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Les Sanson de père en fils ...

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Message par Mme de Sabran Mer 05 Fév 2014, 10:15



J'ai bien failli intituler ce sujet : En France, tout finit toujours par des Sanson .  

Mais bon, je m'abstiens  .   boudoi32


La famille Sanson est une célèbre famille de bourreaux normands qui ont exercé à Paris de 1688 à 1847.  Les Sanson de père en fils ... 4223966497

Les Sanson de père en fils ... 71722810

Sous le règne de Louis XIV, Charles Sanson ancien officier près de Rouen, devient bourreau à la suite de son mariage avec Marguerite Jouenne vers 1675, fille d'un bourreau .
Commence alors avec lui la grande lignée des bourreaux de Paris, le couple a un fils, Charles en 1681.
En 1685, Charles père devient veuf et quitte Rouen pour s'installer à Paris où il devient une année plus tard le bourreau de Paris à la place de Nicolas Levasseur, destitué pour proxénétisme le 24 septembre 1688 !
En 1699, Charles, le père, démissionne et épouse, à Paris, Jeanne Renée Dubut, la sœur du bourreau de Melun.
Le couple se retire en 1703 dans l’Aisne, à Condé-en-Brie, où Charles décède en 1707.

Charles Sanson II (fils de Charles et Marguerite Jouënne, sa première épouse), né vers 1681, après avoir aidé son père à Paris dès 1696 environ, reste aide-bourreau encore deux ans après la démission de celui-ci, n’accédant à la fonction qu’à sa majorité en 1701, et obtient ses « lettres de provision » de bourreau officiel de Paris en 1707, après le décès de son père.
La même année, il épouse à Paris la sœur de sa belle-mère, c’est-à-dire la sœur de la seconde épouse de son père, Anne Marthe Dubut (deuxième sœur du bourreau de Melun).

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Charles Sanson fils, après avoir, en 1720, roué vif pour cause d’assassinat le comte de Horn, un cousin du duc d’Orléans, préside en 1721 à l’exécution de Cartouche, le célèbre bandit.
Décédé à Paris en 1726, laissant un jeune fils de 7 ans (Charles Jean Baptiste), il est inhumé en grandes pompes dans l’Église Saint-Laurent, où il rejoint les dépouilles de ses parents.
Sa veuve se remarie avec celui qui devient ainsi en 1727 le « régent » de son fils, c’est-à-dire le titulaire par intérim de la charge de bourreau en attendant que ce dernier ait 20 ans.
François Prudhomme est un bourreau spécialiste de la torture, dont la fonction le désigne comme « questionnaire-juré ». Il a son moment de gloire en réussissant en 1737 une décollation.

Charles Jean-Baptiste Sanson débute au pied de l'échafaud à 7 ans. Né vers 1719 (fils de Charles et de Anne Marthe Dubut), se voit restituer en 1739 par le second mari de sa mère, François Prudhomme, la charge officielle d' « Exécuteur de la Ville, Prévôté et Vicomté de Paris ». Les Sanson de père en fils ... 1905908946
Marié une première fois en 1737 à Paris avec Madeleine Tronson, il épouse à Étampes, en 1741, Jeanne Gabrielle Berger, elle-même fille du bourreau de Sens et petite-fille du bourreau d’Étampes.
Il est frappé par une attaque le laissant à demi-paralysé, en 1754.

Il doit passer le flambeau à son fils, Charles-Henri, qui n’a alors que 15 ans, tout en ayant à recourir à nouveau à l’assistance de François Prudhomme (devenu depuis bourreau de Vannes) pour procéder en 1757 à l’exécution du régicide Damiens.

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Il s'installe à Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne mais, bien qu’invalide, il n’obtient pas du Parlement son remplacement officiel dans la fonction par son fils. Devenu veuf vers 1767, il revient habiter à Paris pour y mourir vers 1778, peu après avoir démissionné en bonne et due forme en faveur de Charles-Henri, son fils.
Charles-Henri Sanson est le quatrième bourreau issu d'une dynastie familiale d'exécuteurs officiels.

