Le gros appétit de Louis XVI

La constitution physique de Sa Majesté exige qu'elle prenne beaucoup d'exercice. Douée d'une force prodigieuse, son appétit est en raison de ses facultés. Voici le menu d'un de ses déjeuners ordinaires. A six heures le Roi sonne, et demande ce qu'il y a pour déjeuner. « Sire, un poulet gras et des côtelettes. »
" C'est bien peu de chose, qu'on me fasse des œufs au jus! "
Le Roi préside lui-même aux préparatifs, mange quatre côtelettes, le poulet gras, six œufs au jus, une tranche de jambon et boit une bouteille et demie de vin de Champagne; il s'habille, part pour la chasse, et revient dîner avec un appétit incroyable.

( La Correspondance Secrète )


Pas possible !
Je n'y crois pas .

Doit-on croire tout ce que sécrète cette correspondance à la lettre?
Car que tout cela a été servi au Roi, je n'en doute pas... mais qu'il ait pu tout ingurgiter aussi pleinement, là j'en doute


Bien à vous.

La correspondance rapporte toute ce qui se dit. Depuis les bruits les plus incongrus jusqu'aux rapports de premières mains.

Voilà... et l'on sait comme on doit considérer les on dit comme celui de la brioche :


Bien à vous.

Voilà... et l'on sait comme on doit considérer les on dit comme celui de la brioche :

Oui...   celui de la brioche, ou du pied de cochon !   àè-è\':


...   burp !  


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Le pied de cochon a-t-il perdu Louis XVI ?  

Non, le pied de cochon n'est pas régicide ! La légende veut qu'en voulant déguster la spécialité argonnaise, Louis XVI a perdu beaucoup de temps et permis sa capture. Certains faits attestent pourtant du contraire.

«Les pieds de cochon (à la Sainte Ménehould), le roi Louis XVI en raffolait...». C'est ce qui se raconte en tout cas et que l'on peut lire parfois, complété par «le roi s'est arrêté pour manger un pied» avec la conclusion finale: «c'est sa gourmandise qui l'a perdu...» Voilà donc le pied de cochon promu en quelque sorte au titre de régicide dans une fuite qui se termina à Varennes...
Le voyage avait été soigneusement préparé pour que tout se déroule rapidement. Toute la famille avait changé d'identité et d'habit, et le roi était devenu Monsieur Durant, l'intendant de la baronne de Korff qui émigrait en Allemagne avec un laisser passer signé par... le roi lui-même. Louis XVI voyageait donc incognito et pouvait ne pas être reconnu puisque peu de Français connaissaient le véritable visage du roi.
D'ailleurs, après le passage des voitures, il fallut aller dans Sainte-Ménehould chercher une personne qui avait vu le roi à Versailles, pour confirmer les doutes.
Une voiture avait été fabriquée spécialement pour permettre à six personnes (le roi, la reine, Madame Elisabeth, sœur du roi, les 2 enfants et leur gouvernante) de faire un long voyage sans en descendre, et elle était équipée entre autres des cantines pour la nourriture et deux pots de chambre en cuir bouilli. Seul Louis XVI en descendit pour, comme le dit le rapport du procès du roi, «lâcher les eaux». Et de fait la famille royale ne descendra qu'à Chaintrix, au relais de poste.
Manger dans ces conditions ?

Bien sûr il y a ce tableau, devenu carte postale, qui montre le roi , que les Révolutionnaires avaient surnommé le «gros cochon», se délectant d'un pied, seul à la table car la famille est restée dans la voiture, avec posté devant lui un personnage tenant à la main un assignat.




C'est ce que dit la légende de la gravure :

«Le roi mangeant des pieds à la Sainte Ménehould. Le maître de poste confronte un assignat et reconnaît le roi».

Mais, à bien regarder, ce que le roi tient dans la main ne serait pas un pied de cochon , mais un objet , disons, coquin. Cette image qui ne serait en fait qu'une caricature faisait certainement allusion aux déboires conjugaux de Louis XVI, et des relations entre Marie Antoinette et le Comte de Fersen, celui-là même qui avait organisé le voyage. Un fait est certain: ce n'est pas Louis XVI qui payait le maître de poste, mais M. de Valory, qui était à cheval et qui devançait les voitures à chaque relais (procès du roi, interrogatoire de Madame de Tourzel).

