Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Je crois possible que certaines femmes glissaient leurs petits chiens dans leurs manchons. Et tout plein d'autres menus objets du quotidien à portée de main, les sacs n'existant pas à l'époque.
Un petit conseil mode à la brillante Raymonde, en matière de style « Less is more »
Un petit conseil mode à la brillante Raymonde, en matière de style « Less is more »
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Une petite anecdote en passant
... ou comment notre comte Félix d'Hézecques s'est fait énergiquement remonter les bretelles par Madame Adélaïde, pour un crime de lèse-manchon.
J’ai déjà dit que, à la Cour, on ne témoignait pas à Mesdames beaucoup plus d’attentions, et cet abandon avait, je pense, un peu aigri leur humeur. Aussi étaient-elles assez difficiles dans leur service ; le moindre retard était payé de vifs reproches. Si je ne craignais d’être accusé de rancune, j’en citerais quelques preuves qui me sont personnelles. Je dirai seulement ici que je fus un jour vertement tancé par madame Adélaïde pour avoir mis mes mains dans son manchon, qu’elle m’avait donné à porter en montant un escalier.
Allons bon !
Et puis cet autre portrait :
Louise Henriette de Bourbon, duchesse de Chartres and duchesse d'Orléans (1726-1759),
French School of the 18th century.jpg
... ou comment notre comte Félix d'Hézecques s'est fait énergiquement remonter les bretelles par Madame Adélaïde, pour un crime de lèse-manchon.
J’ai déjà dit que, à la Cour, on ne témoignait pas à Mesdames beaucoup plus d’attentions, et cet abandon avait, je pense, un peu aigri leur humeur. Aussi étaient-elles assez difficiles dans leur service ; le moindre retard était payé de vifs reproches. Si je ne craignais d’être accusé de rancune, j’en citerais quelques preuves qui me sont personnelles. Je dirai seulement ici que je fus un jour vertement tancé par madame Adélaïde pour avoir mis mes mains dans son manchon, qu’elle m’avait donné à porter en montant un escalier.
Allons bon !
Et puis cet autre portrait :
Louise Henriette de Bourbon, duchesse de Chartres and duchesse d'Orléans (1726-1759),
French School of the 18th century.jpg
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Marie-Jeanne- Messages : 1497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Merci Marie-Jeanne pour cette information !
Oups, oui...Marie-Jeanne a écrit:Amis des bêtes s'abstenir.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Joli !
Traqué comme il l'est dans le monde, l'amour est obligé d'avoir recours à ces petites ruses : il donne la vie aux miroirs, aux manchons, aux éventails, à une foule de choses dont l’utilité n’est pas tout d’abord démontrée et dont beaucoup de femmes usent sans s’en servir.
Balzac, Une fille d'Ève
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Bonjour, je trouve que le manchon est une très bonne invention, il faudrait y revenir l'hiver prochain.
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
La dernière trace célèbre du manchon, c'est avec Henriette Caillaux qui, en mars 1914, assassine le directeur du Figaro dans son bureau. Le mari d'Henriette était alors ministre des finances et dénigré, critiqué, par le journal. Excédée et fragilisée nerveusement, sa femme se fait conduire à la rédaction du Figaro, en robe de satin noir, toque à aigrette et portant un ample manchon de fourrure, ce qui surprend l'huissier vue la saison. A l'intérieur du manchon, Henriette dissimule un révolver…
Gaston Calmette, directeur du journal, la reçoit. Henriette dénonce une campagne de calomnies, une véritable chasse à l'homme contre son mari puis sort son arme du manchon et tire à six reprises, à bout portant. On accourt, Calmette gît à terre, encore vivant, murmure :"J'ai fait mon devoir. Ce que j'ai fait, je l'ai fait sans haine". Henriette, elle, déclare simplement :"Puisqu'il n'y a pas de justice en France". Arrêtée, elle ajoute espérer n'avoir pas blessé sa victime trop gravement… Calmette meurt sur la table d'opération. Jugée, Henriette sera acquittée, le verdict déclenchant une formidable polémique.
