Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
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D'éon
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: Marie-Antoinette et la Révolution française
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Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Entre le 28 août et le 3 septembre 1793, le chevalier de Rougeville (qui inspirera Dumas pour son Chevalier de Maison Rouge...) tente de venir en aide à Marie-Antoinette . Il entre en contact avec Elle en La visitant dans Sa cellule de la Conciergerie et en y laissant tomber un oeillet dans lequel est dissimulé un message...
Voici comment s'est déroulé la conspiration grâce à cet extrait donné par le forum Louis XVII :
Deux ou trois personnes au plus parvinrent cependant à pénétrer dans l'intérieur de la prison; leur zèle fut assez industrieux pour vaincre tous les obstacles. L'une d'elles, conduite par Michonis officier municipal, présenta un oeillet qui renfermoit un billet. On n'a jamais trop connu le fond de cette aventure qui ne fut pas conduite bien adroitement, puisque par le bruit qu'elle fit, elle auroit mis en péril les jours de la princesse, s'ils n'y eussent pas déjà été.. Dufresne l’un des deux gendarmes qui étoient auprès d'elle, a déposé au tribunal révolutionnaire, qu'il avoit connoissance que sur ce billet était écrit: "Que faites-vous ici ? Nous avons des bras et de l’argent à votre service."
Certes ce n'étoit pas la peine de s'introduire jusqu'auprès de la reine pour lui demander : "Que faites- vous ici ?" Une aussi étrange question ressembloit à de la dérision puisqu'on ne pouvoit présumer que Marie-Antoinette se fût réduite volontairement au comble de l'infortune. Et puisqu'on avoit des bras et de l'argent à son service, qu'étoit-il nécessaire de le lui annoncer ? On n'avoit nul besoin de son consentement pour lui rendre la liberté, si on croyoit en avoir les moyens. Si on avoit des bras et de l'argent, que devinrent ces bras et cet argent, lorsqu'on traîna la princesse à l'échafaud ? Ce terrible moment n’était-il pas celui où l'on n'avoit plus rien à ménager ?
Il y eut un autre projet d'évasion Dans celui-ci on prévint la reine qu'on en commenceroit l'exécution par égorger les deux gendarmes qui la surveillaient, et comme on pense bien, elle rejeta avec horreur cette proposition d'autant plus absurde , qu'il y avait une véritable démence à attendre pour agir, que la plus sensible des femmes ordonnât un double assassinat. Si toutes les autres mesures pour assurer l'exécution du projet, eussent été d'ailleurs bien concertées, deux hommes dont il étoit si aisé de se rendre maître n'auroient pas pu empêcher le succès; mais ce second plan n'étoit pas mieux imaginé que le premier.
Ce qui est indubitable c'est qu'il n'étoit nullement difficile de briser les fers de la reine, et de la mettre en sûreté. Il ne fallait pour cela qu'une adresse ordinaire et un courage commun. On trouvoit bien à la porte de la Conciergerie deux pièces de canon et quelques hommes de garde; mais cet épouvantail ne pouvoit pas arrêter, d'abord parce qu'on trouvoit mille autres issues pour arriver dans l'intérieur de la prison, ensuite, parce que cette foible garde n'interdisoit à personne l'entrée; et il falloit en effet préférer celle-ci parce qu'elle étoit la moins suspecte.
Lorsqu'on étoit dans la Conciergerie, il suffisoit de s'assurer de l'homme qui avoit la clef de la porte de la chambre ou logeoit la reine; on se rendoit aisément maître des deux gendarmes. C'étoit à l'entrée de la nuit, lorsque tous les prisonniers étaient renfermés dans leurs cachots, qu'il falloit se faire ouvrir celui de la princesse. On trouvait dans l'intérieur de la prison plusieurs issues pour la faire évader, sans qu'il fût nécessaire d'ouvrir aucune brêche. Il s'agissoit seulement de s'être assuré auparavant par une perquisition exacte de tous les escaliers dérobés, de tous les réduits qui pouvoient conduire à l'extérieur. Un seul homme avec un peu de hardiesse et d'intelligence suffisoit pour ce travail préalable.
La reine évadée, on avoit toute la nuit pour l'éloigner de Paris; mais on devoit par dessus tout s'abstenir de la prévenir du projet, parce qu'il est hors de doute qu'elle aurait toujours rejeté de toutes ses forces, tout bonheur qu'elle n'aurait pas partagé avec ses enfans et sa soeur. Il falloit au moment de l'exécution fermer l'oreille à ses prières, à ses instances, à ses ordres; il falloit l'arracher malgré elle à ses bourreaux il étoit superflu de l'instruire des vues par lesquelles on avoit été guidé, avant de l'avoir déposée en lieu de sûreté.
Mais on avoit besoin pour le succès, de quelqu'argent et d'un très petit nombre d'hommes ; et c'est ce très petit nombre d'hommes qui rendoit l'exécution chimérique, parce qu'il étoit impossible à trouver.
Bien à vous.
