Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
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Monsieur de Coco
MARIE ANTOINETTE
CLIOXVIII
Comtesse Diane
Trianon
Mme de Sabran
Lucius
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Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
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Bonjour à tous......
Comme ( et je le regrette tout en tentant de "grignoter" mon retard) je n'ai pas votre remarquable érudition concernant la Famille Royale, je place ici, cependant un thème sur les "légendes" "malédictions" et autres "farfafouilles" courant sur nos Bourbons tant aimés.....
Pour la plupart d'entre elles, je connaissais déjà ces légendes ( d'ailleurs absolument authentiques !!) étant grande amatrice de contes, histoires mystérieuses et étranges, la cause en étant mon sang "celte" ( mais non point "bretonnant" à mon très grand regret, là encore......)
Notre très estimée et très aimée Modération me fera l'honneur de me dire si ce topic convient bien; en effet, quoique le sujet sur Trianon ait abordé l'histoire des deux Anglaises au Hameau de la Reine ainsi que d'autres histoires glaçantes, j'ai craint de faire un hors sujet à cet endroit;
Voici donc la première de ces Légendes, celle du Diamant Bleu ou
Le Bleu de France =
Tout commence au XVIIème ( peut-être XVIème, à la fin) siècle; un explorateur français Tavernier dérobe lors d'une expédition en Inde un énorme diamant brut de plusieurs centaines de carats et l'offre a Louis XIV à son retour en France; la pierre figurait l'oeil du Dieu indou sur la statue duquel elle était incrustée.....Peut-être Louis XIV en fait-il l'acquisition, je ne me souviens plus;
Quoiqu'il en soit, les diamants de couleur n'étaient pas très en vogue à cette époque, et le Roi confie la pierre à un célèbre lapidaire parisien qui va mettre plusieurs années pour la tailler dans une taille inédite inventée exprès; le diamant sera taillé en triangle ( je simplifie) avec un nombre impair de facettes chacune étant taillée en "rose" de Paris; le nom est resté;
Bref, Louis XV en hérite et le fait incruster dans le collier de la Toison d'or; c'est à ce moment là qu'il prend son nom de Bleu de France; à son tour, Louis XVI va porter collier et diamant;
Pendant la révolution, le trésor royal est dérobé et disparaît, le diamant avec; on va retrouver les voleurs et un grand nombre de bijoux, mais pas ce diamant;
Bien sûr, on aura compris que ( réalité ou invention pour valoriser le diamant ?????) Tavernier avait bien prévenu qu'il était maudit ( oeil dérobé d'un dieu indou !!!!!) quoiqu'il en soit, le diamant avait commencé à nuire = si Louis XIV n'en souffrit pas, ni apparemment Louis XV, Louis XVI et Marie-Antoinette eux, auraient eu de quoi se plaindre !
Le diamant reste introuvable jusqu'aux premières années de l'Empire, où, en Angleterre, un certain Hope se retrouve en possession d'un très gros diamant bleu, quoique légèrement plus petit;
C'est à partir de ce moment là que la malédiction se déchaîne; ruines, morts accidentelles, folie vont frapper tour à tour tous les possesseurs du diamant, désormais appelé "le Hope", quelquefois simplement d'innocents intermédiaires comme le pauvre facteur qui apporte la pierre à son destinataire;
En définitive, le dernier propriétaire, un américain en fait don au Smithsonian Institute où il est toujours;
Mais l'histoire ne s'arrête pas là = car à Paris, les conservateurs de musée en 2007 retrouvent le modèle en plomb qui a servi d'empreinte pour la taille du diamant, et ainsi, identifient le diamant bleu du Smithsonian Institute en 2007;
Le Bleu de France a donc retrouvé sa patrie d'origine et le collier de la Toison d'or de Louis XV dans lequel il est de nouveau enchassé;
Il repose désormais dans son douillet cocon d'origine, au Louvre, où jusqu'à présent, on ne déplore AUCUNE TRAGEDIE !!!! le Bleu de France, volé et déguisé en diamant Hope, aurait-il voulu venger Louis XVI et Marie-Antoinette ? J'avoue que cette hypothèse me séduit tout à fait !!!!
Il ne reste plus qu'à attendre pour voir......Mais il semble bien que le diamant n'a en définitive porté malheur vraiment que sous le nom de Hope.....
Bonjour à tous......
Comme ( et je le regrette tout en tentant de "grignoter" mon retard) je n'ai pas votre remarquable érudition concernant la Famille Royale, je place ici, cependant un thème sur les "légendes" "malédictions" et autres "farfafouilles" courant sur nos Bourbons tant aimés.....
Pour la plupart d'entre elles, je connaissais déjà ces légendes ( d'ailleurs absolument authentiques !!) étant grande amatrice de contes, histoires mystérieuses et étranges, la cause en étant mon sang "celte" ( mais non point "bretonnant" à mon très grand regret, là encore......)
Notre très estimée et très aimée Modération me fera l'honneur de me dire si ce topic convient bien; en effet, quoique le sujet sur Trianon ait abordé l'histoire des deux Anglaises au Hameau de la Reine ainsi que d'autres histoires glaçantes, j'ai craint de faire un hors sujet à cet endroit;
Voici donc la première de ces Légendes, celle du Diamant Bleu ou
Le Bleu de France =
Tout commence au XVIIème ( peut-être XVIème, à la fin) siècle; un explorateur français Tavernier dérobe lors d'une expédition en Inde un énorme diamant brut de plusieurs centaines de carats et l'offre a Louis XIV à son retour en France; la pierre figurait l'oeil du Dieu indou sur la statue duquel elle était incrustée.....Peut-être Louis XIV en fait-il l'acquisition, je ne me souviens plus;
Quoiqu'il en soit, les diamants de couleur n'étaient pas très en vogue à cette époque, et le Roi confie la pierre à un célèbre lapidaire parisien qui va mettre plusieurs années pour la tailler dans une taille inédite inventée exprès; le diamant sera taillé en triangle ( je simplifie) avec un nombre impair de facettes chacune étant taillée en "rose" de Paris; le nom est resté;
Bref, Louis XV en hérite et le fait incruster dans le collier de la Toison d'or; c'est à ce moment là qu'il prend son nom de Bleu de France; à son tour, Louis XVI va porter collier et diamant;
Pendant la révolution, le trésor royal est dérobé et disparaît, le diamant avec; on va retrouver les voleurs et un grand nombre de bijoux, mais pas ce diamant;
Bien sûr, on aura compris que ( réalité ou invention pour valoriser le diamant ?????) Tavernier avait bien prévenu qu'il était maudit ( oeil dérobé d'un dieu indou !!!!!) quoiqu'il en soit, le diamant avait commencé à nuire = si Louis XIV n'en souffrit pas, ni apparemment Louis XV, Louis XVI et Marie-Antoinette eux, auraient eu de quoi se plaindre !
