Les merveilles de Fabergé

Ce merveilleux joaillier russe qu'était Pierre-Karl FABERGE en quelques mots d'abord (Merci wiki )

Pierre-Karl Fabergé (né le 30 mai 1846 à Saint-Pétersbourg en Russie et mort le 24 septembre 1920 à Lausanne enSuisse) est un joaillier russe d'origine franco-danoise mieux connu sous le nom de Karl Fabergé. Il est connu pour sesœufs de Fabergé, bijoux ayant la forme des œufs de Pâques, réalisés à partir de métaux et de pierres précieuses.


Il est connu pour ses créations d'objets décoratifs raffinés : œufs, fleurs, bijoux, figurines, cadres, pendules, boîtes, etc.
En 1885, le tsar Alexandre III offre le premier œuf de Pâques Fabergé à sa femme Marie Fedorovna. À première vue, cet œuf avait l'aspect d'un œuf ordinaire, en émail blanc, mais à l'intérieur se trouvait une surprise : une poule multicolore en or, avec à l'intérieur une couronne, et dans la couronne un petit œuf en rubis.
L'impératrice fut tellement ravie que chaque année le tsar commandait pour elle un œuf à Pierre-Karl Fabergé. À la mort d'Alexandre III en octobre 1894, son fils, Nicolas II, continue la tradition et commande deux œufs à Fabergé, l'un pour sa jeune épouse, Alexandra Fedorovna, et l'autre pour sa mère. En tout 52 œufs impériaux furent réalisés, dont 2 prévus pour 1918, les œufs Constellation et Bouleau de Carélie, qui n'ont pas été présentés à cause de la Révolution de 1917. 7 de ces 52 œufs sont encore portés disparus...
Dans la conception de ses œufs, Fabergé utilisait en priorité des pierres semi-précieuses de l'Oural, dont les plus caractéristiques sont lanéphrite (sorte de jade vert), la bowenite (pierre vert clair à blanc), la rhodonite (rouge marbré de noir), mais également, entre autres, lecristal de roche et l'agate ; les émaux souvent guillochés de façon remarquable et les métaux nobles, dont l'or de quatre couleurs (jaune, blanc, rose et vert).
Il diversifie ses styles – beaucoup de « néo » : rococo, Louis XVI, Empire, Renaissance, un peu d'art nouveau (l'œuf au muguet, quelques vases et plats) et, dans la succursale de Moscou, un style panslave.
Certaines pièces préfigurent de façon troublante l'art déco, voire le modernisme. Ses objets évoquent l'art de vivre de la dynastie desRomanov juste avant sa chute.


Voici une très belle vidéo du Musée à Saint-Pétersbourg.

Que de merveilles !
Oh, le marche-pied du tout petit carrosse !!!

Merci, chère Comtesse Diane .

Quelle splendeur !  


Bien à vous.

Le principe est le même, mais je ne balancerais pas une seconde entre un oeuf Kinder et un oeuf Fabergé !  


boudoi26

C'est vraiment magique. Merci Comtesse Diane.
On se rend compte comment les russes avaient/ont la fibre artistique comme les italiens..... Mais, oui, nous aussi.
Éléonore, il y a des œufs (belges et suisses) au chocolat qui sont à se damner...... :

J'apporte ma contribution au sujet de notre chère comtesse Diane, avec quelques pièces époustouflantes :




Inspiré de la célèbre horloge du paon en or visible à l'Hermitage, l'oeuf en cristal de roche s'ouvre sur un arbuste en or aux fleurs de pierres précieuses au sein duquel trône un paon en or et émaux.
Ce dernier peut être ôté et se révèle alors être un automate : posé sur une surface plane, il avance, bouge sa tête et déploie sa queue... Cet oeuf coûta trois ans de travail à Fabergé et à son équipe.





Créé en 1901 sur demande de Nicolas II pour sa mère, l'impératrice Maria Fedorovna, dont le palais Gatchina était la résidence principale. En émaux, cristal de roche et or, rehaussé de perles, il s'ouvre sur une représentation du bâtiment en miniature. Chaque détail, des fenêtres au drapeau en passant par les arbres, les canons et la statue de Paul Ier devant le monument est conforme à la réalité.







