Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
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Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Marie-Claudine-Silvie de Thiard de Bissy, Duchesse de Fitz-James est dame du Palais de la Reine, qui l'estime beaucoup.
(miniature de Jean-Laurent Mosnier)
Elle épouse, en 1768 Jacques-Charles de Fitz-James, fils aîné du troisième Duc. Sous la Révolution, elle émigre à Bruxelles en 1791 et correspond avec Marie-Antoinette qui la dissuade, par le biais de Fersen, de rentrer en France l'été suivant.
"La duchesse de Fitz-James était Marie-Claudine-Sylvie de Thiard de Bissy, fille de Henri-Gabriel-Charles de Thiard, comte de Bissy, lieutenant général des armées du roi, commandant en chef en Bretagne, décapité le 26 juillet 1794, et de Anne-Élisabeth-Marie-Marthe-Rose Brissart. Elle avait épousé, le 26 décembre 1768, Jacques-Charles, duc de Fitz-James, pair de France, né à Paris le 26 novembre 1743, colonel du régiment de Berwick, maréchal de camp en 1778, gouverneur du Limousin, décédé en émigration.
Elle était la mère de Henriette-Victorine de Fitz-James, née le 11 octobre 1772, mariée, le 23 août 1784, à Charles-Francois-Armand, duc de Maillé. Elle fut nommée en 1781 dame du palais de la Reine et c'est pour elle qu'au commencement de 1792 Marie-Antoinette fit faire son portrait en miniature par Dumont; c'est peut-être celui qui est au Louvre et que mon frère acquit pour l'État lorsqu'il était directeur des musées nationaux. Le duc et la duchesse de Fitz-James demeuraient, en 1784, 11, rue Saint-Florentin." (comte de Reiset).
Carmontelle: Mesdames les comtesses de Fitz-James et du Nolestin (musée Condé, Chantilly).
(miniature de Jean-Laurent Mosnier)
Elle épouse, en 1768 Jacques-Charles de Fitz-James, fils aîné du troisième Duc. Sous la Révolution, elle émigre à Bruxelles en 1791 et correspond avec Marie-Antoinette qui la dissuade, par le biais de Fersen, de rentrer en France l'été suivant.
"La duchesse de Fitz-James était Marie-Claudine-Sylvie de Thiard de Bissy, fille de Henri-Gabriel-Charles de Thiard, comte de Bissy, lieutenant général des armées du roi, commandant en chef en Bretagne, décapité le 26 juillet 1794, et de Anne-Élisabeth-Marie-Marthe-Rose Brissart. Elle avait épousé, le 26 décembre 1768, Jacques-Charles, duc de Fitz-James, pair de France, né à Paris le 26 novembre 1743, colonel du régiment de Berwick, maréchal de camp en 1778, gouverneur du Limousin, décédé en émigration.
Elle était la mère de Henriette-Victorine de Fitz-James, née le 11 octobre 1772, mariée, le 23 août 1784, à Charles-Francois-Armand, duc de Maillé. Elle fut nommée en 1781 dame du palais de la Reine et c'est pour elle qu'au commencement de 1792 Marie-Antoinette fit faire son portrait en miniature par Dumont; c'est peut-être celui qui est au Louvre et que mon frère acquit pour l'État lorsqu'il était directeur des musées nationaux. Le duc et la duchesse de Fitz-James demeuraient, en 1784, 11, rue Saint-Florentin." (comte de Reiset).
Carmontelle: Mesdames les comtesses de Fitz-James et du Nolestin (musée Condé, Chantilly).
Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Voici une lettre en date du 30 juillet 1791 de Marie-Antoinette à la duchesse de Fitz-James, partie en émigration (adjugée 24.784 EUR chez Piasa le 20 novembre 2008).
« J'ai une occasion sure jusqu'à Turin ma chere duchesse, de la elle mettra ma lettre a la poste. Il m'est impossible de ne pas vous dire un mot, mais n'en parlé pas a cause de mes tantes auquelles je n'ecris point. J'ai ete bien occuppée de vous de vos inquietudes. Je connois trop votre amitié pour en douter ; j'ai vue vos lettres elles m'ont touchée aux larmes, j'ai reçu depuis mon retour celle que vous m'avez ecrite helas ma chere duchesse, quant je vous pressois tant de partire j'esperois bien que nous nous rejoinderions d'une maniere plus heureuse, mais il faut renoncer a cette idée. Adieu, ma chere duchesse, je n'existe que pour sentire nos malheures, plaindre et aimer mes amis, dans ce nombre vous serez toujours une des premieres, je vous embrasse de tout mon cœur ».
Cette lettre était encadrée avec une mèche de cheveux de la reine. La lettre et les cheveux ont été donnés en 1917 par la comtesse de Vaulchier née Fitz-James, et sont restés depuis dans la même famille.
« J'ai une occasion sure jusqu'à Turin ma chere duchesse, de la elle mettra ma lettre a la poste. Il m'est impossible de ne pas vous dire un mot, mais n'en parlé pas a cause de mes tantes auquelles je n'ecris point. J'ai ete bien occuppée de vous de vos inquietudes. Je connois trop votre amitié pour en douter ; j'ai vue vos lettres elles m'ont touchée aux larmes, j'ai reçu depuis mon retour celle que vous m'avez ecrite helas ma chere duchesse, quant je vous pressois tant de partire j'esperois bien que nous nous rejoinderions d'une maniere plus heureuse, mais il faut renoncer a cette idée. Adieu, ma chere duchesse, je n'existe que pour sentire nos malheures, plaindre et aimer mes amis, dans ce nombre vous serez toujours une des premieres, je vous embrasse de tout mon cœur ».