Voici comment s'est déroulé la conspiration grâce à cet extrait donné par le forum Louis XVII :
Deux ou trois personnes au plus parvinrent cependant à pénétrer dans l'intérieur de la prison; leur zèle fut assez industrieux pour vaincre tous les obstacles. L'une d'elles, conduite par Michonis officier municipal, présenta un oeillet qui renfermoit un billet. On n'a jamais trop connu le fond de cette aventure qui ne fut pas conduite bien adroitement, puisque par le bruit qu'elle fit, elle auroit mis en péril les jours de la princesse, s'ils n'y eussent pas déjà été.. Dufresne l’un des deux gendarmes qui étoient auprès d'elle, a déposé au tribunal révolutionnaire, qu'il avoit connoissance que sur ce billet était écrit: "Que faites-vous ici ? Nous avons des bras et de l’argent à votre service."
Certes ce n'étoit pas la peine de s'introduire jusqu'auprès de la reine pour lui demander : "Que faites- vous ici ?" Une aussi étrange question ressembloit à de la dérision puisqu'on ne pouvoit présumer que Marie-Antoinette se fût réduite volontairement au comble de l'infortune. Et puisqu'on avoit des bras et de l'argent à son service, qu'étoit-il nécessaire de le lui annoncer ? On n'avoit nul besoin de son consentement pour lui rendre la liberté, si on croyoit en avoir les moyens. Si on avoit des bras et de l'argent, que devinrent ces bras et cet argent, lorsqu'on traîna la princesse à l'échafaud ? Ce terrible moment n’était-il pas celui où l'on n'avoit plus rien à ménager ?
Il y eut un autre projet d'évasion Dans celui-ci on prévint la reine qu'on en commenceroit l'exécution par égorger les deux gendarmes qui la surveillaient, et comme on pense bien, elle rejeta avec horreur cette proposition d'autant plus absurde , qu'il y avait une véritable démence à attendre pour agir, que la plus sensible des femmes ordonnât un double assassinat. Si toutes les autres mesures pour assurer l'exécution du projet, eussent été d'ailleurs bien concertées, deux hommes dont il étoit si aisé de se rendre maître n'auroient pas pu empêcher le succès; mais ce second plan n'étoit pas mieux imaginé que le premier.
Ce qui est indubitable c'est qu'il n'étoit nullement difficile de briser les fers de la reine, et de la mettre en sûreté. Il ne fallait pour cela qu'une adresse ordinaire et un courage commun. On trouvoit bien à la porte de la Conciergerie deux pièces de canon et quelques hommes de garde; mais cet épouvantail ne pouvoit pas arrêter, d'abord parce qu'on trouvoit mille autres issues pour arriver dans l'intérieur de la prison, ensuite, parce que cette foible garde n'interdisoit à personne l'entrée; et il falloit en effet préférer celle-ci parce qu'elle étoit la moins suspecte.
Lorsqu'on étoit dans la Conciergerie, il suffisoit de s'assurer de l'homme qui avoit la clef de la porte de la chambre ou logeoit la reine; on se rendoit aisément maître des deux gendarmes. C'étoit à l'entrée de la nuit, lorsque tous les prisonniers étaient renfermés dans leurs cachots, qu'il falloit se faire ouvrir celui de la princesse. On trouvait dans l'intérieur de la prison plusieurs issues pour la faire évader, sans qu'il fût nécessaire d'ouvrir aucune brêche. Il s'agissoit seulement de s'être assuré auparavant par une perquisition exacte de tous les escaliers dérobés, de tous les réduits qui pouvoient conduire à l'extérieur. Un seul homme avec un peu de hardiesse et d'intelligence suffisoit pour ce travail préalable.
La reine évadée, on avoit toute la nuit pour l'éloigner de Paris; mais on devoit par dessus tout s'abstenir de la prévenir du projet, parce qu'il est hors de doute qu'elle aurait toujours rejeté de toutes ses forces, tout bonheur qu'elle n'aurait pas partagé avec ses enfans et sa soeur. Il falloit au moment de l'exécution fermer l'oreille à ses prières, à ses instances, à ses ordres; il falloit l'arracher malgré elle à ses bourreaux il étoit superflu de l'instruire des vues par lesquelles on avoit été guidé, avant de l'avoir déposée en lieu de sûreté.
Mais on avoit besoin pour le succès, de quelqu'argent et d'un très petit nombre d'hommes ; et c'est ce très petit nombre d'hommes qui rendoit l'exécution chimérique, parce qu'il étoit impossible à trouver.
invité a écrit:Bien des remarques se présentent à l'esprit :
_ accès aisé à la conciergerie : c'est ce que développe Montjoie. Je serai réservée, la reine semblait gardée avec un soin extrême. Ne le dit-elle pas elle-même ? "Je suis gardée à vue", et elle insiste dans son interrogatoire sur le fait qu'il y a toujours des gens avec elle, qui peuvent l'espionner même lorsqu'ils jouent aux cartes.
_ les réticences de la reine : comment la reine aurait-elle pu accepter de quitter sa prison alors que ses enfants étaient toujours détenus au temple ? C'est bien sûr cette question qui intéresse nos amis louidiseptistes.
