Bicentenaire de la bataille de Waterloo, 1815 - 2015

Depuis quelques semaines, de nombreux articles de presse, nouvelles parutions (livres, magazines) ou encore des émissions de radio annoncent cet évènement.

A l'occasion de ce bicentenaire, c'est notamment une reconstitution "monstre" qui est prévue : 5000 figurants, 300 chevaux et une centaine de canons.



Au programme de ces reconstitutions :

- 18 Juin : Inferno - le spectacle inaugural des cérémonies du Bicentenaire de la Bataille de Waterloo
Le programme de reconstitution de la plus célèbre bataille au monde démarrera le soir du 18 juin sous le signe du rêve et de l’émotion. Le show conçu par Luc Petit, célèbre directeur artistique et metteur en scène de spectacles et de grands événements, proposera son interprétation visuelle et musicale de la Bataille dans un univers poétique, faisant la part belle à l'imaginaire.

- 19 Juin : L'attaque française
Forte de plus de septante mille hommes, l’armée française charge l’arme au bras vers la crête britannique, aux cris de « vive l’Empereur ». Au sommet, pour cacher les troupes britanniques embusquées, les Hollando-Belges engagent le combat avec les Français. S’ensuit une mêlée effroyable avant que les Anglais ne se lèvent et fusillent la Garde impériale à bout portant. Au même moment, les combats font rage sur la crête de Mont-Saint-Jean. L’issue de la bataille est incertaine…

- 20 Juin : La riposte alliée
La Bataille se concentre sur la ferme d’Hougoumont, fortifiée par les Britanniques dans la crainte d’un assaut français. Les combats s’engagent sous les ébranlements de l’artillerie et tournent au carnage. Morts et blessés se comptent par milliers. Sous le feu anglais, échouant dans une ultime attaque, la Garde « meurt mais ne se rend pas ». Napoléon s’enfuit à Paris tandis que ses vainqueurs Wellington et Blücher se rejoignent pour fêter la victoire à la ferme de la Belle Alliance.

- Du 18 au 20 Juin : Les bivouacs
Les bivouacs sont une illustration spectaculaire de la logistique qui décide souvent du sort des Batailles. Une occasion de se plonger dans la vie quotidienne des régiments dans l’attente des combats, au rythme des exercices de tir, de l’entretien des armes, des repas, des relèves de garde, des soins aux blessés ou de l’instruction des jeunes recrues. Tandis que les états-majors s’activent dans l’élaboration de la tactique décisive…



Infos complémentaires ici : https://www.waterloo2015.org/fr

Une bataille pour rien.

Un maire (ou un notable) aurait dit à Bonaparte lors de sa marche vers Paris : "Pourquoi êtes-vous revenu ? Nous commencions à avoir la paix !"

Même s'il l'avait gagnée, les carottes étaient cuites.

On ne peut pas raisonner les esprits guerriers. Ce bonhomme fut une catastrophe pour le Monde.

Oui!

Je suis assez d'accord et je n'apprécie guère Napoléon, démiurge dont nous aurions pu (dû) faire l'économie.....
Ma petite consolation réside dans l'effet sur les monarchies Européennes qui n'avaient guère encouragé la restauration de la monarchie française.....
Quant à "fêter" Waterloo......En Europe, oui, certes ! en France.....Ma foi, cela sera grandiose à regarder.......

Napoléon est très largement décrié; n'est-ce pas aussi parce qu'il n'était pas Roi et qu'il l'aurait voulu ? N'a-t-il pas fait d'ailleurs tout pour se faire couronner ?

Il était brut et brutal, guerrier avec un sens de la grandeur bien à lui. boudoi32

Faut-il le renier totalement pour autant   La France, sans lui, serait-elle ce qu'elle est aujourd'hui ? ... "je vous pose la question" !  :

Comtesse Diane a écrit:La France, sans lui, serait-elle ce qu'elle est aujourd'hui ? ... "je vous pose la question" !