Cette lettre était encadrée avec une mèche de cheveux de la reine. La lettre et les cheveux ont été donnés en 1917 par la comtesse de Vaulchier née Fitz-James, et sont restés depuis dans la même famille.
Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
La duchesse est une des fidèles de la reine depuis sa jeunesse. Fersen nous parle d'elle dans ses lettres et son journal. Il la rencontra avec les autres dames de Marie-Antoinette à sa première visite à Paris. En 1790 il écrit à son père qu'elle était une des meilleures femmes du monde qui vivait pour ses enfants, et que la révolution l'a ruinée à cause de la suppression des droits féodaux. À la mort de la reine elle vivait dans la pénurie à Bruxelles avec son fils aîné qui était malade - c'est chez eux que Fersen est allé pour pleurer Marie-Antoinette. Le jeune Duc de Fitz-James mourut peu de temps après, et Fersen devait trouver des moyens à aider la duchesse financièrement en achetant sa montre et quelques autres articles de valeur, car elle n'avait pas de quoi vivre. C'est une triste histoire.
Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Le père de notre duchesse de Alba (je suis espagnole) était Jacobo ,(Jacques) Fitz-James d'origine anglaise. La duchesse d'Alba fut éduquée en Angleterre, mais savez-vous quelle parenté il y a avec la famille dont vous parlez ? àè-è\':
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Lucius saura sans nul doute vous répondre, ma chère Teresa !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Mme de Sabran a écrit:
Lucius saura sans nul doute vous répondre, ma chère Teresa !
Espérons que Lucius apparaisse
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Ils sont tous issus de l'un des bâtards que Jacques II eut d'Arabella Churchill, Jacques Fitz-James, duc de Berwick (pairie d'Ecosse). En 1703 il reçoit l’indigénat français, et devient l'un des grands militaires de la fin du règne de Louis XIV, se distingue en Espagne, au service de Philippe V, ce qui lui vaut la grandesse d'un coté des Pyrénées et le maréchalat de l'autre .
D'un premier mariage sort un fils qui fondera la branche espagnole, héritière de très nombreuses et illustres maison, dont la principale est celle d'Alvarez de Toledo, les ducs d'Albes. Cette branche est encore représentée par le duc de Penaranda et de Berwick (titre aujourd'hui contesté) et son fils, cousins issus de germain de la feu duchesse d'Albe.
D'un second mariage, quatre fils, dont le dernier aura une descendance masculine jusque dans les années 1960.
D'une manière étonnante, le duché pairie de Fitz-James, créé en 1710 sur une terre normande renommée pour l'occasion, devait statutairement passer du premier maréchal au fils du second mariage, afin de ne pas doubler les titres anglais puis espagnols je suppose. Pendant plusieurs générations ils conservèrent la charge de gouverneur du Limousin qu'avait reçu le premier maréchal.
D'un premier mariage sort un fils qui fondera la branche espagnole, héritière de très nombreuses et illustres maison, dont la principale est celle d'Alvarez de Toledo, les ducs d'Albes. Cette branche est encore représentée par le duc de Penaranda et de Berwick (titre aujourd'hui contesté) et son fils, cousins issus de germain de la feu duchesse d'Albe.
D'un second mariage, quatre fils, dont le dernier aura une descendance masculine jusque dans les années 1960.
D'une manière étonnante, le duché pairie de Fitz-James, créé en 1710 sur une terre normande renommée pour l'occasion, devait statutairement passer du premier maréchal au fils du second mariage, afin de ne pas doubler les titres anglais puis espagnols je suppose. Pendant plusieurs générations ils conservèrent la charge de gouverneur du Limousin qu'avait reçu le premier maréchal.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Merci beaucoup cher Lucius, votre érudition m'épate, voilà que j'ai résolu un problème qui me tracassait et que, j'avoue, je ne m'étais pas donné la peine d'approfondir. J'ai bien fait de rester toute l'après-midi au boudoir. 3196910
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
La Duchesse Marie-Claudine de Fitz-James
Marie-Claudine-Silvie de Thiard de Bissy, Duchesse de Fitz-James est Dame du Palais de la Reine, qui l'estime beaucoup. Elle épouse, en 1768 Jacques-Charles de Fitz-James, fils aîné du troisième Duc.
Sous la Révolution, elle émigre à Bruxelles en 1791 et correspond avec Marie-Antoinette qui la dissuade, par le bias de Fersen, de rentrer en France l'été suivant.
Bien à vous.
Sous la Révolution, elle émigre à Bruxelles en 1791 et correspond avec Marie-Antoinette qui la dissuade, par le bias de Fersen, de rentrer en France l'été suivant.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Eléonore a écrit :
chanson d'eau a écrit:
Je reprends ce sujet car je viens de lire que l'amitié que la Reine avait avec la Duchesse de Fitz James a été par un moment très forte et que la société Polignac était vraiment très jalouse. Est-ce que vous savez plus de choses par rapport à ça?
Marie-Antoinette avait semble-t-il beaucoup d'amitié pour la duchesse de Fitz-James, mais rien qui puisse déstabiliser la faveur de Mme de Polignac . Il n'empêche que les amis et parents de Yolande qui formaient sa coterie étaient pour certains d'entre eux bien prompts à la jalousie si la Reine jetait les yeux ailleurs .