L'un des plus époustouflants, créé à nouveau pour l'impératrice-mère.
L'oeuf est en cristal de roche et quartz avec des zébrures de platine rehaussées de 1 600 minuscules diamants et donne l'impression d'être givré. Fabergé en a eu l'idée en regardant les dessins laissés par le givre sur la fenêtre de son atelier.
L'oeuf s'ouvre sur un délicat panier d'or et de platine piqueté de 1 378 diamants. Le panier est rempli d'anémones en quartz blanc et en démantoïde (une pierre de la famille des grenats) verte, fleurs piquées sur une mousse d'or.
Il est considéré comme le plus cher des oeufs de Fabergé et a été acquis par l'Emir du Quatar pour 9,6 millions de dollars lors d'une vente aux enchères.





Réalisé pour la Tzarine, à l'occasion de son couronnement.
En or et émail citron, il symbolise la robe de drap d'or portée par la Tzarine lors de son couronnement aux côtés de son époux Nicolas II. Il est traversé de feuilles de laurier en or vert, elles-mêmes ornées, à chaque intersection, d'un aigle bicéphale en or portant un diamant rose sur la poitrine... Sur le haut, l'oeuf est décoré du monogramme, en diamants, de la Tzarine.
Une fois ouvert, l'oeuf révèle une réplique en or et cristal du carrosse du XVIIIème siècle qui mena l'impératrice à la cathédrale pour y être couronnée. Le carrosse est surmonté de la couronne impériale en diamants roses et de six aigles à deux têtes sur le toit. Il est équipé de vitres en cristal de roche gravé et de roues en platine décorées d'un treillis en or serti de diamants et d'un aigle impérial en diamants à chaque porte. La miniature est fonctionnelle (le carrosse roule et peut tourner), avec des portes qui s'ouvrent, de véritables amortisseurs à ressort et un minuscule marchepied qui se déplie et se replie...






Réalisé lui aussi pour la Tzarine, il est en or et platine et entièrement mosaïqué de minuscules diamants, diamants roses, rubis, émeraudes, saphirs, topazes, grenats et pierres de lune, le tout rehaussé de perles. Là également, le travail d'orfèvre et la minutie sont à couper le souffle : chacune des minuscules pierres a été taillée pour s'insérer à sa place dans la maille de platine qui recouvre l'oeuvre.
L'oeuf contient une miniature en camée rose sur laquelle sont représentés les profils des cinq enfants du couple impérial.
Cet oeuf appartient aujourd'hui à la reine Elizabeth II.

Calonne a écrit:
L'oeuf est en cristal de roche et quartz avec des zébrures de platine rehaussées de 1 600 minuscules diamants et donne l'impression d'être givré. Fabergé en a eu l'idée en regardant les dessins laissés par le givre sur la fenêtre de son atelier.

Quel trait de génie, c'est absolument fascinant !   ... et d'une beauté !
Merci, cher Calonne.

C'est l'oeuf de Fabergé le plus cher : le Tzar le paya 24 700 roubles à l'époque.
Sa base est conçue pour ressembler à un bloc de glace.
Sa symbolique est très forte : l'oeuf givré incarne l'hiver mais le bouquet de fleurs en son sein symbolise lui le printemps à venir. L'oeuvre étant offerte à Pâques, elle symbolisait donc la Résurrection et la promesse du renouveau.

Et rendons à César ce qui est à César : c'est en fait Alma Theresia Pilh, la seule femme de l'équipe de Fabergé qui a eu l'idée de cet oeuf, en regardant le soleil briller à travers le givre de la fenêtre de son bureau.

Nous poursuivons aujourd'hui avec :




Datant de 1890, il était destiné par Alexandre III à sa femme, la Tzarine Maria Fédorovna, ancienne princesse danoise, qui le reçut le 1er avril de la même année. C'est l'un des rares oeufs de Fabergé qui soit parvenu jusqu'à nous.

