Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
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Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
RUE DE CLÉRY
IIe arrondissement de Paris
(Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Charles Lefeuve, 1875)
Notice écrite en 1858 N°s 19 et 21 :
Robert Poquelin, prêtre et docteur en Sorbonne, est regardé comme l'un des nombreux frères de Molière ; il a pris la qualité d'oncle en signant au contrat de mariage d'un neveu et d'une nièce du plus grand des poètes dramatiques ; un autre membre de cette famille, dont le prénom est identique, n'a pas eu moins de vingt enfants. On fait naître le théologien en 1630 ou bien 1632 ; on assure qu'il est mort en décembre 1714 ou en janvier 1715. Nous découvrons, en ce qui nous concerne, qu'aux termes d'un acte passé devant Lefèvre, notaire à Paris, le 8 juin 1700, il a fait donation à Louis de Lubert d'un grand hôtel avec jardin, contenant 769 toises de la ci-devant voirie de Saint-Magloire, quoique tributaire de Sainte-Catherine pour le cens, et dont les deux immeubles sus indiqués sont la division. Louis de Lubert lègue la propriété à l'une de ses filles, qui a pour héritiers sa soeur, Marie-Madeleine, fille majeure, et son frère, Louis-Pierre, lesquels vendent l'hôtel Poquelin, en 1778, à Jean-Baptiste Pierre Lebrun, marchand de tableaux, époux de Mme Vigée-Lebrun, peintre célèbre.
L'hôtel de Mme Le Brun, de nuit :
... au matin :
Le mari forme, de son côté, une riche galerie dans la maison.
Mme Lebrun, dans son appartement, reçoit une fois par semaine tous les princes de l'esprit, des arts et de la mode les derniers venus, fussent-ils maréchaux de France ou princes de Prusse, s'assoient par terre, faute de place.
Entrons ! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
... de la cour intérieure :
Grétry Garat, Martin, Viottii Sacchini et Cramer font de la musique avec la maîtresse du logis, dont la voix argentine a du charme et qui joue aussi bien la comédie qu'elle chante. Une fête à la grecque s'improvise, une après-dînée, chez elle ; M. de Pezai, neveu de Cassini, et qui demeure dans le même hôtel, contribue à la mise en scène de ce souper chez Aspasie en Athéniennes paraissent des invitées, telles que Mme Chalgrin, fille de Vernet, et Mme de Bonneuil, future comtesse Regnault-de-Saint-Jean-d'Angély ; des convives sont à demi couchés autour d'une table, et le chypre circule dans des coupes, pendant que la mélopée antique renaît de l'accouplement des sons doucement tirés d'une lyre d'or avec une ride, aux strophes qui s'exhalent des lèvres d'un poète couronné.
Portée en 1793 sur la liste des émigrés, quand Mme Lebrun rentre en France, après un laps de neuf années, elle est reçue par son mari dans une maison bâtie, rue du Gros-Chenet (mainte nant du Sentier), aux dépens du jardin de l'ancien hôtel Poquelin .
C'est la maison même où Mozart a logé lors de son dernier séjour à Paris, là aussi où il a assisté à la mort de sa mère .
Mais Mme le Brun donne encore des concerts, rue de Cléry, dans une salle qui, sous la Terreur, a discrètement servi à dire la messe, bien que la maîtresse de maison exilée, peut-être même Molière à ses débuts, en eût fait plusieurs fois une salle de spectacle.
Dans la même salle, sous la Restauration, ont eu lieu une exposition de peinture, au profit de quelque bonne oeuvre, et les concerts du chevalier Berton, compositeur, fils et petit-fils de musicien, habitant alors la maison.
http://www.paris-pittoresque.com/rues/300.htm
;
Mme de Sabran- Messages : 55446
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Sacrée rue que celle-ci où se trouve également une partie parisienne de l'école Esmod, fondée en 1842 par Alexis Lavigne, le costumier amazonier de l'Impératrice Eugénie :
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Ah oui ?!!
Pierre Corneille ( excusez du peu ... : ) y a habité lui aussi de 1665 à 1681, ainsi que Jacques Necker de 1766 à 1789 (dans l'hôtel Le Blanc, à l'emplacement du n° 29).