Bien à vous.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55260
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Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Oui il me tarde que Michelle le termine. Ce n'est pas faute de la presser pourtant :
D'éon- Messages : 213
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Marie-Antoinette, Jean-Baptiste Michonis, le chevalier de Rougeville : le complot de l'Oeillet
28 août 1793
Mercredi 28 août 1793, Jean-Baptiste Michonis pénètre dans la cellule de Marie-Antoinette en compagnie d'un homme âgé d'environ 35 ans, de petite taille. Au revers de son habit rayé, l'homme arbore deux magnifiques œillets. Aussitôt, la reine reconnaît le chevalier Alexandre Gonsse de Rougeville, qui lors de la journée du 20 juin 1792, l'a défendue de la populace. Le chevalier de Rougeville — dont Alexandre Dumas fera son chevalier de la Maison-Rouge - s'incline devant la reine, et comme par distraction, laisse tomber ses deux œillets, qui contiennent des messages roulés dans les pétales, le chevalier accompagné de Michonis repart.
Marie-Antoinette peut y lire ces mots : « J'ai des hommes et de l'argent ». Elle répond avec la pointe d'une épingle sur un papier : « Je suis gardée à vue, je ne parle à personne, je me fie à vous, je viendrai ».
Un quart d'heure plus tard, le chevalier de Rougeville revient avec Jean-Baptiste Michonis. Une conversation s'engage. Le chevalier l'informe qu'il reviendra le surlendemain et qu'il apportera l'argent nécessaire pour acheter ses gardiens. il semble que Marie-Antoinette s'emploie dès lors à acheter la complicité du gendarme Jean Gilbert qui remet le message de la reine au chevalier.
Jean-Baptiste Michonis (1735 - 1794).
Limonadier. Membre de la Commune de Paris, inspecteur des prisons, administrateur de police, il participa au "complot de l'œillet". Il fut guillotiné le 22 prairial an II (10 juin 1794). Inhumé au cimetière de Picpus.
30 août 1793
Le chevalier de Rougeville reparaît le surlendemain avec Jean-Baptiste Michonis et ils règlent avec la reine tous les détails de l'évasion, qui doit s'effectuer dans la nuit du 2 au 3 septembre 1793. Le couple de concierges Richard, la femme de journée Marie Harel sont dans le secret. Le chevalier de Rougeville détient 400 louis d'or et 10 000 livres d'assignats destinés à acheter les gardiens de la Conciergerie.
En dépit de l'extrême faiblesse de la reine - épuisée par ses pertes de sang continuelles (elle souffrait d'un fibrome à l'utérus), il est convenu que la reine s'échappera, gagnera le château de Livry, où se cache Madame de Jarjayes, puis de là elle s’enfuira vers l'Allemagne.
Alexandre Dominique Gonsse de Rougeville
Anonyme, 18e siècle
Image : Wikimedia
Nuit du 2 au 3 septembre 1793
L'affaire est tout près de réussir. À l'heure fixée, la reine sort de son cachot, elle traverse la pièce où sont les gendarmes, pénètre dans la loge du concierge Richard, passe par deux guichets. Encore une grille à franchir et elle arrivera dans la cour de mai, puis la rue. Hélas, à ce moment, pris de peur ou voulant faire payer plus cher sa complicité, Jean Gilbert arrête la reine. Malgré ses supplications, les promesses des deux sauveteurs, il se refuse obstinément à lui laisser passer la grille. Marie-Antoinette voit s'effondrer ainsi sa dernière chance de liberté. Le chevalier de Rougeville et Jean-Baptiste Michonis se retirent et le gendarme Jean Gilbert reconduit la reine dans son cachot.
Au moins Jean Gilbert pourrait se taire, mais de crainte que la tentative d'évasion s'ébruite, le gendarme soucieux de se dédouaner, adresse un rapport embarrassé à son supérieur, le lieutenant-colonel Dumesnil, où il dénonce tardivement les manigances de Jean-Baptiste Michonis et du chevalier de Rougeville. De plus, il révèle que la reine lui a confié un papier écrit à l'aide de piqûres d'épingles pour le chevalier de Rougeville. Mais le gendarme proteste qu'il s'est rendu à la Conciergerie et qu'il a déposé ce papier entre les mains du concierge Richard. Le lieutenant-colonel Dumesnil s'empresse d'alerter le Comité de sûreté générale. Celui-ci charge Jean-Pierre-André Amar, assisté du député Sevestre, de se rendre sans délai à la Conciergerie. Les deux membres du Comité de sûreté générale interrogent la reine. Harcelée de questions, elle répond évasivement, attentive à ne rien dire qui puisse incriminer personne. Le chevalier de Rougeville a pu fuir, mais Jean-Baptiste Michonis est arrêté (il sera guillotiné le 29 prairial an II (17 juin 1794). Les Richard sont chassés de la Conciergerie.
Faut-il apporter foi au témoignage du chevalier, alors qu'il est seul à rapporter l'entretien du 28 août 1793 ? La reine a-t-elle vraiment atteint la porte de la Conciergerie avant d'être arrêtée par l'un des gendarmes ? Quel est le degré exact de complicité de Jean-Baptiste Michonis dans cette ténébreuse entreprise ? Certains historiens comme Marine Grey, qui dans son Hébert : le Père Duchesne, agent royaliste écrit que le révolutionnaire aurait participé à ce plan d'évasion de la reine.