Gaston Calmette, directeur du journal, la reçoit. Henriette dénonce une campagne de calomnies, une véritable chasse à l'homme contre son mari puis sort son arme du manchon et tire à six reprises, à bout portant. On accourt, Calmette gît à terre, encore vivant, murmure :"J'ai fait mon devoir. Ce que j'ai fait, je l'ai fait sans haine". Henriette, elle, déclare simplement :"Puisqu'il n'y a pas de justice en France". Arrêtée, elle ajoute espérer n'avoir pas blessé sa victime trop gravement… Calmette meurt sur la table d'opération. Jugée, Henriette sera acquittée, le verdict déclenchant une formidable polémique.
Source de l'image : herodote.net
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Calonne a écrit: Arrêtée, elle ajoute espérer n'avoir pas blessé sa victime trop gravement… Calmette meurt sur la table d'opération. Jugée, Henriette sera acquittée, le verdict déclenchant une formidable polémique.
Quelle histoire dingue !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
La scène s’est passée dans les anciens locaux du Figaro, sur les Champs Élysées, au niveau du Rond - Point. L’immeuble existe toujours. Le bureau du directeur était dans la rotonde, au premier étage. J’y pense toujours quand je passe par là.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Vicq d Azir a écrit:La scène s’est passée dans les anciens locaux du Figaro, sur les Champs Élysées, au niveau du Rond - Point. L’immeuble existe toujours. Le bureau du directeur était dans la rotonde, au premier étage. J’y pense toujours quand je passe par là.
(c) Wikipedia
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Tatie Wikie nous donne plus de détails :
Après de brèves salutations, elle (Henriette) annonce l'objet de sa visite, la cabale médiatique dont est victime son mari, puis retire de son manchon le pistolet et tire à bout portant sur Calmette six balles : deux se fichent dans la bibliothèque, une est arrêtée par le portefeuille de la victime, une autre érafle son thorax, mais deux autres font mouche dont une fatale qui perfore l'artère iliaque au niveau de l'intestin.
Lors de son procès ouvert le 20 juillet 1914, Henriette Caillaux et son avocat, Fernand Labori, plaident le crime passionnel. Fait exceptionnel, les présidents de la République Poincaré et Briand font une déposition et nombre de membres de la haute société de l'époque doivent aussi s'exposer.
À une époque où le féminisme commençait tout juste à poser son empreinte sur la société française, la défense en la personne de Fernand Labori exploite des stéréotypes encore bien ancrés. Il convainc le jury que le crime n'était pas le fait d'un acte mûrement préparé mais d'un réflexe féminin incontrôlé, transformant le crime prémédité en crime passionnel. Les experts psychiatres évoquent un cas typique d'impulsion subconsciente avec dédoublement complet de personnalité survenu sous l'influence d'un état émotionnel et continu. Alors que l'avocat général Horteux écarte la préméditation et ne réclame que cinq ans de prison ferme, les jurés des assises de la Seine donnent, après cinquante minutes de délibération, une décision d'acquittement le 28 juillet 1914.
Ce verdict fait l'objet de critiques, à l'époque, Joseph Caillaux ayant notamment usé de son entregent pour influer sur le verdict : un de ses amis, Jean-Bienvenu Martin, est nommé ministre de la Justice en juin 1914 alors que le procureur général a été élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur quelques jours avant le procès. Les archives de la préfecture de police exploitées par l'historien Jean-Yves Le Naour révèlent que plusieurs jurés avaient des opinions politiques proches du Parti radical, que le président de la cour d'Assises Louis Albanel était une relation des époux Caillaux, et que la salle d'audience avait été « faite » par un proche de Caillaux, le député Pascal Ceccaldi, qui avait payé des truands corses pour huer ou acclamer les témoins selon qu'ils étaient à charge ou à décharge. Des journalistes évoquent également une collusion entre Caillaux et Boucard, le juge d'instruction.
