Les merveilles de Fabergé
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Re: Les merveilles de Fabergé
Je ne raffole pas du glacial Oeuf militaire ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
Il détonne clairement.
Même s'il était malheureusement en phase avec l'actualité de l'époque, la thématique comme le style sont assez inattendus pour un présent destiné à une femme...
Surtout qu'au même moment, Fabergé en personne apporte son oeuf destiné à l'impératrice-douairière, l'oeuf à la croix de Saint-Georges, bien plus précieux et "féminin" si j'ose dire :
Même s'il était malheureusement en phase avec l'actualité de l'époque, la thématique comme le style sont assez inattendus pour un présent destiné à une femme...
Surtout qu'au même moment, Fabergé en personne apporte son oeuf destiné à l'impératrice-douairière, l'oeuf à la croix de Saint-Georges, bien plus précieux et "féminin" si j'ose dire :
source de l'image : fykmag.com
Calonne- Messages : 1123
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Re: Les merveilles de Fabergé
Oui, il est ravissant ! Quelle est la " surprise " ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Les merveilles de Fabergé
Si l'on appuie sur la croix de Saint-Georges et sur l'autre médaillon, les portraits du Tzar et du Tzarévitch apparaissent. Les deux étaient membres de l'ordre de Saint-Georges.
Fabergé avait revu ses prix à la baisse, en raison de la guerre : 13 347 roubles pour les deux (oeuf militaire et oeuf à la croix de Saint-Georges) alors que d'habitude, c'était en gros le prix d'un seul.
C'est le dernier oeuf que reçût de son fils l'impératrice douairière. Comme nous l'avons vu plus haut, le dernier, l'oeuf au bouleau de Carélie, ne lui parvînt jamais.
A noter que l'oeuf à la croix de Saint-Georges fût le seul que la souveraine-mère emporta avec elle lors de son voyage à Kiev en 1916, échappant ainsi à la Révolution.
Fabergé avait revu ses prix à la baisse, en raison de la guerre : 13 347 roubles pour les deux (oeuf militaire et oeuf à la croix de Saint-Georges) alors que d'habitude, c'était en gros le prix d'un seul.
C'est le dernier oeuf que reçût de son fils l'impératrice douairière. Comme nous l'avons vu plus haut, le dernier, l'oeuf au bouleau de Carélie, ne lui parvînt jamais.
A noter que l'oeuf à la croix de Saint-Georges fût le seul que la souveraine-mère emporta avec elle lors de son voyage à Kiev en 1916, échappant ainsi à la Révolution.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
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Re: Les merveilles de Fabergé
Calonne a écrit:
Fabergé avait revu ses prix à la baisse, en raison de la guerre : 13 347 roubles pour les deux (oeuf militaire et oeuf à la croix de Saint-Georges) alors que d'habitude, c'était en gros le prix d'un seul.
"Si je dois comparer mon affaire à des maisons comme Tiffany, Boucheron ou Cartier, elles ont sans doute plus de bijoux que moi. Chez eux, vous pourrez trouver un collier à 1,5 million de roubles [environ 53 millions d'euros au cours actuel, ndlr]. Mais ce ne sont que des marchands, et non des artistes joailliers. Je m'intéresse peu à un objet cher si son prix n'est déterminé que par le nombre de perles et de diamants"
Karl Fabergé
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
En signe de reconnaissance, la famille impériale contribua à la tenue en mars 1902 d'une exposition unique des œuvres conçues par la Maison Fabergé.
Les impératrices Maria Fedorovna et Alexandra Fedorovna, ainsi que les représentantes de la haute noblesse russe, y exposèrent leurs joyaux signés Fabergé. L'événement se déroula sur deux jours et constitue l'heure de gloire, l'apothéose de la maison de joaillerie Fabergé.
L'histoire dingue de la découverte d’un œuf de Fabergé dans une cuisine américaine.
Noooon ?! _______ ... si.
Un ferrailleur du Midwest américain peut désormais confirmer que l’on trouve de tout aux puces. Alors qu’il avait acheté un œuf en or acheté sur un marché aux puces, pour le revendre au poids du métal précieux. N’étant pas parvenu à le revendre il le plaça dans sa cuisine ! Il a finalement découvert qu’il s’agissait d’un œuf Fabergé impérial dont on avait perdu la trace. Soit une œuvre estimée à près de 24 millions d’euros 33 millions de dollars
600x304xthis-faberge-golden-egg-was-minutes-away-from-being-melted-as-scrap.jpg.pagespeed.ic.vwzEAzbfjk
Comme tous les œufs de Fabergé, ce dernier à son secret. Il contient une montre de Vacheron Constantin. Offert par le tsar Alexandre III à sa femme Maria Fiodorovna pour Pâques, en 1887.
Haut de 8,2 cm, il comporte un socle à trois pieds et est le troisième des cinquante œufs de Pâques réalisés par la maison Fabergé pour la famille impériale russe, de 1885 à 1916. Il est également l’un des huit qui étaient portés manquants. Il n’en resterait, selon les experts, plus que deux en circulation, les autres n’ayant pas survécu à la révolution russe.
L’œuf avait été vu pour la dernière fois en mars 1902 dans le cadre d’une exposition de la collection Fabergé de la famille impériale russe à Saint-Pétersbourg. Il a été confisqué lors de la révolution russe et, en 1922, avait été répertorié à Moscou comme un trésor à vendre. Depuis, il n’était réapparu dans aucun catalogue.
