Les femmes de la Révolution française
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
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Re: Les femmes de la Révolution française
Pauvre, pauvre Michel Onfray !
Voilà qu'il rédige de passionnants portraits fins et judicieux d'héroïnes méconnues.......
Et voici ( quoique notre très aimée Eléonore nous ait sagement et dignement "coupé le sifflet" en scindant le fil sous un titre révélateur La chaleur nous tape sur la tête ) que cancresses et cancres déchaînés éclatent de rire sans arrêt !
"Beaucoup trop tôt" donne à penser......
Je vais avoir beaucoup de mal à résister à mon péché mignon, disserter sur les mentalités collectives......enfin, ce que j'en connais.......
Il y a c'est vrai une question sans réponse = pourquoi les femmes ont-elles été éloignées de tout rôle juridique, civique, politique ( au sens large = action dans la cité) au cours des siècles et dans presque toutes les civilisations ( sauf Egyptienne, il me semble); dans l'Occident judéo-chrétien, l'Eglise en est responsable en majeure partie, il faut lire Saint Paul, c'est édifiant ; mais ailleurs ? les mythologies celtiques accordent une grande place à la femme, greco-latines, hum, si, oui; mais les femmes dans l'antiquité n'ont pas eu rôle décisif;
Je suis obligée d'en revenir à ma répartition des rôles = la procréation est incontournable et elle "fige" la femme en outil de transmission; à partir de là, les petits copains s'organisent......On n'en sort pas;
Bien sûr, il y a des exceptions, des Reines etc; et dans le privé de "fortes femmes" peu handicapées dans leur projet de domination;
Ce que j'en conclus, c'est qu'il est très difficile d'éviter cette répartition des rôles, qui chose contradictoire consacre le côté "incontournable" de la femme ( procréation) et le lui confisque en même temps avec tout pouvoir dans la transmission des patrimoines = loi salique;
Voilà qu'il rédige de passionnants portraits fins et judicieux d'héroïnes méconnues.......
Et voici ( quoique notre très aimée Eléonore nous ait sagement et dignement "coupé le sifflet" en scindant le fil sous un titre révélateur La chaleur nous tape sur la tête ) que cancresses et cancres déchaînés éclatent de rire sans arrêt !
La nuit la neige a écrit:Condorcet, est peut-être celui-ci qui s'est le plus engagé en faveur des femmes, mais nous sommes à la fin du XVIIIè.
Mais c'est vrai que les autres, ceux de la génération précédente, loupent le coche.
C'est (beaucoup) trop tôt.
Le panneau du naturalisme (que certains veulent pourtant "égalitaire") est trop tentant, de même que le goût et le développement des Sciences qui fait que tout doit être rationaliser.
Physiologie = morale.
"Beaucoup trop tôt" donne à penser......
Je vais avoir beaucoup de mal à résister à mon péché mignon, disserter sur les mentalités collectives......enfin, ce que j'en connais.......
Il y a c'est vrai une question sans réponse = pourquoi les femmes ont-elles été éloignées de tout rôle juridique, civique, politique ( au sens large = action dans la cité) au cours des siècles et dans presque toutes les civilisations ( sauf Egyptienne, il me semble); dans l'Occident judéo-chrétien, l'Eglise en est responsable en majeure partie, il faut lire Saint Paul, c'est édifiant ; mais ailleurs ? les mythologies celtiques accordent une grande place à la femme, greco-latines, hum, si, oui; mais les femmes dans l'antiquité n'ont pas eu rôle décisif;
Je suis obligée d'en revenir à ma répartition des rôles = la procréation est incontournable et elle "fige" la femme en outil de transmission; à partir de là, les petits copains s'organisent......On n'en sort pas;
Bien sûr, il y a des exceptions, des Reines etc; et dans le privé de "fortes femmes" peu handicapées dans leur projet de domination;
Ce que j'en conclus, c'est qu'il est très difficile d'éviter cette répartition des rôles, qui chose contradictoire consacre le côté "incontournable" de la femme ( procréation) et le lui confisque en même temps avec tout pouvoir dans la transmission des patrimoines = loi salique;
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
Louise-Adélaïde a écrit:
Je suis obligée d'en revenir à ma répartition des rôles = la procréation est incontournable et elle "fige" la femme en outil de transmission; à partir de là, les petits copains s'organisent......On n'en sort pas;
Bien sûr, il y a des exceptions, des Reines etc; et dans le privé de "fortes femmes" peu handicapées dans leur projet de domination;
Ce que j'en conclus, c'est qu'il est très difficile d'éviter cette répartition des rôles, qui chose contradictoire consacre le côté "incontournable" de la femme ( procréation) et le lui confisque en même temps avec tout pouvoir dans la transmission des patrimoines = loi salique;
Hé ! Ce n'est pourtant pas sorcier à comprendre !
