Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
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Mme de Sabran
Dominique Poulin
La nuit, la neige
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Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Nous présentions dans le sujet consacré au domaine et château de Chanteloup, une ravissante tabatière conservée au Metropolitan Museum of Art.
Elle illustre des vues du domaine du duc de Choiseul, avant la construction de la Pagode et les aménagements des jardins anglo-chinois.
Tabatière avec vues du domaine de Chanteloup
Attribution incertaine :
Delafons Pierre-François (?-1787), orfèvre
Van Blarenberghe Henri-Joseph (1741-1826), peintre
Van Blarenberghe Louis Nicolas (1716-1794), peintre
Miniatures, 1767
Gold frame, 1748-49
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Note du musée (extraits) :
The six scenes, which are painted in gouache on vellum, depict views of the Château de Chanteloup and of the gardens that surrounded it.
The miniature on the lid, which provides the primary view of the château, is signed "Van Blarenberghe 1767."
Three members of the Van Blarenberghe family painted miniatures, but these views of Chanteloup are attributed to Louis-Nicolas, considered the most talented of the three.
Photo : The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais
The gold frame into which the miniatures have been inserted bear the Paris warden’s mark for 1748–49. Boxes constructed with framework in this manner allowed for miniatures to be replaced as demands of fashion dictated.
Photo : The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
En 1770, le duc de Choiseul commande aux Van Blarenberghe, apparemment à Louis-Nicolas (l'un des membres de cette famille de miniaturistes établis en France depuis le XVIIe siècle) d'autres miniatures illustrant cette fois-ci les collections de son hôtel particulier parisien.
L'orfèvre, qui a composé la monture en or, est Louis Roucel.
Il faut imaginer les petites dimensions de cette tabatière qui mesure à peine : 8 cm de long sur 6 cm de large.
Je ne parviens pas à retrouver sur le net de belles images de cette tabatière, qui est en collection privée.
Louis-Nicolas van Blarenberghe (painter)
Louis Roucel d.1787 (goldsmith)
Choiseul Snuff Box,1770
8cm x 6cm x 2.4cm
This is one of two famous gold snuff boxes set with miniature paintings by Louis-Nicolas Van Blarenberghe which once belonged to the duc de Choiseul.
This box, until recently part of the collection of Baron Elie de Rothschild, was commissioned by Choiseul at the height of his power in 1770 and depicts the interior of his Parisian mansion (inherited by his wife from the wealthy financier Pierre Crozat).
Source image : https://www.jstor.org/stable/23409298
Choiseul's bedchamber in winter furnishings
* Source texte (extrait) et images : http://rodama1789.blogspot.com/2013/10/the-duc-de-choiseuls-snuff-box.html
Seule image à peu près potable, cette dernière vue qui illustre le duc de Choiseul, alors qu'il était encore Secrétaire d'état à la Guerre, au cours d'une séance de travail autour des Plans-Reliefs de villes fortifiées dans la Grande galerie du Louvre :
Source image : http://assprouen.free.fr/association/vie.php
Nous présentons des illustrations de ces miniatures reproduites dans le livre Marie-Antoinette, l'impossible bonheur, dans notre sujet dédié au duc de Choiseul.
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t14-etienne-francois-duc-de-choiseul#36603
Elle illustre des vues du domaine du duc de Choiseul, avant la construction de la Pagode et les aménagements des jardins anglo-chinois.
Tabatière avec vues du domaine de Chanteloup
Attribution incertaine :
Delafons Pierre-François (?-1787), orfèvre
Van Blarenberghe Henri-Joseph (1741-1826), peintre
Van Blarenberghe Louis Nicolas (1716-1794), peintre
Miniatures, 1767
Gold frame, 1748-49
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Note du musée (extraits) :
The six scenes, which are painted in gouache on vellum, depict views of the Château de Chanteloup and of the gardens that surrounded it.
The miniature on the lid, which provides the primary view of the château, is signed "Van Blarenberghe 1767."
Three members of the Van Blarenberghe family painted miniatures, but these views of Chanteloup are attributed to Louis-Nicolas, considered the most talented of the three.
Photo : The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais
The gold frame into which the miniatures have been inserted bear the Paris warden’s mark for 1748–49. Boxes constructed with framework in this manner allowed for miniatures to be replaced as demands of fashion dictated.
Photo : The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
Photo : The Metropolitan Museum of Art
En 1770, le duc de Choiseul commande aux Van Blarenberghe, apparemment à Louis-Nicolas (l'un des membres de cette famille de miniaturistes établis en France depuis le XVIIe siècle) d'autres miniatures illustrant cette fois-ci les collections de son hôtel particulier parisien.
L'orfèvre, qui a composé la monture en or, est Louis Roucel.
Il faut imaginer les petites dimensions de cette tabatière qui mesure à peine : 8 cm de long sur 6 cm de large.
Je ne parviens pas à retrouver sur le net de belles images de cette tabatière, qui est en collection privée.
Louis-Nicolas van Blarenberghe (painter)
Louis Roucel d.1787 (goldsmith)
Choiseul Snuff Box,1770
8cm x 6cm x 2.4cm
This is one of two famous gold snuff boxes set with miniature paintings by Louis-Nicolas Van Blarenberghe which once belonged to the duc de Choiseul.
This box, until recently part of the collection of Baron Elie de Rothschild, was commissioned by Choiseul at the height of his power in 1770 and depicts the interior of his Parisian mansion (inherited by his wife from the wealthy financier Pierre Crozat).
