Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
+2
Comtesse Diane
Mme de Sabran
6 participants
Page 1 sur 1
Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Te souviens-tu, mon cher petit Lulu, d'une belle excursion que tu avais faite en Bretagne ?
Tu nous avais posté cette photo du magnifique ...
château de Josselin des Rohan-Chabot .
... avec ce commentaire
Lucius :
Je rentre d'un weekend dans le beau duché de Bretagne, et suis passé par le comté de Porhoët, et son chateau de Josselin
Ce chateau, magnifique demeure de la Renaissance, ne fut quasiment pas habité par les duc de Roahn Chabot durant le XVIIe et XVIIIe, ceux ci se trouvant à la cour ou au chateau de Blain. Josselin restait en effet jusqu'en 1830 d'un accès difficile.
Ce n'est qu'à partir de 1860 que la famille retourne à Josselin et commence une grande restauration pour le rendre de nouveau habitable, après les ravages des guerres de religions et de la Révolution. D'où l'actuelle décoration néo-gothique de l'ensemble du chateau. Ils apportèrent avec eux le mobilier et les portraits du XVIIe et du XVIIIe siècle qu'ils possèdaient à Paris. C'est ainsi que l'on peut y trouver un incroyable ensemble de fauteuil de Heurtant (premier plan de la photo), de très beau portraits et une conséquente bibliothèque, dont quelques ouvrages remarqués par votre serviteur comme provenant de la duchesse d'Amville, célèbre grande dame du chateau de La Rocheguyon, dont la fille épousa un duc de Rohan Chabot.
Et surtout, il faut remarquer dans le grand salon des présents royaux de Louis XV et Louis XVI offerts à la famille :
Les deux petits Sèvres furent offertspar Louis XVI,et les chandeliers et l'horloge de précision par Louis XV. Elle présente toute une série de cadran comme l'horloge astronomique de Versailles, et nous eûmes la chance durant la visite de l'entendre sonner 3h !
(les photos n'étant pas autorisées, je ne peux pas vous en montrer d'avantage, ).
Dans ce même salon se trouvait une reconstitution en terre cuite de l'arc triomphal de Constantin à Rome, qui servit à l'instruction de la famille royale. La guide ne sut pas me préciser quelle famille royale, mais elle pensait à celle du XIXe. Peut être fut-ce pour l'éducation des petits ducs d'Angoulème et de Berry ?
Madame de Chimay :
Aujourd'hui , cette maison des Rohan est je crois unie à celle d'Orléans par le mariage d'Eudes de France avec Marie-Liesse de Rohan Chabot .
Petit Lulu :
Tout à fait, même si Marie Liesse est issue d'une branche cadette. Ce mariage fut d'ailleurs l'occasion d'une problème diplomatique de la plus grande gravité. En effet la mère de la mariée était la petite fille du duc de Bauffremont, le chef de file des partisans des Bourbons d'Espagne au trône de France, et le grand-père du marié n'etait autre que le comte de Paris !
Pour éviter une rencontre orageuse, il était convenu que celui-ci n'assisterait qu'au mariage civil, et le duc au mariage religieux. Ces dispositions se trouvèrent simplifiées par la mort très à propos du comte de Paris la veille du mariage.
Eudes d'Orléans a par ailleurs reçu l'apanage du duché d'Angoulême.
J'espère pouvoir vous raconter demain une anecdote sur les Rohan Chabot au XVIIIe, si je retrouve les faits précis dans la bibliothèque de mon Institut ! (le livre a disparu arghhh !)
( ... )
Je n'ai pas retrouvé le livre, donc je ne pourrai n'être qu'imprécis, enfin....
Au milieu du XVIIIe, le prince de Léon tenait un train de vie excessif. Le matin, lui et sa femme recevaient les fournisseurs et créanciers, et négociaient leur train de vie à crédit. Puis à midi, tout ce monde disparaissait pour laisser place l'après midi aux carrosses du meilleur monde parisien qui venait au salon de la princesse.
Un abbé de leurs amis raconte que lors d'un hiver particulièrement rude, il grelottait dans un des salons, et s'approche du poêle dont le foyer brillait amicalement. Cependant, ne ressentant aucune amélioration de la température, il touche la faience qui était gelée. Il regarde dans le foyer, et y découvre un bougie, placée la pour cacher l'incapacité des hôtes à acheter de quoi se chauffer !
De même, ce problème pécuniaire rendait leur table tout à fait frugale ! Cependant les invités fermaient les yeux sur tout cela, pour profiter de la compagnie appréciée du prince et de la princesse de Léon.
Mme de Sabran :
Voici, du magnifique château de Josselin, un croquis à la plume !
Le château de Josselin fut érigé par le premier Rohan, Guethenoc .
Son fils, Josselin, combattra aux côtés de Guillaume duc de Normandie à Hastings . Comme les autres compagnons de Guillaume, il sera doté de nombreuses terres outre-Manche dans le Bedfordshire, le Buckinghamshire et le Gloucestershire et la ville de Caerwent. Il meurt en 1074.
Mon petit Lulu :
Vous faites erreur, Guethenoc n'était pas un Rohan, mais le premier comte de Porhoët.
Par la suite ce comté échut à Olivier de Clisson, dont la fille et héritière épousa Alain XVIII de Rohan.
Voici ce que dit Georges Martin (dont les livres sont une des Bible des généalogistes) à propos du duc de Rohan au début du XVIIIe :
« Louis-Bretagne de Rohan Chabot, duc de Rohan, prince de Léon, comte de Porhoët, marquis de Blain… Il fut tenu sur les fonds baptismaux par la princesse Anne de Bavière, duchesse d’Enghien, et l’évêque de Rennes, au nom de la province de Bretagne.
En 1691 il hérita des biens de Mlle de Chabot.
Saint Simon nous dit que
« C’était un garçon élancé, laid et vilain au possible, qui avait fait campagne en paresseux et qui, sous prétexte de santé, avait quitté le service pour n’en pas faire davantage. On ne pouvait d’ailleurs avoir plus d’esprit, de tournant, d’intrigue, ni plus d’air et de langage du grand monde ; où d’abord il est entré à souhait : gros joueur, grand dépensier pour tous ses goûts, d’ailleurs avare ; et tout aimable qu’il était, et avec un don particulier de persuasion, d’intrigues, de souterrains et de ressources de toute espèce, plein d’humour, de caprice et de fantaisies, opiniâtre comme son père et ne comptant que soi au monde ».
Vers 1705 il tomba amoureux d’une ancienne maitresse du futur régent, Florence Pellerin. On parla même de mariage, au grand scandale du duc de Rohan, son père. Lorsqu’il se rendit en 1707 à Dinan, pour présider les Etats de Bretagne en remplacement de son père, il avait à ses cotés l’inséparable Florence. Le scandale fut tel que sa tante, la princesse de Soubise, obtint du Roi qu’il convoqua dans son cabinet successivement le prince de Léon, puis son père. En décembre 1707, d’Argenson fit arrêter Florence qui fut transférée à la Bastille.