Merci, chère Louise-Adé, pour ce petit point sur le i . Tous les plus beaux discours seront incapables de résoudre cette problématique-là ... et sa fatalité .
Cependant, dieux merci, nous ne sommes pas que des utérus ! :n,,;::::!!!: La vie peut avoir d'autres horizons que les voiles d'un berceau frémissant sous la caresse de la brise . Nous avons aussi de frétillantes petites cervelles, cablées différemment, parait-il, que celles de nos hommes, aussi et peut-être plus performantes !!! Elles ne demandent qu'à exulter .
Je ris beaucoup et je dis moult sottises parce que c'est mon naturel, et une façon d'éluder les questions délicates, mais je vous lis, la nuit, la neige et vous, avec la plus grande attention . Continuez à développer, c'est palpitant .
.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:Je ris beaucoup et je dis moult sottises parce que c'est mon naturel, et une façon d'éluder les questions délicates,
........Je suis pareille ! et obligée de me surveiller férocement, dignité professorale oblige
( Alors, pensez......nous mettre sous le nez LA QUESTION CLÉ ....... rôle masculin et féminin au cours des siècles ( enfin presque, puisque n'oublions pas qu'il s'agit de ces grandes figures méconnues) rhôôô......c'est tenter le diable )
M'enfin, pour en revenir au XVIII ème siècle, précisément, j'ai toujours senti que, dans tous les domaines, il a été avec la Terreur, un arrêt brutal et la chute et la disparition ( qui ne sera jamais comblée) de quelque chose....... qui était "le progrès" et qui s'est cassé net; nous ne saurons jamais ce que "ce serait devenu si"........
Pour combler ce vide, j'ai tenté d'observer l'Europe = Jane Austen en Angleterre, Mary Shelley, Goethe, Mozart, ffffff ! cela n'a pas répondu à ma question; et, je pense qu'une évolution du sort des femmes était en cours; et puis, il y a eu régression;
La civilisation est une chose déroutante et l'évolution des esprits aussi;
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
.
C'est sans doute ce que Mme Vigée le Brun entend par : Les Femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées.
C'est sans doute ce que Mme Vigée le Brun entend par : Les Femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Oui ! c'est tout à fait cela ! il y avait une émancipation féminine ( en dépit des lois) et ffffff !
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
Sans doute. Mais pour en revenir au XVIIIè siècle plus précisément, le naturalisme, ou lorsque j'écris que la physiologie pseudo scientifique (celle de l'époque) qui devient morale vont bien plus loin que la simple organisation de la cité.Louise-Adélaïde a écrit:
Il y a c'est vrai une question sans réponse = pourquoi les femmes ont-elles été éloignées de tout rôle juridique, civique, politique ( au sens large = action dans la cité) au cours des siècles et dans presque toutes les civilisations
(...)
Je suis obligée d'en revenir à ma répartition des rôles = la procréation est incontournable et elle "fige" la femme en outil de transmission; à partir de là, les petits copains s'organisent......On n'en sort pas.
La plupart des penseurs du XVIIIè, souhaitant s'écarter des dogmes religieux (faire moins "pire" si possible, eu égard de leurs volontés de tenter une égalité des sexes) constatent que la Nature a :
- fait le corps de la femme plus "faible" que celui de l'homme. Faiblesses physiques qu'ils étendent allègrement à des spécificités morales (évidemment différentes de celles des hommes).
Il faut lire les descriptions de l'époque sur les caractères, les aptitudes mais surtout les faiblesses psychiques ou intellectuelles des femmes : c'est consternant !
- fait le corps de la femme comme étant destiné à faire des enfants.
De cette aptitude à la maternité (certes !), ils en conclu que les femmes le devaient (bon), mais surtout qu'elles ne devaient que cela.
Toutes autres considérations ou aspirations devenant superflues, voire dangereuses. Y compris pour elles.