Selon l’antiquaire londonien Wartski, l’acheteur avait payé 14.000 dollars (environ 10.000 euros) pour cet œuf il y a quelques années. Mais aucun acheteur n’avait manifesté d’intérêt pour l’objet, celui-ci, intact, a fini par devenir un fardeau pour son propriétaire qui ignorait totalement sa provenance.
https://artcorusse.org/decouverte-dun-oeuf-de-faberge-dans-une-cuisine-americaine/
Un beau jour notre ferrailleur s'est pincé pour vérifier qu'il ne rêvait pas en croyant reconnaître dans ce bibelot un oeuf Fabergé !
Les impératrices Maria Fedorovna et Alexandra Fedorovna, ainsi que les représentantes de la haute noblesse russe, y exposèrent leurs joyaux signés Fabergé. L'événement se déroula sur deux jours et constitue l'heure de gloire, l'apothéose de la maison de joaillerie Fabergé.
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L'histoire dingue de la découverte d’un œuf de Fabergé dans une cuisine américaine.
Noooon ?! _______ ... si.
Un ferrailleur du Midwest américain peut désormais confirmer que l’on trouve de tout aux puces. Alors qu’il avait acheté un œuf en or acheté sur un marché aux puces, pour le revendre au poids du métal précieux. N’étant pas parvenu à le revendre il le plaça dans sa cuisine ! Il a finalement découvert qu’il s’agissait d’un œuf Fabergé impérial dont on avait perdu la trace. Soit une œuvre estimée à près de 24 millions d’euros 33 millions de dollars
600x304xthis-faberge-golden-egg-was-minutes-away-from-being-melted-as-scrap.jpg.pagespeed.ic.vwzEAzbfjk
Comme tous les œufs de Fabergé, ce dernier à son secret. Il contient une montre de Vacheron Constantin. Offert par le tsar Alexandre III à sa femme Maria Fiodorovna pour Pâques, en 1887.
Maria Feodorovna et l'œuf en or redécouvert.
Haut de 8,2 cm, il comporte un socle à trois pieds et est le troisième des cinquante œufs de Pâques réalisés par la maison Fabergé pour la famille impériale russe, de 1885 à 1916. Il est également l’un des huit qui étaient portés manquants. Il n’en resterait, selon les experts, plus que deux en circulation, les autres n’ayant pas survécu à la révolution russe.
L’œuf avait été vu pour la dernière fois en mars 1902 dans le cadre d’une exposition de la collection Fabergé de la famille impériale russe à Saint-Pétersbourg. Il a été confisqué lors de la révolution russe et, en 1922, avait été répertorié à Moscou comme un trésor à vendre. Depuis, il n’était réapparu dans aucun catalogue.
Selon l’antiquaire londonien Wartski, l’acheteur avait payé 14.000 dollars (environ 10.000 euros) pour cet œuf il y a quelques années. Mais aucun acheteur n’avait manifesté d’intérêt pour l’objet, celui-ci, intact, a fini par devenir un fardeau pour son propriétaire qui ignorait totalement sa provenance.
https://artcorusse.org/decouverte-dun-oeuf-de-faberge-dans-une-cuisine-americaine/
Un beau jour notre ferrailleur s'est pincé pour vérifier qu'il ne rêvait pas en croyant reconnaître dans ce bibelot un oeuf Fabergé !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
Cadeau de Noël ?!
Offrez-vous un oeuf de Fabergé, à la portée de toutes les bourses :
Pour être au parfum, collectionnez les œufs !
C'est ce que semble nous suggérer la maison Fabergé avec l'édition de ce vaporisateur en forme d’œuf.
Paru il y a quelques années déjà, le flacon prit le nom de "Joyau".
https://www.oeufpassion.com/article19/oeuf-parfum-de-faberge
Offrez-vous un oeuf de Fabergé, à la portée de toutes les bourses :
Pour être au parfum, collectionnez les œufs !
C'est ce que semble nous suggérer la maison Fabergé avec l'édition de ce vaporisateur en forme d’œuf.
Paru il y a quelques années déjà, le flacon prit le nom de "Joyau".
https://www.oeufpassion.com/article19/oeuf-parfum-de-faberge
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
Dans le cadre des manifestations organisées autour de l'anniversaire de Fabergé, je découvre qu'a eu lieu à Paris
une Exposition " Le chapeau comme œuvre d'art " dédiée à K.Fabergé ", du 10 - 30 septembre dans le hall de l'amphithéâtre du Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe !
« LE CHAPEAU COMME ŒUVRE D'ART »
Le Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe et l’Association internationale des chapeliers-modistes sous le patronage de l’UNESCO ont présenté un projet international unique – l’exposition des chapeaux de haute création « Le chapeau comme œuvre d'art » dédiée à Karl Fabergé***, grand fils de la Russie dont le talent et le savoir-faire de joaillier restent jusqu'à présent inégalés.
Son 175e anniversaire a été célébré le 30 mai 2021.
Plus de 100 chapeaux d’art, uniques et créés à la main, y étaient présentés - œuvres des créateurs de chapeaux de Russie, mais aussi des compatriotes russes résidant à l'étranger ainsi que des créateurs d’autres pays européens et d’autres continents.
Le Musée Fabergé à Baden-Baden (Allemagne) était le partenaire du projet.
une Exposition " Le chapeau comme œuvre d'art " dédiée à K.Fabergé ", du 10 - 30 septembre dans le hall de l'amphithéâtre du Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe !
« LE CHAPEAU COMME ŒUVRE D'ART »
Le Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe et l’Association internationale des chapeliers-modistes sous le patronage de l’UNESCO ont présenté un projet international unique – l’exposition des chapeaux de haute création « Le chapeau comme œuvre d'art » dédiée à Karl Fabergé***, grand fils de la Russie dont le talent et le savoir-faire de joaillier restent jusqu'à présent inégalés.
Son 175e anniversaire a été célébré le 30 mai 2021.
Plus de 100 chapeaux d’art, uniques et créés à la main, y étaient présentés - œuvres des créateurs de chapeaux de Russie, mais aussi des compatriotes russes résidant à l'étranger ainsi que des créateurs d’autres pays européens et d’autres continents.
Le Musée Fabergé à Baden-Baden (Allemagne) était le partenaire du projet.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
Et tu nous offres un nouvel Oeuf de l'infatigable Fabergé, mon cher Calonne, dans le sujet que tu as ouvert pour le yacht le Standart, maison flottante de la famille impériale russe, selon Nicolas II.
Calonne a écrit:
Le couple impérial aimait tant ce navire que le Standart, sous forme d'une miniature en or, sera une surprise d'un des oeufs de Fabergé en 1909 :Source de l'image : pinterest.frSource de l'image : wintraecken.nl
On y donnait aussi de grandes fêtes et réceptions officielles, le Tzar y reçût têtes couronnées et présidents. Mais le bateau était avant tout destiné à la villégiature en famille, avec une poignée d'amis triés sur le volet..
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Les merveilles de Fabergé
Alors, pour les détails, il est en cristal de roche évidé, les deux parties séparées par une bande d'or ornée d'émail vert et de petits diamants avec gravée l'inscription "Standart 1909".
Il est orné sur les deux côtés d'un aigle en lapis-lazuli d'où pend une perle en forme de poire.
Deux dauphins en lapis-lazuli ornent le socle.
La miniature est en or, platine et émail sur un lit de cristal de roche travaillé pour représenter la mer. Elle peut être enlevée de l'oeuf.
Il est orné sur les deux côtés d'un aigle en lapis-lazuli d'où pend une perle en forme de poire.
Deux dauphins en lapis-lazuli ornent le socle.
La miniature est en or, platine et émail sur un lit de cristal de roche travaillé pour représenter la mer. Elle peut être enlevée de l'oeuf.
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Calonne- Messages : 1123
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les merveilles de Fabergé
Ah bien ça par exemple ! ... des faux grossiers, c'est fou !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
https://robbreport.com/lifestyle/news/faberge-egg-russian-superyacht-1234729438/
L’un de nos amateurs peut-il confirmer qu’il est répertorié et que ce n’est pas un Faubergé ?
L’un de nos amateurs peut-il confirmer qu’il est répertorié et que ce n’est pas un Faubergé ?
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les merveilles de Fabergé
L’œuf présenté ci-dessus paraît vraiment être une imitation assez grossière d’un Fabergé. Pour preuve: la « surprise » (le panier) disproportionnée, des volutes rocaille plutôt lourdes sur l’œuf et le pied; les fleurs du panier trop rigides, centrées par une (fausse?) émeraude inhabituelle chez F., une anse de panier vulgaire, etc. etc.
Son image a été publiée en 2011 dans une espèce de catalogue en compagnie d’autres œufs qui s’inspirent d’assez loin de l’œuf du Standart, de l’œuf du couronnement, de l’œuf du Kremlin, etc. Ces images sont assez faciles à trouver.
Son image a été publiée en 2011 dans une espèce de catalogue en compagnie d’autres œufs qui s’inspirent d’assez loin de l’œuf du Standart, de l’œuf du couronnement, de l’œuf du Kremlin, etc. Ces images sont assez faciles à trouver.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Les merveilles de Fabergé
Revenons aux véritables oeufs...
Il date de 1896.
Il est offert par Nicolas II à sa mère.
En émail bleu foncé et translucide, il est divisé en douze panneaux par des bandeaux sertis de diamants. Chaque panneau est décoré d'un monogramme en diamants sur un dessin en or rouge et surmonté de la couronne impériale.
On trouve le monogramme, en alphabet cyrillique bien sûr, de l'impératrice, MF pour Maria Féodorovna et celui du Tzar, AIII pour Alexandre III. Chaque monogramme apparaît six fois, avec celui de l'impératrice apparaissant sur la moitié supérieure de l'œuf et celui du Tzar sur la moitié inférieure. L'intérieur est garni de velours. Un bouton de diamant orne le haut et la base de l'oeuf :
L'oeuf fait donc référence au couple uni que formait l'impératrice-mère avec le précédent Tzar.
La surprise, disparue, aurait été une série de six portraits miniatures du défunt Tzar sur ivoire, entourés de saphirs. On le suppose grâce à une lettre de l'impératrice-mère à son fils, pour le remercier de son présent. A cette date, la souveraine était dans le sud de la France où elle veillait son autre fils, le Grand-Duc Georges, atteint de tuberculose et en convalescence. L'impératrice-mère écrivait : " Je ne peux trouver les mots, mon cher Nicky, pour exprimer combien je suis touchée, bouleversée, en recevant cet oeuf accompagné des charmants portraits de ton adoré Papa. C'est une si belle idée, avec nos monogrammes tout autour".
