Marie-Antoinette en habit de chasse par et d'après Adolf Ulrik Wertmüller (1788)

Huile sur toile, 1788.
Dimensions: H 65 cm x 53 cm.
Localisation: Appartement de Marie Antoinette au deuxième étage à Versailles.

Merci JAG, pour cette superbe photo.   

Wertmüller exécuta plusieurs portraits en buste de Marie-Antoinette, tous, par le caractère des traits et le type de la coiffure se rattachent au grand portrait original d'après lequel travailla l'artiste pour les réductions (portrait de Marie-Antoinette avec le Dauphin et Mme Royale, offert à Gustave III et aujourd'hui conservé au Musée National de Stockholm). Wertmüller a exécuté ces portraits en buste pour lui-même, sans qu'aucune commande ne lui ait été préalablement passée.

Certains de ces portraits en buste sont signés et datés, d'autres pas. Ils montrent la reine en jaquette verte rayée, avec une pèlerine que borde un petit effilé, une cravate de lingerie blanche, les cheveux poudrés avancent en un mouvement de croissant sur le front, dégageant fortement les tempes, deux grosses boucles reviennent sur l'épaule droite.

Certains portraits ont une autre coiffure, piquée d'un bouquet et ornée d'un long voile, quatre semblables sont signés et datés de 1788 : c'est l'un de ces quatre portraits que JAG a posté ci-dessus. Deux de ces portraits étaient chez deux femmes de chambre de la reine, deux soeurs Mme Auguié et Mme Campan. Il s'agissait là peut-être d'une tentative, par Wertmüller de retrouver grâce aux yeux de Marie-Antoinette par l'intermédiaire de son entourage le plus direct (le grand portrait de Marie-Antoinette et ses enfants avait fait un bide).

Le premier de ces deux portraits a été travesti à la Révolution pour que la reine ne soit pas reconnaissable. Elle fut habillée d'un peignoir blanc, sorte de camisole assez raide, sa coiffure fut effacée. L'apaisement venant avec les années, le danger ayant disparu, le tableau fut confié à Isabey dont Mlle Auguié était l'élève. Le peintre enleva le peignoir blanc, mais la mort le surprit avant qu'il eut achevé de restaurer la coiffure ancienne qui se devine en jour frisant. Le portrait qui appartenait à Mme Campan conserve sa camisole blanche. Il en existe encore deux autres avec la camisole blanche. Il semble qu'il y ait eu à la Révolution un spécialiste du camouflage ! (M. Jallut, "Marie-Antoinette et ses peintres").

Ces portraits à camisole ne sont donc pas naturels. Ce sont des formes dissimulées de la Reine.
Merci Cosmo pour cette vision de Marguerite Jallut, car cela confirme la mienne! Jamais je n'avais compris cette tenue grossière qui n'a rien de la grâce d'une gaulle... et dans laquelle on pouvait davantage voir une chemise de protection de la vêture lors du repoudrage de la Reine.  : 
Je suis soulagé de constater que j'avais raison de considérer la grossièreté de cette tenue ainsi...  :n,,;::::!!!: 

Bien à vous.

Le camouflage des portraits royaux n'était pas rare sous la Révolution, semble-t-il. Un antiquaire m'a indiqué en avoir vu passer un il y a quelques années.
Cela étant, Olivier Blanc conteste que les portraits "à la camisole blanche" soient des portraits camouflés.

Un second portrait :

Je connais l'avis d'Olivier Blanc...mais si j'étais prêt à suivre sa vision les yeux fermés il y a quelque temps, il nous a prouvé pouvoir avoir tort dans les échanges qu'on a eus avec lui dans le Boudoir à propos de la Comtesse de Lamotte... Alors, je suis heureux de lire cette vision de Jallut !   

Bien à vous.

En recherchant sur le musée du Prado quelques nouvelles acquisitions pour mon musée privé, voici un Wertmüller trouvé la.

La pose, la robe, le visage... même la coiffure... cela ne vous rappelle-t-il pas quelque portrait posté ici de notre Muse??



Il s'agit de Doña Inés María Aguirre y Yoldi, en 1790.

J'adore ce portrait ! Merci pour le partage Jag  :\\\\\\\\: 
Est-ce donc ainsi que les femmes s'habillaient pour chasser?  : 

C'est vrai que même son visage me rappelle beaucoup le visage de la reine... faites l'expérience: cachez-lui les yeux et vous verrez le portrait de la reine.

Voici les miniatures de ce tableau, postées par LNLN et Cosmo, j'espère n'en oublier aucune...