Le "contrat social" équilibré ainsi réservant à chacun des deux sexes une place, des devoirs, mais aussi des droits différents.
Et en effet, comme vous le dîtes, s'y ajoute le concept "historique" : toutes les civilisations ayant fonctionné de la sorte (même celles qui n'étaient pas sous influence des grandes religions monothéistes).
Bref, tout est fait, et il y a quasi unanimité, pour rationaliser cette mise sous tutelle, et ainsi l'étendre à toute la sphère civile et non pas seulement domestique.
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 22 Juil 2015, 23:28, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
De quoi parles-tu ? XVIIIè siècle ou aujourd'hui ?Mme de Sabran a écrit:
Merci, chère Louise-Adé, pour ce petit point sur le i . Tous les plus beaux discours seront incapables de résoudre cette problématique-là ... et sa fatalité.
En quoi la procréation les écartait-elle - fatalement- des mêmes droits ou autres aspirations civiles que les hommes ?
Je ne sais pas, par exemple, le droit de vote. Supposé être "universel".
Les hommes des Lumières et ceux de la Révolution auraient tout à fait pu concevoir qu'une mère (toutes ne les femmes ne le sont pas) puisse voter !
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
Certes les hommes de la Révolution et Napo derrière en ont mis une sacrée couche sur la tête des femmes, mais je n'ai jamais vraiment compris cette phrase.Mme de Sabran a écrit:
C'est sans doute ce que Mme Vigée le Brun entend par : Les Femmes régnaient alors, la Révolution les a détrônées.
En quoi les femmes régnaient-elles alors ?
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
Elles ne revendiquaient pas encore : elles régnaient sur les hommes ( de préférence puissants ) par le charme . Elles les faisaient passer par le chas d'une aiguille et menaient la danse !
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:Elles ne revendiquaient pas encore : elles régnaient sur les hommes ( de préférence puissants ) par le charme . Elles les faisaient passer par le chas d'une aiguille et menaient la danse !
Le penses-tu, sérieusement ?
Sortie aujourd'hui du troisième article de cette série.
Il est consacré à Charlotte Corday.
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
La nuit, la neige a écrit:Mme de Sabran a écrit:Elles ne revendiquaient pas encore : elles régnaient sur les hommes ( de préférence puissants ) par le charme . Elles les faisaient passer par le chas d'une aiguille et menaient la danse !
Le penses-tu, sérieusement ?
C'est presque un lieu commun .
Bonne ou mauvaise, dans l'ombre des grands hommes ou en pleine lumière, l'influence des femmes a toujours influé sur le cours de l'Histoire. Ces dames savaient y faire .
On assurait que Louis XVI avait dit dans son intérieur : « Je ne sais ni lire ni écrire : on ne m'a rien appris; j'ai pourtant lu un peu
d'histoire, et ce que j'ai vu, c'est que ce qui a toujours perdu cet Etat-ci, a été les femmes légitimes et les maîtresses. »
Jacob-Nicolas Moreau : Mes Souvenirs
;
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Hum...cette citation va comme un gant au Machiavel de la bistouquette, tiens !Mme de Sabran a écrit: On assurait que Louis XVI avait dit dans son intérieur : « Je ne sais ni lire ni écrire : on ne m'a rien appris; j'ai pourtant lu un peu d'histoire, et ce que j'ai vu, c'est que ce qui a toujours perdu cet Etat-ci, a été les femmes légitimes et les maîtresses. »
Si jaloux de son autorité qu'il a montré, en effet, que son règne a été un franc succès... :roll:
Mme de Sabran a écrit:
C'est presque un lieu commun .
Bonne ou mauvaise, dans l'ombre des grands hommes ou en pleine lumière, l'influence des femmes a toujours influé sur le cours de l'Histoire. Ces dames savaient y faire.
Décidément !
Vigée Le Brun elle même a montré, toute sa vie, une très grande indépendance.
Révoltée par la tutelle de son mari, elle a trimé comme une forcenée, et a mené sa barque comme bon lui entendait.
Elle n'a pas eu besoin, ni l'envie, d'être "dans l'ombre".
Mais ce n'était certes pas donné à la portée de toutes les femmes.
Phénomène très, très rare ! Et elle l'écrit d'ailleurs.