Sources: John Jussy dans "L'Union"


Amitiés marnaises,
Sylvain

http://patrimoine51.blog50.com/archive/2007/01/02/le-pied-de-cochon-a-t-il-perdu-louis-xvi.html

On mangeait beaucoup au XVIIIème siècle ( et comme dit Majesté, finissait-on les plats ?) jusqu'au XIXème siècle, les repas tout au moins de cérémonie étaient pantagruéliques, j'en ai quelques menus familiaux en preuve ( Noël, baptêmes, etc); cependant, les plats étaient   au choix    toujours présentés en double, et nos aïeules très minces ! dit celle qui désespère quoique mince aussi d'entrer un jour dans de splendides robes anciennes......

Pour en revenir à Louis XVI, il était grand, et chassait de façon presque quotidienne en ramenant des tableaux de chasse très importants = plusieurs loups, des chevreuils, du petit gibier; ceux qui ont suivi une chasse ( pas forcément "à courre" ) se rendent compte de la dépense physique;  
Il est bien significatif que "l'appétit de Louis XVI" soit mis en exergue, et non celui de Louis XIV, par exemple......
Tout est prétexte à le déprécier, encore aujourd'hui; et les textes cités sont toujours à peu près les mêmes, sans difficulté, puisque ce qui est une véritable "cabale" à son endroit date de son époque même;
On a en revanche moins de citations sur sa grande culture, son modernisme, et son habileté technique, sa curiosité intellectuelle;

Louise-Adélaïde a écrit:
On a en revanche moins de citations sur sa grande culture, son modernisme, et son habileté technique, sa curiosité intellectuelle;

Mais faites, chère Louise-Adé, faites donc !!!  :n,,;::::!!!:
Au boulot !!!  

Notre ami Berry a ouvert un sujet sur Les objets fabriqués par Louis XVI
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1700p15-les-objets-fabriques-par-louis-xvi

et ici Les Après-midis de LOUIS XVI par Jean-Dominique Bourzat : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1731-les-apres-midis-de-louis-xvi-par-jean-dominique-bourzat

J'ai fait tout un sujet sur le voyage de Louis XVI en Normandie . https://marie-antoinette.forumactif.org/t2246-le-voyage-de-louis-xvi-en-normandie
Je ne sais même pas si quelqu'un y a jeté un oeil : aucune réaction à part Reinette !

Ici, vous avez les bibliothèques de Louis XVI : https://marie-antoinette.forumactif.org/t700-les-bibliotheques-de-louis-xvi

Ici, L'éducation d'un roi à la cour de France:  https://marie-antoinette.forumactif.org/t806-l-education-d-un-roi-a-la-cour-de-france

Ici Les écrits de Louis XVI : https://marie-antoinette.forumactif.org/t800-les-ecrits-de-louis-xvi

...   sans oublier son testament : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2330-le-testament-de-louis-xvi

...  sans compter nos divers sujets sur les explorations scientifiques,    Louis XVI et  les Gamain ...  etc ... etc ...

Mme de Sabran a écrit:Mais faites, chère Louise-Adé, faites donc !!!  
Au boulot !!!  

Merci de votre pétillant encouragement, Chère Eléonore, au boulot, j'y suis...... àè-è\':

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Prenez votre temps, pas de problème !
Il faut que le Forum soit une récréation, pas un sacerdoce ... :

Lors du relais à STE MENEHOULD, en fin de journée, le ROI n'avait pas le temps de descendre déguster un pied de cochon !!!!! d'après les documents aucun membre de la famille n'a quitté la voiture !!!!!!
Sans oublier la fable de la reconnaissance du Roi par DROUET grâce à une pièce de monnaie  - en réalité DROUET et son compère GUILLAUME avaient travaillé aux écuries du château de Versailles et donc avaient régulièrement vu le Roi lors de ses occupations.

Le pied de cochon, en principe, est un pied grillé dont on suce les os,  c'est un régal, mais ne tient pas au corps !!!!
Dans l'auberge Du Soleil d'Or, sise à l'angle de la place principale à STE MENEHOULD  (elle est fermée) on servait un pied de cochon bouilli , dans une pâte avec chapelure , on prêtant qu'il fallait manger la pâte, la viande et les os qui étaient dissous !!!
En réalité on avait l'impression de manger du sable !!!!!! absolument infâme  -  le restaurateur vous remettait un beau diplôme  étant très fier de sa cuisine   -  invitée, j'en garde un très mauvais souvenir !!!!