1)  Adolf-Ulrich WERTMÜLLER (Stockholm, 1751 - États-Unis, 1811)
Portrait de Marie Antoinette en costume d'amazone.
Panneau ovale. Signé, localisé et daté en bas à gauche : A. Wertmüller. f. / à Paris 1788
16 x 13 cm



Images : Rouillac

Présentation de l'expert :

Comme s'en était la tradition autrefois, la Reine Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI, aimait à offrir son portrait à ses amis et à son entourage proche. Pour cela, elle fit régulièrement appel au peintre suèdois Adolph Ulrich Wertmuller. Il existe ainsi plusieurs versions de notre tableau, qui furent toutes commandées par la Reine, à destination de ses proches.

Une version se trouve aujourd'hui au château de Versailles (toile, 65,5 x 53,5 cm ; inv. MV8211), tandis que d'autres sont conservées dans des collections privées et apparaissent régulièrement au gré des ventes. Nous citerons par exemple celle passée en vente à Stockholm le 12 décembre 1996 (Norden Auktionen AB ; panneau ovale 16 x 13 cm, lot 19), ou encore celle vendue à New-York le 11 janvier 1995 chez Christie's (panneau ovale, 16,2 x 13,3 cm).
Selon Xavier Salmon (Louis XVI et Marie Antoinette à Compiègne, cat. exposition 2006) cette image trouve sa source dans le portrait présenté au salon de 1785. L'image fut l'objet de plusieurs réductions, dont une conservée au Kunsthistorisches Muséeum de Vienne; une autre, datée 1793, passée en vente à New York en 1995 (...).
Certaines étaient destinées à l'entourage de la souveraine, à l'exemple de ses femmes de chambres Madame Auguié et sa soeur Madame Campan.

Source : Rouillac




2) Adolf-Ulrich WERTMÜLLER
Portrait de Marie Antoinette en costume d'amazone.
vendu le 11 janvier 1995 chez Christie's pour la somme de 29.900$
Sale Information
Sale 8092
Imp Old Master Paintings from the Collection of Alice Tully 
11 January 1995 
New York, Park Avenue
Lot Description

signed with initials and dated 'A.W./1793.' and 'A:W./1787.' respectively
oil on panel--oval
6 3/8 x 5¼in. (16.2 x 13.3cm.) A Pair (2)
Provenance
(Possibly) The Artist's Studio Sale, J. Dorsey, Philadelphia, May 18, 1812, lot 19 (see note below)Early 19th Century inscriptions on the backs of the frames read 'Tableau venant de Puyche[r?]i ... à Mlle de Plat ... Pauline de ...zel (Ctesse de Bearu)'



https://marie-antoinette.forumactif.org/t221p225-ventes-aux-encheres


3) Adolf-Ulrich WERTMÜLLER
Portrait de Marie Antoinette en costume d'amazone.
portrait vendu le 28 mai 2013 chez Bukowskis (Suède), pour la somme de 147.000 couronnes suédoises

Pour le tableau que j'ai posté cet après-midi et plus haut, une idée m'est venue en tête: étant donné la grande ressemblance avec le tableau de la reine par Wertmüller, peut-être s'agit-il de l'un des tableaux  travestis à la Révolution pour que la reine ne soit pas reconnaissable, comme nous a dit Cosmo, selon M. Jallut?? Le musée du Prado ne donne pas plus d'explications...   

J A Gabriel a écrit:Pour le tableau que j'ai posté cet après-midi et plus haut, une idée m'est venue en tête: étant donné la grande ressemblance avec le tableau de la reine par Wertmüller, peut-être s'agit-il de l'un des tableaux  travestis à la Révolution pour que la reine ne soit pas reconnaissable, comme nous a dit Cosmo, selon M. Jallut?? Le musée du Prado ne donne pas plus d'explications...   

Tu crois? Si c'était le cas, ça ne serait plus du camouflage, mais carrément du massacre du tableau d'origine.

Selon Marguerite Jallut, le camouflage a simplement consisté à modifier la coiffure et à revêtir la reine d'une camisole blanche. Les portraits camouflés sont ceux que Wertmüller avait offert à Mme Campan et à sa soeur, Mme Auguié.

Cela dit en passant, ce cadeau de Wertmüller aux soeurs Auguié démontre, selon moi, que Mme Campan était considérée comme quelqu'un d'important (on sait que certains historiens soupçonnent Mme Campan d'avoir exagéré son importance auprès de Marie-Antoinette...).