Il est en émail rose recouvert d'or et de roses en diamants et doublé intérieurement en velours. Un saphir étoilé en cabochon orne son sommet. Une minuscule émeraude orne chaque intersection des panneaux extérieurs.  



Il renferme, comme surprise, un paravent de 10 délicates peintures miniatures, plié en accordéon, représentant 10 résidences impériales liées à la Tzarine :
1. Le yacht Polyarnaya Zvezda (étoile polaire)
2. Le château Bernstorff au Danemark
3. La villa de l’empereur à Fredensborg Park, Danemark
4. Le palais Amalienborg
5. Le château de Kronborg au Danemark
6. Le cottage Peterhof
7. Le parc d'Alexandrie Peterhof
8. Le palais Gatchina
9. Le château Fredensborg
10. Le yacht Tsarevna

Ces peintures délicates ont été peintes à l'aquarelle sur un fond de nacre par Konstantin Krijitski. Chacune d'elle est insérée dans un cadre en or ouvragé, avec une minuscule couronne à son sommet et des pieds "de style grec".

Parmi ces résidences, la villa "Nid d'hirondelle" de Fredensborg, que le Tzar acheta en 1885. L'impératrice adorait cette maison, qu'elle surnommait "notre petite datcha miniature". Le Tzar l'appréciait tant lui aussi qu'il demanda expressément à ce qu'elle fasse partie des miniatures (c'est la troisième).



Elle existe toujours :



A la mort du Tzar, l'impératrice refusa d'y retourner et n'y remît jamais les pieds.
Détail émouvant : en 1891, les enfants du couple impérial dont le futur Nicolas II, gravèrent leurs prénoms sur une fenêtre avec une bague en diamant. Le futur dernier Tzar grava "Nicky", son surnom. La fenêtre est toujours là, aujourd'hui encore...

D'une sobriété et d'une simplicité inattendues, il est offert par Alexandre III à la Tzarine en 1892.
En jade blanc, il est pris dans un treillis d'argent intégralement orné de minuscules diamants.
La surprise qu'il contenait (perdue puis retrouvée) était un petit automate en forme d'éléphant, en ivoire rehaussé de pierres précieuses.
L'oeuf reposait sur un socle (perdu) formé de trois angelots en or qui le soutenaient.
L'éléphant symbolise l'Ordre de l'Eléphant, un ordre de chevalerie danois, pays d'origine de l'impératrice.





Il est offert par Nicolas II à la Tzarine en 1907. L'oeuf commémore la naissance de leur fils, né en 1905. Il n'avait pas été livré à cette date à cause de la guerre russo-japonaise, pendant laquelle les commandes avaient cessé.

Il est en or recouvert d'émail vert translucide pour le fond végétal et d'un vert émeraude pour les feuillages. Les roses sont en émail rose et chacune est piquée d'un diamant rose. Chaque rose a été ouvragée dans un émail différent, aucune n'a donc la même teinte. Au sommet se trouve un diamant bouton-poussoir qui permettait d'ouvrir l'oeuf. Ce dernier était pris dans un treillis de minuscules diamants.

La surprise (aujourd'hui disparue) était une chaînette de diamants ornée d'une miniature en ivoire représentant le petit héritier. Si le médaillon a disparu, il existe une photo d'époque où l'on voit l'impératrice porter un bijou qui pourrait être ce fameux médaillon.

Pour donner un ordre de valeur, à l'époque, le Tzar paya cet oeuf 8 300 roubles, l'équivalent de 500 000 dollars actuels.

L'imagination de Fabergé était féconde . Notre Gouverneur Morris aura plus vite fait le tour des obélisques de Rome que toi, cher Calonne, des oeufs impériaux !

