Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
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Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Pierre-Jean Garat
Dans les dernières années, comme au début du règne, aussitôt qu'un acteur, un chanteur, un danseur étaient en vogue, Marie-Antoinette éprouvait le besoin de contempler l'idole du jour ... ( Les amoureux de Marie-Antoinette, Henri d'Alméras )
Les Catons de la Cour ont trouvé indécente cette familiarité de Sa Majesté, que les artistes admirent au contraire comme un trait de bonté .
( Mémoires Secrets, 8 octobre 1777 )
Pierre-Jean Garat, né le 26 avril 1762, et mort le 1er mars 1823 à Paris, était un musicien et chanteur baryton (ténorisant) français. Des témoins assurent qu’il pouvait chanter en voix de basse-taille toute en ayant une tessiture de haute-contre, probablement en voix de fausset ; sa flexibilité devait donc être surprenante, à l’instar de son confrère Martin.
Biographie
Aîné d’une fratrie de cinq enfants, bercé selon la tradition par une nourrice ou une mère au chant merveilleux, négligeant les études de droit à Bordeaux voulues par son père Dominique Garat-Ainé, natif d’Ustaritz et avocat au Parlement de Bordeaux, il se consacre très jeune à la musique. Il excelle d’abord à chanter les airs de son pays.
Doué d’une voix exceptionnelle, d’une pureté inouïe, d’une musicalité innée, d’une oreille sans faille, d’une incroyable mémoire — il peut répéter un opéra quasi entier, entendu une seule fois — il chante avec une facilité déconcertante et un instinct infaillible. C’est pourtant toutes ces qualités que lui attribuent ses contemporains. Fétis le présente même comme « le chanteur le plus étonnant qu’ait eu la France ».
Garat, de son côté, se déclarait volontiers ignorant de la science musicale, bien qu’il ait appris un temps la vocalisation auprès d’un Italien, un certain Lamberti, qui habitait à Bayonne et l’harmonie auprès du directeur du grand Théâtre de Bordeaux, François Beck. Ce dernier personnage, qui fit beaucoup pour la culture musicale de la ville, fut un directeur décisif pour le jeune élève qui lui dut « ce qu’il savait en musique et la direction donnée à son talent ».
Le chant de son époque était fondé sur une mélodie simple que l’interprète devait embellir selon son goût et ses possibilités.
C’est dans cet art que Garat fut éblouissant et inégalable.
En 1782, ayant complètement délaissé le droit contre les volontés paternelles, il est à Paris sans subsides, mais, pendant tout son séjour parisien, il sera soutenu de son oncle Joseph politiquement en place. Introduit bientôt dans les salons et ayant rapidement acquis quelque notoriété en chantant avec deux cantatrices reconnues, mesdames Saint-Huberti et Todi, il fut présenté à la Marie-Antoinette qui raffolait du beau chant.
Il séduisit l’assistance et gagna le soutien du comte d’Artois. Certains auteurs rapportent que Antonio Sacchini qui l’avait accompagné au clavecin, aurait déclaré que « Garat est la musique même ». Pour l’encourager, le comte lui donna un emploi de secrétaire et la reine qui sera amenée par deux fois à payer ses dettes, une pension de six mille livres. Garat fut appelé régulièrement à chanter devant cette dernière, et il conserva toujours de ces exhibitions un souvenir vivace. Il a été dit qu’il donnait des cours de chant à la reine mais Madame Campan, dans ses mémoires, n’est pas de cet avis et rapporte la prudence constante de la souveraine en proie aux médisances, et son grand regret : « Je devais entendre chanter Garat, et ne jamais chanter de duo avec lui ».
Il revint un jour dans son pays natal où un concert y avait été organisé au profit de François Beck, son ancien maître, alors sans plus beaucoup de ressources. À cette occasion, après une prestation mémorable et de haute volée, Pierre-Jean put enfin se réconcilier avec son père qui avait jusque là résisté même aux instances du Comte d’Artois.
En 1783, il est membre de la loge maçonnique des Neuf Sœurs, et de la Société Olympique en 1786. Il composera, après la journée du 6 octobre 1789 pendant laquelle fut malmenée Marie-Antoinette, la romance Vous qui portez un cœur sensible. Beaucoup d’artistes qui avaient connu ces cénacles de culture raffinée deviendront nostalgiques et se joindront aux rangs des réactionnaires, appelés « Muscadins », tout comme ses collègues et amis, Jean Elleviou et Jean-Blaise Martin.
Avant les événements de 1789, il chanta régulièrement en simple amateur et essentiellement dans les salons. Durant le tumulte révolutionnaire, il préféra changer d’air et on le retrouve à Rouen en compagnie du violoniste Pierre Rode du Concert spirituel, lui aussi ancien élève de Beck, avec tous deux le projet en tête de se réfugier en Angleterre. Les deux compères séjourneront environ huit mois dans cette ville et on compte dix-sept concerts à leur bénéfice. C’est sans doute lors de ces tours de chant qu’il se fit inquiéter comme « royaliste ».
La légende veut que ce soit pour avoir chanté la Romance de la reine qu’il fut quelque temps emprisonné à Rouen. Il faut tenir compte que ces deux Parisiens fraîchement débarqués avaient inévitablement éveillé la méfiance, puis la suspicion des autorités.
Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : Vous qui savez ce qu’on endure.
Libéré mais sans argent et sans plus de protecteurs, il partit pour l’étranger pour oublier et se faire oublier, visita entre autres l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne, des pays où il se fit connaître et obtint le même succès. Il ne revint que sous le Directoire, aux alentours de 1795. Contraint de gagner professionnellement sa vie, il enchaîne les concerts au Théâtre Feydeau et rue de Cléry. Il eut une vogue extraordinaire. Son oncle, nommé comte d’Empire et sénateur6, lui fit accorder une pension pour que son neveu ne chantât plus en public comme un vulgaire histrion. Pierre-Jean chanta aux Tuileries devant l’empereur, et devant la reine Hortense qui l’entendit à plusieurs reprises. Sous le Consulat, il eut la faveur de Bonaparte qui aimait l’écouter. Et c’est malheureusement à la même soirée que fut représentée à l’Opéra La Création de Haydn, où Garat tenait le rôle de l’ange Gabriel, et qu’eut lieu l’attentat de la rue Saint-Nicaise.
