Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Nos conseils et découvertes :: Promenades et visites guidées (hors lieux du XVIIIe siècle)
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Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
C'est vrai que Staël est suédois... au temps pour moi... je pensais Mme Du Bois de la Motte (un nom pourtant bien français ! ) , dame d'honneur de la reine de France... d'où l'anachronisme de ma question
Bien à vous.
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Invité- Invité
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Majesté a écrit:... je pensais Mme Du Bois de la Motte (un nom pourtant bien français ! ) , dame d'honneur de la reine de France...
... dame d'honneur de Marie-Antoinette, c'est ce que je comprends.
Verniac de Saint-Maur a écrit:On avait fait écrire à la Régente par Mme Du Bois de la Motte, dame d'honneur de la reine, que j'étais un homme cruel, aveugle instrument de ce que l'on appelait la Propagande laquelle m'envoyait avec quatre millions à l'effet de bouleverser la Suède, et de faire assassiner le régent .
En somme, Mme du Bois de la Motte, dame d'honneur de Marie-Antoinette, écrit à la régente de Suède que l'ambassadeur de France en Suède, Verniac de Saint-Maur, est un félon qui déboule avec le dessein de faire assassiner le duc de Sudermanie .
C'est du moins ce qu'écrit Verniac pour expliquer qu'il est très mal reçu à Stockholm .
Et Françoise Kermina d'expliquer ( extrait photographié ci-dessus ) :
Le coup venait de Fersen, mais Verniac ignorait qu'il était accompagné d'un agent double qui apportait effectivement dans ses bagages un plan de subversion de la Suède ...
boudoi16
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Bon... je n'avais pas si mal cogité alors... Le tout était de différencier la Reine de la Régente
Bien à vous.
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Invité- Invité
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Majesté a écrit:... Le tout était de différencier la Reine de la Régente
Ce n'est pas clair parce que, j'ai beau chercher, je ne trouve pas de Mme de la Motte comme dame d'honneur de Marie-Antoinette .
En revanche, je trouve une Mlle de la Motte à la Cour de Suède, ici :
http://fr.wikisource.org/wiki/Un_Drame_autour_de_la_cour_de_Su%C3%A8de_%281784-1795%29/01
Un drame d’amour à la Cour de Suède 1784-1795
Ernest Daudet
Revue des Deux Mondes tome 10, 1912
Soudain, l’attention de la duchesse est détournée de ce qui l’avait péniblement captivée, par l’apparition d’un charmant trio féminin qui s’est rapproché d’elle : Mlle de la Motte, la comtesse Sophie Piper et la cousine de celle-ci, la comtesse Augusta de Lowenhielm. Ces deux dernières appartiennent à l’illustre famille Fersen, l’une est la fille du comte de Fersen, grand maréchal de la Cour ; le père de l’autre est le feld-maréchal du même nom, dont le fils Axel de Fersen réside en France où le retient l’intérêt que lui témoigne la reine Marie-Antoinette.
Augusta de Lowenhielm et Sophie Piper doivent à leurs aventures de cœur, non moins qu’à leur naissance, qu’à leur grâce et qu’à leur esprit, de ne pouvoir passer inaperçues. Augusta a été jadis, peu après son mariage, la maîtresse du duc de Sudermanie qui était encore célibataire. Un enfant est même né de leurs relations, dont le comte, de Lowenhielm, mort depuis, s’est laissé attribuer la paternité. La liaison a été rompue sur l’initiative de la maîtresse, quand la raison d’Etat et la volonté du Roi ont obligé l’amant à se marier. Plus tard, elle s’est renouée et a duré jusqu’au jour où le prince, mobile et débauché, a volé à d’autres amours. Maintenant, son ancienne amie appartient corps et cœur au chambellan Essen. Mais elle ne l’a pas plus fixé qu’elle ne fixa le duc de Sudermanie et, trop amoureuse pour rompre avec lui, elle souffre cruellement de se voir trahie.