On a également une mention des fameux portraits dans la facture détaillée de cet oeuf, envoyée par Fabergé.
Il date de 1914.
Cette année-là, Nicolas II offre à sa femme l'oeuf mosaïque, vu plus haut. Il offre donc à sa mère, dans le même temps, l'oeuf Catherine II.
En hommage à la fameuse impératrice, c'est un oeuf fastueux, richement ouvragé, signé Henrik Wigström, un des chefs d'atelier travaillant pour la maison Fabergé (ce sera d'ailleurs sa dernière création). Il est en quatre sortes d'or différents (suivant la couleur de l'or en question), avec cristal de roche, des panneaux d'émail rose peints en style de camée, des diamants et des perles. Les panneaux, inspirés du peintre français François Boucher, représentent l'impératrice Catherine II en protectrice des arts et des sciences.
La surprise ?
Perdue, elle aurait été une chaise à porteurs miniature, représentant Catherine II couronnée, portée par deux serviteurs noirs. Miniature qui était également un automate : quand on la remontait, la chaise avançait. On en a une description dans une lettre de l'impératrice-mère à sa soeur, la reine d'Angleterre : "Nicky m'a écrit une lettre des plus charmantes et m'a offert un très bel œuf de Pâques. Fabergé me l'a apporté lui-même. C'est un véritable chef-d'œuvre en émail rose et pourvu à l'intérieur d'une chaise, portée par deux nègres avec l'impératrice Catherine dedans, portant une petite couronne sur la tête. Vous le remontez et puis les nègres marchent : c'est un travail incroyablement beau et d'une grande finesse. Fabergé est le plus grand génie de notre temps, je le lui ai dit : Vous êtes un génie incomparable" (ces mots étaient écrits en français dans la lettre).
On a retrouvé depuis un automate similaire qui donne une idée de la surprise en question :
1915, la guerre fait rage.
Comme le veut la tradition en Europe de l'Est, les souveraines et dames de la noblesse s'impliquent dans les oeuvres de la Croix-Rouge. En Roumanie, la reine Marie, déjà très aimée, se fait adorer de son peuple par ses visites régulières aux blessés et son activité auprès d'eux en tant qu'infirmière. En Russie, l'impératrice-mère, populaire elle aussi, est la présidente de la Croix-Rouge russe, d'où ce premier oeuf, que lui offre son fils Nicolas II :
Très sobre (guerre oblige), il est en argent recouvert d'émail blanc et intérieurement garni de velours. Les deux croix latérales sont en émail rouge, une ornée de la date 1914, l'autre de la date 1915. Il renferme comme surprise un petit paravent qui déploie cinq portraits, peints par le peintre Vasily Ivanovich Zuiev et surmontés de la croix rouge : celui de l'impératrice et de ses deux premières filles (qui elles aussi visitaient les blessés) et ceux de la soeur aînée du Tzar et de sa cousine, qui se dévouaient également auprès des soldats de retour du front. Les cinq femmes portent l'habit des soeurs de la Miséricorde. Sur le pourtour de l'oeuf, entre les deux croix, il est écrit : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis". Le monogramme couronné de l'impératrice-mère orne le sommet de l'oeuf qui mesure 7,6 cm de haut.
De 1915 aussi, il est offert cette fois à l'impératrice. Il symbolise son dévouement et celui de ses deux premières filles au chevet des blessés. Comme le précédent, il est en argent recouvert d'émail blanc.
Enclos dans un oeuf en velours, il se décompose ensuite en un triptyque orné au centre d'une icône d'Adrian Pachov, symbolisant la résurrection du Christ. Sur les côtés, se trouvent les portraits de sainte Olga, fondatrice du christianisme en Russie et de sainte Tatiana, martyre chrétienne. Ces deux figures religieuses étaient également les protectrices des deux princesses, qui portaient leurs noms, Olga et Tatiana. Afin d'ouvrir l'oeuf, il faut presser le portrait de la princesse Tatiana qui est en fait un bouton-poussoir. L'une des parties est intérieurement ornée du monogramme de l'impératrice, l'autre de la date 1915. C'est l'un des très rares oeufs qui s'ouvre verticalement. Il mesure 8,6 cm de haut.
Le Tzar étant au front à l'époque, c'est Fabergé qui apporta l'oeuf à l'impératrice.
Ne croyons pas que ces dames ne faisaient que de la figuration : Marie de Roumanie était officiellement enregistrée comme "infirmière volontaire" et les princesses russes avaient reçu une formation spécifique par la chirurgienne Vera Gedroitz, une des premières femmes chirurgien de Russie. Elles aidaient vraiment à soigner et elles virent plusieurs blessés mourir sous leurs yeux. La princesse Olga en fût très marquée, allant jusqu'à en avoir des crises de nerfs.
Elle et sa soeur Tatiana avaient déjà côtoyé la mort de près, lors de l'assassinat du ministre Piotr Stolypine, à l'opéra de Kiev. Le Tzar assistait à la représentation avec ses deux filles depuis la loge impériale, le ministre fût tué par balles sous leurs yeux. Bien qu'évacuées par leurs gardes et dames de compagnie, les deux princesses furent traumatisées, comme Nicolas II l'écrivît à l'impératrice-mère : " Olga et Tatiana sont traumatisées car elles ont vu tout ce qui s'est passé... Tatiana ne se remet pas de ce qui vient de se passer, elle ne cesse de pleurer et elles ont toutes les deux mal dormi. »
L'oeuf aux douze monogrammes
lmathieu.wordpress.com
Il date de 1896.