Ainsi n'y a-t-il pas moins de 10 Œufs impériaux commandés par le tsar Alexandre III :
Œuf à la poule · Œuf à la poule dans un panier · Œuf en émail bleu à nervures · Ange avec un œuf dans un chariot · Œuf aux perles · Œuf aux palais danois · Œuf au Pamyat Azova (Mémoire d'Azov) · Œuf au treillis de diamants · Œuf du Caucase · Œuf Régence

21 Œufs impériaux commandés par le tsar Nicolas II pour sa mère :
Œuf à la pendulette à serpent · Œuf aux douze monogrammes · Œuf Mauve · Œuf au pélican · Œuf aux pensées · Œuf au coucou · Œuf du palais de Gatchina · Œuf Empire Néphrite · Œuf du jubilé danois · Œuf au cygne · Œuf au trophée d'amour · Œuf au paon · Œuf commémoratif d'Alexandre III · Œuf d'Alexandre III équestre · Œuf à l'oranger · Œuf napoléonien ( tiens tiens !    )  · Œuf de l'hiver · Œuf en grisaille · Œuf de la Croix-Rouge aux portraits impériaux · Œuf à la croix de Saint-Georges · L'Œuf en Bouleau

21 Œufs impériaux commandés par le tsar Nicolas II pour sa femme :  ( pas de jalouse    )
Œuf à la rose · Œuf aux miniatures tournantes · Œuf au carrosse du couronnement · Œuf au muguet · Œuf des muguets de la Madone · Œuf au Transsiberien · Œuf au Panier de fleurs sauvages · Œuf aux trèfles · Œuf de Pierre le Grand · Œuf à la cathédrale Ouspensky · Œuf au treillis de roses · Œuf au palais d'Alexandre · L'Œuf au Standaart · Œuf à la pendulette à colonnade · Œuf du quinzième anniversaire · Œuf du tsarévitch · Œuf du tricentenaire des Romanov · Œuf en mosaïque · Œuf de la Croix-Rouge au triptyque de la Résurrection · Œuf militaire en acier · L'Œuf Constellation

Et puis  7 Œufs de la richissime famille moscovite Kelch propriétaire de mines d'or de Sibérie   (  maigre commande...    )
L'Œuf à la poule · L'Œuf aux douze panneaux · L'Œuf à la pomme de pin · L'Œuf aux fleurs de pommier · L'Œuf rocaille · L'Œuf bonbonnière · L'Œuf de Chanteclair

Autre œuf : Œuf Résurrection


L'œuf à 12 panneaux de 1899, commandé à Fabergé par Alexander Kelch comme cadeau pour sa femme. Cette pièce est maintenant logée dans la Collection Royale.



L'œuf Rocaille de 1902 offert à Varvara Kelch par son mari.



Varvara Kelch, née Varvara Petrovna Bazanova, épousa en 1892, Nicholas Kelch. Elle était l'unique héritière d'une vaste fortune fondée par son grand-père, de mines d'or, chemins de fer et société de transport maritime. Veuve au bout de deux ans de mariage, elle se remaria avec son beau-frère Alexander. Ce ne fut pas un ménage heureux ( quand on vous dit que l'argent ne fait pas le bonheur ) mais qui devint célèbre grâce aux sept œufs de Fabergé qu'Alexandre commanda pour sa femme, oeufs si fabuleusement précieux qu'ils furent catalogués comme impériaux jusqu'à la découverte du nom Kelch dans les archives de Fabergé en 1970.
Le couple se sépara en 1915, et Varvara déménagea à Paris, avec ses Oeufs, ses bijoux et tout et tout. Alexander resta en Russie, pauvre comme Job sur son tas de fumier. Il fut arrêté et déporté en Sibérie en 1930.

Ces merveilles sont à tomber par terre ! Je suis délicieusement sidéré devant tant de virtuosité et de beauté ! 

Deux œufs impériaux, commandés par Nicolas II, que j’ai pu photographier au musée Fabergé de St Petersbourg, qui est, soit dit en passant, un merveilleux musée installé dans un palais sur le canal de la Fontanka :
 - L’œuf au muguet ( 1898 ) il est surmonté sur cette face de trois miniatures représentant le Tsar et ses deux filles aînées, Olga et Tatiana.
 - L’œuf du 15e anniversaire ( 1911 ) pour les 15 ans de règne. Représente tous les membres de la famille, dont les cinq enfants, ainsi que les événements marquants du règne. L’utilisation de cet émail opalescent « couleur d’huitre » est typique des créations de Faberger. C’est le jeu de la lumière sur le métal guilloché recouvert d’émaux translucides qui fait toute la beauté de ces chefs d’œuvre d’orfèvrerie. Cette technique existait déjà au 18ème siècle, et l’on dit que c’est l’empereur Alexandre III qui mit au défi Fabergé en lui présentant une tabatière française de cette époque, de faire aussi bien, sinon mieux pour la cour de Russie…

Diantre ! Alexandre III mettait la barre très haut .     Mais Fabergé a relevé la gageure avec succès !
Merci, cher Févicq.