L’histoire de Sophie, comtesse Piper, diffère un peu de celle de sa belle cousine. Elle aussi a été aimée, étant jeune fille, par l’un des frères du Roi, le duc d’Ostrogothie. Il en était si follement épris que, ne pouvant vaincre ses résistances, il voulut l’épouser. Elle refusa d’être sa femme, par crainte de déplaire au Roi, et accorda sa main au comte Piper, à qui depuis elle a été infidèle en faveur du secrétaire d’Etat, baron Taube, sur qui elle règne toujours. Elle est l’amie de cœur de la duchesse de Sudermanie, comme ne tarderont pas à l’être la comtesse de Lowenhielm et Mme de la Motte, fille du marquis de Pons, ambassadeur de France, qui, séparée de son mari, est venue rejoindre son père à Stockholm. Ces quatre femmes seront alors inséparables. L’attrait réciproque qui les rapprochera se devine déjà au plaisir qu’elles semblent éprouver en se trouvant réunies à Drottningholm.
Ce ne peut être qu'elle, non ?
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
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Il semble que Verninac de Saint-Maur prenne la suite du marquis de Pons :
Au moment de la mort de Gustave III, cette politique était fondée sur l’alliance de la Suède et de la Russie, conclue, on s’en souvient, à la suite de la paix de Véréla. Après s’être réconciliés, les deux adversaires de la veille avaient compris la nécessité de s’unir étroitement en vue des complications qui s’annonçaient pour le lendemain. Gustave s’était prêté à ce rapprochement avec d’autant plus de joie qu’il ne pouvait plus compter désormais sur l’alliance du gouvernement français, devenu la proie des factions révolutionnaires et qu’il voyait dans l’impératrice Catherine l’instrument le plus actif et le pivot le plus solide d’une coalition des puissances monarchiques contre la nation qui voulait les détruire. Avec le concours de cette souveraine, l’Europe parviendrait à rétablir l’autorité royale en France et à écraser le jacobinisme dont l’influence se faisait déjà sentir de toutes parts. Telle était la politique du roi de Suède quand il avait été frappé par la balle d’un assassin. Telle citait aussi celle d’Armfeldt. A l’exemple de son roi, il désirait préserver la Suède de la contagion du fléau qui menaçait tous les trônes.
En dernier lieu, cette politique avait eu pour résultat de faire rappeler à Stockholm le baron de Staël-Holstein, ministre du gouvernement suédois à Paris, à qui le Roi reprochait de s’être montré trop favorable aux idées nouvelles. Si Gustave eût été vivant lorsque cet ambassadeur était rentré en Suède, il l’aurait accueilli par des reproches. Non seulement, Staël n’en entendit pas dans la bouche du Régent avec qui il était lié d’amitié ; mais encore, lorsqu’il eut expliqué sa conduite, elle fut approuvée.
Presque à la même date, le duc de Sudermanie mandait à Stockholm un personnage qui, lui aussi, était de ses amis. Cette amitié, comme celle qu’il avait conçue pour le baron de Staël, était née de leurs fréquentes rencontres dans les séances mystérieuses que tenaient entre eux les membres de la secte des illuminés, à laquelle tous les trois s’étaient affiliés. Ce personnage à qui le Régent songeait à confier la direction du gouvernement se nommait le baron Adolphe de Reuterholm. Ancien chambellan de la reine Sophie-Madeleine et membre de la Diète de 1789, il y avait pris contre Gustave III une attitude résolument hostile. Tombé alors en disgrâce, il avait quitté la Suède pour aller vivre à Paris. Là, il s’était mis en rapport avec les partis révolutionnaires ; il avait adopté peu à peu la plupart de leurs idées en y mêlant celles de la franc-maçonnerie et une sorte de mysticisme moitié religieux, moitié profane, acquis au contact des milieux spirites que depuis longtemps il fréquentait.
Ces idées étaient, à peu de chose près, celles du duc de Sudermanie. Reuterholm, malgré son arrogance et sa vanité, lui était sympathique. A Stockholm même, ils s’étaient maintes fois réunis pour évoquer les esprits. A plusieurs reprises, Reuterholm s’était flatté d’avoir obtenu d’eux des prédictions qui annonçaient au prince qu’il serait un jour le maître de la Suède et que lui, Reuterholm, était destiné à la gouverner sous ses ordres.
