Portrait de Marie-Antoinette avec ses enfants à Trianon, par Wertmüller

Portrait de la reine et ses enfants (Mme Royale et Louis-Joseph) à Trianon, par Adolphe-Ulrich Wertmüller (1785). Nationalmuseum de Stockholm.









Wertmüller était le neveu de Roslin et le protégé du roi de Suède, Gustave III. Lors de son séjour en France, le roi de Suède demanda à la reine de poser pour Wertmüller. Elle accepta, par une attention délicate pour le souverain ami, qui de son côté lui promit en échange le portrait de son fils. Elle choisit pour cadre ses jardins de Trianon et fit prêter un atelier au peintre, qui se mit à l'ouvrage (M. Jallut, "Marie-Antoinette et ses peintres").

Exposé au Salon de 1785, le tableau fit l'objet de nombreuses critiques. On prétend même qu'en voyant le tableau, la reine se serait exclamée : "Quoi, c'est moi là !".
Le tableau ne partit pas aussitôt à Stockholm. Le peintre voulut reprendre son travail. Le portrait fut ainsi repeint en entier, sans que la reine posât encore. D'après une conversation rapportée par Mme Campan, Marie-Antoinette se serait étonnée que le peintre ne soit pas venu lui demander une nouvelle séance de pose.

Gustave III trouva le tableau bien peint, mais il trouva aussi qu'il ne ressemblait pas à la reine en beau, en revanche Mme Royale lui parut charmante, le Dauphin fort grand et ressemblant à son père.

Le paiement fut difficile. L'artiste avait demandé 14.000 livres, il fut payé par Louis XVI. Le tableau qui est maintenant au musée national de Stockholm, fut copié au XIXème siècle par Bataille pour l'impératrice Eugénie et Napoléon III offrit cette copie au musée de Versailles.

J'adore ce portrait.
J'ai créé une vidéo dédiée à Marie-Antoinette où ce portrait est également à l'honneur, ainsi que le livre de notre chère Evelyn boudoi30 
https://www.youtube.com/watch?v=YLEiw2ue8ks

Bravo Jelger Magnifique   

Dans le petit livre, en suédois, sur le peintre, il est précisé que seule la tête a été retouchée, suite aux réflexions de la Reine

pour moi, c'est le plus joli portrait de la Reine , et certainement le plus exact , cela serait la raison du mécontentement de Sa Majesté.

MARIE ANTOINETTE  

Il y a une chose à remarquer: presque tous les portraits de la reine sont de son profil 3/4 droite... peut être le profil gauche (comme ce cas) est le plus défavorisé...

MARIE ANTOINETTE a écrit:pour moi, c'est le plus joli portrait de la Reine , et certainement le plus exact , cela serait la raison du mécontentement de Sa Majesté.

Je ne suis pas certain de partager votre avis...car aucun buste, par exemple , ne reproduit les traits fixés par ce portrait... Le nez est un peu trop large, la Reine y paraît un peu bouffie...
Il semble que Wertmüller ait favoriser la facture de la toilette par rapport à celle du portrait de la Reine ...car les enfants, eux, sont absolument charmants !

Bien à vous.

Sait-on si c'est le Régent qui orne sa coiffe ? Bernard Morel, dans son magistral ouvrage sur les Joyaux de la Couronne de France, affirme en effet qu'elle ne l'a jamais porté car c'était l'apanage du souverain. Quid ?

Gouverneur Morris a écrit:Sait-on si c'est le Régent qui orne sa coiffe ? Bernard Morel, dans son magistral ouvrage sur les Joyaux de la Couronne de France, affirme en effet qu'elle ne l'a jamais porté car c'était l'apanage du souverain. Quid ?

Ah ? C’est intéressant.
En tous cas, celui-ci semble aussi gros.  : 

Je ne sais plus quel(le) mémorialiste parle des bijoux que porte la reine à l’occasion de la procession des Etats-Généraux.
Le Sancy me semble-t-il, et Louis XVI, Le régent.

C'est en souvenir de la fête à Trianon du 21 juin 1784, que Gustave III commanda ce tableau au peintre suédois Wertmuller, nous dit Françoise Kermina .

