Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Reinette a écrit:
Je ne connais pas assez la carrière de Montmorin, qui furent par exemple ses protecteurs. Je sais seulement qu'il fut ambassadeur d'Espagne avant sa nomination comme ministre des affaires étrangères. Certainement l'ambassade la plus prestigieuse après Rome, donc il est à une place éminente, c'est certain, mais pourquoi, comment ? Sous Choiseul, sous Aiguillon ? Fut-il proche de Vergennes, quitte à rejeter ensuite sa politique ?
Qu'à cela ne tienne ... voyons voir ce que nous dit Wiki ?
Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem, né à Paris le 13 octobre 1745, et mort à Paris, dans la prison de l'Abbaye, le 2 septembre 1792 lors des massacres de Septembre, est un homme politique français du XVIIIe siècle.
Armes des Montmorin de Saint-Hérem.
Vue aérienne du château éponyme :
Après avoir été ambassadeur de France auprès de Clément Wenceslas de Saxe, Électeur de Trèves, l'oncle maternel de Louis XVI (1774), il est envoyé en poste (1778-1784) à Madrid comme ambassadeur où il est notamment chargé de négocier l'entrée en guerre du royaume d'Espagne aux côtés de la France et des insurgents nord-américains contre le royaume d'Angleterre.
Sa mission, menée avec ténacité, vient à bout des réticences du vieux roi Charles III d'Espagne et du gouvernement espagnol qui craignaient à juste titre que les aspirations des colons anglais à l'indépendance se propagent à leurs colonies sud-américaines.
Le 12 avril 1779, le traité d'alliance est signé à Aranjuez.
L'intérêt du comte de Montmorin pour la question américaine perdure bien après son ambassade à Madrid si l'on en croit les mémoires de l'agent américain Gouverneur Morris, ambassadeur des États-Unis à Paris sous la Révolution, qui relate ses nombreux contacts avec Montmorin dans le but de développer les échanges commerciaux entre les deux nations.
En 1784, à la demande du Contrôleur général des finances Calonne, il remplace le marquis d'Auberterre au poste de commandant en chef en Bretagne.
Lettre autographe de Montmorin :
Il devient ensuite ministre des Affaires étrangères de Louis XVI, le 12 février 1787, puis Secrétaire d'État à la Marine, par intérim du 25 août au 24 décembre 1787 (en attendant que César Henri de La Luzerne, alors gouverneur général des Isles sous le vent, rentre à Paris).
Renvoyé le 12 juillet 1789 en même temps que Necker, il est rappelé après la journée du 14 juillet 1789.
On peut le qualifier de « monarchiste », c'est-à-dire de contre-révolutionnaire modéré, convaincu qu'il est de la nécessité d'accepter un nombre de réformes pour sauver la monarchie.
Pendant son ministère, il met sur pied avec Mirabeau le « fameux atelier de police » dont Danton est l'un des agents.
C'est Montmorin qui signe les faux documents, papiers, passeports, destinés à la famille royale pour la fuite des Tuileries qui aboutira à Varennes ... ( en tout tout petit, sous Par le Roy )
Sorti du ministère le 20 novembre 1791, il forme avec Malouet, Molleville et quelques autres une sorte de conseil privé que le journaliste Carra dénonça dans son journal sous le nom de Comité autrichien.
Après le 10 août 1792 et l'incarcération de la famille royale, il essaya de se cacher, mais fut découvert, envoyé en prison.
Jugé par le tribunal du 17 août et à nouveau emprisonné, il est massacré par la foule le 2 septembre 1792.
Les souvenirs prophétiques d'une sibylle: sur les causes ...
https://books.google.fr/books?id=0dsOAAAAIAAJ
Marie-Anne Adélaïde Lenormand - 1814 - France
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Son épouse, Françoise de Tane (1741-1794) , et son fils Calixte (1772-1794) , âgé de 22 ans et sous-lieutenant au 5e Chasseurs, d'abord recueillis par Antoine Mégret, comte de Sérilly , et son épouse Anne-Louise de Domangeville sont guillotinés le 10 mai 1794 avec leur protecteur dans la même charrette que Madame Élisabeth , sœur du roi.
Le jeune Antoine-Hugues-Calixte de Montmorin et Jean-Baptiste Lhote (domestique) criaient : "Vive le roi!" à chaque exécution. Ceci excita la fureur de la foule et à chaque chute du couteau, elle commença à applaudir et à crier : "Vive la nation!".
C'est seulement lorsque fut venu le tour de sa mère que Hugues Calixte resta silencieux.
Madame Elisabeth fut la dernière exécutée de cette charette.
La fille de Montmorin, Victoire, comtesse de La Luzerne, qui avait quitté son mari et ses deux enfants par amour pour Charles-Michel de Trudaine, dont elle avait eu une fille en 1793, ne fut pas condamnée à mort car elle avait sombré dans la folie. Soutenue dans sa prison par la comtesse de Sérilly, qui, elle aussi, avait de peu échappé à la guillotine, elle se laissa mourir, tandis que son amant, le marquis Charles Michel de Trudaine , fut guillotiné quelques semaines plus tard le même jour que son frère et que leur ami, le poète André Chénier .
Grands dieux, quelle histoire !!!
L'on se croirait dans le C.D.B. ...