Le diamant reste introuvable jusqu'aux premières années de l'Empire, où, en Angleterre, un certain Hope se retrouve en possession d'un très gros diamant bleu, quoique légèrement plus petit;
C'est à partir de ce moment là que la malédiction se déchaîne; ruines, morts accidentelles, folie vont frapper tour à tour tous les possesseurs du diamant, désormais appelé "le Hope", quelquefois simplement d'innocents intermédiaires comme le pauvre facteur qui apporte la pierre à son destinataire;
En définitive, le dernier propriétaire, un américain en fait don au Smithsonian Institute où il est toujours;
Mais l'histoire ne s'arrête pas là = car à Paris, les conservateurs de musée en 2007 retrouvent le modèle en plomb qui a servi d'empreinte pour la taille du diamant, et ainsi, identifient le diamant bleu du Smithsonian Institute en 2007;
Le Bleu de France a donc retrouvé sa patrie d'origine et le collier de la Toison d'or de Louis XV dans lequel il est de nouveau enchassé;
Il repose désormais dans son douillet cocon d'origine, au Louvre, où jusqu'à présent, on ne déplore AUCUNE TRAGEDIE !!!! le Bleu de France, volé et déguisé en diamant Hope, aurait-il voulu venger Louis XVI et Marie-Antoinette ? J'avoue que cette hypothèse me séduit tout à fait !!!!
Il ne reste plus qu'à attendre pour voir......Mais il semble bien que le diamant n'a en définitive porté malheur vraiment que sous le nom de Hope.....
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Le bijou serait-il exposé aujourd'hui dans la galerie d'Apollon ? Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu .....
C'est fort intéressant. Peut-être pourriez-vous nous parler de l'histoire des deux autres belles pierres de ce bijou ?
Je connais de nom la spinelle de Bretagne, mais j'ignore tout de l'autre diamant bleu clair.
Savez-vous quel modèle a servi pour recréer le bijou dont vous nous montrez les photos ?
C'est fort intéressant. Peut-être pourriez-vous nous parler de l'histoire des deux autres belles pierres de ce bijou ?
Je connais de nom la spinelle de Bretagne, mais j'ignore tout de l'autre diamant bleu clair.
Savez-vous quel modèle a servi pour recréer le bijou dont vous nous montrez les photos ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Le "petit homme rouge" des Tuileries........
Quel est ce mystérieux et inquiétant homme rouge qui hantait régulièrement le palais des Tuileries et le Louvre depuis la funeste Catherine de Médicis ? Son apparition annonçait toujours un drame à celui qui avait le malheur de l'apercevoir. Ainsi, en juillet 1792, il apparaît à la Reine Marie-Antoinette, peu de temps avant la chute de la Monarchie.
Le romancier François de Nion (1856-1923) nous conte cette curieuse anecdote par la bouche d'une servante de la reine.
" C'est le soir même des terribles journées d'octobre que la Reine et moi, son humble servante, nous vîmes dans un des couloirs du vieux Louvre cette affreuse figure dont aujourd'hui même encore—à l'heure lointaine où j'écris ces lignes,—je ne puis oublier les traits, ni, malgré tout, méconnaître la réalité.
Je raconterai d'autre part notre voyage de Versailles à Paris dans un torrent de têtes hideuses qui semblaient porter nos carrosses comme l'eau d'un fleuve une barque périlleuse. Têtes sanglantes et têtes sinistres, je vous vois danser autour de nous, les unes au bout d'une pique avec vos prunelles rigides et vos muscles tordus; les autres au niveau de nos visages, les yeux hagards et les bouches hurlant des injures.
L'horrible jour, froid, pluvieux, sombre !
Le soir même il fallut s'occuper de se loger dans les appartements des Tuileries qui n'avaient pas été chauffés depuis l'enfance de Louis XV. Tout y était dans un désordre sinistre. Le pauvre Dauphin, habitué à son palais de Versailles, se pressait contre sa mère, effrayé par ces murs délabrés.
—Tout ici est bien laid, maman, murmurait-il.
Et Marie-Antoinette lui répondait:
—Louis XIV logeait ici, mon fils, nous ne devons pas être plus difficiles que lui.
Dès que ses enfants furent endormis dans des lits préparés à la hâte, la Reine m'appela et me dit:
—Venez avec moi, comtesse ; le Roi est couché, mais pour moi je ne saurais dormir sans avoir parcouru ces appartements et m'être assurée que je n'ai pas à redouter le fer d'un assassin veillant dans ces ténèbres contre les jours de Sa Majesté.
* * *
Je pris un bougeoir. C'était le bougeoir du coucher dans la chambre du Roi à Versailles, le long bougeoir de vermeil à deux bougies si ardemment ambitionné par les courtisans, pour qui le tenir était un grand honneur; on l'avait emporté malgré le désarroi. Je pris ce bougeoir et je marchai devant la Reine, éclairant notre ronde nocturne à travers le palais sombre.
Les cent Suisses étaient campés dans la vaste galerie du centre, qui fut depuis la salle des maréchaux; de ce côté il n'y avait rien à craindre. Nous tournâmes dans un appartement qui donnait sur les jardins et sur la Seine. Il faisait clair de lune; certaines fenêtres conservaient encore les petits vitraux plombés du temps des Médicis. Leurs verres grossiers, en culs de bouteilles, laissaient transparaître une lumière verdâtre qui tachait le visage de la Reine et me la montra soudain comme un fantôme en son vêtement blanc. Je me souviens que mes doigts tremblèrent et que les bougies que je tenais pleurèrent sur le parquet.
—Vous avez peur ? me dit-elle. Vous étiez plus brave tantôt.
Et elle daigna ajouter:
—J'ai été témoin de votre courage et de votre fidélité; je ne les oublierai jamais... si toutefois j'ai encore longtemps pour me souvenir.
—Oh ! madame, m'écriai-je.
Mais d'un geste doux et souverain elle m'indiquait une porte.
—Je ne sais ce qu'il y a de ce côté-ci des appartements. Dans mes rares séjours à Paris je n'ai jamais été si loin.