Charles Henri, l'aîné des dix enfants de Charles-Jean-Baptiste apprit à son tour le métier et travailla avec son père durant une vingtaine d'années, puis prêta serment lors de la mort de ce dernier. Il acheta le presbytère de Vert-le-Petit et y vécut.
Du fait de la paralysie de son père, il dut abandonner ses études pour le remplacer malgré le dégoût qu'il éprouvait pour cette profession, car il devait assurer la subsistance de sa famille. Il se fit dès lors connaître en tant que "Monsieur de Paris".
Le 10 janvier 1765, il épousa sa seconde femme, Marie-Anne Jugier, avec laquelle il eut deux fils : Henri (1767–1830), qui lui succéda, et Gabriel (1769–1792), qui travailla également avec lui, mais mourut dans un accident.

Son oncle décida d'interrompre son activité suite à cet accident.

Le 1er juillet 1766, il exécuta le chevalier de La Barre, accusé de "blasphème", qui eut la langue coupée, le cou tranché et dont les restes furent brûlés.

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Les Sanson de père en fils ... Cheval10

Il fut également le bourreau de l’empoisonneur Antoine-François Desrues qui périt sur le bûcher en 1777.

Les Sanson de père en fils ... 15415710

En 1766, il rata totalement la décapitation de Thomas Arthur de Lally-Tollendal.
Son père, qui se devait d’assister à chaque exécution en tant que chef bourreau, dut lui-même trancher le cou de la victime d’un coup supplémentaire.

En 1778, Charles-Henri reçut de son père Charles-Jean-Baptiste, et suite à la démission de ce dernier, le manteau rouge sang, symbole de son passage en tant que maître exécuteur. Il garda ce titre durant 38 ans, jusqu'à ce que son fils Henri lui succède.
Il acquit le titre de citoyen en 1789 après s'être véhémentement insurgé contre l'opprobre dont étaient victimes les exécuteurs des hautes œuvres publiques. Lors de sa carrière, il eut jusqu'à six assistants pour accomplir sa tâche.

Au total, Charles-Henri exécuta 2918 condamnés entre le 14 juillet 1789 et le 21 octobre 1796 , dont Louis XVI.

Bien qu'il ne fût jamais un sympathisant de la monarchie, il hésita avant d'exécuter le roi, étant même persuadé jusqu'au dernier instant que des partisans de la royauté tenteraient de libérer le souverain déchu.

La reine Marie Antoinette, quant à elle, fut décapitée par son fils Henri.
Il fit signe à son fils d'exécuter la tâche qui lui était normalement dévolue, étant encore au bas de l'échafaud.

Par la suite, il mena à la guillotine des vagues successives de révolutionnaires, dont Danton, Robespierre, Saint-Just, Hébert, et Desmoulins.

Sanson de père en fils à en perdre la tête !
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Message par Invité Mer 05 Fév 2014, 10:31

Mme de Sabran a écrit:
J'ai bien failli intituler ce sujet : En France, tout finit toujours par des Sanson .  
Rien qu'en prologue, ton mot est déjà excellent !  :\\\\\\\\:

Merci pour cet historique... quelle destinée que celle des bourreaux tout de même ... Les Sanson de père en fils ... 1905908946

Bien à vous.

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Message par Mme de Sabran Mer 05 Fév 2014, 10:36

Majesté a écrit:
Mme de Sabran a écrit:
J'ai bien failli intituler ce sujet : En France, tout finit toujours par des Sanson .  
Rien qu'en prologue, ton mot est déjà excellent !  :\\\\\\\\:
.

Monsieur de Coco aurait apprécié .  Les Sanson de père en fils ... 3826491292 

Oui, n'est-ce pas ! Quel sale métier ...

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Message par Comtesse Diane Mer 05 Fév 2014, 14:13

Moi, je trouve ça plutôt marrant ... Les Sanson de père en fils ... Boudoi42    :Les Sanson de père en fils ... 2028181902  Les Sanson de père en fils ... 2523452716

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Message par Invité Mer 05 Fév 2014, 15:20

En lisant ce sujet j'ai senti du froid dans ma nuque...

par le lu, ils se mariaient entre ceux-ci mêmes: bourreaux et fils de bourreaux. Ils ne pouvaient pas changer son métier? ils étaient obligés à continuer la dynastie?