En 1708, le prince de Léon enleva du couvent Mlle de Roquelaure. Il était encore plus laid qu’elle, qui était bossue, ridée, fanée. Il la renvoya femme trois heure plus tard. Le beau frère de Saint Simon était dans le coup. Quand la duchesse de Roquelaure vint à Marly supplier le Roi et crier vengeance, il y eut un instant de stupeur, et ce fut un fou rire, auquel même Mm de Maintenon prit part. La laideur des fols amants rendait le crime à mourir de rire.
Il épousa à Paris le 29 mai 1708, Françoise de Roquelaure, fille ainée de Gaston, duc de Roquelaure et pair de France et maréchal. Elle apporta à son époux de grands biens et notamment les duchés de Roquelaure et du Lude. On dit qu’elle était bossue par devant et par derrière, mais l’importance de sa dote faisait oublier sa laideur et sa difformité. […] Jamais on ne vit couple plus uni ; ils ne se refusaient rien et recevaient et le « Tout-Paris ». Bien que très riche ils furent toute leur vie couverts de dettes.
Il fut reçu, après la mort de son père, au Parlement comme duc et pair de France le 12 aout 1728.
Il mourut à Paris le 10 aout 1738. On dit qu’il mourut pour avoir par gourmandise, décuplé la dose de son médicament « la ratafia du commandeur de Caumartin ». »
Son fils mourut en 1797 sans postérité masculine survivante, et l'ensemble de leur biens et titres passèrent aux descedants du frère de Louis.
Mme de Sabran :
Je me suis mal exprimée ! J'aurais dû dire que Guethenoc est le premier ancêtre connu de la maison de Rohan . Il est comte de Porhoët .
Son petit-fils Eudon Ier de Porhoët lui succède et épouse Emma de Léon, fille du vicomte de Léon. Il meurt après 1092. Eudon eut trois fils : Josselin II, Geoffroy et Alain Ier de Rohan.
En 1104, Alain Ier ( donc arrière-petit-fils de Guethenoc ) construit le château de Rohan, il est le fondateur de la famille de Rohan.
Lulu:
Tout-à-fait
Ce sont là les ancêtres dont les généalogistes sont sûrs.
Mais la tradition et une reconnaissance officielle des ducs de Bretagne font des Rohan l'une des familles dite des "princes de Bretagne", qui seraient issues de la même souche que les premiers duc de Bretagne, avec les Assignés, les Chateaubriand, les Rougé (qui existent encore)... mais tout cela se perd dans la nuit des temps les plus reculés !
... Laval, Montbazon, Soubise ...
La très noble antiquité de cette famille la rattache aux anciens rois de Bretagne !
Mme de Sabran :
Vous souvient-il , cher Lucius, de cette histoire sordide de Jean Sans Terre assassinant, de ses propres mains, son neveu le petit duc Arthur de Bretagne ?
Lorsque Henri II meurt en 1189, c’est Richard, l’aîné des fils, qui lui succède. Il se montre généreux envers son frère Jean. Il le nomme comte de Mortain, en Normandie, lui donne en mariage la riche héritière Isabelle de Gloucester et lui confie les revenus de plusieurs comtés. En 1193, de retour de croisade, Richard est fait prisonnier par le duc Léopold d’Autriche, avec lequel il s’était querellé durant la croisade. Jean s’empare du pouvoir en Angleterre et fait tout ce qui est possible pour retarder la libération de son frère. Quand son frère réussit à s’enfuir en 1194, Jean sans Terre se réfugie à Paris où il demeure pendant cinq ans. A la mort de Richard, en 1199, Jean lui succède en Angleterre et en Normandie. D’après le droit féodal, les barons peuvent suivre une règle successorale différente. Si le souverain meurt sans enfant, c’est son frère cadet ou ses descendants qui doivent lui succéder. Henri II avait placé à la tête de la Bretagne, son deuxième fils, Geoffroy, qui mourut en 1186. Geoffroy avait eu un fils, Arthur, duc de Bretagne, âgé de douze ans en 1199. Jean sans Terre réussi à tuer son encombrant neveu, malgré le fait qu’il était sous la protection du roi de France Philippe Auguste qui cherchait à récupérer les domaines français des Plantagenêts.
Lulu :
Oui, c'est vraiment sordide. Heureusement ce genre de cas se ne produire que peu dans notre continent civilisé (bien qu'en Angleterre il y en ait eut plus qu'ailleurs cf. Edouard VII, ou la guerre des deux roses....).
... Laval, Montbazon, Soubise ....
" Tous ces noms, dont pas un ne mourra, que c'est beau ! "
Je précise pour ceux qui ne seraient pas aussi callés que vous ne l'êtes, chère Madame, que les Laval sont des Montmorency (d'où entre autres le maréchal de Boisdauphin), les autres des Rohan authentiques ( mais néanmoins descedants par les femmes des Rohan-Chabot ! ).
En ce qui concerne la généalogie des Rohan, rassurez-moi quand même : vous n'allez pas remonter jusqu'à Nominoé et Alain Barbe torte, ces deux personnages clés de l'histoire de Bretagne ?
Voici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Barbetorte
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nominoë
Un catalogue des oeuvres de Fragonard, au sujet de dessins charmants appelés l'instruction des enfants et le retour du vainqueur, dit ceci :
Swarzenski le premier, a rappelé que le duc de Chabot - Louis Antoine Auguste de Rohan Chabot (1733-1807), un des héros de la guerre de Sept-ans, comte puis duc de Chabot, il ne prit le nom de duc de Rohan qu'en 1791 -et la duchesse, Elisabeth de la Rochefoucault (sic) (1740-1786) tenaient à Paris dans leur hôtel La Rochefoucault, faubourg Saint Germain, une académie de dessin fort courue.
H. Robert (créateur de mon avatar) Vien, Lagrenée, mais aussi Taraval, Durameau, Pierre, Desfriches, bien d'autres y enseignaient ( voir Ratouis de Limay, 1907, pp. 6-7 et p.51).
Ainsi Mahéraut catalogue une oeuvre de Moreau le Jeune "dessinée chez le duc de Chabot 1777". La duchesse dessinait elle-même.
"Après quoi elle s'assit et commença de dessiner, toute une heure durant, en compagnie d'autres messieurs, qui étaient tous assis en cercle autour d'une grande table... " écrit Mozart. "Pour abréger, je me mis enfin à jouer, sur ce misérable et détestable piano-forte. Mais le plus vexant c'est que Madame et tous ces messieurs n'interrompaient pas un instant leur dessin..", poursuit le jeune prodige dans une lettre à son père du 1er mai 1778. Il reçut tout de même "un foule d'éloge ".