Intelligence brumeuse et âme pervertie, avide de plaisirs, libertin par nature, lent en toutes choses à se décider, redoutant les responsabilités, le duc de Sudermanie, encore qu’il affichât des prétentions autoritaires, ne demandait qu’à être mis en tutelle. Reuterholm, au sort duquel, à en croire les voix d’outre-tombe, le sien était lié, lui parut digne de le seconder dans la tâche qui lui était échue ; sous l’influence des souvenirs qui leur étaient communs, il l’appela à Stockholm et en fit le maître de l’Etat.
Le baron d’Armfeldt en était déjà parti. Au lendemain de la mort du Roi, accablé de douleur, atteint dans sa santé et prompt à s’irriter des changements qu’il voyait se produire dans la marche des amures, ne croyant pas à la sincérité des témoignages de bienveillance auxquels semblait se plaire le Régent à son égard, il vivait assez retiré, se consacrant presque uniquement à ses fonctions de gouverneur général et ne paraissant à la Cour qu’autant qu’il y était appelé par les nécessités de son service. Elle était alors à Drottningholm. Lorsqu’il y venait, c’était surtout pour y voir le jeune roi vis-à-vis duquel il entendait conserver, autant qu’il le pourrait, le rôle qui lui avait été prescrit par Gustave III. Mais, par Madeleine de Rudenschold, il était tenu au courant de ce qui se passait autour du Régent.
Les intentions du prince, dont les échos lui parvenaient par cette voie, semblaient avoir été conçues pour l’exaspérer. Il voyait les volontés du roi défunt méconnues, le gouvernement suédois préparer la rupture de l’alliance russe et se rapprocher du gouvernement français qui était alors aux mains du parti Girondin. Le baron de Staël, réintégré dans les fonctions diplomatiques dont Gustave III avait voulu le déposséder, s’apprêtait à retourner : à Paris muni d’instructions à l’effet de jeter les bases d’un traité d’alliance entre la Suède et la République : il se flattait d’en obtenir des subsides plus considérables que ceux qui étaient stipulés dans le traité conclu avec la Russie au commencement de l’année précédente. Il n’était pas jusqu’à la lenteur des poursuites intentées contre les régicides dont Armfeldt ne fut offensé et irrité. Il la considérait comme un outrage à la mémoire de son maître. En un mot, de quelque côté qu’il tournât les yeux, il saisissait les preuves de la volonté du Régent de jeter la Suède dans des voies nouvelles, contraires à celles où l’avait engagée, le règne précédent. Ces preuves apparaissaient surtout dans l’entourage que se formait le prince et où entraient peu à peu les hommes les plus hostiles au souverain qui venait de disparaître.
L’imagination d’Armfeldt était vive, fougueuse même, souvent jusqu’à l’exagération. Il se figura que les changements dont il était le témoin avaient pour but d’annihiler la volonté de l’enfant qui attendait que l’heure de régner sonnât pour lui et, lorsqu’il aurait atteint sa majorité, de rendre son règne impossible, ce qui eût prolongé la régence ou fait passer la couronne sur la tête du duc de Sudermanie. Il y avait quelque exagération dans ces craintes ; il ne sembla pas que le Régent ait alors conçu de telles ambitions. Mais il n’en était pas de même autour de lui. Celles de ses courtisans qui ne devaient se réaliser qu’en 1809, après que son neveu eut été détrôné, se trahissaient déjà dans leurs propos.
On peut voir à ces traits combien, quelques semaines après la mort de Gustave, la situation était tendue. D’un côté, Armfeldt et ses amis, qui, dans la conduite du gouvernement, ne trouvaient rien qui pût être approuvé ; de l’autre côté, les ennemis de l’ancien régime groupés autour du Régent, attendant impatiemment l’occasion de se délivrer de ceux qu’on appelait les Gustaviens.
