de la carrière prolifique de Moreau le Jeune, dont l’œuvre dépasse les 2 000 pièces, sont les vingt-quatre illustrations transcrivant les costumes et les intérieurs à la mode dans les dernières années de l’Ancien Régime, ses contributions au Monument du costume physique et morale commandité par le financier et graveur amateur strasbourgeois Jean-Henri Eberts, Suite d'estampes pour servir à l’histoire des mœurs des François au dix-huitième siècle, 1776 et 1777, et douze autres dans la Troisième Suite d’estampes pour servir à l’Histoire des Mœurs et du Costume....
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1571-jean-michel-moreau-dit-le-jeune-tableaux-de-la-vie-du-xviiie-siecle#39469


Quelques illustrations :

- Feu d’artifice donné à Soissons à l’occasion du passage de la dauphine dans cette ville :



- Illumination du parc de Versailles et du Grand Canal à l'occasion du mariage du Dauphin futur Louis XVI avec l'archiduchesse Marie-Antoinette





- Souper du mariage de Louis-Auguste et Marie-Antoinette dans la salle de l’Opéra royal de Versailles



- Bal paré, à Versailles, à l’occasion du mariage :



- Inauguration de l’Opéra royal de Versailles, représentation de la pièce Athalie, de Racine, donnée à l’occasion du mariage :



- Acte de bienfaisance de la dauphine Marie-Antoinette (1773) :







- Sacre de Louis XVI dans la cathédrale de Reims



- La reine Marie-Antoinette, d’après le portrait de Vigée Lebrun




- Passage de Marie-Antoinette, place Louis XV, à l’occasion des fêtes célébrant la naissance du dauphin :





- Gravure, arrivée de la reine à l’Hôtel de Ville de Paris, le 21 janvier 1782, à l’occasion de la célébration de la naissance du dauphin, d’après Moreau le Jeune
On remarquera, dans le fond de la place de Grève, la salle de fête construite spécialement à cette occasion :



- Gravure du festin royal donné à l’Hôtel de ville de Paris pour célébrer la naissance du dauphin, d’après Moreau le Jeune



- Croquis et gravure du bal masqué donné dans la salle de fête de l’Hôtel de Paris pour célébrer la naissance du dauphin :




- Le feu d'artifice. Fêtes données au roi et à la reine, par la ville de Paris le 21 janvier 1782, à l'occasion de la naissance du dauphin. Gravures d’après Moreau le Jeune






- Projet de fêtes nautiques et d’aménagements de la Seine pour les célébrations de la naissance du dauphin :

La nuit, la neige a écrit:- Bal paré, à Versailles, à l’occasion du mariage :

C'est vrai que c'est dans le nouvel opéra que ce bal eut lieu... La reconstitution dans la Galerie des Glaces qu'en a faite Sofia Coppola était donc une erreur ... àè-è\':

Bien à vous.

Ce sujet si festif est un feu d'artifice !!! :

Dis-moi donc ce qu'est ce petit temple néo-grec sur lequel tu zoomes ?

Il s'agit d'une structure éphémère construite sur la Seine.

Oui, je vois bien cela au beau milieu de la Seine !

Mme de Sabran a écrit:
Dis-moi donc ce qu'est ce petit temple néo-grec sur lequel tu zoomes ?

Lucius a écrit:Il s'agit d'une structure éphémère construite sur la Seine.

Si Eléonore parle de cette photo-ci....

On se souvient que le feu d’artifice parisien donné, place Louis XV, en l’honneur du mariage du dauphin et de Marie-Antoinette s’était très mal passé : plusieurs morts et blessés.
Aussi, pour la naissance du dauphin, c’est la place de l’Hôtel de ville qui est préférée.

Cette structure, construite sur le quai de Gesvres, servait donc de base aux artificiers.
Sur un socle en forme de rochers, le temple symbolisait celui de l’Hymen.

Autre structure « éphémère », mais celle-ci de taille (!!!), c’est celle que nous voyons sur l’autre gravure, et qui illustre l’édifice qui s’élevait contre la façade de l’Hôtel de ville.
C’est dans cette immense salle de fête provisoire, que furent organisés le festin et le bal de cette même soirée grandiose illustrée par Moreau le Jeune.

Voici :



En toute simplicité...

Mme de Sabran a écrit:
Oui, je vois bien cela au beau milieu de la Seine !