J'essaye de vous envoyer les dessins.
( ... )
Voici les deux très beaux dessins, savourez les ! (et en plus, ils ne sont pas disponible sur internet (quoi que maintenant si !)
D'abord l'Instruction des enfants, puis le Retour du vainqueur
J'aime beaucoup aussi ces scènes d'intérieur, où tout respire la douceur de vivre. Cette atmosphère donne une bonne idée, je crois, de ce que pouvait être un salon de l'époque dans la noblesse de cour, et peut être aussi de la famille royale dans ses moments intimes.
Tous en choeur :
Merci, cher Lucius !
Madame de Théus :
Les Rohan-chabot sont aussi présents à Jarnac en Charente, j'ai ici un livre " de Saintonge à la cour " qui relate un peu leur "dynastie" charentaise, mais je l'ai jamais lu........
Chabot, le fameux " coup de Jarnac ", ...non cela ne vous dit rien ?...
Mme de Sabran :
Le coup de Jarnac, si si ! C'était un Chabot, tu crois ?
Ah oui !
Guy Chabot de Saint-Gelais, futur deuxième baron de Jarnac, s’était marié en mars 1540 à Louise de Pisseleu, sœur de la duchesse d’Étampes, maîtresse de Francois Ier. Le dauphin, le futur Henri II, avait fait courir le bruit, à l’instigation sans doute de sa maîtresse Diane de Poitiers, que Chabot devait à sa belle-mère, Magdelaine de Puyguyon, seconde épouse de son père, le baron Charles Chabot, des faveurs de toutes sortes.
La duchesse d’Étampes, outragée, demanda à son royal amant justice de ces bruits calomnieux, et Francois Ier ne put qu’accéder à sa demande. Le coupable, le dauphin, craignait la colère de son père, et ce fut François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, ami du dauphin et redoutable bretteur, qui se dévoua pour dire que c’était lui l’auteur de ces bruits, et qu’il n’avait d’ailleurs fait que répéter ce que Guy Chabot lui avait dit.
Chabot ne put, à son tour, que demander au roi la permission de venger son honneur, mais Francois Ier la refusa toute sa vie, bien conscient qu’il ne s’agissait là que de « querelles de femmes jalouses ».
En 1547, à l’avènement d'Henri II, Chabot renouvela sa demande, qui fut alors accueillie favorablement. Mais la réputation de La Châtaigneraie en tant qu’escrimeur était telle que Chabot prit dans l’intervalle des leçons avec un spadassin italien qui lui enseigna un coup de revers inconnu jusque-là. Jarnac n’est donc pas l’inventeur du coup qui porte son nom. Ce maître d’escrime avait également prévu d’exploiter une faiblesse de La Châtaigneraie : une vieille blessure reçue au genou, en choisissant une arme lourde, l’épée à deux mains, afin de le fatiguer, et de le ralentir dans ses déplacements.
Le duel eut lieu le 10 juillet 1547, sur l’esplanade du château de Saint-Germain-en-Laye. Le début de la rencontre fut en faveur de La Châtaigneraie, grand favori, jusqu’au moment où Chabot put placer ce coup de revers, qui fendit le jarret de son adversaire. Le coup était régulier et, à la surprise générale, Chabot fut déclaré vainqueur.
On dit que La Châtaigneraie, s’attendant à remporter facilement le duel, avait prévu de donner un superbe repas le jour même du duel. Humilié de cette défaite, il arracha le soir venu les pansements de sa blessure et il mourut d'hémorragie dans la nuit.
Merci WIKI !!!
Pauline :
Depuis, la famille de Rohan Chabot a conservé la seigneurie de Jarnac, et il y a encore actuellement une branche (cadette) des comtes de Jarnac.
Et pour clore en beauté cette petite escapade :
Voici le ... Menuet des Rohan-Chabot
Connaissez-vous le roman,
L'histoire amoureuse,
D'un inc'oyable charmant
Et d'une me'veilleuse ?
En dansant un menuet,
A la révérence,
Sous sa jupe un petit pet
S'échappe en cadence.
L'amant, qui a le nez fin,
A compris la honte.
Galamment il prend soudain
Le pet sur son compte.
Bref, résultat de ce pet
Un doux mariage;
Combien voudraient, pour un pet,
Entrer en ménage ?
Donc, écoutez mes amies,
Gentilles fillettes,
Si vous voulez un mari:
Sonnez de la trompette.
Idylle (musique légère)
do mi do mi ré si sol
do mi do mi ré si sol
fa fa fa ré fa mi mi
ré ré ré si ré - do
.......................................... FIN DE CE BOUTURAGE !
.........................
.
Tu nous avais posté cette photo du magnifique ...
château de Josselin des Rohan-Chabot .
... avec ce commentaire
Lucius :
Je rentre d'un weekend dans le beau duché de Bretagne, et suis passé par le comté de Porhoët, et son chateau de Josselin
Ce chateau, magnifique demeure de la Renaissance, ne fut quasiment pas habité par les duc de Roahn Chabot durant le XVIIe et XVIIIe, ceux ci se trouvant à la cour ou au chateau de Blain. Josselin restait en effet jusqu'en 1830 d'un accès difficile.
Ce n'est qu'à partir de 1860 que la famille retourne à Josselin et commence une grande restauration pour le rendre de nouveau habitable, après les ravages des guerres de religions et de la Révolution. D'où l'actuelle décoration néo-gothique de l'ensemble du chateau. Ils apportèrent avec eux le mobilier et les portraits du XVIIe et du XVIIIe siècle qu'ils possèdaient à Paris. C'est ainsi que l'on peut y trouver un incroyable ensemble de fauteuil de Heurtant (premier plan de la photo), de très beau portraits et une conséquente bibliothèque, dont quelques ouvrages remarqués par votre serviteur comme provenant de la duchesse d'Amville, célèbre grande dame du chateau de La Rocheguyon, dont la fille épousa un duc de Rohan Chabot.
Et surtout, il faut remarquer dans le grand salon des présents royaux de Louis XV et Louis XVI offerts à la famille :
Les deux petits Sèvres furent offertspar Louis XVI,et les chandeliers et l'horloge de précision par Louis XV. Elle présente toute une série de cadran comme l'horloge astronomique de Versailles, et nous eûmes la chance durant la visite de l'entendre sonner 3h !
(les photos n'étant pas autorisées, je ne peux pas vous en montrer d'avantage, ).
Dans ce même salon se trouvait une reconstitution en terre cuite de l'arc triomphal de Constantin à Rome, qui servit à l'instruction de la famille royale. La guide ne sut pas me préciser quelle famille royale, mais elle pensait à celle du XIXe. Peut être fut-ce pour l'éducation des petits ducs d'Angoulème et de Berry ?