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Message par Mme de Sabran Mer 05 Fév 2014, 15:25



Eh bien non, parce que c'était une espèce de métier maudit, qui les mettait au ban de la société . Voilà pourquoi ils devaient nécessairement se marier entre eux ... brrrrrrr !

C'était à ce point qu'à la boulangerie le pain destiné à être acheté par le bourreau était posé sur la croûte, pour ne pas être confondu avec les autres et touché par quiconque autre que le bourreau .

D'où la superstition qui veut que le pain posé à l'envers porte malheur .

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Message par Mme de Sabran Mer 05 Fév 2014, 15:36

En France avant la Révolution, chaque bailliage disposait d'un exécuteur des basses œuvres et des hautes œuvres qui portait le nom de bourreau. Ainsi, les modes d'exécution, les hautes œuvres, et les techniques utilisées différaient d'une région à l'autre. Si les bourreaux jouissaient d'appellations variables selon les lieux et les circonstances, la plus courante était celle d'exécuteur de haute justice que l'on retrouve dans le Code noir ainsi qu'un décret de 17873.

Dans l'Est, le bourreau était souvent issu de métiers en rapport avec les cadavres et la mort tels que équarrisseur, tanneur, bourrelier voire croque-mort, fossoyeur, etc. et était surnommé le riffleur4.
Au sud de la Loire, le bourreau était souvent un occasionnel surnommé le bingre par les bourreaux dynastiques.
Toutefois, devant le manque de volontaires, les magistrats faisaient appel, parfois, à d’anciens criminels qu’ils sortaient de prison pour leur éviter, en échange, la corde ou les galères.
En Île-de-France, les bourreaux étaient au service du roi qui leur délivrait des lettres de provision, les rendant propriétaires de leur office. Le bourreau devenait alors officier du roi et transmettant par la suite sa charge à ses propres enfants qui de plus avaient du mal à trouver d'autres métiers, se faisant ainsi l’impensable fondateur d’une dynastie appelée : les bourreaux dynastiques1.

Outre les exécutions, le bourreau était chargé préalablement à leur exécution de tourmenter, de torturer les condamnés à mort.
À titre d'exemple, on trouve des quittances comme celle de Geoffroy Thérage, le bourreau de Jehanne qui indique outre sa rémunération, le travail effectué 5. Il est à noter, que ce maitre persécuteur des hautes œuvres du Roy, au bailliage de Rouen, n'était sûrement pas différent de ses collègues qui officiaient dans les autres juridictions.
Pendant les 25 années de son office, il mit au pilori, traîna des suppliciés sur une claie, décapita, pendit, trancha des mains, écartela avant de pendre les quatre membres et de mettre la tête sur une lance etc. En 1432, il va ainsi décapiter, écarteler, pendre les membres et mettre la tête sur une lance 104 fois.

Dans de telles conditions, il est normal que le bourreau suscitait une telle horreur, qu’il vivait reclus, à l’écart des honnêtes gens qui fuyaient tous son contact. On refusait ses enfants dans les écoles, et les marchands rechignaient à lui vendre leurs marchandises. L'Église consentait au mariage consanguin dans ces familles.


Voilà :
En ville, le boulanger qui gardait le pain destiné au bourreau à l'envers sous l'Ancien Régime est une légende qui a favorisé la superstition que présenter le pain à l'envers sur une table attire le diable.

La littérature et le cinéma ont développé une autre légende, celle de bourreaux portant un masque ou une cagoule lors de l'exécution alors que leur visage était à découvert ou qu'ils portaient un chapeau, leur signe distinctif étant un insigne sur le manteau (épée, manteau)1.
Le bourreau percevait ses émoluments sur une grande quantité en nature des marchands des halles et en fonction des supplices répertoriés sur des « carnets de bourreaux » : c’était le droit de havage qui permettait au bourreau de prendre une certaine quantité de légumes, de viande, de poisson dans les paniers sur lesquels il étendait la main. Ce droit fut aboli en 1775.

En 1791, la torture préalable à l’exécution fut supprimée et les peines de mort furent alors uniformisées sur l’ensemble du territoire français : « Tout condamné à mort aura la tête tranchée ».