Wertmüller a réalisé un autre portrait pour Mme Campan. Il s'agit d'un portrait de Henri-Bertholet Campan, fils de Mme Campan, à l'âge de 2 ans, acquis par le musée national de Stockholm le 10 juillet 2013 :



Article de la Tribune de l'art sur cette acquisition : http://www.latribunedelart.com/un-portrait-de-wertmuller-pour-le-nationalmuseum-de-stockholm

Un portrait de Wertmüller pour le Nationalmuseum de Stockholm

10/7/13 - Acquisition - Stockholm, Nationalmuseum - Un enfant et son chien peints par le Suédois Adolf Ulrik Wertmüller ont rejoint les collections du Nationalmuseum. Mis en vente à Stockholm par Bukowskis le 29 mai dernier, le tableau a été adjugé 95 150 euros. Wertmüller se forma auprès de son cousin Alexandre Roslin à Paris, puis étudia à l’Académie de Rome avant de retourner dans la capitale française en 1781. L’artiste a représenté le jeune Henri Bertholet-Campan, âgé de deux ans ; sa mère, Henriette Genet Campan, fut Première Femme de chambre de Marie-Antoinette, la reine dont Wertmüller avait peint un portrait (conservé au Nationalmuseum) qui fut loin de faire l’unanimité.
En effet, au cours d’un séjour à Paris en 1784, Gustave III convainquit Marie-Antoinette de laisser le peintre réaliser son portrait, en guise de cadeau pour le roi de Suède. C’était l’opportunité pour Wertmüller de commencer une carrière prestigieuse, mais lorsque l’œuvre fut exposée au Salon de 1785, montrant Marie-Antoinette et ses enfants dans le parc de Trianon, elle créa la surprise : "Est-il possible qu’un aussi habile homme que M. Wertmüller, destiné à remplacer le premier peintre du roi de Suède, se connaisse si peu en grâces et en majesté ? On assure que la reine, lorsqu’elle est entrée au Salon, s’est méconnue elle-même et s’est écriée." ("Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des lettres", 1762-1787). Wertmüller fut invité à corriger son tableau, qui fut ensuite envoyé en Suède. Il eut cependant du mal à se faire payer et Madame Campan lui apporta probablement son aide, elle qui était non seulement confidente mais aussi trésorière de la reine. La Première Femme de chambre est par ailleurs célèbre pour ses Mémoires sur la vie de la cour.
Sans doute pour lui témoigner sa gratitude, Wertmüller peignit-il le portrait de son fils qui fut exposé au Salon de 1787 sous le titre d’Enfant jouant avec un chien. Le tableau est assez similaire à une autre peinture de l’artiste, pourtant mythologique, représentant le jeune Bacchus (également conservé au Nationalmuseum). On retrouve un enfant seul dans une forêt et le motif du raisin dans un panier. Le peintre avait déjà représenté le petit Henri lorsqu’il était nouveau-né ainsi que la sœur d’Henriette Campan, Adélaïde Auguié, également femme de chambre, la plaçant dans la Laiterie du Petit Trianon. Quelques années plus tard, il réalisa un autre portrait de Marie-Antoinette, lui donnant davantage l’allure d’une femme élégante que d’une reine. De la reine de France au président des États-Unis il n’y a qu’un pas, que Wertmüller franchit en peignit aussi le portrait de George Washington.

Je ne crois pas que lui changer la chemise et les cheveux soit suffisant pour ne pas la reconnaître.  

Moi non plus, je trouve ça bizarre !

Oui, curieux !   

J A Gabriel a écrit:

Huile sur toile, 1788.
Dimensions: H 65 cm x 53 cm.
Localisation: Appartement de Marie Antoinette au deuxième étage à Versailles.

Vu sur CDV, le portrait va être exposé, parmi d'autres oeuvres, à Macao, pour l'exposition du French May organisée par l'ambassade de France :

http://www.consulfrance-hongkong.org/Ouverture-de-l-expo-du-French-May
http://www.frenchmay.com/en/programmes/masterpieces-of-painting-from-french-national-museums

" French May" ... ? What does that mean ? ... influence francaise ? ...

Du 27 juin au 7 septembre 2014... alors avec un peu de la chance sera de retour à l'octobre...  :

Aux portraits déjà présentés dans ce sujet, j’ajoute cette nouvelle version :



Où l’on semble distinguer des plumes au sommet de sa coiffe...



Et cette autre, moins aboutie :


Photo : http://www.geocities.ws/imo146/maria_antonietta/det3_en.html



Enfin celle, signée, conservée par le Kunsthistorisches Museum de Vienne :