Pierre Corneille ( excusez du peu ... : ) y a habité lui aussi de 1665 à 1681, ainsi que Jacques Necker de 1766 à 1789 (dans l'hôtel Le Blanc, à l'emplacement du n° 29).
Mme de Sabran- Messages : 55446
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Merci pour cette petite promenade parisienne...
La nuit, la neige- Messages : 18117
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Ya que des as qui ont créché là-dedans ma parole !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Voilà ce qu'elle mentionne dans ses souvenirs à propos de cette maison :
Mon beau-père s'étant retiré du commerce, nous allâmes loger à l'hôtel Lubert, rue de Cléry. M. Lebrun venait d'acheter cette maison ; il l'habitait, et dès que nous fûmes établis, j'allai voir les magnifiques tableaux de toutes les écoles, dont son appartement était rempli.
J'étais enchantée d'un voisinage qui me mettait à même de consulter les chefs-d'oeuvre des maîtres. M. Lebrun me témoignait une extrême obligeance en me prêtant, pour les copier, des tableaux d'une beauté admirable et d'un grand prix.
(...)
Après mon mariage, je logeais encore rue de Cléry, où M. Lebrun avait un grand appartement, fort richement meublé, dans lequel il plaçait ses tableaux de tous les grands maîtres. Quant à moi, je m'étais réduite à occuper une petite antichambre, et une chambre à coucher qui me servait de salon.
Cette chambre était tendue de papier, pareil à la toile de Jouy des rideaux de mon lit. Les meubles en étaient fort simples, trop simples peut-être, ce qui n'a pas empêché M. de Champcenetz (vu que sa belle-mère était jalouse de moi), d'écrire que madame Lebrun avait des lambris dorés, qu'elle allumait son feu avec des billets de caisse, et qu'elle ne brûlait que du bois d'aloès ; mais je tarde autant que possible, chère amie, à vous parler des mille calomnies dont j'ai été victime ; nous y viendrons.
Ce qui les explique, ces calomnies, c'est que dans le modeste appartement dont je vous parle, je recevais chaque soir la ville et la cour. Grandes dames, grands seigneurs, hommes marquants dans les lettres et dans les arts, tout arrivait dans cette chambre ; c'était à qui serait de mes soirées où souvent la foule était telle que, faute de siège, les maréchaux de France s'asseyaient par terre, et je me rappelle que le maréchal de Noailles, très gros et très âgé, avait la plus grande peine à se relever.( : )
A propos de la maison, rue du Gros-Chenêt :
Le malheur voulut que M. Lebrun, qui, contre mon gré, faisait bâtir une maison rue du Gros-Chenet, donnât par là prétexte à la calomnie. Certainement lui et moi nous avions gagné assez d'argent pour nous permettre une pareille dépense ; cependant certaines gens soutenaient que M. de Calonne payait cette maison. Vous voyez, disais-je sans cesse à M. Lebrun, quels infâmes propos l'on tient !
Laissez-les dire, me répondait-il dans une sainte colère ; quand vous serez morte, je ferai élever dans mon jardin une pyramide qui ira jusqu'au ciel, et je ferai graver dessus la liste de vos portraits ; on saura bien alors à quoi s'en tenir sur votre fortune. Mais j'avoue que l'espoir d'un pareil honneur me consolait peu de mon chagrin présent (...)
Aux débuts de la Révolution :
L'affreuse année de 1789 était commencée, et la terreur s'emparait déjà de tous les esprits sages. (...) Quant à moi, j'avais peu besoin d'apprendre de nouveaux détails pour entrevoir les horreurs qui se préparaient. Je savais, à n'en pouvoir douter, que ma maison, rue du Gros-Chenet, où je venais de m'établir depuis trois mois seulement, était marquée par les malfaiteurs. On jetait du soufre dans mes caves par les soupiraux. Si j'étais à ma fenêtre, de grossiers sans-culottes me menaçaient du poing ; mille bruits sinistres m'arrivaient de tous les côtés ; enfin, je ne vivais plus que dans un état d'anxiété et de chagrin profond.