Merci, WIKI !  Les Sanson de père en fils ... 3249736284 

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Message par Comtesse Diane Mer 05 Fév 2014, 16:26



Je n'ai jamais, et encore aujourd'hui, pu supporter le pain à l'envers; et ça, c'était avant que l'éducation ne s'en mêle ...
 
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Par ailleurs ce qui me sidère est que l'église ait pu consentir aux mariages consanguins dans ces familles de bourreaux. Les Sanson de père en fils ... 1905908946

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Message par Invité Mer 05 Fév 2014, 16:45



Comtesse Diane a écrit: Je n'ai jamais, et encore aujourd'hui, pu supporter le pain à l'envers; et ça, c'était avant que l'éducation ne s'en mêle ...
Ici, il y a la même superstition avec le pain

Comtesse Diane a écrit: Par ailleurs ce qui me sidère est que l'église ait pu consentir aux mariages consanguins dans ces familles de bourreaux. Les Sanson de père en fils ... 1905908946

Pourquoi pas? elle a pu aussi consacrer et bénir les mariages princiers et royaux...

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Message par Mme de Sabran Mar 14 Avr 2015, 16:30

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Lettre du citoyen Sanson, principal exécuteur des jugements criminels, au Rédacteur du Patriote (Numéro du 22 février 1793).

Citoyen,

Un voyage d'un instant a été la cause que je n'ai pas eu l'honneur de répondre à l'invitation que vous me faites dans votre journal, au sujet de Louis Capet. (Le journaliste contredit par Sanson l'avait invité à tracer le récit exact de l'exécution du Roi.) Voici, suivant ma promesse, l'exacte vérité de ce qui s'est passé. Descendant de la voiture pour l'exécution, on lui a dit qu'il fallait ôter son habit ; il fit quelques difficultés, en disant qu'on pouvait l'exécuter comme il était. Sur la représentation que la chose était impossible, il a lui-même aidé à ôter son habit. Il fit ensuite la même difficulté lorsqu'il s'est agi de lui lier les mains, qu'il donna lui-même lorsque la personne qui l'accompagnait lui eut dit que c'était un dernier sacrifice. Il s'informa si les tambours battraient toujours ; il lui fut répondu que l'on n'en savait rien, et c'était la vérité. Il monta sur l'échafaud ; il voulut foncer sur le devant, comme voulant parler ; mais on lui représenta que la chose était impossible encore ; il se laissa alors conduire à l'endroit où on l'attacha et où il s'est écrié très haut : Peuple, je meurs innocent ! ensuite, se retournant vers nous, il nous dit : Je suis innocent de tout ce dont on m'inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. Voilà, Citoyen, ses dernières et véritables paroles.

L'espèce de petit débat qui se fit au pied de l'échafaud, roulait sur ce qu'il ne croyait pas nécessaire qu'il ôtât son habit et qu'on lui liât les mains. Il fit aussi la proposition de se couper lui-même les cheveux.

Et pour rendre hommage à la vérité, il a soutenu tout cela avec un sang-froid et une fermeté qui nous a tous étonnés, et je reste très convaincu qu'il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion, dont personne plus que lui ne paraissait pénétré et persuadé.

Vous pouvez être assuré, Citoyen, que voilà la vérité dans son plus grand jour.

Signé Sanson.

Paris, ce 20 février, an 1er de la république.

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Message par Mme de Sabran Jeu 18 Juin 2015, 18:54


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Comme il était arrivé plusieurs fois que le peuple avait témoigné de la compassion pour les condamnés, et comme on avait crié grâce en voyant passer et monter sur l'échafaud, d'une part le vieux chevalier d'Oilly, qui était presque centenaire, et puis le petit de Sainte-Amaranthe qui n'était âgé que de quinze ans, mais qui ne paraissait pas en avoir plus de douze ou treize, on transféra la guillotine à la place de la Bastille, ensuite on la fit reculer jusque auprès de la barrière du Trône, et nous eûmes l'inquiétude de voir recommencer les massacres dans les prisons.
(Nous savions, à n'en pouvoir douter, que cette méthode expéditive avait été l'objet de plusieurs motions au conseil de la Commune.)