Je jetai un coup d'œil par un des carreaux de vitre : nous dominions la Seine et le vent faisait trembler, en les balançant, les grands arbres de la grève, mêlant leurs branches noires dans les rayons argentés de l'astre des nuits.
—C'est, me dit la Reine, que nous sommes à la porte qui fait communiquer le château avec la galerie du Louvre.
* * *
Un frisson involontaire me saisit: il me semblait que derrière cette frêle planche aux moulures dorées et peintes par Coypel, tout le vieux mystère du Louvre tragique s'agitait. Je n'étais pas très savante en histoire de France—juste ce qu'on en apprend en même temps que sa généalogie,—mais je me rappelais des récits terribles et des légendes sinistres. Ce palais, disait-on, était parcouru par des spectres étranges. Cependant la Reine me commandait d'ouvrir et d'une main tremblante je tournai le bouton de la serrure.
Un coup de vent me frappa au visage et faillit éteindre mes bougies; je les protégeai de la main en les élevant pour dissiper l'obscurité ; leur faible rayonnement faisait remuer des ombres que je jugeais effrayantes; mais la Reine éleva la voix:
—On aurait dû placer ici un factionnaire dont on fût sûr. Dieu sait jusqu'où ce corridor peut conduire!
Car nous distinguions maintenant une longue galerie qui semblait s'étendre à l'infini.
—Allons, dit Marie-Antoinette ; il faut voir.
Et comme j'osai représenter à ma souveraine qu'il était nécessaire au moins d'appeler des gardes pour accompagner Sa Majesté, elle me fit signe de la suivre et s'avança la première.
Cette partie du Louvre fut reliée aux Tuileries par les architectes de Louis XIV ; elle était alors, par suite de transformations essayées, puis renoncées, un désordre et un chaos. Nous errâmes dans un dédale de corridors coupés de marches et faisant cent détours, rencontrant parfois de brusques escaliers en vis, semblant descendre au centre de la terre, et qui s'arrêtaient devant des baies d'anciennes portes murées. Les voûtes sous lesquelles nous marchions étaient basses, gothiques, supportées par des bustes d'animaux à faces de monstres. La Reine murmura d'une voix basse comme un souffle:
—Nous sommes dans la partie qui n'a pas été touchée ; c'est le vieux palais de Charles IX et d'Henri III. Ces pierres ont dû voir bien des événements.
A ce moment nous entendîmes distinctement un bruit léger à quelques pas de nous. Nous nous trouvions alors au centre d'une sorte d'étoile où venaient aboutir des couloirs obscurs. Le sentiment naturel de ce que je devais à ma souveraine vainquit ma faiblesse et je m'élançai devant Marie-Antoinette en élevant en l'air mon bougeoir de vermeil. Une forme bizarre apparaissait semblant descendre un à un les degrés taillés dans la pierre des murs; c'était une façon de petit homme vêtu de la manière qu'on représente les bourgeois du temps passé, avec des chausses à trousses, une casaque tailladée, et coiffé d'un chaperon à oreillère et à queue pendante. Mes tremblantes mains dirigeaient la lumière de son côté et nous vîmes qu'il était tout habillé de rouge.
Au cri que je ne pus retenir, cet être affreux, qui me parut avoir les traits d'un vieillard et la taille d'un enfant, leva la tête et, remontant brusquement, d'un vif élan, les degrés qu'il était en train de descendre, nous le vîmes s'élever tout d'un coup comme s'il voulait donner de la tête contre la voûte et disparaître.
Marie-Antoinette était immobile et pâle ; j'osai saisir sa main glacée.
—Rentrons, me dit-elle; rien d'humain ne nous menace en ces lieux. Sans doute que la Providence a voulu m'attirer jusqu'ici pour m'avertir par un signe des dangers qui menacent la monarchie.
—Votre Majesté pense donc?...
—Que nous venons de voir le petit homme rouge, celui qui erre dans les détours du Louvre quand le roi de France est en péril. Je ne sais si notre croyance catholique nous permet d'ajouter foi à cette superstition; mais comment douter du témoignage de nos yeux ?
Nous rentrâmes ; elle impassible, moi terrifiée. Tout dormait dans le château. J'aidai la Reine à se dévêtir sans ces étiquettes qui lui avaient tant pesé et je l'entendis murmurer comme à elle-même:
—Je crains tout pour le Roi. Quant à moi je suis étrangère; ils m'assassineront; que deviendront nos pauvres enfants ?
La douleur de cette Reine dans ce palais de désastres dépassait tout ce que les tragédies ont pu concevoir de terrible....
* * *
Je suis la dernière servante de la monarchie qui ai vu, de mes yeux vu, le petit homme rouge du Louvre.
Eh bien, non, car la Comtesse n'a pas été la dernière à voir "le petit homme rouge"..........
De même, en 1815, apparaît-il à Napoléon Ier, quelques semaines avant la bataille de Waterloo. Enfin il apparut à Louis XVIII et à son frère le comte d'Artois, quelques jours avant la mort du premier.
Le 23 mai 1871, pendant l'incendie du palais, des témoins affirmeront que, pendant que le dôme de la salle des Maréchaux s'effondrait dans les flammes, la silhouette du petit homme rouge apparut une dernière fois à une fenêtre du palais.
A suivre.........
Quel est ce mystérieux et inquiétant homme rouge qui hantait régulièrement le palais des Tuileries et le Louvre depuis la funeste Catherine de Médicis ? Son apparition annonçait toujours un drame à celui qui avait le malheur de l'apercevoir. Ainsi, en juillet 1792, il apparaît à la Reine Marie-Antoinette, peu de temps avant la chute de la Monarchie.
Le romancier François de Nion (1856-1923) nous conte cette curieuse anecdote par la bouche d'une servante de la reine.
" C'est le soir même des terribles journées d'octobre que la Reine et moi, son humble servante, nous vîmes dans un des couloirs du vieux Louvre cette affreuse figure dont aujourd'hui même encore—à l'heure lointaine où j'écris ces lignes,—je ne puis oublier les traits, ni, malgré tout, méconnaître la réalité.
Je raconterai d'autre part notre voyage de Versailles à Paris dans un torrent de têtes hideuses qui semblaient porter nos carrosses comme l'eau d'un fleuve une barque périlleuse. Têtes sanglantes et têtes sinistres, je vous vois danser autour de nous, les unes au bout d'une pique avec vos prunelles rigides et vos muscles tordus; les autres au niveau de nos visages, les yeux hagards et les bouches hurlant des injures.
