Les cabinets intérieurs de Marie-Antoinette au château de Versailles

De tout temps, les femmes du monde ont eu leurs petits appartements, retraites mystérieuses dont la légende
a fait le théâtre des désordres élégant et du vice quintessencie.
Au moyen âge ces asiles de l'amour et du plaisir s'appelaient  oratoire..... un même élan y confondait le mysticisme et la galanterie.

Les siècles suivants leur donnèrent le nom de Cabinets, expression générale , insignifiante inventée par l'hypocrisie.
La Régence créa les boudoirs, ou plutôt les cabinets devenus des boudoirs , datent de ce moment.
le mot Boudoir fut accepté sans conteste et il devint de mode défaire du boudoir la chambre la plus coquette
et la mieux ornée.
Cependant vers la fin du siècle, le boudoir tendait en général à se moraliser.
DE PAULMY dans son manuel des châteaux 1779 ne signale dans les habitations de son époque  que trois pièces ou appartement importants :
le salon qui sert de centre aux jeux et au plaisir
le théâtre et le boudoir.

Mais le boudoir n'est pas , selon lui, un réduit secret et voluptueux : c'est bien aussi un cabinet d'étude et de travail, cabinet retiré, il est boudoir

on montrait avant 1789 Dans les petits appartements de la Reine , une pièce que l'on nommait BOUDOIR

la partie retirée des petits appartements qui formait le boudoir avait été occupé avant la Reine

... par le service de MARIE LECZINSKA, puis par MADAME DE POMPADOUR et MADAME DU BARRY


Les bibliothèques officielles de la Reine se trouvent au premier étage -
la bibliothèque verte...........se trouve derrière le CABINET DE LA MERIDIENNE
la bibliothèque blanche....... est la pièce se trouvant devant le CABINET DORE dite aussi arrière bibliothèque.

la première était le cabinet des  bains de MARIE LECZINSKA
la seconde  servait de peinture à cette même princesse.

en cherchant où se trouvait cette pièce du BOUDOIR qui n'est pas le CABINET DE LA MERIDIENNE aménagé en 1781 pour le naissance du premier dauphin....
étant utilisé par le service de la Feue Reine et/ou des 2 favorites, elle ne peut être au Ier étage derrière le grand appartement, car jamais une favorite n'a eu l'usage dudit appartement, ni du petit appartement situé derrière la grande chambre.
il pourrait s'agir d'une pièce du deuxième étage  
mais il faut remarquer que les appartement des favorites situés au dessus du petit appartement du Roi ne se trouvent pas dans l'aile du côté des appartements de la Reine et des pièces du dessus réservées aux dames , par exemple le billard......

dans catalogue des livres du BOUDOIR on trouve les ouvrage énumérés qui sont au nombre de 98 comprenant
600 Volumes.  Ils étaient classés dans deux armoires numérotés  par ordre alphabétique.

La Reine d'angleterre posséderait , semble-t-il, une des armoires du Boudoir
meuble en acajou et à angles droits ; il a la forme d'une bibliothèque dont le corps principal repose sur une console.
Tous les ornements en cuivre doré et ciselés sont de GOUTHIERES
les battants des portes sont couverts d'ornements en cuivre doré du goût le plus délicat.
Une lyre, entouré de deux branches de lauriers et surmontée d'un couronne de fleurs au dessus de laquelle
rayonne la blonde figure d'Apollon, en forme le motif principal.

Au XVIIIe le terme de Boudoir est très péjoratif, étant réservé aux femmes du monde (les demi-mondaines du temps), et certainement pas employé par les femmes de qualité. Ces dernières ont des cabinets, souvent en effet employé comme une chambre coquette, avec un lit de repos, voire une alcôve.

Je n'ai pas souvenir d'avoir jamais vu le terme sur un plan ancien ou dans des mémoires authentiques.

Je suis étonné qu'on parle d'un Boudoir de la reine avant 1789.

la deuxième partie de mon texte ayant "sauté" je suis dans l'obligation de le retaper.

Le centre est occupé par deux colombes qui agitent les ailes en chantant.
Elles sont perchées sur des enroulements d'arabesques dont les spirales sont chargées de guirlandes  de fleurs sous lesquelles se balance un faisceaux de flèches enlacées d'une couronne de feuillage.

Sous la corniche court une frise revêtue de bronze ornementé.
Les angles sont composés de deux statuettes de femmes en forme de cariatides, au sein nu, dont les bras relevés soutiennent une corbeille.