Madame de Chimay :
Aujourd'hui , cette maison des Rohan est je crois unie à celle d'Orléans par le mariage d'Eudes de France avec Marie-Liesse de Rohan Chabot .
Petit Lulu :
Tout à fait, même si Marie Liesse est issue d'une branche cadette. Ce mariage fut d'ailleurs l'occasion d'une problème diplomatique de la plus grande gravité. En effet la mère de la mariée était la petite fille du duc de Bauffremont, le chef de file des partisans des Bourbons d'Espagne au trône de France, et le grand-père du marié n'etait autre que le comte de Paris !
Pour éviter une rencontre orageuse, il était convenu que celui-ci n'assisterait qu'au mariage civil, et le duc au mariage religieux. Ces dispositions se trouvèrent simplifiées par la mort très à propos du comte de Paris la veille du mariage.
Eudes d'Orléans a par ailleurs reçu l'apanage du duché d'Angoulême.
J'espère pouvoir vous raconter demain une anecdote sur les Rohan Chabot au XVIIIe, si je retrouve les faits précis dans la bibliothèque de mon Institut ! (le livre a disparu arghhh !)
( ... )
Je n'ai pas retrouvé le livre, donc je ne pourrai n'être qu'imprécis, enfin....
Au milieu du XVIIIe, le prince de Léon tenait un train de vie excessif. Le matin, lui et sa femme recevaient les fournisseurs et créanciers, et négociaient leur train de vie à crédit. Puis à midi, tout ce monde disparaissait pour laisser place l'après midi aux carrosses du meilleur monde parisien qui venait au salon de la princesse.
Un abbé de leurs amis raconte que lors d'un hiver particulièrement rude, il grelottait dans un des salons, et s'approche du poêle dont le foyer brillait amicalement. Cependant, ne ressentant aucune amélioration de la température, il touche la faience qui était gelée. Il regarde dans le foyer, et y découvre un bougie, placée la pour cacher l'incapacité des hôtes à acheter de quoi se chauffer !
De même, ce problème pécuniaire rendait leur table tout à fait frugale ! Cependant les invités fermaient les yeux sur tout cela, pour profiter de la compagnie appréciée du prince et de la princesse de Léon.
Mme de Sabran :
Voici, du magnifique château de Josselin, un croquis à la plume !
Le château de Josselin fut érigé par le premier Rohan, Guethenoc .
Son fils, Josselin, combattra aux côtés de Guillaume duc de Normandie à Hastings . Comme les autres compagnons de Guillaume, il sera doté de nombreuses terres outre-Manche dans le Bedfordshire, le Buckinghamshire et le Gloucestershire et la ville de Caerwent. Il meurt en 1074.
Mon petit Lulu :
Vous faites erreur, Guethenoc n'était pas un Rohan, mais le premier comte de Porhoët.
Par la suite ce comté échut à Olivier de Clisson, dont la fille et héritière épousa Alain XVIII de Rohan.
Voici ce que dit Georges Martin (dont les livres sont une des Bible des généalogistes) à propos du duc de Rohan au début du XVIIIe :
« Louis-Bretagne de Rohan Chabot, duc de Rohan, prince de Léon, comte de Porhoët, marquis de Blain… Il fut tenu sur les fonds baptismaux par la princesse Anne de Bavière, duchesse d’Enghien, et l’évêque de Rennes, au nom de la province de Bretagne.
En 1691 il hérita des biens de Mlle de Chabot.
Saint Simon nous dit que
« C’était un garçon élancé, laid et vilain au possible, qui avait fait campagne en paresseux et qui, sous prétexte de santé, avait quitté le service pour n’en pas faire davantage. On ne pouvait d’ailleurs avoir plus d’esprit, de tournant, d’intrigue, ni plus d’air et de langage du grand monde ; où d’abord il est entré à souhait : gros joueur, grand dépensier pour tous ses goûts, d’ailleurs avare ; et tout aimable qu’il était, et avec un don particulier de persuasion, d’intrigues, de souterrains et de ressources de toute espèce, plein d’humour, de caprice et de fantaisies, opiniâtre comme son père et ne comptant que soi au monde ».
Vers 1705 il tomba amoureux d’une ancienne maitresse du futur régent, Florence Pellerin. On parla même de mariage, au grand scandale du duc de Rohan, son père. Lorsqu’il se rendit en 1707 à Dinan, pour présider les Etats de Bretagne en remplacement de son père, il avait à ses cotés l’inséparable Florence. Le scandale fut tel que sa tante, la princesse de Soubise, obtint du Roi qu’il convoqua dans son cabinet successivement le prince de Léon, puis son père. En décembre 1707, d’Argenson fit arrêter Florence qui fut transférée à la Bastille.
En 1708, le prince de Léon enleva du couvent Mlle de Roquelaure. Il était encore plus laid qu’elle, qui était bossue, ridée, fanée. Il la renvoya femme trois heure plus tard. Le beau frère de Saint Simon était dans le coup. Quand la duchesse de Roquelaure vint à Marly supplier le Roi et crier vengeance, il y eut un instant de stupeur, et ce fut un fou rire, auquel même Mm de Maintenon prit part. La laideur des fols amants rendait le crime à mourir de rire.
Il épousa à Paris le 29 mai 1708, Françoise de Roquelaure, fille ainée de Gaston, duc de Roquelaure et pair de France et maréchal. Elle apporta à son époux de grands biens et notamment les duchés de Roquelaure et du Lude. On dit qu’elle était bossue par devant et par derrière, mais l’importance de sa dote faisait oublier sa laideur et sa difformité. […] Jamais on ne vit couple plus uni ; ils ne se refusaient rien et recevaient et le « Tout-Paris ». Bien que très riche ils furent toute leur vie couverts de dettes.
Il fut reçu, après la mort de son père, au Parlement comme duc et pair de France le 12 aout 1728.
Il mourut à Paris le 10 aout 1738. On dit qu’il mourut pour avoir par gourmandise, décuplé la dose de son médicament « la ratafia du commandeur de Caumartin ». »
Son fils mourut en 1797 sans postérité masculine survivante, et l'ensemble de leur biens et titres passèrent aux descedants du frère de Louis.
Mme de Sabran :
Je me suis mal exprimée ! J'aurais dû dire que Guethenoc est le premier ancêtre connu de la maison de Rohan . Il est comte de Porhoët .
Son petit-fils Eudon Ier de Porhoët lui succède et épouse Emma de Léon, fille du vicomte de Léon. Il meurt après 1092. Eudon eut trois fils : Josselin II, Geoffroy et Alain Ier de Rohan.
En 1104, Alain Ier ( donc arrière-petit-fils de Guethenoc ) construit le château de Rohan, il est le fondateur de la famille de Rohan.
Lulu:
Tout-à-fait
Ce sont là les ancêtres dont les généalogistes sont sûrs.