Source image : https://www.jstor.org/stable/23409298
Choiseul's bedchamber in winter furnishings
* Source texte (extrait) et images : http://rodama1789.blogspot.com/2013/10/the-duc-de-choiseuls-snuff-box.html
Seule image à peu près potable, cette dernière vue qui illustre le duc de Choiseul, alors qu'il était encore Secrétaire d'état à la Guerre, au cours d'une séance de travail autour des Plans-Reliefs de villes fortifiées dans la Grande galerie du Louvre :
Source image : http://assprouen.free.fr/association/vie.php
Nous présentons des illustrations de ces miniatures reproduites dans le livre Marie-Antoinette, l'impossible bonheur, dans notre sujet dédié au duc de Choiseul.
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t14-etienne-francois-duc-de-choiseul#36603
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 16 Nov 2022, 18:51, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Merci pour ce très beau reportage LNLN ! Quels superbes objets et quelle virtuosité dans les détails et les couleurs !
Il ne nous manque que quelques écus de plus pour acquérir des pièces aussi magnifiques !
Il ne nous manque que quelques écus de plus pour acquérir des pièces aussi magnifiques !
Dominique Poulin- Messages : 6942
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Dommage que les photos ne soient pas d'une très belle qualité, car les illustrations des meubles et tableaux ne sont pas fantaisistes, mais un témoignage des collections du duc de Choiseul à cette date.
C'est toujours amusant d'essayer de retrouver les oeuvres...
Et comme le hasard fait toujours bien les choses...
Je me suis souvenu de l'annonce postée, il y a quelques jours à peine, dans notre rubrique vente aux enchères !!!
En haut, à droite
Jean_Baptiste Greuze (1725-1805)
La Prière à l'Amour, dit aussi L'Ofrande à l'Amour
Photo : Christie's
La Prière (ou L’Ofrande) à l’Amour est une répétition autographe du tableau de grand format sur le même sujet que Jean-Baptiste Greuze avait exécuté pour le duc de Choiseul et exposé au Salon de 1769, où il avait été longuement décrit par Diderot.
Si la composition originale a depuis intégré la Wallace Collection, la présente version, qui ne comporte que d’infmes variantes par rapport à sa grande sœur, fut peinte à la demande de la comtesse du Barry, et resta dans la collection de celle-ci jusqu’en 1777.
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3680p50-ventes-aux-encheres-2018#124870
Et donc la très belle version, conservée à la Wallace Collection :
Jean-Baptiste Greuze (1725 - 1805)
Une jeune Fille qui fait sa prière au pied de l'autel de l'Amour (A Young Woman Praying at the Altar of Love)
France, 1767
Photo et texte : Wallace Collection
The present work was one of a number of classical subjects Greuze exhibited at the 1769 Salon, which demonstrate his ambition to be recognized as a history painter.
(...) The picture was acquired by the duc de Choiseul who hung it in his bedroom.
Dans le bureau du duc de Choiseul, illustré sur la tabatière...
Nous retrouvons le grand portrait en pied de Louis XV, par ou d'après Louis-Michel Van Loo
Portrait de Louis XV
Atelier de Louis-Michel Van Loo
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP
De même, me semble-t-il, que le portrait de la soeur du duc de Choiseul, Béatrix de Choiseul-Stainville, duchesse de Gramont, peinte par Alexandre Roslin, vers 1774 nous dit Wikipedia.
Non, non, c'est avant ! La tabatière date de 1770...
portrait de la duchesse de Gramont
Par Alexandre Roslin
Photo : Collection particulière - Wikipedia
Sur la miniature qui illustre le salon du duc de Choiseul dédié à sa collection de peintures flammandes...
Nous retrouvons, au centre en haut, me semble-t-il :
La prairie, 1653
De Petter Paulus (1625-1654)
Enfin, le musée du Louvre possède également une autre tabatière dont la monture, signée Alexandre Leferre, date du XIXe siècle.
Beaucoup moins jolie que celles en or ciselé du XVIIIe siècle précédemment présentées.
La miniature est cependant signée van Blarenberghe, vers 1770, et représente à nouveau la chambre du duc de Choiseul :
A comparer donc avec cette même chambre présentée précédemment : changement des étoffes et tentures selon les saisons hiver et été...
C'est toujours amusant d'essayer de retrouver les oeuvres...
Et comme le hasard fait toujours bien les choses...
Je me suis souvenu de l'annonce postée, il y a quelques jours à peine, dans notre rubrique vente aux enchères !!!
En haut, à droite
Jean_Baptiste Greuze (1725-1805)
La Prière à l'Amour, dit aussi L'Ofrande à l'Amour
Photo : Christie's
La Prière (ou L’Ofrande) à l’Amour est une répétition autographe du tableau de grand format sur le même sujet que Jean-Baptiste Greuze avait exécuté pour le duc de Choiseul et exposé au Salon de 1769, où il avait été longuement décrit par Diderot.
Si la composition originale a depuis intégré la Wallace Collection, la présente version, qui ne comporte que d’infmes variantes par rapport à sa grande sœur, fut peinte à la demande de la comtesse du Barry, et resta dans la collection de celle-ci jusqu’en 1777.
Voir ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3680p50-ventes-aux-encheres-2018#124870
Et donc la très belle version, conservée à la Wallace Collection :
Jean-Baptiste Greuze (1725 - 1805)
Une jeune Fille qui fait sa prière au pied de l'autel de l'Amour (A Young Woman Praying at the Altar of Love)
France, 1767
Photo et texte : Wallace Collection
The present work was one of a number of classical subjects Greuze exhibited at the 1769 Salon, which demonstrate his ambition to be recognized as a history painter.
(...) The picture was acquired by the duc de Choiseul who hung it in his bedroom.
Dans le bureau du duc de Choiseul, illustré sur la tabatière...
