La Galerie des Glaces
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La Galerie des Glaces
Nous n’avions pas encore de sujet consacré à la Galerie des Glaces
La galerie des Glaces ou Grande Galerie du château de Versailles est une galerie de grand apparat de style baroque du XVIIe siècle, destinée à éblouir les visiteurs du monarque absolu Louis XIV au faîte de son pouvoir. Longue de 73 m, large de 10,50 m et éclairée par 17 fenêtres, elle est revêtue de 357 glaces, soit 21 glaces à chacune des 17 arches faisant face aux 17 fenêtres. Elle a été conçue par l'architecte Jules Hardouin-Mansart, et construite entre 1678 et 1684. Les peintures sont de Charles Le Brun.
Plusieurs galeries ont pu servir de modèles : celle du château de Clagny de Madame de Montespan (favorite de Louis XIV) à Clagny-Glatigny (aujourd'hui un des huit quartiers de la ville de Versailles), construite par Jules Hardouin-Mansart, la Galerie dorée de l'hôtel de Toulouse ou celle du château de Saint-Cloud.
Le projet est présenté au roi Louis XIV par Mansart en 1679. Les travaux débutent l'année même à l'emplacement d'une terrasse (dont on peut encore voir les vestiges dans les combles au-dessus des voûtes) donnant sur la façade ouest du château de Louis XIII qui reliait les deux ailes (abritant les Grands appartements) que Louis Le Vau fit construire au nord et au sud de celui-ci afin de l'envelopper. À la suite de la construction de cette galerie, plus aucune façade du vieux château ne donnera donc sur le parc ni le jardin.
Le peintre et décorateur Charles Le Brun en débute la décoration en 1680. La Galerie est inaugurée en 1684.
De par ses dimensions exceptionnelles, la profusion et la taille de ses 357 glaces, la galerie est un véritable événement au XVIIe siècle. On y affirme les capacités de la manufacture des Glaces créée par Colbert en 1665 pour combattre la prééminence de Venise dans cette technique. En un temps où le plus petit miroir coûte très cher, les ouvriers français parviennent à fabriquer des miroirs d'une dimension et d'une qualité exceptionnelle, permettant à Colbert d'interdire dès 1672 l'importation des produits vénitiens. Les glaces furent faites à La Glacerie, une fabrique de verre et de glace, située au sud de Cherbourg.
Les dix-sept fenêtres cintrées donnent naissance à autant d'arcades ornées de miroirs tenus par des baguettes et des cabochons de bronze ciselé. Les arcades sont surmontées alternativement par une tête d'Apollon et de la dépouille du lion de Némée.
— Emmanuelle Lequeux, Le Jeu royal des illusions.
Le plafond est décoré de près de 1 000 m2 de peintures de l'atelier de Charles Le Brun illustrant les réalisations du règne de Louis XIV, mettant en scène le roi lui-même en 30 grandes compositions. La moitié de la surface se compose de toiles marouflées (c'est-à-dire collées sur la voûte après avoir été exécutées). Ces dernières concernent les scènes les plus prestigieuses et ont été peintes par Le Brun lui-même, âgé de 60 ans au début des travaux. L'autre moitié est peinte directement sur la voûte.
Le mobilier et de nombreuses statues qui la décoraient à l'origine furent dispersés à la Révolution.
Les huit bustes d'empereurs romains, en marbre et porphyre, accompagnaient huit statues, dont sept antiques, représentant Bacchus, Vénus (Vénus d'Arles et de Troas), la Pudicité, Hermès, Uranie, Némésis et Diane de Versailles. Cette dernière, déplacée au Louvre en 1798, était remplacée par une Diane sculptée par Frémin pour les jardins du château de Marly jusqu'à la restauration de la galerie des Glaces de 2004-2007 où un moulage de la Diane de Versailles en marbre reconstitué est réinstallé.
Durant le règne de Louis XIV, la galerie est essentiellement un lieu de passage, le roi préférant recevoir les invités de marque dans les salons des Grands appartements. Plusieurs audiences y ont été cependant accordées, dont celle au doge de Gênes en 1685, aux ambassadeurs du Siam en 1686 et à ceux du shah de Perse en 1715. Louis XV y reçut également l'ambassade du roi Mahmud Ier de Turquie en 1742. Anecdotiquement, la galerie vit l'arrestation du Grand aumônier de France l'imprudent Cardinal de Rohan en 1785, avant son incarcération à la Bastille (épilogue de l'affaire du collier de la reine).