............................ ***
Ne survécut à la période révolutionnaire que la seconde fille du ministre, Pauline de Beaumont, qui sera le grand amour de François-René de Chateaubriand avant de mourir prématurément en 1803.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Un détail anecdotique: Montmorin Saint Hérem avait une parenté éloignée avec le duc de Polignac puisqu'en 1575 Françoise de Montmorin Saint Hérem, fille de Gaspard de Montmorin, comte de Sainte Hérem, gouverneur du bas Pays d'Auvergne et de Louise d'Urfé, avait épousé Louis Armand XVII, vicomte de Polignac, d'où postérité en la personne de Gaspard Armand XVIII, vicomte de Polignac et chevalier des ordres du roi, arrière-arrière grand-père du duc de Polignac.
Amicalement. Roi-cavalerie
Amicalement. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Mme de Sabran a écrit:L'on se croirait dans le C.D.B. ...
Tu l'as dit ! : Que c'est sinistre !
Merci pour cette présentation de ce personnage que je découvre grâce à toi
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Roi-cavalerie a écrit:Un détail anecdotique: Montmorin Saint Hérem avait une parenté éloignée avec le duc de Polignac puisqu'en 1575 Françoise de Montmorin Saint Hérem, fille de Gaspard de Montmorin, comte de Sainte Hérem, gouverneur du bas Pays d'Auvergne et de Louise d'Urfé, avait épousé Louis Armand XVII, vicomte de Polignac
Eh bien, cher Roi-cavalerie, on nous fait son petit Lulu ?!! :
Blague à part ( ), merci pour cette précision généalogique ! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Mme de Sabran a écrit:Roi-cavalerie a écrit:Un détail anecdotique: Montmorin Saint Hérem avait une parenté éloignée avec le duc de Polignac puisqu'en 1575 Françoise de Montmorin Saint Hérem, fille de Gaspard de Montmorin, comte de Sainte Hérem, gouverneur du bas Pays d'Auvergne et de Louise d'Urfé, avait épousé Louis Armand XVII, vicomte de Polignac
Eh bien, cher Roi-cavalerie, on nous fait son petit Lulu ?!! :
Blague à part ( ), merci pour cette précision généalogique ! :n,,;::::!!!:
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J'y ai pensé aussi ! : Sincèrement je suis bluffée qu'on puisse connaître à ce point des détails sur les unions des Polignac avec d'autres familles.
Invité- Invité
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Ce n'est pas difficile de trouver quand les alliance sont directes comme ici. Quand l'ascendance est par les femmes, c'est moins évident.
Autres parentés des Montmorin :
Mme, née Tane, est l'une des rares descendant(e)s au XVIIIe de Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt, amie de Mmes de Montespan et de Maintenon !
M. lui est apparenté aux Noailles : sa mère, née Le Gendre de Collandre, est la cousine issu de germain de la mère de la maréchale de Noailles, née Brissac !!
Autres parentés des Montmorin :
Mme, née Tane, est l'une des rares descendant(e)s au XVIIIe de Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt, amie de Mmes de Montespan et de Maintenon !
M. lui est apparenté aux Noailles : sa mère, née Le Gendre de Collandre, est la cousine issu de germain de la mère de la maréchale de Noailles, née Brissac !!
Dernière édition par Lucius le Mar 17 Fév - 16:12, édité 1 fois
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
J'aime bien la précision pas difficile ! Est-ce que pour écrireces précisions généalogiques vous avez Lucius et Roi-Cavalerie des notes devant vous ou est-ce de tête ?
Je serai suffisamment sidérée par les notes car encore faut-il se souvenir ce qu'il y a d'écrit ! En effet si on se retrouve avec un dossier Montmorin c'est qu'on a déjà cumulé des tas et des tas de dossiers sur d'autres familles ! àè-è\':
Je serai suffisamment sidérée par les notes car encore faut-il se souvenir ce qu'il y a d'écrit ! En effet si on se retrouve avec un dossier Montmorin c'est qu'on a déjà cumulé des tas et des tas de dossiers sur d'autres familles ! àè-è\':
Invité- Invité
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
J'ai en stock ou en ligne des arbres généalogiques. Et je navigue dessus en fonction de ce dont je me souviens.
Par exemple en regardant la lignée des Montmorin j'ai vu Le Gendre de Collandre je me suis tout de suite souvenu du lien avec les Brissac et les Noailles par les Pecoil.
Alors que pour les Tane, le nom me disait quelque chose, et en remontant un peu j'ai retrouvé les Sublet, et je me suis souvenu d'anciennes recherches sur Bonne d'Heudicourt !
Par exemple en regardant la lignée des Montmorin j'ai vu Le Gendre de Collandre je me suis tout de suite souvenu du lien avec les Brissac et les Noailles par les Pecoil.
Alors que pour les Tane, le nom me disait quelque chose, et en remontant un peu j'ai retrouvé les Sublet, et je me suis souvenu d'anciennes recherches sur Bonne d'Heudicourt !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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De l’avis de ceux qui étaient de son intimité, le comte de Montmorin est, de tous les ministres du malheureux Louis XVI, celui qui fut jugé avec le plus de sévérité. L’opinion générale sur son compte était telle en 1789, qu’on ne pouvait, dans le monde de la cour, avouer même ses rapports avec lui. Il y avait du courage à l’estimer. Plus détesté par les jacobins que les aristocrates les plus signalés, parce qu’il luttait de plus près contre les ennemis du roi, Montmorin attend l’heure où, mieux comprise, plus dégagée des passions, l’histoire définitive de cette terrible époque sera écrite.