Secrétaire du comte d'Artois, il sera nommé, en 1816, professeur de chant au Conservatoire de Paris où il perfectionna de nombreux chanteurs chevronnés : Nourrit, Ponchard, Roland, Despéramons, Levasseur, Mlle Chevalier et Mmes Duret, Boulanger, Cinti-Damporeau, Barbier Walbonne et Rigaud-Pallard…
Fétis, qui tient constamment l’encensoir, écrit : « […] il a su mieux qu’un autre […] faire naître en eux le sentiment du beau et leur inspirer la confiance du talent […] Un professeur comme Garat est une espèce de miracle, un effort de la nature ».
Exemple type de l’Incroyable et du muscadin, Garat affecta longtemps de ne pas prononcer les « R » quand il parlait, et il est vraisemblable qu’il créât cette mode car on parla alors de « garatisme ». Cependant, il observait la pureté de la prononciation française et la justesse des accents quand il chantait, « signes distinctifs de l’école formée par lui ». Avide de se donner en spectacle, il fut la coqueluche de la jeunesse dorée qui copiait ses tenues vestimentaires extravagantes — cravate nouée obligatoirement à droite, bottes rouges pour femme, lorgnons, boucles dorées, etc. — et sa coiffure (cheveux ramenés en oreilles de chien).
Il gardera toujours, même à un âge avancé, l’apparence d'un mirliflore ( : ), avec une attitude hautaine et maniérée. « Il eût été difficile de dire ce que Garat estimait le plus de son talent ou de son empire sur la mode ».
Cette attitude exhibitionniste et efféminée ne l’empêcha pas d’être très empressé auprès des femmes car il eut de nombreuses liaisons.
Garat avait aussi la susceptibilité des grands artistes et Léon Techener en donne un exemple : « Garat, à une soirée chez Cambacérès, ayant été prié, après d'autres artistes, de bien vouloir chanter, fit sentir qu'on eût dû l'engager plus tôt. Il tira sa montre et, feignant d'y regarder l'heure, il dit que sa voix était couchée. »
Mais le temps passe et les modes changent et, au soir de sa vie, la voix éteinte, artiste oublié et aigri de ne plus être remarqué, il s’exclamait : « Les misérables ! Autrefois, ils m’auraient suivi jusqu’au Bois de Boulogne ! ». Celui qui n’a jamais cessé de chanter et « finit par ne chanter que dans sa tête », mais qui, alors, comme lui-même il le disait : « n’aura jamais mieux chanté », s’éteignit à l’âge de soixante ans.
Édition de romances de Garat
Peu versé dans l’harmonie mais avec une certaine pratique du piano qui lui permettait de déchiffrer les partitions, il limita ses compositions qu’on estime à une cinquantaine, aux romances, avec de belles réussites comme : Le Ménestrel exilé, Je t’aime tant (paroles de Fabre d'Églantine), Y sera-t-elle ?, Le Convoi du pauvre, Le Chant arabe, Le Premier Amour, Firmin et son chien (paroles de M. de Ségur), Pauvre Jacques, Le Chevrier, Il était là, Mlle Lafayette…
Certaines de ses chansons à sujets trop allusifs le firent soupçonner, notamment à l'époque du procès du général Moreau, et il y perdit jusqu'à quatorze mois de son traitement de professeur, qui lui fut rendu en 1814 : Bélisaire (paroles de Lemercier), Henri IV à Gabrielle d'Estrées, Bayard…
Le livret de la Fille du régiment (scène III de l'acte II) de Donizetti (1840) fait référence à une de ses compositions : « La Marquise : “Nous allons essayer cette romance nouvelle, d’un nommé Garat, un petit chanteur français.” »
Mais il chanta beaucoup de partitions qui n’étaient pas les siennes. Il défendit les musiques de Gluck, de Boieldieu, de Pergolèse, de Haydn…
Il admirait par-dessus tout Mozart dont il fut un interprète remarqué.
Buste de la sépulture de Pierre-Jean Garat par Vital Dubray au cimetière du Père-Lachaise.
Il avait épousé sa maîtresse Mlle Duchamp, une jeune contralto qui avait été son élève et qui sera sa veuve. Il avait eu auparavant deux enfants naturels d'une liaison avec une comtesse provinciale venue à Paris, Adélaïde Noyel de Bellegarde dite Adèle de Bellegarde, qui avait eu auparavant une liaison prolongée avec Marie-Jean Hérault de Séchelles.
Il est enterré au Cimetière du Père-Lachaise, près de Méhul et Grétry.
« Nul ne saisit mieux toutes les intentions du compositeur et ne les rend avec plus d’expression ».
Garat avait la typologie vocale des chanteurs renommés de son époque, qui correspondait à un style spécifique à la France et qu’on pourrait, selon l'expression de l'époque, appeler « voix concordante », c'est-à-dire voix de peu de volume mais d’une souplesse hors du commun qui s’adapte à presque toutes les tessitures : « …un résumé de toutes les voix, un composé de tous les registres ». Non seulement il passait dans la même soirée, de la voix de basse à celle de soprano, de la voix de ténor à celle de haute-contre mais « de l’expression la plus pathétique à l’expression la plus légère, du style le plus simple à la broderie et à la roulade ».
Fétis dans ses Curiosités historiques de la musique disait de Garat : « Sa chaleur entraînante, son débit spirituel, sa prononciation parfaite, et sa richesse d’imagination dans les ornemen[t]s qu’il introduisait dans ses romances, leur donnaient un prix qu’elles n’avaient point quand elles étaient chantées par d’autres ». Appréciant la qualité de son chant, Castil-Blaze lui attribue l’honneur d’avoir fait connaître Mozart à la France. Il eut un art si parfait et une renommée si étendue qu’il peut être considéré comme un des plus grands chanteurs lyriques français. On le surnommait le « Protée musical » ou encore l’« Orphée moderne ».
Merci WIKI !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Me voici absolument ravie : je n'imaginais pas que Garat était quelqu'un d'aussi remarquable et intéressant !
J'ajouterai que nous voyons bien là combien les Mémoires Secrets sont mauvaise langue, et que l'engouement de Marie-Antoinette était hautement justifié !
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Dans les dernières années, comme au début du règne, aussitôt qu'un acteur, un chanteur, un danseur étaient en vogue, Marie-Antoinette éprouvait le besoin de contempler l'idole du jour ... ( Les amoureux de Marie-Antoinette, Henri d'Alméras )
Les Catons de la Cour ont trouvé indécente cette familiarité de Sa Majesté, que les artistes admirent au contraire comme un trait de bonté .