Après de brèves salutations, elle (Henriette) annonce l'objet de sa visite, la cabale médiatique dont est victime son mari, puis retire de son manchon le pistolet et tire à bout portant sur Calmette six balles : deux se fichent dans la bibliothèque, une est arrêtée par le portefeuille de la victime, une autre érafle son thorax, mais deux autres font mouche dont une fatale qui perfore l'artère iliaque au niveau de l'intestin.
Lors de son procès ouvert le 20 juillet 1914, Henriette Caillaux et son avocat, Fernand Labori, plaident le crime passionnel. Fait exceptionnel, les présidents de la République Poincaré et Briand font une déposition et nombre de membres de la haute société de l'époque doivent aussi s'exposer.
À une époque où le féminisme commençait tout juste à poser son empreinte sur la société française, la défense en la personne de Fernand Labori exploite des stéréotypes encore bien ancrés. Il convainc le jury que le crime n'était pas le fait d'un acte mûrement préparé mais d'un réflexe féminin incontrôlé, transformant le crime prémédité en crime passionnel. Les experts psychiatres évoquent un cas typique d'impulsion subconsciente avec dédoublement complet de personnalité survenu sous l'influence d'un état émotionnel et continu. Alors que l'avocat général Horteux écarte la préméditation et ne réclame que cinq ans de prison ferme, les jurés des assises de la Seine donnent, après cinquante minutes de délibération, une décision d'acquittement le 28 juillet 1914.
Ce verdict fait l'objet de critiques, à l'époque, Joseph Caillaux ayant notamment usé de son entregent pour influer sur le verdict : un de ses amis, Jean-Bienvenu Martin, est nommé ministre de la Justice en juin 1914 alors que le procureur général a été élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur quelques jours avant le procès. Les archives de la préfecture de police exploitées par l'historien Jean-Yves Le Naour révèlent que plusieurs jurés avaient des opinions politiques proches du Parti radical, que le président de la cour d'Assises Louis Albanel était une relation des époux Caillaux, et que la salle d'audience avait été « faite » par un proche de Caillaux, le député Pascal Ceccaldi, qui avait payé des truands corses pour huer ou acclamer les témoins selon qu'ils étaient à charge ou à décharge. Des journalistes évoquent également une collusion entre Caillaux et Boucard, le juge d'instruction.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Henriette Caillaux
L'AFFAIRE CAILLAUX c'est aussi un feuilleton télévisé.
Réalisé par Yannick ANDREÏ, il comprend 4 épisodes, diffusés du vendredi 13 décembre 1985 au vendredi 3 janvier 1986 sur la chaîne Antenne 2.
LE SUJET :
Au début du siècle, la politique et l'amour amènent une femme à se faire justice pour défendre son bonheur et celui de son mari.
SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT :
Décembre 1907, Joseph Caillaux, ministre des Finances, reproche à Andrieux, son inspecteur, de lui remettre un rapport incomplet. Il l'incite à plus de courage ! Berthe Caillaux offre un buffet en l'honneur de son mari. Mais celui-ci ne vient pas ! Il est avec sa maîtresse, Henriette Claretie, épouse d'un écrivain qui la délaisse au profit de la littérature, et dont elle a une fille, Germaine. Henriette admire Caillaux et sa passion intègre pour la politique. Au Conseil des des ministres, Joseph Caillaux se rend compte que Clémenceau croit la guerre imminente alors que lui, est persuadé qu'il faut trouver le moyen d'intervenir en Allemagne pour éviter un conflit. Joseph Caillaux part avec Berthe une semaine à Mamers, son fief électoral. C'est là que le majordome remet une lettre d'Henriette à Joseph...