Il appartient à cette vieille aristocratie française qui, à l’inverse de la petite noblesse de province, voulait de bonne foi établir en France une chambre des lords et une chambre des communes. Certes, il ne pouvait être suspecté de rester attaché quand même à l’ancien régime, celui qui écrivait en 1791 :
« Ce que l’on appelle la révolution n’est que l’anéantissement d’une foule d’abus accumulés depuis des siècles. Ces abus n’étaient pas moins funestes à la nation qu’au monarque. Ils n’existent plus. La nation souveraine n’a plus que des citoyens égaux en droits, plus de despotes que la loi, plus d’organes que les fonctionnaires publics, et le roi est le premier de ces fonctionnaires. Telle est la révolution française. Elle est faite, elle est complète, elle est sans retour. Espérer le contraire serait une erreur dangereuse, et toute entreprise fondée sur cet espoir nous plongerait dans un abîme dont il est impossible de sonder la profondeur et dans lequel toute l’Europe serait entraînée avec nous . »
Revue des Deux Mondes tome 58, 1883
A. Bardoux
LE MINISTÈRE DU COMTE DE MONTMORIN PENDANT LA RÉVOLUTION.
.
De l’avis de ceux qui étaient de son intimité, le comte de Montmorin est, de tous les ministres du malheureux Louis XVI, celui qui fut jugé avec le plus de sévérité. L’opinion générale sur son compte était telle en 1789, qu’on ne pouvait, dans le monde de la cour, avouer même ses rapports avec lui. Il y avait du courage à l’estimer. Plus détesté par les jacobins que les aristocrates les plus signalés, parce qu’il luttait de plus près contre les ennemis du roi, Montmorin attend l’heure où, mieux comprise, plus dégagée des passions, l’histoire définitive de cette terrible époque sera écrite.
Il appartient à cette vieille aristocratie française qui, à l’inverse de la petite noblesse de province, voulait de bonne foi établir en France une chambre des lords et une chambre des communes. Certes, il ne pouvait être suspecté de rester attaché quand même à l’ancien régime, celui qui écrivait en 1791 :
« Ce que l’on appelle la révolution n’est que l’anéantissement d’une foule d’abus accumulés depuis des siècles. Ces abus n’étaient pas moins funestes à la nation qu’au monarque. Ils n’existent plus. La nation souveraine n’a plus que des citoyens égaux en droits, plus de despotes que la loi, plus d’organes que les fonctionnaires publics, et le roi est le premier de ces fonctionnaires. Telle est la révolution française. Elle est faite, elle est complète, elle est sans retour. Espérer le contraire serait une erreur dangereuse, et toute entreprise fondée sur cet espoir nous plongerait dans un abîme dont il est impossible de sonder la profondeur et dans lequel toute l’Europe serait entraînée avec nous . »
Revue des Deux Mondes tome 58, 1883
A. Bardoux
LE MINISTÈRE DU COMTE DE MONTMORIN PENDANT LA RÉVOLUTION.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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C'est un raisonnement vraiment marqué au coin du bon sens, n'est-ce pas !
Tout aurait dû s'arrêter là . La Révolution était faite.
Appelé prématurément à diriger les événements dont nul n’avait prévu le courant irrésistible, il marcha devant lui dans la ligne du devoir et de la raison, et cette ligne l’amena à se séparer de cette portion de l’aristocratie qui n’a jamais pu garder dans ses rangs ceux de ses amis qui montrent quelque sagesse et quelque prudence.
L’esprit de parti a accusé Montmorin de faiblesse, comme s’il avait pu avoir alors véritablement de la force ! On l’a aussi accusé d’inexpérience, comme si quelqu’un avait pu acquérir, dans ces années où tout le passé était brusquement aboli, une expérience à la hauteur des circonstances !
( A. Bardoux )
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C'est un raisonnement vraiment marqué au coin du bon sens, n'est-ce pas !
Tout aurait dû s'arrêter là . La Révolution était faite.
Appelé prématurément à diriger les événements dont nul n’avait prévu le courant irrésistible, il marcha devant lui dans la ligne du devoir et de la raison, et cette ligne l’amena à se séparer de cette portion de l’aristocratie qui n’a jamais pu garder dans ses rangs ceux de ses amis qui montrent quelque sagesse et quelque prudence.
L’esprit de parti a accusé Montmorin de faiblesse, comme s’il avait pu avoir alors véritablement de la force ! On l’a aussi accusé d’inexpérience, comme si quelqu’un avait pu acquérir, dans ces années où tout le passé était brusquement aboli, une expérience à la hauteur des circonstances !
( A. Bardoux )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
C'est fastoche, après coup !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
Mme de Sabran a écrit:.
C'est un raisonnement vraiment marqué au coin du bon sens, n'est-ce pas !
Tout aurait dû s'arrêter là . La Révolution était faite.
Ah oui il voyait juste, ma chère Eléonore.
