Louise-Marie de France, dite Madame Louise
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MARIE ANTOINETTE
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Les autres
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Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Par la cérémonie très officielle de la présentation, et alors que se prépare le mariage du dauphin avec l'archiduchesse d'Autriche, Marie-Antoinette, Louis XV venait d'imposer à la Cour sa toute nouvelle favorite, Mme du Barry .
Dans cet universel abaissement autour d'un caprice des sens, une protestation, unique dans sa sincérité, s'éleva. Elle partit du milieu même de la famille royale, et fut discrète, respectueuse pour le souverain et pour le père, mais d'un accent ferme et d'une incomparable noblesse. Ce fut l'acte de Madame Louise. Un jour, M. Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, ayant sollicité une audience de Louis XV, lui annonça le désir de Madame Louise de quitter la Cour, de renoncer au monde et à ses prérogatives de fille de France et d'entrer au couvent dans l'Ordre mortifié du Carmel. Si rien n'avait pu faire prévoir au Roi cette demande, nous devinons aujourd'hui,
malgré le voile qui enveloppe toujours des actes de conscience aussi intimes, quelques-uns des motifs qui décidèrent la princesse et développèrent sa vocation religieuse ; elle fit simplement un sacrifice qui s'accomplit tous les jours dans la société chrétienne, en s'offrant à Dieu pour le salut du père qu'elle aimait. Personne ne souffrait plus qu'elle par ce roi qui avilissait sa couronne de fils aîné de l'Église, par ce pécheur endurci à qui les prêtres étaient obligés de refuser les sacrements, par cette âme faible qui courait à la damnation éternelle. Elle recourut donc aux lois mystérieuses qui donnent aux vies volontairement sacrifiées le droit d'exiger une grâce, telle que la conversion d'un être cher, de la miséricorde divine.
Elle était maintenant la fille préférée de Louis XV, la plus jeune et la plus rapprochée de lui par certains goûts communs, comme le cheval et les exercices violents. Adroite en ses mouvements, malgré une légère déviation du dos, qu'elle plaisantait elle-même en disant « ma bosse », elle faisait encore, dans la force de ses trente-deux ans, une assez agréable amazone. Sa physionomie virile valait bien la beauté fanée de sa sœur Adélaïde ou l'insignifiante régularité de traits de Victoire. Son caractère impérieux et violent avait été dompté par l'humilité, et sa dévotion instruite lui donnait dans la famille une autorité assez grande pour les choses de la religion. Elle vivait avec ses sœurs dans une union apparente, sans les laisser pénétrer le moins du monde dans une pensée qu'elles n'eussent pas comprise. Charitable discrètement, réservant aux pauvres, sans qu'on le sût, sa pension tout entière, adonnée à de secrètes mortifications, elle n'avait jamais rien montré aux siens du projet qui grandissait en elle.
Le Roi, qui en fut le premier confident, demeura donc fort surpris de la révélation de l'archevêque : « Que c'est cruel ! que c'est cruel ! » répétait-il. Mais cette émotion ne pouvait être que de surface. Après avoir demandé, pour la forme, quinze jours de réflexion, il écrivit à Madame Louise : « Si c'est pour Dieu seul, je ne puis m'opposer à sa volonté ni à votre détermination. Depuis dix-huit ans, vous devez avoir fait vos réflexions ; ainsi je n'ai plus à vous en demander. Il paraît même que vos arrangements sont faits. Vous pouvez en parler à vos sœurs quand vous le jugerez à propos. Compiègne n'est pas possible ; partout ailleurs, c'est à vous de décider, et je serais bien fâché de vous rien prescrire là-dessus...
Je vous embrasse de tout mon cœur, ma chère fille, et vous donne ma bénédiction. »
( Pierre de Nolhac : Marie-Antoinette, Dauphine )
Dans cet universel abaissement autour d'un caprice des sens, une protestation, unique dans sa sincérité, s'éleva. Elle partit du milieu même de la famille royale, et fut discrète, respectueuse pour le souverain et pour le père, mais d'un accent ferme et d'une incomparable noblesse. Ce fut l'acte de Madame Louise. Un jour, M. Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, ayant sollicité une audience de Louis XV, lui annonça le désir de Madame Louise de quitter la Cour, de renoncer au monde et à ses prérogatives de fille de France et d'entrer au couvent dans l'Ordre mortifié du Carmel. Si rien n'avait pu faire prévoir au Roi cette demande, nous devinons aujourd'hui,
malgré le voile qui enveloppe toujours des actes de conscience aussi intimes, quelques-uns des motifs qui décidèrent la princesse et développèrent sa vocation religieuse ; elle fit simplement un sacrifice qui s'accomplit tous les jours dans la société chrétienne, en s'offrant à Dieu pour le salut du père qu'elle aimait. Personne ne souffrait plus qu'elle par ce roi qui avilissait sa couronne de fils aîné de l'Église, par ce pécheur endurci à qui les prêtres étaient obligés de refuser les sacrements, par cette âme faible qui courait à la damnation éternelle. Elle recourut donc aux lois mystérieuses qui donnent aux vies volontairement sacrifiées le droit d'exiger une grâce, telle que la conversion d'un être cher, de la miséricorde divine.
Elle était maintenant la fille préférée de Louis XV, la plus jeune et la plus rapprochée de lui par certains goûts communs, comme le cheval et les exercices violents. Adroite en ses mouvements, malgré une légère déviation du dos, qu'elle plaisantait elle-même en disant « ma bosse », elle faisait encore, dans la force de ses trente-deux ans, une assez agréable amazone. Sa physionomie virile valait bien la beauté fanée de sa sœur Adélaïde ou l'insignifiante régularité de traits de Victoire. Son caractère impérieux et violent avait été dompté par l'humilité, et sa dévotion instruite lui donnait dans la famille une autorité assez grande pour les choses de la religion. Elle vivait avec ses sœurs dans une union apparente, sans les laisser pénétrer le moins du monde dans une pensée qu'elles n'eussent pas comprise. Charitable discrètement, réservant aux pauvres, sans qu'on le sût, sa pension tout entière, adonnée à de secrètes mortifications, elle n'avait jamais rien montré aux siens du projet qui grandissait en elle.
Le Roi, qui en fut le premier confident, demeura donc fort surpris de la révélation de l'archevêque : « Que c'est cruel ! que c'est cruel ! » répétait-il. Mais cette émotion ne pouvait être que de surface. Après avoir demandé, pour la forme, quinze jours de réflexion, il écrivit à Madame Louise : « Si c'est pour Dieu seul, je ne puis m'opposer à sa volonté ni à votre détermination. Depuis dix-huit ans, vous devez avoir fait vos réflexions ; ainsi je n'ai plus à vous en demander. Il paraît même que vos arrangements sont faits. Vous pouvez en parler à vos sœurs quand vous le jugerez à propos. Compiègne n'est pas possible ; partout ailleurs, c'est à vous de décider, et je serais bien fâché de vous rien prescrire là-dessus...
Je vous embrasse de tout mon cœur, ma chère fille, et vous donne ma bénédiction. »
( Pierre de Nolhac : Marie-Antoinette, Dauphine )
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Un sujet sur MADAME LOUISE !!! grand merci !!!! je suis riche au sujet de cette princesse , je possède un livre ancien de PROYART racontant la vie de la princesse au carmel, avec une toute petite étiquette sur la page de garde "noviciat du carmel de SAINT DENIS"
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Alors, chère Marie-Antoinette, pour vous faire plaisir, Pierre de Nolhac poursuit :
Madame Louise a choisi la plus pauvre maison des Carmélites, celle de Saint-Denis, où elle ne connaît personne. Nul n'est informé de son projet, sauf le Roi et l'aumônier du couvent qu'elle a averti. Elle quitte Versailles de grand matin, ayant embrassé ses trois sœurs comme à l'ordinaire, accompagnée de la princesse de Ghistel, sa dame d'honneur, et de son écuyer. Arrivée au monastère, elle se fait ouvrir les grilles, assiste à la messe avec la communauté et, comme elle demeure en adoration devant le Saint-Sacrement, l'aumônier réunit les religieuses et leur apprend qu'elles vont avoir pour novice une fille de France.
Les humbles femmes rentrent à la chapelle et tombent à genoux, émues aux larmes, tandis que Madame Louise, conservant tout son sang-froid, se jette aux pieds de la prieure. Elle reparaît à la grille, qui ne doit plus se rouvrir pour elle, et montre à madame de Ghistel l'autorisation écrite du Roi. Et, pendant que la dame d'honneur, croyant rêver, retourne à Versailles apporter l'étrange nouvelle à la consternation fraternelle de Mesdames et à la légèreté des gens de cour, sœur Thérèse de Saint -Augustin, prosternée devant l'autel, s'enivre des ferveurs de la pénitence et des premières joies de l'expiation...
Bigre ! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Madame Louise dans toute la candeur de sa jeunesse :
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1748
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Louise naît à Versailles le 15 juillet 1737. Elle est désignée comme Madame Septième, née Huitième, puisque l’une de ses sœurs est morte quatre ans auparavant. En dix ans, la reine a mis au monde dix enfants. Un seul des deux garçons a survécu. Epuisée par tant de naissances qui ont assuré fragilement l’avenir de la dynastie, Marie Leszczynska continue de tenir sa cour tout en se ménageant une vie intime de prière et de méditation. La petite princesse rejoint ses sœurs aînées dans l’aile des Princes qui domine le parterre du Midi et l’Orangerie. Dès ses premiers jours, elle est entourée des soins empressés de sa nourrice et des douze personnes attachées à sa Chambre sous les ordres de Madame de Tallard, gouvernante des Enfants de France. Meubles et fournitures sont livrés quinze jours avant la naissance de la princesse. Est aussi livrée de la vaisselle d’or et de vermeil, gravée des armes du roi et de la légende des Enfants de France.