Tout comme elle souligne, dans ses Souvenirs, qu'elle a elle eu la chance de fréquenter un microcosme, très à part du reste de la société.
Et quand bien même, y compris dans ce milieu plus que restreint, et bien peu représentatif de la condition féminine d'alors, à quelques infimes exceptions près, je ne vois guère comment on en arrive à ce...lieu commun, en effet.
Régner ? Sur qui, sur quoi ? Et comment ?
Plus sérieusement, à quand bien même l'envisager ou l'admettre, c'est un argument que je trouve d'ailleurs particulièrement peu flatteur pour les femmes.
Leur intelligence ? Leur sens des responsabilités ? Leurs aptitudes ?
Non, non...leur charme, leur influence.
Thème d'ailleurs repris par nombre de "philosophes", ou responsables civils, pour justement dénigrer les femmes, réduire leurs aptitudes (égales pourtant à celles des hommes), et s'en défier absolument !
Dans la définition du mot "Femme" de l'enclypoèdie de Diderot et d'Alembert :
Les femmes ne diffèrent pas moins des hommes par le coeur et l'esprit, que par la taille et par la figure ; mais l'éducation a modifié leurs dispositions naturelles en tant de manières, la dissimulation qui semble être pour elles un devoir d'état, a rendu leur âme si secrète, les exceptions sont en si grand nombre, si confondues avec les généralités, que plus on fait d'observations, moins on trouve de résultat.
(...)
S'il est vrai que de la faiblesse naît la timidité, de la timidité la finesse, et de la finesse la fausseté, il faut conclure que la vérité est une vertu bien estimable dans les femmes.
Ou aussi, plus tard pourtant, et à l'unissons de tous les révolutionnaires mysogines qui souhaitaient (re) "viriliser" la nouvelle société, Sieyès écrivait :
Les femmes n'ont pas en général le sens du vrai. C'est par la finesse, par la dissimulation qu'elles mènent les hommes.
Elles ne sortent pas des liens sociaux les plus privés. Tout ce qu'elle saisisse dans cette sphère, c'est pour en grossir leur tourbillon.
L'amour du vrai n'est pour elle qu'une métaphysique idéale.
Etc, etc.
Des citations de ce genre, il y en a à la pelle ! boudoi29
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 26 Juil 2015, 23:28, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
La nuit, la neige a écrit:
Plus sérieusement, à quand bien même l'envisager ou l'admettre, c'est un argument que je trouve d'ailleurs particulièrement peu flatteur pour les femmes.
Leur intelligence ? Leur sens des responsabilités ? Leurs aptitudes ?
Non, non...leur charme, leur influence.
Parce que les premiers n'étaient pas reconnus .
.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
C'est bien, justement, ce qui a révolté les femmes qu'évoque M. Onfray dans cette série.
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
Tu vois bien que nous pouvons tomber d'accord !
Tu sais ce que l'on a dit des sorcières brûlées en place publique ( qui, soit dit en passant, n'étaient pas plus sorcières que toi et moi ): c'étaient femmes qui sortaient du lot, dans le village, par leur intelligence, leur sens des responsabilités, leurs aptitudes .
Il fallait éliminer ce danger . Fascination et misogynie.
Sociologiquement Jules Michelet voit dans la sorcière le masque d'une femme révoltée contre l'ordre juridique et symbolique institué par les hommes.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:
Tu vois bien que nous pouvons tomber d'accord !
Euh...c'est à dire ?
Sur le fait qu'elles étaient prises pour moins que ce qu'elles étaient, ou auraient pu être ?
Certainement.
Mais pas sur l'idée qu'elles "régnaient" alors, même si j'ai ajouté que les hommes de la Révolution avaient enfoncé le clou.
Si j'ai le temps, je tâcherai de recopier dans un autre sujet un texte que j'ai lu récemment et qui vaut son pesant de cacahouètes ! :
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
... d'accord, avec plaisir . Merci !
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Ces femmes de la Révolution furent vraiment exceptionnelles par la logique de la pensée, la force de leurs arguments ( toujours d'actualité ! et même plus que jamais si l'on pense aux extrémismes religieux contemporains) et leur sacrifice;
Charlotte Corday possède une intelligence et une volonté froide qui laissent admiratif;
Et rien n'en n'est "sorti" !!!! Car on ne peut pas dire que la postérité leur ait rendu justice;
Personnellement, hormis les coutumes, les habitudes de pensée, et l'évident intérêt masculin à garder la main sur l'action civique, juridique, politique, je ne trouve aucune explication à la mise à l'écart des femmes; "mafia", "franc -maçonnerie" masculines ? bon et après ?