Pour achever de décrire l’état de trouble en lequel ces rivalités, avaient jeté la cour de Suède, il convient de constater que le comte de Stackelberg, l’ambassadeur de Russie, se conformant aux ordres de sa souveraine, avait pris parti pour les royalistes dévoués à la mémoire de Gustave III et à l’avenir de son fils. Ils se réunissaient chez ce diplomate, toujours prêt à leur ouvrir sa maison et à se concerter avec eux sur les moyens d’imposer au Régent l’alliance russe à laquelle il s’efforçait de se dérober. La nouvelle de l’arrivée prochaine de Reuterholm, la présence à Stockholm d’un envoyé de la République française, l’abbé de Verninac de Saint-Maur, la décision prise de faire partir pour Paris le baron de Staël, furent donc les premières causes de l’irritation d’Armfeldt contre le nouveau régime.
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Il semble que Verninac de Saint-Maur prenne la suite du marquis de Pons :
Au moment de la mort de Gustave III, cette politique était fondée sur l’alliance de la Suède et de la Russie, conclue, on s’en souvient, à la suite de la paix de Véréla. Après s’être réconciliés, les deux adversaires de la veille avaient compris la nécessité de s’unir étroitement en vue des complications qui s’annonçaient pour le lendemain. Gustave s’était prêté à ce rapprochement avec d’autant plus de joie qu’il ne pouvait plus compter désormais sur l’alliance du gouvernement français, devenu la proie des factions révolutionnaires et qu’il voyait dans l’impératrice Catherine l’instrument le plus actif et le pivot le plus solide d’une coalition des puissances monarchiques contre la nation qui voulait les détruire. Avec le concours de cette souveraine, l’Europe parviendrait à rétablir l’autorité royale en France et à écraser le jacobinisme dont l’influence se faisait déjà sentir de toutes parts. Telle était la politique du roi de Suède quand il avait été frappé par la balle d’un assassin. Telle citait aussi celle d’Armfeldt. A l’exemple de son roi, il désirait préserver la Suède de la contagion du fléau qui menaçait tous les trônes.
En dernier lieu, cette politique avait eu pour résultat de faire rappeler à Stockholm le baron de Staël-Holstein, ministre du gouvernement suédois à Paris, à qui le Roi reprochait de s’être montré trop favorable aux idées nouvelles. Si Gustave eût été vivant lorsque cet ambassadeur était rentré en Suède, il l’aurait accueilli par des reproches. Non seulement, Staël n’en entendit pas dans la bouche du Régent avec qui il était lié d’amitié ; mais encore, lorsqu’il eut expliqué sa conduite, elle fut approuvée.
Presque à la même date, le duc de Sudermanie mandait à Stockholm un personnage qui, lui aussi, était de ses amis. Cette amitié, comme celle qu’il avait conçue pour le baron de Staël, était née de leurs fréquentes rencontres dans les séances mystérieuses que tenaient entre eux les membres de la secte des illuminés, à laquelle tous les trois s’étaient affiliés. Ce personnage à qui le Régent songeait à confier la direction du gouvernement se nommait le baron Adolphe de Reuterholm. Ancien chambellan de la reine Sophie-Madeleine et membre de la Diète de 1789, il y avait pris contre Gustave III une attitude résolument hostile. Tombé alors en disgrâce, il avait quitté la Suède pour aller vivre à Paris. Là, il s’était mis en rapport avec les partis révolutionnaires ; il avait adopté peu à peu la plupart de leurs idées en y mêlant celles de la franc-maçonnerie et une sorte de mysticisme moitié religieux, moitié profane, acquis au contact des milieux spirites que depuis longtemps il fréquentait.
Ces idées étaient, à peu de chose près, celles du duc de Sudermanie. Reuterholm, malgré son arrogance et sa vanité, lui était sympathique. A Stockholm même, ils s’étaient maintes fois réunis pour évoquer les esprits. A plusieurs reprises, Reuterholm s’était flatté d’avoir obtenu d’eux des prédictions qui annonçaient au prince qu’il serait un jour le maître de la Suède et que lui, Reuterholm, était destiné à la gouverner sous ses ordres.