Nous retrouvons le grand portrait en pied de Louis XV, par ou d'après Louis-Michel Van Loo
Portrait de Louis XV
Atelier de Louis-Michel Van Loo
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP
De même, me semble-t-il, que le portrait de la soeur du duc de Choiseul, Béatrix de Choiseul-Stainville, duchesse de Gramont, peinte par Alexandre Roslin, vers 1774 nous dit Wikipedia.
Non, non, c'est avant ! La tabatière date de 1770...
portrait de la duchesse de Gramont
Par Alexandre Roslin
Photo : Collection particulière - Wikipedia
Sur la miniature qui illustre le salon du duc de Choiseul dédié à sa collection de peintures flammandes...
Nous retrouvons, au centre en haut, me semble-t-il :
La prairie, 1653
De Petter Paulus (1625-1654)
Enfin, le musée du Louvre possède également une autre tabatière dont la monture, signée Alexandre Leferre, date du XIXe siècle.
Beaucoup moins jolie que celles en or ciselé du XVIIIe siècle précédemment présentées.
La miniature est cependant signée van Blarenberghe, vers 1770, et représente à nouveau la chambre du duc de Choiseul :
A comparer donc avec cette même chambre présentée précédemment : changement des étoffes et tentures selon les saisons hiver et été...
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
La nuit, la neige a écrit:Dommage que les photos ne soient pas d'une très belle qualité, car les illustrations des meubles et tableaux ne sont pas fantaisistes, mais un témoignage des collections du duc de Choiseul à cette date.
C'est toujours amusant d'essayer de retrouver les oeuvres...
Oui, c'est proprement incroyable !
Ne nous trouves-tu pas un poil indiscrets d'entrer ainsi chez Choiseul et de nous balader dans toutes les pièces comme chez nous ?
Je voudrais ce tableau, l'adorable Prière à l'Amour ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Cela tombe bien ! L'une des deux versions est à vendre chez Christie's...Mme de Sabran a écrit:
Je voudrais ce tableau, l'adorable Prière à l'Amour ...
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3680p50-ventes-aux-encheres-2018#124870
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Je crois que ... même en cassant mon petit cochon ...
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Rappelons aussi notre sujet sur Chanteloup !
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1461-le-chateau-et-la-pagode-de-chanteloup-domaine-du-duc-de-choiseul?highlight=chanteloup
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1461-le-chateau-et-la-pagode-de-chanteloup-domaine-du-duc-de-choiseul?highlight=chanteloup
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Peintres de père en fils, les Van Blarenberghe
Le père ou le fils, voilà ce que nous ignorons .
Ils sont une véritable dynastie vouée à la peinture, ces Van Blarenberghe !
La Reine souhaitait envoyer à certains amis étrangers . Van Blarenberghe avait reçu commande de plusieurs miniatures, nous dit Wiki, représentant le Petit Trianon ou le hameau, destinées à orner les tabatières ou les drageoirs. Certaines de ces miniatures représentent la « Maison de la Reine et le Billard », le « Boudoir et le moulin » en 1786 ou la « Tour, la ferme et la maison du jardinier ».
Nous ne savons toujours pas s'il s'agit du père, du fils ou du Saint Esprit, mais cela n'est peut-être pas hyper-important ...
La lignée des van Blarenberghe a donné six artistes, peintres et miniaturistes, aujourd'hui célèbres : Hendrick, son fils Jacques-Guillaume, ses deux fils, Henri-Désiré le cadet et Louis-Nicolas, le fils de ce dernier Henri-Joseph, sa fille Hélène. Originaires de la Flandre flamingante, ils ont vécu de 1646 à 1853 s'élevant du rang de modeste peintre en miniature toléré en marge du corps des peintres lillois à celui des charges officielles à Paris et Versailles, Louis-Nicolas, comme peintre de batailles et peintre de la Marine de Louis XV et de Louis XVI, son fils Henri-Joseph, comme maître de dessin des Enfants de France en survivance de Silvestre.
On ignorait tout jusqu'ici du travail d'Hendrick, absent des dictionnaires, et les œuvres de ses descendants étaient attribuées à l'un ou à l'autre, sans critère de différenciation.
Nous avons établi un catalogue de 1127 œuvres classées par artistes, en grande partie inédites et issues de collections privées, auxquelles s'ajoutent 502 œuvres mentionnées.
190 œuvres sont rejetées et de très nombreux changements d'attribution sont proposés pour les œuvres conservées dans les musées français et étrangers.
Initié par son père à la peinture de « tableaux en miniature » de format chevalet, Jacques-Guillaume fut le premier de la famille à peindre pour la tabatière, et se révèle tout à fait précurseur en ce genre.
Son fils Louis-Nicolas, capable de faire tenir une foule nombreuse dans quelques centimètres carrés, porta cet art au plus haut point. Son habileté prodigieuse à la gouache a fait tomber dans l'oubli son œuvre à l'huile et l'aisance qu'il eut à passer du format de la tabatière à celui des dessus-de-porte.
Henri-Joseph, aussi talentueux que son père, fut moins prolifique car il consacra une partie de son temps à l'enseignement. Il individualisa progressivement son style, et gagna en mouvement ce qu'il perdit en précision.
Hélène fut une copiste douée des gouaches de son père, et ne pratiqua son art qu'en amateur.
Nathalie LEMOINE-BOUCHARD
http://www.centrechastel.paris-sorbonne.fr/thesis/les-van-blarenberghe-catalogue-raisonne
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Bingo ! Il s'agit de Henri-Joseph . Donc, le fils !
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t418p25-le-hameau-de-la-reine-en-peinture#126882
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t418p25-le-hameau-de-la-reine-en-peinture#126882
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
J'écrivais notamment ci-dessus...