On est bien obligé d'invoquer la sphère psychologique, affective en complément pour justifier la durée de cette mise à l'écart; femmes plus intéressées par une emprise sentimentale porteuse d'influence sur bien des domaines, ou bien désarmées devant les luttes à mener pour conquérir indépendance et autonomie, et ne percevant pas bien leur intérêt; reculant devant les scandales, la mise au ban de la société ( même dans des sociétés modestes); et finalement préférant "se débrouiller" pour vivre malgré tout avec une certaine "liberté" mais sans en payer le prix fort;
Car, si l'on y réfléchit, ( et je le constate dans mon entourage) les femmes ne sont pas toujours "opprimées" et loin de là;
Charlotte Corday possède une intelligence et une volonté froide qui laissent admiratif;
Et rien n'en n'est "sorti" !!!! Car on ne peut pas dire que la postérité leur ait rendu justice;
Personnellement, hormis les coutumes, les habitudes de pensée, et l'évident intérêt masculin à garder la main sur l'action civique, juridique, politique, je ne trouve aucune explication à la mise à l'écart des femmes; "mafia", "franc -maçonnerie" masculines ? bon et après ?
On est bien obligé d'invoquer la sphère psychologique, affective en complément pour justifier la durée de cette mise à l'écart; femmes plus intéressées par une emprise sentimentale porteuse d'influence sur bien des domaines, ou bien désarmées devant les luttes à mener pour conquérir indépendance et autonomie, et ne percevant pas bien leur intérêt; reculant devant les scandales, la mise au ban de la société ( même dans des sociétés modestes); et finalement préférant "se débrouiller" pour vivre malgré tout avec une certaine "liberté" mais sans en payer le prix fort;
Car, si l'on y réfléchit, ( et je le constate dans mon entourage) les femmes ne sont pas toujours "opprimées" et loin de là;
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
Louise-Adélaïde a écrit:Ces femmes de la Révolution furent vraiment exceptionnelles par la logique de la pensée, la force de leurs arguments ( toujours d'actualité ! et même plus que jamais si l'on pense aux extrémismes religieux contemporains) et leur sacrifice;
Charlotte Corday possède une intelligence et une volonté froide qui laissent admiratif;
Et rien n'en n'est "sorti" !!!! Car on ne peut pas dire que la postérité leur ait rendu justice;
Je recommande chaudement le livre de Catherine Decours, Mémoires de Charlotte Corday : écrits dans les jours qui précédèrent son exécution, Plon, 2009 (roman )
C'est incroyable ! Charlotte, un caractère admirable, est le type même des héroïnes portées au théâtre par son arrière-grand-père Pierre Corneille .
André Chénier, nous dit Wiki, est l’auteur d'un poème en l’honneur de Charlotte Corday :
ODE À MARIE-ANNE-CHARLOTTE CORDAY
Quoi ! tandis que partout, ou sincères ou feintes,
Des lâches, des pervers, les larmes et les plaintes
Consacrent leur Marat parmi les immortels ;
Et que, prêtre orgueilleux de cette idole vile,
Des fanges du Parnasse, un impudent reptile
Vomit un hymne infâme au pied de ses autels;
La Vérité se tait ! Dans sa bouche glacée,
Des liens de la peur sa langue embarrassée
Dérobe un juste hommage aux exploits glorieux !
Vivre est-il donc si doux ? De quel prix est la vie,
Quand sous un joug honteux la pensée asservie,
Tremblante, au fond du cœur se cache à tous les yeux ?
Non, non, je ne veux point t’honorer en silence,
Toi qui crus par ta mort ressusciter la France,
Et dévouas tes jours à punir des forfaits.
Le glaive arma ton bras, fille grande et sublime,
Pour faire honte aux Dieux, pour réparer leur crime,
Quand d’un homme à ce monstre ils donnèrent les traits.
Le noir serpent sorti de sa caverne impure,
A donc vu rompre enfin sous ta main ferme et sûre
Le venimeux tissu de ses jours abhorrés !
Aux entrailles du tigre, à ses dents homicides,
Tu vins redemander et les membres livides,
Et le sang des humains qu’il avait dévorés !