Mon beau-père s'étant retiré du commerce, nous allâmes loger à l'hôtel Lubert, rue de Cléry. M. Lebrun venait d'acheter cette maison ; il l'habitait, et dès que nous fûmes établis, j'allai voir les magnifiques tableaux de toutes les écoles, dont son appartement était rempli.
J'étais enchantée d'un voisinage qui me mettait à même de consulter les chefs-d'oeuvre des maîtres. M. Lebrun me témoignait une extrême obligeance en me prêtant, pour les copier, des tableaux d'une beauté admirable et d'un grand prix.
(...)
Après mon mariage, je logeais encore rue de Cléry, où M. Lebrun avait un grand appartement, fort richement meublé, dans lequel il plaçait ses tableaux de tous les grands maîtres. Quant à moi, je m'étais réduite à occuper une petite antichambre, et une chambre à coucher qui me servait de salon.
Cette chambre était tendue de papier, pareil à la toile de Jouy des rideaux de mon lit. Les meubles en étaient fort simples, trop simples peut-être, ce qui n'a pas empêché M. de Champcenetz (vu que sa belle-mère était jalouse de moi), d'écrire que madame Lebrun avait des lambris dorés, qu'elle allumait son feu avec des billets de caisse, et qu'elle ne brûlait que du bois d'aloès ; mais je tarde autant que possible, chère amie, à vous parler des mille calomnies dont j'ai été victime ; nous y viendrons.
Ce qui les explique, ces calomnies, c'est que dans le modeste appartement dont je vous parle, je recevais chaque soir la ville et la cour. Grandes dames, grands seigneurs, hommes marquants dans les lettres et dans les arts, tout arrivait dans cette chambre ; c'était à qui serait de mes soirées où souvent la foule était telle que, faute de siège, les maréchaux de France s'asseyaient par terre, et je me rappelle que le maréchal de Noailles, très gros et très âgé, avait la plus grande peine à se relever.( : )
A propos de la maison, rue du Gros-Chenêt :
Le malheur voulut que M. Lebrun, qui, contre mon gré, faisait bâtir une maison rue du Gros-Chenet, donnât par là prétexte à la calomnie. Certainement lui et moi nous avions gagné assez d'argent pour nous permettre une pareille dépense ; cependant certaines gens soutenaient que M. de Calonne payait cette maison. Vous voyez, disais-je sans cesse à M. Lebrun, quels infâmes propos l'on tient !
Laissez-les dire, me répondait-il dans une sainte colère ; quand vous serez morte, je ferai élever dans mon jardin une pyramide qui ira jusqu'au ciel, et je ferai graver dessus la liste de vos portraits ; on saura bien alors à quoi s'en tenir sur votre fortune. Mais j'avoue que l'espoir d'un pareil honneur me consolait peu de mon chagrin présent (...)
Aux débuts de la Révolution :
L'affreuse année de 1789 était commencée, et la terreur s'emparait déjà de tous les esprits sages. (...) Quant à moi, j'avais peu besoin d'apprendre de nouveaux détails pour entrevoir les horreurs qui se préparaient. Je savais, à n'en pouvoir douter, que ma maison, rue du Gros-Chenet, où je venais de m'établir depuis trois mois seulement, était marquée par les malfaiteurs. On jetait du soufre dans mes caves par les soupiraux. Si j'étais à ma fenêtre, de grossiers sans-culottes me menaçaient du poing ; mille bruits sinistres m'arrivaient de tous les côtés ; enfin, je ne vivais plus que dans un état d'anxiété et de chagrin profond.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Merci, cher Félix ! Vraiment, nous y sommes !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55446
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
En effet.Comte d'Hézècques a écrit:
Laissez-les dire, me répondait-il dans une sainte colère ; quand vous serez morte, je ferai élever dans mon jardin une pyramide qui ira jusqu'au ciel, et je ferai graver dessus la liste de vos portraits ; on saura bien alors à quoi s'en tenir sur votre fortune. Mais j'avoue que l'espoir d'un pareil honneur me consolait peu de mon chagrin présent (...)[/i]
Quand vous serez morte ! Tu parles d'une consolation...