Tout vient à point qui sait attendre...
Ainsi les propriétaires de cette tabatière se décident à la vendre ! Et, apparemment, pour un prix stratosphérique de 1 200 000 euros , montant évoqué sur le site internet du Louvre qui lance une opération (tu m'étonnes ) : Tous mécènes !
Voici donc l'occasion attendue d'obtenir de meilleures images de cette tabatière !
Je cite des extraits du projet :
Conservée en mains privées depuis toujours, la « Tabatière Choiseul » est un chef-d’œuvre du XVIIIe français, un témoignage intime et politique exceptionnel.
Un chef-d’œuvre miniature
Cet objet resté confidentiel mais néanmoins infiniment célèbre, est bien autre chose qu’une simple tabatière en ors de couleurs. Son caractère exceptionnel tient tout d’abord de sa taille : 8 centimètres de longueur, sur 6 centimètres de largeur et 2,4 centimètres de hauteur. Sur toutes ses faces, protégées par des plaques de cristal, sont insérées d’extraordinaires miniatures peintes à la gouache sur vélin, dues au talent de Louis-Nicolas Van Blarenberghe (1716-1794).
D’origine lilloise, cette famille d’artistes s’est illustrée dans la représentation des campagnes militaires avant de faire une carrière parisienne et versaillaise à la faveur des commandes de l’aristocratie de cour. Appréciés pour leur extrême minutie et leur sens de l’observation, Louis-Nicolas et son fils Henri-Joseph Van Blarenberghe (1750-1826) ont peint d’innombrables paysages, des vues de châteaux, des scènes de genre inspirées des grands peintres, ou des événements festifs traités comme des scénographies, emplis de personnages, vivants et colorés, que leurs clients montaient en tabatières.
En 1769, Louis XV honore Louis-Nicolas d’un brevet de « peintre des batailles ». C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’exécution de la tabatière. Ses miniatures, qui décrivent avec une précision inouïe le ministre dans le cadre de son hôtel parisien, de la Galerie du Louvre et de ses bureaux de Versailles, en font un véritable unicum dans l’œuvre si abondante de l’artiste.
Le Duc de Choiseul
Issu d’une noble lignée de Lorraine, Étienne-François de Choiseul (1719-1785) débute une carrière militaire au service de la France et gagne le grade de maréchal de camp. La faveur de Madame de Pompadour lui vaut d’obtenir l’ambassade de Rome (1753-1757) puis celle de Vienne (1757-1758).
À son mariage en 1750 avec Louise-Honorine Crozat du Châtel, petite-fille du financier Antoine Crozat, une pluie d’or s’est abattue sur lui : le couple s’est installé dans l’immense hôtel édifié au début du siècle pour le célèbre collectionneur Pierre Crozat, à l’extrémité nord de la rue de Richelieu. Choiseul qui voue une véritable passion à la peinture, entreprend d’y réunir une immense collection : plus de soixante-dix tableaux sont visibles sur les six faces et les pans coupés de la Tabatière Choiseul.
En 1756, le cordon bleu de l’ordre du Saint-Esprit vient récompenser ce diplomate intelligent et jouisseur, aussi audacieux qu’arrogant, que l’ombrageux Louis XV comble de bienfaits. À partir de 1758, Choiseul entre au gouvernement : ministre d’État, secrétaire d’État des Affaires étrangères, de la Guerre et de la Marine, il assume ce long « ministère Choiseul » de douze ans qui s’achève par une disgrâce brutale le 24 décembre 1770.
Choiseul doit se retirer immédiatement dans son domaine de Chanteloup qu’il ne quittera qu’à la mort de Louis XV. L’hôtel parisien est vidé de ses meubles ; il sera vendu et disparaîtra, entièrement loti. Une vente fameuse, en 1772, disperse la collection de tableaux que les amis de Choiseul surachètent pour lui témoigner leur soutien. Choiseul mourra très endetté en 1785 dans un splendide hôtel situé rue de la Grange-Batelière.
Une commande mystérieuse
C’est toute la fascination exercée par la Tabatière Choiseul : elle montre l’homme au faîte de sa carrière et juste avant sa chute ; des lieux aussitôt peints, aussitôt disparus, une collection dispersée, tout un monde perdu.
Signée des poinçons de l’orfèvre Louis Roucel, « orfèvre privilégié du roi » dont Choiseul et son entourage furent d’assidus clients, la Tabatière a été exécutée entre juillet 1770 et juillet 1771. On ignore encore les circonstances de cette commande à Louis-Nicolas Van Blarenberghe. Les liens du ministre avec les Van Blarenberghe s’étaient déjà illustrés dans une magnifique tabatière dédiée aux somptueux jardins de Chanteloup dont les miniatures furent peintes en 1767 (New York, Metropolitan Museum of Art).
La Tabatière Choiseul fut-elle une commande du ministre en personne ou d’un membre de son clan ? Cette question est cruciale pour comprendre le choix et la disposition des scènes et pour les interpréter. La précision des miniatures a d’ores et déjà permis d’identifier certains personnages sur la quarantaine représentée : Choiseul à coup sûr, mais aussi peut-être sa sœur l’altière duchesse de Gramont, et quelques-uns de ses proches.
Devenez mécène et acteur de ce projet
Son acquisition par le musée du Louvre constitue une occasion unique de reconstituer l’histoire de ce chef-d’œuvre du XVIIIe siècle français et de le présenter pour la première fois au plus grand nombre. C’est pourquoi le musée du Louvre en appelle à la générosité de toutes et tous afin de réunir au minimum 1 200 000 € avant le 28 février 2023.