Texte : Wikipedia - Complot de l'oeillet
Mercredi 28 août 1793, Jean-Baptiste Michonis pénètre dans la cellule de Marie-Antoinette en compagnie d'un homme âgé d'environ 35 ans, de petite taille. Au revers de son habit rayé, l'homme arbore deux magnifiques œillets. Aussitôt, la reine reconnaît le chevalier Alexandre Gonsse de Rougeville, qui lors de la journée du 20 juin 1792, l'a défendue de la populace. Le chevalier de Rougeville — dont Alexandre Dumas fera son chevalier de la Maison-Rouge - s'incline devant la reine, et comme par distraction, laisse tomber ses deux œillets, qui contiennent des messages roulés dans les pétales, le chevalier accompagné de Michonis repart.
Marie-Antoinette peut y lire ces mots : « J'ai des hommes et de l'argent ». Elle répond avec la pointe d'une épingle sur un papier : « Je suis gardée à vue, je ne parle à personne, je me fie à vous, je viendrai ».
Un quart d'heure plus tard, le chevalier de Rougeville revient avec Jean-Baptiste Michonis. Une conversation s'engage. Le chevalier l'informe qu'il reviendra le surlendemain et qu'il apportera l'argent nécessaire pour acheter ses gardiens. il semble que Marie-Antoinette s'emploie dès lors à acheter la complicité du gendarme Jean Gilbert qui remet le message de la reine au chevalier.
Jean-Baptiste Michonis (1735 - 1794).
Limonadier. Membre de la Commune de Paris, inspecteur des prisons, administrateur de police, il participa au "complot de l'œillet". Il fut guillotiné le 22 prairial an II (10 juin 1794). Inhumé au cimetière de Picpus.
30 août 1793
Le chevalier de Rougeville reparaît le surlendemain avec Jean-Baptiste Michonis et ils règlent avec la reine tous les détails de l'évasion, qui doit s'effectuer dans la nuit du 2 au 3 septembre 1793. Le couple de concierges Richard, la femme de journée Marie Harel sont dans le secret. Le chevalier de Rougeville détient 400 louis d'or et 10 000 livres d'assignats destinés à acheter les gardiens de la Conciergerie.
En dépit de l'extrême faiblesse de la reine - épuisée par ses pertes de sang continuelles (elle souffrait d'un fibrome à l'utérus), il est convenu que la reine s'échappera, gagnera le château de Livry, où se cache Madame de Jarjayes, puis de là elle s’enfuira vers l'Allemagne.
Alexandre Dominique Gonsse de Rougeville
Anonyme, 18e siècle
Image : Wikimedia
Nuit du 2 au 3 septembre 1793
L'affaire est tout près de réussir. À l'heure fixée, la reine sort de son cachot, elle traverse la pièce où sont les gendarmes, pénètre dans la loge du concierge Richard, passe par deux guichets. Encore une grille à franchir et elle arrivera dans la cour de mai, puis la rue. Hélas, à ce moment, pris de peur ou voulant faire payer plus cher sa complicité, Jean Gilbert arrête la reine. Malgré ses supplications, les promesses des deux sauveteurs, il se refuse obstinément à lui laisser passer la grille. Marie-Antoinette voit s'effondrer ainsi sa dernière chance de liberté. Le chevalier de Rougeville et Jean-Baptiste Michonis se retirent et le gendarme Jean Gilbert reconduit la reine dans son cachot.
Au moins Jean Gilbert pourrait se taire, mais de crainte que la tentative d'évasion s'ébruite, le gendarme soucieux de se dédouaner, adresse un rapport embarrassé à son supérieur, le lieutenant-colonel Dumesnil, où il dénonce tardivement les manigances de Jean-Baptiste Michonis et du chevalier de Rougeville. De plus, il révèle que la reine lui a confié un papier écrit à l'aide de piqûres d'épingles pour le chevalier de Rougeville. Mais le gendarme proteste qu'il s'est rendu à la Conciergerie et qu'il a déposé ce papier entre les mains du concierge Richard. Le lieutenant-colonel Dumesnil s'empresse d'alerter le Comité de sûreté générale. Celui-ci charge Jean-Pierre-André Amar, assisté du député Sevestre, de se rendre sans délai à la Conciergerie. Les deux membres du Comité de sûreté générale interrogent la reine. Harcelée de questions, elle répond évasivement, attentive à ne rien dire qui puisse incriminer personne. Le chevalier de Rougeville a pu fuir, mais Jean-Baptiste Michonis est arrêté (il sera guillotiné le 29 prairial an II (17 juin 1794). Les Richard sont chassés de la Conciergerie.
Faut-il apporter foi au témoignage du chevalier, alors qu'il est seul à rapporter l'entretien du 28 août 1793 ? La reine a-t-elle vraiment atteint la porte de la Conciergerie avant d'être arrêtée par l'un des gendarmes ? Quel est le degré exact de complicité de Jean-Baptiste Michonis dans cette ténébreuse entreprise ? Certains historiens comme Marine Grey, qui dans son Hébert : le Père Duchesne, agent royaliste écrit que le révolutionnaire aurait participé à ce plan d'évasion de la reine.