L'horrible jour, froid, pluvieux, sombre !
Le soir même il fallut s'occuper de se loger dans les appartements des Tuileries qui n'avaient pas été chauffés depuis l'enfance de Louis XV. Tout y était dans un désordre sinistre. Le pauvre Dauphin, habitué à son palais de Versailles, se pressait contre sa mère, effrayé par ces murs délabrés.
—Tout ici est bien laid, maman, murmurait-il.
Et Marie-Antoinette lui répondait:
—Louis XIV logeait ici, mon fils, nous ne devons pas être plus difficiles que lui.
Dès que ses enfants furent endormis dans des lits préparés à la hâte, la Reine m'appela et me dit:
—Venez avec moi, comtesse ; le Roi est couché, mais pour moi je ne saurais dormir sans avoir parcouru ces appartements et m'être assurée que je n'ai pas à redouter le fer d'un assassin veillant dans ces ténèbres contre les jours de Sa Majesté.
* * *
Je pris un bougeoir. C'était le bougeoir du coucher dans la chambre du Roi à Versailles, le long bougeoir de vermeil à deux bougies si ardemment ambitionné par les courtisans, pour qui le tenir était un grand honneur; on l'avait emporté malgré le désarroi. Je pris ce bougeoir et je marchai devant la Reine, éclairant notre ronde nocturne à travers le palais sombre.
Les cent Suisses étaient campés dans la vaste galerie du centre, qui fut depuis la salle des maréchaux; de ce côté il n'y avait rien à craindre. Nous tournâmes dans un appartement qui donnait sur les jardins et sur la Seine. Il faisait clair de lune; certaines fenêtres conservaient encore les petits vitraux plombés du temps des Médicis. Leurs verres grossiers, en culs de bouteilles, laissaient transparaître une lumière verdâtre qui tachait le visage de la Reine et me la montra soudain comme un fantôme en son vêtement blanc. Je me souviens que mes doigts tremblèrent et que les bougies que je tenais pleurèrent sur le parquet.
—Vous avez peur ? me dit-elle. Vous étiez plus brave tantôt.
Et elle daigna ajouter:
—J'ai été témoin de votre courage et de votre fidélité; je ne les oublierai jamais... si toutefois j'ai encore longtemps pour me souvenir.
—Oh ! madame, m'écriai-je.
Mais d'un geste doux et souverain elle m'indiquait une porte.
—Je ne sais ce qu'il y a de ce côté-ci des appartements. Dans mes rares séjours à Paris je n'ai jamais été si loin.
Je jetai un coup d'œil par un des carreaux de vitre : nous dominions la Seine et le vent faisait trembler, en les balançant, les grands arbres de la grève, mêlant leurs branches noires dans les rayons argentés de l'astre des nuits.
—C'est, me dit la Reine, que nous sommes à la porte qui fait communiquer le château avec la galerie du Louvre.
* * *
Un frisson involontaire me saisit: il me semblait que derrière cette frêle planche aux moulures dorées et peintes par Coypel, tout le vieux mystère du Louvre tragique s'agitait. Je n'étais pas très savante en histoire de France—juste ce qu'on en apprend en même temps que sa généalogie,—mais je me rappelais des récits terribles et des légendes sinistres. Ce palais, disait-on, était parcouru par des spectres étranges. Cependant la Reine me commandait d'ouvrir et d'une main tremblante je tournai le bouton de la serrure.
Un coup de vent me frappa au visage et faillit éteindre mes bougies; je les protégeai de la main en les élevant pour dissiper l'obscurité ; leur faible rayonnement faisait remuer des ombres que je jugeais effrayantes; mais la Reine éleva la voix:
—On aurait dû placer ici un factionnaire dont on fût sûr. Dieu sait jusqu'où ce corridor peut conduire!
Car nous distinguions maintenant une longue galerie qui semblait s'étendre à l'infini.
—Allons, dit Marie-Antoinette ; il faut voir.
Et comme j'osai représenter à ma souveraine qu'il était nécessaire au moins d'appeler des gardes pour accompagner Sa Majesté, elle me fit signe de la suivre et s'avança la première.
Cette partie du Louvre fut reliée aux Tuileries par les architectes de Louis XIV ; elle était alors, par suite de transformations essayées, puis renoncées, un désordre et un chaos. Nous errâmes dans un dédale de corridors coupés de marches et faisant cent détours, rencontrant parfois de brusques escaliers en vis, semblant descendre au centre de la terre, et qui s'arrêtaient devant des baies d'anciennes portes murées. Les voûtes sous lesquelles nous marchions étaient basses, gothiques, supportées par des bustes d'animaux à faces de monstres. La Reine murmura d'une voix basse comme un souffle:
—Nous sommes dans la partie qui n'a pas été touchée ; c'est le vieux palais de Charles IX et d'Henri III. Ces pierres ont dû voir bien des événements.
A ce moment nous entendîmes distinctement un bruit léger à quelques pas de nous. Nous nous trouvions alors au centre d'une sorte d'étoile où venaient aboutir des couloirs obscurs. Le sentiment naturel de ce que je devais à ma souveraine vainquit ma faiblesse et je m'élançai devant Marie-Antoinette en élevant en l'air mon bougeoir de vermeil. Une forme bizarre apparaissait semblant descendre un à un les degrés taillés dans la pierre des murs; c'était une façon de petit homme vêtu de la manière qu'on représente les bourgeois du temps passé, avec des chausses à trousses, une casaque tailladée, et coiffé d'un chaperon à oreillère et à queue pendante. Mes tremblantes mains dirigeaient la lumière de son côté et nous vîmes qu'il était tout habillé de rouge.
Au cri que je ne pus retenir, cet être affreux, qui me parut avoir les traits d'un vieillard et la taille d'un enfant, leva la tête et, remontant brusquement, d'un vif élan, les degrés qu'il était en train de descendre, nous le vîmes s'élever tout d'un coup comme s'il voulait donner de la tête contre la voûte et disparaître.
Marie-Antoinette était immobile et pâle ; j'osai saisir sa main glacée.
—Rentrons, me dit-elle; rien d'humain ne nous menace en ces lieux. Sans doute que la Providence a voulu m'attirer jusqu'ici pour m'avertir par un signe des dangers qui menacent la monarchie.
—Votre Majesté pense donc?...