Le musée Fabergé sur la Néva :


L'Apollon du Belvédère, accueille le visiteur en haut de l'escalier d'honneur :

Merci chère Eléonore. Petite précision : ce qu’on voit devant le fameux musée n’est pas la Néva, mais le canal de la Fontanka, le plus large des 3 canaux de la ville, qui ceinture la ville à la périphérie du centre . Pour ceux qui voudront s’y rendre, quand ce sera de nouveau possible : aller tout au bout de la perspective Nevski, et tourner à gauche…
Et pour une omelette ce soir, sans les casser, encore quelques œufs rapportés de là-bas. Aussi, la « boîte du couronnement », qui va avec l’œuf du même nom, présenté plus haut :

Vicq d Azir a écrit: Petite précision : ce qu’on voit devant le fameux musée n’est pas la Néva, mais le canal de la Fontanka, le plus large des 3 canaux de la ville, qui ceinture le centre ville a la périphérie du centre-ville . :

Ah merci, cher Févicq !
Je viens d'apprendre dans l'émission d'ARTE, ce soir, sur le trésor des Romanov , que le milliardaire russe Alexandre Ivanov a ouvert à Baden-Baden un musée Fabergé.


Où se trouvent les Oeufs Fabergé aujourd'hui ?  
43 exemplaires existent encore sur le total des 71 œufs réalisés par Fabergé.

24 œufs restèrent en possession de l’Etat russe mais Staline les mit en vente en 1927.
En sont encore conservés :
-   10 au musée des Armures au Kremlin à Moscou.
-  au musée Fabergé de Saint-Petersbourg fondé par l’hommes d’affaires russe Viktor Vekselberg qui a racheté la collection du milliardaire américain Malcom Forbes.
-   4 dans les collections de la reine Elizabeth II
-  1 dans celles du prince de Monaco en dispose d’un.
-   Des œufs se trouvent également à la Fondation Matilda Gedding Gray à la Nouvelle-Orléans
-   au musée d’Etat de Hillwood à Washington,
-   au musée des Beaux Arts de Virginie à Richmond,
-   au musée des Arts à Cleveland,
-   au Walters Art Museum à Baltimore,
-  au musée Fabergé de Baden-Baden en Allemagne,
-   à la Fondation Edouard et Maurice Sandoz en Suisse
-   et enfin dans des collections privées en Angleterre, Etats-Unis, Russie et Qatar.

Voici la suite :

Et la suite encore :(le jaune est la couleur du souverain) :

Splendides objets et photos ! Merci cher Vicq !

Vicq d Azir a écrit:Et la suite encore :(le jaune est la couleur du souverain) :

... comme de Marie-Thérèse.
Merci, cher Févicq, c'est un bonheur de découvrir toutes ces merveilles ! Au sujet de Fabergé, le documentaire de samedi soir dernier, sur ARTE, après Chasseurs de trésors au service du roi ( Auguste III de Saxe ) portait sur le trésor disparu des Romanov ( avec des détails terribles sur le massacre de la maison Ipatiev ) et bien-sûr, entre autres joyaux inestimables, les oeufs de Fabergé qui en étaient le fleuron.