Texte : Wikipedia - Complot de l'oeillet
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Voici un fac-similé du billet que la reine remit au chevalier de Rougeville lorsqu'elle était emprisonnée à la Conciergerie.
Lors de son interrogatoire par le Tribunal révolutionnaire, la reine, sachant que le chevalier de Rougeville n'avait pas été arrêté, admit qu'il lui avait remis un oeillet renfermant, disait-elle, ces mots : "Que comptez vous faire ? J'ai été en prison, je m'en suis tiré par un miracle, je viendrai vendredi". La reine déclara au Tribunal qu'elle lui avait répondu en essayant de marquer ces mots avec une épingle : "Je suis gardée à vue, je ne parle ni n'écris". En réalité, la reine avait écrit, avec une épingle, "Je suis garde a vue, je ne parle a persone" et ajouté, à la fin du billet : "Je me fie a vous, je viendrai", ce qui tend à démontrer que Marie-Antoinette avait été mise au courant par Rougeville du projet de l'enlever de la Conciergerie et que le billet de l'oeillet était pour l'avertir de se tenir prête pour le vendredi, sans doute, jour concerté de son évasion.
La reine a reconnu avoir écrit ce billet avec une épingle lorsqu'il lui a été présenté lors de son second interrogatoire. Ce billet est resté annexé aux papiers de l'enquête, qui se trouvent aux Archives nationales (selon le comte de Reiset). Madame Richard a également attesté de l'authenticité du billet (cf. ci-dessous) : "Elle (Madame Richard) a reconnu que c'était le même qu'elle a remis au citoyen Michonis et a signé avec nous (signature de Madame Richard)".
Lors de son interrogatoire par le Tribunal révolutionnaire, la reine, sachant que le chevalier de Rougeville n'avait pas été arrêté, admit qu'il lui avait remis un oeillet renfermant, disait-elle, ces mots : "Que comptez vous faire ? J'ai été en prison, je m'en suis tiré par un miracle, je viendrai vendredi". La reine déclara au Tribunal qu'elle lui avait répondu en essayant de marquer ces mots avec une épingle : "Je suis gardée à vue, je ne parle ni n'écris". En réalité, la reine avait écrit, avec une épingle, "Je suis garde a vue, je ne parle a persone" et ajouté, à la fin du billet : "Je me fie a vous, je viendrai", ce qui tend à démontrer que Marie-Antoinette avait été mise au courant par Rougeville du projet de l'enlever de la Conciergerie et que le billet de l'oeillet était pour l'avertir de se tenir prête pour le vendredi, sans doute, jour concerté de son évasion.
La reine a reconnu avoir écrit ce billet avec une épingle lorsqu'il lui a été présenté lors de son second interrogatoire. Ce billet est resté annexé aux papiers de l'enquête, qui se trouvent aux Archives nationales (selon le comte de Reiset). Madame Richard a également attesté de l'authenticité du billet (cf. ci-dessous) : "Elle (Madame Richard) a reconnu que c'était le même qu'elle a remis au citoyen Michonis et a signé avec nous (signature de Madame Richard)".
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Ce fac-similé me semble quelque peu discutable. Quand on voit le billet aujourd'hui, on ne peut plus rien y déchiffrer tellement il est piqué de partout.
En tout cas, c'est la première fois que j'en vois un où le texte est visible si distinctement!!
En tout cas, c'est la première fois que j'en vois un où le texte est visible si distinctement!!
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 50
Localisation : Normandie
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Ah bon? Vous avez eu accès au billet aux Archives Nationales ? Le fac-similé est inséré dans un ouvrage du XIXème siècle du comte de Reiset… peut-être que le billet était en meilleur état à ce moment-là? Ou alors la personne qui a réalisé le fac-similé du billet a "amélioré" la lisibilité de ce document ?
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Non je ne l'ai pas consulté aux archives mais l'ai vu à l'exposition qu'il y avait eu il y a quelques temps à l'Hôtel de Soubise. On pouvait y voir aussi la dernière lettre de la reine, qui, pour l'occasion, avait été sortie de l'armoire de fer.
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 50
Localisation : Normandie
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Cosmo ! Tu nous déniches toujours des documents époustoufants !!! :\\\\\\\\:
:n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Quel est ton truc ?
Ces quelques mots essentiels, tracés d'une main malhabile ( la peur, l'obligation de se cacher ... ) à petits coups d'épingle, et en toute hâte, dieux que c'est émouvant !
.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
D'éon a écrit:Non je ne l'ai pas consulté aux archives mais l'ai vu à l'exposition qu'il y avait eu il y a quelques temps à l'Hôtel de Soubise. On pouvait y voir aussi la dernière lettre de la reine, qui, pour l'occasion, avait été sortie de l'armoire de fer.
Vous n'auriez pas pris une photo par hasard ?