J'avoue, chère Comtesse, que je serais bien en peine de répondre, je ne suis pas très au clair sur cette période; à vue de nez, non ! la France ne serait pas ce qu'elle est, au moins en ce qui concerne le code civil ( dont nous gardons un certain nombre d'articles - pas toujours en faveur des femmes, d'ailleurs- ) et, je crois, les départements ? l'épopée napoléonienne a séduit Stendhal, et pas que lui ! indéniablement le peuple lui était très attaché, et il a favorisé l'ascension sociale grâce au mérite ce que la monarchie ne savait plus faire, il a fait passer un élan et a établi un ordre; deux notions de civisme qui en général attachent le peuple;
Quant à mesurer l'héritage réel de cette époque, je ne saurai pas plus;

Départements: œuvre de la Constituante .

Je suis justement en train d'entamer une biographie de Napoléon. Je n'en suis qu'au siège de Toulon, donc à sa toute jeunesse mais sincèrement il n'a rien d'attachant. Un orgueilleux frustré dépressif, haineux des Français... boudoi29
Or, pour son entrée à l'école de Brienne, j'ai eu droit à un écrit de Louis XVI. Et là, tout de suite, j'ai été bouleversée devant de telles paroles... boudoi30

D'autre part, on aura beau me dire qu'on lui doit telle ou telle réforme fondamentale, 1/sa misogynie est inacceptable, encore pire que celle de Louis XVI, c'est dire, 2/il est responsable de millions de morts. C'est impardonnable.

Comtesse Diane a écrit:Napoléon est très largement décrié; n'est-ce pas aussi parce qu'il n'était pas Roi et qu'il l'aurait voulu ? N'a-t-il pas fait d'ailleurs tout pour se faire couronner ?

Il était brut et brutal, guerrier avec un sens de la grandeur bien à lui. boudoi32

Faut-il le renier totalement pour autant   La France, sans lui, serait-elle ce qu'elle est aujourd'hui ? ... "je vous pose la question" !  :

Non c'est certain. Mais fut-ce pour le mieux ? Avait-il besoin de faire tuer des centaines de milliers de personnes jusqu'en Russie ?

Oui ! Quel gâchis !

Comtesse Diane a écrit:Napoléon est très largement décrié (...) 

Ah bon ? Vous le ressentez ainsi ?
Pourquoi ?

Reinette a écrit:Je suis justement en train d'entamer une biographie de Napoléon.

Très bien ! :\\\\\\\\:

Laquelle ?

Reinette a écrit: Avait-il besoin de faire tuer des centaines de milliers de personnes jusqu'en Russie ?

Tu verras au fur et à mesure de la lecture qu'il a souvent été poussé à la guerre.

Si le sujet intéresse, et histoire de vous préparer à la célébration de ce bicentenaire, je vous conseille de réécouter l'émission de Franck Ferrand consacrée à cette terrible bataille.

C'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/lintegrale-waterloo-1353830

Ah, très bien !
Merci pour ce lien .

Hier soir, Arte diffusait un doc-fiction intitulé : Waterloo, l'ultime bataille.




Présentation:
Le 18 juin 1815, dans une "morne plaine" wallonne, se déroule une bataille majuscule, de celles qui marquent les changements d’époque. Après Waterloo, Napoléon sera contraint d’abdiquer, la France perdra à tout jamais son statut de première puissance mondiale et l’Empire britannique connaîtra un nouvel essor.

Des conséquences incalculables pour ce maelstrom chaotique qui aura duré une journée seulement, et causé la mort de 11 000 soldats (et 10 000 chevaux) et fait 35 000 blessés. En lançant ses 120 000 grognards à l’assaut des troupes britanniques et prussiennes qui, près de deux fois plus nombreuses, menacent la France par le nord, Napoléon espérait pourtant que Waterloo apparaisse comme son "chef-d’œuvre, la bataille des batailles".