Mais c'est plutôt la comtesse d'Ossun, soeur du duc de Guiche le gendre de Mme de Polignac, qui a, l'espace d'un moment, suscité beaucoup d'inquiétude à tous ces gens.
Il me semble bien me souvenir que, lorsque la duchesse de Fitz-James part en émigration, la Reine la recommande à Mme de Polignac ... Il faudrait que je cherche ...
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Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Eléonore :
J'ai retrouvé, ça y est !!! :n,,;::::!!!:
Marie-Antoinette écrit à Yolande, en décembre 1789 :
Enfin, mon cher coeur, il m'est possible de vous dire un mot de ma tendre amitié . Croyez bien que malgré que je ne peux pas écrire, vous n'êtes pas moins gravée bien profondément dans mon coeur . La personne qui se charge de vous faire tenir cette lettre ( la duchesse de Fitz-James précisément ! ) est bien malheureuse sous tous les rapports . Elle a été obligée de quitter ce pays-ci et d'aller à Rome avec ses enfants auprès du cardinal d'York . Elle s'y trouvera absolument abandonnée . Vous savez que nous sommes liées depuis longtemps, et c'est à peu près une des seules personnes qui me soient restées attachées pour moi seule et sans intérêt. Je voudrais bien lui rendre service, mais je ne connais personne . Vous qui êtes liée avec le cardinal de Bernis, écrivez-lui, je vous prie, que je regarderai comme un service personnel tous ceux qu'il pourra rendre à Mme de F.J. pendant son séjour . Je ne veux rentrer en aucun détail avec vous, ne sachant ni quand ni comment cette lettre vous arrivera .
Adieu donc, mon cher coeur. J'embrasse vos enfants . Dites mille choses pour moi à votre mari et aux vôtres, et ne doutez jamais de ma bien tendre et constante amitié .
Je ne pense pas que, si Marie-Antoinette avait pu soupçonner une quelconque inimitié de la part de Mme de Polignac pour la duchesse de Fitz-James, elle la lui aurait si chaudement recommandée . N'est-ce pas ? Wink
De toute évidence, elle a toute confiance que Yolande va se mettre en quatre pour plaider la cause de Mme de Fitz-James auprès de son parent Bernis .
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Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Lucius a écrit:
Remarquez que la duchesse de Fitz-James (dont le maris et les enfants sont des Stuart, mais de la jambe gauche) trouveront naturellement refuge auprès de leur cousin, le cardinal d'York. Malgré la distance du cousinage, les liens familiaux se ressèrent en cas de crise.
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Remarquez que la duchesse de Fitz-James (dont le maris et les enfants sont des Stuart, mais de la jambe gauche) trouveront naturellement refuge auprès de leur cousin, le cardinal d'York. Malgré la distance du cousinage, les liens familiaux se ressèrent en cas de crise.
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Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
... certainement une bien bonne personne, cette duchesse !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
La Correspondance secrète, le 24 février 1785 :
Il y a peut-être un froid certain entre Marie-Antoinette et madame de Polignac car nous sommes alors en pleine affaire de l'Escaut et Calonne commence à déplaire à la reine...
Il y a peut-être un froid certain entre Marie-Antoinette et madame de Polignac car nous sommes alors en pleine affaire de l'Escaut et Calonne commence à déplaire à la reine...
Invité- Invité
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Retour sur le portrait qui illustre l'introduction de ce sujet avec ici une nouvelle version, sans le reflet dans le miroir...
L'un des portraits est daté 1781, l'année où la duchesse est nommée dame du palais de Marie-Antoinette (février 1781). Dans une lettre du 16 février 1781, adressée à Amelot de Chaillou, secrétaire d'État de la Maison du roi, Louis XVI indique : « Je vous prie, Monsieur, d'écrire à madame la duchesse de Fitz-James, que j'ai nommée à la place de dame du palais, que je recevrai après-demain ses remerciements ». Le Registre des premiers gentilshommes de la Chambre confirme que, le 18 février, « Mad. la duchesse de Fitz-James a eu l'honneur de faire ses remerciements au roi pour la place de dame du palais » (Archives nationales, O(1) 824, fol. 16.v). La duchesse de Fitz-James reste en place jusqu'en 1789.
Portrait de la duchesse de Fitz-James, née de Thiard de Bissy
Jean-Laurent Mosnier
Miniature sur ivoire, vers 1781
H. 0,065 m ; L. 0,065 m
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Commentaire du musée :
Le modèle était autrefois identifié avec la duchesse de Chaulnes. Il s'agit d'une réplique, avec variantes, de la miniature RF 4307, datée de 1781. A comparer avec le portrait de Mme Fitz-James par Henri-Pierre Danloux, conservé au château de Montjustin.
Portrait de la duchesse de Fitz-James à sa toilette
Jean-Laurent Mosnier
Miniature sur ivoire, 1781
Signée au centre à droite : 'Mosnier / 1781'
H. 0,067 m ; L. 0,067 m
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
L'un des portraits est daté 1781, l'année où la duchesse est nommée dame du palais de Marie-Antoinette (février 1781). Dans une lettre du 16 février 1781, adressée à Amelot de Chaillou, secrétaire d'État de la Maison du roi, Louis XVI indique : « Je vous prie, Monsieur, d'écrire à madame la duchesse de Fitz-James, que j'ai nommée à la place de dame du palais, que je recevrai après-demain ses remerciements ». Le Registre des premiers gentilshommes de la Chambre confirme que, le 18 février, « Mad. la duchesse de Fitz-James a eu l'honneur de faire ses remerciements au roi pour la place de dame du palais » (Archives nationales, O(1) 824, fol. 16.v). La duchesse de Fitz-James reste en place jusqu'en 1789.