Merci d'avoir évoqué ce bon ministre de Montmorin :\\\\\\\\:
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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Mais je t'en prie, cher Félix, c'est un plaisir ! :n,,;::::!!!:
Ecoutons A. Bardoux poursuivre :
Nous avons du reste pour nous le témoignage de Mallet du Pan, qui jugeait Montmorin, au moment de sa démission, l’homme fort du ministère ; nous avons l’appréciation des étrangers qui l’ont approché, et l’illustre Jefferson a écrit de lui que c’était un des hommes les plus honnêtes et les plus respectables : de France .
Il devait seulement à son éducation ecclésiastique, et surtout à son tempérament maladif, une sorte de timidité ; mais elle ne peut pas plus justement lui être imputée à crime que la petitesse de sa taille et la frêle structure de son corps.
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Mais je t'en prie, cher Félix, c'est un plaisir ! :n,,;::::!!!:
Ecoutons A. Bardoux poursuivre :
Nous avons du reste pour nous le témoignage de Mallet du Pan, qui jugeait Montmorin, au moment de sa démission, l’homme fort du ministère ; nous avons l’appréciation des étrangers qui l’ont approché, et l’illustre Jefferson a écrit de lui que c’était un des hommes les plus honnêtes et les plus respectables : de France .
Il devait seulement à son éducation ecclésiastique, et surtout à son tempérament maladif, une sorte de timidité ; mais elle ne peut pas plus justement lui être imputée à crime que la petitesse de sa taille et la frêle structure de son corps.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
;
And what about Loulou et Marie-Antoinette ?
Éloigné de tout intérêt personnel, incapable, dans ces heures troublées, d’une perfidie, jamais personne ne craignit moins la mort, et l’on verra avec quelle intrépidité d’âme il prévit et supporta sa destinée. Indifférent aux injures, poursuivi avec acharnement par les méfiances et les haines quand elles s’’irritèrent à l’excès contre cette ombre de pouvoir, il se confia trop dans l’honnêteté de ses sentiments et ne put pas marcher le pas rapide de l’opinion. Il eût de bonne heure écouté le découragement qu’apportent les mécomptes, s’il n’eût été soutenu par son affection désintéressée pour la personne du roi, par l’amitié qui l’unissait à Lafayette et par ses convictions constitutionnelles.
Suspect longtemps à la reine, Montmorin ne cessa cependant de rester fidèle. Les fautes que lui fit commettre Louis XVI sont aussi nombreuses que les situations fausses dans lesquelles les indécisions du roi et sa double politique le placèrent
( désolée, les amis, je plaide non coupable : ce n'est pas moi qui le dis ... mais une fois de plus, les insuffisances de Louis XVI sont mises en exergue ) .
Montmorin ne se plaignit jamais et s’exposa toujours avec témérité.
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And what about Loulou et Marie-Antoinette ?
Éloigné de tout intérêt personnel, incapable, dans ces heures troublées, d’une perfidie, jamais personne ne craignit moins la mort, et l’on verra avec quelle intrépidité d’âme il prévit et supporta sa destinée. Indifférent aux injures, poursuivi avec acharnement par les méfiances et les haines quand elles s’’irritèrent à l’excès contre cette ombre de pouvoir, il se confia trop dans l’honnêteté de ses sentiments et ne put pas marcher le pas rapide de l’opinion. Il eût de bonne heure écouté le découragement qu’apportent les mécomptes, s’il n’eût été soutenu par son affection désintéressée pour la personne du roi, par l’amitié qui l’unissait à Lafayette et par ses convictions constitutionnelles.
Suspect longtemps à la reine, Montmorin ne cessa cependant de rester fidèle. Les fautes que lui fit commettre Louis XVI sont aussi nombreuses que les situations fausses dans lesquelles les indécisions du roi et sa double politique le placèrent
( désolée, les amis, je plaide non coupable : ce n'est pas moi qui le dis ... mais une fois de plus, les insuffisances de Louis XVI sont mises en exergue ) .
Montmorin ne se plaignit jamais et s’exposa toujours avec témérité.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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Convaincu à tort qu’en achetant quelques orateurs de club, il contre-balancerait les déclamations furieuses, il n’écartait pas les périls auxquels ses infidèles agents l’exposaient. Il répondait à des amis qui s’effrayaient : « Je conviens de la vérité de vos représentations ; mais aucun danger personnel ne m’empêchera jamais de faire tout ce que je croirai utile à Sa Majesté. » Et à côté de ces qualités rares en révolution, ses connaissances acquises, l’extrême justesse de son jugement, lui assuraient dans la direction des affaires étrangères, avant l’explosion de la politique girondine, l’estime de l’Europe ...