Pas pressé de faire taire les rumeurs ! boudoi29
Merci d'avoir recopié ces extraits.
La nuit, la neige- Messages : 18117
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
La nuit, la neige a écrit:
Quand vous serez morte !
Il compte bien qu'elle le précèdera dans le tombeau !
Mme de Sabran- Messages : 55446
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Oui, quel salaud quand même son mari
Eh non M. Lebrun, vous vous en êtes allé plus tôt, et je peux vous rassurer que votre épouse n'a pas érigé une pyramide pour vous, vu que vous avez remporté son argent dans la tombe.
Eh non M. Lebrun, vous vous en êtes allé plus tôt, et je peux vous rassurer que votre épouse n'a pas érigé une pyramide pour vous, vu que vous avez remporté son argent dans la tombe.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Merci pour cette histoire passionnante, ma chère Eléonore – je me suis promenée dans la rue de Cléry plusieurs fois le week-end passé (c’est tout près de mon hôtel), sans me rendre compte de tous ses illustres habitants - sauf Mozart, parce que sa maison est très bien signalée.
Invité- Invité
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Je complète cet article intéressant par les plans de l'hôtel particulier de M. et Mme Le Brun, lequel sera transformé avec l'ajout d'une aile supplémentaire.
Belle piaule !!
Les lieux ont bien changé depuis (voir les photos en début de sujet) !
Je cite le cartel (extraits) de l'exposition du Grand Palais :
Peu de temps avant de se marier en janvier 1776, Elisabeth-Louise Vigée s'installe avec sa mère, son frère et son beau-père dans l'hôtel de Lubert, rue de Cléry, que son futur époux, le marchand Jean-Baptiste Pierre Lebrun occupait à Paris (dans un grand appartement).
Après être entré en pleine possession de l'hôtel en 1778, Le Brun imagina de l'agrandir.
L'architecte Jean Arnaud Raymond fut sollicité vers 1784-85 afin d'en donner les plans.
L'hôtel de Lubert fut transformé pour accueillir la salle de vente et les magasins destinés à abriter les oeuvres et objets d'art (c'est immense ! ).
La parcelle en forme de L permettait la construction d'un nouvel édifice ouvrant sur la rue du Gros-Chenet à l'extrémité du jardin.
Au 4 rue du Gros-Chenet, l'architecte édifia la nouvelle habitation des Le Brun.
A l'entresol prit place un appartement fonctionnel pour la location.
Au premier étage, deux appartements furent aménagés pour le couple.
L'appartement d'Elisabeth :
La chambre à coucher commune (j'aime beaucoup le concept... : )
L'appartement de Monsieur :
Au second étage, une grande galerie de 28 mètres accueillit la bibliothèque et les tableaux, un cabinet adjacent abritait peut-être la collection de vases, de laques de coquillages et de minéraux réunis par Le Brun.
L'artiste ne put malheureusement profiter de son nouvel appartement qu'au début de l'année 1789, soit quelques mois seulement avant son départ en émigration en octobre 1789.
Belle piaule !!
Les lieux ont bien changé depuis (voir les photos en début de sujet) !
Je cite le cartel (extraits) de l'exposition du Grand Palais :
Peu de temps avant de se marier en janvier 1776, Elisabeth-Louise Vigée s'installe avec sa mère, son frère et son beau-père dans l'hôtel de Lubert, rue de Cléry, que son futur époux, le marchand Jean-Baptiste Pierre Lebrun occupait à Paris (dans un grand appartement).
Après être entré en pleine possession de l'hôtel en 1778, Le Brun imagina de l'agrandir.
L'architecte Jean Arnaud Raymond fut sollicité vers 1784-85 afin d'en donner les plans.
L'hôtel de Lubert fut transformé pour accueillir la salle de vente et les magasins destinés à abriter les oeuvres et objets d'art (c'est immense ! ).
La parcelle en forme de L permettait la construction d'un nouvel édifice ouvrant sur la rue du Gros-Chenet à l'extrémité du jardin.