Avec : Marcel BOZZUFFI (Joseph Caillaux), Brigitte FOSSEY (Henriette Caillaux), Paul BARGE (Ceccaldi), Catherine ALCOVER (Berthe), Nicole JAMET (Madeleine), Paule NOËLLE (Mme Chartran), Marie-France MIGNAL (Mme de Lesagne), Philippe BRIGAUD (Barthou), Marcelle BARREAU (la paysanne), Sophie CAFFAREL (Germaine), Érick DESMARESTZ (Andrieux), Jean-Jacques CHARRIÈRE (Aristide Briand), Pierre LONDICHE (Claretie), Yves BRAINVILLE (Clémenceau), Micheline BOURDAY (Lucie), Bernard RISTROPH (Georges Deschanel), Yves GABRIELLI (Adrien), Alain CHOQUET (le Sous-Préfet), Bernard CHARLAN (Juge du divorce), André SCHMIDT (Maréchal Joffre), Roland MONOD (Justin de Selves), Emmanuel DECHARTRES (Roland Pietri), André CHANAL (Poincaré), Guy RÉGENT (le notable)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Après cette étonnante affaire criminelle ( ? ) du XXème siècle , notre chère comtesse de Boigne nous ramène au XVIIIème et nous rappelle que le manchon n'était pas un accessoire exclusivement féminin. Les messieurs aussi en appréciaient le confort douillet .
J'apprends avec étonnement que la mère d'Adèle, Éléonore Dillon, était la petite-fille du gouverneur de Bonnie Prince Charlie et son frère, le futur cardinal d'York, dernier rejeton des malheureux Stuart. A ce titre, le cardinal invita la duchesse d'Osmond et son époux à lui rendre visite à Rome, à Frascati plus exactement, où il les accueillit avec une bonté extrême. Il exigeait même qu'ils allassent fréquemment, été comme hiver, dîner chez lui. Il y faisait parfois un froid noir.
On le trouvait dans un grand palais peu meublé, sans feu nulle part, un capuchon sur la tête, deux grosses houppelandes sur le corps, les pieds sur une chaufferette et les mains dans un manchon .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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Calonne- Messages : 1123
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Je ne comprends guère les attributions des uns et des autres , mais enfin, je cite la présentation de ce dessin prochainement présenté en vente aux enchères...
Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
La dame au manchon
Portrait présumé de Lucile Desmoulins (1770 - 1794)
Fusain et rehauts de gouache blanche
29,8 x 22,6 cm
Provenance :
Provient de la collection Feuillet de Borsat, porte le cachet de la collection Maurice Feuillet (1873 - 1968) en bas à droite (Lugt.1864).
Bibliographie :
E. BASILY-CALLIMAKI, Jean-Baptiste Isabey. Sa vie, son temps, 1767-1855, Paris, Frazier-Soye, 1909, p. 8 (ill.).
Présentation au catalogue (extraits) :
En 1789, Jean-Baptiste Isabey est dans l'atelier de Jacques-Louis David (1748 - 1825) depuis trois ans après avoir débuté sa formation à Nancy. Déjà, il remporte une série de petits concours à l'Ecole des Beaux-Arts où il étudie en parallèle, démontrant une connaissance pointue de l'anatomie et une faculté certaine à traiter le réel. Lorsque son père décède au cours ces années d'atelier, il se retrouve dans une situation financière délicate.
A ce moment, il se tourne alors vers la production de miniatures et travaille aux décors de petites tabatières pour se nourrir. Là, il développe encore davantage son acuité à la représentation fine des traits de ses modèles, se faisant portraitiste talentueux qui rencontre bientôt un succès immense et le porte bien au-delà des troubles révolutionnaires.
Dans notre dessin, tout l'art du jeune portraitiste est là. Influencé par son maître David, nous retrouvons le fond en partie bouché, les traits fins et précis, une forme de vibration. Il manie avec habileté ses matériaux, donnant vie à la jeune femme qu'il rehausse de touches ponctuelles de blanc sur le cerne inférieur de l'oeil, au coin du nez, aux commissures des lèvres rendues brillantes par une touche finale sur la partie inférieure. Il avive ainsi les vêtements et joue avec les textures des tissus fins qu'il fait briller, du manchon de fourrure mat, duveteux, refuge chaleureux pour les mains du modèle.