Portrait de la duchesse de Fitz-James, née de Thiard de Bissy
Jean-Laurent Mosnier
Miniature sur ivoire, vers 1781
H. 0,065 m ; L. 0,065 m
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
Commentaire du musée :
Le modèle était autrefois identifié avec la duchesse de Chaulnes. Il s'agit d'une réplique, avec variantes, de la miniature RF 4307, datée de 1781. A comparer avec le portrait de Mme Fitz-James par Henri-Pierre Danloux, conservé au château de Montjustin.
Portrait de la duchesse de Fitz-James à sa toilette
Jean-Laurent Mosnier
Miniature sur ivoire, 1781
Signée au centre à droite : 'Mosnier / 1781'
H. 0,067 m ; L. 0,067 m
Image : Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais - Photo M. Beck-Coppola
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
De Bruxelles, le 22 octobre 1793, Fersen écrit à Elisabeth Foster :
Je ne croyais pas, aimable Milady, en recevant la vôtre du 10 de ce mois, que ma réponse aurait à vous annoncer une nouvelle aussi affligeante pour mon cœur . Vous savez sans doute déjà que la Reine de France, le modèle des Reines et des femmes n'est plus. C'est le 16, à 11 heures du matin, que ce crime a été consommé . Il fait frémir la nature et l'humanité, et mon cœur est cruellement déchiré. Le vôtre est trop sensible pour ne pas partager ma douleur. Elle n'est allégée que par l'idée que, du moins, cette princesse infortunée est délivrée des maux et des chagrins affreux qu'elle éprouvait depuis quatre ans et auxquels sont courage seul pouvait résister. Mme de Fitz-James est extrêmement affligée, nous pleurons ensemble notre perte commune . Je tâche de la consoler, mais hélas j'ai trop besoin moi-même de consolation pour pouvoir lui en donner. Je n'ai pas la force de vous donner aucun détail sur ce triste événement, d'ailleurs ceux que nous avons sont peu exacts.
Notre sujet:
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2404-lettre-de-fersen-a-elisabeth-foster-la-mort-de-marie-antoinette
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Quelques informations complémentaires concernant la biographie de la duchesse grâce à la fiche Wikipedia de son époux Jacques-Charles de Fitz-James (1743-1805), fils du duc Charles de Fitz-James (1712-1787), maréchal de France, et petit-fils de Jacques Ier Fitz-James (1670-1734), duc de Berwick (enfant naturel de Jacques II Stuart, roi d'Angleterre).
Rappel : Jacques-Charles de Fitz-James, notre époux dont il est question ici, est aussi le frère de Laure-Auguste de Fitz-James, princesse de Chimay (1744-1814), autre dame de la maison de la reine, puisqu'elle fut dame d'atours puis dame d'honneur de Marie-Antoinette.
Laure-Auguste de Fitz-James, princesse de Chimay
Louis-Michel Van Loo
Huile sur toile, 1767
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Jean Schormans
Ne pas confondre les deux femmes !
Je cite donc des extraits de la bio Wikipedia - Jacques-Charles de Fitz-James
Le couple Thiard-Fitz-James
Le marquis épouse à l'âge de 25 ans, le 26 décembre 1768, Marie-Claudine-Sylvie de Thiard qui a tout juste 15 ans. Elle est la fille unique d’Henri de Thiard de Bissy et d’Anne-Elisabeth Brissard, fille du fermier général du même nom. Même si trois enfants naissent de leur union, Henriette-Victoire en 1770, Charles-Jean en 1773 et Edouard en 1776, le ménage ne vit pas dans la meilleure harmonie. Son mari la trompe à tours de bras.
Elle va se consoler de ses infidélités conjugales dans les bras d’un jeune homme rencontré dans la cathédrale de Reims lors du sacre de Louis XVI. Qui est le jeune amant ? Forcé à être ecclésiastique, il sort du séminaire Saint-Sulpice. C’est le futur Talleyrand.
Charles-Maurice de Talleyrand (1766-1825)
Louis Marie Sicard, Sicardi
Miniature sur ivoire
Image : Pinterest
Dans ses Mémoires, il écrira : « C’est du sacre de Louis XVI que datent mes liaisons avec plusieurs femmes que leurs avantages dans des genres différents rendaient remarquables et dont l’amitié n’a pas cessé un moment de jeter du charme sur ma vie. » Mme de Fitz-James le partage avec ses amies, la duchesse de Luynes et la vicomtesse de Laval.
C’est que Mme de Fitz-James est à l’époque une belle jeune femme, dame du palais de la reine Marie-Antoinette de février 1781 jusqu’à la Révolution. Elle mène avec son mari la vie fastueuse des aristocrates bien en cour. À la campagne, ils possèdent deux châteaux, celui de Fitz-James dans l’Oise et celui de Maillebois dans l’Eure-et-Loir.
Château de Fitz-James au XVIIIe siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Le château de Maillebois au XVIIIe siècle vu des jardins
Aquarelle, XVIIIe siècle
Image : Archives du château de Maillebois / Commons wikimedia
A Paris, après avoir loué un hôtel particulier rue de Grenelle où leur fils Edouard naît, les Fitz-James achètent en 1777 l' hôtel de Saint-Florentin qui leur coûte 500.000 livres et pour lequel ils empruntent la totalité de la somme.