Il est offert par Nicolas II à sa mère.
En émail bleu foncé et translucide, il est divisé en douze panneaux par des bandeaux sertis de diamants. Chaque panneau est décoré d'un monogramme en diamants sur un dessin en or rouge et surmonté de la couronne impériale.
On trouve le monogramme, en alphabet cyrillique bien sûr, de l'impératrice, MF pour Maria Féodorovna et celui du Tzar, AIII pour Alexandre III. Chaque monogramme apparaît six fois, avec celui de l'impératrice apparaissant sur la moitié supérieure de l'œuf et celui du Tzar sur la moitié inférieure. L'intérieur est garni de velours. Un bouton de diamant orne le haut et la base de l'oeuf :
pinterest.fr
L'oeuf fait donc référence au couple uni que formait l'impératrice-mère avec le précédent Tzar.
Détail des monogrammes, celui du Tzar à gauche, de l'impératrice à droite
wintraecken.nl
La surprise, disparue, aurait été une série de six portraits miniatures du défunt Tzar sur ivoire, entourés de saphirs. On le suppose grâce à une lettre de l'impératrice-mère à son fils, pour le remercier de son présent. A cette date, la souveraine était dans le sud de la France où elle veillait son autre fils, le Grand-Duc Georges, atteint de tuberculose et en convalescence. L'impératrice-mère écrivait : " Je ne peux trouver les mots, mon cher Nicky, pour exprimer combien je suis touchée, bouleversée, en recevant cet oeuf accompagné des charmants portraits de ton adoré Papa. C'est une si belle idée, avec nos monogrammes tout autour".
On a également une mention des fameux portraits dans la facture détaillée de cet oeuf, envoyée par Fabergé.
L'oeuf de Catherine la Grande
wintraecken.nl
Il date de 1914.
Cette année-là, Nicolas II offre à sa femme l'oeuf mosaïque, vu plus haut. Il offre donc à sa mère, dans le même temps, l'oeuf Catherine II.
En hommage à la fameuse impératrice, c'est un oeuf fastueux, richement ouvragé, signé Henrik Wigström, un des chefs d'atelier travaillant pour la maison Fabergé (ce sera d'ailleurs sa dernière création). Il est en quatre sortes d'or différents (suivant la couleur de l'or en question), avec cristal de roche, des panneaux d'émail rose peints en style de camée, des diamants et des perles. Les panneaux, inspirés du peintre français François Boucher, représentent l'impératrice Catherine II en protectrice des arts et des sciences.
Détails
thejewelleryeditor.com
wintraecken.nl
La surprise ?
gardenandgun.com
Perdue, elle aurait été une chaise à porteurs miniature, représentant Catherine II couronnée, portée par deux serviteurs noirs. Miniature qui était également un automate : quand on la remontait, la chaise avançait. On en a une description dans une lettre de l'impératrice-mère à sa soeur, la reine d'Angleterre : "Nicky m'a écrit une lettre des plus charmantes et m'a offert un très bel œuf de Pâques. Fabergé me l'a apporté lui-même. C'est un véritable chef-d'œuvre en émail rose et pourvu à l'intérieur d'une chaise, portée par deux nègres avec l'impératrice Catherine dedans, portant une petite couronne sur la tête. Vous le remontez et puis les nègres marchent : c'est un travail incroyablement beau et d'une grande finesse. Fabergé est le plus grand génie de notre temps, je le lui ai dit : Vous êtes un génie incomparable" (ces mots étaient écrits en français dans la lettre).
On a retrouvé depuis un automate similaire qui donne une idée de la surprise en question :
wintraecken.nl
Les oeufs de la Croix-Rouge
1915, la guerre fait rage.
Comme le veut la tradition en Europe de l'Est, les souveraines et dames de la noblesse s'impliquent dans les oeuvres de la Croix-Rouge. En Roumanie, la reine Marie, déjà très aimée, se fait adorer de son peuple par ses visites régulières aux blessés et son activité auprès d'eux en tant qu'infirmière. En Russie, l'impératrice-mère, populaire elle aussi, est la présidente de la Croix-Rouge russe, d'où ce premier oeuf, que lui offre son fils Nicolas II :
L'oeuf de la Croix-Rouge
images : croixrouge.ca
Très sobre (guerre oblige), il est en argent recouvert d'émail blanc et intérieurement garni de velours. Les deux croix latérales sont en émail rouge, une ornée de la date 1914, l'autre de la date 1915. Il renferme comme surprise un petit paravent qui déploie cinq portraits, peints par le peintre Vasily Ivanovich Zuiev et surmontés de la croix rouge : celui de l'impératrice et de ses deux premières filles (qui elles aussi visitaient les blessés) et ceux de la soeur aînée du Tzar et de sa cousine, qui se dévouaient également auprès des soldats de retour du front. Les cinq femmes portent l'habit des soeurs de la Miséricorde. Sur le pourtour de l'oeuf, entre les deux croix, il est écrit : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis". Le monogramme couronné de l'impératrice-mère orne le sommet de l'oeuf qui mesure 7,6 cm de haut.