Une année à peine a passé quand le couple royal se sépare de ses filles cadettes. Les quatre plus jeunes princesses sont conduites à l’abbaye de Fontevraud. Leur éducation est confiée aux religieuses. Le voyage fut une véritable expédition qui égrena lentement, à travers les plaines de la Beauce, un lourd cortège de neuf voitures et vingt fourgons, encadré d’un détachement des Gardes du Corps.
Madame Louise une fois revenue à Versailles, n’oublia pas cette paroisse où elle avait aussi reçu la première communion et la confirmation. Les princesses continuèrent d’y faire leurs Pâques chaque année, même après l’achèvement de leur chapelle privée. En 1755, elles envoyèrent au curé un tableau représentant « Saint Joseph tenant dans ses bras l’enfant Jésus ».
L’éducation que la petite princesse reçoit des religieuses à qui elle est confiée tend à la préparer au rang qu’elle aura à tenir dans le monde, mais aussi à dompter son orgueil et sa vivacité parfois mordante. A une suivante qui, un jour, tarde à la satisfaire, elle rappelle avec dédain Je suis la fille de votre roi !… Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu ! s’entend-elle répondre. Elle acquiert ainsi une lucidité qui lui permet de se remettre en question et de se corriger. Sans doute se souviendra-t-elle des talents pédagogiques de ses éducatrices quand elle aura elle-même la charge du noviciat à Saint-Denis.
Toute petite, Madame Louise apprend à aimer Dieu, ressentant déjà, de façon enfantine le désir de se donner toute à lui. Sa générosité allant avec l’impétuosité de son tempérament est accompagnée cependant du scrupule d’être indigne de tant d’amour.
Jamais le couple royal ne fera le voyage pour rendre visite à ses filles. En septembre 1747 cependant, Jean-Marc Nattier est dépêché auprès d’elles pour faire leurs portraits. En découvrant le visage de Louise la reine commente : … « je n’ai jamais rien vu de si agréable que la petite. Elle a la physionomie attendrissante et fort éloignée de la tristesse […] elle est touchante, douce spirituelle ». Le peintre a su faire ressortir le charme et la fraîcheur de la petite princesse. Il a aussi habilement « gommé » la déformation de son dos, due à une scoliose ou à une mauvaise chute que Louise aurait faite en voulant descendre seule de son lit alors qu’elle était encore à Fontevraud. Il y a loin du charme de la petite fille à l’apparence, peu avenante il faut bien le dire, de la princesse qui plus tard se dépeindra ainsi, avec un humour teinté de cruauté : « Votre servante est fort petite, grosse tête, grand front, sourcils noirs, yeux bleu-gris-brun, nez long et crochu, menton fourchu, grasse comme une boule et bossue ».
Revenue en octobre 1750 à Versailles, avec sa sœur Sophie, Louise restera à la Cour jusqu’en 1770. Loin d’être éblouie par tout ce faste, Louise observe et se tient à distance des querelles et des intrigues. En fait, malgré l’apparat et le faste, la vie à la Cour est d’un ennui mortel. Même allégée depuis la mort de Louis XIV, l’étiquette s’y révèle extrêmement contraignante. L’existence des princesses est d’une languissante monotonie.
Louise ne faillit cependant pas à ses obligations. Elle s’astreint scrupuleusement à remplir les devoirs qui incombent à son rang, mais elle suit volontiers les chasses du roi. « Condamnée à couler mes jours dans ce monde, véritable exil pour moi …je dois m’y regarder comme étrangère, comme captive ».
Louise-Marie de France, dite Madame Louise (1737–1787), fille de Louis XV
François Hubert Drouais
Huile sur toile, 1763
Image : Wikipedia
En fait, Louise mène à la Cour une vie retirée, autant que le lui permet son rang. Sa réserve ne vient pas de sa timidité, elle aurait plutôt un tempérament emporté qu’elle maîtrise à force de volonté. Pas de langueur non plus chez cette jeune femme qui n’est pas insensible aux plaisirs de l’existence. Pas de rêverie romantique pour cet esprit lucide. La princesse est sans illusion sur elle-même. Mais elle a très tôt l’intuition profonde d’un appel indicible qui se confirmera de plus en plus. « Je le sens [le Seigneur] m’appelle à quelque chose de plus élevé et qui m’attache plus particulièrement à son service. Ce qu’il veut, ce qu’il exige de moi, c’est une conformité plus exacte à la morale de l’Evangile qui dit “Que celui qui veut être à moi porte sa croix et qu’il me suive” »
L’entrée au Carmel, en 1751, de Madame de Rupelmonde qui vient de perdre en quelques mois son époux, son fils de quatre ans et son père, frappe la princesse qui assiste à la cérémonie de prise d’habit. Sa vocation se précise, bien qu’elle ne sache pas encore vers quel ordre se diriger. « Pendant la cérémonie et avant de sortir de l’église, je pris la résolution de demander tous les jours à Dieu qu’il me donnât les moyens de briser les liens qui me retenaient dans le monde, et de pouvoir être un jour, sinon carmélite, car je n’osais me flatter d’en avoir la force, du moins religieuse dans une maison bien régulière ».
« Je vais vous dire les motifs qui m’ont engagée à quitter le monde, tout brillant qu’il pût être pour moi […] : mes péchés, ce qu’il en a coûté à Jésus-Christ pour nous sauver, la nécessité de la pénitence en cette vie ou en l’autre, bien difficile dans une vie aisée, surtout aimant autant ses aises que je les aimais, la parabole du chameau qui passerait plutôt par le trou d’une aiguille qu’un riche n’entrerait dans le Royaume du Ciel, la nécessité de l’aumône qui doit s’étendre sur tout le superflu, et ce superflu pour moi était immense, enfin le désir de posséder Dieu éternellement et de jouir de la couronne qui nous est préparée dans le ciel ».
Le Carmel, auquel sa mère est attachée, l’attire. En 1762 en tous cas, elle est déterminée à y entrer. Elle se procure les constitutions de Sainte Thérèse d’Avila et une robe de bure qu’elle s’habitue à porter dès qu’elle se retrouve seule dans ses appartements. A l’insu de tous, elle mène au cœur du château une vie monacale : sans attendre que son désir se réalise, elle s’exerce à la vie à laquelle elle aspire. « J’avais pris, dès lors quelques renseignements sur la vie que mènent les carmélites et, sans avoir encore de vocation exclusive pour l’ordre dans lequel je me consacrerais au Seigneur, j’étais néanmoins assez décidée pour le leur, à moins que des difficultés insurmontables ne m’en fermassent l’entrée »."
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_de_France
http://www.carmel.asso.fr/-Madame-Louise-de-France-.html
http://f.duchene.free.fr/berssous/07.htm
Bien à vous.
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Jean-Marc Nattier
Huile sur toile, 1748
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Louise naît à Versailles le 15 juillet 1737. Elle est désignée comme Madame Septième, née Huitième, puisque l’une de ses sœurs est morte quatre ans auparavant. En dix ans, la reine a mis au monde dix enfants. Un seul des deux garçons a survécu. Epuisée par tant de naissances qui ont assuré fragilement l’avenir de la dynastie, Marie Leszczynska continue de tenir sa cour tout en se ménageant une vie intime de prière et de méditation. La petite princesse rejoint ses sœurs aînées dans l’aile des Princes qui domine le parterre du Midi et l’Orangerie. Dès ses premiers jours, elle est entourée des soins empressés de sa nourrice et des douze personnes attachées à sa Chambre sous les ordres de Madame de Tallard, gouvernante des Enfants de France. Meubles et fournitures sont livrés quinze jours avant la naissance de la princesse. Est aussi livrée de la vaisselle d’or et de vermeil, gravée des armes du roi et de la légende des Enfants de France.
Une année à peine a passé quand le couple royal se sépare de ses filles cadettes. Les quatre plus jeunes princesses sont conduites à l’abbaye de Fontevraud. Leur éducation est confiée aux religieuses. Le voyage fut une véritable expédition qui égrena lentement, à travers les plaines de la Beauce, un lourd cortège de neuf voitures et vingt fourgons, encadré d’un détachement des Gardes du Corps.
Madame Louise une fois revenue à Versailles, n’oublia pas cette paroisse où elle avait aussi reçu la première communion et la confirmation. Les princesses continuèrent d’y faire leurs Pâques chaque année, même après l’achèvement de leur chapelle privée. En 1755, elles envoyèrent au curé un tableau représentant « Saint Joseph tenant dans ses bras l’enfant Jésus ».
L’éducation que la petite princesse reçoit des religieuses à qui elle est confiée tend à la préparer au rang qu’elle aura à tenir dans le monde, mais aussi à dompter son orgueil et sa vivacité parfois mordante. A une suivante qui, un jour, tarde à la satisfaire, elle rappelle avec dédain Je suis la fille de votre roi !… Et moi, Madame, je suis la fille de votre Dieu ! s’entend-elle répondre. Elle acquiert ainsi une lucidité qui lui permet de se remettre en question et de se corriger. Sans doute se souviendra-t-elle des talents pédagogiques de ses éducatrices quand elle aura elle-même la charge du noviciat à Saint-Denis.
Toute petite, Madame Louise apprend à aimer Dieu, ressentant déjà, de façon enfantine le désir de se donner toute à lui. Sa générosité allant avec l’impétuosité de son tempérament est accompagnée cependant du scrupule d’être indigne de tant d’amour.