Mais la tradition et une reconnaissance officielle des ducs de Bretagne font des Rohan l'une des familles dite des "princes de Bretagne", qui seraient issues de la même souche que les premiers duc de Bretagne, avec les Assignés, les Chateaubriand, les Rougé (qui existent encore)... mais tout cela se perd dans la nuit des temps les plus reculés !
... Laval, Montbazon, Soubise ...
La très noble antiquité de cette famille la rattache aux anciens rois de Bretagne !
Mme de Sabran :
Vous souvient-il , cher Lucius, de cette histoire sordide de Jean Sans Terre assassinant, de ses propres mains, son neveu le petit duc Arthur de Bretagne ?
Lorsque Henri II meurt en 1189, c’est Richard, l’aîné des fils, qui lui succède. Il se montre généreux envers son frère Jean. Il le nomme comte de Mortain, en Normandie, lui donne en mariage la riche héritière Isabelle de Gloucester et lui confie les revenus de plusieurs comtés. En 1193, de retour de croisade, Richard est fait prisonnier par le duc Léopold d’Autriche, avec lequel il s’était querellé durant la croisade. Jean s’empare du pouvoir en Angleterre et fait tout ce qui est possible pour retarder la libération de son frère. Quand son frère réussit à s’enfuir en 1194, Jean sans Terre se réfugie à Paris où il demeure pendant cinq ans. A la mort de Richard, en 1199, Jean lui succède en Angleterre et en Normandie. D’après le droit féodal, les barons peuvent suivre une règle successorale différente. Si le souverain meurt sans enfant, c’est son frère cadet ou ses descendants qui doivent lui succéder. Henri II avait placé à la tête de la Bretagne, son deuxième fils, Geoffroy, qui mourut en 1186. Geoffroy avait eu un fils, Arthur, duc de Bretagne, âgé de douze ans en 1199. Jean sans Terre réussi à tuer son encombrant neveu, malgré le fait qu’il était sous la protection du roi de France Philippe Auguste qui cherchait à récupérer les domaines français des Plantagenêts.
Lulu :
Oui, c'est vraiment sordide. Heureusement ce genre de cas se ne produire que peu dans notre continent civilisé (bien qu'en Angleterre il y en ait eut plus qu'ailleurs cf. Edouard VII, ou la guerre des deux roses....).
... Laval, Montbazon, Soubise ....
" Tous ces noms, dont pas un ne mourra, que c'est beau ! "
Je précise pour ceux qui ne seraient pas aussi callés que vous ne l'êtes, chère Madame, que les Laval sont des Montmorency (d'où entre autres le maréchal de Boisdauphin), les autres des Rohan authentiques ( mais néanmoins descedants par les femmes des Rohan-Chabot ! ).
En ce qui concerne la généalogie des Rohan, rassurez-moi quand même : vous n'allez pas remonter jusqu'à Nominoé et Alain Barbe torte, ces deux personnages clés de l'histoire de Bretagne ?
Voici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Barbetorte
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nominoë
Un catalogue des oeuvres de Fragonard, au sujet de dessins charmants appelés l'instruction des enfants et le retour du vainqueur, dit ceci :
Swarzenski le premier, a rappelé que le duc de Chabot - Louis Antoine Auguste de Rohan Chabot (1733-1807), un des héros de la guerre de Sept-ans, comte puis duc de Chabot, il ne prit le nom de duc de Rohan qu'en 1791 -et la duchesse, Elisabeth de la Rochefoucault (sic) (1740-1786) tenaient à Paris dans leur hôtel La Rochefoucault, faubourg Saint Germain, une académie de dessin fort courue.
H. Robert (créateur de mon avatar) Vien, Lagrenée, mais aussi Taraval, Durameau, Pierre, Desfriches, bien d'autres y enseignaient ( voir Ratouis de Limay, 1907, pp. 6-7 et p.51).
Ainsi Mahéraut catalogue une oeuvre de Moreau le Jeune "dessinée chez le duc de Chabot 1777". La duchesse dessinait elle-même.
"Après quoi elle s'assit et commença de dessiner, toute une heure durant, en compagnie d'autres messieurs, qui étaient tous assis en cercle autour d'une grande table... " écrit Mozart. "Pour abréger, je me mis enfin à jouer, sur ce misérable et détestable piano-forte. Mais le plus vexant c'est que Madame et tous ces messieurs n'interrompaient pas un instant leur dessin..", poursuit le jeune prodige dans une lettre à son père du 1er mai 1778. Il reçut tout de même "un foule d'éloge ".
J'essaye de vous envoyer les dessins.
( ... )
Voici les deux très beaux dessins, savourez les ! (et en plus, ils ne sont pas disponible sur internet (quoi que maintenant si !)
D'abord l'Instruction des enfants, puis le Retour du vainqueur
J'aime beaucoup aussi ces scènes d'intérieur, où tout respire la douceur de vivre. Cette atmosphère donne une bonne idée, je crois, de ce que pouvait être un salon de l'époque dans la noblesse de cour, et peut être aussi de la famille royale dans ses moments intimes.
Tous en choeur :
Merci, cher Lucius !
Madame de Théus :
Les Rohan-chabot sont aussi présents à Jarnac en Charente, j'ai ici un livre " de Saintonge à la cour " qui relate un peu leur "dynastie" charentaise, mais je l'ai jamais lu........
Chabot, le fameux " coup de Jarnac ", ...non cela ne vous dit rien ?...
Mme de Sabran :
Le coup de Jarnac, si si ! C'était un Chabot, tu crois ?
Ah oui !
Guy Chabot de Saint-Gelais, futur deuxième baron de Jarnac, s’était marié en mars 1540 à Louise de Pisseleu, sœur de la duchesse d’Étampes, maîtresse de Francois Ier. Le dauphin, le futur Henri II, avait fait courir le bruit, à l’instigation sans doute de sa maîtresse Diane de Poitiers, que Chabot devait à sa belle-mère, Magdelaine de Puyguyon, seconde épouse de son père, le baron Charles Chabot, des faveurs de toutes sortes.
La duchesse d’Étampes, outragée, demanda à son royal amant justice de ces bruits calomnieux, et Francois Ier ne put qu’accéder à sa demande. Le coupable, le dauphin, craignait la colère de son père, et ce fut François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, ami du dauphin et redoutable bretteur, qui se dévoua pour dire que c’était lui l’auteur de ces bruits, et qu’il n’avait d’ailleurs fait que répéter ce que Guy Chabot lui avait dit.
Chabot ne put, à son tour, que demander au roi la permission de venger son honneur, mais Francois Ier la refusa toute sa vie, bien conscient qu’il ne s’agissait là que de « querelles de femmes jalouses ».