Convaincu à tort qu’en achetant quelques orateurs de club, il contre-balancerait les déclamations furieuses, il n’écartait pas les périls auxquels ses infidèles agents l’exposaient. Il répondait à des amis qui s’effrayaient : « Je conviens de la vérité de vos représentations ; mais aucun danger personnel ne m’empêchera jamais de faire tout ce que je croirai utile à Sa Majesté. » Et à côté de ces qualités rares en révolution, ses connaissances acquises, l’extrême justesse de son jugement, lui assuraient dans la direction des affaires étrangères, avant l’explosion de la politique girondine, l’estime de l’Europe ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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On peut diviser en trois périodes son ministère depuis la convocation des états-généraux : la première, où, d’accord complètement avec Necker, désirant comme lui une constitution, il s’approcha du système politique de l’Angleterre, et conserva l’espoir d’obtenir par les voies de la conciliation ce changement de la noblesse et du roi ; la seconde période dans laquelle, voyant la révolution varier d’objet, poursuivre l’égalité plus que la liberté et rêver l’établissement d’une sorte de démocratie royale, il tenta avec Mirabeau d’arrêter les exagérations et de créer le parti modéré au milieu des tourmentes populaires ; la troisième période enfin, où, tous les moyens de se défendre manquant successivement à la royauté, Montmorin concentra tous ses inutiles efforts à sauver la personne même de Louis XVI.
Ce fut le temps où il écrivait au comte de La Marck ce billet désespéré :
« J’ai pleuré ce matin comme un imbécile chez le roi ; il en a fait autant. Tout cela ne remédie à rien. »
C'est tout de même dingue de lire un truc pareil !!!
Le ministre et le roi pleurent ensemble, pas dans les bras l'un de l'autre mais peu s'en faut !!! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
Loulou n'en finit pas de me déconcerter ...
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On peut diviser en trois périodes son ministère depuis la convocation des états-généraux : la première, où, d’accord complètement avec Necker, désirant comme lui une constitution, il s’approcha du système politique de l’Angleterre, et conserva l’espoir d’obtenir par les voies de la conciliation ce changement de la noblesse et du roi ; la seconde période dans laquelle, voyant la révolution varier d’objet, poursuivre l’égalité plus que la liberté et rêver l’établissement d’une sorte de démocratie royale, il tenta avec Mirabeau d’arrêter les exagérations et de créer le parti modéré au milieu des tourmentes populaires ; la troisième période enfin, où, tous les moyens de se défendre manquant successivement à la royauté, Montmorin concentra tous ses inutiles efforts à sauver la personne même de Louis XVI.
Ce fut le temps où il écrivait au comte de La Marck ce billet désespéré :
« J’ai pleuré ce matin comme un imbécile chez le roi ; il en a fait autant. Tout cela ne remédie à rien. »
C'est tout de même dingue de lire un truc pareil !!!
Le ministre et le roi pleurent ensemble, pas dans les bras l'un de l'autre mais peu s'en faut !!! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
Loulou n'en finit pas de me déconcerter ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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Le comte de Montmorin avait enchanté, dès le début, tout le corps diplomatique. Il avait rétabli l’ancien usage, lorsque le roi ne recevait pas à Versailles, de venir à Paris donner ses audiences . Comme il joignait à la plus sincère modestie une extrême honnêteté ; comme il ne se flattait pas de bien faire, mais de faire le moins mal possible ; comme il avait de l’activité dans l’expédition des affaires, une décision prompte et consciencieuse, il ne recueillait alors autour de lui que de la bienveillance.
Ses réceptions étaient fort brillantes. Généreux jusqu’à la prodigalité, ses revenus ne suffisaient pas au luxe de sa maison ; il avait été obligé de vendre ses propriétés d’Auvergne.
Un document conservé aux Archives nationales permet de se renseigner complètement sur sa fortune . La table du ministre coûtait, avec le vin, 202,800 livres par an ; les gages et habillements des domestiques attachés à l’hôtel de la rue Plumet s’élevaient à 52,835 livres. L’écurie, qui était de onze palefreniers et de vingt-quatre chevaux, dépensait 24,000 livres ; les mémoires particuliers des gens, c’est-à-dire les dépenses de poche, montaient à 8,000 livres ; le blanchissage à 6,000 ; enfin, l’entretien personnel des maîtres de la maison et le jeu de la reine coûtaient 80,000 livres au minimum.
On lit, dans l’inventaire, que Mme de Beaumont avait en outre une voiture et une livrée, que son trousseau avait coûté 25,000 livres, qu’elle dépensait 7,000 écus par an pour sa bibliothèque et ses reliures. Sa sœur, Mme de La Luzerne, et. elle, recevaient chacune, pour leur entretien personnel, une rente annuelle de 18,000 livres.
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Le comte de Montmorin avait enchanté, dès le début, tout le corps diplomatique. Il avait rétabli l’ancien usage, lorsque le roi ne recevait pas à Versailles, de venir à Paris donner ses audiences . Comme il joignait à la plus sincère modestie une extrême honnêteté ; comme il ne se flattait pas de bien faire, mais de faire le moins mal possible ; comme il avait de l’activité dans l’expédition des affaires, une décision prompte et consciencieuse, il ne recueillait alors autour de lui que de la bienveillance.
Ses réceptions étaient fort brillantes. Généreux jusqu’à la prodigalité, ses revenus ne suffisaient pas au luxe de sa maison ; il avait été obligé de vendre ses propriétés d’Auvergne.
Un document conservé aux Archives nationales permet de se renseigner complètement sur sa fortune . La table du ministre coûtait, avec le vin, 202,800 livres par an ; les gages et habillements des domestiques attachés à l’hôtel de la rue Plumet s’élevaient à 52,835 livres. L’écurie, qui était de onze palefreniers et de vingt-quatre chevaux, dépensait 24,000 livres ; les mémoires particuliers des gens, c’est-à-dire les dépenses de poche, montaient à 8,000 livres ; le blanchissage à 6,000 ; enfin, l’entretien personnel des maîtres de la maison et le jeu de la reine coûtaient 80,000 livres au minimum.