Au 4 rue du Gros-Chenet, l'architecte édifia la nouvelle habitation des Le Brun.
A l'entresol prit place un appartement fonctionnel pour la location.
Au premier étage, deux appartements furent aménagés pour le couple.
L'appartement d'Elisabeth :
La chambre à coucher commune (j'aime beaucoup le concept... : )
L'appartement de Monsieur :
Au second étage, une grande galerie de 28 mètres accueillit la bibliothèque et les tableaux, un cabinet adjacent abritait peut-être la collection de vases, de laques de coquillages et de minéraux réunis par Le Brun.
L'artiste ne put malheureusement profiter de son nouvel appartement qu'au début de l'année 1789, soit quelques mois seulement avant son départ en émigration en octobre 1789.
La nuit, la neige- Messages : 18117
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
La nuit, la neige a écrit:
Au 4 rue du Gros-Chenet, l'architecte édifia la nouvelle habitation des Le Brun.
... actuelle rue du Sentier, mais qui a gardé sa vieille plaque !
Merci pour ce fabuleux exposé :n,,;::::!!!: que je découvre ce soir, de retour à la maison après avoir passé la journée avec elle ( Elisabeth ), et toi, et vous !!!
La nuit, la neige a écrit:
La chambre à coucher commune (j'aime beaucoup le concept... : )
Oui, hein ! crois-tu que c'est cocasse !
Pourquoi pas zone de neutralité ? : : :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55446
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Comment peut-on avoir osé taguer une si belle demeure ?
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:
La chambre à coucher commune (j'aime beaucoup le concept... : )
Oui, hein ! crois-tu que c'est cocasse !
Pourquoi pas zone de neutralité ?
Au bout de l'autre aile (dans les appartements de Monsieur), il y a une autre chambre à coucher.
J'aime encore plus l'idée des trois chambres : une pour Madame, l'autre pour Monsieur (le plus loin possible ) et la troisième, commune celle-ci, uniquement pour les soirs de pleine lune... boudoi32
Le concept parfait d'un couple qui vit "ensemble, mais séparément". :\\\\\\\\:
La nuit, la neige- Messages : 18117
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Ça fait penser à la manière de concevoir la vie de couple de Françoise Hardy et Jacques Dutronc...La nuit, la neige a écrit: Le concept parfait d'un couple qui vit "ensemble, mais séparément". :\\\\\\\\:
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Rue de Cléry, à Paris, chez Mme Vigée le Brun
Evidemment, la rue de Cléry ne tient pas son nom de "notre" Cléry :
D'où lui vient ce nom de Cléry ?
Je suis allée poser la question à l'indispensable WIKI !
Or donc, voici :
La rue de Cléry correspond au chemin longeant les fossés côté campagne de l'enceinte de Charles V, et permettait d'aller de la porte Montmartre à la porte Saint-Denis. Le chemin se prolonge dans le même axe vers le sud-ouest par l'actuelle rue du Mail (en direction de la porte Saint-Honoré).
Lors de la démolition du mur (l'actuelle rue d'Aboukir en longeait le pied) et le comblement des fossés (espace entre la rue de Cléry et la rue d'Aboukir) en 1633-1634, le chemin est transformé en rue, reliée au reste de la Ville par des perpendiculaires (rue Chénier, rue Saint-Philippe, rue des Petits-Carreaux et rue Thévenot).
Rue de Cléry (à gauche) - Eugène Atget (juin 1907)
La rue a d'abord été appelée au XVIIe siècle le « chemin des Gravois » (la butte-aux-Gravois était un dépotoir de déchets), la partie orientale (du croisement avec la rue Poissonnière jusqu'au boulevard de Bonne-Nouvelle) s'est d'ailleurs appelée la « rue Mouffetard » (à cause de l'odeur des ordures) au début du XVIIIe siècle. Le nom de Cléry lui a été donné en souvenir d'un Hôtel de Cléry voisin, datant du règne de François Ier. ( * )
Pierre Corneille a habité cette rue de 1665 à 1681, Élisabeth Vigée Le Brun de 1776 (date de son mariage) à 1789, l'amiral de Vence y a habité également, ainsi que Jacques Necker de 1766 à 1789 (dans l'hôtel Le Blanc, à l'emplacement du no 29).