Mais, fatigué et peu inspiré, l’Empereur se heurte à l’habileté tactique du duc de Wellington et du maréchal Blücher. Et si son commandement est entré dans l'histoire, c'est pour avoir mené à la plus meurtrière des défaites.

"Dans l’imaginaire collectif, Napoléon, le vaincu, a presque éclipsé Wellington, le vainqueur."
Le projet du film de Hugues Lanneau est tout entier inscrit dans cette analyse : derrière le mythe romantique du combat crépusculaire de l'Empereur, retrouver la vérité sanglante des faits, à hauteur d’homme.

Son documentaire-fiction s’emploie à changer sans cesse de perspective pour ne laisser aucune zone d’ombre sur le terrain de l’enquête historique. Grâce à l'une des reconstitutions grandeur nature qui ont lieu à Waterloo tous les cinq ans, le spectateur se trouve embarqué au cœur de la bataille, dans le souffle des boulets, les ordres hurlés des lieutenants, parmi les corps démembrés.
On suit plus particulièrement, heure par heure, le parcours de cinq soldats, recomposé à partir des témoignages de survivants.
Le duel stratégique entre Napoléon et Wellington est rejoué dans des scènes fantasmatiques où les deux génies militaires se font face.

Avec chacun des grands épisodes replacés dans son contexte par l’expertise d’historiens ou de spécialistes, le spectateur dispose d'une vision panoramique de la bataille, tout en la vivant simultanément en immersion, découvrant ainsi ses tenants et aboutissants. Une plongée historique aussi haletante qu'éclairante.


Si vous souhaitez revoir ce documentaire (durée : 1h20), c'est ici sur le site d'Arte 7+ : http://www.arte.tv/guide/fr/044130-000/waterloo-lultime-bataille?autoplay=1

Ou déjà sur Youtube :

Merci beaucoup, La nuit la neige !
Quelle que soit l'opinion personnelle à l'égard de Napoléon, l'intérêt historique, documentaire ( et artistique, je le mets entre parenthèses car il y a tant de morts ! ) est incontestable;
Je regarderai avec plaisir lorsque j'aurai un peu plus de temps;
Quoique je sois peu renseignée sur Napoléon et son époque, indubitablement, il y a une grandeur, un souffle épique et également un intérêt géopolitique auquel un contemporain ne peut rester indifférent;
Assisterez-vous à la reconstitution que vous nous avez présentée en début de fil ?

Louise-Adélaïde a écrit:(...) indubitablement, il y a une grandeur, un souffle épique et également   un intérêt géopolitique   auquel un contemporain ne peut rester indifférent.

C'est aussi mon opinion. Je trouve l'épopée napoléonienne tout à fait fascinante. C'est tout de même extraordinaire !

Louise-Adélaïde a écrit:
Assisterez-vous à la reconstitution que vous nous avez présentée en début de fil ?

Non, non...Je ne suis pas pour autant amateur de "batailles", même si j'imagine que cette grande reconstitution doit être un spectacle passionnant pour ceux qui apprécient le bruit de la cannonade et celui des charges de cavalerie.



Le récit sublime de Chateaubriand me suffit.
Une des plus belles pages de la littérature française, à mon avis...

Le 18 juin 1815, vers midi, je sortis de Gand par la porte de Bruxelles ; j'allai seul achever ma promenade sur la grande route. J'avais emporté les Commentaires de César et je cheminais lentement, plongé dans ma lecture.
J'étais déjà à plus d'une lieue de la ville, lorsque je crus ouïr un roulement sourd : je m'arrêtai, regardai le ciel assez chargé de nuées, délibérant en moi-même si je continuerais d'aller en avant, ou si je me rapprocherais de Gand dans la crainte d'un orage. Je prêtai l'oreille ; je n'entendis plus que le cri d'une poule d'eau dans des joncs et le son d'une horloge de village.