J'ai également vu la dernière lettre de la reine lors d'une expo à l'hôtel de Soubise il y a 1 ou 2 ans. En revanche, je n'ai jamais vu le billet piqué à l'épingle "en vrai".
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Cosmo a écrit:Ah bon? Vous avez eu accès au billet aux Archives Nationales ? Le fac-similé est inséré dans un ouvrage du XIXème siècle du comte de Reiset… peut-être que le billet était en meilleur état à ce moment-là? Ou alors la personne qui a réalisé le fac-similé du billet a "amélioré" la lisibilité de ce document ?
Oui, peut-être l'état du billet permettait alors de comprendre ce que la Reine avait répondu au chevalier de Rougeville, mais dans ce cas je ne m'explique pas ce qu'écrit Campardon vers 1863 lorsqu'il dit que: " A l'interrogatoire ( second interrogatoire de Michonis) se trouve en effet attaché avec une épingle un petit morceau de papier jauni par le temps et criblé de trous en tous sens, mais où il est impossible de lire quoi que ce soit".
Et même en 1793, à la fin de cet interrogatoire suite à l'affaire de l'œillet, les commissaires disent annexer " le billet piqué avec une épingle au présent interrogatoire, observant qu'il ne nous parait présenter aucune lettre, ni liaison d'aucun mot".
Ceci n'est en rien une attaque personnelle cher Cosmo, mais un doute sur le billet présenté par Reiset . Désolé si vous l'avez pris comme cela et je m'en excuse
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 50
Localisation : Normandie
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
D'éon a écrit:
Oui, peut-être l'état du billet permettait alors de comprendre ce que la Reine avait répondu au chevalier de Rougeville, mais dans ce cas je ne m'explique pas ce qu'écrit Campardon vers 1863 lorsqu'il dit que: " A l'interrogatoire ( second interrogatoire de Michonis) se trouve en effet attaché avec une épingle un petit morceau de papier jauni par le temps et criblé de trous en tous sens, mais où il est impossible de lire quoi que ce soit".
Ah ! ça craint ! boudoi32 Cette feignasse de Campardon a-t-il seulement essayé de décrypter les petits trous ?
D'éon a écrit:
Et même en 1793, à la fin de cet interrogatoire suite à l'affaire de l'œillet, les commissaires disent annexer " le billet piqué avec une épingle au présent interrogatoire, observant qu'il ne nous parait présenter aucune lettre, ni liaison d'aucun mot".
Oui, c'est l'autre fac-similé que j'ai posté ci-dessus.
D'éon a écrit:
Ceci n'est en rien une attaque personnelle cher Cosmo, mais un doute sur le billet présenté par Reiset . Désolé si vous l'avez pris comme cela et je m'en excuse
Je ne le prends pas du tout comme une attaque, rassurez-vous ! : Nous sommes là pour échanger des infos.
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Cosmo a écrit:
Je ne le prends pas du tout comme une attaque, rassurez-vous !
Ben non, tu n'es pas comme ça !
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Me voici donc soulagé
Campardon a eu tout loisir de déchiffrer le billet vu les dizaines d'années où il a travaillé aux archives nationales. Mais de toute manière, la réponse attribuée à la reine et reprise par bon nombre d'historiens doit bien venir de quelque part. Peut-être vient-elle de Reiset? Comme vous, je m'interroge.
Campardon a eu tout loisir de déchiffrer le billet vu les dizaines d'années où il a travaillé aux archives nationales. Mais de toute manière, la réponse attribuée à la reine et reprise par bon nombre d'historiens doit bien venir de quelque part. Peut-être vient-elle de Reiset? Comme vous, je m'interroge.
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 50
Localisation : Normandie
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
A vrai dire, je ne saurais m'aventurer à donner une explication. Reiset était-il un faussaire ? Feuillet de Conches l'était assurément, mais en ce qui concerne Reiset, je ne sais pas… Cela étant, ce fameux billet existe, il est piqué de plusieurs trous et il est annexé au procès-verbal des accusateurs de la reine… ne signifie-t-il vraiment rien? J'en serais surpris mais pourquoi pas. Je n'ai vraiment aucune opinion là-dessus à vrai dire, il faudrait que quelqu'un aille consulter ce document à l'hôtel de Soubise et le décrypte.
Dernière édition par Cosmo le Dim 19 Jan 2014, 13:35, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Reiset était un grand collectionneur. Mais oui, il faudrait aller juger sur pièce.
D'éon- Messages : 213
Date d'inscription : 27/12/2013
Age : 50
Localisation : Normandie
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Il est possible que Michonis, qui garda ce billet plusieurs jours en sa possession, ait ajouté des piqûres sans ordre, dans le dessein d'effacer les caractères primitifs et de les rendre indéchiffrables..?
Invité- Invité
Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Plus que possible en effet car Michonis a toujours témoigné un certain attachement à la reine. J'avais songé à cette éventualité, mais alors d'où vient ce billet tout à fait lisible que présente Reiset?
D'éon- Messages : 213
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Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Ce n'est qu'un fac-similé du billet, réalisé par Pilinski. Pilinski a déchiffré le billet pour Reiset semble-t-il.