Sur le fronton est placé un groupe des plus gracieux. Deux amours soutiennent avec des guirlandes de fleurs la couronne royale placée sur un double écusson aux armes de France et d'Autriche, d'où s'échappent, à droite, un arc et un carquois et, à gauche, une corne d'abondance.
De chaque côté sont deux soucoupes à fond bleu chargées de fleurs.

Le corps principal du meuble est soutenu par une console dont le tiroir représente deux groupes d'amours se livrant à l'étude.
Elle repose sur huit pieds en forme de carquois qui, groupés par quatre laissent le centre  inférieur du meuble libre pour former sur chacun des côtés une tablette, sur laquelle s'élèvent deux vases fond bleu, d'où jaillissent des flammes.

D'après l'ouvrage LES LIVRES DU BOUDOIR de 1862 de LOUIS LACOUR ces lieux existeraient encore à cette date et ces deux gros meubles contenant ressemblant au serre-bijoux de la grande chambre sont très imposants pour être placés dans LA MERIDIENNE qui est à pans coupés.
Le texte ci-dessus est tiré du livre énoncé reprenant l'inventaire de la bibliothèque du boudoir contenant 600 volumes classés par ordre alphabétique..

Depuis deux jours, je suis dans les livres présentant les plans des appartements de VERSAILLES pour trouver l'emplacement de cette retraite de la Reine.

Bonne lecture
MARIE ANTOINETTE àè-è\':

(toujours l'impossibilité de mettre des images dans le texte )

suite
Le centre est occupé par deux colombes qui agitent leurs ailes en chantant.
Elles sont perchées sur des enroulements d'arabesque dont les spirales sont chargées de guirlandes de fleurs, sous lesquelles se balance un faisceau de flèches enlacées d'une couronne de feuillage.

Sous la corniche court une frise revêtue de bronze ornementé.
Les angles sont composés de deux statuettes de femmes, en forme de cariatides, au sein nu, dont les bras relevés soutiennent une corbeille.

Sur le fronton est placé un groupe des plus gracieux. Deux amours soutiennent avec des guirlandes de fleurs la couronne royale placée sur le double écusson aux armes de France et d'Autriche, d'oû s'échappent, à droite un arc et un carquois et, à gauche une corne d'abondance.
De chaque côté sont deux soucoupes à fond bleu chargées de fleurs.

Le corps principal du meuble est soutenu par une console dont le tiroir
représente deux groupes d'amours se livrant à l'étude.
Elle repose sur 8 pieds en forme de carquois qui, groupé par quatre, laissent le centre inférieur du meuble libre de former sur chacun des côtés une tablette, sur laquelle s'élèvent deux vases, fond bleu,d'où jaillissent des flammes.

On ne peut imaginer ces deux importantes bibliothèques, qui ressemblent beaucoup au serre-bijoux de la grande chambre, installées dans la petite MERIDIENNE ....

Depuis deux jours, je suis dans l'examen des plans et des livres expliquant les appartements pour retrouver ces lieux qui existaient encore en 1862 lors de la parution du livre LES LIVRES DU BOUDOIR par LOUIS LACOUR dont le texte ci-dessus est tiré.

MARIE ANTOINETTE


(toujours dans l'impossibilité de mettre  une image avec ces écrits)

Votre majesté a-t-elle consulté l'Espace du Roi de William R Newton aux éditions Fayard 2000. Il est très technique et assez compliqué à exploiter mais très complet et de ce fait, vous pourriez éventuellement y trouver votre bonheur.. euh..., je veux dire votre boudoir. 
Très respectueusement. Roi-cavalerie

Le meuble dont vous parlez semble être le serre-bijoux de la comtesse de Provence , effectivement conservé dans les collections royales anglaises , et non une " armoire sur console " ayant figuré dans ce très hypothétique boudoir .
La longue et très précise description que vous en faites lui correspond parfaitement.
Il faut se méfier des références XIXe , souvent complètement erronées voire farfelues.
Le double blason qu'évoque cet auteur n'est pas celui de France et d'Autriche , mais de France et de Piémont , et la couronne est celle ouverte donc princière , et non royale.


(©Royal Collection Trust)

Ce meuble fut livré en 1787 par Riesener , je n'ai jamais entendu qu'il ait été livré par paire , je pense qu'il est unique.