Jamais le couple royal ne fera le voyage pour rendre visite à ses filles. En septembre 1747 cependant, Jean-Marc Nattier est dépêché auprès d’elles pour faire leurs portraits. En découvrant le visage de Louise la reine commente : … « je n’ai jamais rien vu de si agréable que la petite. Elle a la physionomie attendrissante et fort éloignée de la tristesse […] elle est touchante, douce spirituelle ». Le peintre a su faire ressortir le charme et la fraîcheur de la petite princesse. Il a aussi habilement « gommé » la déformation de son dos, due à une scoliose ou à une mauvaise chute que Louise aurait faite en voulant descendre seule de son lit alors qu’elle était encore à Fontevraud. Il y a loin du charme de la petite fille à l’apparence, peu avenante il faut bien le dire, de la princesse qui plus tard se dépeindra ainsi, avec un humour teinté de cruauté : « Votre servante est fort petite, grosse tête, grand front, sourcils noirs, yeux bleu-gris-brun, nez long et crochu, menton fourchu, grasse comme une boule et bossue ».
Revenue en octobre 1750 à Versailles, avec sa sœur Sophie, Louise restera à la Cour jusqu’en 1770. Loin d’être éblouie par tout ce faste, Louise observe et se tient à distance des querelles et des intrigues. En fait, malgré l’apparat et le faste, la vie à la Cour est d’un ennui mortel. Même allégée depuis la mort de Louis XIV, l’étiquette s’y révèle extrêmement contraignante. L’existence des princesses est d’une languissante monotonie.
Louise ne faillit cependant pas à ses obligations. Elle s’astreint scrupuleusement à remplir les devoirs qui incombent à son rang, mais elle suit volontiers les chasses du roi. « Condamnée à couler mes jours dans ce monde, véritable exil pour moi …je dois m’y regarder comme étrangère, comme captive ».
Louise-Marie de France, dite Madame Louise (1737–1787), fille de Louis XV
François Hubert Drouais
Huile sur toile, 1763
Image : Wikipedia
En fait, Louise mène à la Cour une vie retirée, autant que le lui permet son rang. Sa réserve ne vient pas de sa timidité, elle aurait plutôt un tempérament emporté qu’elle maîtrise à force de volonté. Pas de langueur non plus chez cette jeune femme qui n’est pas insensible aux plaisirs de l’existence. Pas de rêverie romantique pour cet esprit lucide. La princesse est sans illusion sur elle-même. Mais elle a très tôt l’intuition profonde d’un appel indicible qui se confirmera de plus en plus. « Je le sens [le Seigneur] m’appelle à quelque chose de plus élevé et qui m’attache plus particulièrement à son service. Ce qu’il veut, ce qu’il exige de moi, c’est une conformité plus exacte à la morale de l’Evangile qui dit “Que celui qui veut être à moi porte sa croix et qu’il me suive” »
L’entrée au Carmel, en 1751, de Madame de Rupelmonde qui vient de perdre en quelques mois son époux, son fils de quatre ans et son père, frappe la princesse qui assiste à la cérémonie de prise d’habit. Sa vocation se précise, bien qu’elle ne sache pas encore vers quel ordre se diriger. « Pendant la cérémonie et avant de sortir de l’église, je pris la résolution de demander tous les jours à Dieu qu’il me donnât les moyens de briser les liens qui me retenaient dans le monde, et de pouvoir être un jour, sinon carmélite, car je n’osais me flatter d’en avoir la force, du moins religieuse dans une maison bien régulière ».
« Je vais vous dire les motifs qui m’ont engagée à quitter le monde, tout brillant qu’il pût être pour moi […] : mes péchés, ce qu’il en a coûté à Jésus-Christ pour nous sauver, la nécessité de la pénitence en cette vie ou en l’autre, bien difficile dans une vie aisée, surtout aimant autant ses aises que je les aimais, la parabole du chameau qui passerait plutôt par le trou d’une aiguille qu’un riche n’entrerait dans le Royaume du Ciel, la nécessité de l’aumône qui doit s’étendre sur tout le superflu, et ce superflu pour moi était immense, enfin le désir de posséder Dieu éternellement et de jouir de la couronne qui nous est préparée dans le ciel ».
Le Carmel, auquel sa mère est attachée, l’attire. En 1762 en tous cas, elle est déterminée à y entrer. Elle se procure les constitutions de Sainte Thérèse d’Avila et une robe de bure qu’elle s’habitue à porter dès qu’elle se retrouve seule dans ses appartements. A l’insu de tous, elle mène au cœur du château une vie monacale : sans attendre que son désir se réalise, elle s’exerce à la vie à laquelle elle aspire. « J’avais pris, dès lors quelques renseignements sur la vie que mènent les carmélites et, sans avoir encore de vocation exclusive pour l’ordre dans lequel je me consacrerais au Seigneur, j’étais néanmoins assez décidée pour le leur, à moins que des difficultés insurmontables ne m’en fermassent l’entrée »."
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_de_France
http://www.carmel.asso.fr/-Madame-Louise-de-France-.html
http://f.duchene.free.fr/berssous/07.htm
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Extraits de biographies
"Retenue à Versailles pendant de longues années, elle ne cherche pas de vain prétexte pour remettre à plus tard l’effort quotidien de la régularité d’une existence consacrée. Au jour le jour, tout en respectant les obligations de son rang, elle trouve l’occasion d’une existence humble et fidèle. Au fil de l’année liturgique elle rédige le carnet de bord de sa longue traversée du désert. Chaque grande fête de la vie du Christ lui est un repère dont elle tire enseignement de même qu’elle s’inspire de la vie des saints pour en suivre l’exemple. Elle s’applique continuellement et sans complaisance à un examen de conscience où elle ne laisse rien échapper au regard miséricordieux de son Dieu. "
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Attribué à François Hubert Drouais
Huile sur toile, 18e siècle
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Réceptions d’ambassadeurs, dîners officiels en public, présentation des dames de la Cour en grande robe noire dans la chambre de la reine, bal dans la grande galerie ou la galerie des glaces, expositions d’œuvres d’art dans le salon d’Hercule, revues militaires, représentations de théâtre ou concerts se succèdent sans que la princesse ait à se soucier de l’organisation de son emploi du temps. Cependant, la vie de représentation à laquelle la contraint son rang lui pèse de plus en plus. Elle en vient à se sentir prisonnière dans ce château où son âme s’égare de demeure en demeure, dans les mirages renvoyés à l’infini par les miroirs où se reflètent les scintillements du siècle des Lumières.
« Voyez l’esclavage où je suis, l’agitation où je vis, mes prières gênées, mes méditations coupées, mes dévotions contrariées ; voyez les affaires temporelles dont je suis assaillie, voyez le monde qui sème sous mes pas ses pompes, ses jeux, ses spectacles, ses conversations, ses délices, ses vanités, ses méchancetés, ses tentations sans que je puisse ni fuir ni me détourner ».
Seul Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, est dans la confidence. Il incite la princesse à la patience. Depuis le retour à Versailles en 1750, vingt ans se sont écoulés avant que le vœu le plus cher de Louise se réalise. Elle commence à se désoler d’être ainsi sans cesse retardée dans l’accomplissement de sa vocation et s’en remet à Sainte Thérèse dans une neuvaine où elle clame son impatience.
« ô ma bonne Mère, que faut-il donc de plus ? Mes jours se dissipent, mes années s’écoulent ; hélas ! que me restera-til à donner à Dieu ? Vos filles elles-mêmes ne me trouveront-elles pas trop âgée ? Ouvrez-moi donc enfin, ô ma Mère, ouvrez-moi la porte de votre maison, tracez-moi la route, frayez-moi le chemin, aplanissez-moi tout obstacle ; dès le premier pas, j’ai besoin de tous vos secours pour me déclarer à celui dont le consentement m’est nécessaire ; faites-moi naître une occasion favorable, préparez-moi son coeur, disposez-le à m’écouter, défendez-moi de sa tendresse, défendez-moi de la mienne, donnez-moi avec le courage de lui parler, des paroles persuasives qui vainquent toutes ses répugnances ; mettez-moi sur les lèvres ce que je dois lui dire, ce que je dois lui répondre ; parlez-lui vous-même pour moi, et répondez-moi pour lui ».
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Attribué à François-Hubert Drouais
Huile sur toile exécutée peu avant son entrée au Carmel, 1763
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
Les deuils successifs qui frappent la famille royale la retiennent sans doute auprès des siens. Le Dauphin, meurt en 1765, suivi deux ans plus tard par la Dauphine. Entre temps, le grand père Stanislas Leszczynski a disparu, brûlé vif accidentellement. Puis c’est le tour de la reine qui s’éteint en 1768. Louise n’est plus retenue à la Cour que par l’affection profonde qu’elle porte à son père.
Enfin, le 30 janvier 1770, Christophe de Beaumont demande audience au roi et lui annonce l’intention de sa fille de se faire carmélite. Louis XV est consterné, mais connaissant la détermination de Louise il sait qu’elle ne s’engage pas sur un coup de tête : « c’est cruel, c’est cruel, c’est cruel » répète-t-il « mais si Dieu la demande je ne puis pas la refuser, je répondrai dans quinze jours ». Le 16 février suivant, il accepte, la mort dans l’âme.