L'oeuf de la Croix-Rouge au triptyque de la Résurrection
images : pinterest.fr
De 1915 aussi, il est offert cette fois à l'impératrice. Il symbolise son dévouement et celui de ses deux premières filles au chevet des blessés. Comme le précédent, il est en argent recouvert d'émail blanc.
Enclos dans un oeuf en velours, il se décompose ensuite en un triptyque orné au centre d'une icône d'Adrian Pachov, symbolisant la résurrection du Christ. Sur les côtés, se trouvent les portraits de sainte Olga, fondatrice du christianisme en Russie et de sainte Tatiana, martyre chrétienne. Ces deux figures religieuses étaient également les protectrices des deux princesses, qui portaient leurs noms, Olga et Tatiana. Afin d'ouvrir l'oeuf, il faut presser le portrait de la princesse Tatiana qui est en fait un bouton-poussoir. L'une des parties est intérieurement ornée du monogramme de l'impératrice, l'autre de la date 1915. C'est l'un des très rares oeufs qui s'ouvre verticalement. Il mesure 8,6 cm de haut.
Le Tzar étant au front à l'époque, c'est Fabergé qui apporta l'oeuf à l'impératrice.
fabergediscoveries.com
Ne croyons pas que ces dames ne faisaient que de la figuration : Marie de Roumanie était officiellement enregistrée comme "infirmière volontaire" et les princesses russes avaient reçu une formation spécifique par la chirurgienne Vera Gedroitz, une des premières femmes chirurgien de Russie. Elles aidaient vraiment à soigner et elles virent plusieurs blessés mourir sous leurs yeux. La princesse Olga en fût très marquée, allant jusqu'à en avoir des crises de nerfs.
Elle et sa soeur Tatiana avaient déjà côtoyé la mort de près, lors de l'assassinat du ministre Piotr Stolypine, à l'opéra de Kiev. Le Tzar assistait à la représentation avec ses deux filles depuis la loge impériale, le ministre fût tué par balles sous leurs yeux. Bien qu'évacuées par leurs gardes et dames de compagnie, les deux princesses furent traumatisées, comme Nicolas II l'écrivît à l'impératrice-mère : " Olga et Tatiana sont traumatisées car elles ont vu tout ce qui s'est passé... Tatiana ne se remet pas de ce qui vient de se passer, elle ne cesse de pleurer et elles ont toutes les deux mal dormi. »
Calonne- Messages : 1123
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Re: Les merveilles de Fabergé
Calonne a écrit:" Olga et Tatiana sont traumatisées car elles ont vu tout ce qui s'est passé... Tatiana ne se remet pas de ce qui vient de se passer, elle ne cesse de pleurer et elles ont toutes les deux mal dormi. »
Les malheureuses princesses allaient bientôt connaître le comble de l'horreur.
Merci, mon cher Calonne.
Catherine aurait certainement adoré son oeuf.
C'est touchant cette attention de Nicolas de toujours offrir un oeuf à chacune, en bon fils et bon mari. Il fut aussi bon père.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Les merveilles de Fabergé
Pour poursuivre, sans doute l'un des plus délicats et raffinés :
Offert par Nicolas II à sa femme en 1902, c'est un chef-d'oeuvre de technique et de raffinement. L'oeuf est en fait entièrement en filigrane : un unique et très fin ruban en or, orné de rubis par endroits, qui serpente et s'enroule sur lui-même pour prendre la forme d'un oeuf, forme sur laquelle on a apposé ensuite des trèfles en émail vert brillant transparent, agrémentés de diamants. A titre indicatif, il mesure 8,9 centimètres de haut et repose sur un trépied en or. L'ensemble suscita l'émerveillement de la cour impériale, tant pour la finesse, la technique et l'innovation qu'était l'émail transparent, une nouveauté.
La finesse de l'ensemble est impressionnante :
On voit ici, sur le haut de la partie inférieure, de petits trèfles d'or ainsi que les initiales de l'impératrice et sa couronne.
La surprise a été perdue : selon les témoignages de l'époque, il s'agissait d'un trèfle à quatre feuilles, enrichi de diamants, chacune des quatre feuilles portant un portrait miniature de chacun des quatre enfants du couple impérial.
Cet oeuf établît définitivement la renommée technique et artistique de Fabergé. Il est conservé à Moscou avec mille précautions en raison de sa fragilité.
L'oeuf aux trèfles
Pinterest.fr
Offert par Nicolas II à sa femme en 1902, c'est un chef-d'oeuvre de technique et de raffinement. L'oeuf est en fait entièrement en filigrane : un unique et très fin ruban en or, orné de rubis par endroits, qui serpente et s'enroule sur lui-même pour prendre la forme d'un oeuf, forme sur laquelle on a apposé ensuite des trèfles en émail vert brillant transparent, agrémentés de diamants. A titre indicatif, il mesure 8,9 centimètres de haut et repose sur un trépied en or. L'ensemble suscita l'émerveillement de la cour impériale, tant pour la finesse, la technique et l'innovation qu'était l'émail transparent, une nouveauté.
La finesse de l'ensemble est impressionnante :
On voit ici, sur le haut de la partie inférieure, de petits trèfles d'or ainsi que les initiales de l'impératrice et sa couronne.
La surprise a été perdue : selon les témoignages de l'époque, il s'agissait d'un trèfle à quatre feuilles, enrichi de diamants, chacune des quatre feuilles portant un portrait miniature de chacun des quatre enfants du couple impérial.
Cet oeuf établît définitivement la renommée technique et artistique de Fabergé. Il est conservé à Moscou avec mille précautions en raison de sa fragilité.
