L'évasion manquée du 21 juin 1793

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Le baron de Batz avait échoué dans sa tentative de sauver le roi, il se fait fort de faire sortir du Temple Marie-Antoinette, Mme Élisabeth, Madame Royale et le Dauphin . Il s'assure la complicité de l'administrateur des prisons, Michonis .
Le futur ambassadeur de Louis XVIII et ministre de la marine de Charles X, Hyde de Neuville, est pressenti pour faire le planton et prêter main forte si besoin à la sortie du groupe de l'enceinte du Temple .  




 Il le relatera, longtemps après les faits, dans ses Mémoires :

Nous savions, mes amis et moi, que des intelligences étaient établies avec nos malheureux princes, mais nous n'en connaissions pas tous les agents, car c'était un imprescriptible devoir d'entourer de mystère des témérités qui pouvaient coûter si cher.  Je me trouvais cependant en relation avec l'un d'eux, l'infortuné Michonis, membre de la municipalité et inspecteur des prisons, auquel cette fonction permit de rendre mille services aux illustres détenus du Temple ... je fus deux jours sans le revoir ...   le troisième je fus chez lui; il était de service au Temple et je ne trouvai que sa femme; elle me parut agitée . " Michonis, me dit, vous attendait depuis hier soir et pensait bien que vous viendriez; il m'a chargée de vous dire de vous trouver cette nuit vers onze heures, armé, au coin de la rue Charlot et de la rue du Temple, de vous promener là, en évitant les patrouilles, jusqu'à ce que vous en voyiez arriver une que vous reconnaîtrez bien . Ils espèrent peut-être faire le coup cette nuit, et un peu d'aide peut être utile. "

Sa mémoire s'égare un peu puisque c'est la rue de Bretagne et non pas la rue du Temple qui faisait angle avec la rue Charlot . Mais ne nous laissons pas troubler par ce détail relevé par Lenôtre .    
Voilà notre jeune-homme posté là, dans cette nuit du 21 au 22 juin 1793 ...

... avec un pistolet dans chacune de mes poches et d'autant plus anxieux que j'ignorais les moyens et, par conséquent, les probabilités de complot dont je me trouvais inopinément complice .  J'avais soin de parcourir sans m'éloigner un certain espace des deux rues qui m'avait été désignées, pour que les rares passants ne puissent remarquer la persistance de la présence au même lieu; je crus m'apercevoir que deux ou trois individus séparés se retrouvaient plusieurs fois sur mon passage; cette circonstance ne laissait pas d'être alarmante, car ils pouvaient être là pour espionner mes démarches, mais je finis par être persuadé qu'un but analogue au mien les avait attirés .

Toute la nuit se passe . Rien.  Au petit matin, Hyde de Neuville retourne chez Mme Michonis qui lui révèle quelques détails du complot avorté . La garde du Temple était assurée par des patrouilles de patriotes régulièrement relevées.   Quand l'épicier Cortey, commandant de la section Lepeletier, avait réussi à truffer sa patrouille d'un bon nombre de conjurés, il en avait averti le baron de Batz . Il s'agissait de garder tous les points stratégiques de la prison. Michonis de son côté était allé inspecter les appartements des illustres prisonniers où étaient déjà les uniformes-déguisements qu'ils devaient revêtir pour se mêler à la patrouille et sortir du Temple . Batz lui-même, sous le pseudonyme Forget, et habillé en garde national, était déjà dans la place . Des chevaux les attendaient à l'extérieur . Première étape : Brie-Comte-Robert.
Mais vers minuit, voici que le cordonnier Simon avait été prévenu par un billet, anonyme comme il se doit, de la trahison de Michonis sans autres détails.  Simon s'assure de ses prisonniers : la famille royale est bien toujours là . Il fait ensuite procéder à la revue de la garde . Batz alias Forget a disparu, mais Michonis est emmené à la Commune .





Michonis avec aplomb réussit à faire passer Simon pour un ahuri victime d'un mystificateur !  ...   et s'en tira ainsi .
Mais la garde du Temple allait par la suite se trouver renforcée, et Batz comprit que toute tentative pour faire sortir de ses murailles, à la fois, Marie-Antoinette, sa belle-sœur et les deux enfants était vaine . Puisque Marie-Antoinette refusait obstinément de s'évader sans sa famille, il allait falloir l'en séparer . Isolée, elle consentirait.

C'est ce nouveau projet que Batz murit à présent .  Il charge ses agents Pons et Proly de la mission de lui assurer de nouveaux concours .  Ce seront ceux de Hébert qu'il faudra payer très très grassement et Hérault de Séchelles qui lui n'aura pas besoin d'être acheté pour se dévouer .


Source : la biographie de Hérault de Séchelles par Arnold de Contades  

Cette malheureuse tentative est relatée dans la série télévisée avec Geneviève Casile...


Bien à vous.

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La suite de ces navrantes péripéties dans L'évasion manquée du 2 septembre 1793 .

Mme de Sabran a écrit:.

La suite de ces navrantes péripéties dans L'évasion manquée du 2 septembre 1793 .

Sujet fusionné avec celui du chevalier François-Augustin de Jarjayes

Pourquoi, mais pourquoi, toutes les tentatives d'évasion ont échouées??????

Marie-Antoinette aurait pu être sauvée maintes et maintes fois! (Et aussi surement les enfants).

Je me demande souvent: que se serait-il passé si ils avaient survécu tous les 3?