Reiset jure en effet que ce facsimilé est "l'exacte reproduction de l'original encore attaché aux liasses de cette enquête" et précise que "l'habile paléographe M. Pilinski est parvenu à me déchiffrer ce document historique" ("Lettres inédites de Marie-Antoinette et de Marie-Clotilde de France", par le comte de Reiset, 1876).
Reiset jure en effet que ce facsimilé est "l'exacte reproduction de l'original encore attaché aux liasses de cette enquête" et précise que "l'habile paléographe M. Pilinski est parvenu à me déchiffrer ce document historique" ("Lettres inédites de Marie-Antoinette et de Marie-Clotilde de France", par le comte de Reiset, 1876).
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Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Pilinski fut donc plus fort que Campardon et que les commissaires du Tribunal révolutionnaire. Pffiouuuuu!! Quel imbroglio!
D'éon- Messages : 213
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Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Pilinski n'est pas n'importe qui semble-t-il. Il a inventé le "procédé Pilinski", ancêtre de la photocopie : mélange ingénieux de la photographie et de la lithographie qui permettait de rendre la gravure avec une telle exactitude, que les impressions produites sur papier ancien étaient de nature à tromper les connaisseurs les plus exercés. Source : http://histoire-bibliophilie.blogspot.fr/2013/04/charles-cape-le-bozerian-du-second.html
Adam-Joseph Pilinski naquit en 1810 à Maciejowice, village du Palatinat de Lublin, à 10 lieues de Varsovie (Pologne), où il fit l’École des Beaux-Arts. Il dut se réfugier en France en 1832, la Pologne devenant une province russe. Arrivé à Marseille, il apprit la lithographie, puis il alla à Clermont-Ferrand remplir les fonctions de dessinateur chez un géomètre : il s’y maria en 1836, y créa une lithographie artistique et commerciale en 1844 et fit différents essais d’un procédé spécial de réimpression. Il finit par monter à Paris en 1853 .
Pilinski exécuta de nombreuses reproductions pour la Gazette des beaux-arts, pour les Marques typographiques de Silvestre, pour le Manuel de l’amateur d’estampes d’Eugène Dutuit, pour l’Origine des cartes à jouer de Merlin, pour l’École des chartes, etc. Des amateurs, Lessoufaché, Guiffrey, Bancel, baron Sellière, Double, Jomard, Le Roux de Lincy, Vatel, Niel, Villot, Royer, baron Pichon, comte de Reiset, Eugène Piot, Gancia, Prosper Blanchemain, comte Delaborde, Boucher de Molandon, Bordier, Chantelauze, prince Ladislas Czartoryski, comte Jean Dzialynski, Gustave Pawlowski, Harrisse, Gibson Craig, Tuffton ; les libraires, imprimeurs ou éditeurs Tross, Aubry, Asher, Potier, Claudin, Bachelin Deflorenne, Labitte, Dumoulin, Porquet, Lemerre, Maisonneuve, Dufossé, A. Lévy, Schwabe, Albert Cohn, Fontaine, Morgan et Fatou, eurent aussi recours au talent de Pilinski. Le « dessinateur paléographe » décéda à Paris (Ve), le 23 janvier 1887.
Adam-Joseph Pilinski naquit en 1810 à Maciejowice, village du Palatinat de Lublin, à 10 lieues de Varsovie (Pologne), où il fit l’École des Beaux-Arts. Il dut se réfugier en France en 1832, la Pologne devenant une province russe. Arrivé à Marseille, il apprit la lithographie, puis il alla à Clermont-Ferrand remplir les fonctions de dessinateur chez un géomètre : il s’y maria en 1836, y créa une lithographie artistique et commerciale en 1844 et fit différents essais d’un procédé spécial de réimpression. Il finit par monter à Paris en 1853 .
Pilinski exécuta de nombreuses reproductions pour la Gazette des beaux-arts, pour les Marques typographiques de Silvestre, pour le Manuel de l’amateur d’estampes d’Eugène Dutuit, pour l’Origine des cartes à jouer de Merlin, pour l’École des chartes, etc. Des amateurs, Lessoufaché, Guiffrey, Bancel, baron Sellière, Double, Jomard, Le Roux de Lincy, Vatel, Niel, Villot, Royer, baron Pichon, comte de Reiset, Eugène Piot, Gancia, Prosper Blanchemain, comte Delaborde, Boucher de Molandon, Bordier, Chantelauze, prince Ladislas Czartoryski, comte Jean Dzialynski, Gustave Pawlowski, Harrisse, Gibson Craig, Tuffton ; les libraires, imprimeurs ou éditeurs Tross, Aubry, Asher, Potier, Claudin, Bachelin Deflorenne, Labitte, Dumoulin, Porquet, Lemerre, Maisonneuve, Dufossé, A. Lévy, Schwabe, Albert Cohn, Fontaine, Morgan et Fatou, eurent aussi recours au talent de Pilinski. Le « dessinateur paléographe » décéda à Paris (Ve), le 23 janvier 1887.
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Re: Marie-Antoinette et le complot de l'oeillet
Merci Cosmo.
A creuser! A creuser!
