La Révolution française et le " roman national "
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: HISTOIRE MODERNE ET ACTUALITES :: Histoire du XXe siècle et actualités du XXIe siècle
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La Révolution française et le " roman national "
Merci pour cet article.
Sans vouloir commenter ici ses propos sur Louis XVI ou la Révolution, j'isole cependant ce passage intéressant, au sujet d'un débat que nous avions eu ici sur le "roman national".
Sans vouloir commenter ici ses propos sur Louis XVI ou la Révolution, j'isole cependant ce passage intéressant, au sujet d'un débat que nous avions eu ici sur le "roman national".
Mme de Sabran a écrit:
Jean-Christian Petitfils : La disparition progressive de l’enseignement de l’Histoire, mise en œuvre par des gouvernements de droite comme de gauche, le démantèlement de la chronologie sont très préoccupants. Le niveau des connaissances historiques s’est effondré. On a fait croire aux jeunes de notre pays qu’avec le progrès économique, le prodigieux développement des techniques nouvelles de communication, la construction européenne et la mondialisation heureuse, il n’y avait nul besoin de se tourner vers son passé pour en tirer les leçons.
On a précipité aux oubliettes le roman national et la fierté qui allait avec, ce qu’aucun autre pays sur cette terre ne pratique. Ce déni de réalité est une des causes de la crise existentielle que nous vivons. Or, l’Histoire est une part essentielle de la citoyenneté. Elle se venge, hélas, en nous rappelant, avec les attentats de janvier et de novembre 2015, qu’elle peut être tragique.
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 21 Mai - 15:50, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Révolution française et le " roman national "
Merci pour cette mise en exergue qui donne à réfléchir ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
le " roman national "
Jean-Christian Petitfils a écrit:On a précipité aux oubliettes le roman national et la fierté qui allait avec, ce qu’aucun autre pays sur cette terre ne pratique. Ce déni de réalité est une des causes de la crise existentielle que nous vivons. Or, l’Histoire est une part essentielle de la citoyenneté. Elle se venge, hélas, en nous rappelant, avec les attentats de janvier et de novembre 2015, qu’elle peut être tragique.
En dépit des mes recherches sur ce forum, je n'ai pu y trouver le sujet où se trouve le débat sur "le roman national" je poste donc ici des éléments de réponse à la remarque de Jean-Christian Petitfils, en priant que l'on m'excuse si il y a un hors sujet;
Les conférences de l’École Des Chartes
Conférence, Cycle « Les grandes voix »
Comment raconter l'histoire de France ?
Mercredi 2 décembre 2015 à 17 h 00
Dominique Borne, historien, inspecteur général de l'Éducation nationale (1988-2005) donne une conférence intitulée « Comment raconter l'histoire de France ? », dans le cadre du cycle « Les grandes voix ».
On raille volontiers les vieux récits. Faut-il abandonner nos ancêtres les Gaulois, le baptême de Clovis et l'héroïque prise de la Bastille ? L'usure des histoires de France, celles qui croyaient au destin providentiel de la patrie comme celle qui promettait des avenirs radieux, est réelle. Parce que la société, qui fut longtemps bercée par les refrains nationaux, a été bouleversée et ne se reconnaît plus dans les vieilles images. Mais aussi parce qu'on doute que la France, prise dans les évolutions européenne et mondiale, ait encore un destin - et donc une histoire - autonome.
Et pourtant notre société a encore besoin d'histoire de France, mais d'une histoire qui ne serait plus sainte. Elle a besoin d'un récit, pluraliste et discontinu, tissé avec l'histoire de l'Europe et du monde et qui devrait faire « entrer en histoire » toutes les composantes de la société française.
L'entreprise suppose une nouvelle approche des paysages nationaux, une attention plus grande aux événements qui constituent progressivement un patrimoine, une nouvelle définition du héros. Il faudrait, en somme, écrire une histoire plurielle et libre où le débat aurait toute sa place et où chacun se reconnaîtrait.
Invité- Invité
Re: La Révolution française et le " roman national "
Voilà = j'ai eu du mal à retrouver "le roman national" et je me demandais si je ne l'avais en définitive, pas inventé ?!