—Que nous venons de voir le petit homme rouge, celui qui erre dans les détours du Louvre quand le roi de France est en péril. Je ne sais si notre croyance catholique nous permet d'ajouter foi à cette superstition; mais comment douter du témoignage de nos yeux ?
Nous rentrâmes ; elle impassible, moi terrifiée. Tout dormait dans le château. J'aidai la Reine à se dévêtir sans ces étiquettes qui lui avaient tant pesé et je l'entendis murmurer comme à elle-même:
—Je crains tout pour le Roi. Quant à moi je suis étrangère; ils m'assassineront; que deviendront nos pauvres enfants ?
La douleur de cette Reine dans ce palais de désastres dépassait tout ce que les tragédies ont pu concevoir de terrible....
* * *
Je suis la dernière servante de la monarchie qui ai vu, de mes yeux vu, le petit homme rouge du Louvre.
Eh bien, non, car la Comtesse n'a pas été la dernière à voir "le petit homme rouge"..........
De même, en 1815, apparaît-il à Napoléon Ier, quelques semaines avant la bataille de Waterloo. Enfin il apparut à Louis XVIII et à son frère le comte d'Artois, quelques jours avant la mort du premier.
Le 23 mai 1871, pendant l'incendie du palais, des témoins affirmeront que, pendant que le dôme de la salle des Maréchaux s'effondrait dans les flammes, la silhouette du petit homme rouge apparut une dernière fois à une fenêtre du palais.
A suivre.........
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Oui, cher Lucius, je sais ( de mémoire) que Wikipédia est assez précis sur ce bijou, notamment la façon dont le diamant du Smithsonian Institute a été identifié = grâce à un croquis et un moulage de la taille du diamant à l'origine;
http://fr.wikipedia.org/wiki/Diamant_bleu_de_la_Couronne
Cependant, j'ai lu des détails très précis sur les autres pierres; il faut que je recherche où précisément, merci de votre intérêt;
http://fr.wikipedia.org/wiki/Diamant_bleu_de_la_Couronne
Cependant, j'ai lu des détails très précis sur les autres pierres; il faut que je recherche où précisément, merci de votre intérêt;
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
L'article précise bien que le diamant est toujours aux Amériques, et que ce qui est présenté au Louvre n'est qu'une très bonne recréation raisonnée par des grands joailliers modernes.
Cependant la spinelle de Bretagne est encore en France je crois ..... ?
Cependant la spinelle de Bretagne est encore en France je crois ..... ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Louise-Adélaïde a écrit::
Notre très estimée et très aimée Modération ...
... c'est nous ... : : :
Louise-Adélaïde a écrit:
... me fera l'honneur de me dire si ce topic convient bien; en effet, quoique le sujet sur Trianon ait abordé l'histoire des deux Anglaises au Hameau de la Reine ainsi que d'autres histoires glaçantes, j'ai craint de faire un hors sujet à cet endroit;
Il convient à merveille !
Merci pour l'ouverture de ce sujet " Bouh ! fais-moi peur ! ", chère Louise-Adélaïde , un thème dont nous raffolons tous .
;
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Oui, cher Lucius, mais l'article de Wikipedia n'est pas à jour, actuellement le bijou a été reconstitué;
wikipedia = Son unique moulage fut retrouvé en 2008 au Muséum national d'histoire naturelle, prouvant de fait sa filiation avec le diamant Hope. Ce précieux moulage, ainsi que la réplique de ce diamant perdu sont exposés au Muséum national d'Histoire naturelle (Jardin des Plantes à Paris) au sein de l'exposition « Trésors de la Terre » http://fr.wikipedia.org/wiki/Joyaux_de_la_Couronne_de_France
Voici, plus précisément = http://www.notesprecieuses.com/lemagazine/2012/03/21/diamant-bleu-toison-d-or-et-autres-repliques-des-joyaux-de-la-couronne-a-nice/
La nouvelle Toison fut donc présentée dans les locaux de l’hôtel de la Marine, exactement là où elle fut volée en septembre 1792 (voir ci-dessus). Quelque 218 ans après ce vol - qui aliéna les trésors de grands maîtres français de la joaillerie, tels Jean Pittan, Jacques Guay et Pierre-André Jacqumin - le mal était en partie réparé. Le bijou fini fut conçu avec les meilleurs artisans lapidaires, sertisseurs, doreurs, gainiers. Un écrin en maroquin cramoisi, aux armes de Louis XV de la maison Simiez fut également conçu pour présenter ce sublime insigne. En face d’un auditoire prestigieux, tous remarquèrent l’extraordinaire beauté du bijou, son élégance dans les proportions et ses asymétries florales typiquement rocaille. Chef d’œuvre composé de chefs d’œuvre tels le diamant bleu de la Couronne, témoigne de l’extraordinaire savoir-faire d’artisans des xviie et xviiie siècles dont très peu d’œuvres ont survécu aux vols, aux retailles et aux dégradations du xixe siècle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Diamant_bleu_de_la_Couronne#.C3.80_la_red.C3.A9couverte_du_bijou_fondateur_de_la_haute_joaillerie_fran.C3.A7aise_:_la_grande_Toison_
La Toison d’or de la parure de couleur, version 2010 : une dépouille de bélier attachée par le milieu du corps à un collier d'or composé de « fusils » ou briquets, stylisés en forme de B (Bourgogne), encadrant le diamant bleu d'où jaillissent des étincelles, l'ensemble est surmonté par un dragon représentant un combat allégorique.
Et donc les "joyaux de la Couronne de France" sont conservés en partie au Louvre;
Les joyaux de la Couronne, appelés aussi diamants de la Couronne, sont un ensemble de bijoux de la Monarchie française puis de la République française dont l'origine remonte à François Ier. La pièce la plus célèbre est le Le Régent. Ils sont aujourd'hui conservés en partie au musée du Louvre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joyaux_de_la_Couronne_de_France
Je suppose que la Toison d'or de Louis XV en fait partie.......