Intelligence brumeuse et âme pervertie, avide de plaisirs, libertin par nature, lent en toutes choses à se décider, redoutant les responsabilités, le duc de Sudermanie, encore qu’il affichât des prétentions autoritaires, ne demandait qu’à être mis en tutelle. Reuterholm, au sort duquel, à en croire les voix d’outre-tombe, le sien était lié, lui parut digne de le seconder dans la tâche qui lui était échue ; sous l’influence des souvenirs qui leur étaient communs, il l’appela à Stockholm et en fit le maître de l’Etat.
Le baron d’Armfeldt en était déjà parti. Au lendemain de la mort du Roi, accablé de douleur, atteint dans sa santé et prompt à s’irriter des changements qu’il voyait se produire dans la marche des amures, ne croyant pas à la sincérité des témoignages de bienveillance auxquels semblait se plaire le Régent à son égard, il vivait assez retiré, se consacrant presque uniquement à ses fonctions de gouverneur général et ne paraissant à la Cour qu’autant qu’il y était appelé par les nécessités de son service. Elle était alors à Drottningholm. Lorsqu’il y venait, c’était surtout pour y voir le jeune roi vis-à-vis duquel il entendait conserver, autant qu’il le pourrait, le rôle qui lui avait été prescrit par Gustave III. Mais, par Madeleine de Rudenschold, il était tenu au courant de ce qui se passait autour du Régent.
Les intentions du prince, dont les échos lui parvenaient par cette voie, semblaient avoir été conçues pour l’exaspérer. Il voyait les volontés du roi défunt méconnues, le gouvernement suédois préparer la rupture de l’alliance russe et se rapprocher du gouvernement français qui était alors aux mains du parti Girondin. Le baron de Staël, réintégré dans les fonctions diplomatiques dont Gustave III avait voulu le déposséder, s’apprêtait à retourner : à Paris muni d’instructions à l’effet de jeter les bases d’un traité d’alliance entre la Suède et la République : il se flattait d’en obtenir des subsides plus considérables que ceux qui étaient stipulés dans le traité conclu avec la Russie au commencement de l’année précédente. Il n’était pas jusqu’à la lenteur des poursuites intentées contre les régicides dont Armfeldt ne fut offensé et irrité. Il la considérait comme un outrage à la mémoire de son maître. En un mot, de quelque côté qu’il tournât les yeux, il saisissait les preuves de la volonté du Régent de jeter la Suède dans des voies nouvelles, contraires à celles où l’avait engagée, le règne précédent. Ces preuves apparaissaient surtout dans l’entourage que se formait le prince et où entraient peu à peu les hommes les plus hostiles au souverain qui venait de disparaître.
L’imagination d’Armfeldt était vive, fougueuse même, souvent jusqu’à l’exagération. Il se figura que les changements dont il était le témoin avaient pour but d’annihiler la volonté de l’enfant qui attendait que l’heure de régner sonnât pour lui et, lorsqu’il aurait atteint sa majorité, de rendre son règne impossible, ce qui eût prolongé la régence ou fait passer la couronne sur la tête du duc de Sudermanie. Il y avait quelque exagération dans ces craintes ; il ne sembla pas que le Régent ait alors conçu de telles ambitions. Mais il n’en était pas de même autour de lui. Celles de ses courtisans qui ne devaient se réaliser qu’en 1809, après que son neveu eut été détrôné, se trahissaient déjà dans leurs propos.
On peut voir à ces traits combien, quelques semaines après la mort de Gustave, la situation était tendue. D’un côté, Armfeldt et ses amis, qui, dans la conduite du gouvernement, ne trouvaient rien qui pût être approuvé ; de l’autre côté, les ennemis de l’ancien régime groupés autour du Régent, attendant impatiemment l’occasion de se délivrer de ceux qu’on appelait les Gustaviens.
