Le Palais Royal, à Paris

Cette hirondelle devint quasi une légende.
Vous voyez un peu?
Peinte par Vernet. vers 1805-1810.
La famille Vernet jusqu'au grand'père fréquentait cet endroit...

https://lanouvelleathenes.fr/horace-vernet-1789-1863-5/

et, pour la route,

https://laporteouverte.me/2015/12/17/la-derniere-glace-au-cafe-de-foy/

le Café de Foy
Il fut crée par un ancien officier nommé « Foy ».
Lorsque Philippe Egalité ouvrit les galeries en 1784, le propriétaire d’alors le transporta sous les arcades de la galerie de Montpensier (Il occupe 7 arcades dès 1786). Il fut tour à tour rendez-vous des femmes de qualité, des abbés, des petits maîtres et des jacobins.
Le signal de la Révolution partit du café de Foy, un après-midi de juillet 1789. Monté sur une des tables, Camille Desmoulins cria pour la première fois «Aux armes !». Pour se débarrasser de sa clientèle révolutionnaire, le patron trouva un moyen ingénieux : il augmenta le prix des consommations
(.pdf monuments Nationaux. cafés Palais-Royal)

Dès le début des années 1710, le Duc d'Orléans y organise trois fois par semaine des bals, dont le droit d'entrée est si cher que seuls les plus fortunés peuvent venir, visages masqués, y consommer des plaisirs charnels avec des femmes aux meurs légères. La police n'étant pas autorisée à rentrer dans la demeure des Orléans, les soupers galants et les fêtes mondaines s'enchaînent, les arcades du Palais-Royal deviennent le repaire des filles de joie aux tenues particulièrement provocantes. Vers 1770, ce ne sont pas moins de 700 filles de joies qui y proposent leurs services, sans compter les nombreuses "Hirondelles" qui, la nuit tombée, viennent tenter leur chance sur le pourtour du Palais.

Assez étonnamment, ce commerce sexuel est parfaitement organisé. Dans les galeries construites en bois se trouvent les "Demi-Castors", tandis que les "Castors" ont la primeur des arcades de pierre où déambulent les clients réguliers. Mais les hommes les plus fortunés sont la chasse gardée des "Cocottes", prostituées de luxe qui exhibent leurs charmes à la terrasse du Café du Caveau (aujourd'hui renommé "Caveau Montpensier"), et peuvent facilement accéder aux appartements du premier étage.

La prostitution, libre est néanmoins très organisée ; chaque femme occupe un poste. Elle peut être « hirondelle » comme celle avec qui Napoléon a perdu sa virginité à 18 ans ! Mais aussi « castor », puis plus tard « cocotte », ce qui apporte davantage de privilèges tel que l’accès aux appartements au-dessus des échoppes. Au total, on estime qu’il y a eu jusqu’à 2000 prostituées au sein du Palais-Royal, considéré depuis comme le premier « marché aux putains » de l’histoire !

Un youtube du Palais-Royal des d'Orléans et parfait avec les noms des artistes par une parfaite historienne

Elle s'appelle peut-être Alexandra Delrue.


https://www.youtube.com/watch?v=CnCNDTdd1B4

La nuit, la neiget a écrit:
Débordant d’idées pour attirer le public, le duc d'Orléans fait construire au centre du jardin, en 1787, le Cirque du Palais-Royal pour organiser des courses de chevaux.

Victor Louis réalise un édifice de 72 colonnes ioniques, revêtu de treillage, de 100 m de long sur 16,50 m de large, en partie enterré (4,30 m) pour ne pas obstruer la vue sur les galeries. 40 boutiques sont complètement enterrées annonçant nos centres commerciaux d'aujourd'hui.

Voici une meilleure image de la gravure que je proposais déjà, page 2 de ce sujet.

Le cirque du Palais-Royal en 1794
Fédor Hoffbauer
Estampe, 19e siècle
Publié dans "Paris à travers les âges. Aspects successifs des monuments et quartiers historiques de Paris, depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours (...)"
Image : Bibliothèque nationale de France


Le jardin et le cirque du Palais-Royal
Antoine Meunier
Dessin aquaurelle, 18e siecle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris


La structure était semi-enterrée, comme nous pouvons le voir sur cette autre illustration :

Le cirque du Palais-Royal, vue intérieure
Antoine Meunier
Dessin aquarelle, c. 1788
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris


Un incendie détruisit l’édifice le 25 Frimaire An VII (15 décembre 1798)

Incendie du lycée des Arts ou cirque du Palais-Royal, le 15 décembre 1798
Anonyme
Dessin aquarelle, après 1798
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Attribué à Laurent Guillot (graveur et éditeur), d'après Antoine Meunier
Eau-Forte
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Si l'histoire de ce bâtiment vous intéresse, je vous recommande la lecture du dossier (29 pages) de Magaly Piquart (Annales d’histoire de l’architecture, travaux des jeunes chercheurs en histoire de l’architecture / 2018-2019, Paris, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) :

Le cirque du Palais-Royal (1787-1798) : le wauxhall réalisé par Victor Louis

Grand merci et pour Victor Louis et pour le Palais-Royal inédit.