MARIE ANTOINETTE :::!!!ùùù^^^^:

Sans croire à ces sornettes, il faut tout de même reconnaître que Louis XVI était plus Wettin que Bourbon dans sa physionomie (et physiologie ?) et que les récits concernant l'appétit légendaire de ses ancêtres Auguste II et III sont peut-être à prendre en compte en ce qui le concerne .

Evelyn farr cite l'Abbé de Véri:
"Son corps grossit à vue d’œil et il approche de la corpulence de son frère, Monsieur, qui bientôt ne pourra plus bouger . L'abondance de la nourriture et de la boisson en est probablement la cause dans l'un et l'autre."

... en situant cette description en 1780 ... ce me paraît très anticipé .
Malheureusement je ne n'ai pas ici le journal de l'Abbé de Véri ... àè-è\':
Il semblerait que ce journal relate la vie des affaires politiques de la France de 1756 à 1781 .
L'Abbé ayant vécu jusque 1799, il faudrait voir quand il a écrit ces mémoires... àè-è\':


Bien à vous.

Majesté a écrit:

Evelyn farr cite l'Abbé de Véri  .
L'Abbé ayant vécu jusque 1799, il faudrait voir quand il a écrit ces mémoires... àè-è\':
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Ce ne sont pas des mémoires mais un Journal, comme celui que tient le marquis de Bombelles par exemple .

Véri écrit au jour le jour .
Il est donc difficile de se tromper de date .  

Ce Journal est consultable en ligne : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k119184g.r=

Sophie von La Roche écrit dans son journal aussi, le 7 juin 1785, qu'elle a vu le roi qui mange avec plaisir.

Voir : https://marie-antoinette.forumactif.org/t925-journal-d-un-voyage-a-travers-la-france-1785?highlight=journal

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Ah, zut, il n'y a en ligne que le premier volume de Véri !  boudoi32
C'est égal .
L'important c'est qu'il s'agisse d'un journal et non de mémoires : pas moyen de se tromper sur les dates .

Dans son ouvrage, Le 1er janvier 1789, Arthur Conte nous donne le menu d'un dîner (déjeuner) type, servi au roi et à la reine.
Accrochez-vous...

Riz à viandes
Croûtons aux laitues
Croûtons unis

Culotte de bœuf aux navets
Jambon à la broche

Pigeons à la Gauthier
Pâtes à l'espagnole
Caneton de Rouen à l'orange
Ris de veau en papillotes
Filets de poularde en casserole au riz
Salmis de perdreaux
Poulettes à la reine
Hâtelets de lapereaux
Filets d'aloyau de rivière
Blanquette de poularde aux concombres
Poule au consommé
Cochon de lait à la broche

Mauviettes
Filets de poulet à la tartare
Filets de veau
Dindonneau froid

Dindon gras
Lapereaux
Bécasses
Chapon pané

Jambon de Westphalie
Buisson de Brioche

Crème au chocolat
Œufs brouillés
Petites bouchées de crème
Miroton de pommes
Gaufres à l'allemande
Tartes à l'alsacienne
Macédoine à la purée de pommes de terre
Gelée d'orange en quartiers
Œufs pochés au jus
Gâteaux princesse
Confitures d'abricots
Gimblettes

Le tout pour deux personnes donc, dont l'une ne mange rien...
Les jours maigres ? Pour le dîner et souper du couple royal : 20 soles, 44 carrelets, 44 merlans, 23 esturgeons, 6 carpes, 4 raies, 2 morues, un brochet, un grand turbot, 2 anguilles, une truite, une carpe, quatre grosses écrevisses, six moyennes écrevisses, 50 petites écrevisses, 500 huîtres...

Comme disait Bedos :"Arrêtez, j'ai les dents du fond qui baignent..."

Plutôt que servi, je dirais proposé au roi et à la reine , lui qui baffrait, elle qui grignotait délicatement du bout des lèvres en sirotant son eau de Ville d'Avray.
Tu parles ! De tels monceaux de victuailles, cela devait couper l'appétit ...  

Il te reste encore de la place ?