C’est à Saint-Denis, à deux pas de la nécropole des rois de France, que Louise a décidé de passer désormais sa vie. Elle a choisi un couvent pauvre, si austère aussi qu’on le surnomme « la trappe du Carmel ». Pour la communauté sa venue est providentielle. Menacées d’être dispersées en raison de leur trop grande pauvreté, les religieuses ont entamé, dès le 8 février, une neuvaine au Cœur de Marie pour obtenir un secours du ciel. L’une d’entre elles en plaisantant a fait la remarque « il nous faudrait au moins une fille de roi ! » La prière des sœurs a donc été exaucée au-delà de ce qu’elles pouvaient imaginer.
L’intention de Louise n’est pas qu’on la traite comme une princesse du sang. Elle vient ici pour partager la vie humble et cachée des moniales et accepte bien malgré elle quelques aménagements à la Règle qui lui permettront de s’habituer à son nouveau sort. S’il en est un qu’elle apprécie toutefois, c’est de pouvoir s’aider de cordes qui lui servent de rampe dans l’étroit et raide escalier du couvent. Jamais elle n’a descendu seule les marches du château. Toujours aidée par un page, elle est maintenant prise de vertige face au vide et doit s’asseoir pour ne pas tomber. Mais mis à part quelques détails de la vie quotidienne, elle se met avec bonheur à sa nouvelle existence et supporte avec abnégation la rudesse de sa nouvelle condition.
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Anne-Baptiste Nivelon
Huile sur toile, vers 1769
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux
Louise qui a reçu le nom de Sœur Thérèse de Saint-Augustin se coule avec facilité dans cette nouvelle vie à laquelle elle s’est secrètement préparée. Elle entend être traitée à l’égal de ses nouvelles sœurs, et n’accepte que par obéissance et à contrecœur quelques accommodements. Ses sœurs, qui n’ont appris qu’après son départ sa décision, viennent la visiter. Pour petite anecdote, Madame Adélaïde, prise d’émotion en apprenant par son père Louis XV le départ de Madame Louise se serait écrié « Avec qui ? ».
La toute jeune Marie-Antoinette à peine arrivée en France pour épouser le Dauphin, futur Louis XVI, se rend aussi à Saint-Denis pour faire la connaissance de sa tante. C’est même elle qui lui remettra le voile le 10 septembre 1770, jour de sa prise d’habit. Un an plus tard, le 11 septembre 1771, Madame Louise fait profession. A la cérémonie privée, en succède une seconde, publique, au cours de laquelle, en présence d’une vingtaine d’évêques et d’une nombreuse assemblée, elle reçoit le voile noir des mains de la comtesse de Provence (épouse du futur Louis XVIII).
Le lendemain de sa prise de voile, elle est nommée maîtresse des novices. Son expérience du monde, sa finesse psychologique, la font apprécier par celles qui lui sont confiées. Toutes gardent le souvenir des conseils avisés qu’elle a su leur donner pour les guider avec une ferme douceur. Elle leur est elle-même très attachée et se dit édifiée par leur ferveur.
Madame Louise en carmélite
Anne-Baptiste Nivelon
Huile sur toile, 1770
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux
Si la pédagogie de Madame Louise à l’égard des jeunes religieuses qui lui sont confiées s’appuie sur un jugement sain et équilibré, l’exemple qu’elle donne jour après jour lui vaut aussi l’estime de toutes les sœurs. Sa piété est aussi éloignée du Quiétisme que du Jansénisme. Sereine, mais sans complaisance, lucide, mais sans rigueur excessive ou vain orgueil, elle repose sur un fond de bons sens qui fait bien le propre de son caractère. Sa charité active se traduit par maints petits gestes attentionnés envers ses sœurs. Elle qui, à Versailles, avait toujours été servie, n’hésite pas à arranger la paillasse de telle d’entre elles pour lui en éviter la peine.
A la fin de l’année 1771, Madame Louise est nommée dépositaire, c’est à dire sœur économe. Elle gardera longtemps cette tâche qu’elle accomplira avec perspicacité. Elle fait effectuer de nombreux travaux dans le carmel dont elle surveille de près l’exécution, comme l’attestent ses nombreux billets à M. Collemberg, le chargé d’affaires de la communauté.
Tasse litron et sa soucoupe d'un cabaret décoré de portraits en grisaille des membres de la famille royale.
Madame Louise
Manufacture de la rue du faubourg Saint-Denis, Paris
Hannong, Pierre-Antoine (fabricant)
Porcelaine, vers 1778-1779 (XVIIIe siècle)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Sous le règne de Louis XVI, le projet - déjà envisagé sous Louis XV - de reconstruire l’église délabrée, est mené à bien. Les plans établis par Fleuret, professeur à l’école militaire ne sont pas retenus ; les travaux sont confiés dès 1779 à Richard Mique. Elle ne manque pas à l’occasion de manifester son impatience, voire son agacement devant la lenteur des travaux et ne s’en laisse pas conter quant à la qualité et au coût des matériaux.
Le chantier est aussi retardé par des "accidents de travail. En 1780, un charretier est écrasé sous les pierres qu’il transporte. La communauté émue assure les frais de son enterrement. En 1782, un ouvrier a le doigt écrasé ; Madame Louise le déplore : « cela fait grand pitié ». Quand le Saint Sacrement est installé dans le nouveau chœur le 28 mai 1784, reste l’aménagement et la décoration à terminer. Madame Louise demande à Richard Mique d’intervenir auprès du sculpteur Deschamps.
En novembre 1773, Madame Louise est élue prieure, puis réélue trois ans plus tard. Elle sera à nouveau appelée à cette charge en 1785. Toujours active, elle refuse cependant d’intervenir en toute affaire de privilège : « Il faut faire oublier tout ce que j’ai été ». Pourtant elle sait rappeler l’autorité de sa naissance et se dépense sans compter dès qu’il s’agit du bien de l’Ordre et de l’intérêt de la Religion. Elle qui voulait disparaître du monde, comprend peu à peu qu’il lui faut accepter sa naissance et assumer son rang jusqu’au fond de son couvent, pour la plus grande gloire de Dieu. Elle sera princesse et carmélite.
L’application la plus aboutie de l’influence des Lumières en politique est la signature par Louis XVI de l’édit de tolérance, par lequel l’état civil est reconnu aux protestants, sans que toutefois leur soit accordée une totale liberté de culte. Madame Louise ressent la mesure comme une véritable trahison. Sans doute, ici ne fait elle pas preuve d’ouverture d’esprit ! Mais elle est de son temps, droite, cohérente avec elle-même, ferme dans ses convictions. Fille de France, elle n’admet pas que le roi puisse manquer au serment du Sacre de défendre la foi catholique et de combattre l’hérésie. Peut-on lui reprocher de se soucier du salut de l’âme en même temps que du réconfort moral et physique de ses semblables ? Peut-on lui reprocher de se désoler de l’édit de 1787, elle qui pense sans doute sincèrement que son neveu, en cédant à la mode des temps laisse s’égarer des chrétiens dans des chemins de perdition ?
Plus qu’idéologiques, ses prises de position sont avant tout empreintes d’une charité active. Et c’est bien en ce sens, qu’en juin 1783, elle accueille à Saint-Denis les treize religieuses du carmel de Bruxelles, chassées de leur couvent par la politique de Joseph II, frère de Marie-Antoinette, qui gouverne seul l’empire autrichien depuis 1780 et qui entend que les Flandres soient « balayées de tous les fainéants contemplatifs ». En « catholique éclairé », il pense que l’Eglise, soumise à l’Etat, doit participer à la construction du bonheur dès ici-bas. Pour cela, la foi doit être épurée de toute superstition et le clergé de ses membres parasites : contrairement aux enseignantes et aux hospitalières, les contemplatives, à ses yeux, ne contribuent en rien au bien commun.
Elle qui avait tant souhaité qu’on oublie son état comprend peu à peu que par les relations que lui valent son rang, elle peut se mettre au service de l’Eglise. Toujours elle refusera d’intervenir en toute affaire de privilège ou de bénéfice, mais dès qu’il y va de l’intérêt de l’Ordre et de la défense de la pureté de la foi, elle se démène sans compter. Tout au long de sa vie, elle entretient une correspondance suivie avec de nombreuses personnalités, n’hésitant pas à jouer de son influence pour venir en aide à une communauté en difficulté, ou à encourager une vocation. Ainsi fait-elle parrainer par Marie-Antoinette Madame Lidoine qui, reconnaissante, prendra en religion le nom de Thérèse de Saint-Augustin. Devenue prieure du carmel de Compiègne, elle montera la dernière à l’échafaud après toute sa communauté, le 17 juillet 1794.
Madame Louse carmélite
Littret de Montigny, Claude-Antoine (graveur)
Esnauts & Rapilly (éditeur)
Estampe, 1770-1775 (XVIIIe siècle)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / EPV
Madame Louise elle, ne connaîtra pas le martyre. Brutalement frappée par la maladie, elle meurt en 1787, âgée de cinquante ans. Ses dernières paroles disent toute son impatience pour enfin rejoindre l’Epoux en son Royaume : « Allons vite au galop, au Paradis ! » En son temps, elle avait déjà compris le prix des petits sacrifices quotidiens assumés avec discrétion et persévérance. Son plus grand titre de gloire se trouve dans la fidélité à un « Oui » renouvelé jour après jour. « L’héroïcité » de ses vertus, se fonde dans une constante attitude d’obéissance face à une réalité joyeusement assumée ; le secret de sa sainteté, dans l’intuition d’une « petite voie bien droite » : une voie royale ! En octobre 1793, les révolutionnaires saccagent les tombes de Saint Denis et se rendent au Carmel voisin afin de déterrer le cercueil de Madame Louise… une fois ouvert ils contemplent le corps de la princesse en décomposition ornée de ses austères vêtements de carmélite… une fois la minute de voyeurisme passé, ils se jettent sur le corps, le giflent, lui crachent dessus, arrachent cheveux et chairs, avant de le jeter dans la fosse commune."
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_de_France
http://www.carmel.asso.fr/-Madame-Louise-de-France-.html
http://f.duchene.free.fr/berssous/07.htm
Bien à vous.
"Retenue à Versailles pendant de longues années, elle ne cherche pas de vain prétexte pour remettre à plus tard l’effort quotidien de la régularité d’une existence consacrée. Au jour le jour, tout en respectant les obligations de son rang, elle trouve l’occasion d’une existence humble et fidèle. Au fil de l’année liturgique elle rédige le carnet de bord de sa longue traversée du désert. Chaque grande fête de la vie du Christ lui est un repère dont elle tire enseignement de même qu’elle s’inspire de la vie des saints pour en suivre l’exemple. Elle s’applique continuellement et sans complaisance à un examen de conscience où elle ne laisse rien échapper au regard miséricordieux de son Dieu. "
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Attribué à François Hubert Drouais
Huile sur toile, 18e siècle
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
"Réceptions d’ambassadeurs, dîners officiels en public, présentation des dames de la Cour en grande robe noire dans la chambre de la reine, bal dans la grande galerie ou la galerie des glaces, expositions d’œuvres d’art dans le salon d’Hercule, revues militaires, représentations de théâtre ou concerts se succèdent sans que la princesse ait à se soucier de l’organisation de son emploi du temps. Cependant, la vie de représentation à laquelle la contraint son rang lui pèse de plus en plus. Elle en vient à se sentir prisonnière dans ce château où son âme s’égare de demeure en demeure, dans les mirages renvoyés à l’infini par les miroirs où se reflètent les scintillements du siècle des Lumières.
« Voyez l’esclavage où je suis, l’agitation où je vis, mes prières gênées, mes méditations coupées, mes dévotions contrariées ; voyez les affaires temporelles dont je suis assaillie, voyez le monde qui sème sous mes pas ses pompes, ses jeux, ses spectacles, ses conversations, ses délices, ses vanités, ses méchancetés, ses tentations sans que je puisse ni fuir ni me détourner ».
Seul Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, est dans la confidence. Il incite la princesse à la patience. Depuis le retour à Versailles en 1750, vingt ans se sont écoulés avant que le vœu le plus cher de Louise se réalise. Elle commence à se désoler d’être ainsi sans cesse retardée dans l’accomplissement de sa vocation et s’en remet à Sainte Thérèse dans une neuvaine où elle clame son impatience.
« ô ma bonne Mère, que faut-il donc de plus ? Mes jours se dissipent, mes années s’écoulent ; hélas ! que me restera-til à donner à Dieu ? Vos filles elles-mêmes ne me trouveront-elles pas trop âgée ? Ouvrez-moi donc enfin, ô ma Mère, ouvrez-moi la porte de votre maison, tracez-moi la route, frayez-moi le chemin, aplanissez-moi tout obstacle ; dès le premier pas, j’ai besoin de tous vos secours pour me déclarer à celui dont le consentement m’est nécessaire ; faites-moi naître une occasion favorable, préparez-moi son coeur, disposez-le à m’écouter, défendez-moi de sa tendresse, défendez-moi de la mienne, donnez-moi avec le courage de lui parler, des paroles persuasives qui vainquent toutes ses répugnances ; mettez-moi sur les lèvres ce que je dois lui dire, ce que je dois lui répondre ; parlez-lui vous-même pour moi, et répondez-moi pour lui ».
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Attribué à François-Hubert Drouais
Huile sur toile exécutée peu avant son entrée au Carmel, 1763
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
Les deuils successifs qui frappent la famille royale la retiennent sans doute auprès des siens. Le Dauphin, meurt en 1765, suivi deux ans plus tard par la Dauphine. Entre temps, le grand père Stanislas Leszczynski a disparu, brûlé vif accidentellement. Puis c’est le tour de la reine qui s’éteint en 1768. Louise n’est plus retenue à la Cour que par l’affection profonde qu’elle porte à son père.
Enfin, le 30 janvier 1770, Christophe de Beaumont demande audience au roi et lui annonce l’intention de sa fille de se faire carmélite. Louis XV est consterné, mais connaissant la détermination de Louise il sait qu’elle ne s’engage pas sur un coup de tête : « c’est cruel, c’est cruel, c’est cruel » répète-t-il « mais si Dieu la demande je ne puis pas la refuser, je répondrai dans quinze jours ». Le 16 février suivant, il accepte, la mort dans l’âme.
C’est à Saint-Denis, à deux pas de la nécropole des rois de France, que Louise a décidé de passer désormais sa vie. Elle a choisi un couvent pauvre, si austère aussi qu’on le surnomme « la trappe du Carmel ». Pour la communauté sa venue est providentielle. Menacées d’être dispersées en raison de leur trop grande pauvreté, les religieuses ont entamé, dès le 8 février, une neuvaine au Cœur de Marie pour obtenir un secours du ciel. L’une d’entre elles en plaisantant a fait la remarque « il nous faudrait au moins une fille de roi ! » La prière des sœurs a donc été exaucée au-delà de ce qu’elles pouvaient imaginer.
L’intention de Louise n’est pas qu’on la traite comme une princesse du sang. Elle vient ici pour partager la vie humble et cachée des moniales et accepte bien malgré elle quelques aménagements à la Règle qui lui permettront de s’habituer à son nouveau sort. S’il en est un qu’elle apprécie toutefois, c’est de pouvoir s’aider de cordes qui lui servent de rampe dans l’étroit et raide escalier du couvent. Jamais elle n’a descendu seule les marches du château. Toujours aidée par un page, elle est maintenant prise de vertige face au vide et doit s’asseoir pour ne pas tomber. Mais mis à part quelques détails de la vie quotidienne, elle se met avec bonheur à sa nouvelle existence et supporte avec abnégation la rudesse de sa nouvelle condition.
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Anne-Baptiste Nivelon
Huile sur toile, vers 1769
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux
Louise qui a reçu le nom de Sœur Thérèse de Saint-Augustin se coule avec facilité dans cette nouvelle vie à laquelle elle s’est secrètement préparée. Elle entend être traitée à l’égal de ses nouvelles sœurs, et n’accepte que par obéissance et à contrecœur quelques accommodements. Ses sœurs, qui n’ont appris qu’après son départ sa décision, viennent la visiter. Pour petite anecdote, Madame Adélaïde, prise d’émotion en apprenant par son père Louis XV le départ de Madame Louise se serait écrié « Avec qui ? ».
La toute jeune Marie-Antoinette à peine arrivée en France pour épouser le Dauphin, futur Louis XVI, se rend aussi à Saint-Denis pour faire la connaissance de sa tante. C’est même elle qui lui remettra le voile le 10 septembre 1770, jour de sa prise d’habit. Un an plus tard, le 11 septembre 1771, Madame Louise fait profession. A la cérémonie privée, en succède une seconde, publique, au cours de laquelle, en présence d’une vingtaine d’évêques et d’une nombreuse assemblée, elle reçoit le voile noir des mains de la comtesse de Provence (épouse du futur Louis XVIII).
Le lendemain de sa prise de voile, elle est nommée maîtresse des novices. Son expérience du monde, sa finesse psychologique, la font apprécier par celles qui lui sont confiées. Toutes gardent le souvenir des conseils avisés qu’elle a su leur donner pour les guider avec une ferme douceur. Elle leur est elle-même très attachée et se dit édifiée par leur ferveur.
Madame Louise en carmélite
Anne-Baptiste Nivelon
Huile sur toile, 1770
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux
Si la pédagogie de Madame Louise à l’égard des jeunes religieuses qui lui sont confiées s’appuie sur un jugement sain et équilibré, l’exemple qu’elle donne jour après jour lui vaut aussi l’estime de toutes les sœurs. Sa piété est aussi éloignée du Quiétisme que du Jansénisme. Sereine, mais sans complaisance, lucide, mais sans rigueur excessive ou vain orgueil, elle repose sur un fond de bons sens qui fait bien le propre de son caractère. Sa charité active se traduit par maints petits gestes attentionnés envers ses sœurs. Elle qui, à Versailles, avait toujours été servie, n’hésite pas à arranger la paillasse de telle d’entre elles pour lui en éviter la peine.
A la fin de l’année 1771, Madame Louise est nommée dépositaire, c’est à dire sœur économe. Elle gardera longtemps cette tâche qu’elle accomplira avec perspicacité. Elle fait effectuer de nombreux travaux dans le carmel dont elle surveille de près l’exécution, comme l’attestent ses nombreux billets à M. Collemberg, le chargé d’affaires de la communauté.
Tasse litron et sa soucoupe d'un cabaret décoré de portraits en grisaille des membres de la famille royale.
Madame Louise
Manufacture de la rue du faubourg Saint-Denis, Paris
Hannong, Pierre-Antoine (fabricant)
Porcelaine, vers 1778-1779 (XVIIIe siècle)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Sous le règne de Louis XVI, le projet - déjà envisagé sous Louis XV - de reconstruire l’église délabrée, est mené à bien. Les plans établis par Fleuret, professeur à l’école militaire ne sont pas retenus ; les travaux sont confiés dès 1779 à Richard Mique. Elle ne manque pas à l’occasion de manifester son impatience, voire son agacement devant la lenteur des travaux et ne s’en laisse pas conter quant à la qualité et au coût des matériaux.
Le chantier est aussi retardé par des "accidents de travail. En 1780, un charretier est écrasé sous les pierres qu’il transporte. La communauté émue assure les frais de son enterrement. En 1782, un ouvrier a le doigt écrasé ; Madame Louise le déplore : « cela fait grand pitié ». Quand le Saint Sacrement est installé dans le nouveau chœur le 28 mai 1784, reste l’aménagement et la décoration à terminer. Madame Louise demande à Richard Mique d’intervenir auprès du sculpteur Deschamps.
En novembre 1773, Madame Louise est élue prieure, puis réélue trois ans plus tard. Elle sera à nouveau appelée à cette charge en 1785. Toujours active, elle refuse cependant d’intervenir en toute affaire de privilège : « Il faut faire oublier tout ce que j’ai été ». Pourtant elle sait rappeler l’autorité de sa naissance et se dépense sans compter dès qu’il s’agit du bien de l’Ordre et de l’intérêt de la Religion. Elle qui voulait disparaître du monde, comprend peu à peu qu’il lui faut accepter sa naissance et assumer son rang jusqu’au fond de son couvent, pour la plus grande gloire de Dieu. Elle sera princesse et carmélite.
L’application la plus aboutie de l’influence des Lumières en politique est la signature par Louis XVI de l’édit de tolérance, par lequel l’état civil est reconnu aux protestants, sans que toutefois leur soit accordée une totale liberté de culte. Madame Louise ressent la mesure comme une véritable trahison. Sans doute, ici ne fait elle pas preuve d’ouverture d’esprit ! Mais elle est de son temps, droite, cohérente avec elle-même, ferme dans ses convictions. Fille de France, elle n’admet pas que le roi puisse manquer au serment du Sacre de défendre la foi catholique et de combattre l’hérésie. Peut-on lui reprocher de se soucier du salut de l’âme en même temps que du réconfort moral et physique de ses semblables ? Peut-on lui reprocher de se désoler de l’édit de 1787, elle qui pense sans doute sincèrement que son neveu, en cédant à la mode des temps laisse s’égarer des chrétiens dans des chemins de perdition ?
Plus qu’idéologiques, ses prises de position sont avant tout empreintes d’une charité active. Et c’est bien en ce sens, qu’en juin 1783, elle accueille à Saint-Denis les treize religieuses du carmel de Bruxelles, chassées de leur couvent par la politique de Joseph II, frère de Marie-Antoinette, qui gouverne seul l’empire autrichien depuis 1780 et qui entend que les Flandres soient « balayées de tous les fainéants contemplatifs ». En « catholique éclairé », il pense que l’Eglise, soumise à l’Etat, doit participer à la construction du bonheur dès ici-bas. Pour cela, la foi doit être épurée de toute superstition et le clergé de ses membres parasites : contrairement aux enseignantes et aux hospitalières, les contemplatives, à ses yeux, ne contribuent en rien au bien commun.
Elle qui avait tant souhaité qu’on oublie son état comprend peu à peu que par les relations que lui valent son rang, elle peut se mettre au service de l’Eglise. Toujours elle refusera d’intervenir en toute affaire de privilège ou de bénéfice, mais dès qu’il y va de l’intérêt de l’Ordre et de la défense de la pureté de la foi, elle se démène sans compter. Tout au long de sa vie, elle entretient une correspondance suivie avec de nombreuses personnalités, n’hésitant pas à jouer de son influence pour venir en aide à une communauté en difficulté, ou à encourager une vocation. Ainsi fait-elle parrainer par Marie-Antoinette Madame Lidoine qui, reconnaissante, prendra en religion le nom de Thérèse de Saint-Augustin. Devenue prieure du carmel de Compiègne, elle montera la dernière à l’échafaud après toute sa communauté, le 17 juillet 1794.
Madame Louse carmélite
Littret de Montigny, Claude-Antoine (graveur)
Esnauts & Rapilly (éditeur)
Estampe, 1770-1775 (XVIIIe siècle)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / EPV
Madame Louise elle, ne connaîtra pas le martyre. Brutalement frappée par la maladie, elle meurt en 1787, âgée de cinquante ans. Ses dernières paroles disent toute son impatience pour enfin rejoindre l’Epoux en son Royaume : « Allons vite au galop, au Paradis ! » En son temps, elle avait déjà compris le prix des petits sacrifices quotidiens assumés avec discrétion et persévérance. Son plus grand titre de gloire se trouve dans la fidélité à un « Oui » renouvelé jour après jour. « L’héroïcité » de ses vertus, se fonde dans une constante attitude d’obéissance face à une réalité joyeusement assumée ; le secret de sa sainteté, dans l’intuition d’une « petite voie bien droite » : une voie royale ! En octobre 1793, les révolutionnaires saccagent les tombes de Saint Denis et se rendent au Carmel voisin afin de déterrer le cercueil de Madame Louise… une fois ouvert ils contemplent le corps de la princesse en décomposition ornée de ses austères vêtements de carmélite… une fois la minute de voyeurisme passé, ils se jettent sur le corps, le giflent, lui crachent dessus, arrachent cheveux et chairs, avant de le jeter dans la fosse commune."
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_de_France
http://www.carmel.asso.fr/-Madame-Louise-de-France-.html
http://f.duchene.free.fr/berssous/07.htm
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
voici MADAME LOUISE , en cire, pièce unique, revêtue du costume traditionnel des carmélites de SAINT DENIS.
ces vêtements ont été réalisés grâce à un don faits par les carmélites d'ABBEVILLE d'authentiques tissus à la condition que MADAME LOUISE leur soit présentée.
Madame LOUISE est entrée par le guichet en clôture et a passé une semaine en communauté avant de retourner dans le Monde - les religieuses avaient joint un petit scapulaire pour protéger sa propriétaire, ce qui est le cas depuis + de 30 années.
Tiré du livre sur la vie de MERE DE SAINT AUGUSTIN , que je possède dans une édition comportant les deux tomes...
dans le haut de la page de garde, une petite étiquette porte la mention "noviciat de SAINT DENIS".
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Bon jour,
L. Lafont d'Aussonne dans des Mémoires secrets et universels des malheurs et de la mort de la reine de France nota cette histoire -ci.
Le Petit Louis XVII Chez Les Carmelites
La Reine ayant eu le bonheur de conserver la tendre amitié de Madame Louise, venait, deux fois l'année, à St.-Denis, pour rendre ses devoirs à cette princesse. Elle lui amenait ses jolis enfans, dont toutes ces bonnes Religieuses se montraient idolâtres; et la visite du jour de l'An était plus particulièrement consacrée aux cadeaux. Au mois de mai 1787, lorsque le duc de Normandie fut en sevrage, on le transporta chez la Fille de Louis XV, qui brûlait d'impatience de le voir. La Communauté, réunie en cercle, admira tout à son aise ce beau petit garçon, dont la physionomie, déjà distinguée comme celle de sa mère, promettait un si brillant avenir.
Comme on allait se séparer pour remonter dans les voitures, la Prieure bienveillante articula ces mots: Nos quatre Novices, que retiennent en ce moment les travaux de la Buanderie, vont être bien affligées de n'avoir pas vu ce que nous voyons!... Mais ce sera pour une autrefois.
— « Non, non, ma chère Tante, s'écria la Reine « aussitôt : Je comprends la privation de ces saintes « filles. Allons toutes, de ce pas, à la Buanderie, que « je n'ai pas encore remarquée. Mon Fils voyagera « dans votre monastère, et ne s'en portera que mieux. »
On se transporta gaîment jusqu'aux verdures où coule la jolie rivière intérieure. Les quatre Novices et les Sœurs Converses eurent la satisfaction de voir la Reine, et de baiser la main de son cher Enfant ,
....
Histoire joli..
Leos
L. Lafont d'Aussonne dans des Mémoires secrets et universels des malheurs et de la mort de la reine de France nota cette histoire -ci.
Le Petit Louis XVII Chez Les Carmelites
La Reine ayant eu le bonheur de conserver la tendre amitié de Madame Louise, venait, deux fois l'année, à St.-Denis, pour rendre ses devoirs à cette princesse. Elle lui amenait ses jolis enfans, dont toutes ces bonnes Religieuses se montraient idolâtres; et la visite du jour de l'An était plus particulièrement consacrée aux cadeaux. Au mois de mai 1787, lorsque le duc de Normandie fut en sevrage, on le transporta chez la Fille de Louis XV, qui brûlait d'impatience de le voir. La Communauté, réunie en cercle, admira tout à son aise ce beau petit garçon, dont la physionomie, déjà distinguée comme celle de sa mère, promettait un si brillant avenir.
Comme on allait se séparer pour remonter dans les voitures, la Prieure bienveillante articula ces mots: Nos quatre Novices, que retiennent en ce moment les travaux de la Buanderie, vont être bien affligées de n'avoir pas vu ce que nous voyons!... Mais ce sera pour une autrefois.
— « Non, non, ma chère Tante, s'écria la Reine « aussitôt : Je comprends la privation de ces saintes « filles. Allons toutes, de ce pas, à la Buanderie, que « je n'ai pas encore remarquée. Mon Fils voyagera « dans votre monastère, et ne s'en portera que mieux. »
On se transporta gaîment jusqu'aux verdures où coule la jolie rivière intérieure. Les quatre Novices et les Sœurs Converses eurent la satisfaction de voir la Reine, et de baiser la main de son cher Enfant ,
....
Histoire joli..
Leos
Leos- Messages : 794
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Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Lors de la prise d'habit de MADAME LOUISE, la Dauphine était présente, et elle reçut en cadeau "la pièce d'estomac" de la robe de la princesse, c'est le morceau de tissu qui ferme le devant la robe de cour - cette pièce d'estomac est conservée dans une vitrine au CARMEL DE SAINT DENIS devenu MUSEE au premier étage.
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
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MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Bon jour,
j'ajoute encore les deux extraits concernant Madame Louise.
Un de Louis-François-Joseph de Bourbon prince de Conti et Stéphanie Louise de Bourbon-Conti
dans Les Bourbon martyrs, ou, Les augustes victimes(1821)
...Comme elle vivait bien avec la Famille Royale, elle allait voir, de temps en temps, Madame Louise, aux Carmélites de Saint-Denis; elle y conduisait ses enfans. Une fois, Madame Royale, âgée alors de cinq à six ans, laissa tomber son mouchoir; la Reine, par un regard, lui témoigna le désir qu'elle avait de le lui voir ramasser elle-même ; et comme les religieuses se baissaient pour lui épargner ce soin : « Non, non, ma tante, dit la « Reine à Madanme Louise, je ne le permettrai « pas : c'est ici la maison de l'humilité ; je veux « que ma fille, tout enfant qu'elle est, y reçoive « une leçon d'obéissance et de modestie. »..
Autre dans Souvenirs de quarante ans 1789-1830. Récits d'une dame de Madame la Dauphine ...de Comtesse Pauline de GALARD DE BÉARN, Louis Hector de GALARD DE BÉARN (Count.)
..Je ne vous dirai rien sur l’ancienne société française, j’étais trop jeune pour avoir des idées faites sur un régime qui finissait. Tout ce que je sais sur cette époque je le tiens de ma mère. C’est à elle que j’entendis par— ler des pieuses filles de Louis XV, les princesses Adélaïde et Sophie, qui, dans une cour frivole et légère, donnèrent l’exemple des vertus qu’on ne trouve ordinairement que dans le cloître, et surtout de Madame Louise a de France, qui mourut, en 1787, aux Carmélites de Saint-Denis. Louis XVI, MarieAntoinette et {Madame Élisabeth avaient un véritable culte pour leur sainte tante. Ils allaient souvent la visiter et se recueillir auprès d’elles. C’est à ses prières que le Roi et la Reine croyaient devoir la naissance du premier Dauphin, et le Roi, en allant annoncer cet événement à la vénérable carmélite, exprima cette pensée en lui_disant: «Ma tante, je viens vous faire hommage d’un événement qui fait aujourd’hui la joie de mon peuple et la mienne, car je l'attribueà vos prières. » Quand Madame Royale eut quatre ans, la Reine se plut à la conduire voir, sa tante, et au retour de chaque visite on avait quelque trait touchant ou intéressant à raconter. Ainsi une fois, c’était en 1782, la Reine avait conduit la jeune princesse au monastère, et, comme elle était à la veille d’être inoculée, on ne lui avait fait servir qu’une très-légère collation. Madame Royale, qui avait encore faim, ne fit aucune observation, et se contenta de ramasser jusqu’aux moindres miettes de pain. L’une des religieuses fit alors l’observation que la soumission et la sobriété de la jeune princesse semblaient annoncer chez elle quelque vocation pour la vie des Carmélites, et elle demanda à la Reine si, la chose étant, elle en ressentirait quelque déplaisir. « Loin de là, répondit celle-ci , j’en serais au contraire très flattée. » Marie-Antoinette, ayant désiré que toutes les religieuses vissent sa fille, demanda à celle-ci , quand toute la communauté fut réunie, si elle n’avait rien à leur dire : «Mesdames, répondit la petite princesse, qui n’avait alors que quatre ans, priez pour moi à la messe. » Son bon ange lui disait-il dès lors combien elle aurait besoin du secours de Dieu pour traverser tant d'infortunes, cachées encore dans les ténèbres de l'avenir?...
Leos
j'ajoute encore les deux extraits concernant Madame Louise.
Un de Louis-François-Joseph de Bourbon prince de Conti et Stéphanie Louise de Bourbon-Conti
dans Les Bourbon martyrs, ou, Les augustes victimes(1821)
...Comme elle vivait bien avec la Famille Royale, elle allait voir, de temps en temps, Madame Louise, aux Carmélites de Saint-Denis; elle y conduisait ses enfans. Une fois, Madame Royale, âgée alors de cinq à six ans, laissa tomber son mouchoir; la Reine, par un regard, lui témoigna le désir qu'elle avait de le lui voir ramasser elle-même ; et comme les religieuses se baissaient pour lui épargner ce soin : « Non, non, ma tante, dit la « Reine à Madanme Louise, je ne le permettrai « pas : c'est ici la maison de l'humilité ; je veux « que ma fille, tout enfant qu'elle est, y reçoive « une leçon d'obéissance et de modestie. »..
Autre dans Souvenirs de quarante ans 1789-1830. Récits d'une dame de Madame la Dauphine ...de Comtesse Pauline de GALARD DE BÉARN, Louis Hector de GALARD DE BÉARN (Count.)
..Je ne vous dirai rien sur l’ancienne société française, j’étais trop jeune pour avoir des idées faites sur un régime qui finissait. Tout ce que je sais sur cette époque je le tiens de ma mère. C’est à elle que j’entendis par— ler des pieuses filles de Louis XV, les princesses Adélaïde et Sophie, qui, dans une cour frivole et légère, donnèrent l’exemple des vertus qu’on ne trouve ordinairement que dans le cloître, et surtout de Madame Louise a de France, qui mourut, en 1787, aux Carmélites de Saint-Denis. Louis XVI, MarieAntoinette et {Madame Élisabeth avaient un véritable culte pour leur sainte tante. Ils allaient souvent la visiter et se recueillir auprès d’elles. C’est à ses prières que le Roi et la Reine croyaient devoir la naissance du premier Dauphin, et le Roi, en allant annoncer cet événement à la vénérable carmélite, exprima cette pensée en lui_disant: «Ma tante, je viens vous faire hommage d’un événement qui fait aujourd’hui la joie de mon peuple et la mienne, car je l'attribueà vos prières. » Quand Madame Royale eut quatre ans, la Reine se plut à la conduire voir, sa tante, et au retour de chaque visite on avait quelque trait touchant ou intéressant à raconter. Ainsi une fois, c’était en 1782, la Reine avait conduit la jeune princesse au monastère, et, comme elle était à la veille d’être inoculée, on ne lui avait fait servir qu’une très-légère collation. Madame Royale, qui avait encore faim, ne fit aucune observation, et se contenta de ramasser jusqu’aux moindres miettes de pain. L’une des religieuses fit alors l’observation que la soumission et la sobriété de la jeune princesse semblaient annoncer chez elle quelque vocation pour la vie des Carmélites, et elle demanda à la Reine si, la chose étant, elle en ressentirait quelque déplaisir. « Loin de là, répondit celle-ci , j’en serais au contraire très flattée. » Marie-Antoinette, ayant désiré que toutes les religieuses vissent sa fille, demanda à celle-ci , quand toute la communauté fut réunie, si elle n’avait rien à leur dire : «Mesdames, répondit la petite princesse, qui n’avait alors que quatre ans, priez pour moi à la messe. » Son bon ange lui disait-il dès lors combien elle aurait besoin du secours de Dieu pour traverser tant d'infortunes, cachées encore dans les ténèbres de l'avenir?...
Leos
Leos- Messages : 794
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Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Merci Leos d’avoir pris le temps de copier ces extraits...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
L'extrait tiré de Pauline de Tourzel concernant la visite de la jeune Madame Royale auprès de sa grande-tante carmélite diffère quelque peu d'une anecdote rapportée par Marc de Bombelles (gendre de la sous-gouvernante de la petite princesse).
Il rapporte une véritable crise de l'enfant envers son service devant son repas ! àè-è\': Nous sommes en avril 1783 et donc seulement quelques mois après la visite du Carmel qui date du 10 septembre 1782 (puisque inoculée le 11).
Brunier le médecin, brouillon et mauvais esprit qui ne devrait pas être dans le poste qu'il occupe, fut chargé il y a quinze jours par la Reine, de ne faire donner à Madame, fille du Roi, qu'un seul mets à son souper, parce qu'on avait remarqué qu'elle ne mangeait pas des premiers servis, dans l'attente que les autres flatteraient davantage sa friandise. Elle demanda pourquoi on ne lui servait qu'un seul plat. Brunier répondit que c'était par ordre de la Reine. "A-t-elle ordonné que je me couchasse après mon souper ?" _"Oui, Madame." _"Est-ce tout ?"_"Oui, Madame." _"Monsieur, vous vous trompez ; elle a ordonné sans doute que je fisse, avant, mes prières du soir."
Cette dernière phrase fut accompagnée du rire moqueur qu'une personne de trente ans, piquée, aurait pu faire. Sur le compte qui en fut rendu à la Reine, elle en parla à sa fille, qui répondit sans s'excuser qu'elle s'était amusée à voir la mine que ses répliques faisaient faire à ses entours.
Nous sommes très loin de la petite fille pleine de soumission et sans pêcher de gourmandise en visite chez les carmélites ! Le pire ce sont les "Oui, Madame" pathétiques de Brunier obligé de s'écraser... àè-è\':
Soit l'enfant changeait d'attitude en fonction de son public (et c'est bien ce qu'elle répond à sa mère pour se justifier d'une telle conduite), soit il fallait à la Restauration donner l'image d'une future duchesse d'Angoulême extrêmement pieuse, douce enfant vouée à la souffrance, prête à endurer pire que la vie des carmélites...
Les deux se valent et ne sont pas forcément antinomiques.
Seulement Pauline et sa mère n'ont connu Marie-Thérèse qu'à partir de 1789. Bombelles rapporte les faits au jour le jour , aux premières loges avec sa belle-mère.
Il rapporte une véritable crise de l'enfant envers son service devant son repas ! àè-è\': Nous sommes en avril 1783 et donc seulement quelques mois après la visite du Carmel qui date du 10 septembre 1782 (puisque inoculée le 11).
Brunier le médecin, brouillon et mauvais esprit qui ne devrait pas être dans le poste qu'il occupe, fut chargé il y a quinze jours par la Reine, de ne faire donner à Madame, fille du Roi, qu'un seul mets à son souper, parce qu'on avait remarqué qu'elle ne mangeait pas des premiers servis, dans l'attente que les autres flatteraient davantage sa friandise. Elle demanda pourquoi on ne lui servait qu'un seul plat. Brunier répondit que c'était par ordre de la Reine. "A-t-elle ordonné que je me couchasse après mon souper ?" _"Oui, Madame." _"Est-ce tout ?"_"Oui, Madame." _"Monsieur, vous vous trompez ; elle a ordonné sans doute que je fisse, avant, mes prières du soir."
Cette dernière phrase fut accompagnée du rire moqueur qu'une personne de trente ans, piquée, aurait pu faire. Sur le compte qui en fut rendu à la Reine, elle en parla à sa fille, qui répondit sans s'excuser qu'elle s'était amusée à voir la mine que ses répliques faisaient faire à ses entours.
Nous sommes très loin de la petite fille pleine de soumission et sans pêcher de gourmandise en visite chez les carmélites ! Le pire ce sont les "Oui, Madame" pathétiques de Brunier obligé de s'écraser... àè-è\':
Soit l'enfant changeait d'attitude en fonction de son public (et c'est bien ce qu'elle répond à sa mère pour se justifier d'une telle conduite), soit il fallait à la Restauration donner l'image d'une future duchesse d'Angoulême extrêmement pieuse, douce enfant vouée à la souffrance, prête à endurer pire que la vie des carmélites...
Les deux se valent et ne sont pas forcément antinomiques.
Seulement Pauline et sa mère n'ont connu Marie-Thérèse qu'à partir de 1789. Bombelles rapporte les faits au jour le jour , aux premières loges avec sa belle-mère.
Invité- Invité
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
En continuant avec Bombelles, je me rappelle d'une anecdote concernant Madame Louise où il raconte qu'elle serait entrée dans les ordres suite à une histoire d'amour malheureuse avec un garde du corps promptement exilé par Louis XV.
Je n'ai pas la source dans mes dossiers. Qui en saurait plus ?
Sincèrement, hormis pour cette histoire, en aucun cas nous pouvons accuser ce brave Bombelles de rapporteur de rumeurs ou d'anecdotes scandaleuses.
Je n'ai pas la source dans mes dossiers. Qui en saurait plus ?
Sincèrement, hormis pour cette histoire, en aucun cas nous pouvons accuser ce brave Bombelles de rapporteur de rumeurs ou d'anecdotes scandaleuses.
Invité- Invité
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
MARIE ANTOINETTE a écrit:
voici MADAME LOUISE , en cire, pièce unique, revêtue du costume traditionnel des carmélites de SAINT DENIS.
ces vêtements ont été réalisés grâce à un don fait par les carmélites d'ABBEVILLE d'authentiques tissus à la condition que MADAME LOUISE leur soit présentée.
Selon Françoise Kermina, Marie-Antoinette aurait fait habiller ainsi une poupée de Madame Royale :
Depuis que la princesse Louise, fille de Louis XV , s'y était retirée, la visite aux carmélites de Saint-Denis était devenue rituelle. Si Madame Royale avait été si sage au couvent, c'était peut-être parce que sa mère avait pris la précaution, quelques jours auparavant, de faire habiller une de ses poupées en carmélite pour l'habituer à l'austère tenue de sa tante.
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Mme de Sabran a écrit:.
Le gant blanc qu'elle tient dans sa main me paraît immense, non ?
Il l'est
C'est parce que cette mode des longs gants ne date pas du XIXème...elle est bien antérieure !
Si les manches des robes étaient de trois-quarts , elles avaient quand même la possibilité de se couvrir le bras en hiver par ce biais
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Voilà une version colorée de ce portrait :
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Jean-Martial Fredou, d'après François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 18e siècle
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet
D'après le portrait...
Louise-Marie de France
François-Hubert DROUAIS
Oil on canvas, 1763
Inscribed in black paint c.r.: Drouais le fils / 1763
Image and Credit : National Gallery of Victoria, Melbourne
Everard Studley Miller Bequest, 1964
This digital record has been made available on NGV Collection Online through the generous support of Digitisation Champion Ms Carol Grigor through Metal Manufactures Limited
Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Jean-Martial Fredou, d'après François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 18e siècle
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet
D'après le portrait...
Louise-Marie de France
François-Hubert DROUAIS
Oil on canvas, 1763
Inscribed in black paint c.r.: Drouais le fils / 1763
Image and Credit : National Gallery of Victoria, Melbourne
Everard Studley Miller Bequest, 1964
This digital record has been made available on NGV Collection Online through the generous support of Digitisation Champion Ms Carol Grigor through Metal Manufactures Limited
Invité- Invité
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Ce n'est pas tant la longueur du gant que l'épaisseur des doigts qui m'étonne .
On le croirait taillé pour des paluches de garçon-boucher !
On le croirait taillé pour des paluches de garçon-boucher !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Madame Louise à la dernière extrémité, à ses sœurs éplorées : " Au Paradis !! Allez ! Et au galop ! " ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
A l'occasion de l'exposition Cent portraits pour un siècle, prochainement organisée au Musée Lambinet (Versailles), sera présenté un portrait au pastel de Madame Louise, par Franz Bernard Frey.
Nous le distinguons sur cet extrait du dossier de presse de l'exposition où sont illustrés, de façon schématique, les portraits de la famille royale française à découvrir lors de la visite de cette expo.
Il y a, très probablement, une erreur d'attribution du nom du modèle entre le portrait de Madame Louise et celui de Madame Sophie.
Car nous retrouvons sur le net un portrait, à l'huile sur toile, décrit selon les sources comme :
- Portrait de dame, richement vêtue, bracelet en brillants avec miniature de son époux
par Guillaume Voiriot (1713-1799)
* Source : Commons Wikimedia - Dorotheum
- Portrait d'une dame, probablement Louise de France, fille de Louis XV
Attribué à François-Hubert Drouais
* Source : Commons Wikimedia - Getty Images
Or, en février 2015, le château de Versailles a acquis ce Portrait allégorique de Madame Louise représentée en habit de cour, avant son entrée au Carmel.
Portrait allégorique de Madame Louise
Attribué à Franz-Bernardt Frey
Huile sur toile, vers 1765
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
A suivre donc, la description de ce pastel inédit, du même peintre, qui sera présenté à l'exposition du musée Lambinet...
Nous le distinguons sur cet extrait du dossier de presse de l'exposition où sont illustrés, de façon schématique, les portraits de la famille royale française à découvrir lors de la visite de cette expo.
Il y a, très probablement, une erreur d'attribution du nom du modèle entre le portrait de Madame Louise et celui de Madame Sophie.
Car nous retrouvons sur le net un portrait, à l'huile sur toile, décrit selon les sources comme :
- Portrait de dame, richement vêtue, bracelet en brillants avec miniature de son époux
par Guillaume Voiriot (1713-1799)
* Source : Commons Wikimedia - Dorotheum
- Portrait d'une dame, probablement Louise de France, fille de Louis XV
Attribué à François-Hubert Drouais
* Source : Commons Wikimedia - Getty Images
Or, en février 2015, le château de Versailles a acquis ce Portrait allégorique de Madame Louise représentée en habit de cour, avant son entrée au Carmel.
Portrait allégorique de Madame Louise
Attribué à Franz-Bernardt Frey
Huile sur toile, vers 1765
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
A suivre donc, la description de ce pastel inédit, du même peintre, qui sera présenté à l'exposition du musée Lambinet...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Bravo d'avoir réussi à retrouver qui est qui.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
En continuant avec Bombelles, je me rappelle d'une anecdote concernant Madame Louise où il raconte qu'elle serait entrée dans les ordres suite à une histoire d'amour malheureuse avec un garde du corps promptement exilé par Louis XV.
Je n'ai pas la source dans mes dossiers. Qui en saurait plus ?
Sincèrement, hormis pour cette histoire, en aucun cas nous pouvons accuser ce brave Bombelles de rapporteur de rumeurs ou d'anecdotes scandaleuses.
Ah oui, cet amour malheureux de Madame Louise, pauvre Louise ! ...
Il s'agissait du capitaine des gardes du corps, Garnier .
J'ai retrouvé cet extrait .
Voici ce que nous lisons dans le Journal du marquis de Bombelles, en date du 20 septembre 1786 :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Pardon, Garnier n'est pas encore capitaine mais simple garde du corps quand Madame Louise s'éprend de lui .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Marie de France, dite Madame Louise
Cela n'entre-t-il pas en contradiction avec les déclarations de Mme Louise qui indique avoir réfléchi au Carmel à partir de 1751 ?
Bombelles est-il le seul à en parler, quinze ans après les faits ?
Lorsqu'on connaît la rumeur sur sa nièce la pauvre comtesse d'Artois, on est méfiant.
Bombelles est-il le seul à en parler, quinze ans après les faits ?
Lorsqu'on connaît la rumeur sur sa nièce la pauvre comtesse d'Artois, on est méfiant.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
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