La galerie des Glaces a été également le cadre de grandes festivités comme le mariage du dauphin futur Louis XVI avec Marie-Antoinette d'Autriche en 1770, la réception par le général de Gaulle du Président John Fitzgerald Kennedy et de son épouse, celle donnée en l'honneur du dernier Shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi par Valéry Giscard d'Estaing en 1974 ou l'invitation des représentants du « G7 » par le Président François Mitterrand du 4 au 6 juin 1982.
C'est symboliquement dans la galerie des glaces, en souvenir des guerres et annexions menées par Louis XIV en Allemagne, que fut proclamée la création de l'Empire allemand après la défaite française de la Guerre franco-prussienne de 1870. L'accession au nouveau trône impérial de son premier empereur, Guillaume Ier a lieu le 18 janvier 1871, devant l'assemblée des princes allemands et le chancelier Otto von Bismarck véritable architecte politique de l'empire.
La nouvelle Allemagne annexe l'Alsace et une partie de la Lorraine et va dominer le continent pour trente ans. La chute de Napoléon III va précipiter le soulèvement de la Commune de Paris, son écrasement dans la Semaine sanglante et l’avènement des conservateurs de la Troisième République. L'humiliation de cette défaite va exacerber le militarisme et le patriotisme français jusqu'à la Première Guerre mondiale, qui sonnera l'heure de la revanche pour la France.
Dans cet esprit de revanche, c'est donc dans la galerie des glaces que fut signé entre les Alliés et les représentants de la toute jeune démocratie allemande, le Traité de Versailles mettant fin à la Première Guerre mondiale, et redessinant les frontières de l'Europe et des colonies, le 28 juin 1919. C'est l'humiliation du « diktat de Versailles », qui fut l'un des outils politiques d'Adolf Hitler pour sa montée au pouvoir contre les démocrates de la République de Weimar, et le réarmement de l'Allemagne nazie pour écraser la France en 1940.
Un nouveau programme de restauration de la galerie des Glaces, commencé en juillet 2004 sous la direction de Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques, s'est achevé en juin 2007. Il s'agit du plus vaste projet pour ce site. Son coût, de l'ordre de 12 millions €, fut pris en charge financièrement par le Groupe Vinci qui utilisa à cette occasion les ressources techniques de certaines de ses filiales :
70 % des miroirs sont d'époque, 30 % mal restaurés au XIXe siècle ont été remplacés par des miroirs anciens.
Bien à vous.
la Galerie des Glaces
Vue de la galerie des Glaces.
La galerie des Glaces ou Grande Galerie du château de Versailles est une galerie de grand apparat de style baroque du XVIIe siècle, destinée à éblouir les visiteurs du monarque absolu Louis XIV au faîte de son pouvoir. Longue de 73 m, large de 10,50 m et éclairée par 17 fenêtres, elle est revêtue de 357 glaces, soit 21 glaces à chacune des 17 arches faisant face aux 17 fenêtres. Elle a été conçue par l'architecte Jules Hardouin-Mansart, et construite entre 1678 et 1684. Les peintures sont de Charles Le Brun.
La construction
La façade ouest du château avant la construction de la galerie.
Plusieurs galeries ont pu servir de modèles : celle du château de Clagny de Madame de Montespan (favorite de Louis XIV) à Clagny-Glatigny (aujourd'hui un des huit quartiers de la ville de Versailles), construite par Jules Hardouin-Mansart, la Galerie dorée de l'hôtel de Toulouse ou celle du château de Saint-Cloud.
Le projet est présenté au roi Louis XIV par Mansart en 1679. Les travaux débutent l'année même à l'emplacement d'une terrasse (dont on peut encore voir les vestiges dans les combles au-dessus des voûtes) donnant sur la façade ouest du château de Louis XIII qui reliait les deux ailes (abritant les Grands appartements) que Louis Le Vau fit construire au nord et au sud de celui-ci afin de l'envelopper. À la suite de la construction de cette galerie, plus aucune façade du vieux château ne donnera donc sur le parc ni le jardin.
Le peintre et décorateur Charles Le Brun en débute la décoration en 1680. La Galerie est inaugurée en 1684.