Pour la gouvernante de Madame Royale, les jours maigres :

Un potage de poule
Trois entrées (pâté de lapereau, viande, volaille)
Un plat de rôt (perdreaux)
Entremets et desserts

Jours ordinaires :

Un potage
Quatre entrées (volaille, raie, sole et œufs)
Deux plats de rôt
Cinq entremets

Du côté des femmes de la reine, dînant ensemble :

Une poule bouillie
Un plat de viande
Trois entrées (volaille, veau, gibier)
Un plat de rôt (perdreaux)
Desserts

Les gardes du corps ?

Deux potages
Deux grosses pièces (viande et volaille)
Trois entrées (viande, volaille, gibier)
Deux plats de rôt
Moyens entremets
Petits entremets

Pour les valets de pied, les cochers, maîtres d'hôtel, palefreniers, porteurs de bois et charbon... Au moins un plat de viande, un plat de volaille et quatre entremets à chaque repas.

Et un alka-Selzer ?

La liste est impressionnante, mais il faut quand même préciser que le roi ne mangeait bien évidemment pas tout, et que la majeure partie de ce diner pantagruélique finissait en réalité ailleurs que dans la bouche de Louis XVI.  

Les officiers du serdeau revendaient les reliefs de la table royale dans des baraques situées tout au long du côté gauche de la place d'Armes où l'on trouvait après l'heure du diner royal, des rôtis, des volailles, des poissons, des légumes et des fruits à des prix fort modérés. C'est ce que l'on appelait "acheter au serdeau". Certains gentilshommes n'hésitaient pas à y envoyer leurs gens et la domesticité s'y rendait quotidiennement.

N'oublions pas qu'il n'y avait pas de cuisines au château. Pour se nourrir, il fallait donc acheter au serdeau, diner en ville.. ou se faire inviter à la table d'un grand.

Calonne a écrit:

Il te reste encore de la place ?

Et un alka-Selzer ?

... beurk !

Duc d'Ostrogothie a écrit:
C'est ce que l'on appelait "acheter au serdeau". .

Ah oui ! ... de " sert de l'eau "

Malgré les efforts déployés par le bailli pour taxer les vivres et éviter que les négociants versaillais n'abusent de leur situation privilégiée, les prix étaient très élevés. Par crainte de manquer, les officiers du Grand Commun amoncelaient les victuailles.
Le gaspillage était intense : ni mets ni boissons présentés à la table du roi, ou disposés sur les buffets pour la collation des soirs d'appartement, n'y devaient reparaître. Certains étaient consommés par les officiers du Grand Commun, les petites gens, la valetaille. La plupart étaient revendus.
Le serdeau constituait un des offices les plus originaux de la cour. A l'origine, les officiers du « sert de l'eau » ou du
sert d'eau » versaient à boire à Sa Majesté. Leur rôle s'était transformé au cours des siècles et, sous Louis XIV, se bornait à recevoir des mains des gentilshommes servants les plats desservis de la table royale et à les porter dans la salle où mangeaient les serviteurs.
Mais les officiers du serdeau en réservaient la plus grosse part, car ils jouissaient d'un privilège qu'ils exerçaient âprement. Ils étaient autorisés à revendre les surplus de nourriture.

http://www.histoire-en-questions.fr/ancien%20regime/versailles-gaspillage.html

Oui, c'est assez fou mais les reliefs de ces repas étaient bel et bien revendus par la suite, après que certains se soient servis au passage sans doute... A la cour effectivement, on devait manger en ville ou se faire livrer par un traiteur (qui livrait souvent des pièces importantes, trop grosses pour une seule personne).

Pour l'appétit des rois, il semble que si ses prédécesseurs ne faisaient honneur qu'à un service et piochaient dans les plats, Louis XVI prenait une large portion de tout ce qui lui était servi. Quant à la reine, qui détestait ces repas en public, elle ne touchait à rien, n'enlevait pas ses gants et ne dépliait même pas sa serviette, ne faisant qu'assister au défilé des plats. Quand elle en avait marre, elle faisait accélérer le service ou jetait des boulettes de mie de pain au roi. Elle mangeait ensuite dans ses appartements, avec ses intimes.

Calonne a écrit:
Quand elle en avait marre, elle faisait accélérer le service ou jetait des boulettes de mie de pain au roi.