( Mémoires Secrets, 8 octobre 1777 )
Pierre-Jean Garat, né le 26 avril 1762, et mort le 1er mars 1823 à Paris, était un musicien et chanteur baryton (ténorisant) français. Des témoins assurent qu’il pouvait chanter en voix de basse-taille toute en ayant une tessiture de haute-contre, probablement en voix de fausset ; sa flexibilité devait donc être surprenante, à l’instar de son confrère Martin.
Biographie
Aîné d’une fratrie de cinq enfants, bercé selon la tradition par une nourrice ou une mère au chant merveilleux, négligeant les études de droit à Bordeaux voulues par son père Dominique Garat-Ainé, natif d’Ustaritz et avocat au Parlement de Bordeaux, il se consacre très jeune à la musique. Il excelle d’abord à chanter les airs de son pays.
Doué d’une voix exceptionnelle, d’une pureté inouïe, d’une musicalité innée, d’une oreille sans faille, d’une incroyable mémoire — il peut répéter un opéra quasi entier, entendu une seule fois — il chante avec une facilité déconcertante et un instinct infaillible. C’est pourtant toutes ces qualités que lui attribuent ses contemporains. Fétis le présente même comme « le chanteur le plus étonnant qu’ait eu la France ».
Garat, de son côté, se déclarait volontiers ignorant de la science musicale, bien qu’il ait appris un temps la vocalisation auprès d’un Italien, un certain Lamberti, qui habitait à Bayonne et l’harmonie auprès du directeur du grand Théâtre de Bordeaux, François Beck. Ce dernier personnage, qui fit beaucoup pour la culture musicale de la ville, fut un directeur décisif pour le jeune élève qui lui dut « ce qu’il savait en musique et la direction donnée à son talent ».
Le chant de son époque était fondé sur une mélodie simple que l’interprète devait embellir selon son goût et ses possibilités.
C’est dans cet art que Garat fut éblouissant et inégalable.
En 1782, ayant complètement délaissé le droit contre les volontés paternelles, il est à Paris sans subsides, mais, pendant tout son séjour parisien, il sera soutenu de son oncle Joseph politiquement en place. Introduit bientôt dans les salons et ayant rapidement acquis quelque notoriété en chantant avec deux cantatrices reconnues, mesdames Saint-Huberti et Todi, il fut présenté à la Marie-Antoinette qui raffolait du beau chant.
Il séduisit l’assistance et gagna le soutien du comte d’Artois. Certains auteurs rapportent que Antonio Sacchini qui l’avait accompagné au clavecin, aurait déclaré que « Garat est la musique même ». Pour l’encourager, le comte lui donna un emploi de secrétaire et la reine qui sera amenée par deux fois à payer ses dettes, une pension de six mille livres. Garat fut appelé régulièrement à chanter devant cette dernière, et il conserva toujours de ces exhibitions un souvenir vivace. Il a été dit qu’il donnait des cours de chant à la reine mais Madame Campan, dans ses mémoires, n’est pas de cet avis et rapporte la prudence constante de la souveraine en proie aux médisances, et son grand regret : « Je devais entendre chanter Garat, et ne jamais chanter de duo avec lui ».
Il revint un jour dans son pays natal où un concert y avait été organisé au profit de François Beck, son ancien maître, alors sans plus beaucoup de ressources. À cette occasion, après une prestation mémorable et de haute volée, Pierre-Jean put enfin se réconcilier avec son père qui avait jusque là résisté même aux instances du Comte d’Artois.
En 1783, il est membre de la loge maçonnique des Neuf Sœurs, et de la Société Olympique en 1786. Il composera, après la journée du 6 octobre 1789 pendant laquelle fut malmenée Marie-Antoinette, la romance Vous qui portez un cœur sensible. Beaucoup d’artistes qui avaient connu ces cénacles de culture raffinée deviendront nostalgiques et se joindront aux rangs des réactionnaires, appelés « Muscadins », tout comme ses collègues et amis, Jean Elleviou et Jean-Blaise Martin.
Avant les événements de 1789, il chanta régulièrement en simple amateur et essentiellement dans les salons. Durant le tumulte révolutionnaire, il préféra changer d’air et on le retrouve à Rouen en compagnie du violoniste Pierre Rode du Concert spirituel, lui aussi ancien élève de Beck, avec tous deux le projet en tête de se réfugier en Angleterre. Les deux compères séjourneront environ huit mois dans cette ville et on compte dix-sept concerts à leur bénéfice. C’est sans doute lors de ces tours de chant qu’il se fit inquiéter comme « royaliste ».
La légende veut que ce soit pour avoir chanté la Romance de la reine qu’il fut quelque temps emprisonné à Rouen. Il faut tenir compte que ces deux Parisiens fraîchement débarqués avaient inévitablement éveillé la méfiance, puis la suspicion des autorités.
Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : Vous qui savez ce qu’on endure.
Libéré mais sans argent et sans plus de protecteurs, il partit pour l’étranger pour oublier et se faire oublier, visita entre autres l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne, des pays où il se fit connaître et obtint le même succès. Il ne revint que sous le Directoire, aux alentours de 1795. Contraint de gagner professionnellement sa vie, il enchaîne les concerts au Théâtre Feydeau et rue de Cléry. Il eut une vogue extraordinaire. Son oncle, nommé comte d’Empire et sénateur6, lui fit accorder une pension pour que son neveu ne chantât plus en public comme un vulgaire histrion. Pierre-Jean chanta aux Tuileries devant l’empereur, et devant la reine Hortense qui l’entendit à plusieurs reprises. Sous le Consulat, il eut la faveur de Bonaparte qui aimait l’écouter. Et c’est malheureusement à la même soirée que fut représentée à l’Opéra La Création de Haydn, où Garat tenait le rôle de l’ange Gabriel, et qu’eut lieu l’attentat de la rue Saint-Nicaise.
Secrétaire du comte d'Artois, il sera nommé, en 1816, professeur de chant au Conservatoire de Paris où il perfectionna de nombreux chanteurs chevronnés : Nourrit, Ponchard, Roland, Despéramons, Levasseur, Mlle Chevalier et Mmes Duret, Boulanger, Cinti-Damporeau, Barbier Walbonne et Rigaud-Pallard…
Fétis, qui tient constamment l’encensoir, écrit : « […] il a su mieux qu’un autre […] faire naître en eux le sentiment du beau et leur inspirer la confiance du talent […] Un professeur comme Garat est une espèce de miracle, un effort de la nature ».