Pour achever de décrire l’état de trouble en lequel ces rivalités, avaient jeté la cour de Suède, il convient de constater que le comte de Stackelberg, l’ambassadeur de Russie, se conformant aux ordres de sa souveraine, avait pris parti pour les royalistes dévoués à la mémoire de Gustave III et à l’avenir de son fils. Ils se réunissaient chez ce diplomate, toujours prêt à leur ouvrir sa maison et à se concerter avec eux sur les moyens d’imposer au Régent l’alliance russe à laquelle il s’efforçait de se dérober. La nouvelle de l’arrivée prochaine de Reuterholm, la présence à Stockholm d’un envoyé de la République française, l’abbé de Verninac de Saint-Maur, la décision prise de faire partir pour Paris le baron de Staël, furent donc les premières causes de l’irritation d’Armfeldt contre le nouveau régime.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
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Quel sac de noeuds, c'est effarant ! àè-è\':
Quel sac de noeuds, c'est effarant ! àè-è\':
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Il semble qu'à un moment j'ai quand même compris ce dont il ressortait...
Reste à savoir à quel moment :
Bien à vous.
Reste à savoir à quel moment :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
;
Je ne saurais dire, mais sans doute ! : : :
Je ne saurais dire, mais sans doute ! : : :
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Ernest Daudet a écrit: La nouvelle de l’arrivée prochaine de Reuterholm, la présence à Stockholm d’un envoyé de la République française, l’abbé de Verninac de Saint-Maur, la décision prise de faire partir pour Paris le baron de Staël, furent donc les premières causes de l’irritation d’Armfeldt contre le nouveau régime.[/i]
Ce n'était pas un abbé : il épouse la soeur de Delacroix !
Raymond de Verninac-Saint-Maur, né à Souillac en 1762 et mort en 1822, est un écrivain, diplomate français.
Après avoir représenté la France comme ambassadeur de Suède à Stockholm en 1792 et à Constantinople en 1795, il est nommé par Bonaparte préfet du Rhône le 3 mars 1800. Il s’y installe officiellement le 10 avril. Avec son épouse Henriette, sœur aînée du peintre Eugène Delacroix. Le couple est à Lyon de 1800 à 1802 et c'est pendant le mandat de préfet de Verninac qu'est entreprise la rénovation de tout l’espace situé entre le quai de la Saône au niveau du pont Bonaparte et la place Bellecour, rebaptisée alors Place Bonaparte. Verninac prend aussi la décision dès 1800 de faire renaître l’Académie des Sciences, belles lettres et Arts de Lyon dissoute comme toutes les sociétés savantes en 1793. Il a du goût pour les lettres, lui-même est écrivain et, selon Michelet, il a inséré dans divers journaux et almanachs des poésies légères qui n’ont pas été recueillies en volume. Bonaparte le charge d’importantes négociations avec le Valais. Raymond de Verninac est disgracié en raison de ses opinions républicaines.
Son neveu Raymond de Verninac Saint-Maur commanda l’expédition chargée de ramener en France l’obélisque du temple de Louxor offerte à Louis-Philippe par Méhémet Ali.
( Merci Wiki )
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
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« Henriette de Verninac ou l’histoire mouvementée du portrait de la sœur de Delacroix par David"
par Arlette Sérullaz, musée du Louvre
Henriette Delacroix a dix-sept ans lorsqu’elle vient poser en 1799 dans l’atelier de Jacques-Louis David. Deuxième enfant de Victoire Oeben –fille du célèbre ébéniste de Louis XV, Jean-François Oeben— et de Charles Delacroix, ancien député à la Convention, régicide, ministre des relations extérieures puis ambassadeur en Hollande, Henriette est la sœur aînée, et de fort loin, d’Eugène Delacroix (le futur peintre de La Liberté guidant le Peuple vient d’avoir un an !). Elle a épousé en 1797 Raymond de Verninac, de vingt-et-un an plus âgé qu’elle, quatrième fils d’Etienne de Verninac Saint-Maur et de Suzanne de Montet, tout juste revenu de Constantinople où il a été l’envoyé extraordinaire de la République auprès de la Porte Ottomane.
Sincèrement épris –sa correspondance l’atteste—Raymond de Verninac a souhaité que David fixe sur la toile les traits de sa jeune épouse. David, qui vient de terminer son grand tableau des Sabines (Paris, musée du Louvre), a fait asseoir Henriette sur une chaise à l’antique, en acajou et bronze doré, et la représente simplement vêtue « à la grecque » d’une longue tunique blanche dont les plis souples soulignent ses formes sculpturales. Pour seule parure, une écharpe jaune safran bordée de palmettes.