Description
La galerie des Glaces est située dans l'alignement du Tapis vert, entre les salons de la Guerre et de la Paix, ces derniers donnant respectivement accès aux Grands Appartements du roi et de la reine.Les glaces
Articles connexes : Glace (miroiterie) et Miroiterie.Glaces de la galerie des Glaces.
De par ses dimensions exceptionnelles, la profusion et la taille de ses 357 glaces, la galerie est un véritable événement au XVIIe siècle. On y affirme les capacités de la manufacture des Glaces créée par Colbert en 1665 pour combattre la prééminence de Venise dans cette technique. En un temps où le plus petit miroir coûte très cher, les ouvriers français parviennent à fabriquer des miroirs d'une dimension et d'une qualité exceptionnelle, permettant à Colbert d'interdire dès 1672 l'importation des produits vénitiens. Les glaces furent faites à La Glacerie, une fabrique de verre et de glace, située au sud de Cherbourg.
Les dix-sept fenêtres cintrées donnent naissance à autant d'arcades ornées de miroirs tenus par des baguettes et des cabochons de bronze ciselé. Les arcades sont surmontées alternativement par une tête d'Apollon et de la dépouille du lion de Némée.
« La galerie des Glaces est un coup de génie de Mansart. S'inspirant des cabinets de glaces, l'architecte en bouleverse l'échelle et les effets : les passants sont pris à se refléter alors que l'image des parterres et du jardin se multiplie autour d'eux, mille fois rendue par ces murs de miroirs de taille exceptionnelle »
— Emmanuelle Lequeux, Le Jeu royal des illusions.
Les peintures
Vue d'ensemble des peintures.
Le plafond est décoré de près de 1 000 m2 de peintures de l'atelier de Charles Le Brun illustrant les réalisations du règne de Louis XIV, mettant en scène le roi lui-même en 30 grandes compositions. La moitié de la surface se compose de toiles marouflées (c'est-à-dire collées sur la voûte après avoir été exécutées). Ces dernières concernent les scènes les plus prestigieuses et ont été peintes par Le Brun lui-même, âgé de 60 ans au début des travaux. L'autre moitié est peinte directement sur la voûte.
Le mobilier et de nombreuses statues qui la décoraient à l'origine furent dispersés à la Révolution.
Les sculptures
Les chapiteaux des pilastres de marbre de Rance sur fond de marbre blanc sont ornés d'une fleur de lys et de coqs gaulois. Les trophées en bronze doré, qui ornent les trumeaux en marbre vert de Campan, ont été ciselés par l'orfèvre Pierre Ladoyreau6.Les huit bustes d'empereurs romains, en marbre et porphyre, accompagnaient huit statues, dont sept antiques, représentant Bacchus, Vénus (Vénus d'Arles et de Troas), la Pudicité, Hermès, Uranie, Némésis et Diane de Versailles. Cette dernière, déplacée au Louvre en 1798, était remplacée par une Diane sculptée par Frémin pour les jardins du château de Marly jusqu'à la restauration de la galerie des Glaces de 2004-2007 où un moulage de la Diane de Versailles en marbre reconstitué est réinstallé.
La Galerie des Glaces en tant que lieu d'histoire
Durant le règne de Louis XIV, la galerie est essentiellement un lieu de passage, le roi préférant recevoir les invités de marque dans les salons des Grands appartements. Plusieurs audiences y ont été cependant accordées, dont celle au doge de Gênes en 1685, aux ambassadeurs du Siam en 1686 et à ceux du shah de Perse en 1715. Louis XV y reçut également l'ambassade du roi Mahmud Ier de Turquie en 1742. Anecdotiquement, la galerie vit l'arrestation du Grand aumônier de France l'imprudent Cardinal de Rohan en 1785, avant son incarcération à la Bastille (épilogue de l'affaire du collier de la reine).
La galerie des Glaces a été également le cadre de grandes festivités comme le mariage du dauphin futur Louis XVI avec Marie-Antoinette d'Autriche en 1770, la réception par le général de Gaulle du Président John Fitzgerald Kennedy et de son épouse, celle donnée en l'honneur du dernier Shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi par Valéry Giscard d'Estaing en 1974 ou l'invitation des représentants du « G7 » par le Président François Mitterrand du 4 au 6 juin 1982.