Exemple type de l’Incroyable et du muscadin, Garat affecta longtemps de ne pas prononcer les « R » quand il parlait, et il est vraisemblable qu’il créât cette mode car on parla alors de « garatisme ». Cependant, il observait la pureté de la prononciation française et la justesse des accents quand il chantait, « signes distinctifs de l’école formée par lui ». Avide de se donner en spectacle, il fut la coqueluche de la jeunesse dorée qui copiait ses tenues vestimentaires extravagantes — cravate nouée obligatoirement à droite, bottes rouges pour femme, lorgnons, boucles dorées, etc. — et sa coiffure (cheveux ramenés en oreilles de chien).
Il gardera toujours, même à un âge avancé, l’apparence d'un mirliflore ( : ), avec une attitude hautaine et maniérée. « Il eût été difficile de dire ce que Garat estimait le plus de son talent ou de son empire sur la mode ».
Cette attitude exhibitionniste et efféminée ne l’empêcha pas d’être très empressé auprès des femmes car il eut de nombreuses liaisons.
Garat avait aussi la susceptibilité des grands artistes et Léon Techener en donne un exemple : « Garat, à une soirée chez Cambacérès, ayant été prié, après d'autres artistes, de bien vouloir chanter, fit sentir qu'on eût dû l'engager plus tôt. Il tira sa montre et, feignant d'y regarder l'heure, il dit que sa voix était couchée. »
Mais le temps passe et les modes changent et, au soir de sa vie, la voix éteinte, artiste oublié et aigri de ne plus être remarqué, il s’exclamait : « Les misérables ! Autrefois, ils m’auraient suivi jusqu’au Bois de Boulogne ! ». Celui qui n’a jamais cessé de chanter et « finit par ne chanter que dans sa tête », mais qui, alors, comme lui-même il le disait : « n’aura jamais mieux chanté », s’éteignit à l’âge de soixante ans.
Édition de romances de Garat
Peu versé dans l’harmonie mais avec une certaine pratique du piano qui lui permettait de déchiffrer les partitions, il limita ses compositions qu’on estime à une cinquantaine, aux romances, avec de belles réussites comme : Le Ménestrel exilé, Je t’aime tant (paroles de Fabre d'Églantine), Y sera-t-elle ?, Le Convoi du pauvre, Le Chant arabe, Le Premier Amour, Firmin et son chien (paroles de M. de Ségur), Pauvre Jacques, Le Chevrier, Il était là, Mlle Lafayette…
Certaines de ses chansons à sujets trop allusifs le firent soupçonner, notamment à l'époque du procès du général Moreau, et il y perdit jusqu'à quatorze mois de son traitement de professeur, qui lui fut rendu en 1814 : Bélisaire (paroles de Lemercier), Henri IV à Gabrielle d'Estrées, Bayard…
Le livret de la Fille du régiment (scène III de l'acte II) de Donizetti (1840) fait référence à une de ses compositions : « La Marquise : “Nous allons essayer cette romance nouvelle, d’un nommé Garat, un petit chanteur français.” »
Mais il chanta beaucoup de partitions qui n’étaient pas les siennes. Il défendit les musiques de Gluck, de Boieldieu, de Pergolèse, de Haydn…
Il admirait par-dessus tout Mozart dont il fut un interprète remarqué.
Buste de la sépulture de Pierre-Jean Garat par Vital Dubray au cimetière du Père-Lachaise.
Il avait épousé sa maîtresse Mlle Duchamp, une jeune contralto qui avait été son élève et qui sera sa veuve. Il avait eu auparavant deux enfants naturels d'une liaison avec une comtesse provinciale venue à Paris, Adélaïde Noyel de Bellegarde dite Adèle de Bellegarde, qui avait eu auparavant une liaison prolongée avec Marie-Jean Hérault de Séchelles.
Il est enterré au Cimetière du Père-Lachaise, près de Méhul et Grétry.
« Nul ne saisit mieux toutes les intentions du compositeur et ne les rend avec plus d’expression ».
Garat avait la typologie vocale des chanteurs renommés de son époque, qui correspondait à un style spécifique à la France et qu’on pourrait, selon l'expression de l'époque, appeler « voix concordante », c'est-à-dire voix de peu de volume mais d’une souplesse hors du commun qui s’adapte à presque toutes les tessitures : « …un résumé de toutes les voix, un composé de tous les registres ». Non seulement il passait dans la même soirée, de la voix de basse à celle de soprano, de la voix de ténor à celle de haute-contre mais « de l’expression la plus pathétique à l’expression la plus légère, du style le plus simple à la broderie et à la roulade ».
Fétis dans ses Curiosités historiques de la musique disait de Garat : « Sa chaleur entraînante, son débit spirituel, sa prononciation parfaite, et sa richesse d’imagination dans les ornemen[t]s qu’il introduisait dans ses romances, leur donnaient un prix qu’elles n’avaient point quand elles étaient chantées par d’autres ». Appréciant la qualité de son chant, Castil-Blaze lui attribue l’honneur d’avoir fait connaître Mozart à la France. Il eut un art si parfait et une renommée si étendue qu’il peut être considéré comme un des plus grands chanteurs lyriques français. On le surnommait le « Protée musical » ou encore l’« Orphée moderne ».
Merci WIKI !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Me voici absolument ravie : je n'imaginais pas que Garat était quelqu'un d'aussi remarquable et intéressant !
J'ajouterai que nous voyons bien là combien les Mémoires Secrets sont mauvaise langue, et que l'engouement de Marie-Antoinette était hautement justifié !
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Jamais entendu parler de lui.
Merci....
Merci....
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Pierre-Jean Garat est ma découverte de ce dernier dimanche matin ! J'étais au Musée Basque de Bayonne pour une exposition temporaire et j'ai profité pour parcourir à nouveau le musée. J'étais devant les vitrines du XVIIIe où sont exposées des objets, des décorations, des portraits quand je vois ce panneau :
et la légende se rapporte à ce portrait :
Imaginez mon étonnement ! Un basque "chanteur préféré" de Marie-Antoinette !
Depuis, j'ai fait des recherches et découvre ce sujet déjà ouvert ici (vous êtes formidable Mme Sabran !).