Merci wiki ! :n,,;::::!!!:
( * ) : Un hôtel de Cléry projetait ses dépendances jusqu'aux Fossés de la ville : n'appartenait-il pas au seigneur de Cléry, près d'Orléans, dont l'église, Notre-Dame-de-Cléry, garde le tombeau de Louis XI ? En disant que la rue ne s'ouvrit qu'en 1634, plusieurs livres spéciaux lui font tort de plus d'une année ; mais aucune des maisons préexistantes n'y répondait encore au nom de Cléry, comme sous le règne de François Ier. La rue a servi de chemin de ronde entre ce séjour et les Fossés ; elle prend encore sa source près d'un endroit où a surgi la porte Montmartre.
http://www.paris-pittoresque.com/rues/300.htm
Au numéro 2 :
Il ne tiendrait qu'à nous de poursuivre assez loin, cette nomenclature, de porte en porte. Mais des noms propres qui se présentent sans évoquer des souvenirs, nous aimons à faire bon marché : Le 9 appartenait, du vivant des Cochery, à Mme Gagny, veuve d'un conseiller : Mme de Clercy, née Dupuy, y devint mère de Mme Damerval, grâce à l'abbé Terray ( : ), près duquel Mme de Lagarde la supplanta. Ce ministre, ennemi déclaré de la dette publique, fit faire plus d'une banqueroute.
Aux numéros 19 et 21 : ( Nous y voici ! :n,,;::::!!!: )
Robert Poquelin, prêtre et docteur en Sorbonne, est regardé comme l'un des nombreux frères de Molière ; il a pris la qualité d'oncle en signant au contrat de mariage d'un neveu et d'une nièce du plus grand des poètes dramatiques ; un autre membre de cette famille, dont le prénom est identique, n'a pas eu moins de vingt enfants. On fait naître le théologien en 1630 ou bien 1632 ; on assure qu'il est mort en décembre 1714 ou en janvier 1715. Nous découvrons, en ce qui nous concerne, qu'aux termes d'un acte passé devant Lefèvre, notaire à Paris, le 8 juin 1700, il a fait donation à Louis de Lubert d'un grand hôtel avec jardin, contenant 769 toises de la ci-devant voirie de Saint-Magloire, quoique tributaire de Sainte-Catherine pour le cens, et dont les deux immeubles sus indiqués sont la division. Louis de Lubert lègue la propriété à l'une de ses filles, qui a pour héritiers sa soeur, Marie-Madeleine, fille majeure, et son frère, Louis-Pierre, lesquels vendent l'hôtel Poquelin, en 1778, à Jean-Baptiste Pierre Lebrun, marchand de tableaux, époux de Mme Vigée-Lebrun, peintre célèbre. Le mari forme, de son côté, une riche galerie dans la maison. Mme Lebrun, dans son appartement, reçoit une fois par semaine tous les princes de l'esprit, des arts et de la mode les derniers venus, fussent-ils maréchaux de France ou princes de Prusse, s'assoient par terre, faute de place. Grétry Garat, Martin, Viottii Sacchini et Cramer font de la musique avec la maîtresse du logis, dont la voix argentine a du charme et qui joue aussi bien la comédie qu'elle chante. Une fête à la grecque s'improvise, une après-dînée, chez elle ; M. de Pezai, neveu de Cassini, et qui demeure dans le même hôtel, contribue à la mise en scène de ce souper chez Aspasie en Athéniennes paraissent des invitées, telles que Mme Chalgrin, fille de Vernet, et Mme de Bonneuil, future comtesse Regnault-de-Saint-Jean-d'Angély ; des convives sont à demi couchés autour d'une table, et le chypre circule dans des coupes, pendant que la mélopée antique renaît de l'accouplement des sons doucement tirés d'une lyre d'or avec une ride, aux strophes qui s'exhalent des lèvres d'un poète couronné. Portée en 1793 sur la liste des émigrés, quand Mme Lebrun rentre en France, après un laps de neuf années, elle est reçue par son mari dans une maison bâtie, rue du Gros-Chenet (mainte nant du Sentier), aux dépens du jardin de l'ancien hôtel Poquelin ; mais elle donne encore des concerts, rue de Cléry, dans une salle qui, sous la Terreur, a discrètement servi à dire la messe, bien que la maîtresse de maison exilée, peut-être même Molière à ses débuts, en eût fait plusieurs fois une salle de spectacle. Dans la même salle, sous la Restauration, ont eu lieu une exposition de peinture, au profit de quelque bonne oeuvre, et les concerts du chevalier Berton, compositeur, fils et petit-fils de musicien, habitant alors la maison.