wikipedia = Son unique moulage fut retrouvé en 2008 au Muséum national d'histoire naturelle, prouvant de fait sa filiation avec le diamant Hope. Ce précieux moulage, ainsi que la réplique de ce diamant perdu sont exposés au Muséum national d'Histoire naturelle (Jardin des Plantes à Paris) au sein de l'exposition « Trésors de la Terre » http://fr.wikipedia.org/wiki/Joyaux_de_la_Couronne_de_France
Voici, plus précisément = http://www.notesprecieuses.com/lemagazine/2012/03/21/diamant-bleu-toison-d-or-et-autres-repliques-des-joyaux-de-la-couronne-a-nice/
La nouvelle Toison fut donc présentée dans les locaux de l’hôtel de la Marine, exactement là où elle fut volée en septembre 1792 (voir ci-dessus). Quelque 218 ans après ce vol - qui aliéna les trésors de grands maîtres français de la joaillerie, tels Jean Pittan, Jacques Guay et Pierre-André Jacqumin - le mal était en partie réparé. Le bijou fini fut conçu avec les meilleurs artisans lapidaires, sertisseurs, doreurs, gainiers. Un écrin en maroquin cramoisi, aux armes de Louis XV de la maison Simiez fut également conçu pour présenter ce sublime insigne. En face d’un auditoire prestigieux, tous remarquèrent l’extraordinaire beauté du bijou, son élégance dans les proportions et ses asymétries florales typiquement rocaille. Chef d’œuvre composé de chefs d’œuvre tels le diamant bleu de la Couronne, témoigne de l’extraordinaire savoir-faire d’artisans des xviie et xviiie siècles dont très peu d’œuvres ont survécu aux vols, aux retailles et aux dégradations du xixe siècle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Diamant_bleu_de_la_Couronne#.C3.80_la_red.C3.A9couverte_du_bijou_fondateur_de_la_haute_joaillerie_fran.C3.A7aise_:_la_grande_Toison_
La Toison d’or de la parure de couleur, version 2010 : une dépouille de bélier attachée par le milieu du corps à un collier d'or composé de « fusils » ou briquets, stylisés en forme de B (Bourgogne), encadrant le diamant bleu d'où jaillissent des étincelles, l'ensemble est surmonté par un dragon représentant un combat allégorique.
Et donc les "joyaux de la Couronne de France" sont conservés en partie au Louvre;
Les joyaux de la Couronne, appelés aussi diamants de la Couronne, sont un ensemble de bijoux de la Monarchie française puis de la République française dont l'origine remonte à François Ier. La pièce la plus célèbre est le Le Régent. Ils sont aujourd'hui conservés en partie au musée du Louvre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joyaux_de_la_Couronne_de_France
Je suppose que la Toison d'or de Louis XV en fait partie.......
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Je passerai voir ce qui est exposé en ce moment dans la galerie.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
: Merci chère Eléonore, nous pouvons dire comme ( je crois) Madame du Deffand " Je ne crois pas aux fantômes, mais j'en ai peur ! " .......
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Merci pour cette initiative de sujets d'épouvante, ma chère Louise-Adélaïde !
Qui est censée être cette servante? Une comtesse...
Bien à vous.
Louise-Adélaïde a écrit:Le "petit homme rouge" des Tuileries........
Le romancier François de Nion (1856-1923) nous conte cette curieuse anecdote par la bouche d'une servante de la reine.
Qui est censée être cette servante? Une comtesse...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Majesté c'est "romancé" , je suppose que les "servantes" étaient derrière les dames d'honneur ( haute noblesse) des femmes de la noblesse également, mais moins titrées ; "Comtesse" ça "fait bien";
On remarque que la phrase prononcée par le Dauphin "Maman, c'est bien laid" n'a pas été prononcée à cet instant là, c'est à dire le soir, mais en réalité dans la journée, probablement fin de matinée, lors de l'installation de la Famille Royale;
Et, s'il est exact que "le petit homme rouge" a été vu par Marie-Antoinette, j'en ignore les circonstances précises; j'en saurai peut-être davantage lorsque j'aurai achevé le lecture des nombreux Mémoires et journaux que j'ai en stock; ( Goncourt, Tourzel, Lenotre, Dumas, etc; )
Je recherche d'autres sources, là.......
On remarque que la phrase prononcée par le Dauphin "Maman, c'est bien laid" n'a pas été prononcée à cet instant là, c'est à dire le soir, mais en réalité dans la journée, probablement fin de matinée, lors de l'installation de la Famille Royale;
Et, s'il est exact que "le petit homme rouge" a été vu par Marie-Antoinette, j'en ignore les circonstances précises; j'en saurai peut-être davantage lorsque j'aurai achevé le lecture des nombreux Mémoires et journaux que j'ai en stock; ( Goncourt, Tourzel, Lenotre, Dumas, etc; )
Je recherche d'autres sources, là.......
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Louise-Adélaïde a écrit:: Merci chère Eléonore, nous pouvons dire comme ( je crois) Madame du Deffand " Je ne crois pas aux fantômes, mais j'en ai peur ! " .......
... cette bonne et excellente marquise !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
J'ai déjà lu la légendre du petit homme rouge dans un ouvrage consacré à l'histoire du Louvre...il faut que je le retrouve...il n'est pas dans les rayonnages des livres que je peux consulter régulièrement...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Oui, oui, Majesté, elle est très connue; je vais en donner les détails, là; je suis passée un peu vite, pour m'attarder sur Marie-Antoinette.....
Eléonore, la marquise du Deffand a dit très précisément ce que pensent la grande majorité des gens ( moi comprise..); non, bien sûr, je ne crois pas aux fantômes, mais j'en ai une sainte frousse......
Eléonore, la marquise du Deffand a dit très précisément ce que pensent la grande majorité des gens ( moi comprise..); non, bien sûr, je ne crois pas aux fantômes, mais j'en ai une sainte frousse......
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Ma tante disait de moi que je vivais avec mes fantômes... je lui faisais un peu les gros yeux, comme dirait Eléonore...Louise-Adélaïde a écrit:Eléonore, la marquise du Deffand a dit très précisément ce que pensent la grande majorité des gens ( moi comprise..); non, bien sûr, je ne crois pas aux fantômes, mais j'en ai une sainte frousse......
Mais en fait, je crois qu'elle disait vrai... :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Louise-Adélaïde a écrit: Oui, oui, Majesté, elle est très connue; je vais en donner les détails, là; je suis passée un peu vite, pour m'attarder sur Marie-Antoinette.....
Le mystère de ce "petit homme rouge" qui surgit de temps à autre dans notre histoire, reste entier. A la fin de la Monarchie on l'appelait encore Le Petit Homme Rouge des Tuileries. Dulaur rapporte à son sujet une légende qui prétend que l'on trouva ce "petit Homme Rouge" aux Tuileries, couché dans le lit du roi, la matin qui suivit son départ pour Varennes.