Le portrait a été acquis par le musée en 2013 ce qui explique que je ne l'avais pas vu lors de mes précédentes visites. Il se tient à côté de cachets de cire de son oncle Dominique-Joseph Garat, avocat, député du tiers état en 1789, ministre de la justice et de l'intérieur sous la Convention, sénateur et Comte sous l'empire. Il est aussi question de son père, Dominique Garat, avocat au Parlement de Bordeaux et député du Labourd en 1789.
Si le père est né à Ustaritz et l'oncle à Bayonne, Pierre-Jean est quant à lui né à Bordeaux. J'ai découvert des récits de biographes qui racontent que le chanteur interprétait des chants basques à la cour de France avec même des listes de chansons. Les témoignages des contemporains parlent surtout d'un répertoire classique avec Orphée de Gluck, des opéras italiens, un rondeau de Mozart, des romances de sa compositions.
Le témoignage entre guillemets que donne Mme Sabran plus haut est celui de Louis-Petit de Bachaumont, repris dans Mémoires secrets. Ainsi fin 1782, il rapporte qu'il a connu Pierre-Jean Garat "à l'occasion d'une fête donnée par l'abbé d'Espagnac, chanoine parisien, à la princesse de Lamballe, sous pretexte de lui faire entendre le chanteur". Ce dernier venait de rejoindre son oncle à Paris, délaissant des études d'avocat et voulant se faire remarquer à Paris par son don. Il a 19 ans.
Il réussit fort bien puisque Bachaumont relate : "ce qu'on avoit prévu est arrivé : la reine a voulu entendre M. Garat". La rencontre qui a eu lieu le 12 janvier 1783 est raconté plus haut.
Plusieurs mémoires et correspondances parlent de lui ainsi Madame Campan dans ses Mémoires et Madame Vigée-Le Brun dans ses souvenirs.
Pierre-Jean s'installe à Paris où le comte d'Artois le nomme son secrétaire. En juillet 1986, il est administrateur de la loterie royale de France, ce qui lui assure un revenu très confortable.
Puis vint la Révolution.
Pierre-Jean, le chanteur, partira pour Rouen au moment de la Révolution où il se produit avec succès. Wikipédia donne l'anecdote suivante :
"il se fit inquiéter comme royaliste. La légende veut que ce soit pour avoir chanté la "Romance de la reine" qu’il fut quelque temps emprisonné à Rouen. [...] Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : "Vous qui savez ce qu’on endure"."
Revenir à l'article de Wikipédia repris dans le premier message de ce sujet par Mme Sabran pour la suite de sa vie. Il y est dit que Napoléon Bonaparte aimait l'écouter. Et justement dans le film Napoléon de Sacha Guitry datant de 1955, Pierre-Jean Garat est interprété par un autre basque, le chanteur Luis Mariano :
Oui oui, vous connaissez cette chanson !!!
Olivier, pousse la chansonnette
et la légende se rapporte à ce portrait :
Imaginez mon étonnement ! Un basque "chanteur préféré" de Marie-Antoinette !
Depuis, j'ai fait des recherches et découvre ce sujet déjà ouvert ici (vous êtes formidable Mme Sabran !).
Le portrait a été acquis par le musée en 2013 ce qui explique que je ne l'avais pas vu lors de mes précédentes visites. Il se tient à côté de cachets de cire de son oncle Dominique-Joseph Garat, avocat, député du tiers état en 1789, ministre de la justice et de l'intérieur sous la Convention, sénateur et Comte sous l'empire. Il est aussi question de son père, Dominique Garat, avocat au Parlement de Bordeaux et député du Labourd en 1789.
Si le père est né à Ustaritz et l'oncle à Bayonne, Pierre-Jean est quant à lui né à Bordeaux. J'ai découvert des récits de biographes qui racontent que le chanteur interprétait des chants basques à la cour de France avec même des listes de chansons. Les témoignages des contemporains parlent surtout d'un répertoire classique avec Orphée de Gluck, des opéras italiens, un rondeau de Mozart, des romances de sa compositions.
Le témoignage entre guillemets que donne Mme Sabran plus haut est celui de Louis-Petit de Bachaumont, repris dans Mémoires secrets. Ainsi fin 1782, il rapporte qu'il a connu Pierre-Jean Garat "à l'occasion d'une fête donnée par l'abbé d'Espagnac, chanoine parisien, à la princesse de Lamballe, sous pretexte de lui faire entendre le chanteur". Ce dernier venait de rejoindre son oncle à Paris, délaissant des études d'avocat et voulant se faire remarquer à Paris par son don. Il a 19 ans.
Il réussit fort bien puisque Bachaumont relate : "ce qu'on avoit prévu est arrivé : la reine a voulu entendre M. Garat". La rencontre qui a eu lieu le 12 janvier 1783 est raconté plus haut.
Plusieurs mémoires et correspondances parlent de lui ainsi Madame Campan dans ses Mémoires et Madame Vigée-Le Brun dans ses souvenirs.
Pierre-Jean s'installe à Paris où le comte d'Artois le nomme son secrétaire. En juillet 1986, il est administrateur de la loterie royale de France, ce qui lui assure un revenu très confortable.
Puis vint la Révolution.
Pierre-Jean, le chanteur, partira pour Rouen au moment de la Révolution où il se produit avec succès. Wikipédia donne l'anecdote suivante :
"il se fit inquiéter comme royaliste. La légende veut que ce soit pour avoir chanté la "Romance de la reine" qu’il fut quelque temps emprisonné à Rouen. [...] Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : "Vous qui savez ce qu’on endure"."
Revenir à l'article de Wikipédia repris dans le premier message de ce sujet par Mme Sabran pour la suite de sa vie. Il y est dit que Napoléon Bonaparte aimait l'écouter. Et justement dans le film Napoléon de Sacha Guitry datant de 1955, Pierre-Jean Garat est interprété par un autre basque, le chanteur Luis Mariano :
Oui oui, vous connaissez cette chanson !!!
Olivier, pousse la chansonnette
Dernière édition par Olivier le Lun 19 Oct 2015, 13:45, édité 1 fois
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Merci beaucoup, c'est passionnant !!!!
Je reste songeuse quant aux techniques de chant évoquées.....C'est étrange comme les modes changent suivant les siècles......
Je reste songeuse quant aux techniques de chant évoquées.....C'est étrange comme les modes changent suivant les siècles......
Invité- Invité
Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
.
C'est dans le Journal de Bombelles que j'ai fait la connaissance de Garat .