Tout en subtilité expressive et en finesse de composition, la dame au manchon annonce la virtuosité grandissante de l'artiste qui excellera dans le genre du portrait.
Le musée Cognacq-Jay conserve aujourd'hui une miniature reprenant exactement notre modèle et sa pose. Tour à tour attribuée à Joseph-Siffred Duplessis (1725 - 1802) puis à sa fille Lucile Duplessis (1770/1794), future épouse de Camille Desmoulins (non, non !! ), l'idée même qu'elle soit le modèle fut avancée.
Trop éloigné des portraits connus de Lucile, l'idée est vite abandonnée et l'attribution de la miniature va aujourd'hui à Louis-Léopold Boilly (1761 - 1845).
(...)
* Source et infos complémentaires : Aguttes Neuilly - Vente dessins anciens, 25 mars 2021
Lucile, épouse de Camille Desmoulins, n'est pas la fille du peintre Joseph-Siffred Duplessis, mais celle de Claude-Etienne Laridon Duplessis (Premier commis du Contrôle Général des Finances)
Et voici la miniature évoquée ci-dessus dans le descriptif, et telle que présentée par le site internet des collections du musée Cognacq-Jay qui la conserve :
Attribué à Boilly, Louis Léopold (La Bassée, 05–07–1761 - Paris, 04–01–1845)
Anciennement attribué à Duplessis, Joseph-Siffred (Carpentras, en 1725 - Versailles, en 1802)
Anciennement attribué à Duplessis (Mademoiselle)
Portrait présumé de Lucile Desmoulins
Inscription - En bas à droite, inscription : "Duple[s ou x?]"
Aquarelle et gouache sur ivoire, vers 1790
Miniature, 8,1 x 6,4 cm
Commentaire historique :
Cette miniature a été successivement attribuée au peintre Joseph-Siffred Duplessis puis à Mlle Duplessis, en raison de l'inscription peu lisible figurant en bas à droite de l'oeuvre, interprétée comme la forme tronquée de "Duplessis".
Or le premier semble avoir très peu produit de miniatures et quant à Mlle Duplessis, ce que l'on connaît d'elle est très éloigné de ce portrait.
Doit-on alors voir dans ces lettres un lien avec le modèle présumé, Lucile Desmoulins, née Laridon-Duplessis ?
Un dessin identique a été attribué à Louis-Léopold Boilly en 1978 à la galerie de Bayser (1978, n°3, repr.). Il semble de la même main que la miniature du musée Cognacq-Jay et pourrait en être le dessin préparatoire.
Le nom de Boilly semble, en effet, une attribution plausible (cf. Lemoine-Bouchard, Nathalie, "Les Miniatures", Paris, Paris-Musées, 2002, p.43).
Il est à rapprocher du "Portrait présumé de Lucile Desmoulins" du musée Carnavalet.
Attribué à Boilly, Louis Léopold (La Bassée, 05–07–1761 - Paris, 04–01–1845)
Portrait présumé de Lucile Desmoulins (1771-1794)
Huile sur toile, vers 1790
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Commentaire historique :
Anne-Lucile Laridon Duplessis avait épousé Camille Desmoulins en 1790, formant avec lui un couple qui est resté depuis le symbole des liens amoureux à l’époque révolutionnaire. Elle fut guillotinée quelques jours après son époux, le13 avril 1794.
Jean-Baptiste Isabey (1767 - 1855)
La dame au manchon
Portrait présumé de Lucile Desmoulins (1770 - 1794)
Fusain et rehauts de gouache blanche
29,8 x 22,6 cm
Provenance :
Provient de la collection Feuillet de Borsat, porte le cachet de la collection Maurice Feuillet (1873 - 1968) en bas à droite (Lugt.1864).
