Souvenirs de la duchesse de Dino, nièce aimée de Talleyrand

Nous ne sommes plus au XVIIIè siècle, mais si proche ; du moins avec tous les hommes et femmes qu'elle a côtoyés les premières années de sa vie.
Et les souvenirs de la "rivale" de notre amie Clio méritent bien un sujet... :

Viennent donc de paraître, dans la très belle édition Bouquins :

Souvenirs et chroniques de la duchesse de Dino
Nièce aimée de Talleyrand
Aux éditions Bouquins - Robert Laffont (janvier 2016)




Présentation :
Dorothée de Courlande, duchesse de Dino, de Talleyrand et de Sagan, n'était pas seulement une superbe fleur de la plus haute aristocratie, elle était spirituelle, lucide et dotée d'un fort tempérament.
Du monde qu'elle a connu et parfois enchanté, elle tint la chronique quarante ans durant, du début du premier Empire au milieu du second, dressant le portrait des têtes couronnées et des principaux hommes d'État de son temps, rapportant les échos de la cour et du gouvernement, s'immisçant dans la politique, jugeant les écrivains et les artistes, de Londres à Vienne et Saint-Pétersbourg, de Berlin à Rome, et surtout à Paris ou elle résida une grande partie de sa vie.

Elle avait lié en effet son sort à celui de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, dont le tsar Alexandre lui fit épouser le neveu. Elle devint, à partir du congrès de Vienne ou elle l'accompagna avec éclat, la maîtresse de sa maison et de sa personne, et toujours sa confidente.
Mais la reine des salons était aussi, au fin fond de la Silésie, une femme qui reçevait chez elle le roi de Prusse et régnait sur des dizaines de paroisses, des centaines de paysans et des milliers d'hectares.

Écrits dans un style à son image, à la fois simple, séduisant et parfois mordant, ses Souvenirs, rédigés en 1822 et qui vont de sa petite enfance à son mariage en 1809, puis sa Chronique, qui court au jour le jour de 1831 à sa mort en 1862, constituent un ensemble d'un charme incomparable et d'une immense valeur qui méritait aujourd'hui d'être remis en pleine lumière.



Dorothée de Courlande, Duchesse de Dino et de Sagan, par Catherine-Caroline Thévenin (Versailles)
Photo credit - Gérard Blot / RMN Grand Palais

Dorothée von Biron, princesse de Courlande
Portrait de la duchesse de Dino (1793-1862) (détail) par Joseph Chabord (1786-1848) ; huile sur toile conservée au château de Valencay

Les jugements qu’elle inspira sont divers ; ceux des hommes, admiratifs devant sa beauté et son intelligence, sont élogieux, ceux des femmes, jalouses de sa position et de sa richesse, sont plus venimeux. Il est étonnant qu’on ne lui ait pas connu d’amie proche.

( selon Wiki )

Ces deux portraits la présentent avec un cou sacrément long...
On retrouve ses traits d'un portrait à l'autre...
On sait que Talleyrand avait bon goût en amour... question physionomie du moins :


Bien à vous.

Majesté a écrit:
On retrouve ses traits d'un portrait à l'autre...
.

... oui et par deux peintres différents, c'est rare !

Si la vie de l'une des rivales de notre chère Clio vous intéresse... :



Hier, aux micros de l'émission Au coeur de l'histoire, Franck Ferrand recevait Laurent Theis, qui a édité et commenté les Souvenirs et la chronique de la duchesse de Dino, présentés en début de sujet.

L'émission sur la princesse de Courlande, comtesse de Périgord, duchesse de Dino, duchesse de Talleyrand et duchesse de Sagan (c'est tout ?  : ), est donc en écoute libre ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/la-duchesse-de-dino-2746666

Oh, chic alors !!! :n,,;::::!!!: Je me ferai ce petit plaisir demain !!!
Merci, cher la nuit, la neige ...

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Quelle vie !      Quelle femme fascinante !!!     ... et  pauvre Talleyrand     ...   (  :  )


Voici la vue sur Vienne que, certainement,  la duchesse de Dino contemplait de la terrasse du palais Kaunitz,
tableau de  Bernardo Belloto .  