* Source et infos complémentaires : https://www.louvre.fr/
La courte vidéo de promotion :
La nuit, la neige a écrit: Nous présentions dans le sujet consacré au domaine et château de Chanteloup, une ravissante tabatière conservée au Metropolitan Museum of Art. Elle illustre des vues du domaine du duc de Choiseul, avant la construction de la Pagode et les aménagements des jardins anglo-chinois.
(...)
En 1770, le duc de Choiseul commande aux Van Blarenberghe, apparemment à Louis-Nicolas (l'un des membres de cette famille de miniaturistes établis en France depuis le XVIIe siècle) d'autres miniatures illustrant cette fois-ci les collections de son hôtel particulier parisien.
(...)
Je ne parviens pas à retrouver sur le net de belles images de cette tabatière, qui est en collection privée.
Tout vient à point qui sait attendre...
Ainsi les propriétaires de cette tabatière se décident à la vendre ! Et, apparemment, pour un prix stratosphérique de 1 200 000 euros , montant évoqué sur le site internet du Louvre qui lance une opération (tu m'étonnes ) : Tous mécènes !
Voici donc l'occasion attendue d'obtenir de meilleures images de cette tabatière !
Je cite des extraits du projet :
Conservée en mains privées depuis toujours, la « Tabatière Choiseul » est un chef-d’œuvre du XVIIIe français, un témoignage intime et politique exceptionnel.
Un chef-d’œuvre miniature
Cet objet resté confidentiel mais néanmoins infiniment célèbre, est bien autre chose qu’une simple tabatière en ors de couleurs. Son caractère exceptionnel tient tout d’abord de sa taille : 8 centimètres de longueur, sur 6 centimètres de largeur et 2,4 centimètres de hauteur. Sur toutes ses faces, protégées par des plaques de cristal, sont insérées d’extraordinaires miniatures peintes à la gouache sur vélin, dues au talent de Louis-Nicolas Van Blarenberghe (1716-1794).
D’origine lilloise, cette famille d’artistes s’est illustrée dans la représentation des campagnes militaires avant de faire une carrière parisienne et versaillaise à la faveur des commandes de l’aristocratie de cour. Appréciés pour leur extrême minutie et leur sens de l’observation, Louis-Nicolas et son fils Henri-Joseph Van Blarenberghe (1750-1826) ont peint d’innombrables paysages, des vues de châteaux, des scènes de genre inspirées des grands peintres, ou des événements festifs traités comme des scénographies, emplis de personnages, vivants et colorés, que leurs clients montaient en tabatières.
En 1769, Louis XV honore Louis-Nicolas d’un brevet de « peintre des batailles ». C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’exécution de la tabatière. Ses miniatures, qui décrivent avec une précision inouïe le ministre dans le cadre de son hôtel parisien, de la Galerie du Louvre et de ses bureaux de Versailles, en font un véritable unicum dans l’œuvre si abondante de l’artiste.
Le Duc de Choiseul
Issu d’une noble lignée de Lorraine, Étienne-François de Choiseul (1719-1785) débute une carrière militaire au service de la France et gagne le grade de maréchal de camp. La faveur de Madame de Pompadour lui vaut d’obtenir l’ambassade de Rome (1753-1757) puis celle de Vienne (1757-1758).
À son mariage en 1750 avec Louise-Honorine Crozat du Châtel, petite-fille du financier Antoine Crozat, une pluie d’or s’est abattue sur lui : le couple s’est installé dans l’immense hôtel édifié au début du siècle pour le célèbre collectionneur Pierre Crozat, à l’extrémité nord de la rue de Richelieu. Choiseul qui voue une véritable passion à la peinture, entreprend d’y réunir une immense collection : plus de soixante-dix tableaux sont visibles sur les six faces et les pans coupés de la Tabatière Choiseul.
En 1756, le cordon bleu de l’ordre du Saint-Esprit vient récompenser ce diplomate intelligent et jouisseur, aussi audacieux qu’arrogant, que l’ombrageux Louis XV comble de bienfaits. À partir de 1758, Choiseul entre au gouvernement : ministre d’État, secrétaire d’État des Affaires étrangères, de la Guerre et de la Marine, il assume ce long « ministère Choiseul » de douze ans qui s’achève par une disgrâce brutale le 24 décembre 1770.
Choiseul doit se retirer immédiatement dans son domaine de Chanteloup qu’il ne quittera qu’à la mort de Louis XV. L’hôtel parisien est vidé de ses meubles ; il sera vendu et disparaîtra, entièrement loti. Une vente fameuse, en 1772, disperse la collection de tableaux que les amis de Choiseul surachètent pour lui témoigner leur soutien. Choiseul mourra très endetté en 1785 dans un splendide hôtel situé rue de la Grange-Batelière.
Une commande mystérieuse
C’est toute la fascination exercée par la Tabatière Choiseul : elle montre l’homme au faîte de sa carrière et juste avant sa chute ; des lieux aussitôt peints, aussitôt disparus, une collection dispersée, tout un monde perdu.
Signée des poinçons de l’orfèvre Louis Roucel, « orfèvre privilégié du roi » dont Choiseul et son entourage furent d’assidus clients, la Tabatière a été exécutée entre juillet 1770 et juillet 1771. On ignore encore les circonstances de cette commande à Louis-Nicolas Van Blarenberghe. Les liens du ministre avec les Van Blarenberghe s’étaient déjà illustrés dans une magnifique tabatière dédiée aux somptueux jardins de Chanteloup dont les miniatures furent peintes en 1767 (New York, Metropolitan Museum of Art).
La Tabatière Choiseul fut-elle une commande du ministre en personne ou d’un membre de son clan ? Cette question est cruciale pour comprendre le choix et la disposition des scènes et pour les interpréter. La précision des miniatures a d’ores et déjà permis d’identifier certains personnages sur la quarantaine représentée : Choiseul à coup sûr, mais aussi peut-être sa sœur l’altière duchesse de Gramont, et quelques-uns de ses proches.