La revanche de l'Allemagne
Proclamation de l'Empire allemand par l' empereur Guillaume Ier le 18 janvier 1871
La signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919
C'est symboliquement dans la galerie des glaces, en souvenir des guerres et annexions menées par Louis XIV en Allemagne, que fut proclamée la création de l'Empire allemand après la défaite française de la Guerre franco-prussienne de 1870. L'accession au nouveau trône impérial de son premier empereur, Guillaume Ier a lieu le 18 janvier 1871, devant l'assemblée des princes allemands et le chancelier Otto von Bismarck véritable architecte politique de l'empire.
La nouvelle Allemagne annexe l'Alsace et une partie de la Lorraine et va dominer le continent pour trente ans. La chute de Napoléon III va précipiter le soulèvement de la Commune de Paris, son écrasement dans la Semaine sanglante et l’avènement des conservateurs de la Troisième République. L'humiliation de cette défaite va exacerber le militarisme et le patriotisme français jusqu'à la Première Guerre mondiale, qui sonnera l'heure de la revanche pour la France.
Dans cet esprit de revanche, c'est donc dans la galerie des glaces que fut signé entre les Alliés et les représentants de la toute jeune démocratie allemande, le Traité de Versailles mettant fin à la Première Guerre mondiale, et redessinant les frontières de l'Europe et des colonies, le 28 juin 1919. C'est l'humiliation du « diktat de Versailles », qui fut l'un des outils politiques d'Adolf Hitler pour sa montée au pouvoir contre les démocrates de la République de Weimar, et le réarmement de l'Allemagne nazie pour écraser la France en 1940.
Les restaurations de la galerie
La galerie des Glaces a fait l'objet de nombreuses restaurations. Elle a été laissée à l'abandon peu après la Révolution française, se dégradant rapidement. Louis XVIII la remet en état à partir de 1814-1815. Louis-Philippe Ier fait repolir et réétamer les miroirs en 1820. Les peintures sont nettoyées et restaurées entre 1825 et 1832, puis une nouvelle fois entre 1949 et 1952. En 1980, la galerie est remeublée.Le parquet rénové de la galerie des Glaces.
Un nouveau programme de restauration de la galerie des Glaces, commencé en juillet 2004 sous la direction de Frédéric Didier, architecte en chef des monuments historiques, s'est achevé en juin 2007. Il s'agit du plus vaste projet pour ce site. Son coût, de l'ordre de 12 millions €, fut pris en charge financièrement par le Groupe Vinci qui utilisa à cette occasion les ressources techniques de certaines de ses filiales :
- Les marbres sont consolidés, leurs trous rebouchés et retouchés, l'ensemble est repoli après restauration.
- Les plafonds, consolidés et décrassés, voient leurs peintures retouchées.
- Les miroirs, déposés et renforcés, sont remplacés par d'autres miroirs au mercure de réemploi lorsque leur état le nécessite.
- Les boiseries, bronzes et éclairages sont rénovés.
- Le plancher, soumis à usure prononcée par le passage des visiteurs, est déposé par travées et restauré. Lors de sa dépose, les réseaux électriques rénovés sont encastrés dans son support.
- Le mobilier et la statuaire (pour partie en dépôt du musée du Louvre) sont remis en place.
- Les lustres ont été dotés d'ampoules spéciales donnant l'apparence d'une flamme de bougie.
- Un éclairage d'appoint a été également mis en place pour mettre en valeur l'ensemble de la voûte.
70 % des miroirs sont d'époque, 30 % mal restaurés au XIXe siècle ont été remplacés par des miroirs anciens.
Merci Wiki boudoi32
Bien à vous.
Invité- Invité
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Vicq d Azir- Messages : 3676
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: La Galerie des Glaces
... normal ! qu'elle soit immergée ! C'est la galerie des glaces !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La Galerie des Glaces
... et non pas la galerie d... boudoi26
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Galerie des Glaces
Notre amie Plume d'Histoire a récemment rédigé sur son site un article consacré plus précisément aux miroirs de la célèbre Galerie des glaces.
Si le sujet vous intéresse, c'est à lire ici : http://plume-dhistoire.fr/la-galerie-des-glaces-ou-comment-la-france-eclipsa-venise/
Parmi nos éminents connaisseurs du Château présents ici, qui pourrait nous dire combien de miroirs, visibles aujourd'hui, datent de l'époque de Louis XIV ?