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
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Re: Les merveilles de Fabergé
Sait-on ou les deux impératrices conservaient leurs œufs Fabergé, sans doute magnifiquement présentés sur des meubles précieux ?
Peut être dans différentes résidences ? En tout cas, certainement à Tsarskoie Selo, pour partie.
Peut être dans différentes résidences ? En tout cas, certainement à Tsarskoie Selo, pour partie.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Les merveilles de Fabergé
Je crois me souvenir avoir lu que certains des oeufs étaient régulièrement présents sur leur table de toilette, un ou deux qu'elles appréciaient beaucoup en tous cas. Pour l'impératrice-mère, c'était surtout ceux qui représentaient sa famille, avec les portraits de ses enfants.
Pour la Tzarine, il y en avait un qui a été vu à de nombreuses reprises dans son cabinet de travail, elle y tenait visiblement beaucoup. C'est l'un des plus inattendus et c'est pour moi l'occasion de vous le présenter :
Surprenant, il est offert par Nicolas II à sa femme en 1906 et relié à de sinistres évènements...
Le plus grand des oeufs de Fabergé représente la cathédrale de l'Ascension, Ouspensky, à Moscou, où les Tzars et leurs épouses étaient couronnés et sacrés. Il est en or, onyx blanc, verre et émail. La base représente les murailles du Kremlin avec un grand luxe de détails. Le haut de l'oeuf, en or, s'ouvre pour laisser voir l'intérieur de la cathédrale où tout est reproduit avec une grande minutie, en émail précieux : autel, icônes, tapis, encensoirs... On peut en admirer les détails par les trois fenêtres disposées à intervalles réguliers sur les flancs de l'oeuf.
La surprise ? L'oeuf entier est une boîte à musique. Une petite clef en or permet de la remonter et d'entendre deux airs de musique sacrée célébrant Pâques, dont un était le préféré du Tzar, l'hymne des chérubins.
Cet oeuf se référait plus particulièrement à la cérémonie de Pâques de 1903, à Moscou, où le couple impérial avait été très acclamé. C'était leur premier retour à Moscou après leur couronnement, de sinistre mémoire, où un mouvement de foule avait causé environ 1400 morts parmi ceux qui se pressaient pour les acclamer, ce qui avait été considéré alors comme un sombre présage.
Autres présages sinistres, la présentation de l'oeuf, prévue pour 1904 (date portée sur son socle) fût retardée deux fois : d'une part à cause de la guerre désastreuse contre le Japon et surtout par l'assassinat de l'oncle préféré du Tzar, le Grand Duc Sergei Alexandrovich, tué lors d'un attentat dans l'enceinte même du Kremlin, non loin de la cathédrale en question... Un attentat atroce : le Grand Duc fût littéralement pulvérisé par la bombe jetée dans sa voiture... On retrouva des morceaux de ses doigts jusque sur les toits des bâtiments environnants... Quelques minutes plus tard, son épouse arrivait sur place et, faisant preuve d'un sang-froid et d'une dignité qui stupéfia la foule, se mît à ramasser les restes déchiquetés de son époux et à les rassembler sur une civière... (L'infortunée Grande Duchesse, devenue abbesse, connaîtra également une fin atroce : en 1918, elle sera jetée vivante par les révolutionnaires, avec d'autres membres de sa famille, dans un puits de mine abandonnée pour y agoniser).
Malgré tous ces signes funestes, cet oeuf (que je trouve personnellement très moche) était très apprécié par l'impératrice : d'après de nombreux témoins, il trônait régulièrement sur son bureau dans son cabinet de travail.
Pour la Tzarine, il y en avait un qui a été vu à de nombreuses reprises dans son cabinet de travail, elle y tenait visiblement beaucoup. C'est l'un des plus inattendus et c'est pour moi l'occasion de vous le présenter :
L'oeuf à la cathédrale Ouspensky
wintraecken.nl
Surprenant, il est offert par Nicolas II à sa femme en 1906 et relié à de sinistres évènements...
Le plus grand des oeufs de Fabergé représente la cathédrale de l'Ascension, Ouspensky, à Moscou, où les Tzars et leurs épouses étaient couronnés et sacrés. Il est en or, onyx blanc, verre et émail. La base représente les murailles du Kremlin avec un grand luxe de détails. Le haut de l'oeuf, en or, s'ouvre pour laisser voir l'intérieur de la cathédrale où tout est reproduit avec une grande minutie, en émail précieux : autel, icônes, tapis, encensoirs... On peut en admirer les détails par les trois fenêtres disposées à intervalles réguliers sur les flancs de l'oeuf.
wintraecken.nl
La surprise ? L'oeuf entier est une boîte à musique. Une petite clef en or permet de la remonter et d'entendre deux airs de musique sacrée célébrant Pâques, dont un était le préféré du Tzar, l'hymne des chérubins.
De sinistres présages...
Cet oeuf se référait plus particulièrement à la cérémonie de Pâques de 1903, à Moscou, où le couple impérial avait été très acclamé. C'était leur premier retour à Moscou après leur couronnement, de sinistre mémoire, où un mouvement de foule avait causé environ 1400 morts parmi ceux qui se pressaient pour les acclamer, ce qui avait été considéré alors comme un sombre présage.