Je le trouve, par exemple, le 6 juillet 1783, où le marquis de Bombelles après avoir été chez Mme de Polignac qui ne reçoit plus en public que le dimanche a fini la journée à un concert chez Mme Rousseau, où Garat a chanté avec toute l'expression possible .
( Mme Rousseau, épouse de Rousseau de Pontigny, receveur général des Finances habitant rue de Richelieu )
Le 18 janvier 1785, c'est chez le baron de Besenval que Bombelles passe la soirée où il se délecte d'écouter chanter Garat puis Richet .
Le 6 mars 1789, il assiste chez le comte de Puységur à un duo de la duchesse de Bourbon et Garat !
C'est dans le Journal de Bombelles que j'ai fait la connaissance de Garat .
Je le trouve, par exemple, le 6 juillet 1783, où le marquis de Bombelles après avoir été chez Mme de Polignac qui ne reçoit plus en public que le dimanche a fini la journée à un concert chez Mme Rousseau, où Garat a chanté avec toute l'expression possible .
( Mme Rousseau, épouse de Rousseau de Pontigny, receveur général des Finances habitant rue de Richelieu )
Le 18 janvier 1785, c'est chez le baron de Besenval que Bombelles passe la soirée où il se délecte d'écouter chanter Garat puis Richet .
Le 6 mars 1789, il assiste chez le comte de Puységur à un duo de la duchesse de Bourbon et Garat !
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
;
« Paris, 20 janvier 1783 : une des merveilles de notre espece étoit donc réservée au dix-huitieme siecle ! Nous possédons dans cette capitale, un jeune homme, beau & bien fait, dont l'organe incomparable réalise tous ces dons enchanteurs que l'antiquité s'est plus à donner à ses orphées ».
( François Métra )
« Un jeune Bordelois, nommé Garat, fils d'un avocat du même nom, & neveu du Garat homme de lettres qui s'est établi à Paris, y est venu trouver son oncle. Il est doué de l'organe le plus beau & le plus merveilleux, & s'est flatté en conséquence avec raison de se produire ici avec succès ».
( Bachaumont )
« Il n'est bruit dans la capitale que d'un jeune Bordelais, nommé Garat, neveu du Garat homme de lettres. Ce garçon est doué d'une voix réellement enchanteresse »
( les Chroniques de l'Œil de bœuf )
« Nous avons ici depuis quelques temps un jeune homme dont le talent est un de ces phénomènes extraordinaires qui tiennent à la réunion la plus heureuse de différens dons de la nature. Son nom est M. Garat, fils d'un célèbre avocat au Parlement de Bordeaux ».
( Correspondance de Grimm )
" Avec une âme de feu et une voix d'archange, il était l'opéra . Sa voix vous embrasait, il fallait tour à tour avoir la chair de poule ou fondre en larmes . "
( Frénilly )
« Paris, 20 janvier 1783 : une des merveilles de notre espece étoit donc réservée au dix-huitieme siecle ! Nous possédons dans cette capitale, un jeune homme, beau & bien fait, dont l'organe incomparable réalise tous ces dons enchanteurs que l'antiquité s'est plus à donner à ses orphées ».
( François Métra )
« Un jeune Bordelois, nommé Garat, fils d'un avocat du même nom, & neveu du Garat homme de lettres qui s'est établi à Paris, y est venu trouver son oncle. Il est doué de l'organe le plus beau & le plus merveilleux, & s'est flatté en conséquence avec raison de se produire ici avec succès ».
( Bachaumont )
« Il n'est bruit dans la capitale que d'un jeune Bordelais, nommé Garat, neveu du Garat homme de lettres. Ce garçon est doué d'une voix réellement enchanteresse »
( les Chroniques de l'Œil de bœuf )
« Nous avons ici depuis quelques temps un jeune homme dont le talent est un de ces phénomènes extraordinaires qui tiennent à la réunion la plus heureuse de différens dons de la nature. Son nom est M. Garat, fils d'un célèbre avocat au Parlement de Bordeaux ».
( Correspondance de Grimm )
" Avec une âme de feu et une voix d'archange, il était l'opéra . Sa voix vous embrasait, il fallait tour à tour avoir la chair de poule ou fondre en larmes . "
( Frénilly )
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit:
Oui oui, vous connaissez cette chanson !!!
Olivier, pirouette
Bien sûr ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
C'est Plaisird'Amour de Jean-Pierre Claris de Florian !
Eléonore, do le do il a bon do !
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit: Pierre-Jean Garat est interprété par un autre basque, le chanteur Luis Mariano :
Olivier, pirouette
Ah ! ce cher Luis Mariano !
J'imagine que Garat eût chanté avec brio ( : ) :
La Belle de Versailles a des yeux de velours
La Belle de Versailles vous invite à l'amour
Chi-ca ! Chi-ca ! Chic ! Ay ! Ay ! Ay !
Chi-ca ! Chi-ca ! Chic ! Ay ! Ay ! Ay !
Chi-ca ! Chi-ca ! Chic ! Ay ! Ay ! Ay !
Eléonore, hendayaise
_________________
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit:La citation de Mme Vigée Le Brun, extrait de ses Souvenirs, tome 1
"Le talent le plus extraordinaire qu'on ait jamais entendu"
« Nous avons été saisis d'admiration & d'étonnement, & l'état de stupeur et d'enchantement dans lequel nous a plongé la réunion de tant de merveilles a absorbé notre jugement & presqu'aliéné notre raison (...). Personne n'a pu se défendre du trouble charmant d'une séduction enchanteresse ; nous ne trouvons pas de mots dans nos dictionnaires & dans notre langue, pour exprimer la moitié des sensations divines que nous a fait éprouver ce fameux virtuose. (...) c'est la musique incarnée »
( Romain Dupérier du Furet bordelais, 1797 )
Olivier a écrit:
Le portrait du Musée Basque de Bayonne, pris en photo par mes soins :
Olivier, zoomé
Il est coiffé en cheveux, sa tenue est élégamment débrayée . Sa façon de parler copiée par les Incroyables sera nommée garatisme.
Eléonore, un train de retard
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Louise-Adélaïde a écrit::
Et voici le portrait de Mme Rousseau, par ELVL =
Mme Le Brun que Garat connaît bien : il chante chez elle ! Après Thermidor, Garat redevenu à nouveau parisien mais maintenant sans ressources, poursuit la carrière de musicien professionnel entamée en Normandie. Il se produit en concert, exclusivement, au théâtre Feydeau à partir de 1795, puis aux concerts de la rue de Cléry.