En 1547, à l’avènement d'Henri II, Chabot renouvela sa demande, qui fut alors accueillie favorablement. Mais la réputation de La Châtaigneraie en tant qu’escrimeur était telle que Chabot prit dans l’intervalle des leçons avec un spadassin italien qui lui enseigna un coup de revers inconnu jusque-là. Jarnac n’est donc pas l’inventeur du coup qui porte son nom. Ce maître d’escrime avait également prévu d’exploiter une faiblesse de La Châtaigneraie : une vieille blessure reçue au genou, en choisissant une arme lourde, l’épée à deux mains, afin de le fatiguer, et de le ralentir dans ses déplacements.
Le duel eut lieu le 10 juillet 1547, sur l’esplanade du château de Saint-Germain-en-Laye. Le début de la rencontre fut en faveur de La Châtaigneraie, grand favori, jusqu’au moment où Chabot put placer ce coup de revers, qui fendit le jarret de son adversaire. Le coup était régulier et, à la surprise générale, Chabot fut déclaré vainqueur.
On dit que La Châtaigneraie, s’attendant à remporter facilement le duel, avait prévu de donner un superbe repas le jour même du duel. Humilié de cette défaite, il arracha le soir venu les pansements de sa blessure et il mourut d'hémorragie dans la nuit.
Merci WIKI !!!
Pauline :
Depuis, la famille de Rohan Chabot a conservé la seigneurie de Jarnac, et il y a encore actuellement une branche (cadette) des comtes de Jarnac.
* *
*
*
Et pour clore en beauté cette petite escapade :
Voici le ... Menuet des Rohan-Chabot
Connaissez-vous le roman,
L'histoire amoureuse,
D'un inc'oyable charmant
Et d'une me'veilleuse ?
En dansant un menuet,
A la révérence,
Sous sa jupe un petit pet
S'échappe en cadence.
L'amant, qui a le nez fin,
A compris la honte.
Galamment il prend soudain
Le pet sur son compte.
Bref, résultat de ce pet
Un doux mariage;
Combien voudraient, pour un pet,
Entrer en ménage ?
Donc, écoutez mes amies,
Gentilles fillettes,
Si vous voulez un mari:
Sonnez de la trompette.
Idylle (musique légère)
do mi do mi ré si sol
do mi do mi ré si sol
fa fa fa ré fa mi mi
ré ré ré si ré - do
.......................................... FIN DE CE BOUTURAGE !
.........................
.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Quelle belle idée de nous poster ça à nouveau !
Ce menuet des Rohan-Chabot m'a toujours fait mourir de rire !
Ce menuet des Rohan-Chabot m'a toujours fait mourir de rire !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Pinterest.com
Allons bon ! la glorieuse devise prêtée à la famille, " Roi ne puis, prince ne daigne, Rohan suis ", serait apocryphe.
Nous pouvons la lire sur la façade du château de Josselin, ou bien la cheminée de son grand salon,
la devise des Rohan est
" A PLUS ! "
la devise des Rohan est
" A PLUS ! "
C'était la dernière énigme de notre Jeu, élucidée avec brio par notre cher Momo !
Il semble qu'il faille comprendre qu'un Rohan a la nécessité d'être à la hauteur de ceux qui ont précédé ou, encore mieux, de les surpasser.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Jolie visite, hier dimanche dans une parenthèse miraculeuse de soleil, au château de Josselin !
Voici donc quelques photos pour compléter ce sujet .
Dans la première antichambre ...
... nous sommes accueillis par un beau portrait en pied d'Henri de Rohan, général en chef des Calvinistes. Sur le manteau de la cheminée est sculpté le H d'Herminie, l'épouse du duc Alain.
Après le démantèlement du château, ordonné en 1629 par Richelieu, celui-ci aborda Henri de Rohan à la Cour en lui disant :
Monsieur le duc, je viens de jeter une bonne boule dans votre jeu de quilles ...
C'est par le mariage en 1642 de Marguerite,
fille unique d'Henri de Rohan, qu'est née la branche des Rohan-Chabot.
Sur table ci-dessous Henri IV ( dont Henri de Rohan était le cousin ) signa l'Edit de Nantes, le 30 avril 1598.
Quelques portraits de famille : Henri IV lui-même, l'amiral Chabot, favori de François Ier, Guy de Chabot comte de Jarnac ( oui, oui, celui du fameux " coup " ) et, sous le " Grand Condé " cousin de Louis XIV costumé en général romain, un buste du duc Alain de Rohan, réalisé en 1911 par Rodin !
Poursuivons
... par ce passage à gauche du Grand Condé.
Nous voici dans la salle à manger .
En entrant dans cette salle de dimensions imposantes, puisqu'elle mesure 15 mètres de long sur 9 de large, on ne peut manquer de remarquer tout d'abord, sur le mur du fond, une statue équestre monumentale du connétable Olivier de Clisson. Cette statue a été réalisée en 1892 par Emmanuel Frémiet.
En haut, à gauche, on peut lire la devise de Clisson, en vieux français:
L'on peut admirer, dans la basilique Notre-Dame du Roncier toute proche du château, le magnifique gisant d'Olivier de Clisson et Marguerite de Rohan ( sa deuxième épouse ) .
D'habitude, n'est-ce pas, ce sont les morts qui viennent tirer les vivants par les pieds . Ici, variante assez cocasse, ce sont deux petits chiens espiègles qui cherchent à mordiller les orteils de Marguerite à travers les plis de sa robe .
Cela ne la perturbe nullement car la mort est le plus profond des sommeils ...
Tout autour de la pièce, des panneaux de chêne sculptés "à la serviette" portent les prénoms de l'épouse, Herminie, et des enfants du duc Alain de Rohan, Anne, Marie, Josselin, Françoise et Jehan.
Face à la statue de Clisson s'élève une cheminée monumentale, édifiée au XIXème. Sur le linteau, on peut lire le prénom du duc Alain ainsi que l'initiale H de son épouse Herminie. Il faut préciser qu'il existe chez les Rohan une tradition qui consiste à appeler le fils aîné, soit le futur chef de nom et d'armes de la famille, Alain ou Josselin, en alternance.
Sur le buffet situé entre les deux fenêtres, du côté de la rivière, diverses pièces d'argenterie familiale, parmi lesquelles sont disposés deux vases et deux assiettes en faïence d'Italie, qui datent du XVe siècle. Sur l'autre buffet, en face, deux hautes potiches en porcelaine hollandaise de Delft, ainsi qu'une statue représentant Sainte Elisabeth de Hongrie.
Sur la longue table au centre de la salle, on peut admirer un très beau surtout du XVIIIe siècle.
Photos ratées ! sniff ...
Nous voici maintenant dans le grand salon .
Cette pièce est dominée par la cheminée monumentale édifiée vers 1510 avec, peinte au XIXème, la fière devise de la famille A PLUS.
Regardez bien : dans la boucle du P figure Jean II de Rohan ! D'autres petits motifs sculptés, personnages, sangliers, un fauconnier, évoquent le thème de la chasse.