Il est beau quand même .. (de toute façon Riesner boudoi30 )

Merci pour la superbe photo, vous avez effectivement raison sur sa fonction, mais je ne suis pas l'auteur du texte de présentation pris sur un livre de 1862.....
j'ai de plus repris les 4 volumes du mobilier français de PIERRE VERLET et dans le tome 3 concernant les meubles en angleterre ou aux USA , l'auteur n'évoque pas ce superbe meuble......

cela me permets de vous mettre un petit texte amusant au sujet des réparations des meubles lorsque la famille royale n'était pas présente en ses châteaux..... tiré de PIERRE VERLET

"les travaux d'entretien des résidences royales sont rythmés par les déplacements de la Cour qui obéissent à des règles immuables.
Il fallait profiter des moments de solitude pour réparer les dégâts.
La poussière produites par les feux de bois était combattue par de nombreux essuyages et l'emploi de plumeaux qui, maniés avec vivacité , détérioraient la sculpture des meubles de menuiserie.
C'étaient pourtant des garçons du Garde-Meuble qui, seuls, avaient la charge de tirer les rideaux des appartements royaux, de déployer les écrans et d'essuyer les meubles.
Quant aux meubles d'ébénisterie , les grands écarts de température et l'afflux des courtisans et des visiteurs causaient des dommages quotidiens.
Ce que nous appelons réparations est souvent appelé restaurations dans les mémoires - exemple
"mémoire HAURE le 1er semestre 1776 - Versailles - meuble d'été de la Reine......Pour raccord et restauration faite sur la sculpture du meuble savoir :
VALLOIS : pour le coq avoir rapporté plusieurs griffes et restauré les ailes.... pour idem à l'écran ou toutes les baguettes ont été refaites à neuf et les rubans tournants, fleurs et morceaux rapportés.... restauré
les trois soubassements... idem aux deux fauteuils rapporté des morceaux et retouché les branches.... idem aux deux encoignures de l'impérial rapporté des branches de fleurs et des ailes aux tourteraux....idem à la couronne de fleurs faite au chantourné
pour 630 l 10 s"

pour les TUILERIES on trouve en 1791 livraison par LEVASSEUR garçon au Garde-Meuble , pour la salle de billard un tabouret "pour servir à arranger les bougies du billard et pour éviter qu'on ne monte sur les meubles".

cela montre la grande fragilité de la sculpture rocaille devant la brutalité de l'époussetage et pourtant les ordres étaient donnés aux garçons du Garde-Meuble pour qu'ils agissent avec précaution.

nous avons la chance de voir ces pièces restaurées, en parfait état présentées tant à VERSAILLES qu'au LOUVRE et remercions ces équipes qui travaillaient dans l'ombre à conserver de tels chefs d'œuvre.



merci de me conseiller les ouvrages de Monsieur NEWTON, sachez que je les possède tous et m'y plonge souvent - pas facile à déchiffrer, mais quel plaisir lorsqu'on trouve les informations..... pas encore de nouveau sur ce mystérieux boudoir !!!!!!!!

Bonne lecture
MARIE ANTOINETTE

toujours plongée dans mes bouquins et plans de toute époque, une petite trouvaille ce jour -
dans le petit appartement du second étage, au départ la grande pièce était une bibliothèque qui a été transformée par le BILLARD tel que nous le connaissons actuellement et qui a été superbement restauré....

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Sacrée Majesté , comme écrivait Mercy Argenteau à sa souveraine, le catalogue de la magnifique exposition La chine à Versailles évoque le boudoir de Marie-Antoinette sous la plume de Vincent Sebastien dans le paragraphe intitulé "Les petits cabinets de Marie-Antoinette", page 194:

" Au château de Versailles, elle disposait de petits cabinets privés à proximité immédiate de sa chambre de parade. Soucieuse de préserver sa collection [ de porcelaines de Chine, dans des espaces  tout aussi raffinés  que l'étaient ses objets, elle chargea, en février 1781, l'architecte Richard Mique (1728-1794) de renouveler le décor de son boudoir. De forme octogonale, cette pièce de repos, appelée cabinet de la Méridienne, est par sa petite taille, l'espace le plus intime  des appartements de la reine. De gout arabesque, les lambris sculptés par Jules Hughes Rousseau dit " Rousseau l'Ainé" et Jean Simon Rousseau dit "Rousseau de la Rottière" présentent des attributs de l'amour conjugual, allusion à la naissance imminente d'un héritier mâle: le dauphin".

Voilà, pour le cas où cela puisse encore vous intéresser mais j'arrive sans doute un peu tard comme les carabiniers d'Offenbach. N'est ce pas normal puisque je porte le nom du régiment de cavalerie du roi!

Le catalogue en question présente d'ailleurs une photographie de ce boudoir.

Serviteur. Roi-cavalerie.

Roi-cavalerie a écrit: mais j'arrive sans doute un peu tard comme les carabiniers d'Offenbach. .