Si le sujet vous intéresse, c'est à lire ici : http://plume-dhistoire.fr/la-galerie-des-glaces-ou-comment-la-france-eclipsa-venise/
Parmi nos éminents connaisseurs du Château présents ici, qui pourrait nous dire combien de miroirs, visibles aujourd'hui, datent de l'époque de Louis XIV ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Galerie des Glaces
La nuit, la neige a écrit:Notre amie Plume d'Histoire a récemment rédigé sur son site un article consacré plus précisément aux miroirs de la célèbre Galerie des glaces.
Si le sujet vous intéresse, c'est à lire ici : http://plume-dhistoire.fr/la-galerie-des-glaces-ou-comment-la-france-eclipsa-venise/
Merci, merci, je n'y manquerai pas !
Les articles de Plume sont toujours très bien faits . Ce sera pour demain .
La nuit, la neige a écrit:
Parmi nos éminents connaisseurs du Château présents ici, qui pourrait nous dire combien de miroirs, visibles aujourd'hui, datent de l'époque de Louis XIV ?
C'est curieux : je suis certaine que nous avions un sujet quelque part sur la rénovation des miroirs avec une vidéo explicative . Mais voilà, je n'arrive pas à retrouver !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Galerie des Glaces
La nuit, la neige a écrit:Notre amie Plume d'Histoire a récemment rédigé sur son site un article consacré plus précisément aux miroirs de la célèbre Galerie des glaces.
Si le sujet vous intéresse, c'est à lire ici : http://plume-dhistoire.fr/la-galerie-des-glaces-ou-comment-la-france-eclipsa-venise/
Parmi nos éminents connaisseurs du Château présents ici, qui pourrait nous dire combien de miroirs, visibles aujourd'hui, datent de l'époque de Louis XIV ?
Lors de la restauration, l'on a remplacé les glaces trop abîmées par un lot venant du Sénat.
Je n'ai plus le chiffre exact en tête, mais cela est de l'ordre de 80 à 90% d'origine.
De plus, chaque glace a sa propre place et pour reconnaître celles venant du Sénat : elles ne sont pas biseautées.
Voici quelques outils exposés après la restauration, les photos peuvent vous paraître floues, cela est dû au tulle placé devant.
Les lustres
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Bientôt reviendra pirouetter dans la volière de Versailles notre petite chouette toute revigorée ! (Merci Lucius)
Nikko de Chissay- Messages : 388
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 72
Localisation : Ruel en Seine et Oise
Re: La Galerie des Glaces
Alors là j'en apprends une bonne ! C'est vrai que je ne m'étais jamais posée la question et qu'il serait en effet curieux que les glaces fussent celles d'origine.
Merci pour cette info !
Merci pour cette info !
Invité- Invité
Re: La Galerie des Glaces
Plume d'Histoire a écrit:
Un secret bien gardé
C’est à la fin du XVème siècle qu’apparaît en Italie, dans l’île de Murano, la technique de fabrication des glaces dite « au mercure », la seule capable de produire des glaces de qualité et d’une taille conséquente. Sur une plaque de verre, on applique une décoction d’étain et de mercure mélangés à chaud (procédé très toxique qui coûte la vie à de nombreux ouvriers et qui sera remplacé en 1837 par la technique de l’argenterie, puis définitivement interdit en 1850).
La République de Venise veille jalousement sur cette production d’objets de luxe dont elle garde le monopole. Cependant, Louis XIV souhaite par dessus tout exalter la suprématie française. La réussite économique, diplomatique et militaire de la France doit être complétée par un triomphe artistique. Il est donc hors de question d’acheter les miroirs en Italie !
Colbert, encouragé par Louis XIV, décide de tenter le tout pour le tout. En 1665 est créée la Manufacture Royale de glaces des miroirs. Il faut à tout prix mettre à mal la suprématie de Venise sur le marché des glaces en Europe. Colbert envoie des espions à Murano, et fait venir à prix d’or des ouvriers vénitiens, de 1665 à 1667.
Il y aura en tout trois expéditions de débauchage, qui vont entraîner des sanctions de la part des inquisiteurs de la Sérénissime.
En effet, la République de Venise menace de mort ceux qui trahissent le secret de la fabrication des miroirs. Rien de moins ! Les débuts de la Manufacture (installée au Faubourg Saint-Antoine) sont difficiles : des ouvriers (près de 2 000 !) meurent mystérieusement… Les Vénitiens prennent peur et la Sérénissime, distribuant à foison des promesses de pardon, rapatrie les traîtres.