( Marquise de Créquy )

;
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Message par Invité Jeu 18 Juin 2015, 22:18

Dans une nouvelle Un épisode sous la Terreur Balzac met en scène le 22 Janvier 1793 le bourreau Sanson ( sans le nommer) qui fait dire une messe pour le repos de Louis XVI et pour obtenir son pardon;

Un épisode sous la Terreur est une nouvelle d’Honoré de Balzac, parue en 1842 dans le Livre des Salons, sous le titre Une messe en 1793. En 1845, le texte prend son titre définitif aux éditions Chlendowski. Dans l’édition Furne de 1846 de la Comédie humaine, elle figure dans les Scènes de la vie politique avec une dédicace à Monsieur Guyonnet-Merville, avoué chez lequel Balzac avait fait son apprentissage de droit.

À la nuit tombée, dans une sombre ruelle (comme on en trouve souvent dans La Comédie humaine : Ferragus, Les Proscrits, L'Envers de l'histoire contemporaine), un homme suit une vieille femme qui se révèle être une religieuse allant chercher des hosties dans une pâtisserie. En dépit du temps froid et de la neige, elle sort de la boutique et transporte une petite boîte jusqu'au taudis qu’elle partage avec une autre sœur et l'abbé Marolles. Elle doit apporter le tout au prêtre insermenté afin qu'il célèbre la messe. L’inconnu la suit et, une fois qu'elle est entrée, frappe à la porte du misérable logis. Il remet alors au prêtre un mouchoir taché de sang et marqué de la couronne royale. L'abbé reconnaît (on ne l’apprend qu’à la fin) qu'en réalité l'inconnu est le bourreau Charles-Henri Sanson qui a coupé la tête de Louis XVI. Homme pieux malgré sa « fonction », Sanson ne demandait rien d’autre qu’une messe pour l’âme du défunt roi.

Comme toujours, Balzac ne s’appuie sur aucun fait divers réel, mais sur ce qui aurait pu exister, car les Sanson, bourreaux de père en fils, étaient très pieux. Balzac avait rencontré le fils de Charles-Henri Sanson : Henri-Nicolas-Charles Sanson et peut-être les récits du fils avaient-ils éclairé l’auteur de la Comédie humaine sur un aspect humain de leur horrible fonction.

Cette nouvelle a été éditée (avec d'autres) dans la collection Folio en 1988, avant le Bicentenaire de la Révolution;

Voici le texte, bibliothèque électronique du Québec = http://beq.ebooksgratuits.com/balzac/Balzac_57_Un_episode_sous_la_Terreur.pdf

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Message par Monsieur de Coco Ven 23 Sep 2016, 18:21

J'ai lu La révolution française vue par son bourreau Charles-Henri Sanson. Pour moi, ouvrage INDISPENSABLE!
Sanson n'est pas le monstre sanguinaire sans émotions décrit ici là! Au contraire, quelque fois, il lui était très difficile de masquer ces sentiments et surtout envers le roi! Ce fut un bourreau royaliste et contre la peine de mort! Il décrit le courage des condamnés devant la Veuve notamment du roi, de la reine, de Madame Elisabeth, Philippe Egalité...D'ailleurs, les femmes se montrèrent souvent plus courageuses que les hommes! Sauf la pauvre Madame Du Barry! C'est d'ailleurs à partir de cette exécution que le peuple se montra moins agressif et avide de sang! Juste le lendemain de l’exécution de Madame Du Barry, un dénommé Noël demanda à Sanson si on avait bien essuyé le couteau de la guillotine car dit-il: "il ne convenait pas que le sang d'un républicain fût souillé par le sang d'une prostituée." Certaines exécutions révèlent d'un humour noir comme un condamné qui a gardé sa pipe même la tête prise dans la lucarne ou encore d'autres qui chantent. On plaça sur la bascule un homme mais par manque d'inattention, les aides oublièrent de lever le couteau de la précédente exécution. Ainsi, le pauvre condamné se trouva la tête barbouillé de sang!!! Fouquier réprimanda Sanson qui s'en excusa car jamais il prit plaisir à ses exécutions. D'ailleurs, il n'aimait pas vraiment Fouquier!
D'autres étonnent comme Hérbert, le père Duchesne, qui paniqua complètement. Lui qui prenait malin plaisir à envoyer à la Mort!
On découvre que Sanson rencontra, avant l’exécution, deux fois le roi. Une première fois, pour une somme due et une seconde pour la discussion sur la fameuse forme que devait prendre la lame de la guillotine.