On lit, dans l’inventaire, que Mme de Beaumont avait en outre une voiture et une livrée, que son trousseau avait coûté 25,000 livres, qu’elle dépensait 7,000 écus par an pour sa bibliothèque et ses reliures. Sa sœur, Mme de La Luzerne, et. elle, recevaient chacune, pour leur entretien personnel, une rente annuelle de 18,000 livres.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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Retour pour petit aparté !
Dans la même charrette que Mme de Montmorin et Madame Elisabeth, il y avait aussi Anne Marie Louise Nicole de Lamoignon de Malesherbes, comtesse de Sénozan , soeur de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (né le 6 décembre 1721 à Paris – exécuté par le Tribunal Révolutionnaire le 20 avril 1794 à Paris), ministre de Louis XVI .
Retour pour petit aparté !
Mme de Sabran a écrit:
Son épouse, Françoise de Tane (1741-1794) , et son fils Calixte (1772-1794) , âgé de 22 ans et sous-lieutenant au 5e Chasseurs, d'abord recueillis par Antoine Mégret, comte de Sérilly , et son épouse Anne-Louise de Domangeville sont guillotinés le 10 mai 1794 avec leur protecteur dans la même charrette que Madame Élisabeth , sœur du roi.
Le jeune Antoine-Hugues-Calixte de Montmorin et Jean-Baptiste Lhote (domestique) criaient : "Vive le roi!" à chaque exécution. Ceci excita la fureur de la foule et à chaque chute du couteau, elle commença à applaudir et à crier : "Vive la nation!".
C'est seulement lorsque fut venu le tour de sa mère que Hugues Calixte resta silencieux.
Madame Elisabeth fut la dernière exécutée de cette charette.
Dans la même charrette que Mme de Montmorin et Madame Elisabeth, il y avait aussi Anne Marie Louise Nicole de Lamoignon de Malesherbes, comtesse de Sénozan , soeur de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (né le 6 décembre 1721 à Paris – exécuté par le Tribunal Révolutionnaire le 20 avril 1794 à Paris), ministre de Louis XVI .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
;
Pour faire face à un pareil état de maison, le comte de Montmorin, en dehors de ses appointements, s’élevant à 300,000 livres, y compris les gratifications, n’avait que 80,000 livres de rente qu’il touchait de ses intendants. Pour se rapprocher de ses amis, Mégret d’Etigny et de Sérilly, il venait de leur acheter, moyennant la somme de 730,000 livres, la propriété de Theil, non loin de Sens, tout près de Passy-sur-Yonne. Une aussi mauvaise administration conduisait infailliblement à la ruine, si la cassette royale n’eût pas été une ressource. Chacun des époux touchait en effet sur le Trésor une pension annuelle de 18,000 livres environ .
La comtesse de Montmorin, très ambitieuse pour sa famille, désirait que son mari obtînt le titre de duc héréditaire. La demande est accompagnée d’une note écrite de la main de Montmorin. Nous y apprenons qu’il avait refusé la grandesse pendant son ambassade en Espagne.
Nous savons aussi par cette note que l’archevêque, premier ministre, traitant seul les affaires avec le roi et ayant supprimé tout rapport avec le monarque, avait froissé ses collègues. . Le pouvoir du cardinal de Brienne n’avait pas été cependant de longue durée. Avec une présomption aveugle, plus semblable à l’ineptie qu’au courage, il n’avait fait que presser le cours des événements.
Le comte d’Artois lui-même, sur les instances de la duchesse de Polignac, avait conjuré Louis XVI de renvoyer le premier ministre et de rappeler Necker.
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Pour faire face à un pareil état de maison, le comte de Montmorin, en dehors de ses appointements, s’élevant à 300,000 livres, y compris les gratifications, n’avait que 80,000 livres de rente qu’il touchait de ses intendants. Pour se rapprocher de ses amis, Mégret d’Etigny et de Sérilly, il venait de leur acheter, moyennant la somme de 730,000 livres, la propriété de Theil, non loin de Sens, tout près de Passy-sur-Yonne. Une aussi mauvaise administration conduisait infailliblement à la ruine, si la cassette royale n’eût pas été une ressource. Chacun des époux touchait en effet sur le Trésor une pension annuelle de 18,000 livres environ .
La comtesse de Montmorin, très ambitieuse pour sa famille, désirait que son mari obtînt le titre de duc héréditaire. La demande est accompagnée d’une note écrite de la main de Montmorin. Nous y apprenons qu’il avait refusé la grandesse pendant son ambassade en Espagne.
Nous savons aussi par cette note que l’archevêque, premier ministre, traitant seul les affaires avec le roi et ayant supprimé tout rapport avec le monarque, avait froissé ses collègues. . Le pouvoir du cardinal de Brienne n’avait pas été cependant de longue durée. Avec une présomption aveugle, plus semblable à l’ineptie qu’au courage, il n’avait fait que presser le cours des événements.