Bibliographie :
E. BASILY-CALLIMAKI, Jean-Baptiste Isabey. Sa vie, son temps, 1767-1855, Paris, Frazier-Soye, 1909, p. 8 (ill.).
Présentation au catalogue (extraits) :
En 1789, Jean-Baptiste Isabey est dans l'atelier de Jacques-Louis David (1748 - 1825) depuis trois ans après avoir débuté sa formation à Nancy. Déjà, il remporte une série de petits concours à l'Ecole des Beaux-Arts où il étudie en parallèle, démontrant une connaissance pointue de l'anatomie et une faculté certaine à traiter le réel. Lorsque son père décède au cours ces années d'atelier, il se retrouve dans une situation financière délicate.
A ce moment, il se tourne alors vers la production de miniatures et travaille aux décors de petites tabatières pour se nourrir. Là, il développe encore davantage son acuité à la représentation fine des traits de ses modèles, se faisant portraitiste talentueux qui rencontre bientôt un succès immense et le porte bien au-delà des troubles révolutionnaires.
Dans notre dessin, tout l'art du jeune portraitiste est là. Influencé par son maître David, nous retrouvons le fond en partie bouché, les traits fins et précis, une forme de vibration. Il manie avec habileté ses matériaux, donnant vie à la jeune femme qu'il rehausse de touches ponctuelles de blanc sur le cerne inférieur de l'oeil, au coin du nez, aux commissures des lèvres rendues brillantes par une touche finale sur la partie inférieure. Il avive ainsi les vêtements et joue avec les textures des tissus fins qu'il fait briller, du manchon de fourrure mat, duveteux, refuge chaleureux pour les mains du modèle.
Tout en subtilité expressive et en finesse de composition, la dame au manchon annonce la virtuosité grandissante de l'artiste qui excellera dans le genre du portrait.
Le musée Cognacq-Jay conserve aujourd'hui une miniature reprenant exactement notre modèle et sa pose. Tour à tour attribuée à Joseph-Siffred Duplessis (1725 - 1802) puis à sa fille Lucile Duplessis (1770/1794), future épouse de Camille Desmoulins (non, non !! ), l'idée même qu'elle soit le modèle fut avancée.
Trop éloigné des portraits connus de Lucile, l'idée est vite abandonnée et l'attribution de la miniature va aujourd'hui à Louis-Léopold Boilly (1761 - 1845).
(...)
* Source et infos complémentaires : Aguttes Neuilly - Vente dessins anciens, 25 mars 2021
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Lucile, épouse de Camille Desmoulins, n'est pas la fille du peintre Joseph-Siffred Duplessis, mais celle de Claude-Etienne Laridon Duplessis (Premier commis du Contrôle Général des Finances)
Et voici la miniature évoquée ci-dessus dans le descriptif, et telle que présentée par le site internet des collections du musée Cognacq-Jay qui la conserve :
Attribué à Boilly, Louis Léopold (La Bassée, 05–07–1761 - Paris, 04–01–1845)
Anciennement attribué à Duplessis, Joseph-Siffred (Carpentras, en 1725 - Versailles, en 1802)
Anciennement attribué à Duplessis (Mademoiselle)
Portrait présumé de Lucile Desmoulins
Inscription - En bas à droite, inscription : "Duple[s ou x?]"
Aquarelle et gouache sur ivoire, vers 1790
Miniature, 8,1 x 6,4 cm
Commentaire historique :
Cette miniature a été successivement attribuée au peintre Joseph-Siffred Duplessis puis à Mlle Duplessis, en raison de l'inscription peu lisible figurant en bas à droite de l'oeuvre, interprétée comme la forme tronquée de "Duplessis".
Or le premier semble avoir très peu produit de miniatures et quant à Mlle Duplessis, ce que l'on connaît d'elle est très éloigné de ce portrait.