Mme de Sabran a écrit:;

Quelle vie !      Quelle femme fascinante !!!     ... et  pauvre Talleyrand     ...   (  :  )

 ... Pauvre Clio oui !  :::!!!ùùù^^^^:

Je ne fais pas le poids face à cette dame (sauf au sens propre lol ).

N'importe quoi ! La princesse de Courlande, comtesse de Périgord, duchesse de Dino, duchesse de Talleyrand et duchesse de Sagan serait bien en peine d'organiser des pique-niques aussi merveilleux que les tiens !
Et je ne lui souhaite pas d'être comparée à toi comme maîtresse de maison ... enfin de château :
Tu peux l'affronter la tête haute !!! :;\':;\':;


Bien à toi 3196910

L'on peut encore voir au château de Rochecotte, mentionné par l'invité de Frank Ferrand, quelques meubles, objets et souvenirs de la duchesse de Dino qui l'habita avec Talleyrand.

"J'ai une vraie passion pour Rochecotte; c'est à moi, c'est la plus belle vue et le plus beau pays du monde; enfin c'est un air qui me fait vivre légèrement et puis j'arrange, je retourne, j'embellis, j'approprie... J'ai pris la vie de campagne à la lettre".

Mais c'est à côté de chez moi !
J'y suis allée souvent me promener ! J'adore cet endroit !
C'est tout à côté de Langeais, à St-Patrice exactement; Rochecotte est aujourd'hui un hôtel restaurant assez coté;
il y a du people le plus souvent; évidemment l'adresse est : 43 rue Dorothée de Dino ! 

Majesté, je reste étonnée par tous ces titres allouées à cette charmante personne. Il est vrai que pendant le 1er Empire, Napoléon a anobli nombre et nombre de personnalités dans son entourage pour disait-il relier avec l'ancienne monarchie.
Quelle chance vous avez Comtesse d'avoir de si belles adresses près de chez vous et merci pour celle que vous nous laissez., sait-on jamais ?

Chers amis,
Une petite note sur le sujet
Chez nous La duchesse Dino est beaucoup plus connue
car elle est considérée comme la mère du célèbre écrivain Bozena Nemcova ..
Je suppose que vous ne le saviez.
Leos

extrait de Wiki:
Suppositions quant à son origine[modifier | modifier le code]

Par la suite des rumeurs se sont répandues selon lesquelles ce n’était pas Johann Pankel, mais un noble qui était le vrai père de Božena Němcová et l’on chuchotait qu’il s’agissait de l’employeur de ses parents, le comte Karl Rudolf. C'est peu probable du fait que Barbara ne présentait aucune ressemblance avec sa mère officielle. Sans cesse également on suggérait qu’elle était une enfant adoptive des Pankel et une fille illégitime de la dame qui les employait et qui avait des mœurs assez libres, ou de sa sœur cadette Dorothea. Comme pères possibles on évoquait aussi le Tsar russe Alexandre Ier, Klemens Wenzel, prince de Metternich et d’autres seigneurs hauts placés de l'Empire d'Autriche. Le plus vraisemblable semble pourtant la variante d’après laquelle Dorothée de Courlande aurait été la mère de Božena Němcová et le comte Karl Clam-Martinic le père. Tous les deux se seraient rencontrés au Congrès de Vienne et plus tard encore à Paris et auraient eu une liaison passionnée jusqu'en mars 1816. Selon une source actuelle Dorothea aurait mis au monde un enfant issu de cette liaison dans la station balnéaire de Bourbon-l'Archambault, en septembre 1816, et l’aurait fait inscrire à l’état civil sous le nom de Marie-Henriette Dessalles1. Plus tard (vers 1820), et probablement par l'entremise de la sœur de Dorothea, la duchesse Katharina Wilhelmine von Sagan, Barbara fut acceptée et reconnue par Johann Pankel et Theresie Novotná.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bo%C5%BEena_N%C4%9Bmcov%C3%A1

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Merci, cher Leos .      
Cette information figure bien dans la fiche Wiki de Dorothée ... qui collectionna les enfants illégitimes !    