Son œil mourant t’a vue, en ta superbe joie,
Féliciter ton bras, et contempler ta proie.
Ton regard lui disait : « Va, tyran furieux,
Va, cours frayer la route aux tyrans tes complices.
Te baigner dans le sang fut tes seules délices;
Baigne-toi dans le tien et reconnais tes Dieux. »
La Grèce, ô fille illustre, admirant ton courage,
Épuiserait Paros, pour placer ton image
Auprès d’Harmodios, auprès de son ami ;
Et des chœurs sur ta tombe, en une sainte ivresse,
Chanteraient Némésis, la tardive Déesse,
Qui frappe le méchant sur son trône endormi.
Mais la France à la hache abandonne ta tête,
C’est au monstre égorgé qu’on prépare une fête,
Parmi ses compagnons, tous dignes de son sort.
Oh ! quel noble dédain fit sourire ta bouche,
Quand un brigand, vengeur de ce brigand farouche,
Crut te faire pâlir aux menaces de mort !
C’est lui qui dut pâlir ; et tes juges sinistres,
Et notre affreux sénat, et ses affreux ministres,
Quand, à leur tribunal, sans crainte et sans appui,
Ta douceur, ton langage et simple et magnanime,
Leur apprit qu’en effet, tout puissant qu’est le crime,
Qui renonce à la vie est plus puissant que lui.
Longtemps, sous les dehors d’une allégresse aimable,
Dans ses détours profonds ton âme impénétrable
Avait tenu cachés les destins du pervers.
Ainsi, dans le secret amassant la tempête,
Rit un beau ciel d’azur, qui cependant s’apprête
À foudroyer les monts, et soulever les mers.
Belle, jeune, brillante, aux bourreaux amenée,
Tu semblais t’avancer sur le char d’hyménée,
Ton front resta paisible, et ton regard serein.
Calme sur l’échafaud, tu méprisas la rage
D’un peuple abject, servile, et fécond en outrage,
Et qui se croit alors et libre et souverain.
La vertu seule est libre. Honneur de notre histoire,
Notre immortel opprobre y vit avec ta gloire,
Seule tu fus un homme, et vengeas les humains.
Et nous, eunuques vils, troupeau lâche et sans âme,
Nous savons répéter quelques plaintes de femme,
Mais le fer pèserait à nos débiles mains.
Non ; tu ne pensais pas qu’aux mânes de la France
Un seul traître immolé suffit à sa vengeance,
Ou tirât du chaos ses débris dispersés.
Tu voulais, enflammant les courages timides,
Réveiller les poignards sur tous ces parricides,
De rapine, de sang, d’infamie engraissés.
Un scélérat de moins rampe dans cette fange.
La vertu t’applaudit. De sa mâle louange
Entends, belle héroïne, entends l’auguste voix.
Ô vertu, le poignard, seul espoir de la terre,
Est ton arme sacrée, alors que le tonnerre
Laisse régner le crime, et te vend à ses lois !
.
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Louise-Adélaïde a écrit:
Personnellement, hormis les coutumes, les habitudes de pensée, et l'évident intérêt masculin à garder la main sur l'action civique, juridique, politique, je ne trouve aucune explication à la mise à l'écart des femmes; "mafia", "franc -maçonnerie" masculines ? bon et après ?
C'est peut-être une manière de revanche sur le paganisme matriarcal (culte de la déesse-mère) , religion universelle qui occupa la plus grande durée dans l’histoire du genre humain.
La Mère des dieux ou Déesse Mère est d'abord une divinité féminine de l'Asie Mineure, puis son culte se propage . Chez les Grecs, c'est Gaïa ( Cybèle ) . Elle n'est pas seulement la mère des dieux, mais aussi des humains, des animaux, qu'elle nourrit et guérit de la maladie. On la représente volontiers escortée de lions. La soumission du roi des animaux symbolise la domination que la déesse exerce sur la nature toute entière .