Alors, ce thème ( ou problématique, comme on voudra) du "roman national" est très finement débattu ( c'est à mon avis la meilleure lecture historique sur ce sijet que j'ai faite jusqu'à présent) par Mona Ozouf dans Composition Française, une autobiographie qui évoque en contexte l'identité Bretonne, sa difficile permanence et les contradictions qu'elle soulève;
Au delà et de façon logique, Mona Ozouf est donc amenée à évoquer le sort de la province ou de la région, quelle qu'elle soit, et le lien qu'elle entretient avec ???? le pouvoir ? "central" vais-je dire ? puisqu'il semble qu'il faille bien qu'il y ait un lieu géographique où se tient le pouvoir et que ce lieu géographique ne soit jamais situé au sein d'une province, quelle qu'elle soit ;
Quel rapport avec le "roman national" ??
Eh bien, en spécialiste de la Révolution Française, Mona Ozouf analyse comment à la date du 4 Août, avec l'abandon des privilèges, est tombée en même temps, la multiplicité des identités provinciales, jusque là organisées autour des dits privilèges et au delà rattachée à la Monarchie absolue; et elle en conclut que la République a été la "mort" ( momentanée) des régions, au profit d'une identité unique, la République; bien sûr, les régions survivront, mais la centralisation est en marche, et désormais on sera Français et Républicain avant d'être Lorrain ou Auvergnat;
Le Roman national daterait donc semble-t-il de la Révolution;
Mais ce serait schématiser sa pensée, beaucoup plus fine et profonde;
J'en retiendra donc simplement, que c'est la conscience d'un roman national, d'une appartenance à une unité forte géographique et humaine, qui va se faire jour dans le peuple à partir de là;
Alors, ce thème ( ou problématique, comme on voudra) du "roman national" est très finement débattu ( c'est à mon avis la meilleure lecture historique sur ce sijet que j'ai faite jusqu'à présent) par Mona Ozouf dans Composition Française, une autobiographie qui évoque en contexte l'identité Bretonne, sa difficile permanence et les contradictions qu'elle soulève;
Au delà et de façon logique, Mona Ozouf est donc amenée à évoquer le sort de la province ou de la région, quelle qu'elle soit, et le lien qu'elle entretient avec ???? le pouvoir ? "central" vais-je dire ? puisqu'il semble qu'il faille bien qu'il y ait un lieu géographique où se tient le pouvoir et que ce lieu géographique ne soit jamais situé au sein d'une province, quelle qu'elle soit ;
Quel rapport avec le "roman national" ??
Eh bien, en spécialiste de la Révolution Française, Mona Ozouf analyse comment à la date du 4 Août, avec l'abandon des privilèges, est tombée en même temps, la multiplicité des identités provinciales, jusque là organisées autour des dits privilèges et au delà rattachée à la Monarchie absolue; et elle en conclut que la République a été la "mort" ( momentanée) des régions, au profit d'une identité unique, la République; bien sûr, les régions survivront, mais la centralisation est en marche, et désormais on sera Français et Républicain avant d'être Lorrain ou Auvergnat;
Le Roman national daterait donc semble-t-il de la Révolution;
Mais ce serait schématiser sa pensée, beaucoup plus fine et profonde;
J'en retiendra donc simplement, que c'est la conscience d'un roman national, d'une appartenance à une unité forte géographique et humaine, qui va se faire jour dans le peuple à partir de là;
Invité- Invité
Re: La Révolution française et le " roman national "
Intéressant.
Cela me rappelle les cours d'Histoire-Géo quand je préparais le concours de professeur des écoles. Notre prof nous a bien dit que notre rôle n'était pas d'enseigner la réalité historique mais bien une certaine idéologie, celle de la République.
J'y adhère sans conteste à plus de 80%. Mais évidemment, il reste des éléments sur lesquels les élèves qui passeront par moi n'auront pas tout à fait la vision normative. Ainsi si je leur enseigne bien la géographie moderne, ils connaissent aussi les noms des anciens grands duchés ou comtés. :
Cela me rappelle les cours d'Histoire-Géo quand je préparais le concours de professeur des écoles. Notre prof nous a bien dit que notre rôle n'était pas d'enseigner la réalité historique mais bien une certaine idéologie, celle de la République.
J'y adhère sans conteste à plus de 80%. Mais évidemment, il reste des éléments sur lesquels les élèves qui passeront par moi n'auront pas tout à fait la vision normative. Ainsi si je leur enseigne bien la géographie moderne, ils connaissent aussi les noms des anciens grands duchés ou comtés. :
Invité- Invité
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