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D'éon- Messages : 213
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Le Complot de l'Oeillet
Le Complot de l'œillet
Le complot de l'œillet est une tentative de libération de la reine Marie-Antoinette d'Autriche alors enfermée à la Conciergerie à l'instigation du contre-révolutionnaire Jean de Batz.
28 août 1793
Mercredi 28 août 1793, Jean-Baptiste Michonis pénètre dans la cellule de Marie-Antoinette en compagnie d'un homme âgé d'environ 36 ans, de petite taille. Au revers de son habit rayé, l'homme arbore deux magnifiques œillets. Aussitôt, la reine reconnaît le chevalier Alexandre Gonsse de Rougeville, qui lors de la journée du 20 juin 1792, l'a défendue de la populace. Le chevalier de Rougeville — dont Alexandre Dumas fera son chevalier de la Maison-Rouge - s'incline devant la reine, et comme par distraction, laisse tomber ses deux œillets, qui contiennent des messages roulés dans les pétales, le chevalier accompagné de Michonis repart.
Marie-Antoinette peut y lire ces mots : « J'ai des hommes et de l'argent ». Elle répond avec la pointe d'une épingle sur un papier : « Je suis gardée à vue, je ne parle à personne, je me fie à vous, je viendrai ».
Un quart d'heure plus tard, le chevalier de Rougeville revient avec Jean-Baptiste Michonis. Une conversation s'engage. Le chevalier l'informe qu'il reviendra le surlendemain et qu'il apportera l'argent nécessaire pour acheter ses gardiens. il semble que Marie-Antoinette s'emploie dès lors à acheter la complicité du gendarme Jean Gilbert qui remet le message de la reine au chevalier.
30 août 1793
Le chevalier de Rougeville reparait le surlendemain avec Jean-Baptiste Michonis et ils règlent avec la reine tous les détails de l'évasion, qui doit s'effectuer dans la nuit du 2 au 3 septembre 1793. Le couple de concierges Richard, la femme de journée Marie Harel sont dans le secret. Le chevalier de Rougeville détient 400 louis d'or et 10 000 livres d'assignats destinés à acheter les gardiens de la Conciergerie.
En dépit de l'extrême faiblesse de la reine - épuisée par ses pertes de sang continuelles (elle souffrait d'un fibrome à l'utérus), il est convenu que la reine s'échappera, gagnera le château de Livry, où se cache Madame de Jarjayes, puis de là elle s'enfuira vers l'Allemagne.
Nuit du 2 au 3 septembre 1793
L'affaire est tout près de réussir. À l'heure fixée, la reine sort de son cachot, elle traverse la pièce où sont les gendarmes, pénètre dans la loge du concierge Richard, passe par deux guichets. Encore une grille à franchir et elle arrivera dans la cour de mai, puis la rue. Hélas, à ce moment, pris de peur ou voulant faire payer plus cher sa complicité, Jean Gilbert arrête la reine. Malgré ses supplications, les promesses des deux sauveteurs, il se refuse obstinément à lui laisser passer la grille. Marie-Antoinette voit s'effondrer ainsi sa dernière chance de liberté. Le chevalier de Rougeville et Jean-Baptiste Michonis se retirent et le gendarme Jean Gilbert reconduit la reine dans son cachot.
Au moins Jean Gilbert pourrait se taire, mais de crainte que la tentative d'évasion s'ébruite, le gendarme soucieux de se dédouaner, adresse un rapport embarrassé à son supérieur, le lieutenant-colonel Dumesnil, où il dénonce tardivement les manigances de Jean-Baptiste Michonis et du chevalier de Rougeville.
De plus, il révèle que la reine lui a confié un papier écrit à l'aide de piqûres d'épingles pour le chevalier de Rougeville. Mais le gendarme proteste qu'il s'est rendu à la Conciergerie et qu'il a déposé ce papier entre les mains du concierge Richard.
Le lieutenant-colonel Dumesnil s'empresse d'alerter le Comité de sûreté générale. Celui-ci charge Jean-Pierre-André Amar, assisté du député Sevestre, de se rendre sans délai à la Conciergerie.
Les deux membres du Comité de sûreté générale interrogent la reine. Harcelée de questions, elle répond évasivement, attentive à ne rien dire qui puisse incriminer personne.
Le chevalier de Rougeville a pu fuir, mais Jean-Baptiste Michonis est arrêté (il sera guillotiné le 29 prairial an II (17 juin 1794). Les Richard sont chassés de la Conciergerie.
Faut-il apporter foi au témoignage du chevalier, alors qu'il est seul à rapporter l'entretien du 28 août 1793 ?
La reine a-t-elle vraiment atteint la porte de la Conciergerie avant d'être arrêtée par l'un des gendarmes ? Quel est le degré exact de complicité de Jean-Baptiste Michonis dans cette ténébreuse entreprise ?
Certains historiens comme Marine Grey, dans son Hébert : le Père Duchesne, agent royaliste, écrivent que le révolutionnaire aurait participé à ce plan d'évasion de la reine
Compte-rendu de WIKI.
Rougeville :
Auteur : Allais Louis Jean
Titre Portrait de Monsieur Michonis
.
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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