Non, non, jamais trop tard !
Et d'ailleurs, Clio et moi adorons Offenbach !!! :n,,;::::!!!:

.

Chère Marie-Antoinette,  il existe encore une autre possibilité pour guider vos recherches sur ce fameux boudoir officieux, que l'on trouve dans Les Mémoires de Besenval, page 302 de l'édition du Mercure de France:

" A peine étais-je dans son cabinet [celui du roi] que j'apercus Campan, secrétaire du cabinet de la Reine, qui me fit signe de tête: j'allai à lui; ll me dit , n'ayant pas l'air de me parler:suivez moi, mais de loin pour qu'on ne s'apercoive pas. Il me fit passer par plusieurs portes et plusieurs escaliers qui m'étaient entièrement inconnus, et lorsque nous fûmes hors d'état d'être ni vus ni entendus: Monsieur me dit-il, convenez que ceci a bon air; mais cela n'est pas fait pour cela; car le mari est dans la confidence. Mon cher Campan, lui répondis-je, ce n'est pas  quand on a des cheveux gris et des rides , qu'on s'attend qu'une jeune et jolie reine de vingt ans fasse passer par des chemins aussi detournés pour autre chose que des affaires. Elle vous attend reprit-il, avec beaucoup d'impatience.... Il achevait à peine de parler que nous nous trouvâmes à hauteur des toits, dans un corridor fort sale, vis à vis d'une vilaine petite porte.....[ qui était fermée, la reine ayant du s'absenter pour la messe, il fut convenu qu'il revienne au même endroit à 3 heures] ...je m'y rendis et Campan m'introduisit, par une issue détournée, dans une chambre où il y avait un billard que je connaissais , pour y avoir souvent joué avec la reine; ensuite dans une aute que je ne connaissais point, simplement mais commodément  meublée. Je fus étonné, non pas que la reine eut désiré tant de facilités mais qu'elle eut osé se les procurer"

Nous sommes donc à hauteur des toits. Voilà peut être une autre piste?

Bien à vous Roi-cavalerie

voici quelques photos prises lors d'une visite de l'appartement du second étage, dans des pièces très petites se tenaient les dames qui entouraient la Reine , principalement lors de la périodes des accouchements.
la première photo est celle de la salle à manger avec la collection des assiettes et pièces de formes des services de la



VUE sur la Cour - nous donc bien sous les toits à ce niveau du bâtiment.

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devant l'exiguité des lieux, les dames retiraient leurs grands paniers ainsi que leur queue car il est impossible d'envisager d'être plusieurs personnes portant une grande robe de cour - A notre époque moderne un tout petit groupe de visiteurs se gênent pour entrer et sortir des lieux.

MARIE ANTOINETTE

Merci, chère Marie-Antoinette, vous nous gâtez !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:

Merci pour ces magnifiques photos. j`adore ces petites pièces, c`est comme si la reine était encore à occuper ces lieux. Vous avez beaucoup de chance. boudoi30

Salle des Buffets:


Pièce des Dames d'Atours:


Bien à vous.

Couloir : remarquez la porte qui ne monte pas jusqu'au plafond :

Bien à vous.

Bien à vous.

Elle a tout juste la largeur pour s'ouvrir !

Joli le seau au sol...Des fuites d’eau au château ? boudoi32

Merci pour les photos.

hastur a écrit:Le meuble dont vous parlez semble être le serre-bijoux de la comtesse de Provence , effectivement conservé dans les collections royales anglaises , et non une " armoire sur console " ayant figuré dans ce très hypothétique boudoir .
La longue et très précise description que vous en faites lui correspond parfaitement.
Il faut se méfier des références XIXe , souvent complètement erronées voire farfelues.
Le double blason qu'évoque cet auteur n'est pas celui de France et d'Autriche , mais de France et de Piémont , et la couronne est celle ouverte donc princière , et non royale.


(©Royal Collection Trust)

Ce meuble fut livré en 1787 par Riesener , je n'ai jamais entendu qu'il ait été livré par paire , je pense qu'il est unique.

Bonjour cher Hastur,

Il y eut bien un serre-bijoux similaire offert à Marie-Antoinette en 1770 par Louis XV pour son mariage avec le Dauphin Louis.

Ce serre-bijoux a disparu. Mais on le voit sur le tableau représentant Marie-Antoinette avec ses enfants :





Cordialement.

C'est très bien observé, merci Arnaud !

C'est vrai que le serre-bijoux de Marie-Antoinette alors Dauphine a disparu...
Il a peut-être été offert lorsqu'Elle a reçu l'actuel en cadeau?

Bien à vous.