Alors, cette gravure-ci illustre un projet de fête nautique, toujours pour le même événement.
J’ignore si cette île artificielle a été finalement aménagée ?
Je ne pense pas...

Si le sens du dessin est exact, ce projet montre le fond de la place de GREVE c'est à dire actuellement les immeubles qui bordent la place de l'hôtel de ville avec l'entrée du métro et la rue du temple avec le bloc du BHV (bazar de l'hôtel de ville) car nous avons l'HÔTEL DE VILLE bien à droite.

Par contre, si le dessin est "à l'envers" et l'HÔTEL DE VILLE à GAUCHE, nous avons bien le fond de la place donnant vers le quai et donc la Seine  !!!!!!! - installer une île artificielle sur le grand bras de la Seine me parait difficile, car il n'y a pas une grand largeur entre la grève et le Quai (aux fleurs) clôturant la Cité et protégeant NOTRE DAME.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Pour ceux qui ne connaissent pas la topographie des lieux, voici quelques cartes postales les montrant, savoir
Si nous suivons le dessin de MOREAU en plaçant l'hotel de ville à droite - photo prise du quai aux fleurs - pont d'arcole et montrant outre le bras de la Seine pas très large pour construire un monument éphémère, mais surtout au fond de la place les maisons desservies par la rue de Rivoli qui n'existait pas en 1781.

Partant de NOTRE DAME, la rue d'Arcole, puis le pont et au fond les maisons de rue de Rivoli - place de l'hôtel de

J'espère avoir été claire - car c'est mon quartier natal et j'y suis comme une baleine dans l'eau !!!!!


MARIE ANTOINETTE

Merci MARIE-ANTOINETTE pour ces cartes postales.

MARIE ANTOINETTE a écrit:
Par contre, si le dessin est "à l'envers" et l'HÔTEL DE VILLE à GAUCHE, nous avons bien le fond de la place donnant vers le quai et donc la Seine  !!!!!!! - installer une île artificielle sur le grand bras de la Seine me parait difficile, car il n'y a pas une grand largeur entre la grève et le Quai (aux fleurs) clôturant la Cité et protégeant NOTRE DAME.

Le dessin n’est pas « à l’envers », le grand bâtiment éphémère a été construit aux environs de la rue de Rivoli actuelle (mais l’Hôtel de ville est alors moins large que l'actuel).  
C’est le temple, duquel est tiré le feu d’artifice qui se trouve côté Seine, probablement au dessus de l’ancien port de Grève.

La Troisième suite d'estampes, pour servir à l'histoire des modes et du costume

Cette troisième suite ne paraît qu'en 1784 : le rythme annuel n'a pas pu être tenu. Cela est probablement dû à l'ampleur du projet, et à la qualité des estampes gravées sous la direction de Moreau le jeune, qui nécessitent de longues semaines de travail.

Les douze estampes retracent maintenant les activités et les loisirs d'un petit maître: on le voit jouer au whist, aller à l'opéra, dîner en galante compagnie… ici c'est la vogue de l'anglomanie qui se ressent, avec par exemple la nouvelle mode des cours de chevaux, et l'usage de vêtements plus commodes pour les activités en extérieur, comme la redingote. La philosophie de Rousseau n'est jamais bien loin : l'estampe intitulée "Le Vrai Bonheur" représente une famille unie de paysans simples et honnêtes, tels que l'aristocratie de cette fin de siècle pouvait les rêver. Le succès est au rendez-vous, mais les livraisons vont s'arrêter, sans que la cause de cette interruption nous soit connue.

















Pour le plaisir, l’esquisse préparatoire de cette gravure... boudoi30

La nuit, la neige a écrit:

...........................................................Tu veux ou tu veux pas ?
...............................................................Tu veux c'est bien,
...........................................................Si tu veux pas tant pis .
..............................................................Si tu veux pas
...........................................................J'en f'rai pas une maladie.
...........................................................Oui mais voilà, réponds-moi
..............................................................Non ou bien oui ,
...........................................................C'est comme ci ou comme ça
............................................................Ou tu veux ou tu veux pas !


...........................................................................   

.