Dès qu'avec le régime patriarcal l'homme devient le maître de la femme, la signification du sang virginal s'inverse. Il devient un symbole propice ( "de même que les vertus qui effraient chez les bêtes encore sauvages deviennent des qualités précieuses pour le propriétaire qui a su les dompter"). En brisant l'hymen l'homme croit posséder le corps de la femme plus intimement que par une pénétration qui le laisse intact. Par la défloraison il le marque irréversiblement et entend avoir prise sur lui... Mais la virginité n'a cet attrait érotique que si elle est alliée à la jeunesse, sinon son mystère en redevient inquiétant. Dans les mentalités patriarcales la destination de la femme étant d'être dominée et possédée par un homme, la pérennitéde la virginité n'est acceptée que si elle est consacrée à un dieu. "Les vierges que l'homme n'a pas maîtrisées, les vielles femmes qui ont échappé à son pouvoir sont, plus facilement que les autres, regardées comme des sorcières...La malédiction est dans leur chair".
( Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe )
http://www.philophil.com/philosophie/representation/Analyse/sorciere.htm
;
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Louise-Adélaïde a écrit:
On est bien obligé d'invoquer la sphère psychologique, affective en complément pour justifier la durée de cette mise à l'écart; femmes plus intéressées par une emprise sentimentale porteuse d'influence sur bien des domaines
Voilà ! A la lutte des classes n'ajoutons pas la guerre des sexes .
Pour ma part, je préfèrerai toujours l'amour à la guerre .
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Merci, Eléonore, j'ignorais ce passage de S. de Beauvoir;
Mais j'en retiens ceci = que le rôle de la femme soit inférieur ou au contraire prééminent, dans toutes les civilisations on retrouve viscéralement ( y compris en psychanalyse) la méfiance des hommes à l'égard des femmes;
Et tout ce qu'ils font vise à se prémunir des femmes;
Mais j'en retiens ceci = que le rôle de la femme soit inférieur ou au contraire prééminent, dans toutes les civilisations on retrouve viscéralement ( y compris en psychanalyse) la méfiance des hommes à l'égard des femmes;
Et tout ce qu'ils font vise à se prémunir des femmes;
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
Louise-Adélaïde a écrit:Merci, Eléonore, j'ignorais ce passage de S. de Beauvoir;
Mais j'en retiens ceci = que le rôle de la femme soit inférieur ou au contraire prééminent, dans toutes les civilisations on retrouve viscéralement ( y compris en psychanalyse) la méfiance des hommes à l'égard des femmes;
Et tout ce qu'ils font vise à se prémunir des femmes;
Le passage entier n'est pas de Simone de Beauvoir, mais seulement la phrase mise entre guillemets :
" Les vierges que l'homme n'a pas maîtrisées, les vielles femmes qui ont échappé à son pouvoir sont, plus facilement que les autres, regardées comme des sorcières...La malédiction est dans leur chair".
;
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Oui, merci, c'est compris;
Enfin, pas brillant tout ça.....
De quoi devenir misandre/ misogyne ......
Heureusement qu'il y a des de notre sorte......
Et des de "l'autre sorte" !!!!!! d'ailleurs ( ceux d'en face !! ) pour aller avec.....
Enfin, pas brillant tout ça.....
De quoi devenir misandre/ misogyne ......
Heureusement qu'il y a des de notre sorte......
Et des de "l'autre sorte" !!!!!! d'ailleurs ( ceux d'en face !! ) pour aller avec.....
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
.
La triple-déesse résume la Femme toute puissante , symbolisée par la lune avec son cycle de 28 jours et ses trois phases .
- La lune qui croît est la jeune-fille, la Vierge, la vestale .
- La pleine lune est associée à la Nymphe, fécondité, fertilité, amour . Elle est la source de la vie .
- La lune qui décroît représente la Matrone, vieillesse, sagesse, mort . Les Parques filent, dévident, et tranchent le fil de la vie des humains.
Quelle est la place de l'homme dans tout ça ? Aucune . Il est relégué dans les coulisses de la figuration et joue les utilités.
Il attend son heure ...
.
La triple-déesse résume la Femme toute puissante , symbolisée par la lune avec son cycle de 28 jours et ses trois phases .
- La lune qui croît est la jeune-fille, la Vierge, la vestale .
- La pleine lune est associée à la Nymphe, fécondité, fertilité, amour . Elle est la source de la vie .
- La lune qui décroît représente la Matrone, vieillesse, sagesse, mort . Les Parques filent, dévident, et tranchent le fil de la vie des humains.
Quelle est la place de l'homme dans tout ça ? Aucune . Il est relégué dans les coulisses de la figuration et joue les utilités.
Il attend son heure ...
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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