Au numéro 25 :
... ont séjourné Necker et Mme de Staël. ( ... )
Enfin dans un immeuble à gauche, faisant retour sur la rue Beauregard, à l'extrémité de celle Cléry, s'opéra l'arrestation d'André Chénier, condamné à mort le 7 thermidor an XI. Le poète s'y livrait à l'étude beaucoup plus qu'aux conspirations ; mais il avait fait insérer dans " le Journal de Paris " des lettres qui le rendaient un des chefs du parti proscrit le 7, mais triomphant le 9 du même mois.
D'où lui vient ce nom de Cléry ?
Je suis allée poser la question à l'indispensable WIKI !
Or donc, voici :
La rue de Cléry correspond au chemin longeant les fossés côté campagne de l'enceinte de Charles V, et permettait d'aller de la porte Montmartre à la porte Saint-Denis. Le chemin se prolonge dans le même axe vers le sud-ouest par l'actuelle rue du Mail (en direction de la porte Saint-Honoré).
Lors de la démolition du mur (l'actuelle rue d'Aboukir en longeait le pied) et le comblement des fossés (espace entre la rue de Cléry et la rue d'Aboukir) en 1633-1634, le chemin est transformé en rue, reliée au reste de la Ville par des perpendiculaires (rue Chénier, rue Saint-Philippe, rue des Petits-Carreaux et rue Thévenot).
Rue de Cléry (à gauche) - Eugène Atget (juin 1907)
La rue a d'abord été appelée au XVIIe siècle le « chemin des Gravois » (la butte-aux-Gravois était un dépotoir de déchets), la partie orientale (du croisement avec la rue Poissonnière jusqu'au boulevard de Bonne-Nouvelle) s'est d'ailleurs appelée la « rue Mouffetard » (à cause de l'odeur des ordures) au début du XVIIIe siècle. Le nom de Cléry lui a été donné en souvenir d'un Hôtel de Cléry voisin, datant du règne de François Ier. ( * )
Pierre Corneille a habité cette rue de 1665 à 1681, Élisabeth Vigée Le Brun de 1776 (date de son mariage) à 1789, l'amiral de Vence y a habité également, ainsi que Jacques Necker de 1766 à 1789 (dans l'hôtel Le Blanc, à l'emplacement du no 29).
Merci wiki ! :n,,;::::!!!:
( * ) : Un hôtel de Cléry projetait ses dépendances jusqu'aux Fossés de la ville : n'appartenait-il pas au seigneur de Cléry, près d'Orléans, dont l'église, Notre-Dame-de-Cléry, garde le tombeau de Louis XI ? En disant que la rue ne s'ouvrit qu'en 1634, plusieurs livres spéciaux lui font tort de plus d'une année ; mais aucune des maisons préexistantes n'y répondait encore au nom de Cléry, comme sous le règne de François Ier. La rue a servi de chemin de ronde entre ce séjour et les Fossés ; elle prend encore sa source près d'un endroit où a surgi la porte Montmartre.
http://www.paris-pittoresque.com/rues/300.htm
Au numéro 2 :
Il ne tiendrait qu'à nous de poursuivre assez loin, cette nomenclature, de porte en porte. Mais des noms propres qui se présentent sans évoquer des souvenirs, nous aimons à faire bon marché : Le 9 appartenait, du vivant des Cochery, à Mme Gagny, veuve d'un conseiller : Mme de Clercy, née Dupuy, y devint mère de Mme Damerval, grâce à l'abbé Terray ( : ), près duquel Mme de Lagarde la supplanta. Ce ministre, ennemi déclaré de la dette publique, fit faire plus d'une banqueroute.