Je poursuivis ma route : je n'avais pas fait trente pas que le roulement recommença, tantôt bref, tantôt long et à intervalles inégaux ; quelquefois il n'était sensible que par une trépidation de l'air, laquelle se communiquait à la terre sur ces plaines immenses, tant il était éloigné. Ces détonations moins vastes, moins onduleuses, moins liées ensemble que celles de la foudre, firent naître dans mon esprit l'idée d'un combat. Je me trouvais devant un peuplier planté à l'angle d'un champ de houblon.
Je traversai le chemin et je m'appuyai debout contre le tronc de l'arbre, le visage tourné du côté de Bruxelles. Un vent du sud s'étant levé m'apporta plus distinctement le bruit de l'artillerie.
Cette grande bataille, encore sans nom, dont j'écoutais les échos au pied d'un peuplier, et dont une horloge de village venait de sonner les funérailles inconnues, était la bataille de Waterloo ! (quelle phrase... )

Auditeur silencieux et solitaire du formidable arrêt des destinées, j'aurais été moins ému si je m'étais trouvé dans la mêlée : le péril, le feu, la cohue de la mort ne m'eussent pas laissé le temps de méditer ; mais seul sous un arbre, dans la campagne de Gand, comme le berger des troupeaux qui paissaient autour de moi, le poids des réflexions m'accablait : Quel était ce combat ? Etait-il définitif ? Napoléon était-il là en personne ? Le monde comme la robe du Christ, était-il jeté au sort ? Succès ou revers de l'une ou de l'autre armée, quelle serait la conséquence de l'événement pour les peuples, liberté ou esclavage ?

Mais quel sang coulait ! chaque bruit parvenu à mon oreille n'était-il pas le dernier soupir d'un Français ? Etait-ce un nouveau Crécy, un nouveau Poitiers, un nouvel Azincourt, dont allaient jouir les plus implacables ennemis de la France ? S'ils triomphaient, notre gloire n'était-elle pas perdue ? Si Napoléon l'emportait que devenait notre liberté ?
Bien qu'un succès de Napoléon m'ouvrit un exil éternel, la patrie l'emportait dans ce moment dans mon coeur ; mes voeux étaient pour l'oppresseur de la France, s'il devait, en sauvant notre honneur, nous arracher à la domination étrangère.

Wellington triomphait-il ? La légitimité rentrerait donc dans Paris derrière ces uniformes rouges qui venaient de reteindre leur pourpre au sang des Français !
La royauté aurait donc pour carrosses de son sacre les chariots d'ambulance remplis de nos grenadiers mutilés ! (magnifique !)
Que sera-ce qu'une restauration accomplie sous de tels auspices ?...

Ce n'est là qu'une bien petite partie des idées qui me tourmentaient. Chaque coup de canon me donnait une secousse et doublait le battement de mon coeur. A quelques lieues d'une catastrophe immense, je ne la voyais pas ; je ne pouvais toucher le vaste monument funèbre croissant de minute en minute à Waterloo comme du rivage de Boulaq, au bord du Nil, j'étendais vainement mes mains vers les Pyramides.

La nuit, la neige a écrit:

Le récit sublime de Chateaubriand me suffit.
Une des plus belles pages de la littérature française, à mon avis...

Aaah ! ... merci, pour cet instant de pur bonheur !

Qu'est-ce que c'est beau !

Merci pour les Bretons ! ( qu'ont des chapeaux ronds..... : )

Non sérieusement, Chateaubriand est un immense poète....car c'est de la poésie en prose, rythme, images, ressenti, allégories, bon je m'arrête !

Et, c'est vrai que la Restauration à côté.....Je considère d'ailleurs ( mais ce n'est que moi) que Louis XVI fut notre dernier roi.......

Louise-Adélaïde a écrit:
Et, c'est vrai que la Restauration à côté.....Je considère d'ailleurs ( mais ce n'est que moi) que Louis XVI fut notre   dernier  roi.......

Et pourtant Chateaubriand est pour !

Je suis toujours dans ma bio de Napoléon et je n'arrive pas à trouver le personnage sympathique. Grand, génial, oui. Mais aigri frustré avant tout. boudoi29