Saint Florentin (dit aussi successivement hôtel de La Vrillière, hôtel de l'Infantado ou hôtel de Talleyrand-Périgord)
2, rue Saint-Florentin, 1er arrondissement, Paris, à l'angle de la rue de Rivoli / Place de la Concorde
Image : Atelier Meinecke
La place Louis XV, vue de la rive Gauche
Alexandre-Jean Noël
Huile sur toile, 1775-85
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La vie est légère. C'est l'époque où Jacques Charles expérimente son ballon à hydrogène qui s’envole du Champ de Mars et parcourt 16 km jusqu’à Gonesse, où le duc de Fitz-James et le duc de Chartres dressent le procès-verbal de son arrivée.
Voyage particulier de M. Charles le 1.er Dec. 1783
La Machine Aerostatique étant descendue dans la prairie de Nesle, et le Procès verbal en ayant été signé par Mgr. le Duc de Chartres, M. de Fitz James et par trois curés des environs (...)
Image : Bibliothèque nationale de France
L’habillement est le second signe extérieur de richesse. En 1781, 82 et 83, c’est une cinquantaine de paires de chaussures que la duchesse se fait faire et une quarantaine de robes. Au train de vie sont associés les réceptions et les frais de bouche qu’ils rechignent à payer. Aux marchands qui réussissent à lui faire parvenir leurs mémoires de comptes, la duchesse inscrit rageusement dans la marge «payé, j’en suis sûre» ou bien «faux» ou encore «inconnu et impossible».
Face aux demandes du boucher, de la crémière et de l'épicier qui réclament 900 livres, elle s'exclame: «J'ai payé chaque mois les dépenses de la cuisine, c'est un vol manifeste si on demande deux fois.» Face à l'apothicaire qui exige 2000 livres, elle griffonne: «Toute la famille a donc pris médecine tous les jours.»
Les dettes s’accumulent et en 1784, malgré les 100.000 livres héritées de la comtesse de Valentinois, le duc de Fitz-James se voit contraint de vendre deux maisons et un hôtel particulier. Le produit des ventes est affecté intégralement au paiement des artisans et au remboursement des créanciers. En 1787, les Fitz-James ont à rembourser 600.000 livres de dettes à plus de 200 artisans et marchands. Le Maréchal vient de mourir et leur laisse 350.000 livres, somme qui ne couvre pas tous les frais. Le duc vend l’hôtel de Saint-Florentin à la duchesse de l'Infantado. Le couple part habiter au château du Louvre.
La Révolution gronde, devient réalité et leur fait craindre le pire. Le 6 mars 1790, alors que le couple est séparé de biens, le duc cède toute sa fortune à sa femme: mobilier, duché de Fitz-James, domaine de Maillebois, rentes.
Dans ses lettres de décembre 1790, la reine qui a de l' affection pour la duchesse l'encourage à faire son voyage à Rome pour présenter ses enfants au cardinal d'York, parent éloigné de son mari. Sous le mot voyage se cache un départ en exil qui va durer dix ans et qui ne sera pas étranger à la mort sous la guillotine de son père, M. de Thiard.
Le couple règle en vitesse ses affaires chez le notaire et quitte la France pour l'Italie. L'ambassadeur français en place dans le duché de Parme, Louis-Agathon de Flavigny, tient le cardinal de Bernis au courant de l'arrivée des français émigrés. Il note que les Fitz-James se sont fixés à Parme en Février 1791.
La reine, au retour de Varennes, lui envoie le 30 juillet 1791 sa dernière lettre.
Image : Forum de Marie-Antoinette
Le duc, fidèle au roi, part rejoindre l’armée des Princes, de l’autre côté du Rhin. Un an avant, le 17 juillet 1788, est né d'une liaison avec Anne Bibiane Beauvaland, un deuxième fils illégitime, Charles-Jacques-Aimé, qui fera honneur à son nom en embrassant une brillante carrière militaire sous Napoléon.
(...)
En 1801, le cardinal de Consalvi, cardinal secrétaire d'État de Pie VII, intercède auprès du citoyen Fouché, ministre de la police générale, pour que le duc et la duchesse de Fitz-James obtiennent la permission de revenir en France et d'être rayés de la liste des émigrés. Elle seule est autorisée à rentrer. Ainsi peut-elle retrouver la jouissance des biens qui n'ont pas été vendus et qui se trouvent en majorité en Eure-et-Loir. Il faut renoncer par contre au duché de Fitz-James adjugé pendant la Révolution pour la valeur de 831.000 francs.
Elle écrit au préfet d'Eure-et-Loir une lettre implorante où elle rappelle que son mari lui a laissé l'usufruit des terres de Maillebois, le 6 mars 1790. Cette élimination de la liste des émigrés, dit-elle dans la lettre, « ne lui rendra que quelques débris à peine suffisants pour empêcher ses enfants de mourir de faim ». Elle se dit « absolument ruinée par une longue et cruelle absence » confirmant les dires de son fils Edouard qui assure fièrement avoir « perdu toute sa fortune à faire son devoir ».