A la mort d’Henriette de Verninac en 1827, le tableau revint à son fils unique, Charles (1803-1834), mais celui-ci, toujours à court d’argent, le déposa chez un prêteur sur gages et ne put le libérer avant de prendre son poste à Malte comme élève vice-consul. Fort heureusement, Delacroix, bien que prévenu tardivement, parvint en 1831 à récupérer le seul souvenir qui lui restait de sa sœur. Il conserva la toile jusqu’à la fin de sa vie : elle figure dans l’inventaire des œuvres trouvées en 1863 dans l’appartement et l’atelier qu’il occupait 6, rue de Furstenberg (l’actuel musée Eugène Delacroix).
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« Henriette de Verninac ou l’histoire mouvementée du portrait de la sœur de Delacroix par David"
par Arlette Sérullaz, musée du Louvre
Henriette Delacroix a dix-sept ans lorsqu’elle vient poser en 1799 dans l’atelier de Jacques-Louis David. Deuxième enfant de Victoire Oeben –fille du célèbre ébéniste de Louis XV, Jean-François Oeben— et de Charles Delacroix, ancien député à la Convention, régicide, ministre des relations extérieures puis ambassadeur en Hollande, Henriette est la sœur aînée, et de fort loin, d’Eugène Delacroix (le futur peintre de La Liberté guidant le Peuple vient d’avoir un an !). Elle a épousé en 1797 Raymond de Verninac, de vingt-et-un an plus âgé qu’elle, quatrième fils d’Etienne de Verninac Saint-Maur et de Suzanne de Montet, tout juste revenu de Constantinople où il a été l’envoyé extraordinaire de la République auprès de la Porte Ottomane.
Sincèrement épris –sa correspondance l’atteste—Raymond de Verninac a souhaité que David fixe sur la toile les traits de sa jeune épouse. David, qui vient de terminer son grand tableau des Sabines (Paris, musée du Louvre), a fait asseoir Henriette sur une chaise à l’antique, en acajou et bronze doré, et la représente simplement vêtue « à la grecque » d’une longue tunique blanche dont les plis souples soulignent ses formes sculpturales. Pour seule parure, une écharpe jaune safran bordée de palmettes.
A la mort d’Henriette de Verninac en 1827, le tableau revint à son fils unique, Charles (1803-1834), mais celui-ci, toujours à court d’argent, le déposa chez un prêteur sur gages et ne put le libérer avant de prendre son poste à Malte comme élève vice-consul. Fort heureusement, Delacroix, bien que prévenu tardivement, parvint en 1831 à récupérer le seul souvenir qui lui restait de sa sœur. Il conserva la toile jusqu’à la fin de sa vie : elle figure dans l’inventaire des œuvres trouvées en 1863 dans l’appartement et l’atelier qu’il occupait 6, rue de Furstenberg (l’actuel musée Eugène Delacroix).
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
C'est génial de découvrir tous ces personnages ! :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Oui Reinette, mais je n'ai pas tout lu car vraiment pas clair. :
Comme j'aime bien remercier les intervenants qui nous rendent souvent un peu plus cultivés, alors merci quand même.
Comme j'aime bien remercier les intervenants qui nous rendent souvent un peu plus cultivés, alors merci quand même.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Reinette a écrit:C'est génial de découvrir tous ces personnages ! :n,,;::::!!!:
Oui, n'est-ce pas ! C'est l'effet boule de neige ...
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Coppet ... chez Mme de Staël .
Mme de Sabran a écrit:Reinette a écrit:C'est génial de découvrir tous ces personnages ! :n,,;::::!!!:
Oui, n'est-ce pas ! C'est l'effet boule de neige ...
N'est-ce pas ? D'autant qu'aujourd'hui j'ai découvert un amiral Du Bois de la Motte qui durant la Guerre de Sept ans combattit les Anglais afin de défendre nos colonies américaines. Peut-être son père ou un oncle ? Sans cet échange récent, je n'aurai pas fait tilt en retrouvant ce nom ce matin.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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