Merci cher Gouv.et chère Eléonore. J’ai aimé cette visite du musée Fabergé à St Petersbourg il y a 3 ans, et la recommande à tous ceux qui iront dans cette ville, dès que les conditions sanitaires le permettront, espérons bientôt…
En plus des quelques œufs impériaux, sont présentés beaucoup d’objets issus de collections privées comme des porte-cigarettes, des nécessaires de couture, des pendulettes et autres objets de vitrines. Aussi de l’art de la table et des icônes.
Et puis, s’il est aujourd’hui difficile (et cher) de  se procurer de vrais Fabergé, on peut toujours se laisser tenter en ville, où l’on peut même se payer la couronne impériale grandeur nature…

Et pour ceux qui auraient la chance de pouvoir se rendre à Londres, signalons l'exposition :

Fabergé in London: Romance to Revolution

qui se tient en ce moment et jusqu'au 8 mai 2022 au V&A !

Datant de 1893, il est offert par Alexandre III à son épouse. Une oeuvre chargée de tristesse, rétrospectivement...

En or jaune, il est enrichi d'argent, d'émail couleur rubis, de diamants roses, de platine, d'ivoire, de perles et de cristal de roche.
Il est dédié au Grand Duc Georges, le troisième enfant et troisième fils du couple impérial. Ce dernier était atteint de tuberculose et passa de longs séjours en cure à Abastoumani, dans le Caucase (d'où le nom de l'oeuf), station thermale réputée pour ses eaux dans le traitement de cette maladie. Malgré les soins, le malade tousse et crache du sang, reste oppressé et a du mal à respirer.
(Le Grand Duc meurt en 1899, à 28 ans à peine : parti se promener en moto, il ne rentre pas et ses serviteurs, inquiets, partent à sa recherche. On le retrouve effondré sur le bas-côté de la route, la bouche pleine de sang. Une paysanne qui l'avait découvert le tenait dans ses bras et le garda ainsi jusqu'à l'arrivée des secours, priant et lui parlant jusqu'au bout. Nicolas II, devenu Tzar entretemps, très marqué par la mort de son petit frère, eût la tâche délicate d'en informer leur mère. Ce fût un coup terrible pour l'impératrice douairière, dont le Grand Duc était le fils préféré).

En 1893, le Grand Duc est toujours vivant, soigné à Abastoumani et l'oeuf du Caucase est donc un symbole d'espoir pour le couple impérial, celui de la guérison de leur fils, qui est alors loin d'eux.
L'oeuf est muni de quatre petites portes bordées de perles qui s'ouvrent sur des miniatures de paysages et vues de la région, des aquarelles sur ivoire, peintes par l'artiste Krijitski. Chaque porte porte un chiffre de l'année serti de diamants, formant l'année 1893. Sous le couvercle à charnière en haut se trouve un portrait du Grand-Duc dans son uniforme d'officier de marine.






C'est la seule fois où Fabergé utilisa ce fameux émail rouge rubis pour ses célèbres oeufs. La nouvelle Tzarine, très affectée par l'hémophilie de son fils et très superstitieuse, ne supportait plus cette couleur qui, pour elle, évoquait le sang...

Merci, cher amis.  
Quelques merveilles extraordinaires pour vous donner envie d'ouvrir le lien que nous propose Momo :

...  comme l'oeuf du paon présenté par l'empereur Nicolas II à l'impératrice douairière Maria Feodorovna à Pâques 1908, réalisé par le maître ouvrier Henrik Wigstrom pour Fabergé, 1907 - 8, Saint-Pétersbourg




L'œuf impérial présenté par l'empereur Alexandre III à l'impératrice Maria Feodorovn à Pâques 1887, troisième fabriqué par le maître ouvrier en chef August Holmström pour Fabergé, 1886 - 7, Saint-Pétersbourg. Collection privée



L'oeuf du tricentenaire des Romanov, par Fabergé, chef de chantier Henrik Wigstrom, 1913. Musées du Kremlin de Moscou



L'œuf du palais Alexandre, par Fabergé, maître-ouvrier en chef Henrik Wigstrom (1862-1923), 1908. Musées du Kremlin de Moscou





Palais néoclassique situé prés de Saint Péterbourg à Tsarkoe Selo ( ou Pouchkine).
Ce fut la dernière résidence officielle de Nicolas II et de sa famille avant leuréxil en Oural et leur assassinat.