Lettre de Mme Fitz-James adressée au préfet d’Eure-et-Loir en 1801
Archives Maillebois
Image : Catherine Turpin / Commons Wikipedia
Le duc de Fitz-James n’a plus que quelques années à vivre, il s’éteint, semble-t-il, à Paris, le 11 août 1805. Sa femme lui survit jusqu'au 10 juin 1812.
* Source des textes compilés :
Wikipedia - Jacques-Charles de Fitz-James
Wikipedia - Château de Maillebois
Rappel : Jacques-Charles de Fitz-James, notre époux dont il est question ici, est aussi le frère de Laure-Auguste de Fitz-James, princesse de Chimay (1744-1814), autre dame de la maison de la reine, puisqu'elle fut dame d'atours puis dame d'honneur de Marie-Antoinette.
Laure-Auguste de Fitz-James, princesse de Chimay
Louis-Michel Van Loo
Huile sur toile, 1767
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Jean Schormans
Ne pas confondre les deux femmes !
Je cite donc des extraits de la bio Wikipedia - Jacques-Charles de Fitz-James
Le couple Thiard-Fitz-James
Le marquis épouse à l'âge de 25 ans, le 26 décembre 1768, Marie-Claudine-Sylvie de Thiard qui a tout juste 15 ans. Elle est la fille unique d’Henri de Thiard de Bissy et d’Anne-Elisabeth Brissard, fille du fermier général du même nom. Même si trois enfants naissent de leur union, Henriette-Victoire en 1770, Charles-Jean en 1773 et Edouard en 1776, le ménage ne vit pas dans la meilleure harmonie. Son mari la trompe à tours de bras.
Elle va se consoler de ses infidélités conjugales dans les bras d’un jeune homme rencontré dans la cathédrale de Reims lors du sacre de Louis XVI. Qui est le jeune amant ? Forcé à être ecclésiastique, il sort du séminaire Saint-Sulpice. C’est le futur Talleyrand.
Charles-Maurice de Talleyrand (1766-1825)
Louis Marie Sicard, Sicardi
Miniature sur ivoire
Image : Pinterest
Dans ses Mémoires, il écrira : « C’est du sacre de Louis XVI que datent mes liaisons avec plusieurs femmes que leurs avantages dans des genres différents rendaient remarquables et dont l’amitié n’a pas cessé un moment de jeter du charme sur ma vie. » Mme de Fitz-James le partage avec ses amies, la duchesse de Luynes et la vicomtesse de Laval.
C’est que Mme de Fitz-James est à l’époque une belle jeune femme, dame du palais de la reine Marie-Antoinette de février 1781 jusqu’à la Révolution. Elle mène avec son mari la vie fastueuse des aristocrates bien en cour. À la campagne, ils possèdent deux châteaux, celui de Fitz-James dans l’Oise et celui de Maillebois dans l’Eure-et-Loir.
Château de Fitz-James au XVIIIe siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Le château de Maillebois au XVIIIe siècle vu des jardins
Aquarelle, XVIIIe siècle
Image : Archives du château de Maillebois / Commons wikimedia
A Paris, après avoir loué un hôtel particulier rue de Grenelle où leur fils Edouard naît, les Fitz-James achètent en 1777 l' hôtel de Saint-Florentin qui leur coûte 500.000 livres et pour lequel ils empruntent la totalité de la somme.
Saint Florentin (dit aussi successivement hôtel de La Vrillière, hôtel de l'Infantado ou hôtel de Talleyrand-Périgord)
2, rue Saint-Florentin, 1er arrondissement, Paris, à l'angle de la rue de Rivoli / Place de la Concorde
Image : Atelier Meinecke
La place Louis XV, vue de la rive Gauche
Alexandre-Jean Noël
Huile sur toile, 1775-85
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La vie est légère. C'est l'époque où Jacques Charles expérimente son ballon à hydrogène qui s’envole du Champ de Mars et parcourt 16 km jusqu’à Gonesse, où le duc de Fitz-James et le duc de Chartres dressent le procès-verbal de son arrivée.
Voyage particulier de M. Charles le 1.er Dec. 1783
La Machine Aerostatique étant descendue dans la prairie de Nesle, et le Procès verbal en ayant été signé par Mgr. le Duc de Chartres, M. de Fitz James et par trois curés des environs (...)
Image : Bibliothèque nationale de France
L’habillement est le second signe extérieur de richesse. En 1781, 82 et 83, c’est une cinquantaine de paires de chaussures que la duchesse se fait faire et une quarantaine de robes. Au train de vie sont associés les réceptions et les frais de bouche qu’ils rechignent à payer. Aux marchands qui réussissent à lui faire parvenir leurs mémoires de comptes, la duchesse inscrit rageusement dans la marge «payé, j’en suis sûre» ou bien «faux» ou encore «inconnu et impossible».
Face aux demandes du boucher, de la crémière et de l'épicier qui réclament 900 livres, elle s'exclame: «J'ai payé chaque mois les dépenses de la cuisine, c'est un vol manifeste si on demande deux fois.» Face à l'apothicaire qui exige 2000 livres, elle griffonne: «Toute la famille a donc pris médecine tous les jours.»
Les dettes s’accumulent et en 1784, malgré les 100.000 livres héritées de la comtesse de Valentinois, le duc de Fitz-James se voit contraint de vendre deux maisons et un hôtel particulier. Le produit des ventes est affecté intégralement au paiement des artisans et au remboursement des créanciers. En 1787, les Fitz-James ont à rembourser 600.000 livres de dettes à plus de 200 artisans et marchands. Le Maréchal vient de mourir et leur laisse 350.000 livres, somme qui ne couvre pas tous les frais. Le duc vend l’hôtel de Saint-Florentin à la duchesse de l'Infantado. Le couple part habiter au château du Louvre.