Devenez mécène et acteur de ce projet
Son acquisition par le musée du Louvre constitue une occasion unique de reconstituer l’histoire de ce chef-d’œuvre du XVIIIe siècle français et de le présenter pour la première fois au plus grand nombre. C’est pourquoi le musée du Louvre en appelle à la générosité de toutes et tous afin de réunir au minimum 1 200 000 € avant le 28 février 2023.
* Source et infos complémentaires : https://www.louvre.fr/
La courte vidéo de promotion :
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Nous nous étions amusés, à partir de ce message à tenter de retrouver les tableaux des collections Choiseul dessinés sur cette tabatière. C'est aussi le jeu que propose le musée du Louvre !
A découvrir ici : Tous mécènes - L'oeuvre à la loupe
Par exemple pour...
La chambre bleue
Disposée sur le couvercle de la tabatière, la vue de la chambre bleue de l'hôtel parisien du ministre est à l'évidence mise à l'honneur. Au splendide parquet de marqueterie font écho le plafond relevé de stucs dorés, les murs lambrissés de blanc et or et revêtus d'un meuble d'hiver en damas de soie bleue, tout comme le lit à la polonaise enrichi de galons d'or. De part et d'autre de la cheminée, dont le trumeau s'orne du buste du roi Louis XV, un cabinet et un secrétaire sont dispersés en symétrie.
C'est l'une des scènes les plus animées, avec à droite le duc de Choiseul accueillant peut-être sa soeur, la duchesse de Gramont, à laquelle un valet en livrée présente un siège. A gauche, un groupe de personnages, certains en costume militaire, et l'abbé Jean-Jacques Barthélémy, garde du Cabinet des médailles de la Bibliothèque du roi. Deux chiens jouent au premier plan. L'accrochage de tableaux contemporains de l'école française et de quelques fleurons des écoles flamandes et hollandaises illustre un aspect central des collections de Choiseul développé dans les années 1760.
La galerie des peintures
Cette pièce est toute entière vouée à l'exposition de la collection de peintures du ministre. Ici sont visibles vingt-quatre tableaux principalement flamands et hollandais du XVIIe siècle, oeuvres pour lesquelles Choiseul avait montré une nette prédilection dès ses débuts de collectionneur : la plupart d'entre-eux sont reconnaissables. En effet, préalablement à la vente de sa collection de tableaux, en 1772, Choiseul confia au graveur parisien Pierre-François Basan la publication d'un recueil reproduisant une centaine de ses plus belles peintures. Beaucoup sont ainsi identifiables sur les faces de la tabatière.
Une assemblée exclusivement masculine visite la galerie. La passion des personnages se mesure à leurs attitudes : certains s'appuient sur les accotoirs d'un fauteuil pour mieux s'approcher des toiles. Un petit groupe est rassemblé autour du duc de Choiseul qui discute, une loupe à la main. Choiseul est vêtu de son uniforme de colonel général des Suisses et Grisons et la plupart de ses interlocuteurs sont représentés avec leurs costumes militaires.
La chambre blanche
Le cabinet octogone
Le cabinet octogone a été richement aménagé par Choiseul en 1763. Il est doté d'une lanterne dispensant un éclairage zénithal, un dispositif d'une grande modernité. Un bureau plat attribué à Simon Oeben, très proche de celui représenté sur la miniature, fut acquis par le duc d'Aumale en 1882. Il est aujourd'hui conservé, sans son cartonnier, au château de Chantilly.
L'accrochage, déjà dense, est amplifié par l'effet des hauts miroirs cintrés. Sont disposés certains des fleurons de la collection mêlant les grands noms de la tradition française du paysage et ceux de leurs homologues flamands et hollandais ainsi que de remarquables scènes de genre hollandaises.
Le ministre est représenté seul, faisant les cent pas, concentré sur la lecture de documents qu'il vient sans doute de rédiger : une feuille est tombée à terre sous le bureau et des pièces de correspondance ont été jetées au feu.
L'appartement ministériel
Sur les deux plus longues faces de la tabatière, Choiseul n'est plus dans son hôtel parisien. Nous le retrouvons ici dans son appartement ministériel, à Versailles. Au mur, le portrait " officiel " de Louis XV par Van Loo est accompagné par ceux de Madame de Pompadour, la bienfaitrice de Choiseul, et de la duchesse de Gramont, la soeur très aimée. Une vue imaginaire de Rome par Hubert Robert évoque la première ambassade de Choiseul.
Le ministre est à son bureau, face à deux secrétaires qui écrivent sous sa dictée. Deux autres personnages classent des documents, l'un sur le canapé, l'autre sur le cartonnier du magnifique bureau plat de Choiseul dont la miniature donne un témoignage fondamental. Choiseul avait acquis ce chef-d'oeuvre de l'ébénisterie rocaille attribué à Antoine-Robert Gaudreau, orné de bronzes extraordinaires de Philippe Caffiéri après la mort du financier Grimod Du Fort. Ayant acquis par son histoire prestigieuse le statut d'icône du bureau ministériel, ce meuble a par la suite appartenu à Talleyrand, puis au chancelier d'Autriche Metternich.
La grande galerie du Louvre
Sur la face postérieure de la tabatière, nous retrouvons le duc de Choiseul au centre d'un groupe d'ingénieurs militaires, devant les plans-reliefs disposés dans la Grande Galerie du Louvre. Initiées sous Louis XV, ces représentations des fortifications et des ports du royaume ne sont plus autant des outils de défense à l'époque de Choiseul, mais peuvent encore se révéler utiles. Le ministre est représenté en pleine séance de travail (...).