Doit-on alors voir dans ces lettres un lien avec le modèle présumé, Lucile Desmoulins, née Laridon-Duplessis ?
Un dessin identique a été attribué à Louis-Léopold Boilly en 1978 à la galerie de Bayser (1978, n°3, repr.). Il semble de la même main que la miniature du musée Cognacq-Jay et pourrait en être le dessin préparatoire.
Le nom de Boilly semble, en effet, une attribution plausible (cf. Lemoine-Bouchard, Nathalie, "Les Miniatures", Paris, Paris-Musées, 2002, p.43).
Il est à rapprocher du "Portrait présumé de Lucile Desmoulins" du musée Carnavalet.
Attribué à Boilly, Louis Léopold (La Bassée, 05–07–1761 - Paris, 04–01–1845)
Portrait présumé de Lucile Desmoulins (1771-1794)
Huile sur toile, vers 1790
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Commentaire historique :
Anne-Lucile Laridon Duplessis avait épousé Camille Desmoulins en 1790, formant avec lui un couple qui est resté depuis le symbole des liens amoureux à l’époque révolutionnaire. Elle fut guillotinée quelques jours après son époux, le13 avril 1794.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Ah ! chic, j'aime bien ce sujet .
Merci, cher la nuit, la neige pour cette nouvelle illustration.
Les expressions de Mme Desmoulins ( " des Moulins " écrivait notre cher Bombelles ) sont tout à fait distinctes sur les deux tableaux faussement semblables. Sur le premier, la mine est chafouine, limite déplaisante. Sur le second, le regard est doux, l'expression rêveuse . C'est intéressant. Et tant de différence ne tient qu'à un cheveu, n'est-ce pas !
D'après ce que j'ai pu lire à son sujet, Lucile était une passionaria. Elle ne remuait pas ses casseroles à la cuisine pendant que les messieurs péroraient au salon . Que non point . Elle était partie prenante de tous les combats et donnait son avis sur tout.
Oups, pardon !
J'avais déjà posté Mary Robinson dans ce sujet ...
Je la retire.
Mais voici un nouveau portrait au manchon !
Portrait d'une dame de qualité.
Ecole française du XVIIIème siècle :
Merci, cher la nuit, la neige pour cette nouvelle illustration.
Les expressions de Mme Desmoulins ( " des Moulins " écrivait notre cher Bombelles ) sont tout à fait distinctes sur les deux tableaux faussement semblables. Sur le premier, la mine est chafouine, limite déplaisante. Sur le second, le regard est doux, l'expression rêveuse . C'est intéressant. Et tant de différence ne tient qu'à un cheveu, n'est-ce pas !
D'après ce que j'ai pu lire à son sujet, Lucile était une passionaria. Elle ne remuait pas ses casseroles à la cuisine pendant que les messieurs péroraient au salon . Que non point . Elle était partie prenante de tous les combats et donnait son avis sur tout.
Oups, pardon !
J'avais déjà posté Mary Robinson dans ce sujet ...
Je la retire.
Mais voici un nouveau portrait au manchon !
Portrait d'une dame de qualité.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Celui du monsieur ressemble à un nid de frelons asiatiques !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Et personne n'aimerait y mettre les mains !
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
Un nid à punaises, ça chatouille
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
C'est vous, cher Bonnefoy, qui nous proposez ce nouveau portrait au manchon !
Merci !
Bonnefoy du Plan a écrit:
Pour terminer sur un autre sourire, voici enfin le portrait non moins impressionnant de Mrs John Drummond en 1792, au début de la période londonienne de l'artiste. Le tableau est passé récemment en vente publique à Londres, c'est un autre exemple très saisissant du talent sans concession du portraitiste alors que commence son exil définitif…Jean-Laurent Mosnier (1743-1808), portrait de Mrs John Drummond
huile sur toile, 1792 (112x88cm), Sotheby's, londres, 2 mai 2018, Lot #165
(source de l’image : site internet Artvee)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle
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