La Révolution gronde, devient réalité et leur fait craindre le pire. Le 6 mars 1790, alors que le couple est séparé de biens, le duc cède toute sa fortune à sa femme: mobilier, duché de Fitz-James, domaine de Maillebois, rentes.
Dans ses lettres de décembre 1790, la reine qui a de l' affection pour la duchesse l'encourage à faire son voyage à Rome pour présenter ses enfants au cardinal d'York, parent éloigné de son mari. Sous le mot voyage se cache un départ en exil qui va durer dix ans et qui ne sera pas étranger à la mort sous la guillotine de son père, M. de Thiard.
Le couple règle en vitesse ses affaires chez le notaire et quitte la France pour l'Italie. L'ambassadeur français en place dans le duché de Parme, Louis-Agathon de Flavigny, tient le cardinal de Bernis au courant de l'arrivée des français émigrés. Il note que les Fitz-James se sont fixés à Parme en Février 1791.
La reine, au retour de Varennes, lui envoie le 30 juillet 1791 sa dernière lettre.
Image : Forum de Marie-Antoinette
Le duc, fidèle au roi, part rejoindre l’armée des Princes, de l’autre côté du Rhin. Un an avant, le 17 juillet 1788, est né d'une liaison avec Anne Bibiane Beauvaland, un deuxième fils illégitime, Charles-Jacques-Aimé, qui fera honneur à son nom en embrassant une brillante carrière militaire sous Napoléon.
(...)
En 1801, le cardinal de Consalvi, cardinal secrétaire d'État de Pie VII, intercède auprès du citoyen Fouché, ministre de la police générale, pour que le duc et la duchesse de Fitz-James obtiennent la permission de revenir en France et d'être rayés de la liste des émigrés. Elle seule est autorisée à rentrer. Ainsi peut-elle retrouver la jouissance des biens qui n'ont pas été vendus et qui se trouvent en majorité en Eure-et-Loir. Il faut renoncer par contre au duché de Fitz-James adjugé pendant la Révolution pour la valeur de 831.000 francs.
Elle écrit au préfet d'Eure-et-Loir une lettre implorante où elle rappelle que son mari lui a laissé l'usufruit des terres de Maillebois, le 6 mars 1790. Cette élimination de la liste des émigrés, dit-elle dans la lettre, « ne lui rendra que quelques débris à peine suffisants pour empêcher ses enfants de mourir de faim ». Elle se dit « absolument ruinée par une longue et cruelle absence » confirmant les dires de son fils Edouard qui assure fièrement avoir « perdu toute sa fortune à faire son devoir ».
Lettre de Mme Fitz-James adressée au préfet d’Eure-et-Loir en 1801
Archives Maillebois
Image : Catherine Turpin / Commons Wikipedia
Le duc de Fitz-James n’a plus que quelques années à vivre, il s’éteint, semble-t-il, à Paris, le 11 août 1805. Sa femme lui survit jusqu'au 10 juin 1812.
* Source des textes compilés :
Wikipedia - Jacques-Charles de Fitz-James
Wikipedia - Château de Maillebois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Sylvie-Claudine de Thiard de Bissy (1752-1812), duchesse de Fitz-James
Merci, cher ami, pour ce petit complément si magnifiquement illustré .
Fersen écrit aussi, cette fois dans son dagbok, le 20 octobre 1793 :
Quoique j'y fusse préparé et que depuis la translation à la Conciergerie je m'y attendisse, cette certitude m'accabla. Je n'eus pas la force de rien sentir. Je sortir pour parler de ce malheur avec mes amis et Mme de Fitz-James et le baron ( Breteuil , ) que j'y ai trouvé. Je pleurai avec eux, surtout avec Mme de Fitz-James...
Ce Talleyrand, jeune, a-t-il la prunelle langoureuse ! ...
Dans les salons à la mode qui brillaient en 1779 d'un dernier et suprême éclat, un jeune abbé très sécularisé d'esprit et de mœurs, tenant du Gondi et du Laclos, et déjà surnommé Chérubin quand il était au séminaire, venait souvent, attiré au brelan et au pharaon par le goût du gain plus encore que par celui du plaisir. Froid, moqueur et sceptique, il jetait dans la conversation ces mots étincelants qui s'harmonisaient à merveille avec le ton dune société agonisante, dont il sentait mieux que pas un le charme délicat et fragile. C'était le type accompli du roué possédant les qualités, plus séduisantes que sympathiques, qui permettent de cheminer dans le monde. Et lorsque, dédaigneux d'un petit collet endossé sans vocation, il arrivait élégamment vêtu de son habit bleu barbeau, de sa culotte chamois, de sa haute cravate de batiste, souriant d'un énigmatique sourire, traînant légèrement la jambe par suite d'une infirmité qui le rendait plus intéressant encore, il ne passait point inaperçu et, charmées ou jalouses, les femmes murmuraient : Voici M. l'abbé de Périgord qui entre.
( Baron de Maricourt, Madame de Souza et sa famille )
Nous ne sommes pas toutes aussi cool ...
Ajoutons dans le partage Mme de Flahaut que Charles Maurice avait aussi pour maîtresse dès 1782 et qui disait de lui, en latin, qu’il agissait « suaviter in modo », mais non « fortiter en re » ... en clair : il n’était pas un amant exceptionnel .