Le palais Alexandre a été offert par Catherine II à son petit-fils préféré, le futur empereur Alexandre Ier, à l’occasion de son mariage avec la princesse Louise de Bade en 1793.  Le palais se trouve à proximité immédiate du palais Catherine qui servait aux cérémonies et réceptions officielles. Il a été construit entre 1792 et 1796 par Giacomo Quarenghi.

Les deux seuls oeufs de style Art Nouveau.




Il est offert par Nicolas II à sa mère en 1899.
En néphrite, il repose sur un socle en argent ciselé dont les branches enlacent la base de l'oeuf. Les côtés sont ornés de cinq fleurs, cinq pensées, en émail et diamants.

Le haut de l'oeuf s'ouvre sur la surprise : un petit chevalet précieux, surmonté d'un diamant taillé en étoile, chevalet sur lequel se trouve un coeur en émail opalescent, orné de la couronne de l'impératrice douairière. Sur ce coeur enrichi de diamants et de perles sont fixés 11 médaillons.
En pressant dessus, ils s'ouvrent pour révéler un portrait d'un membre de la famille de l'impératrice douairière, portrait peint à l'aquarelle sur ivoire. Chaque médaillon porte sur son couvercle les initiales en diamants de celui/celle qui y figure.



On découvre ainsi :
- Le Grand Duc Georges, petit frère du Tzar et mort de tuberculose à 28 ans.
- Le Grand Duc Alexandre, surnommé "Sandro", beau-frère du Tzar.
-  Nicolas II.
- La Grande Duchesse Irina, nièce du Tzar, fille de sa soeur Xénia.
- La Grande Duchesse Olga, première fille et premier enfant du Tzar.
- La Grande Duchesse Tatiana, fille cadette du Tzar.
- Le Grand Duc Mickael, autre frère du Tzar.
- La Tzarine.
- Le Grand Duc Andreï, neveu du Tzar.
- La Grande Duchesse Olga Alexandrovna, la plus jeune soeur du Tzar.
- La Grande Duchesse Xénia, autre soeur du Tzar.

Le choix des pensées comme fleurs n'est pas anodin puisque la signification de cette fleur est "Je pense à vous".
La petite étoile en diamant qui surmonte le chevalet représente l'étoile de Béthléem, qui guida les Rois-Mages vers la crèche où venait de naître l'enfant Jésus. Les médaillons sont placés sur un M en diamants, initiale de l'impératrice douairière.






Offert par Nicolas II à sa femme en 1898, il est en émail rose et diamants, posé sur un bouquet de muguet en or, émail vert et blanc et perles. Une couronne en diamants orne le sommet.

Lorsque l'on presse une des fleurs de muguet, la couronne se soulève et laisse apparaître trois portraits miniatures, peints par le peintre de la cour, Johannes Zehngraf, cerclés de diamants roses et représentant le Tzar et les deux premiers enfants du couple (les autres n'étaient pas encore nés).



Le rose était la couleur préférée de la Tzarine, le muguet sa fleur préférée et elle adorait les perles.

Nous poursuivons avec :



Sans doute le plus cher au coeur de la Tzarine : créé en 1912, il symbolise la guérison inespérée de son fils.

Atteint d'hémophilie, le jeune prince vivait surprotégé par sa mère, cette dernière terrorisée à l'idée qu'il se cogne ou se blesse, ce qui contraignait l'enfant à une existence difficile, privée de beaucoup de jeux et d'activités. En 1912, lors d'un déplacement en Pologne, le garçon chute et se blesse à la jambe, ce qui entraîne une hémorragie interne et des douleurs si violentes que ses cris "retentissent à travers tout le palais". Les médecins sont impuissants et préparent la Tzarine au pire. Désespérée, la souveraine envoie un télégramme à Raspoutine, alors en disgrâce. Ce dernier entre alors en prières devant une icône de la Vierge avant de répondre à la souveraine : " N'ayez aucune crainte. Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières. Ne vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer". Contre toute attente, l'enflure de la jambe se résorbe, de même que l'hémorragie, l'état de santé du garçon s'améliore et il est bientôt considéré comme sauvé. C'est le triomphe de Raspoutine, qui revient à la cour en triomphateur. La Tzarine ne pourra plus rien lui refuser désormais.