Autres présages sinistres, la présentation de l'oeuf, prévue pour 1904 (date portée sur son socle) fût retardée deux fois : d'une part à cause de la guerre désastreuse contre le Japon et surtout par l'assassinat de l'oncle préféré du Tzar, le Grand Duc Sergei Alexandrovich, tué lors d'un attentat dans l'enceinte même du Kremlin, non loin de la cathédrale en question... Un attentat atroce : le Grand Duc fût littéralement pulvérisé par la bombe jetée dans sa voiture... On retrouva des morceaux de ses doigts jusque sur les toits des bâtiments environnants... Quelques minutes plus tard, son épouse arrivait sur place et, faisant preuve d'un sang-froid et d'une dignité qui stupéfia la foule, se mît à ramasser les restes déchiquetés de son époux et à les rassembler sur une civière... (L'infortunée Grande Duchesse, devenue abbesse, connaîtra également une fin atroce : en 1918, elle sera jetée vivante par les révolutionnaires, avec d'autres membres de sa famille, dans un puits de mine abandonnée pour y agoniser).
Malgré tous ces signes funestes, cet oeuf (que je trouve personnellement très moche) était très apprécié par l'impératrice : d'après de nombreux témoins, il trônait régulièrement sur son bureau dans son cabinet de travail.
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les merveilles de Fabergé
Superstitieuse comme elle l'était, je trouve étrange que l'impératrice ait tant apprécié cet oeuf... Il évoquait certes son couronnement mais quand-même aussi cette bousculade meurtrière et, indirectement, cet horrible attentat devant la cathédrale en question.
Assez sinistre comme décoration.
Assez sinistre comme décoration.
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les merveilles de Fabergé
Détails du support représentant le Kremlin, avec les images de Notre Dame de Kazan, du Christ, l'emblème de Moscou et l'aigle impérial :
Une vue du dessus, lorsque l'oeuf, amovible, est enlevé de son support. Sur ce dernier, sont gravés les mots "Christ est ressuscité" en russe.
wintraecken.nl
Une vue du dessus, lorsque l'oeuf, amovible, est enlevé de son support. Sur ce dernier, sont gravés les mots "Christ est ressuscité" en russe.
wintraecken.nl
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les merveilles de Fabergé
Ha cette fois ci, je n'aime pas cet œuf à la cathédrale Ouspenski, sans attraits et terne...
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Les merveilles de Fabergé
Bien d'accord avec vous, je le trouve moche également.
Poursuivons pour revenir en 1900 avec :
Datant donc de 1900, il est offert par Nicolas II à son épouse.
En argent, le haut étant en émail vert, son pourtour est gravé du parcours du célèbre train, mis en service la même année, de Moscou à Vladivostok, un grand évènement (le Tzar en personne était venu sur le chantier visiter les travaux). Les tronçons non encore réalisés y sont gravés en pointillés :
L'oeuf est porté par trois griffons en or et l'aigle impérial à deux têtes orne son sommet.
C'est l'un des rares oeufs impériaux à n'avoir jamais quitté la Russie.
La surprise ? Une réplique miniature du train, en or, d'un réalisme et sens du détail très poussés : cinq wagons portent les inscriptions 1ère classe, 2ème classe, compartiment pour dames (!), fumeurs et non-fumeurs. Dans l’un des wagons il y a même une chapelle, sans oublier le wagon-restaurant... La locomotive est en platine, les fenêtres des wagons sont en cristal de roche. Une lanterne de rubis éclaire la dernière voiture et les phares de la locomotive sont de minuscules diamants.
Ce train miniature est un automate, contenant un moteur miniaturisé, qui se remonte au moyen d'une petite clef en or. Une fois remonté, le train avance...
Il était inséré dans l'oeuf garni de velours, plié en trois sections et accompagné de sa clef :
Poursuivons pour revenir en 1900 avec :
L'oeuf au Transsibérien
pinterest.fr
Datant donc de 1900, il est offert par Nicolas II à son épouse.
En argent, le haut étant en émail vert, son pourtour est gravé du parcours du célèbre train, mis en service la même année, de Moscou à Vladivostok, un grand évènement (le Tzar en personne était venu sur le chantier visiter les travaux). Les tronçons non encore réalisés y sont gravés en pointillés :
fr.rbth.com
L'oeuf est porté par trois griffons en or et l'aigle impérial à deux têtes orne son sommet.
C'est l'un des rares oeufs impériaux à n'avoir jamais quitté la Russie.
La surprise ? Une réplique miniature du train, en or, d'un réalisme et sens du détail très poussés : cinq wagons portent les inscriptions 1ère classe, 2ème classe, compartiment pour dames (!), fumeurs et non-fumeurs. Dans l’un des wagons il y a même une chapelle, sans oublier le wagon-restaurant... La locomotive est en platine, les fenêtres des wagons sont en cristal de roche. Une lanterne de rubis éclaire la dernière voiture et les phares de la locomotive sont de minuscules diamants.
lmathieu.wordpress.com
Ce train miniature est un automate, contenant un moteur miniaturisé, qui se remonte au moyen d'une petite clef en or. Une fois remonté, le train avance...
Il était inséré dans l'oeuf garni de velours, plié en trois sections et accompagné de sa clef :
lmathieu.wordpress.com
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les merveilles de Fabergé
Pour notre ami Calonne :
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Il suffit ensuite de rechercher "Fabergé" sur le moteur de la page suivante :
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Bon shopping cher ami !
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Bon shopping cher ami !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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