Je remarque les mêmes beaux stores rayés façon bord de mer que nous aimons tant au Palais Royal à Paris !
Ce n'est pas la peine d'être duchesse pour compter ainsi ses sous !
L'avarice est un vilain défaut.
Ah, les deux dames sont belles soeurs !La nuit, la neige a écrit:
Ne pas confondre les deux femmes !
Fersen écrit aussi, cette fois dans son dagbok, le 20 octobre 1793 :
Quoique j'y fusse préparé et que depuis la translation à la Conciergerie je m'y attendisse, cette certitude m'accabla. Je n'eus pas la force de rien sentir. Je sortir pour parler de ce malheur avec mes amis et Mme de Fitz-James et le baron ( Breteuil , ) que j'y ai trouvé. Je pleurai avec eux, surtout avec Mme de Fitz-James...
La nuit, la neige a écrit:Elle va se consoler de ses infidélités conjugales dans les bras d’un jeune homme rencontré dans la cathédrale de Reims lors du sacre de Louis XVI. Qui est le jeune amant ? Forcé à être ecclésiastique, il sort du séminaire Saint-Sulpice. C’est le futur Talleyrand.
Ce Talleyrand, jeune, a-t-il la prunelle langoureuse ! ...
Dans les salons à la mode qui brillaient en 1779 d'un dernier et suprême éclat, un jeune abbé très sécularisé d'esprit et de mœurs, tenant du Gondi et du Laclos, et déjà surnommé Chérubin quand il était au séminaire, venait souvent, attiré au brelan et au pharaon par le goût du gain plus encore que par celui du plaisir. Froid, moqueur et sceptique, il jetait dans la conversation ces mots étincelants qui s'harmonisaient à merveille avec le ton dune société agonisante, dont il sentait mieux que pas un le charme délicat et fragile. C'était le type accompli du roué possédant les qualités, plus séduisantes que sympathiques, qui permettent de cheminer dans le monde. Et lorsque, dédaigneux d'un petit collet endossé sans vocation, il arrivait élégamment vêtu de son habit bleu barbeau, de sa culotte chamois, de sa haute cravate de batiste, souriant d'un énigmatique sourire, traînant légèrement la jambe par suite d'une infirmité qui le rendait plus intéressant encore, il ne passait point inaperçu et, charmées ou jalouses, les femmes murmuraient : Voici M. l'abbé de Périgord qui entre.
( Baron de Maricourt, Madame de Souza et sa famille )
Hein, crois-tu, en voilà de bonnes copines !La nuit, la neige a écrit:Dans ses Mémoires, il écrira : « C’est du sacre de Louis XVI que datent mes liaisons avec plusieurs femmes que leurs avantages dans des genres différents rendaient remarquables et dont l’amitié n’a pas cessé un moment de jeter du charme sur ma vie. » Mme de Fitz-James le partage avec ses amies, la duchesse de Luynes et la vicomtesse de Laval.
Nous ne sommes pas toutes aussi cool ...
Ajoutons dans le partage Mme de Flahaut que Charles Maurice avait aussi pour maîtresse dès 1782 et qui disait de lui, en latin, qu’il agissait « suaviter in modo », mais non « fortiter en re » ... en clair : il n’était pas un amant exceptionnel .
La nuit, la neige a écrit:A Paris, après avoir loué un hôtel particulier rue de Grenelle où leur fils Edouard naît, les Fitz-James achètent en 1777 l' hôtel de Saint-Florentin qui leur coûte 500.000 livres et pour lequel ils empruntent la totalité de la somme.
Saint Florentin (dit aussi successivement hôtel de La Vrillière, hôtel de l'Infantado ou hôtel de Talleyrand-Périgord)
2, rue Saint-Florentin, 1er arrondissement, Paris, à l'angle de la rue de Rivoli / Place de la Concorde
Image : Atelier Meinecke
Je remarque les mêmes beaux stores rayés façon bord de mer que nous aimons tant au Palais Royal à Paris !
La nuit, la neige a écrit: Au train de vie sont associés les réceptions et les frais de bouche qu’ils rechignent à payer. Aux marchands qui réussissent à lui faire parvenir leurs mémoires de comptes, la duchesse inscrit rageusement dans la marge «payé, j’en suis sûre» ou bien «faux» ou encore «inconnu et impossible».
Face aux demandes du boucher, de la crémière et de l'épicier qui réclament 900 livres, elle s'exclame: «J'ai payé chaque mois les dépenses de la cuisine, c'est un vol manifeste si on demande deux fois.» Face à l'apothicaire qui exige 2000 livres, elle griffonne: «Toute la famille a donc pris médecine tous les jours.»
Ce n'est pas la peine d'être duchesse pour compter ainsi ses sous !
L'avarice est un vilain défaut.
... plus les dettes !La nuit, la neige a écrit:La Révolution gronde, devient réalité et leur fait craindre le pire. Le 6 mars 1790, alors que le couple est séparé de biens, le duc cède toute sa fortune à sa femme: mobilier, duché de Fitz-James, domaine de Maillebois, rentes.
... et le propre frère de Bonnie prince Charlie.La nuit, la neige a écrit:Dans ses lettres de décembre 1790, la reine qui a de l' affection pour la duchesse l'encourage à faire son voyage à Rome pour présenter ses enfants au cardinal d'York, parent éloigné de son mari.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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