Le comte d’Artois lui-même, sur les instances de la duchesse de Polignac, avait conjuré Louis XVI de renvoyer le premier ministre et de rappeler Necker.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
,
Le comte de Montmorin se prêta d’autant plus volontiers à cette négociation qu’il n’avait pas à se louer de l’archevêque.
Les bourdes de Brienne :
Il lui avait donné dans deux circonstances, devant l’opinion, la responsabilité de fautes qu’il n’avait pas commises. On sait quel étonnement se produisit en Europe, en 1787, lorsqu’on apprit que le sultan avait fait enfermer le ministre de Russie aux sept tours et déclaré la guerre à Catherine . Ce n’étaient plus, cette fois, les Russes qui menaçaient l’empire ottoman. M. de Ségur, notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg, avait expédié un courrier au comte de Montmorin pour obtenir des instructions.
La Prusse et l’Angleterre avaient fait jaillir les premières étincelles de ce feu qui pouvait embraser le monde. Sous l’influence prédominante du premier ministre, le comte de Montmorin n’avait pas pris de parti et s’était borné à prescrire une réserve qui n’était que de la faiblesse.
Mais ce fut en Hollande que la politique française subit la plus grave humiliation. La république des Provinces-Unies se trouvait agitée de troubles intérieurs. Depuis la paix de 1788, les états-généraux, en lutte ouverte avec le stathouder héréditaire, le prince d’Orange, s’appuyaient sur la France. Dans une contestation survenue entre l’empereur Joseph et la Hollande, notre intervention avait été souveraine ; le cabinet de Versailles avait même consenti à payer une indemnité.
Un traité d’alliance et de garantie mutuelle des droits des neutres vis-à-vis de l’Angleterre avait encore resserré depuis nos liens d’amitié avec les Provinces-Unies. Le stathouder en était exaspéré. La mort du grand Frédéric changea subitement la face des choses. La princesse d’Orange était la sœur du nouveau roi de Prusse, Frédéric-Guillaume ; la conciliation avec les états-généraux devint impossible.
Les patriotes, commandés par d’Averhoot, le 9 mai 1787, battirent les troupes du prince d’Orange. Il fut forcé de quitter sa résidence ; les états déclarèrent l’union rompue. Au moment où les esprits étaient le plus animés, la princesse partit de Loo pour se rendre à La Haye. Arrêtée par un poste militaire, on ne lui permit pas de continuer sa route, elle se plaignit avec emportement et demanda à son frère une réparation éclatante. Le roi de Prusse fit avancer vingt mille hommes, sous les ordres du duc de Brunswick.
Le comte de Montmorin, stimulé par les patriotes hollandais, promit qu’un corps d’armée de vingt mille Français allait être réuni à Givet. La seule présence d’un camp sur notre frontière aurait décidé Frédéric-Guillaume à négocier. L’archevêque de Sens ne voulut jamais consentir, à créer des ressources pour cette démonstration militaire ; le ministre de la guerre, le maréchal de Ségur, se refusa alors à prendre des mesures insuffisantes ; les troupes prussiennes n’hésitèrent plus à entrer sur le territoire des Provinces-Unies.
Le duc de Brunswick a dit lui-même, depuis son expédition, que s’il y avait eu quelques tentes à Givet, il n’aurait pas continué sa marche. Le roi de Prusse ne voulait pas, dans l’intérêt seul de sa sœur, s’engager avec la France dans une guerre dont la maison d’Autriche n’aurait que trop profité.
Cependant l’Angleterre avait armé en même temps que la Prusse. La cour de Versailles donna enfin des ordres pour mettre en mer une escadre. Montmorin entama une alliance avec la Russie, l’Autriche et l’Espagne.
Au grand étonnement de l’Europe, surprise de notre hésitation, l’archevêque de Sens proposa au cabinet anglais de signer une convention de désarmement.
Cette convention enleva tout à la fois au gouvernement français l’estime de ses rivaux et la confiance de ses alliés.
Le projet de quadruple alliance, qui eût peut-être sauvé la Pologne, fut pour toujours entravé ; un secrétaire du comte Oxenstiern en avait trahi le secret, et le comte de Ségur, notre ambassadeur en Russie, fut réprimandé pour avoir hâté les négociations, c’est-à-dire pour avoir failli réussir.
L’empereur Joseph II avait bien raison d’écrire à ce moment : « La France vient de tomber ; je doute qu’elle se relève. »
Le comte de Montmorin n’avait donc pas eu à se louer du cardinal de Brienne .
Eh bien ! Bravo, Brienne ... une vraie catastrophe, ce gars-là !
.
Le comte de Montmorin se prêta d’autant plus volontiers à cette négociation qu’il n’avait pas à se louer de l’archevêque.
Les bourdes de Brienne :
Il lui avait donné dans deux circonstances, devant l’opinion, la responsabilité de fautes qu’il n’avait pas commises. On sait quel étonnement se produisit en Europe, en 1787, lorsqu’on apprit que le sultan avait fait enfermer le ministre de Russie aux sept tours et déclaré la guerre à Catherine . Ce n’étaient plus, cette fois, les Russes qui menaçaient l’empire ottoman. M. de Ségur, notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg, avait expédié un courrier au comte de Montmorin pour obtenir des instructions.