Une nuit de 1792, Marie-Antoinette, assignée à résidence aux Tuileries avec la famille royale, s'éveille en sursaut. Le petit homme rouge est debout, à son chevet, muet. Elle le revoit une dernière fois le 10 août au matin lorsque les émeutiers assiègent le palais l'obligeant à se réfugier dans la salle du Manège où se tenait alors l'Assemblée législative.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Cette légende du fantôme des Tuileries vient en réalité de Jean dit l’Ecorcheur, un boucher désosseur, qui vécut au temps de Catherine de Médicis et qui travaillait dans l’abattoir à proximité du palais. Celui-ci aurait été égorgé par un certain Neuville, sur demande de Catherine de Médicis au motif qu’il connaissait plusieurs secrets de la couronne. Au moment de mourir, il aurait promis à Neuville qu’il reviendrait d’entre les morts. Il ne tarda pas à tenir sa promesse … alors que Neuville s’en retournait pour rendre compte de l’accomplissement de sa mission à la Reine, il sentit derrière lui comme une présence. Il se retourna et découvrit, avec horreur, Jean qui se tenait là, debout, baignant dans son sang.
Le fantôme aurait prévenu l’astrologue de Catherine de Médicis du danger imminent qui la guettait : « La construction des Tuileries la mènera à sa perte, elle va mourir ». Le petit homme rouge hanta les nuits de la Reine jusqu’à sa mort, le 5 janvier 1589 à Blois.
A partir de cet instant et au fil des siècles, le fantôme des Tuileries devint la terreur du palais des Tuileries en annonçant toujours un drame à celui à qui il apparaissait.
Il y a quelque chose qui ne colle pas avec la légende telle qu’elle est racontée ici. Catherine de Médicis a fait construire le palais des Tuileries justement parce qu’on lui avait prédit qu’elle mourrait sur la paroisse de Saint-Germain - j'ai plutôt entendu près de Saint-Germain...ce qui aura fait fuir Catherine loin du château de Saint-Germain ! . Le palais du Louvre se trouve sur la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois, et à partir de cette prédiction, Catherine de Médicis a refusé de séjourner au Louvre et a alors fait construire un palais aux Tuileries, situé sur la paroisse de Saint-Roch. ça ne peut pas être le fantôme des Tuileries qui lui fait cette prédiction puisqu’elle est la raison de la construction du palais …
L’ironie en ce qui concerne Catherine de Médicis, c’est qu’elle est morte certes loin de Paris… mais auprès d’un confesseur qui portait le nom de Saint-Germain!
Bien à vous.
Le fantôme aurait prévenu l’astrologue de Catherine de Médicis du danger imminent qui la guettait : « La construction des Tuileries la mènera à sa perte, elle va mourir ». Le petit homme rouge hanta les nuits de la Reine jusqu’à sa mort, le 5 janvier 1589 à Blois.
A partir de cet instant et au fil des siècles, le fantôme des Tuileries devint la terreur du palais des Tuileries en annonçant toujours un drame à celui à qui il apparaissait.
Il y a quelque chose qui ne colle pas avec la légende telle qu’elle est racontée ici. Catherine de Médicis a fait construire le palais des Tuileries justement parce qu’on lui avait prédit qu’elle mourrait sur la paroisse de Saint-Germain - j'ai plutôt entendu près de Saint-Germain...ce qui aura fait fuir Catherine loin du château de Saint-Germain ! . Le palais du Louvre se trouve sur la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois, et à partir de cette prédiction, Catherine de Médicis a refusé de séjourner au Louvre et a alors fait construire un palais aux Tuileries, situé sur la paroisse de Saint-Roch. ça ne peut pas être le fantôme des Tuileries qui lui fait cette prédiction puisqu’elle est la raison de la construction du palais …
L’ironie en ce qui concerne Catherine de Médicis, c’est qu’elle est morte certes loin de Paris… mais auprès d’un confesseur qui portait le nom de Saint-Germain!
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Ah, mais cher Majesté, ce ne sont pas des fantômes .......
Ce sont des "ombres du passé" ! de bien jolies ombres, passionnantes et bien vivantes.....
Ce sont des "ombres du passé" ! de bien jolies ombres, passionnantes et bien vivantes.....
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Bravo ! c'est bien cela......
Terrible, non ? ah ces "royals" quelle vie !
Alors, je suis à la recherche de documents - sérieux et peu sensationnels lus ainsi- et j'ai du mal à les retrouver......
Sachez cependant ( mais vous qui êtes des familiers du Petit Trianon, devez le savoir peut-être mieux que moi ? ) que, restauré en 2008, le Petit Trianon a, durant des années donné bien des soucis à son conservateur et aux employés qui y travaillaient;
En effet, il y résonnait à toute heure, parfois du moins, des bruits étranges = meubles lourds que l'on traînait, fracas de vaisselle, chocs sourds comme si quelque chose ou quelqu'un tombait;
Ceci surtout à l'étage de "l'attique" au point que les employés répugnaient à s'y rendre; le phénomène était connu mais "tabou" ; en effet, trop peu évident pour mériter une intervention; il n'en demeure pas moins qu'un malaise régnait; en outre, alors que cet étage était fermé au public, il arrivait assez fréquemment que les visiteurs souhaitent le visiter argant qu'ils y avaient vu passer des silhouettes, et "rouspétaient" en demandant "pourquoi eux, n'avaient pas le droit de s'y rendre";
Je recherche ce reportage lu il y a quelques années dans lequel on mentionnait que depuis les travaux de restauration, ( en 2008 mécène "les montres Bréguet") les phénomènes avaient pratiquement cessé;
Je précise bien que ceci n'a rien à voir avec les innombrables reportages sur Versailles intime et l'expérience des deux Anglaises ;
Non, il s'agit d'un document pas tape à l'oeil du tout sur le quotidien au Petit Trianon;
Terrible, non ? ah ces "royals" quelle vie !
Alors, je suis à la recherche de documents - sérieux et peu sensationnels lus ainsi- et j'ai du mal à les retrouver......