Au-dessus de la console en bois doré, portrait de l'Amiral du Casse par Hyacinthe Rigaud (Josselin, Morbihan)
Sur la console est posée une pendule exceptionnelle qui indique les heures, les jours, les mois, les signes du zodiaque et même les lunaisons ...
Elle fut offerte par Louis XV à Charles Joseph Patissier de Bussy, marquis de Castelnau, successeur de Dupleix comme gouverneur de l'Inde française (1755-1758)
Et tenez, à droite de la console dorée sur un chevalet, voici justement Louis XV, âgé de 10 ans, en 1720, par Rosalba Carriera.
Henri IV enfant est là aussi, gracieuse sculpture de Bosio, au contraire une copie du Louis XIV de Rigaud grimace dans son cadre.
Voici un remarquable bureau à cylindre réalisé au XVIIIème siècle par l'ébéniste alsacien Theuné (Josselin, Morbihan)
A gauche de la console dorée, le piètre Rohan-Chabot qui fit bastonner Voltaire par ses laqués !
Les chaises et fauteuils disposés devant la cheminée sont l'oeuvre de l'ébéniste Heurtaut vers 1760.
Découvrons maintenant la bibliothèque .
Louis XVI nous y attend !
La bibliothèque compte environ 3000 volumes du XVIIIème et XIXème siècles. Sa cheminée a été édifiée au début du XVIème siècle ( comme celles que nous venons de voir déjà ). L'initiale A de la duchesse Anne de Bretagne est surmontée de la couronne ducale, ainsi que des cordelières, son emblème.
Derrière le bureau, un beau meuble à secret : c'est une table escabeau, réalisée sous Louis XVI .
La deuxième antichambre est la dernière toute petite pièce de la visite.
la sortie ... déjà !
Si vous le voulez bien, nous irons maintenant découvrir le jardin anglais !
A SUIVRE !
Voici donc quelques photos pour compléter ce sujet .
Dans la première antichambre ...
... nous sommes accueillis par un beau portrait en pied d'Henri de Rohan, général en chef des Calvinistes. Sur le manteau de la cheminée est sculpté le H d'Herminie, l'épouse du duc Alain.
Après le démantèlement du château, ordonné en 1629 par Richelieu, celui-ci aborda Henri de Rohan à la Cour en lui disant :
Monsieur le duc, je viens de jeter une bonne boule dans votre jeu de quilles ...
C'est par le mariage en 1642 de Marguerite,
fille unique d'Henri de Rohan, qu'est née la branche des Rohan-Chabot.
Sur table ci-dessous Henri IV ( dont Henri de Rohan était le cousin ) signa l'Edit de Nantes, le 30 avril 1598.
Quelques portraits de famille : Henri IV lui-même, l'amiral Chabot, favori de François Ier, Guy de Chabot comte de Jarnac ( oui, oui, celui du fameux " coup " ) et, sous le " Grand Condé " cousin de Louis XIV costumé en général romain, un buste du duc Alain de Rohan, réalisé en 1911 par Rodin !
Poursuivons
... par ce passage à gauche du Grand Condé.
Nous voici dans la salle à manger .
En entrant dans cette salle de dimensions imposantes, puisqu'elle mesure 15 mètres de long sur 9 de large, on ne peut manquer de remarquer tout d'abord, sur le mur du fond, une statue équestre monumentale du connétable Olivier de Clisson. Cette statue a été réalisée en 1892 par Emmanuel Frémiet.
En haut, à gauche, on peut lire la devise de Clisson, en vieux français:
" Pour ce qui me plest ".
L'on peut admirer, dans la basilique Notre-Dame du Roncier toute proche du château, le magnifique gisant d'Olivier de Clisson et Marguerite de Rohan ( sa deuxième épouse ) .
D'habitude, n'est-ce pas, ce sont les morts qui viennent tirer les vivants par les pieds . Ici, variante assez cocasse, ce sont deux petits chiens espiègles qui cherchent à mordiller les orteils de Marguerite à travers les plis de sa robe .
Cela ne la perturbe nullement car la mort est le plus profond des sommeils ...
Tout autour de la pièce, des panneaux de chêne sculptés "à la serviette" portent les prénoms de l'épouse, Herminie, et des enfants du duc Alain de Rohan, Anne, Marie, Josselin, Françoise et Jehan.
Face à la statue de Clisson s'élève une cheminée monumentale, édifiée au XIXème. Sur le linteau, on peut lire le prénom du duc Alain ainsi que l'initiale H de son épouse Herminie. Il faut préciser qu'il existe chez les Rohan une tradition qui consiste à appeler le fils aîné, soit le futur chef de nom et d'armes de la famille, Alain ou Josselin, en alternance.
Sur le buffet situé entre les deux fenêtres, du côté de la rivière, diverses pièces d'argenterie familiale, parmi lesquelles sont disposés deux vases et deux assiettes en faïence d'Italie, qui datent du XVe siècle. Sur l'autre buffet, en face, deux hautes potiches en porcelaine hollandaise de Delft, ainsi qu'une statue représentant Sainte Elisabeth de Hongrie.
Sur la longue table au centre de la salle, on peut admirer un très beau surtout du XVIIIe siècle.
Photos ratées ! sniff ...
Nous voici maintenant dans le grand salon .
Cette pièce est dominée par la cheminée monumentale édifiée vers 1510 avec, peinte au XIXème, la fière devise de la famille A PLUS.
Regardez bien : dans la boucle du P figure Jean II de Rohan ! D'autres petits motifs sculptés, personnages, sangliers, un fauconnier, évoquent le thème de la chasse.
Au-dessus de la console en bois doré, portrait de l'Amiral du Casse par Hyacinthe Rigaud (Josselin, Morbihan)
Sur la console est posée une pendule exceptionnelle qui indique les heures, les jours, les mois, les signes du zodiaque et même les lunaisons ...
Elle fut offerte par Louis XV à Charles Joseph Patissier de Bussy, marquis de Castelnau, successeur de Dupleix comme gouverneur de l'Inde française (1755-1758)
Et tenez, à droite de la console dorée sur un chevalet, voici justement Louis XV, âgé de 10 ans, en 1720, par Rosalba Carriera.
Henri IV enfant est là aussi, gracieuse sculpture de Bosio, au contraire une copie du Louis XIV de Rigaud grimace dans son cadre.
Voici un remarquable bureau à cylindre réalisé au XVIIIème siècle par l'ébéniste alsacien Theuné (Josselin, Morbihan)
A gauche de la console dorée, le piètre Rohan-Chabot qui fit bastonner Voltaire par ses laqués !
Les chaises et fauteuils disposés devant la cheminée sont l'oeuvre de l'ébéniste Heurtaut vers 1760.
Découvrons maintenant la bibliothèque .
Louis XVI nous y attend !