...  elle met au monde trois filles illégitimes, Marie Henriette Dessales (peut-être ?)(1816-1905) qu'elle aurait conçue avec le comte von Clam Martinic, son amant du congrès de Vienne ; les deux autres, naquirent à Hyères en 1825, Julie Zulmé, de père inconnu (peut-être Boisgelin ou Jules de Mornay?) et en 1827 à Bordeaux, Antonine de sa relation avec Théobald Piscatory , l'enfant fut élevée par ses grands-parents. Dorothée ne reconnut jamais ces filles.

Helena Sobkova, historienne tchèque, pense qu'elle pourrait être la mère de Bozena Nemcova, écrivaine tchèque élevée dans l'entourage de sa sœur Wilhelmine à Ratiborvice. Et qu'elle l'aurait mis au monde en février 1816, selon le journal de Dorothea, sa mère. Mais on ignore la date de naissance exacte de Bozena.

J'avoue ne pas bien comprendre ... euh  ...  

Enfin, voici un autre délicieux portrait  !  
toujours ces yeux immenses ...
Nous le devons à Ary SCHEFFER (1795-1858)

Trianon a écrit:Majesté, je reste étonnée par tous ces titres allouées à cette charmante personne. Il est vrai que pendant le 1er Empire, Napoléon a anobli nombre et nombre de personnalités dans son entourage pour disait-il relier avec l'ancienne monarchie.

Notre ami Lucius, généalogiste en titre de notre Forum, vous répondra sans doute mieux que moi, mais je pense qu'elle ne doit aucun de ses titres de noblesse à Napoléon...

J'ai très envie d'acheter ce livre en tous les cas...
Un destin peu commun ! J'aime bien ça.

La nuit, la neige a écrit:

Trianon a écrit:Majesté, je reste étonnée par tous ces titres allouées à cette charmante personne. Il est vrai que pendant le 1er Empire, Napoléon a anobli nombre et nombre de personnalités dans son entourage pour disait-il relier avec l'ancienne monarchie.

Notre ami Lucius, généalogiste en titre de notre Forum, vous répondra sans doute mieux que moi, mais je pense qu'elle ne doit aucun de ses titres de noblesse à Napoléon...

C'est une Courlande .

C'est une Courlande ?
Je n'en doute pas cher La nuit, la neige. J'avais une chance sur 2, n'est-ce pas ? J'aime bien le titre de Marquise, cela fait vraiment Ancien Régime. Mais, Duchesse n'est pas mal non plus.....

Chers Leos et Eléonore, Intéressants les passages à propos de l'"histoire" de l'écrivaine Bozena Nemcova, d'autant que rien n'est encore prouvé concernant sa naissance. Mais, c'était ainsi à cette époque un enfant illégitime quelque soit le milieu.
L'enfant est devenue malgré tout une grande écrivaine (que je ne connais pas du tout) comme vous dites. Petite ou grande revanche.

Trianon a écrit:C'est une Courlande ?

...    hum !  
par la cuisse gauche .

Son grand-père, Ernst Johann von Biron,
issu d'une famille d'origine westphalienne, est le petit-fils d'un palefrenier du duc Jacob de Courlande et fils d'un petit propriétaire terrien courlandais. Malgré cette modeste naissance, il prétendit être parent de la famille noble française des Biron. Son nom peut être orthographié Bühren ou Biren

Succédant à Pierre Bestoujev dans le lit d'Anna Ivanovna, veuve et sans enfant du duc de Courlande Frédéric III Guillaume Kettler, il devient tout puissant lorsque cette princesse monte sur le trône de Russie en 1730. Anna lui fait épouser Benigna von Trotta dit Treyden, de petite noblesse.

(  Merci Wiki )

Cela n'altère en rien toutes les grâces et séductions dont est parée notre Dorothée !  