La Prusse et l’Angleterre avaient fait jaillir les premières étincelles de ce feu qui pouvait embraser le monde. Sous l’influence prédominante du premier ministre, le comte de Montmorin n’avait pas pris de parti et s’était borné à prescrire une réserve qui n’était que de la faiblesse.
Mais ce fut en Hollande que la politique française subit la plus grave humiliation. La république des Provinces-Unies se trouvait agitée de troubles intérieurs. Depuis la paix de 1788, les états-généraux, en lutte ouverte avec le stathouder héréditaire, le prince d’Orange, s’appuyaient sur la France. Dans une contestation survenue entre l’empereur Joseph et la Hollande, notre intervention avait été souveraine ; le cabinet de Versailles avait même consenti à payer une indemnité.
Un traité d’alliance et de garantie mutuelle des droits des neutres vis-à-vis de l’Angleterre avait encore resserré depuis nos liens d’amitié avec les Provinces-Unies. Le stathouder en était exaspéré. La mort du grand Frédéric changea subitement la face des choses. La princesse d’Orange était la sœur du nouveau roi de Prusse, Frédéric-Guillaume ; la conciliation avec les états-généraux devint impossible.
Les patriotes, commandés par d’Averhoot, le 9 mai 1787, battirent les troupes du prince d’Orange. Il fut forcé de quitter sa résidence ; les états déclarèrent l’union rompue. Au moment où les esprits étaient le plus animés, la princesse partit de Loo pour se rendre à La Haye. Arrêtée par un poste militaire, on ne lui permit pas de continuer sa route, elle se plaignit avec emportement et demanda à son frère une réparation éclatante. Le roi de Prusse fit avancer vingt mille hommes, sous les ordres du duc de Brunswick.
Le comte de Montmorin, stimulé par les patriotes hollandais, promit qu’un corps d’armée de vingt mille Français allait être réuni à Givet. La seule présence d’un camp sur notre frontière aurait décidé Frédéric-Guillaume à négocier. L’archevêque de Sens ne voulut jamais consentir, à créer des ressources pour cette démonstration militaire ; le ministre de la guerre, le maréchal de Ségur, se refusa alors à prendre des mesures insuffisantes ; les troupes prussiennes n’hésitèrent plus à entrer sur le territoire des Provinces-Unies.
Le duc de Brunswick a dit lui-même, depuis son expédition, que s’il y avait eu quelques tentes à Givet, il n’aurait pas continué sa marche. Le roi de Prusse ne voulait pas, dans l’intérêt seul de sa sœur, s’engager avec la France dans une guerre dont la maison d’Autriche n’aurait que trop profité.
Cependant l’Angleterre avait armé en même temps que la Prusse. La cour de Versailles donna enfin des ordres pour mettre en mer une escadre. Montmorin entama une alliance avec la Russie, l’Autriche et l’Espagne.
Au grand étonnement de l’Europe, surprise de notre hésitation, l’archevêque de Sens proposa au cabinet anglais de signer une convention de désarmement.
Cette convention enleva tout à la fois au gouvernement français l’estime de ses rivaux et la confiance de ses alliés.
Le projet de quadruple alliance, qui eût peut-être sauvé la Pologne, fut pour toujours entravé ; un secrétaire du comte Oxenstiern en avait trahi le secret, et le comte de Ségur, notre ambassadeur en Russie, fut réprimandé pour avoir hâté les négociations, c’est-à-dire pour avoir failli réussir.
L’empereur Joseph II avait bien raison d’écrire à ce moment : « La France vient de tomber ; je doute qu’elle se relève. »
Le comte de Montmorin n’avait donc pas eu à se louer du cardinal de Brienne .
Eh bien ! Bravo, Brienne ... une vraie catastrophe, ce gars-là !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
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Mme de Staël a dit de la famille Montmorin que celle de Niobé n’avait pas été plus cruellement frappée.
Mme de Staël a dit de la famille Montmorin que celle de Niobé n’avait pas été plus cruellement frappée.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Armand Marc Aurelle, comte de Montmorin Saint-Hérem
La rentrée de Necker aux affaires, en donnant à Montmorin plus d’indépendance dans le cabinet, allait-elle lui porter bonheur ?
L’heure arrivait où l’ancienne diplomatie française, celle fondée sur l’exécution du pacte de famille, devait faire place à la nouvelle politique révolutionnaire.
A la veille du jour où l’une des plus grandes époques de l’ordre social s’ouvrit, on n’avait encore aucune idée précise sur ce que l’on ferait. Ceux qui exerçaient le pouvoir, à commencer par le roi, s’ils continuaient à parler en maîtres, obéissaient, en réalité, à la puissance invisible de l’opinion publique. Les possesseurs de privilèges étaient les premiers à s’excuser des avantages dont ils jouissaient.
En voulant les conserver, ils prétendaient à l’honneur d’y être indifférées. Les abus n’étaient pas récents ; ce qui l’était, c’était l’impression qu’ils faisaient naître. S’il est vrai que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement soit celui où il commence à se réformer, il était impossible de ne pas voir que la nation marchait à un rapide dénouement.
Le trésor était à sec, les parlements en exil, toutes les provinces agitées, la disette menaçante, les états-généraux promis solennellement et sans retard, Paris inondé d’un débordement de pamphlets et s’habituant déjà à ne plus travailler et à vivre dehors.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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