C'est fou !
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Les plans ambitieux de Jean-Baptiste Colbert, ministre des finances de Louis XIV visaient à donner à la France l'autosuffisance pour les arts et manufactures, afin de satisfaire la demande domestique en produits de luxe, ce qui avait pour effet de servir la gloire du roi et de renforcer l'économie du pays. Colbert s'est ainsi intéressé aux verres et miroirs, une industrie monopolisée par la République de Venise qui exportait le Verre de Venise dans toute l'Europe. Or l'importation de ces verres était coûteuse (30 000 livres or par an), si bien que Colbert fit espionner les verriers vénitiens et parvint à en faire venir (leur promettant argent, exemption d'impôts et femmes), mais ces derniers furent empoisonnés au mercure utilisé pour la fabrication de la Galerie des Glaces. Colbert établit donc par lettre patente, entre autres projets, en octobre 1665 l'entreprise d'état de la Manufacture royale de glaces de miroirs. Son bénéficiaire et premier directeur fut le financier Nicolas du Noyer, receveur général des tailles à Orléans.
Nicolas du Noyer et ses partenaires reçurent un monopole de 20 ans pour la fabrication du verre et des miroirs. La compagnie fut alors connue sous le nom informel de La Compagnie du Noyer. Elle bénéficia d'un financement de l’État de 11 000 livres et commença ses activités dans le faubourg Saint-Antoine à Paris.
Colbert affecta à la Manufacture royale de glaces de miroirs plusieurs ouvriers vénitiens qui étaient venus à Paris. Les premiers miroirs sans défaut furent produits en 1666. Bien que les miroirs produits par sa compagnie puissent rivaliser avec ceux de Venise, du Noyer se plaignit que les ouvriers vénitiens ne partageaient pas leurs secrets de fabrication avec leurs collègues français et que la Compagnie n'arrivait pas à faire des bénéfices. Les distractions de Paris nuisaient au bon travail des ouvriers et le coût du bois était très élevé. Aussi en 1667 la fabrication du verre fut transférée à Tourlaville près de Cherbourg, au lieu-dit La Glacerie, où existait déjà une verrerie au milieu de la forêt de Brix sous la direction de Richard Lucas de Néhou. Les ateliers parisiens furent consacrés au polissage du verre.
À plusieurs reprises la Compagnie du Noyer fut réduite à importer de verre de Venise pour le finir en France. Toutefois en septembre 1672 la Manufacture royale de glaces de miroirs était suffisamment sûre d'elle-même pour que l'importation de verre soit interdite aux sujets du roi6.
En 1683, l'accord financier entre la Compagnie et l’État fut reconduit pour une nouvelle période de 20 ans, sous la direction de Pierre de Bagneux.
À la fin du règne de Louis XIV, l'industrie miroitière avec à sa tête, la Manufacture royale de glaces de miroirs, exporte des glaces dans toute l'Europe pour un équivalent de 300 000 à 400 000 livres or par an. Le monopole vénitien est remplacé par le monopole français.
Merci WIKI !
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Mme de Sabran- Messages : 55511
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Re: La Galerie des Glaces
C'est bientôt pire que la malédiction des pharaons !
Notre amie Plume nous donne ce lien vers un article du Figaro, de Véronique Prat :
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2007/06/15/01006-20070615ARTMAG90464-versailles_revisite.php
Merci !
En voici un extrait :
Ancien conservateur aux Archives nationales, créateur et directeur des archives de Saint-Gobain (depuis 1991, à la tête des relations générales du groupe), Maurice Hamon nous raconte comment le miroir est venu en France : «En mai 1665, Colbert expédie à Venise un agent secret pour organiser la fuite de verriers vers Paris. Il y aura en tout trois expéditions de débauchage, qui vont entraîner des sanctions de la part des inquisiteurs de la Sérénissime.»
Pour décider les ouvriers qualifiés à s'expatrier, le ministre des Finances n'a pas lésiné sur les moyens. Il leur accorde notamment des privilèges personnels considérables : exemption d'impôts, juridiction spéciale pour les administrer, et un salaire fort au-dessus de la moyenne. A l'époque, le prix d'un beau miroir au mercure équivaut environ à 800 journées de travail d'un manoeuvre ordinaire. Ce qui était justifié par les difficultés de sa fabrication, et surtout par le danger qu'elle représente. Soumis aux vapeurs nocives du mercure, un artisan miroitier dépassait rarement l'âge de 30 ans. Le procédé sera interdit à partir de 1850, avec la découverte de la technique moderne de l'argenterie.