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Du coup, je redeviens sérieuse, on croirait être transporté à l'époque = rien n'y manque, ni le son, ni l'image......
Invité- Invité
Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Mme de Sabran a écrit:
J'imagine que Garat eût chanté avec brio ( : ) :
La Belle de Versailles a des yeux de velours
La Belle de Versailles vous invite à l'amour
Et comme une évidence je vois, Marie-Antoinette, Yolande, Artois, Vaudreuil ainsi que Mousseline, plus vraiment sérieuse, reprendre tous en choeur les Ay Ay Ay !
Olivier, Ouille ouille ouille
Olivier- Messages : 1007
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit:
Et comme une évidence je vois, Marie-Antoinette, Yolande, Artois, Vaudreuil ainsi que Mousseline, plus vraiment sérieuse, reprendre tous en choeur les Ay Ay Ay !
Olivier, Ouille ouille ouille
Comme une autre évidence, cher Olivier, voyez la réputation de Garat franchir gaillardement les frontières !!! :n,,;::::!!!:
Eléonore, hoy hoy hoy
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Fatalement ! ah ah car si la reine Marie-Antoinette s'est enthousiasmée alors le monde entier succombe au Garatisme !
Et je vais faire un digression pour évoquer le dernier Garat qui est monté à Paris pour enchanter les oreilles de ses/nos contemporains : Patxi Garat. Vous avez forcément entendu, encore cette année, ses chansons puisqu'il a écrit la moitié des titres de l'album de la chanteuse à succès Louane.
Olivier, promotionnel
Et je vais faire un digression pour évoquer le dernier Garat qui est monté à Paris pour enchanter les oreilles de ses/nos contemporains : Patxi Garat. Vous avez forcément entendu, encore cette année, ses chansons puisqu'il a écrit la moitié des titres de l'album de la chanteuse à succès Louane.
Olivier, promotionnel
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit:
Et je vais faire un digression pour évoquer le dernier Garat qui est monté à Paris pour enchanter les oreilles de ses/nos contemporains : Patxi Garat. Vous avez forcément entendu, encore cette année, ses chansons puisqu'il a écrit la moitié des titres de l'album de la chanteuse à succès Louane.
Olivier, promotionnel
Euh non ... Je ne connais ni Patxi Garat ni Louane.
J'ai des goûts très rétros, avec l'excuse de mon grand âge ...
Eléonore, t'es pas dans l'coup, Papa
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Pour en revenir au Garat de Marie-Antoinette, c'est un homme heu-reux !
« O ma divinité tutélaire, tous les hommes se plaignent de leur sort ; moi je vous supplie de ne rien changer au mien. Les grâces, les plaisirs m'assiègent ; ils veulent tous m'avoir. Je me laisse entraîner ; ils m'idolâtrent ; je les laisse faire. Mon costume, mes propos, mon maintien, tout fait époque dans le monde. Une romance de moi est un événement, une cadence chromatique est la nouvelle du jour, un enrouement est une calamité publique... Ma parole suprême ! C'est trop de félicité pour un mortel ! »
« O ma divinité tutélaire, tous les hommes se plaignent de leur sort ; moi je vous supplie de ne rien changer au mien. Les grâces, les plaisirs m'assiègent ; ils veulent tous m'avoir. Je me laisse entraîner ; ils m'idolâtrent ; je les laisse faire. Mon costume, mes propos, mon maintien, tout fait époque dans le monde. Une romance de moi est un événement, une cadence chromatique est la nouvelle du jour, un enrouement est une calamité publique... Ma parole suprême ! C'est trop de félicité pour un mortel ! »
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Je trouve un tout petit extrait de deux compositions de Pierre-Jean Garat :
Les titres sont "Heures du soir" en 4e position et "Rose d'amour" en dernière position à ce lien :
http://www.amazon.fr/Sylvie-Nicephor-T%C3%A9l%C3%A9chargement-de-Musique/s?ie=UTF8&page=1&rh=n%3A77196031%2Ck%3ASylvie%20Nicephor
L'interprète est Sylvie Nicephor et son CD date de 2011.
Olivier, incurably
Les titres sont "Heures du soir" en 4e position et "Rose d'amour" en dernière position à ce lien :
http://www.amazon.fr/Sylvie-Nicephor-T%C3%A9l%C3%A9chargement-de-Musique/s?ie=UTF8&page=1&rh=n%3A77196031%2Ck%3ASylvie%20Nicephor
L'interprète est Sylvie Nicephor et son CD date de 2011.
Olivier, incurably
Olivier- Messages : 1007
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit:Je trouve un tout petit extrait de deux compositions de Pierre-Jean Garat :
Olivier, incurably
L'on aimerait en effet que ces tout petits extraits soient plus longs !
Merci, cher Olivier !
Eléonore, romantic
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Voici le texte de présentation de Pierre-Jean Garat au moment de la souscription pour l'achat du tableau par le Musée Basque de Bayonne :
La bio est plus détaillée que sur wikipédia avec l'indication par exemple que Marie-Antoinette appréciait la chanson en basque "Izar Ederra" (la belle étoile).
J'ai trouvé une version sur youtube :
(Chou d'amour, met ta main devant la bouche ! Mousseline, applaudit !)
A propos de la romance écrite pour Marie-Antoinette, wiki est déroutant en parlant d'un premier titre :
"Il composera, après la journée du 6 octobre 1789 pendant laquelle fut malmenée Marie-Antoinette, la romance Vous qui portez un cœur sensible"
qui ressemble à s'y méprendre à un second, composé à Rouen :
"Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : Vous qui savez ce qu’on endure."
Ce qui me laisse penser qu'il peut y avoir confusion. Le conservateur Olivier Ribeton (non, pas moi !) parle aussi d'une composition écrite en prison à Rouen et dédiée à la Reine, qu'il nomme "Complainte pour Marie-Antoinette". Mais est-ce son titre ?
Le musée dit avoir des partitions mais qu'il n'expose pas.
Dans le document, un dessin d'un salon avec Pierre-Jean Garat devant Joséphine de Beauharnais représente la même scène que le film Napoléon avec Luis Mariano. Mais qui de l'oeuf ou de la poule ? ...
Olivier, obsessionnel*
*faut que je bosse maintenant...
La bio est plus détaillée que sur wikipédia avec l'indication par exemple que Marie-Antoinette appréciait la chanson en basque "Izar Ederra" (la belle étoile).
J'ai trouvé une version sur youtube :
(Chou d'amour, met ta main devant la bouche ! Mousseline, applaudit !)