Pour les pointilleux de la documentation du Palais-Royal à Paris, il faut essayer de scruter la partie de droite du Palais-Royal quand on est dans le jardin et qu'on regarde le Palais coté jardin, en gros le Conseil d'Etat actuel, qui, au XVIIIe, était encore un hotel Richelieu, appartenant au dit Maréchal de Richelieu.
En fait on en sait mal l'histoire et le destin ....

une gazette. 1781. 8 juin.

La nuit, la neige a écrit:

Débordant d’idées pour attirer le public, le duc d'Orléans fait construire au centre du jardin, en 1787, le Cirque du Palais-Royal pour organiser des courses de chevaux.

Victor Louis réalise un édifice de 72 colonnes ioniques, revêtu de treillage, de 100 m de long sur 16,50 m de large, en partie enterré (4,30 m) pour ne pas obstruer la vue sur les galeries.
40 boutiques sont complètement enterrées annonçant nos centres commerciaux d'aujourd'hui.

Le monument enthousiasme les contemporains.
« Le cirque est le monument d’architecture le plus beau, le plus gracieux, le plus original si on ose le dire qui existe à Paris. C’est une création souterraine formée d’un coup de baguette magique. » écrit Louis Sébastien Mercier en 1789.
Mais les problèmes financiers obligent le duc à le louer. On y installe un salon de thé et un orchestre.
Il est détruit par un incendie fin 1798.

...  toutes les illustrations juste en amont.

Et voici le coup d'oeil d'Arthur Young sur ce qu'on appelle, dit-il, le Cirque national :

Une galerie de bois, ancêtre des passages couverts  

La Galerie de bois est construite en 1786, pour séparer la cour du Palais-Royal et le jardin. Elle constitue le quatrième côté du quadrilatère que devait former le lotissement, mais que le manque de crédit conduit à reporter.
Provisoire, la Galerie de bois s’apparente à un vaste hangar de planches, de 2250 m2. Elle est composée de deux galeries bordées de quatre rangées de boutiques, qui en font l’ancêtre des passages couverts. Elle n’est pas éclairée par une verrière mais par des fenêtres ouvertes sous le débord de la toiture, ce qui permet un éclairage semi-zénithal.

Ce lieu longtemps critiqué pour ses multiples commerces est surnommé le “Camp des Tartares”.    Il ne sera détruit que 40 ans plus tard.

Cette longue galerie couverte faite en bois, construite juste avant la Révolution,  n’est pas spécialement luxueuse : elle ressemble à une grande halle de plus de 2 000 mètres carrés dédiés au commerce.

William Daniel (1769-1837), La galerie de bois au Palais-Royal, 1827, aquatinte, 32,3 x 60,4 cm, Paris, Musée Carnavalet-




Adolphe-Martial Potémont dit Martial (1827-1883), La galerie de bois au Palais-Royal en 1820, eau-forte, 9,1 x 21,1 cm, Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la photographie, VE-59 (A, 3), fol. f. 7 Crédit : BNF

https://passerelles.essentiels.bnf.fr/fr/chronologie/construction/ae7c8a67-1b2b-47bc-9024-4a69f1cd49cc-palais-royal/article/20bf40d9-e6b9-4bfa-a9bf-5bcb95b645de-histoire-palais-royal

Mme de Sabran a écrit:Elle constitue le quatrième côté du quadrilatère que devait former le lotissement, mais que le manque de crédit conduit à reporter.

J'ignorai que ce 4e côté avait été projeté , mais m'interrogeais justement hier sur le commencement d'éxécution visible sur la reconstitution d'Hoffbauer...

Car lôtir les abords de son jardin c'est une chose, mais s'en murer l'accès, même du regard, par une barre d'immeuble en fond de cour en vis-à-vis de son palais, c'en est une autre, même pour un prince à court d'argent !

On trouve des projections de cette quatrième aile dans certaines vues gravées de la fin du règne. Il était au départ question d'en faire la galerie des collections ducales.
En voici un exemple, vers 1791. Il y en eut d'autres, avec des élévations différentes.

Gouverneur Morris a écrit:
J'ignorais que ce 4e côté avait été projeté   , mais m'interrogeais justement hier sur le commencement d'éxécution visible sur la reconstitution d'Hoffbauer...

Car lotir les abords de son jardin c'est une chose, mais s'en murer l'accès, même du regard, par une barre d'immeuble en fond de cour en vis-à-vis de son palais, c'en est une autre, même pour un prince à court d'argent !

En effet, on n'a pas idée !!!
Je suis bien d'accord avec toi. Dieu que c'est vilain !

Certes, mais tant l'appartement du duc que de la duchesse n'étaient de toute façon pas en face du jardin, ça aurait plutôt changé la vue des salles de réception.

Autre image du projet, dans les mêmes années :

Lucius a écrit:Certes, mais tant l'appartement du duc que de la duchesse n'étaient de toute façon pas en face du jardin, ça aurait plutôt changé la vue des salles de réception.

Eh bien, mon petit Lulu, aussi surprenant que cela puisse paraître, ces appartements déçoivent énormément Arthur Young. Il s'attendait à les trouver fastueux ...

Il n'est personne qui ne soit déçu par les appartements je n'ai pas vu une belle chambre, et le tout est indigne du rang et de l'immense fortune du propriétaire, qui est le particulier le plus riche de l'Europe.

( Arthur Young, Voyages en France )

Les nouveaux travaux des Constant d'Ivry ont en effet détruit une grande partie des plafonds peints par Coypel. Dans quelle mesure les beaux décors de son invention, destinés à l'appartement de la duchesse et publié par l'Encyclopédie furent-ils vraiment mis en oeuvre ?
Si on trouve des commentaires de contemporains assez élogieux sur la collection de peinture, il est vrai qu'ils ne mentionnent que rarement les appartements. Il faudrait regarder ce que les Guides (Dezallier, Piganiol, Thiéry, Le Rouge...) en disent. Je n'ai jamais eu l'occasion de consulter les inventaires pour ce palais là. Peut-être Gouv' a-t-il plus fouiller ces questions ?

Lucius a écrit:
Si on trouve des commentaires de contemporains assez élogieux sur la collection de peinture, il est vrai qu'ils ne mentionnent que rarement les appartements. Il faudrait regarder ce que les Guides (Dezallier, Piganiol, Thiéry, Le Rouge...) en disent. Je n'ai jamais eu l'occasion de consulter les inventaires pour ce palais là. Peut-être Gouv' a-t-il plus fouiller ces questions ?

Young, certes fois très admiratif te répond.  
 Il dit cette collection de peinture du duc d'Orléans " l'une des premières du monde " !  

Vois plutôt :

15 janvier 1790.

Au Palais-Royal, pour voir les peintures du duc d'Orléans, ce qu'une ou deux fois auparavant j'avais essayé de faire, mais en vain. La collection est connue pour être très riche en tableaux des maîtres hollandais et flamands, quelques-uns ont ce fini, ce soin exquis avec lequel l'école a noté tout le détail des expressions. Mais c'est un genre peu intéressant, quand on a sous la main les œuvres des grands artistes italiens; la collection de ceux-ci est l'une des premières du monde. Raphaël, Hannibal Carrache, Le Titien, le Dominiquin, le Cortège, et Paul Véronèse. Le plus beau tableau de la collection et l'un des plus beaux qui soient jamais sortis d'un chevalet, c'est « Les trois Maries et le Christ mort », d'H. Carrache la puissance de l'expression ne peut être poussée plus loin. Il y a le « Saint-Jean »  , de Raphaël, réplique de ceux qui se trouvent à Florence et à Bologne, et une inimitable « Vierge à l'enfant », du même maitre. Une « Vénus au bain »  et une « Madeleine »  du Titien, « Lucrèce »   ,par André del Sarto, « Léda »  de Paul Véronèse, et aussi du Tintoret, « Mars et Vénus , et plusieurs autres toiles, de Paul Véronèse. « Une femme nue » , par Bonieu, peintre français, encore vivant, oeuvre agréable. De belles peintures de Poussin et de Le Sueur.

Un peintre Bonieu ?!!  Inconnu au bataillon ...
Peut-être s'agit-t-il, comme le conjecture Miss Maxwell,  du peintre français Jean-Jacques de Boissieu.

Lucius a écrit:Je n'ai jamais eu l'occasion de consulter les inventaires pour ce palais là. Peut-être Gouv' a-t-il plus fouiller ces questions ?

Non hélas, et j'aurais bien aimé !

Lucius a écrit:On trouve des projections de cette quatrième aile dans certaines vues gravées de la fin du règne. Il était au départ question d'en faire la galerie des collections ducales.

Ah en ce cas je comprends mieux. Elle n'aurait pas eu vocation à être habitée par des particuliers.

Je crois avoir lu ça dans l'excellent ouvrage :
Christian Taillard, Victor Louis (1731-1800), le triomphe du goût français à l'époque néo-classique, Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2009.
Je ne connais pas d'étude précise sur les aménagements intérieurs du palais au XVIIIe, mais j'ai pu les manquer.

Que peut-on visiter actuellement de ce palais ?

Chaque institution fait visiter sa partie à un rythme différent, certaines parties le sont donc plus que d'autres.
En cherchant un peu vous pourrez dénicher des visites ponctuelles. Le tribunal des conflits, qui occupe les anciens appartements de la duchesse, dont la salle ovale où il subsiste des éléments de Constant d'Ivry, est la plus difficile à voir, avec une ou deux visites par ans, Noël et Nouvel An, en tout cas il y a quelques années.

Je vous remercie cher Lucius.

Exhibitionnisme ?  

Au printemps de l'année 1789, dans les jardins du Palais-Royal, un couple d'habitués s'adonne quotidiennement à ses galipettes,  dans l'herbe tendre, sans se soucier le moins du monde des promeneurs ( ébahis ou blasés, voilà ce que l'on ne sait pas ...    ).

( Chronique de la Révolution, de Larousse )

va, si on trouve un bosquet en bois et herbes ....!
Ou en toile peinte.

Les jardins du Palais Royal abritaient également les ébats des homosexuels sous le règne de Louis XVI.