Maurice Hamon poursuit : «Deux des meilleurs ouvriers de la communauté des verriers du faubourg Saint-Antoine vont mourir de façon très mystérieuse... Sans doute empoisonnés. Colbert réclame une autopsie. Les Vénitiens de Paris sont traumatisés. L'ambassadeur de Venise, Giustiniani, tergiverse et, finalement, à force d'argent et de promesses de pardon, il réussit à rapatrier presque toute la petite colonie vers la mère patrie. Sans que personne ait trahi le secret de la fabrication du miroir.»
Notre amie Plume nous donne ce lien vers un article du Figaro, de Véronique Prat :
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2007/06/15/01006-20070615ARTMAG90464-versailles_revisite.php
Merci !
En voici un extrait :
Ancien conservateur aux Archives nationales, créateur et directeur des archives de Saint-Gobain (depuis 1991, à la tête des relations générales du groupe), Maurice Hamon nous raconte comment le miroir est venu en France : «En mai 1665, Colbert expédie à Venise un agent secret pour organiser la fuite de verriers vers Paris. Il y aura en tout trois expéditions de débauchage, qui vont entraîner des sanctions de la part des inquisiteurs de la Sérénissime.»
Pour décider les ouvriers qualifiés à s'expatrier, le ministre des Finances n'a pas lésiné sur les moyens. Il leur accorde notamment des privilèges personnels considérables : exemption d'impôts, juridiction spéciale pour les administrer, et un salaire fort au-dessus de la moyenne. A l'époque, le prix d'un beau miroir au mercure équivaut environ à 800 journées de travail d'un manoeuvre ordinaire. Ce qui était justifié par les difficultés de sa fabrication, et surtout par le danger qu'elle représente. Soumis aux vapeurs nocives du mercure, un artisan miroitier dépassait rarement l'âge de 30 ans. Le procédé sera interdit à partir de 1850, avec la découverte de la technique moderne de l'argenterie.
Maurice Hamon poursuit : «Deux des meilleurs ouvriers de la communauté des verriers du faubourg Saint-Antoine vont mourir de façon très mystérieuse... Sans doute empoisonnés. Colbert réclame une autopsie. Les Vénitiens de Paris sont traumatisés. L'ambassadeur de Venise, Giustiniani, tergiverse et, finalement, à force d'argent et de promesses de pardon, il réussit à rapatrier presque toute la petite colonie vers la mère patrie. Sans que personne ait trahi le secret de la fabrication du miroir.»
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Re: La Galerie des Glaces
Et ces guirlandes au plafond ?!! étonnantes aussi, n'est ce pas !
As-tu une légende pour cette photo ? Ce devait être un événement précis ...
As-tu une légende pour cette photo ? Ce devait être un événement précis ...
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Re: La Galerie des Glaces
On nous précise qu'aux angles de la Galerie, on aperçoit la silhouette des quatre tribunes, baignées de fleurs, où prenaient place les orchestres pour le bal donné en l'honneur de la reine Victoria...
Bien à vous.
Bien à vous.
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Localisation : Issy-les-Moulineaux
Re: La Galerie des Glaces
Belle série de photos !
Merci de les partager ici...
Merci de les partager ici...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Galerie des Glaces
De rien, c'est un plaisir de les partager avec vous !
Julia- Messages : 247
Date d'inscription : 08/04/2015
Age : 26
Localisation : Issy-les-Moulineaux
Re: La Galerie des Glaces
Super Julia ! :\\\\\\\\:
Vos photos sont un déferlement de beauté et une vision ni commune ni habituelle du château.
Pour tout cela, merci !
Vos photos sont un déferlement de beauté et une vision ni commune ni habituelle du château.
Pour tout cela, merci !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La Galerie des Glaces
Merci, merci, chère Julia, pour tant de chatoyante beauté ! :n,,;::::!!!:
Je saute mettre droite celle qui n'en fait qu'à sa tête ...
Je saute mettre droite celle qui n'en fait qu'à sa tête ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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