La bibliothèque compte environ 3000 volumes du XVIIIème et XIXème siècles. Sa cheminée a été édifiée au début du XVIème siècle ( comme celles que nous venons de voir déjà ). L'initiale A de la duchesse Anne de Bretagne est surmontée de la couronne ducale, ainsi que des cordelières, son emblème.
Derrière le bureau, un beau meuble à secret : c'est une table escabeau, réalisée sous Louis XVI .
La deuxième antichambre est la dernière toute petite pièce de la visite.
la sortie ... déjà !
Si vous le voulez bien, nous irons maintenant découvrir le jardin anglais !
A SUIVRE !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Chere Eli,
Enfin nous pouvons nous promener dans les châteaux .. avec nous à partir de début juin ..
Nous attendons avec impatience une promenade dans le jardin anglais de cette belle maison... le château, qui est l'un des plus beaux sites touristiques de Bretagne..
La famille de Rohan- Chabots y habite-t-elle toujours ?
La façade du château a l'air si ancienne .. je dirais qu'elle porte les marques du gothique tardif ..
Leos
Enfin nous pouvons nous promener dans les châteaux .. avec nous à partir de début juin ..
Nous attendons avec impatience une promenade dans le jardin anglais de cette belle maison... le château, qui est l'un des plus beaux sites touristiques de Bretagne..
La famille de Rohan- Chabots y habite-t-elle toujours ?
La façade du château a l'air si ancienne .. je dirais qu'elle porte les marques du gothique tardif ..
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Merci mille et une fois pour ce superbe reportage qui pourrait même nous dispenser d'aller en personne à Josselin... si nous ne savions qu'il n'y a pas que des journées de pluie en Bretagne. Vive le soleil breton ! Reportage à compléter peut-être par un autre château étant lui aussi passé par une phase néo-gothique et appartenant lui aussi à des Rohan (mais Rohan tout court et pas Rohan-Chabot !) et valant lui aussi le détour (Sychrov, République Tchèque)
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Ce château a l'air d'être une véritable mine d'or d'informations !
Merci Mme de Sabran pour cet exposé et ces photos.
Merci Mme de Sabran pour cet exposé et ces photos.
Estienne de Châtillon- Messages : 4
Date d'inscription : 27/06/2021
Age : 24
Localisation : Lyonnais-Vivarais-Velay
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Merci, les amis, pour vos appréciations .
Je trie mes photos pour vous emmener découvrir le jardin anglais .
Vous verrez, c'est un enchantement !
Cher Leos, en effet c'est un bonheur de pouvoir nous rendre de nouveau dans nos châteaux, musées, expositions ... La paralysie liée au Covid n'a que trop duré ! Il y en a vraiment ras-le-bol ! Est-ce que le voyage en France que vous avez annulé l'année dernière est reporté ? Viendrez-vous au Pique-Nique ?!!
Et, pour répondre à votre question, oui, oui, le château de Josselin est toujours habité par les Rohan-Chabot .
Je trie mes photos pour vous emmener découvrir le jardin anglais .
Vous verrez, c'est un enchantement !
Cher Leos, en effet c'est un bonheur de pouvoir nous rendre de nouveau dans nos châteaux, musées, expositions ... La paralysie liée au Covid n'a que trop duré ! Il y en a vraiment ras-le-bol ! Est-ce que le voyage en France que vous avez annulé l'année dernière est reporté ? Viendrez-vous au Pique-Nique ?!!
Et, pour répondre à votre question, oui, oui, le château de Josselin est toujours habité par les Rohan-Chabot .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
En sortant de la deuxième antichambre nous nous retrouvons donc devant l'imposante façade Renaissance, au milieu des parterres à la française aux buis et ifs taillés.
Vue plongeante sur notre gauche, dans les douves, le Jardin aux Lions,
( vous savez, où nous sommes descendus précédemment ) ...
... encore un petit crochet par la roseraie signée Louis Benech . On y découvre une quarantaine de variétés différentes dont la rose « Duchesse de Rohan » superbe et méconnue, odorante et remontante. Les fleurs sont superbes, très doubles et pleines, avec, souvent, une jolie rosette centrale.
Penchez-vous et respirez !
Le jardin à l'anglaise s'étend au pied des remparts. Il est planté de nombreuses espèces d'azalées, de rhododendrons, de cornouillers et de camélias qui s'épanouissent sous l'ombrage des arbres plus que centenaires.
Vue plongeante sur notre gauche, dans les douves, le Jardin aux Lions,
( vous savez, où nous sommes descendus précédemment ) ...
... encore un petit crochet par la roseraie signée Louis Benech . On y découvre une quarantaine de variétés différentes dont la rose « Duchesse de Rohan » superbe et méconnue, odorante et remontante. Les fleurs sont superbes, très doubles et pleines, avec, souvent, une jolie rosette centrale.
Penchez-vous et respirez !
Le jardin à l'anglaise s'étend au pied des remparts. Il est planté de nombreuses espèces d'azalées, de rhododendrons, de cornouillers et de camélias qui s'épanouissent sous l'ombrage des arbres plus que centenaires.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
Merci beaucoup pour cette belle visite illustrée !
Sans doute la meilleure période pour visiter les jardins : les hydrangeas, qui font le charme de la Bretagne, sont en fleurs !
Sans doute la meilleure période pour visiter les jardins : les hydrangeas, qui font le charme de la Bretagne, sont en fleurs !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Josselin, chez les Rohan-Chabot
... un invité de marque au château de Josselin : Charles François Joseph de Habsbourg-Lorraine ( futur ) dernier empereur d'Autriche .
Boni de Castellane
y était et raconte l'événement !
Vous imaginez un peu, tout le menu fretin défilant, à la queue leu-leu devant les fenêtres de Josselin, pour regarder manger l'archiduc d'Autriche !
Portrait de l'empereur Charles Ier,
peint par Theodor Mayerhofer (1917).
Image WIKI
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Ier_(empereur_d%27Autriche)
Boni de Castellane
y était et raconte l'événement !
Vous imaginez un peu, tout le menu fretin défilant, à la queue leu-leu devant les fenêtres de Josselin, pour regarder manger l'archiduc d'Autriche !
Portrait de l'empereur Charles Ier,
peint par Theodor Mayerhofer (1917).
Image WIKI
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Ier_(empereur_d%27Autriche)
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Sujets similaires
» Le château d'Abondant, chez Mme de Tourzel
» Le château de Valençay, chez le prince de Talleyrand
» Chez Joséphine, le château de Navarre !
» ... chez le duc d'Orléans, le château du Raincy
» Le domaine et château de Belœil, chez les princes de Ligne
» Le château de Valençay, chez le prince de Talleyrand
» Chez Joséphine, le château de Navarre !
» ... chez le duc d'Orléans, le château du Raincy
» Le domaine et château de Belœil, chez les princes de Ligne
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum