Les Vestris, père et fils
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Mme de Sabran
CLIOXVIII
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Les Vestris, père et fils
Mme Le Brun nous le rappelle
Vestris préparait les dames à la maîtrise absolue des trois révérences de Cour faites aux souverains . 006410
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C'est la spécialité de notre François, et je suis sûre que ces révérences n'ont aucun secret pour Clio non plus ! :n,,;::::!!!:
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Gaetano Apolline Baldassare Vestris, dit Gaëtan Vestris, est un danseur et chorégraphe franco-italien né à Florence le 18 avril 1729 et mort à Paris le 23 septembre 1808.
Gaëtan Vestris. Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Formé à la danse et à la musique, il débute en Italie puis à Vienne et à Dresde. Arrivé à Paris en 1747, il se perfectionne auprès de Louis Dupré, entre à l'Opéra l'année suivante et succède à son maître en 1751 comme premier danseur. À la suite d'un différend avec le maître de ballet Jean-Barthélemy Lany, qui se solde par un duel et un emprisonnement de Vestris, celui-ci est renvoyé, puis s'exile à Berlin et à Turin.
À partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart pour interpréter les ballets de Noverre puis, après une nouvelle exclusion de l'Opéra, il le réintègre comme maître de ballet, poste qu'il occupera jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre lui-même.
En 1781, il triomphe au King's Theatre de Londres, où il retourne régulièrement monter les ballets de Noverre.
Brillant interprète du « style noble », il admire Noverre qui le lui rend bien : dans ses Lettres sur la danse, il écrit :
« Vestris le père hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet ; on le proclama dieu de la Danse ; il égala son maître en perfection, et le dépassa en variété et en goût. Vestris dansait le pas de deux avec sentiment et élégance. Ses fréquents voyages à Stuttgart le conduisirent à l'étude ; il devint grand acteur, et sut embellir par la vérité de son action tous mes poèmes pantomimes dans lesquels il joua les premiers personnages. Sa retraite de l'Opéra porta un coup fatal à la belle danse : privée de ce beau modèle, on l'a vu s'égarer dans les confins de l'extravagance ».
Gaëtan Vestris est le frère d'Angiolo et de Thérèse Vestris, le père d'Auguste Vestris et l'époux (1792) d'Anne Heinel.
Auguste Vestris.
Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Fils naturel de Gaëtan Vestris et de Marie Allard, Marie-Jean-Augustin Vestris, dit Auguste Vestris et surnommé Vestr'Allard, est un danseur français né à Paris le 27 mars 1760 et mort à Paris le 5 décembre 1842.
Formé par son père, il débute à l'Opéra de Paris en 1772 et est engagé comme soliste dans le Ballet en 1776. Sa brillante carrière se déroule principalement à Paris, mais il se produit aussi à Lyon, Montpellier et Bordeaux, ainsi qu'au King's Theatre de Londres. C'est Pierre Gardel qui lui offrira ses plus beaux rôles, notamment dans Psyché, Télémaque dans l'île de Calypso et La Dansomanie.
Il se retire en 1816 pour se consacrer à l'enseignement de la danse à l'Opéra de Paris, et devenir l'un des professeurs les plus renommés de tous les temps.
Inventeur d'une multitude de nouveaux pas, Auguste Vestris est parmi ceux qui, les premiers, ont su intégrer l'ancienne danse du XVIIIe siècle « terre à terre », brillante et rapide, avec les nouveaux pas de grande élévation (grand allegro) suscités par les avancées musicales de l'époque, dont celles de Beethoven. Parmi ses élèves, le chorégraphe franco-danois Auguste Bournonville (1805-1879). Ce dernier lui consacre plusieurs pages fort intéressantes et détaillées dans ses mémoires My Theatre Life (Ma vie au théâtre), publiés à Londres en anglais en 1968. L'acte I du ballet de Bournonville Le Conservatoire, encore dansé de nos jours, reproduit fidèlement une leçon donnée par Vestris à l'Opéra de Paris en 1820, et reste encore, pour notre génération, d'une extrême exigence technique.
Surnommé « le dieu de la danse », Auguste Vestris a marqué les esprits et l'histoire de la danse par son interprétation de la gavotte de la comédie lyrique de Grétry Panurge dans l'île des lanternes, en 1785 : depuis lors, ce passage est connu sous le nom de gavotte de Vestris.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Vestris
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ga%C3%ABtan_Vestris
... et, dans la Revue de Paris
Vestris préparait les dames à la maîtrise absolue des trois révérences de Cour faites aux souverains . 006410
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C'est la spécialité de notre François, et je suis sûre que ces révérences n'ont aucun secret pour Clio non plus ! :n,,;::::!!!:
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Gaetano Apolline Baldassare Vestris, dit Gaëtan Vestris, est un danseur et chorégraphe franco-italien né à Florence le 18 avril 1729 et mort à Paris le 23 septembre 1808.
Gaëtan Vestris. Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Formé à la danse et à la musique, il débute en Italie puis à Vienne et à Dresde. Arrivé à Paris en 1747, il se perfectionne auprès de Louis Dupré, entre à l'Opéra l'année suivante et succède à son maître en 1751 comme premier danseur. À la suite d'un différend avec le maître de ballet Jean-Barthélemy Lany, qui se solde par un duel et un emprisonnement de Vestris, celui-ci est renvoyé, puis s'exile à Berlin et à Turin.
À partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart pour interpréter les ballets de Noverre puis, après une nouvelle exclusion de l'Opéra, il le réintègre comme maître de ballet, poste qu'il occupera jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre lui-même.
En 1781, il triomphe au King's Theatre de Londres, où il retourne régulièrement monter les ballets de Noverre.
Brillant interprète du « style noble », il admire Noverre qui le lui rend bien : dans ses Lettres sur la danse, il écrit :
« Vestris le père hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet ; on le proclama dieu de la Danse ; il égala son maître en perfection, et le dépassa en variété et en goût. Vestris dansait le pas de deux avec sentiment et élégance. Ses fréquents voyages à Stuttgart le conduisirent à l'étude ; il devint grand acteur, et sut embellir par la vérité de son action tous mes poèmes pantomimes dans lesquels il joua les premiers personnages. Sa retraite de l'Opéra porta un coup fatal à la belle danse : privée de ce beau modèle, on l'a vu s'égarer dans les confins de l'extravagance ».
Gaëtan Vestris est le frère d'Angiolo et de Thérèse Vestris, le père d'Auguste Vestris et l'époux (1792) d'Anne Heinel.
Auguste Vestris.
Portrait par Thomas Gainsborough (1781).
Fils naturel de Gaëtan Vestris et de Marie Allard, Marie-Jean-Augustin Vestris, dit Auguste Vestris et surnommé Vestr'Allard, est un danseur français né à Paris le 27 mars 1760 et mort à Paris le 5 décembre 1842.
Formé par son père, il débute à l'Opéra de Paris en 1772 et est engagé comme soliste dans le Ballet en 1776. Sa brillante carrière se déroule principalement à Paris, mais il se produit aussi à Lyon, Montpellier et Bordeaux, ainsi qu'au King's Theatre de Londres. C'est Pierre Gardel qui lui offrira ses plus beaux rôles, notamment dans Psyché, Télémaque dans l'île de Calypso et La Dansomanie.
Il se retire en 1816 pour se consacrer à l'enseignement de la danse à l'Opéra de Paris, et devenir l'un des professeurs les plus renommés de tous les temps.
Inventeur d'une multitude de nouveaux pas, Auguste Vestris est parmi ceux qui, les premiers, ont su intégrer l'ancienne danse du XVIIIe siècle « terre à terre », brillante et rapide, avec les nouveaux pas de grande élévation (grand allegro) suscités par les avancées musicales de l'époque, dont celles de Beethoven. Parmi ses élèves, le chorégraphe franco-danois Auguste Bournonville (1805-1879). Ce dernier lui consacre plusieurs pages fort intéressantes et détaillées dans ses mémoires My Theatre Life (Ma vie au théâtre), publiés à Londres en anglais en 1968. L'acte I du ballet de Bournonville Le Conservatoire, encore dansé de nos jours, reproduit fidèlement une leçon donnée par Vestris à l'Opéra de Paris en 1820, et reste encore, pour notre génération, d'une extrême exigence technique.
Surnommé « le dieu de la danse », Auguste Vestris a marqué les esprits et l'histoire de la danse par son interprétation de la gavotte de la comédie lyrique de Grétry Panurge dans l'île des lanternes, en 1785 : depuis lors, ce passage est connu sous le nom de gavotte de Vestris.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Vestris
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ga%C3%ABtan_Vestris
... et, dans la Revue de Paris
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
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Notre Clio n'est qu'éblouissante !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Voici une anecdote que je ne connaissais pas ! ;;;;;;;;;
Dramatic Table Talk: Or, Scenes, Situations, & Adventures, ...
https://books.google.fr/books?id=t_J6mMhqKrsC -
Dramatic Table Talk: Or, Scenes, Situations, & Adventures, ...
https://books.google.fr/books?id=t_J6mMhqKrsC -
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Oh mon dieu ! Vestris qui refuse de se mettre en scène devant la reine de France et le roi de Suède...
Il est vrai que Vestris junior aimait à déployer sans vergogne le luxe qu'il pouvait s'accorder suite à ses nombreux succès. Dans le journal de Sophie von La Roche Vestris est mentionné pour avoir sorti sa calèche la plus luxueuse afin de frimer dans Paris un jour férié.
Il est vrai que Vestris junior aimait à déployer sans vergogne le luxe qu'il pouvait s'accorder suite à ses nombreux succès. Dans le journal de Sophie von La Roche Vestris est mentionné pour avoir sorti sa calèche la plus luxueuse afin de frimer dans Paris un jour férié.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Les Vestris, père et fils
Oui, hein crois-tu ! C'est inouï .Comte d'Hézècques a écrit:Oh mon dieu ! Vestris qui refuse de se mettre en scène devant la reine de France et le roi de Suède...
Fallait-il que Vestris se figure être au-dessus du commun des mortels pour se permettre une telle outrecuidance !
Ton amie Sophie ne tarit pas d'éloges sur les danseurs de ballet ! .....
Bien entendu elle nomme Vestris, et en premier .
Vois plutôt :
Vestris, Gardel, Mlles Langlois, Saunier et d'autres dont j'ai oublié le nom ont un talent exceptionnel qui mérite bien l'admiration de l'homme sensé, si l'on considère à quel point notre corps est capable d'exécuter autant de pirouettes légères et gracieuses, et avec quelle finesse, pour ainsi dire, chaque muscle suit le rythme de la musique et les inspirations de la passion qui doit être exprimée sur scène .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Allez hop ! Un petit tour à la prison de La Force pour qu'il y soigne son pied...:
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Vestris, père et fils
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Gaëtan Vestris ou la fatuité faite homme !
Voyez plutôt :
Gaëtan et Auguste Vestris: Une Dynastie de Légende 006410
Par Chaussons verts le 20 Décembre 2010 à 00:15
La saga des "dieux de la danse" débute à Florence où Thomas- Marie- Hippolythe Vestris et Violante- Béatrix de Dominique Bruscagli élèvent une famille de huit enfants dont ils consacrent majoritairement l'éducation à la musique et à la danse, et lorsqu'ils jugent celle-ci suffisante entament avec eux un véritable vagabondage à travers l'Italie tout d'abord, puis vers l'Europe ensuite, se séparant ou se regroupant au gré de leurs engagements respectifs ou des riches soutiens qu'exploitent en séductrices expertes les membres féminins de la famille.
L'Art et la danse
Térésa Vestris par Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
C'est Térésa (1726-1808) qui la première arrive en France en 1746, après avoir démontré ses divers talents (dont accessoirement celui de danseuse... : ) à Palerme, puis Vienne où elle devint la maîtresses du prince Esterhazy, et provoquant la jalousie de l'impératrice Marie-Thérèse fut ensuite envoyée à Dresde. Engagée à Paris à l'Académie Royale de Musique, en courtisane accomplie elle prépare alors le terrain pour ses frères, et grâce à ses "relations" influentes en peu de temps Gaétano (1729-1808) et Angiolo (1730-1809) l'y rejoignent en 1848.
Les deux garçons deviennent les élèves de Louis Dupré (1690-1774), Gaétano alors âgé de 19 ans est le type parfait du florentin blond et charmant, et bien qu'étant "jarreté", une imperfection qui se caractérise par des hanches étroites et des cuisses trop rapprochées, il réussit à force de travail à surmonter ce handicap et après avoir dansé quelques temps dans les ensembles il est nommé soliste en 1751 (Angiolo le sera en 1753).
Les élèves de l'Académie Royale de Musique sont à l'époque (et le resteront jusqu'en 1830) classés, d'après leur physique, en trois genres dont ils ne peuvent sortir sauf autorisation du directeur:
-La danse noble qui exige une haute stature bien proportionnée, et surtout des traits empreints de distinction et de majesté,
-La danse de demi-caractère qui demande, elle, une taille moyenne, une silhouette svelte et gracieuse et un visage agréable,
-La danse comique qui requiert un aspect plus trappu et une physionomie enjouée.
De Gaëtan Vestris, Noverre (1727-1810) disait qu'il représentait "le modèle le plus parfait du genre noble" dont les pas lents, les amples mouvements de bras et les poses élégantes mettaient parfaitement en valeur son talent et ses qualités physiques qui l'imposèrent bientôt comme le plus grand danseur de son temps, et firent de lui le représentant sans égal de tous les dieux de l'Olympe et tous les héros grecs qui figuraient à l'époque dans le répertoire de la scène lyrique française.
"Vestris hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet: on le proclama le dieu de la danse. Il égala son maitre en perfection et le dépassa en variété et en goût" (J.B. Noverre. Lettres sur la danse).
Recherché comme modèle de prestance et de grâce masculine, il devient bientôt le maitre à danser de Louis XVI, et règne à la Cour où chacun s'évertue à imiter ses toilettes et ses coiffures élégantes; cependant son aplomb frisant l'impudence, ses airs prétentieux et hautains et son épouvantable accent italien font en même temps de lui la cible de toutes les plaisanteries, et l'on se gausse de ses fanfaronnades dont certaines sont demeurées célèbres...
Devant la beauté du duc de Devonshire il s'était exclamé:
"Si je n'étais pas Vestris, je voudrais être le duc de Devonshire!". ( )
... et après les victoires de Bonaparte en Italie il s'écria, fou d'enthousiasme:
"Cet homme mérite une récompense extraordinaire: Il me verra danser!"
Quoi de plus normal lorsque l'on sait qu'il n'y avait d'après lui que trois grands hommes: Voltaire, lui-même et le roi de Prusse...
Où l'on voit que le fils avait de qui tenir ! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
Gaëtan Vestris ou la fatuité faite homme !
Voyez plutôt :
Gaëtan et Auguste Vestris: Une Dynastie de Légende 006410
Par Chaussons verts le 20 Décembre 2010 à 00:15
La saga des "dieux de la danse" débute à Florence où Thomas- Marie- Hippolythe Vestris et Violante- Béatrix de Dominique Bruscagli élèvent une famille de huit enfants dont ils consacrent majoritairement l'éducation à la musique et à la danse, et lorsqu'ils jugent celle-ci suffisante entament avec eux un véritable vagabondage à travers l'Italie tout d'abord, puis vers l'Europe ensuite, se séparant ou se regroupant au gré de leurs engagements respectifs ou des riches soutiens qu'exploitent en séductrices expertes les membres féminins de la famille.
L'Art et la danse
Térésa Vestris par Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
C'est Térésa (1726-1808) qui la première arrive en France en 1746, après avoir démontré ses divers talents (dont accessoirement celui de danseuse... : ) à Palerme, puis Vienne où elle devint la maîtresses du prince Esterhazy, et provoquant la jalousie de l'impératrice Marie-Thérèse fut ensuite envoyée à Dresde. Engagée à Paris à l'Académie Royale de Musique, en courtisane accomplie elle prépare alors le terrain pour ses frères, et grâce à ses "relations" influentes en peu de temps Gaétano (1729-1808) et Angiolo (1730-1809) l'y rejoignent en 1848.
Les deux garçons deviennent les élèves de Louis Dupré (1690-1774), Gaétano alors âgé de 19 ans est le type parfait du florentin blond et charmant, et bien qu'étant "jarreté", une imperfection qui se caractérise par des hanches étroites et des cuisses trop rapprochées, il réussit à force de travail à surmonter ce handicap et après avoir dansé quelques temps dans les ensembles il est nommé soliste en 1751 (Angiolo le sera en 1753).
Les élèves de l'Académie Royale de Musique sont à l'époque (et le resteront jusqu'en 1830) classés, d'après leur physique, en trois genres dont ils ne peuvent sortir sauf autorisation du directeur:
-La danse noble qui exige une haute stature bien proportionnée, et surtout des traits empreints de distinction et de majesté,
-La danse de demi-caractère qui demande, elle, une taille moyenne, une silhouette svelte et gracieuse et un visage agréable,
-La danse comique qui requiert un aspect plus trappu et une physionomie enjouée.
De Gaëtan Vestris, Noverre (1727-1810) disait qu'il représentait "le modèle le plus parfait du genre noble" dont les pas lents, les amples mouvements de bras et les poses élégantes mettaient parfaitement en valeur son talent et ses qualités physiques qui l'imposèrent bientôt comme le plus grand danseur de son temps, et firent de lui le représentant sans égal de tous les dieux de l'Olympe et tous les héros grecs qui figuraient à l'époque dans le répertoire de la scène lyrique française.
"Vestris hérita du beau talent de Dupré et de son sobriquet: on le proclama le dieu de la danse. Il égala son maitre en perfection et le dépassa en variété et en goût" (J.B. Noverre. Lettres sur la danse).
Recherché comme modèle de prestance et de grâce masculine, il devient bientôt le maitre à danser de Louis XVI, et règne à la Cour où chacun s'évertue à imiter ses toilettes et ses coiffures élégantes; cependant son aplomb frisant l'impudence, ses airs prétentieux et hautains et son épouvantable accent italien font en même temps de lui la cible de toutes les plaisanteries, et l'on se gausse de ses fanfaronnades dont certaines sont demeurées célèbres...
Devant la beauté du duc de Devonshire il s'était exclamé:
"Si je n'étais pas Vestris, je voudrais être le duc de Devonshire!". ( )
... et après les victoires de Bonaparte en Italie il s'écria, fou d'enthousiasme:
"Cet homme mérite une récompense extraordinaire: Il me verra danser!"
Quoi de plus normal lorsque l'on sait qu'il n'y avait d'après lui que trois grands hommes: Voltaire, lui-même et le roi de Prusse...
Où l'on voit que le fils avait de qui tenir ! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Merci beaucoup Eléonore pour ce sujet passionnant !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les Vestris, père et fils
Contente de te faire plaisir, cher Momo ! :n,,;::::!!!:
Et zou ! Je t'en remets une petite couche :
Très imbu de sa personne, totalement inconscient de son ridicule, et tyrannique à l'extrême, Gaëtan Vestris éprouva, de par son caractère exécrable, de nombreuses difficultés avec son entourage, et quelques mémorables altercations avec ses partenaires eurent des fins mouvementées....
Il gifla Mademoiselle Heinel (1753-1808) sa grande rivale dans le domaine de la virtuosité (qui lui pardonna sûrement l'incident puisqu'elle l'épousa lorsqu'il prit sa retraite de l'Opéra) , et traita une certaine fois Mademoiselle Dorival de "rognole"... Cette dernière ayant porté plainte sans succès, Vestris obtint contre elle une lettre d'incarcération, et elle fut emprisonnée quelques heures, le temps que l'on demande à l'irascible danseur d'aller, en s'excusant, la rechercher afin de la ramener à son public...
Mais c'est pas vrai, quel type imbuvable !!!
Hué par les spectateurs à la suite de cet incident il n'en fut pas le moins du monde affecté, car quoi qu'il advint il reprenait toujours son ascendant sur le public par son talent prodigieux:
" L'impudence de ce danseur l'a soutenu et ne l'a pas empêché de danser comme un dieu " écrivit un témoin.
A la suite d'un différend avec le maitre de ballet Jean-Barthélémy Lany (1718-1786), qui se solda par un duel, Vestris fut finalement lui-même emprisonné puis renvoyé cette fois de l'Académie de Musique.
Cela fait les pieds ! :n,,;::::!!!:
Il s'exila alors un temps à Berlin et à Turin en 1754-55, puis réintégré à Paris où son public le réclamait y poursuivit sa carrière triomphale.
A partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart et à Londres où il sera l'un des pionniers de l'ère nouvelle initiée par la grande réforme de Noverre (boudée à Paris) et jouera un rôle important en faisant découvrir le ballet d'action tout en conservant les caractères de la danse noble.
Gaëtan Vestris fut également le premier à profiter de l'allègement des costumes et peut-être encore le premier à avoir dansé à visage découvert, selon certaines sources (d'autres attribuent en effet cet événement à Gardel qui aurait abandonné le masque un certain soir pour prouver au public qu'il n'était pas Vestris qui était annoncé au programme ce jour là).
Et zou ! Je t'en remets une petite couche :
Très imbu de sa personne, totalement inconscient de son ridicule, et tyrannique à l'extrême, Gaëtan Vestris éprouva, de par son caractère exécrable, de nombreuses difficultés avec son entourage, et quelques mémorables altercations avec ses partenaires eurent des fins mouvementées....
Il gifla Mademoiselle Heinel (1753-1808) sa grande rivale dans le domaine de la virtuosité (qui lui pardonna sûrement l'incident puisqu'elle l'épousa lorsqu'il prit sa retraite de l'Opéra) , et traita une certaine fois Mademoiselle Dorival de "rognole"... Cette dernière ayant porté plainte sans succès, Vestris obtint contre elle une lettre d'incarcération, et elle fut emprisonnée quelques heures, le temps que l'on demande à l'irascible danseur d'aller, en s'excusant, la rechercher afin de la ramener à son public...
Mais c'est pas vrai, quel type imbuvable !!!
Hué par les spectateurs à la suite de cet incident il n'en fut pas le moins du monde affecté, car quoi qu'il advint il reprenait toujours son ascendant sur le public par son talent prodigieux:
" L'impudence de ce danseur l'a soutenu et ne l'a pas empêché de danser comme un dieu " écrivit un témoin.
A la suite d'un différend avec le maitre de ballet Jean-Barthélémy Lany (1718-1786), qui se solda par un duel, Vestris fut finalement lui-même emprisonné puis renvoyé cette fois de l'Académie de Musique.
Cela fait les pieds ! :n,,;::::!!!:
Il s'exila alors un temps à Berlin et à Turin en 1754-55, puis réintégré à Paris où son public le réclamait y poursuivit sa carrière triomphale.
A partir de 1761, il se rend régulièrement à Stuttgart et à Londres où il sera l'un des pionniers de l'ère nouvelle initiée par la grande réforme de Noverre (boudée à Paris) et jouera un rôle important en faisant découvrir le ballet d'action tout en conservant les caractères de la danse noble.
Gaëtan Vestris fut également le premier à profiter de l'allègement des costumes et peut-être encore le premier à avoir dansé à visage découvert, selon certaines sources (d'autres attribuent en effet cet événement à Gardel qui aurait abandonné le masque un certain soir pour prouver au public qu'il n'était pas Vestris qui était annoncé au programme ce jour là).
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Gaëtan Vestris est un grand artiste, d'accord...mais je méprise l'individu !
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les Vestris, père et fils
Il est odieux, franchement odieux !
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
...
Exclu une nouvelle fois de l'Opéra à la suite d'un énième incident, le danseur y fut réintégré comme maitre de ballet et occupa le poste jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre; et lorsque en 1780, l'Administration redoutant ses mouvements d'humeur hésite à le mettre à la retraite après 30 années de présence à l'Académie de Musique, c'est finalement son mariage avec Anne Heinel qui réglera la question et les deux artistes feront ensemble leurs adieux à la scène le 12 Mai 1782.
Un pareil Apollon ne manqua pas d'être aimé des femmes et triompha sur les coeurs comme sur les planches, multipliant les conquètes dont la plus célèbre, sinon la plus importante dans l'histoire de la famille Vestris, fut la danseuse Mademoiselle Allard (1741-1802).
Zut ! Je ne trouve pas d'image de Mademoiselle Allard ...
... car un jour qu'il inspectait l'école de danse (il avait été nommé directeur des Ecoles de danse) les yeux de Gaëtan Vestris se posèrent sur un garçon de 9 ans exceptionnellement doué, et il s'enquit auprès du professeur de son identité:
-"C'est le petit Allard" répondit celui-ci
-"Un fils de... Mademoiselle Allard?"
-"Précisément... de Mademoiselle Allard..."
-"Mais mon Dieu! Alors ce doit être mon fils!.... Sais tu mon fils que tu ressembles à ton père?" s'écria-t-il en se tournant vers l'enfant...
TU ES MON FILS ...
Exclu une nouvelle fois de l'Opéra à la suite d'un énième incident, le danseur y fut réintégré comme maitre de ballet et occupa le poste jusqu'en 1776, cédant la place à Noverre; et lorsque en 1780, l'Administration redoutant ses mouvements d'humeur hésite à le mettre à la retraite après 30 années de présence à l'Académie de Musique, c'est finalement son mariage avec Anne Heinel qui réglera la question et les deux artistes feront ensemble leurs adieux à la scène le 12 Mai 1782.
Un pareil Apollon ne manqua pas d'être aimé des femmes et triompha sur les coeurs comme sur les planches, multipliant les conquètes dont la plus célèbre, sinon la plus importante dans l'histoire de la famille Vestris, fut la danseuse Mademoiselle Allard (1741-1802).
Zut ! Je ne trouve pas d'image de Mademoiselle Allard ...
... car un jour qu'il inspectait l'école de danse (il avait été nommé directeur des Ecoles de danse) les yeux de Gaëtan Vestris se posèrent sur un garçon de 9 ans exceptionnellement doué, et il s'enquit auprès du professeur de son identité:
-"C'est le petit Allard" répondit celui-ci
-"Un fils de... Mademoiselle Allard?"
-"Précisément... de Mademoiselle Allard..."
-"Mais mon Dieu! Alors ce doit être mon fils!.... Sais tu mon fils que tu ressembles à ton père?" s'écria-t-il en se tournant vers l'enfant...
TU ES MON FILS ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Est-ce le même Noverre que Marie-Thérèse appelle à Vienne pour donner des leçons de danse et de maintien à sa petite Archiduchesse ?
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Les Vestris, père et fils
Je dirais que oui ... sans certitude absolue . Quelqu'un peut-il confirmer ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Les Vestris, père et fils
:;\':;\':; :;\':;\':; :;\':;\':;Mme de Sabran a écrit:
... car un jour qu'il inspectait l'école de danse (il avait été nommé directeur des Ecoles de danse) les yeux de Gaëtan Vestris se posèrent sur un garçon de 9 ans exceptionnellement doué, et il s'enquit auprès du professeur de son identité:
-"C'est le petit Allard" répondit celui-ci
-"Un fils de... Mademoiselle Allard?"
-"Précisément... de Mademoiselle Allard..."
-"Mais mon Dieu! Alors ce doit être mon fils!.... Sais tu mon fils que tu ressembles à ton père?" s'écria-t-il en se tournant vers l'enfant...
TU ES MON FILS ...
Re: Les Vestris, père et fils
;
A compter de ce jour, Vestris éleva chez lui le petit Auguste, et le fit lui même travailler de façon telle qu'à l'âge de 13 ans il débuta sur la scène de l'Opéra subjuguant totalement le public:
"Un prodige de talent tel qu'on ne peut se le persuader qu'en le voyant" écrira un témoin de l'évènement.
Tel un Mozart de la danse le fils de Gaëtan Vestris était en effet un petit prodige que l'on promenait de Cour en Cour, choyé et gavé de friandises; son nom d'Allard fut bientôt transformé en Vestrallard et lorsqu'il fut légalement adopté par son père ne porta plus que le nom de ce dernier.
A compter de ce jour, Vestris éleva chez lui le petit Auguste, et le fit lui même travailler de façon telle qu'à l'âge de 13 ans il débuta sur la scène de l'Opéra subjuguant totalement le public:
"Un prodige de talent tel qu'on ne peut se le persuader qu'en le voyant" écrira un témoin de l'évènement.
Tel un Mozart de la danse le fils de Gaëtan Vestris était en effet un petit prodige que l'on promenait de Cour en Cour, choyé et gavé de friandises; son nom d'Allard fut bientôt transformé en Vestrallard et lorsqu'il fut légalement adopté par son père ne porta plus que le nom de ce dernier.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Dans la famille Vestris, je demande Angelo ( ou Angiolo, au choix ) (1731-1809), frère moins connu que les précédents ...
Rue des Cordeliers, dans un hôtel à l'enseigne de « l'Esprit » tenu par un sieur Morin, logeaient les Vestris. La mère y avait débarqué un jour avec trois de ses fils; elle y venait retrouver sa fille Térésina, déjà installée dans la capitale, en octobre 1749. Toute cette tribu arrivait en ligne droite d'Italie où le père des huit Vestris avait déjà pas mal promené sa famille de Florence à Palerme, de Naples à Vérone, poussant ses excursions jusqu'à Vienne. La danse, le chant, la galanterie étaient à peu près leurs seuls moyens d'existence.
Angelo donc avait quitté l'Opéra de Paris comme danseur en 1757, pour celui de Stuttgart où le duc de Wurtemberg l'employait pour ses ballets, aux gages annuels de 1.200 florins et de 130 florins pour « frais de chaussures ». Beau garçon dans toute la force de ses trente ans, Angelo était tout naturellement recherché par l'essaim des jolies filles choisies pour orner le théâtre de la Cour Ducale. C'est ainsi qu'il plut à Mademoiselle Rose Gourgaud, une piquante marseillaise, sœur aînée de l'acteur Dugazon, mais aussi ( et c'est là que ça se corse ) favorite et maîtresse du duc de Wurtemberg !
Or il advint qu'un jour funeste le duc surprit Rose entre les bras d'Angelo, et ce n'était pas pour danser... Le prince devenu furieux obligea, séance tenante et pistolet au poing, les deux amants à régulariser leur situation. Voici comment Mademoiselle Gourgaud revint en France sous le nom de Madame Vestris.
Tandis qu'Angelo, dont elle se séparera définitivement en 1775, est engagé à la Comédie Italienne, Rose obtient de débuter à la Comédie-Française en 1768. Une première performance au théâtre des Menus plaisirs, dans Hermione, aux côtés de Molé et Le Kain, puis de brillants débuts à la Comédie dans le rôle d'Aménaïde (Tancrède, Voltaire) inaugurent sous d'heureux auspices une carrière importante. Elle joue ensuite différents rôles tragiques et comiques (Célimène, la marquise de La Surprise de l'amour...).
Mais c'est dans sa composition tragique de Phèdre que la voici, enchaînée et les yeux au ciel :
Grâce à la protection du duc de Duras, premier gentilhomme de la Chambre, homme de Cour accompli qui avait la haute main sur la direction des affaires, tous les obstacles s'abaissèrent devant elle, et le soir où il fut décidé de l'entendre à l'essai dans la salle des Menus, rue Bergère, le 29 avril 1768, le duc fit distribuer plus de 800 billets pour aller applaudir sa protégée dans le rôle d'Hermione d'Andromaque.
Mme Vestris obtient bientôt une situation financière exceptionnelle et toutes les louanges des gazettes. Sociétaire par ordre en 1769, elle interprète surtout les princesses de tragédie. Sa beauté, sa distinction, son intelligence et un art parfait suppléent à certain défaut de sensibilité. Ambitieuse et sans scrupules, elle lutte pour obtenir la toute première place et parvient à évincer ses rivales, grâce à l'appui que lui accordent les ducs de Choiseul et de Duras.
A la Comédie Française brillaient les demoiselles Saint-Val, aînée et cadette, dont la mère avait été attachée à la personne de la reine Marie Leczinska. L'aînée des deux soeurs avait été engagée au Danemark, avant de venir à Lyon d'où elle fut appelée à débuter à la Comédie Française le 5 mai 1766 à l'âge de vingt-trois ans, afin pallier le vide laissé par le départ de Mademoiselle Clairon. Les Mémoires secrets lui reconnaissent beaucoup de talent, mais la trouvent laide. Grimm dans sa Correspondance littéraire semble du même avis, et Collé, plus malicieux nous apprend qu'elle a débuté avec tant de succès qu'elle en est accouchée quelques mois après. C'est ce qu'un de ses biographes appelle « un accident malencontreux quoique très naturel ». Voltaire la qualifie de sublime, La Harpe, pourtant si difficile, la porte aux nues dans le Mercure, et cependant les pires déboires l'attendaient.
La lutte est engagée entre Madame Vestris et Mademoiselle Saint-Val l'aînée.
Portrait du buste de Mademoiselle Saint-Val Ainée,
actrice française de la seconde moitié du 18e siècle
Bibliothèque nationale de France
— Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Appuyée en haut lieu, Madame Vestris, à ses débuts, a pour elle toute l'autorité. Mademoiselle Saint-Val, l'aînée, n'a que le public. Peu à peu, par ordre, les plus beaux rôles sont retirés à Mademoiselle Saint-Val et adjugés à Madame Vestris (exactement 112, contre 23 laissés à sa rivale). Mademoiselle Saint-Val proteste dans un Mémoire et rallie à sa cause les habitués. Il faut doubler et tripler la garde les jours où Madame Vestris joue. La troupe elle-même est divisée en deux camps. Enfin, fait unique dans l'histoire du Théâtre français, Mademoiselle Saint-Val aînée est rayée des cadres et envoyée en exil en Beauvoisis. Quelques mois plus tard l'ordre d'exil est révoqué, mais il ne lui reste comme ressource que d'aller courir la province pendant dix ans, avec le plus grand succès.
Pendant ce temps, Mademoiselle de Saint-Val cadette, restée à la Comédie contre le gré de sa soeur, recevait les éclaboussures de cette lutte. Beaumarchais, qui avait remarqué sa figure agréable, sa voix douce et flexible, l'en vengea en lui donnant à créer le rôle de la comtesse dans le Mariage de Figaro. Le duc de Duras mort, son successeur, Papillon de la Ferté, exécuté sur la Place de la Barrière renversée, Mademoiselle Saint-Val l'aînée refusa très dignement de rentrer à la Comédie française. La cadette, effrayée par les événements de la Révolution, avait regagné sa Provence et acheté, près de son pays natal, la petite île de Saint-Honorat où elle vécut dans un vieux monastère abandonné. Fragonard, réfugié à Grasse, lui rendit visite dans son île et lui peignit quelques dessus de portes, aujourd'hui disparus. Il fallait une occasion pour réconcilier les deux soeurs sur la scène du Théâtre Montansier.
L'aînée, fort à son aise, se retira Cour des Fontaines, No 3, où elle tenait un salon, ne se montrant que demi-voilée dans les coins les plus obscurs. Elle vécut ainsi jusqu'au 13 juin 1830, laissant un élève qui lui fit honneur, Joanny, le futur Ruy-Gomez d'Hernani. La cadette alla se fixer à Draguignan, sous le nom de Madame de Saint-Freyx. Elle y mourut à l'âge de 83 ans, le 9 février 1836, dame pieuse et bienfaisante.
Qu'était devenue pendant ce temps Madame Vestris, leur redoutable adversaire?
Les avis sur son compte étaient très partagés. Le duc de Duras avait voulu faire admettre la débutante à la Comédie aux appointements de 6.000 livres avec promesse de réception à de-mi-part, et le duc de Richelieu qui partageait cette charge de gentilhomme avec le duc de Duras, s'y opposait. Enfin, tout en rendant hommage à la beauté de la comédienne, en louant le modelé de ses bras et le velouté de ses yeux, la critique se réservait pourtant au sujet de sa voix frêle et d'un certain grasseyement désagréable.
Il lui fallut prendre des leçons de tragédie, et le duc de Duras, en présence de progrès réels, fut si enchanté du résultat, qu'il fit gratifier Lekain de 500 livres de pension «pour avoir élevé et présenté Madame Vestris». On n'oublia même pas le mari: Angelo Vestris reçut un ordre de début dans la troupe de la Comédie italienne, aux appointements de 150 livres par mois.
Au théâtre, Madame Vestris forte de l'appui des ducs, ne s'attirait pas toutes les sympathies. Son humeur acariâtre n'avait pas tardé à lui aliéner une partie de ses camarades . Le duc de Fronsac lui préférait Mademoiselle Dubas; le duc de Duras continuait à la soutenir. L'intendant de la Ferté, pris entre deux feux, ne savait à quel saint se vouer, et les comédiens excédés en arrivèrent un jour à proclamer qu'il valait mieux « abandonner le métier, personne n'étant fait pour ramper sous la dame Vestris et pour recevoir ses ordres ».
Le 4 janvier 1774, l'irascible sociétaire obtenait cependant une pension de 1.500 livres sur la cassette du roi.
Bien que protégée de la reine et des gens de Cour, Madame Vestris fut cependant une des premières comédiennes, imitant en cela l'exemple de son frère Dugazon, à adopter chaudement le parti de la Révolution. Après avoir quitté ses camarades de la Rive Gauche, elle était passée avec Talma au Théâtre de la République, rue de la Loi (ci-devant Richelieu); elle y demeura jusqu'à sa décadence physique absolue, survenue en 1804.
Madame Vestris, outre Mademoiselle Saint-Val l'aînée, avait aussi trouvé une rivale sérieuse dans la seconde partie de sa carrière en la personne de Mademoiselle Raucourt, qui avait sur elle l'avantage de la jeunesse.
https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/mme-vestris#
https://siefar.org/dictionnaire/fr/Blanche_Alziari_de_Roquefort/Henri_Lyonnet
Rue des Cordeliers, dans un hôtel à l'enseigne de « l'Esprit » tenu par un sieur Morin, logeaient les Vestris. La mère y avait débarqué un jour avec trois de ses fils; elle y venait retrouver sa fille Térésina, déjà installée dans la capitale, en octobre 1749. Toute cette tribu arrivait en ligne droite d'Italie où le père des huit Vestris avait déjà pas mal promené sa famille de Florence à Palerme, de Naples à Vérone, poussant ses excursions jusqu'à Vienne. La danse, le chant, la galanterie étaient à peu près leurs seuls moyens d'existence.
Angelo donc avait quitté l'Opéra de Paris comme danseur en 1757, pour celui de Stuttgart où le duc de Wurtemberg l'employait pour ses ballets, aux gages annuels de 1.200 florins et de 130 florins pour « frais de chaussures ». Beau garçon dans toute la force de ses trente ans, Angelo était tout naturellement recherché par l'essaim des jolies filles choisies pour orner le théâtre de la Cour Ducale. C'est ainsi qu'il plut à Mademoiselle Rose Gourgaud, une piquante marseillaise, sœur aînée de l'acteur Dugazon, mais aussi ( et c'est là que ça se corse ) favorite et maîtresse du duc de Wurtemberg !
Or il advint qu'un jour funeste le duc surprit Rose entre les bras d'Angelo, et ce n'était pas pour danser... Le prince devenu furieux obligea, séance tenante et pistolet au poing, les deux amants à régulariser leur situation. Voici comment Mademoiselle Gourgaud revint en France sous le nom de Madame Vestris.
Tandis qu'Angelo, dont elle se séparera définitivement en 1775, est engagé à la Comédie Italienne, Rose obtient de débuter à la Comédie-Française en 1768. Une première performance au théâtre des Menus plaisirs, dans Hermione, aux côtés de Molé et Le Kain, puis de brillants débuts à la Comédie dans le rôle d'Aménaïde (Tancrède, Voltaire) inaugurent sous d'heureux auspices une carrière importante. Elle joue ensuite différents rôles tragiques et comiques (Célimène, la marquise de La Surprise de l'amour...).
Mais c'est dans sa composition tragique de Phèdre que la voici, enchaînée et les yeux au ciel :
Grâce à la protection du duc de Duras, premier gentilhomme de la Chambre, homme de Cour accompli qui avait la haute main sur la direction des affaires, tous les obstacles s'abaissèrent devant elle, et le soir où il fut décidé de l'entendre à l'essai dans la salle des Menus, rue Bergère, le 29 avril 1768, le duc fit distribuer plus de 800 billets pour aller applaudir sa protégée dans le rôle d'Hermione d'Andromaque.
Mme Vestris obtient bientôt une situation financière exceptionnelle et toutes les louanges des gazettes. Sociétaire par ordre en 1769, elle interprète surtout les princesses de tragédie. Sa beauté, sa distinction, son intelligence et un art parfait suppléent à certain défaut de sensibilité. Ambitieuse et sans scrupules, elle lutte pour obtenir la toute première place et parvient à évincer ses rivales, grâce à l'appui que lui accordent les ducs de Choiseul et de Duras.
A la Comédie Française brillaient les demoiselles Saint-Val, aînée et cadette, dont la mère avait été attachée à la personne de la reine Marie Leczinska. L'aînée des deux soeurs avait été engagée au Danemark, avant de venir à Lyon d'où elle fut appelée à débuter à la Comédie Française le 5 mai 1766 à l'âge de vingt-trois ans, afin pallier le vide laissé par le départ de Mademoiselle Clairon. Les Mémoires secrets lui reconnaissent beaucoup de talent, mais la trouvent laide. Grimm dans sa Correspondance littéraire semble du même avis, et Collé, plus malicieux nous apprend qu'elle a débuté avec tant de succès qu'elle en est accouchée quelques mois après. C'est ce qu'un de ses biographes appelle « un accident malencontreux quoique très naturel ». Voltaire la qualifie de sublime, La Harpe, pourtant si difficile, la porte aux nues dans le Mercure, et cependant les pires déboires l'attendaient.
La lutte est engagée entre Madame Vestris et Mademoiselle Saint-Val l'aînée.
Portrait du buste de Mademoiselle Saint-Val Ainée,
actrice française de la seconde moitié du 18e siècle
Bibliothèque nationale de France
— Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Appuyée en haut lieu, Madame Vestris, à ses débuts, a pour elle toute l'autorité. Mademoiselle Saint-Val, l'aînée, n'a que le public. Peu à peu, par ordre, les plus beaux rôles sont retirés à Mademoiselle Saint-Val et adjugés à Madame Vestris (exactement 112, contre 23 laissés à sa rivale). Mademoiselle Saint-Val proteste dans un Mémoire et rallie à sa cause les habitués. Il faut doubler et tripler la garde les jours où Madame Vestris joue. La troupe elle-même est divisée en deux camps. Enfin, fait unique dans l'histoire du Théâtre français, Mademoiselle Saint-Val aînée est rayée des cadres et envoyée en exil en Beauvoisis. Quelques mois plus tard l'ordre d'exil est révoqué, mais il ne lui reste comme ressource que d'aller courir la province pendant dix ans, avec le plus grand succès.
Pendant ce temps, Mademoiselle de Saint-Val cadette, restée à la Comédie contre le gré de sa soeur, recevait les éclaboussures de cette lutte. Beaumarchais, qui avait remarqué sa figure agréable, sa voix douce et flexible, l'en vengea en lui donnant à créer le rôle de la comtesse dans le Mariage de Figaro. Le duc de Duras mort, son successeur, Papillon de la Ferté, exécuté sur la Place de la Barrière renversée, Mademoiselle Saint-Val l'aînée refusa très dignement de rentrer à la Comédie française. La cadette, effrayée par les événements de la Révolution, avait regagné sa Provence et acheté, près de son pays natal, la petite île de Saint-Honorat où elle vécut dans un vieux monastère abandonné. Fragonard, réfugié à Grasse, lui rendit visite dans son île et lui peignit quelques dessus de portes, aujourd'hui disparus. Il fallait une occasion pour réconcilier les deux soeurs sur la scène du Théâtre Montansier.
L'aînée, fort à son aise, se retira Cour des Fontaines, No 3, où elle tenait un salon, ne se montrant que demi-voilée dans les coins les plus obscurs. Elle vécut ainsi jusqu'au 13 juin 1830, laissant un élève qui lui fit honneur, Joanny, le futur Ruy-Gomez d'Hernani. La cadette alla se fixer à Draguignan, sous le nom de Madame de Saint-Freyx. Elle y mourut à l'âge de 83 ans, le 9 février 1836, dame pieuse et bienfaisante.
Qu'était devenue pendant ce temps Madame Vestris, leur redoutable adversaire?
Les avis sur son compte étaient très partagés. Le duc de Duras avait voulu faire admettre la débutante à la Comédie aux appointements de 6.000 livres avec promesse de réception à de-mi-part, et le duc de Richelieu qui partageait cette charge de gentilhomme avec le duc de Duras, s'y opposait. Enfin, tout en rendant hommage à la beauté de la comédienne, en louant le modelé de ses bras et le velouté de ses yeux, la critique se réservait pourtant au sujet de sa voix frêle et d'un certain grasseyement désagréable.
Il lui fallut prendre des leçons de tragédie, et le duc de Duras, en présence de progrès réels, fut si enchanté du résultat, qu'il fit gratifier Lekain de 500 livres de pension «pour avoir élevé et présenté Madame Vestris». On n'oublia même pas le mari: Angelo Vestris reçut un ordre de début dans la troupe de la Comédie italienne, aux appointements de 150 livres par mois.
Au théâtre, Madame Vestris forte de l'appui des ducs, ne s'attirait pas toutes les sympathies. Son humeur acariâtre n'avait pas tardé à lui aliéner une partie de ses camarades . Le duc de Fronsac lui préférait Mademoiselle Dubas; le duc de Duras continuait à la soutenir. L'intendant de la Ferté, pris entre deux feux, ne savait à quel saint se vouer, et les comédiens excédés en arrivèrent un jour à proclamer qu'il valait mieux « abandonner le métier, personne n'étant fait pour ramper sous la dame Vestris et pour recevoir ses ordres ».
Le 4 janvier 1774, l'irascible sociétaire obtenait cependant une pension de 1.500 livres sur la cassette du roi.
Bien que protégée de la reine et des gens de Cour, Madame Vestris fut cependant une des premières comédiennes, imitant en cela l'exemple de son frère Dugazon, à adopter chaudement le parti de la Révolution. Après avoir quitté ses camarades de la Rive Gauche, elle était passée avec Talma au Théâtre de la République, rue de la Loi (ci-devant Richelieu); elle y demeura jusqu'à sa décadence physique absolue, survenue en 1804.
Madame Vestris, outre Mademoiselle Saint-Val l'aînée, avait aussi trouvé une rivale sérieuse dans la seconde partie de sa carrière en la personne de Mademoiselle Raucourt, qui avait sur elle l'avantage de la jeunesse.
https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/mme-vestris#
https://siefar.org/dictionnaire/fr/Blanche_Alziari_de_Roquefort/Henri_Lyonnet
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les Vestris, père et fils
Attention les amis !!! Une Madame Vestris peut en cacher une autre ! Certains historiens s'y sont trompés, comme nous le verrons dans la suite .
Célèbre artiste en son temps elle aussi, Elizabetta Lucia Bartolozzi ( 1797 - 1856 ) est britannique et se trouve être la petite nièce par alliance de Rose Vestris ( message ci-dessus ) car elle a épousé, à 16 ans, le danseur Auguste Armand Vestris, lui-même fils de l'illustre Gaetano Vestris . Mariage éphémère puisque son mari la quitte quatre ans plus tard. Cependant, comme elle a commencé à chanter et se produire professionnellement sous le nom « Madame Vestris », elle conservera son nom de scène tout au long de sa carrière.
Portrait de Lucia Elizabeth Vestris (1797-1856), épouse de Armand Vestris (1787-1825).
Robert William Buss / D’après George Clint — http://garrick.ssl.co.uk/object-g0825
Dès l'âge de 18 ans, sa voix de contralto et sa beauté lui valent un succès immédiat et de premiers rôles dans l'opéra italien sur les scènes de Londres, Paris. Elle est Dorabella et Susanna dans les opéras Così fan tutte et Le nozze di Figaro de Mozart.
Une légende veut que jouant Camille dans Horace de Corneille en face de François-Joseph Talma, elle se serait offusquée de voir les mollets nus de Talma en costume de romain. Cette bévue provient d'une lecture erronée des Mémoires de Talma dans lesquels l'acteur situe l'épisode en 1790. Comment se pourrait-il ? Elle n'était même pas née. Cette « Madame Vestris », était non pas Eliza Lucia mais sa grand-tante Rose Gourgaud.
Elle s'offre un « succès de scandale » au théâtre anglais, en 1820, alors qu'elle a 23 ans et qu'elle endosse le rôle-titre masculin de rien moins que Don Giovanni. Son interprétation de ce rôle travesti, à l'occasion de laquelle elle montre ses jambes parfaites, propulse sa carrière.
Madame Vestris en Don Giovanni dans Giovanni in London de W.T.
Moncrieff Gravure colorée à la main c. 1820 (NYPL - Billy Rose Theatre Division)
Dès lors, elle reste une des personnalités favorites extraordinaires à l'opéra, dans les farces musicales et les comédies jusqu'à sa retraite en 1854. Elle chante au King's Theatre lors des premières anglaises de nombre d'opéras de Rossini, parfois dirigés par le compositeur lui-même. Elle excelle dans les rôles travestis et se produit également dans des opéras de Mozart tels que Die Entführung aus dem Serail (Blonde) en 1827 et plus tard en 1842 The Marriage of Figaro (Cherubino), dans une version complète spécialement conçue en anglais par James Planché. Elle popularise des chansons telles que Cherry Ripe , Meet Me by Moonlight Alone , I've been roaming, etc. Elle participe également à des premières mondiales ...
En 1830, à la tête maintenant d'une jolie fortune, elle loue l'Olympic Theatre de John Scott et commence à y faire représenter une série de burlesques victoriens et extravaganzas qui rendent célèbre son théâtre. Elle produit de nombreuses pièces du dramaturge contemporain James Planché avec qui elle entretient un partenariat fructueux qui implique de sa part l'apport d'idées pour la mise en scène et les costumes.
Théâtre Royal Olympique. Dessiné par Tho. H. Shepherd.
Gravé par J. Hinchcliff. - Jones & Co.
Temple des Muses, Finsbury Square, Londres, février 1831
En 1838, elle se remarie avec l'acteur britannique Charles James Mathews juste avant de partir en tournée avec lui aux États-Unis. Selon une rumeur, après sa première expérience désastreuse avec Vestris, Lucia Elizabeth n'aurait épousé Mathews que quand ils y furent contraints par les autorités américaines afin de lui permettre de faire sa tournée à travers leurs frontières. Hum ... Toujours est-il qu'ils coopèrent dans leurs entreprises de gestion ultérieures, y compris la gestion du Lyceum Theatre et du théâtre de Covent Garden.
À une époque où les femmes n'étaient pas autonomes mais au contraire amenées à croire qu'elles ne pouvaient gérer leur propre vie ni leur propre argent, et encore moins gérer une entreprise employant des centaines de personnes, tant hommes que femmes, Vestris était une femme d'affaires par excellence. Elle gérait les théâtres, emmenait les pièces en tournée avec une équipe hétéroclite d'acteurs, actrices et tout le personnel de soutien . Lucia Elizabeth Vestris est une figure de premier plan dans l'histoire du théâtre et des coutumes britanniques au XIXe siècle.
Elle est enterrée au Kensal Green Cemetery.
Merci WIKI .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucia_Elizabeth_Vestris
Célèbre artiste en son temps elle aussi, Elizabetta Lucia Bartolozzi ( 1797 - 1856 ) est britannique et se trouve être la petite nièce par alliance de Rose Vestris ( message ci-dessus ) car elle a épousé, à 16 ans, le danseur Auguste Armand Vestris, lui-même fils de l'illustre Gaetano Vestris . Mariage éphémère puisque son mari la quitte quatre ans plus tard. Cependant, comme elle a commencé à chanter et se produire professionnellement sous le nom « Madame Vestris », elle conservera son nom de scène tout au long de sa carrière.
Portrait de Lucia Elizabeth Vestris (1797-1856), épouse de Armand Vestris (1787-1825).
Robert William Buss / D’après George Clint — http://garrick.ssl.co.uk/object-g0825
Dès l'âge de 18 ans, sa voix de contralto et sa beauté lui valent un succès immédiat et de premiers rôles dans l'opéra italien sur les scènes de Londres, Paris. Elle est Dorabella et Susanna dans les opéras Così fan tutte et Le nozze di Figaro de Mozart.
Une légende veut que jouant Camille dans Horace de Corneille en face de François-Joseph Talma, elle se serait offusquée de voir les mollets nus de Talma en costume de romain. Cette bévue provient d'une lecture erronée des Mémoires de Talma dans lesquels l'acteur situe l'épisode en 1790. Comment se pourrait-il ? Elle n'était même pas née. Cette « Madame Vestris », était non pas Eliza Lucia mais sa grand-tante Rose Gourgaud.
Elle s'offre un « succès de scandale » au théâtre anglais, en 1820, alors qu'elle a 23 ans et qu'elle endosse le rôle-titre masculin de rien moins que Don Giovanni. Son interprétation de ce rôle travesti, à l'occasion de laquelle elle montre ses jambes parfaites, propulse sa carrière.
Madame Vestris en Don Giovanni dans Giovanni in London de W.T.
Moncrieff Gravure colorée à la main c. 1820 (NYPL - Billy Rose Theatre Division)
Dès lors, elle reste une des personnalités favorites extraordinaires à l'opéra, dans les farces musicales et les comédies jusqu'à sa retraite en 1854. Elle chante au King's Theatre lors des premières anglaises de nombre d'opéras de Rossini, parfois dirigés par le compositeur lui-même. Elle excelle dans les rôles travestis et se produit également dans des opéras de Mozart tels que Die Entführung aus dem Serail (Blonde) en 1827 et plus tard en 1842 The Marriage of Figaro (Cherubino), dans une version complète spécialement conçue en anglais par James Planché. Elle popularise des chansons telles que Cherry Ripe , Meet Me by Moonlight Alone , I've been roaming, etc. Elle participe également à des premières mondiales ...
En 1830, à la tête maintenant d'une jolie fortune, elle loue l'Olympic Theatre de John Scott et commence à y faire représenter une série de burlesques victoriens et extravaganzas qui rendent célèbre son théâtre. Elle produit de nombreuses pièces du dramaturge contemporain James Planché avec qui elle entretient un partenariat fructueux qui implique de sa part l'apport d'idées pour la mise en scène et les costumes.
Théâtre Royal Olympique. Dessiné par Tho. H. Shepherd.
Gravé par J. Hinchcliff. - Jones & Co.
Temple des Muses, Finsbury Square, Londres, février 1831
En 1838, elle se remarie avec l'acteur britannique Charles James Mathews juste avant de partir en tournée avec lui aux États-Unis. Selon une rumeur, après sa première expérience désastreuse avec Vestris, Lucia Elizabeth n'aurait épousé Mathews que quand ils y furent contraints par les autorités américaines afin de lui permettre de faire sa tournée à travers leurs frontières. Hum ... Toujours est-il qu'ils coopèrent dans leurs entreprises de gestion ultérieures, y compris la gestion du Lyceum Theatre et du théâtre de Covent Garden.
À une époque où les femmes n'étaient pas autonomes mais au contraire amenées à croire qu'elles ne pouvaient gérer leur propre vie ni leur propre argent, et encore moins gérer une entreprise employant des centaines de personnes, tant hommes que femmes, Vestris était une femme d'affaires par excellence. Elle gérait les théâtres, emmenait les pièces en tournée avec une équipe hétéroclite d'acteurs, actrices et tout le personnel de soutien . Lucia Elizabeth Vestris est une figure de premier plan dans l'histoire du théâtre et des coutumes britanniques au XIXe siècle.
Elle est enterrée au Kensal Green Cemetery.
Merci WIKI .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucia_Elizabeth_Vestris
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