Aux numéros 19 et 21 : ( Nous y voici ! :n,,;::::!!!: )
Robert Poquelin, prêtre et docteur en Sorbonne, est regardé comme l'un des nombreux frères de Molière ; il a pris la qualité d'oncle en signant au contrat de mariage d'un neveu et d'une nièce du plus grand des poètes dramatiques ; un autre membre de cette famille, dont le prénom est identique, n'a pas eu moins de vingt enfants. On fait naître le théologien en 1630 ou bien 1632 ; on assure qu'il est mort en décembre 1714 ou en janvier 1715. Nous découvrons, en ce qui nous concerne, qu'aux termes d'un acte passé devant Lefèvre, notaire à Paris, le 8 juin 1700, il a fait donation à Louis de Lubert d'un grand hôtel avec jardin, contenant 769 toises de la ci-devant voirie de Saint-Magloire, quoique tributaire de Sainte-Catherine pour le cens, et dont les deux immeubles sus indiqués sont la division. Louis de Lubert lègue la propriété à l'une de ses filles, qui a pour héritiers sa soeur, Marie-Madeleine, fille majeure, et son frère, Louis-Pierre, lesquels vendent l'hôtel Poquelin, en 1778, à Jean-Baptiste Pierre Lebrun, marchand de tableaux, époux de Mme Vigée-Lebrun, peintre célèbre. Le mari forme, de son côté, une riche galerie dans la maison. Mme Lebrun, dans son appartement, reçoit une fois par semaine tous les princes de l'esprit, des arts et de la mode les derniers venus, fussent-ils maréchaux de France ou princes de Prusse, s'assoient par terre, faute de place. Grétry Garat, Martin, Viottii Sacchini et Cramer font de la musique avec la maîtresse du logis, dont la voix argentine a du charme et qui joue aussi bien la comédie qu'elle chante. Une fête à la grecque s'improvise, une après-dînée, chez elle ; M. de Pezai, neveu de Cassini, et qui demeure dans le même hôtel, contribue à la mise en scène de ce souper chez Aspasie en Athéniennes paraissent des invitées, telles que Mme Chalgrin, fille de Vernet, et Mme de Bonneuil, future comtesse Regnault-de-Saint-Jean-d'Angély ; des convives sont à demi couchés autour d'une table, et le chypre circule dans des coupes, pendant que la mélopée antique renaît de l'accouplement des sons doucement tirés d'une lyre d'or avec une ride, aux strophes qui s'exhalent des lèvres d'un poète couronné. Portée en 1793 sur la liste des émigrés, quand Mme Lebrun rentre en France, après un laps de neuf années, elle est reçue par son mari dans une maison bâtie, rue du Gros-Chenet (mainte nant du Sentier), aux dépens du jardin de l'ancien hôtel Poquelin ; mais elle donne encore des concerts, rue de Cléry, dans une salle qui, sous la Terreur, a discrètement servi à dire la messe, bien que la maîtresse de maison exilée, peut-être même Molière à ses débuts, en eût fait plusieurs fois une salle de spectacle. Dans la même salle, sous la Restauration, ont eu lieu une exposition de peinture, au profit de quelque bonne oeuvre, et les concerts du chevalier Berton, compositeur, fils et petit-fils de musicien, habitant alors la maison.
Au numéro 25 :
... ont séjourné Necker et Mme de Staël. ( ... )
Enfin dans un immeuble à gauche, faisant retour sur la rue Beauregard, à l'extrémité de celle Cléry, s'opéra l'arrestation d'André Chénier, condamné à mort le 7 thermidor an XI. Le poète s'y livrait à l'étude beaucoup plus qu'aux conspirations ; mais il avait fait insérer dans " le Journal de Paris " des lettres qui le rendaient un des chefs du parti proscrit le 7, mais triomphant le 9 du même mois.
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... demain est un autre jour .
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