Sachez cependant ( mais vous qui êtes des familiers du Petit Trianon, devez le savoir peut-être mieux que moi ? ) que, restauré en 2008, le Petit Trianon a, durant des années donné bien des soucis à son conservateur et aux employés qui y travaillaient;
En effet, il y résonnait à toute heure, parfois du moins, des bruits étranges = meubles lourds que l'on traînait, fracas de vaisselle, chocs sourds comme si quelque chose ou quelqu'un tombait;
Ceci surtout à l'étage de "l'attique" au point que les employés répugnaient à s'y rendre; le phénomène était connu mais "tabou" ; en effet, trop peu évident pour mériter une intervention; il n'en demeure pas moins qu'un malaise régnait; en outre, alors que cet étage était fermé au public, il arrivait assez fréquemment que les visiteurs souhaitent le visiter argant qu'ils y avaient vu passer des silhouettes, et "rouspétaient" en demandant "pourquoi eux, n'avaient pas le droit de s'y rendre";
Je recherche ce reportage lu il y a quelques années dans lequel on mentionnait que depuis les travaux de restauration, ( en 2008 mécène "les montres Bréguet") les phénomènes avaient pratiquement cessé;
Je précise bien que ceci n'a rien à voir avec les innombrables reportages sur Versailles intime et l'expérience des deux Anglaises ;
Non, il s'agit d'un document pas tape à l'oeil du tout sur le quotidien au Petit Trianon;
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Ah! ça me fait penser à une émission de Mireille Dumas (que j'ai en cassette vidéo) où elle interviewe les personnes qui travaillent quotidiennement au château. Et une responsable du Petit Trianon parlait des yeux de la statue de Marie-Antoinette qui l'observaient lorsqu'elle arrivait à Trianon...
Est-ce à cette émission que tu penses?
Bien à vous.
Est-ce à cette émission que tu penses?
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Non, non, merci;
Mon document était sur internet, et nullement destiné à être un reportage sensationnel; il était en majeure partie fait de citations des employés et du conservateur du Château ( Petit Trianon) et je pense, évoquait la restauration;
Quels étaient les "mots-clés" du titre ? banals, sans doute; mais il y a trois ou quatre ans; et il a dû disparaître du moteur de recherche;
Par contre, ce que tu me dis m'évoque une interview que j'ai dû lire là aussi; celle de l'employée qui faisait le lit de la chambre de Marie-Antoinette et qui y "entendait" toujours "un tel silence" qu'elle s'en allait à toutes jambes;
Il ne me reste plus qu'à fouiller partout, tant pis;
Ce qui était "prenant" était le sentiment de malaise, et le fait avéré que, plus ou moins, les gens se refusaient à monter au "troisième" soit l'attique, tant ils le redoutaient; je crois qu'il y était aussi question des cuisines;
Pour avoir visité le Hameau ( cf mon post dans le topic "Trianon" ) au début de Janvier en 1986, donc avant les restaurations, je peux témoigner que, vraiment "il y a quelque chose"; mon mari et moi sommes restés silencieux totalement durant plus d'une heure, et c'est longtemps après être sortis, que, comme les deux Anglaises, nous avons communiqué sur le lieu, dans la voiture, au retour; mon mari m'a dit ( à peu près) "c'est fou, ça, c'est assez incroyable, on dirait des maisons, des jouets d'enfants"; on avait vraiment l'impression que les serviteurs, la cour, la Reine venaient d'abandonner le Hameau; ça m'a marquée;
Maintenant, bien sûr, tout est galvaudé, il y a même des visites sur ce thème lorsque la nuit tombe et vingt blogs consacrés à cela; c'est dommage , si "il y a quelque chose" les traces sont brouillées;
J'ai toujours trouvé très étrange et remarquable qu'à quelques années de distance, Marie-Louise, la propre nièce de Marie-Antoinette ait occupé le Petit Trianon, comme cela, sans apparemment "sentir" grand chose;
Mon document était sur internet, et nullement destiné à être un reportage sensationnel; il était en majeure partie fait de citations des employés et du conservateur du Château ( Petit Trianon) et je pense, évoquait la restauration;
Quels étaient les "mots-clés" du titre ? banals, sans doute; mais il y a trois ou quatre ans; et il a dû disparaître du moteur de recherche;
Par contre, ce que tu me dis m'évoque une interview que j'ai dû lire là aussi; celle de l'employée qui faisait le lit de la chambre de Marie-Antoinette et qui y "entendait" toujours "un tel silence" qu'elle s'en allait à toutes jambes;
Il ne me reste plus qu'à fouiller partout, tant pis;
Ce qui était "prenant" était le sentiment de malaise, et le fait avéré que, plus ou moins, les gens se refusaient à monter au "troisième" soit l'attique, tant ils le redoutaient; je crois qu'il y était aussi question des cuisines;
Pour avoir visité le Hameau ( cf mon post dans le topic "Trianon" ) au début de Janvier en 1986, donc avant les restaurations, je peux témoigner que, vraiment "il y a quelque chose"; mon mari et moi sommes restés silencieux totalement durant plus d'une heure, et c'est longtemps après être sortis, que, comme les deux Anglaises, nous avons communiqué sur le lieu, dans la voiture, au retour; mon mari m'a dit ( à peu près) "c'est fou, ça, c'est assez incroyable, on dirait des maisons, des jouets d'enfants"; on avait vraiment l'impression que les serviteurs, la cour, la Reine venaient d'abandonner le Hameau; ça m'a marquée;
Maintenant, bien sûr, tout est galvaudé, il y a même des visites sur ce thème lorsque la nuit tombe et vingt blogs consacrés à cela; c'est dommage , si "il y a quelque chose" les traces sont brouillées;
J'ai toujours trouvé très étrange et remarquable qu'à quelques années de distance, Marie-Louise, la propre nièce de Marie-Antoinette ait occupé le Petit Trianon, comme cela, sans apparemment "sentir" grand chose;
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Cela ne m'étonne pas trop...Marie-Louise a beau être la nièce de Marie-Antoinette , elle ne m'inspire rien...surtout à côté de la savoureuse Joséphine...Louise-Adélaïde a écrit:J'ai toujours trouvé très étrange et remarquable qu'à quelques années de distance, Marie-Louise, la propre nièce de Marie-Antoinette ait occupé le Petit Trianon, comme cela, sans apparemment "sentir" grand chose;
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Oui, tu as raison "potiche" d'état.......
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Louise-Adélaïde a écrit:Oui, tu as raison "potiche" d'état.......
J'allais dire "cruche". :
Invité- Invité
Re: Légendes, fantômes, et autres histoires étranges du XVIIIe siècle
Dans son émission , La Vie à l'endroit, Mireille Dumas avait fait intervenir Maud Kristen, parapsychologue de son état, qui avait évoqué tout le bonheur de Marie-Antoinette qu'elle percevait en se promenant dans Son petit théâtre de Trianon...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
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