Cette vue de la tabatière est l'unique témoignage du décor de la Grande Galerie dans son état originel, avec les décors donnés par Poussin au début des années 1640 mais restés inachevés. Les plans-reliefs quitteront la Galerie en 1777, prélude à l'aménagement du futur musée.
* Source des textes : Musée du Louvre - Tous mécènes ! L'oeuvre à la loupe
A découvrir ici : Tous mécènes - L'oeuvre à la loupe
Par exemple pour...
La chambre bleue
Disposée sur le couvercle de la tabatière, la vue de la chambre bleue de l'hôtel parisien du ministre est à l'évidence mise à l'honneur. Au splendide parquet de marqueterie font écho le plafond relevé de stucs dorés, les murs lambrissés de blanc et or et revêtus d'un meuble d'hiver en damas de soie bleue, tout comme le lit à la polonaise enrichi de galons d'or. De part et d'autre de la cheminée, dont le trumeau s'orne du buste du roi Louis XV, un cabinet et un secrétaire sont dispersés en symétrie.
C'est l'une des scènes les plus animées, avec à droite le duc de Choiseul accueillant peut-être sa soeur, la duchesse de Gramont, à laquelle un valet en livrée présente un siège. A gauche, un groupe de personnages, certains en costume militaire, et l'abbé Jean-Jacques Barthélémy, garde du Cabinet des médailles de la Bibliothèque du roi. Deux chiens jouent au premier plan. L'accrochage de tableaux contemporains de l'école française et de quelques fleurons des écoles flamandes et hollandaises illustre un aspect central des collections de Choiseul développé dans les années 1760.
La galerie des peintures
Cette pièce est toute entière vouée à l'exposition de la collection de peintures du ministre. Ici sont visibles vingt-quatre tableaux principalement flamands et hollandais du XVIIe siècle, oeuvres pour lesquelles Choiseul avait montré une nette prédilection dès ses débuts de collectionneur : la plupart d'entre-eux sont reconnaissables. En effet, préalablement à la vente de sa collection de tableaux, en 1772, Choiseul confia au graveur parisien Pierre-François Basan la publication d'un recueil reproduisant une centaine de ses plus belles peintures. Beaucoup sont ainsi identifiables sur les faces de la tabatière.
Une assemblée exclusivement masculine visite la galerie. La passion des personnages se mesure à leurs attitudes : certains s'appuient sur les accotoirs d'un fauteuil pour mieux s'approcher des toiles. Un petit groupe est rassemblé autour du duc de Choiseul qui discute, une loupe à la main. Choiseul est vêtu de son uniforme de colonel général des Suisses et Grisons et la plupart de ses interlocuteurs sont représentés avec leurs costumes militaires.
La chambre blanche
Le cabinet octogone
Le cabinet octogone a été richement aménagé par Choiseul en 1763. Il est doté d'une lanterne dispensant un éclairage zénithal, un dispositif d'une grande modernité. Un bureau plat attribué à Simon Oeben, très proche de celui représenté sur la miniature, fut acquis par le duc d'Aumale en 1882. Il est aujourd'hui conservé, sans son cartonnier, au château de Chantilly.
L'accrochage, déjà dense, est amplifié par l'effet des hauts miroirs cintrés. Sont disposés certains des fleurons de la collection mêlant les grands noms de la tradition française du paysage et ceux de leurs homologues flamands et hollandais ainsi que de remarquables scènes de genre hollandaises.
Le ministre est représenté seul, faisant les cent pas, concentré sur la lecture de documents qu'il vient sans doute de rédiger : une feuille est tombée à terre sous le bureau et des pièces de correspondance ont été jetées au feu.
L'appartement ministériel
Sur les deux plus longues faces de la tabatière, Choiseul n'est plus dans son hôtel parisien. Nous le retrouvons ici dans son appartement ministériel, à Versailles. Au mur, le portrait " officiel " de Louis XV par Van Loo est accompagné par ceux de Madame de Pompadour, la bienfaitrice de Choiseul, et de la duchesse de Gramont, la soeur très aimée. Une vue imaginaire de Rome par Hubert Robert évoque la première ambassade de Choiseul.
Le ministre est à son bureau, face à deux secrétaires qui écrivent sous sa dictée. Deux autres personnages classent des documents, l'un sur le canapé, l'autre sur le cartonnier du magnifique bureau plat de Choiseul dont la miniature donne un témoignage fondamental. Choiseul avait acquis ce chef-d'oeuvre de l'ébénisterie rocaille attribué à Antoine-Robert Gaudreau, orné de bronzes extraordinaires de Philippe Caffiéri après la mort du financier Grimod Du Fort. Ayant acquis par son histoire prestigieuse le statut d'icône du bureau ministériel, ce meuble a par la suite appartenu à Talleyrand, puis au chancelier d'Autriche Metternich.
La grande galerie du Louvre
Sur la face postérieure de la tabatière, nous retrouvons le duc de Choiseul au centre d'un groupe d'ingénieurs militaires, devant les plans-reliefs disposés dans la Grande Galerie du Louvre. Initiées sous Louis XV, ces représentations des fortifications et des ports du royaume ne sont plus autant des outils de défense à l'époque de Choiseul, mais peuvent encore se révéler utiles. Le ministre est représenté en pleine séance de travail (...).
Cette vue de la tabatière est l'unique témoignage du décor de la Grande Galerie dans son état originel, avec les décors donnés par Poussin au début des années 1640 mais restés inachevés. Les plans-reliefs quitteront la Galerie en 1777, prélude à l'aménagement du futur musée.