......j’adore cette chanson ! :

Pour nos amis qui ne connaitraient pas :

La Nuit la Neige, comme l'a dit Eléonore, c'est un pur bonheur. Merci.
On a l'impression de replonger au XVIIIème siècle, quelle finesse dans les mouvements des personnages et quelle douceur de vivre apparente. Et ça.... j'en redemande. :;\':;\':;

- Le Monument du costume physique et moral de la fin du dix-huitième siècle, ou Tableaux de la Vie

On ne sait pas vraiment ce qui se passe pour Eberts les années suivantes. Toujours est-il qu'en 1789, il est en possession des cuivres des deux séries d'estampes gravées sous la direction de Moreau le jeune, et de deux autres cuivres. Il décide de les regrouper sous le terme de "Monument du Costume".

Par « monument », il faut comprendre « hommage rétrospectif » : les estampes ne peuvent plus servir pour les modes, car elles sont dépassées, mais comme elles sont de très bonne qualité, Eberts choisit de les rééditer dans un ouvrage destiné aux collectionneurs.

Il demande à Rétif de la Bretonne, auteur très prolifique, de composer des textes à partir des images.
C'est une démarche très originale: contrairement à ce qui se fait usuellement, ce sont les images qui ont pré-existé au texte, et non le texte qui est illustré par des images.
Le volume est publié en 1789, connaît à nouveau un beau succès, jusqu'à être contrefait dans une édition anglaise de 1791.



























Postérité
Après la Révolution Française, les estampes de Moreau le jeune sont dénigrées car elles flattent l'aristocratie récemment déchue.
Ces images tombent dans l'oubli jusqu'à la seconde moitié du xixe siècle, lorsqu'elles sont redécouvertes par des érudits comme Bocher, les frères Goncourt, Beraldi, ou Mahérault.
Depuis cette époque, elles sont devenues un document précieux pour l'étude de la belle société de la fin du xviiie siècle, grâce à la précision du dessin de Moreau le jeune, qui décrit avec brio une société qu'il connaît bien.

Merci, merci, cher ami ! :n,,;::::!!!:   C'est toujours un pur délice  .......

La nuit, la neige a écrit:-

Il demande à Rétif de la Bretonne, auteur très prolifique, de composer des textes à partir des images.
C'est une démarche très originale: contrairement à ce qui se fait usuellement, ce sont les images qui ont pré-existé au texte, et non le texte qui est illustré par des images.

... excellente idée que Moreau a eue là !   Ces petites légendes sont prétexte à marivaudage et espiègleries .  
Pour en apprécier la saveur, il faut agrandir les images . Elles deviennent alors très lisibles .

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Quelle bonne idée !!! :n,,;::::!!!: Un grand merci ! :;\':;\':;

Ces gravures pour la plupart ne nous sont pas inconnues. Ce qui est remarquable ici, c'est de les voir au complet et pour ma part, je découvre qu'elles racontent dans leur ensemble une véritable histoire. C'est formidable !!! smiley12

Au fait, qui en saurait plus sur Restif de la Bretonne ? Je ne le connais pas assez, hormis qu'il s'agit d'un auteur un peu spécial...

Tu devrais regarder la Nuit de Varennes d'Ettore Scolla, il en est l'un des personnages principaux sous les traits de Jean-Louis Barrault:D

Bien à vous.

Cela fait des années que j'ai ce film en stock...

Nous avions déjà illustré ce sujet avec de nombreux dessins ou gravures (d'après) de Moreau le Jeune qui a suivi Louis XVI et Marie-Antoinette à l'occasion de nombreux évènements : accueil de la dauphine en France, fêtes du mariage, sacre du roi, ou encore les réjouissances en l'honneur de la naissance du dauphin etc...

Voici une autre illustration évoquant les cérémonies du sacre de Louis XVI, à la cathédrale de Reims

La nuit, la neige a écrit:

En attendant d’ouvrir un sujet dédié à Moreau le Jeune et Marie-Antoinette, je poste ici une série de gravures qui enchanteront les amateurs de XVIIIè siècle que nous sommes, un certain XVIIIè siècle en tous les cas.  

Il s’agit de célèbres illustrations qui ont fait son succès.
Pour m’aider dans cette présentation, je copie-colle les textes trouvés dans Wiki.
Les illustrations copiées sont celles des gravures (tirées à différentes époques).
Les dessins originaux étant rares, et donc difficiles à compiler.

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Si tu veux bien   , je me permets de poster à nouveau ces gravures, parce qu'elles sont ici accompagnées de petits vers charmants et que les voici, je crois, au complet .







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