A propos de la romance écrite pour Marie-Antoinette, wiki est déroutant en parlant d'un premier titre :
"Il composera, après la journée du 6 octobre 1789 pendant laquelle fut malmenée Marie-Antoinette, la romance Vous qui portez un cœur sensible"
qui ressemble à s'y méprendre à un second, composé à Rouen :
"Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : Vous qui savez ce qu’on endure."
Ce qui me laisse penser qu'il peut y avoir confusion. Le conservateur Olivier Ribeton (non, pas moi !) parle aussi d'une composition écrite en prison à Rouen et dédiée à la Reine, qu'il nomme "Complainte pour Marie-Antoinette". Mais est-ce son titre ?
Le musée dit avoir des partitions mais qu'il n'expose pas.
Dans le document, un dessin d'un salon avec Pierre-Jean Garat devant Joséphine de Beauharnais représente la même scène que le film Napoléon avec Luis Mariano. Mais qui de l'oeuf ou de la poule ? ...
Olivier, obsessionnel*
*faut que je bosse maintenant...
Olivier- Messages : 1007
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Olivier a écrit:Voyez, moi aussi j'étais surpris.
Il y a une anecdote qui est inscrite sur sa page wiki mais qui me laisse circonspect :
"On raconte à ce propos que [Dominique-Joseph] Garat devint, après avoir notifié cette sentence, de plus en plus grognon et renfermé et que ses lunettes d'or qui servirent ce 20 janvier 1793, ne sortirent plus d'un tiroir auquel il était interdit de toucher.
Familier de sa maison, le curé d'Ustaritz les utilisa un jour pour lire son bréviaire et lorsque Dominique Joseph Garat revenant d'une visite les aperçut, il s'écria : « Les lunettes de la sentence » et tomba foudroyé".
Que faire de ça ?
...
Je le lis et relis, dubitative et circonspecte ...
Ce n'est guère crédible .
Ah bien . Merci !
Olivier a écrit:
La bio est plus détaillée que sur wikipédia avec l'indication par exemple que Marie-Antoinette appréciait la chanson en basque "Izar Ederra" (la belle étoile).
Elle aurait aussi adoré celle de _M_ !!!
Olivier a écrit:
J'ai trouvé une version sur youtube :
(Chou d'amour, met ta main devant la bouche ! Mousseline, applaudit !)
C'est en effet très joli, surtout ainsi a capella !!!
Olivier a écrit:A propos de la romance écrite pour Marie-Antoinette, wiki est déroutant en parlant d'un premier titre :
"Il composera, après la journée du 6 octobre 1789 pendant laquelle fut malmenée Marie-Antoinette, la romance Vous qui portez un cœur sensible"
qui ressemble à s'y méprendre à un second, composé à Rouen :
"Dans sa prison, fidèle à sa protectrice, il écrira une autre romance : Vous qui savez ce qu’on endure."
Ce qui me laisse penser qu'il peut y avoir confusion. Le conservateur Olivier Ribeton (non, pas moi !) parle aussi d'une composition écrite en prison à Rouen et dédiée à la Reine, qu'il nomme "Complainte pour Marie-Antoinette". Mais est-ce son titre ?
Le musée dit avoir des partitions mais qu'il n'expose pas.
Dans la Biographie universelle et portative des contemporains, il est bien écrit que Garat compose Vous qui portez un cœur sensible avant son arrestation ( C'en serait le motif ) et Vous qui savez ce qu’on endure en prison :
Olivier a écrit:Dans le document, un dessin d'un salon avec Pierre-Jean Garat devant Joséphine de Beauharnais représente la même scène que le film Napoléon avec Luis Mariano. Mais qui de l'oeuf ou de la poule ? ...
Olivier, obsessionnel*
Qui de eux deux
Qui de eux deux
Inspire l'autre
Inspire l'autre
Qui de eux deux
Qui de eux deux
Speed l'autre
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
Mme de Sabran a écrit:
Dans la Biographie universelle et portative des contemporains, il est bien écrit que Garat compose Vous qui portez un cœur sensible avant son arrestation ( C'en serait le motif ) et Vous qui savez ce qu’on endure en prison :
Oh c'est net et précis ainsi. Merci Mme Sabran, vous qui m'apprenez tant de choses...
Olivier, Je dis M (comme Merci)
Olivier- Messages : 1007
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
... oh que non point !
Vous êtes bien trop savant pour que je vous apprenne grand-chose !
Eléonore, complexe du corn-flakes
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Re: Pierre-Jean Garat et Marie-Antoinette
;
On n'est point prophète dans son pays. Ce proverbe s'est vérifié à l'égard de M. Garat, dont vous me demandez des nouvelles. On n'en faisoit aucun cas autrefois, on le regardoit comme un polisson & il n'étoit point reçu dans les sociétés : il étoit obligé de courir les rues, avec la lanterne magique, & d'aller chanter sous les fenêtres des Dames.
Mais depuis qu'il a brillé à Paris & que son inconduite, à ce qu'on assure, l'a forcé de revenir dans sa patrie, c'est une autre extrêmité, on l'a reçu comme un second Orphée, il est fêté partout. Le 18 février le Sr. Beck, Directeur depuis vingt ans de la musique de l'Opéra de cette ville, ayant donné un concert à son profit, M. Garat, Secrétaire du Comte d'Artois, n'a point dédaigné d'y chanter & les amateurs les plus distingués ont suivi son exemple .
Bachaumont, le 3 mai 1786.
On n'est point prophète dans son pays. Ce proverbe s'est vérifié à l'égard de M. Garat, dont vous me demandez des nouvelles. On n'en faisoit aucun cas autrefois, on le regardoit comme un polisson & il n'étoit point reçu dans les sociétés : il étoit obligé de courir les rues, avec la lanterne magique, & d'aller chanter sous les fenêtres des Dames.
Mais depuis qu'il a brillé à Paris & que son inconduite, à ce qu'on assure, l'a forcé de revenir dans sa patrie, c'est une autre extrêmité, on l'a reçu comme un second Orphée, il est fêté partout. Le 18 février le Sr. Beck, Directeur depuis vingt ans de la musique de l'Opéra de cette ville, ayant donné un concert à son profit, M. Garat, Secrétaire du Comte d'Artois, n'a point dédaigné d'y chanter & les amateurs les plus distingués ont suivi son exemple .
Bachaumont, le 3 mai 1786.
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