* Source des textes : Musée du Louvre - Tous mécènes ! L'oeuvre à la loupe
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
La tabatière Choiseul
La nuit, la neige a écrit:
Ainsi les propriétaires de cette tabatière se décident à la vendre ! Et, apparemment, pour un prix stratosphérique de 1 200 000 euros , montant évoqué sur le site internet du Louvre qui lance une opération (tu m'étonnes ) : Tous mécènes !
Eh bien, les mécènes, c'est un petit mou tout ça !
Ce jour, et pour l'instant, quelques 723 personnes ont donné de quoi rassembler 10% du montant d'achat demandé, soit un peu plus de 160 euros par personne en moyenne.
Si l'inflation ne passe par là (aussi), à ce rythme, plus qu'environ 7000 autres généreux donateurs pour acquérir la tabatière la plus chère du 21e siècle d'ici au 21 février.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Les 1200000€ ne sont que l'appel aux contributeurs dans le cadre de cette action de mécénat. L'acquisition est beaucoup, beaucoup plus élevée.
capin- Messages : 64
Date d'inscription : 28/01/2018
capin- Messages : 64
Date d'inscription : 28/01/2018
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Merci capin pour ces informations complémentaires, dont...
Sacrebleu !!! Je lis que la somme demandée par le(s) vendeur(s) (la famille Rothschild) et/ou la maison de vente Christie's (l'intermédiaire) est de... 3 900 000 euros ?
capin a écrit:Les 1200000€ ne sont que l'appel aux contributeurs dans le cadre de cette action de mécénat. L'acquisition est beaucoup, beaucoup plus élevée.
Sacrebleu !!! Je lis que la somme demandée par le(s) vendeur(s) (la famille Rothschild) et/ou la maison de vente Christie's (l'intermédiaire) est de... 3 900 000 euros ?
- Spoiler:
- Une tabatière. Je trouve cela proprement scandaleux et révoltant !
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 74
Localisation : 75012 PARIS
La Tabatière dite du duc de Choiseul
_________________
"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Merci Attach !
Le Louvre confirme officiellement aujourd'hui 1er mars son acquisition :
Le musée du Louvre annonce l’acquisition de la Tabatière Choiseul, chef-d’œuvre de l’art de la miniature du XVIIIe siècle.
Cette acquisition exceptionnelle a été rendue possible grâce à la mobilisation des 5 000 donateurs de la campagne « Tous Mécènes ! » qui s’est achevée le 28 février 2023 et au généreux soutien de Monsieur Michel Lacoste, de la Société des Amis du Louvre, du Cercle International du Louvre et des American Friends of the Louvre, des Laboratoires Septodont et de leur Président du Conseil de surveillance, Monsieur Henri Schiller, ainsi que des entreprises et grands donateurs qui ont permis de rassembler la somme totale de 3,9 millions d’euros nécessaire à cette acquisition.
Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre tient à les remercier chaleureusement : « Je salue l’engagement collectif de nos donateurs et amis, qui a permis de réaliser cette acquisition de première importance pour le musée du Louvre. Grâce à leur très grande générosité, la tabatière du duc de Choiseul, fascinant objet d’art et d’histoire, va enfin rejoindre les collections nationales. »
https://presse.louvre.fr/la-tabatiere-choiseul-entre-dans-les-collections-du-louvre-grace-a-la-mobilisation-populaire-et-au-soutien-exceptionnel-de-grands-donateurs/
Le Louvre confirme officiellement aujourd'hui 1er mars son acquisition :
Le musée du Louvre annonce l’acquisition de la Tabatière Choiseul, chef-d’œuvre de l’art de la miniature du XVIIIe siècle.
Cette acquisition exceptionnelle a été rendue possible grâce à la mobilisation des 5 000 donateurs de la campagne « Tous Mécènes ! » qui s’est achevée le 28 février 2023 et au généreux soutien de Monsieur Michel Lacoste, de la Société des Amis du Louvre, du Cercle International du Louvre et des American Friends of the Louvre, des Laboratoires Septodont et de leur Président du Conseil de surveillance, Monsieur Henri Schiller, ainsi que des entreprises et grands donateurs qui ont permis de rassembler la somme totale de 3,9 millions d’euros nécessaire à cette acquisition.
Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre tient à les remercier chaleureusement : « Je salue l’engagement collectif de nos donateurs et amis, qui a permis de réaliser cette acquisition de première importance pour le musée du Louvre. Grâce à leur très grande générosité, la tabatière du duc de Choiseul, fascinant objet d’art et d’histoire, va enfin rejoindre les collections nationales. »
https://presse.louvre.fr/la-tabatiere-choiseul-entre-dans-les-collections-du-louvre-grace-a-la-mobilisation-populaire-et-au-soutien-exceptionnel-de-grands-donateurs/
Gouverneur Morris- Messages : 11696
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Ouh ! c'est une somme rondelette !!!
Excellente nouvelle !
Merci, mon cher Momo .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
3,9 millions ! Je ne m'en remets toujours pas.
Bon. Je préfère ne pas m'étendre, mais cela m'hérisse tous les poils d'indignation !
Ceci dit cette tabatière est un petit chef d'oeuvre d'art et d'histoire.
Bon. Je préfère ne pas m'étendre, mais cela m'hérisse tous les poils d'indignation !
Ceci dit cette tabatière est un petit chef d'oeuvre d'art et d'histoire.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Chez le duc de Choiseul : les tabatières des Van Blarenberghe, peintres miniaturistes de père en fils
Je trouve cela fort cher également, elle a essentiellement une valeur documentaire, en conserver des photos en HD était suffisant
Gouverneur Morris- Messages : 11696
Date d'inscription : 21/12/2013
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