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Message par Invité Ven 23 Sep 2016, 20:01

Monsieur de Coco a écrit: une seconde fois pour la discussion sur la fameuse forme que devait prendre la lame de la guillotine.
Si cette entrevue n'est pas une légende... Smileàè-è\':


Bien à vous.

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Message par La nuit, la neige Sam 24 Sep 2016, 10:20

Cher Monsieur de Coco, sauf erreur de ma part, ce texte est réputé être apocryphe... Idea
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Message par Monsieur de Coco Sam 24 Sep 2016, 15:15

La nuit, la neige a écrit:Cher Monsieur de Coco, sauf erreur de ma part, ce texte est réputé être apocryphe... Idea

Ah, je ne savais pas. Je vous relate ce qu'il est écrit dans le bouquin.
Connaissez vous d'ailleurs le livre Messieurs Sanson: 1791-1860 de Georges Pair?

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Message par La nuit, la neige Sam 24 Sep 2016, 15:55

Non, désolé, je ne connais pas ce livre. Smile
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Message par Mme de Sabran Dim 25 Sep 2016, 22:20

Monsieur de Coco a écrit:
Ce fut un bourreau royaliste et contre la peine de mort!.

... euh ... Voilà qui paraît bien contradictoire avec ses fonctions . Hop!

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Message par La nuit, la neige Jeu 15 Déc 2016, 11:44

Emission Au coeur de l'Histoire consacrée hier, pour partie, aux bourreaux Sanson.

Arrow Si le sujet vous intéresse, c'est ici (durée, environ 20 mn) : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/le-recit-les-bourreaux-sanson-2926694
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Message par Mme de Sabran Jeu 15 Déc 2016, 14:58

Bouh ...
Les Sanson ne sont pas notre tasse de thé, mais l'émission est certainement intéressante à écouter .
Armons-nous de courage ! Les Sanson de père en fils ... 3826491292

Merci, cher ami, pour ce lien ! Very Happy

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Message par La nuit, la neige Jeu 15 Déc 2016, 19:38

L'émission n'est pas consacrée aux Sanson, mais seulement la séquence du récit de Franck Ferrand.

Du reste, il est plutôt question du plus célèbre d'entre-eux : Charles-Henri (4ème génération de bourreaux).
Il fut surnommé "Monsieur de Paris".
Formé à l'âge de 15 ans à cette terrible besogne, par son père et son oncle, il participe a 18 ans à peine à l'épouvantable exécution de Damiens.
Son oncle se retirera du "métier" suite à cette boucherie.

C'est Charles-Henri qui officie notamment pour les exécutions du chevalier de La Barre en 1766 (langue tranchée, tête coupée, dépouille brûlée) ; de Lally Tollendal aussi en 1766 ; ou encore celle de Desrues en 1777 (brûlé vif).

C'est peut-être parce qu'il se souvient de son échec à exécuter "proprement" Lally Tolendal (plusieurs coups furent portés avec une épée sans succès, jusqu'à ce que son père se décide à porter celui qui sera enfin fatal) que, en septembre 1791 Charles-Henri "alerte" les autorités : il ne peut garantir d'être en mesure d'exécuter les condamnés sans "torture" ou "souffrance", comme précisé dans le nouveau texte de loi.

Ainsi donc la machine à tuer, la guillotine, entrera en scène pour la première fois en 1792.

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Message par Mme de Sabran Jeu 09 Mar 2017, 15:44

Macabre découverte ... Hop!


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Message par Gouverneur Morris Jeu 09 Mar 2017, 16:19

A revoir depuis chez moi car étant au bureau j'ai dû regarder sans son :Les Sanson de père en fils ... 2028181902
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Message par Mme de Sabran Jeu 09 Mar 2017, 16:45

Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing Laughing

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