Le tableau exposé au salon de 1785 n'eut pas de succès et ne plut pas à la reine, bien qu'on l'ait trouvé un des plus ressemblants  Elle le fit recommencer et envoya la deuxième version au roi de Suède qui à son tour l'estima peu flatteur.  Il le fit tout de même accrocher à Gripsholm, dans une galerie réservée aux effigies royales où il voisina avec celle, très flatteuse, donc peu ressemblante, de la reine Elisabeth d'Angleterre.




Le château de Gripsholm (en suédois, Gripsholms slott), à Mariefred au bord du lac Mälaren, est l’un des principaux monuments historiques de Suède. Le château de Gripsholm héberge la collection nationale de portraits de l’État suédois (en suédois : Statens porträttsamling) qui compte plus de 4 000 œuvres permettant au visiteur de suivre le développement de l’art du portrait depuis le XVIe siècle jusqu’aux années 1860.

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Sur le site internet de ce musée, vous retrouverez quelques autres oeuvres du peintre : ICI


Notamment son auto-portrait :




Celui du dauphin, à mettre en perspective avec le portrait en pied de ce sujet :




Ou encore la famille de Mme Campan, de qui il était proche.
Dont sa soeur, Mme Auguié : une fidèle au service de la reine, et qui préférera se suicider plutôt que d’être arrêtée et périr sur l’échafaud.



Ou encore, apparemment, le jeune fils de Mme Campan :




Ce portrait (bien austère... boudoi32 ) de Washington :




Et notamment, cet étonnant portrait du comte Gustav Mauritz Armfeld...

Toujours sur le même site du musée, et au sujet de Madame Royale représentée sur ce portrait, le commentaire de l’oeuvre souligne la présence de taches de sang sur la robe de la princesse, supposant qu’elle se serait blessée en coupant la tige de la rose tombée à ses pieds.
Si Wertmüller a bien eu cette idée, elle serait étonnante en effet...  

Taches de sang  ( sur le plumetis du tissu ) ou imagination, je ne sais pas ?
En tous cas, je trouve bien beau son autoportrait .

Le tableau a été peint près du Temple de l'Amour au Trianon et constitue un souvenir de la fête de la Saint-Jean 1784.  Le portrait n'est pas particulièrement flatteur pour la reine, mais Gustave III prétend que son jeune fils s'est fort épris de la fille, Madame Royale (  ) , et aurait dit : " Elle sera ma femme ! ".  Gustave III met ce tableau dans son propre Trianon récemment construit, le château de Haga.  Il est aujourd'hui au Musée national de Stockholm .

( Herman Lindqvist, Axel von Fersen )

Cette anecdote me rappelle cette autre, charmante, des projets de mariage  (    ) du petit Mozart avec Marie-Antoinette !

Voici le château de Haga, Trianon de Gustave III qui portait, en effet, le titre de comte de Haga lors de son séjour en France..

"Quoi c'est moi la !" se serait écrié Marie-Antoinette en voyant le tableau. Gustave III apprécia la toile mais nota que ce n'était pas la reine "en beau".

Merci Eléonore !

Mais le château que tu nous montres, s’il est bien celui de Haga, n’est pas le bon. C’est celui bâti après la mort du roi et où habites aujourd’hui la princesse héritière.

Le pavillon de Haga si cher à Gustave III (qui rêvait de l’agrandir aux dimensions d’un vrai château) est celui-ci :

Oups ! merci, mon cher Momo .

Ils se ressemblent beaucoup, le fronton en moins ...

Nous avions présenté la copie de ce portrait, commandée en 1867 par l'impératrice Eugénie au peintre Antonin-Amédée "Eugène" Battaille, pour être présentée dans la salle à manger du Petit Trianon.



L'original de Wertmüller (détail) :


La version d'Eugène Bataille (détail) :


Voir notre sujet : Portrait de Marie-Antoinette et ses enfants par Eugène Bataille, d'après Wertmüller


Mais nous n'avions pas encore présenté ici une petite version au pastel, pour le coup attribuée à Wertmüller lors de sa vente aux enchères (Sotheby's en 1964).


Photo : Pastellits.com