L'oeuf est en lapis-lazuli bleu, avec un treillis d'or de style Louis XV à volutes, aigles à deux têtes, parasols chinois et cariatides ailées.
La surprise est un portrait du Tzarévitch, alors âgé de 7 ans, monté sur l'aigle impérial couronné, en platine et diamants.



L'avant-dernier oeuf, prévu en 1917 pour l'impératrice douairière.
1917. La guerre fait rage mais les commandes impériales continuent. Toutefois, en raison de la pénurie et des restrictions, Fabergé se voit demander de faire plus sobre, moins fastueux. Cet oeuf est le seul qui sera en matière organique. Il est en bois de bouleau de Carélie, une région réputée pour ses essences de bois. L'oeuf est composé de panneaux en bois de bouleau et rehaussé d'or. La surprise qu'il contenait a disparu, probablement volée lors de la Révolution. Il s'agissait vraisemblablement d'un automate en ivoire serti de diamants représentant un éléphant, en référence à l'ordre de chevalerie danois de l'éléphant, l'impératrice douairière étant originaire du Danemark (idée déjà utilisée dans un autre oeuf).

L'oeuf, achevé, devait être présenté à l'impératrice douairière pour Pâques. Mais entretemps, la Révolution éclate, le Tzar abdique. Fabergé envoie néanmoins sa facture de 12 500 roubles au souverain mais l'adresse à "Monsieur Romanov, Nicolas Alexandre"... L'oeuf est livré au plus jeune frère du Tzar, le Grand Duc Michael Alexandrovitch, chargé de le remettre à leur mère. Mais quand l'oeuf arrive, le Grand Duc a fui (il sera exécuté l'année suivante). Sûrement volé pendant la Révolution, l'oeuf a été retrouvé, sans sa surprise, en 2001. De la surprise, il ne reste que la petite clef sertie de diamants qui devait faire fonctionner l'automate.



Et nous terminons aujourd'hui avec :




Il est offert par Nicolas II à sa femme en 1916.

La guerre fait rage, Fabergé a dû fermer la plupart de ses ateliers (transformés en usines d'armement) car ses ouvriers sont au front. De même, les métaux précieux n'arrivent plus des différents gisements. L'orfèvre va devoir faire simple et avec les moyens du bord. Cet oeuf sera le seul à être majoritairement en acier.

Il est donc en acier, surmonté de la couronne de la Tzarine en or. Il est divisé en trois sections par des lignes horizontales, ses flancs sont ornés de Saint-Georges le Conquérant, l'aigle bicéphale impérial, le monogramme de la Tzarine, le tout en or. L'intérieur est garni de soie et de velours. Il repose sur quatre têtes d'obus montés sur un socle en jade. A l'origine, il était entièrement laqué de noir mais très vite, le revêtement commença à s'écailler. Il fût alors décidé de polir entièrement l'oeuf et ce dernier prît un aspect chromé et miroir.

La surprise est un délicat petit tableau sur ivoire, peint par Vassilii Zuiev, sur un chevalet orné d'une croix de Saint-Georges et de la couronne impériale. Le tableau représente le Tzar et son jeune fils, tous deux en manteau militaire, prenant conseil et étudiant une carte avec les officiers de l'état-major.



A l'époque, le Tzar était sur le front, d'où il supervisait les opérations, ayant laissé sa femme comme régente à Saint-Pétersbourg. Fabergé envoya son fils, Eugène, porter l'oeuf à la Tzarine tandis que lui-même portait personnellement à l'impératrice douairière celui qui lui était destiné, l'oeuf à l'ordre de Saint-Georges. Eugène Fabergé fût reçu aimablement par la Tzarine, entourée de ses quatre filles, au palais de Tsarskoe Selo. Elle envoya un télégramme au Tzar : " Fabergé vient juste de me faire parvenir ton délicieux présent pour lequel je te remercie un millier de fois. Les petits portraits sont vraiment très réussis et très beaux".