Tout cela est bien compliqué.
Ah que ne ferait pas le commun des mortels pour avoir un titre RONFLANT!!!!! Vous ne trouvez pas ?
Il vaut mieux sourire.

A chacun ses valeurs !  

Cette très inflammable Dorothée ( :  ) en pinça aussi pour Guizot.
Il n'apparaît pourtant que très moyennement émoustillant sur ce portrait bien connu de Jehan Georges Vibert :



Espérons qu'il était plus enjoué dans la réalité ... :


Il avait épousé Dorothea von Benckendorff  
comtesse puis princesse de Lieven

La princesse de Lieven n’était pas encore enterrée que Guizot reçut de Berlin une lettre à laquelle il ne s’attendait pas, ou plus : « C’est à vous surtout que je pense (…) Il y a dans le cœur des coins cachés et oubliés qui se retrouvent quand on vient y frapper. »   :c^ùù!!:  Cette invitation explicite était signée de la duchesse de Sagan.
En mars 1857, elle avait soixante-quatre ans, dont un demi-siècle, elle aussi, de relations et d’activités politiques et mondaines de tout premier ordre. ( ... ) Hors les dynasties régnantes, il n’y avait rien de plus chic au monde que la duchesse de Dino, et guère de tempérament plus ardent non plus, reflété par d’immenses et fascinants yeux bleu/noir. Sans doute Guizot la vit-il pour la première fois à l’été 1815 ( ... ) Talleyrand était président du Conseil et lui secrétaire général du ministère de la Justice. Ils se revirent sous la Restauration, Talleyrand, dont sa nièce, logée dans son hôtel de la rue Saint-Florentin, épousait toutes les causes, évoluant vers l’opposition libérale dans laquelle Guizot jouait un rôle grandissant.
Dorothée de Dino lui fit des avances, comme elle faisait à bien d’autres. Quand il devint veuf en 1827, elle accentua la pression, l’invitant chez elle, voulant même l’avoir seul en septembre 1828 au château de Valençay alors qu’il devait se remarier deux mois plus tard.  
Sa future épouse, Eliza Dillon, réussit à s’y opposer. Ils ne se quitteront pourtant pas de vue, en particulier après le second veuvage de Guizot en 1833Château de Valencay. Que s’est-il passé entre eux, lorsqu’en 1834 elle rentra avec Talleyrand de Londres où elle avait exercé avec brio le rôle officieux d’ambassadrice ? Guizot, en mai 1836, fait état d’une « longue conversation tant attendue » entre eux. C’est chez elle qu’il a, l’une des premières fois, rencontré Dorothée de Lieven, que l’autre Dorothée avait bien connue à Londres et accueillie en amie à Paris en 1835. Cette amitié se transforma bientôt en une rivalité jalouse dont Guizot était l’objet. « On trouve matin et soir M. Guizot chez Mme de Lieven, et on s’en amuse », écrit la duchesse ; « Savez-vous que j’ai un parfait mépris pour Mme de Talleyrand ? Elle m’engage à aller chez elle, ce que je ne ferai pas », répond la princesse. ..
Mais la duchesse de Dino, longtemps spectatrice engagée de la politique française, et très proche de la famille d’Orléans, vivait de plus en plus en Prusse, et les occasions de rencontre se raréfiaient. Elles reprirent donc en 1857, et il ne fallut pas longtemps pour que les anciens amis, grands-parents depuis des années, renouent : « Toujours belle, toujours le regard et les attraits de Circé. Et l’esprit aussi entier, aussi animé que le corps. » De 1857 à 1860, lorsqu’ils sont tous deux à Paris, Guizot vient la voir plusieurs fois par semaine, dîne avec elle, souvent en tête-à-tête, chez leur amie commune la comtesse Mollien, aveugle ; entre-temps des dizaines de lettres sont échangées, qui ont disparu alors que les précédentes ont été en partie conservées. La duchesse demande comme une faveur que son portrait, dédicacé à « mon illustre ami », soit accroché au Val-Richer parmi ceux des êtres chers, à commencer par Mme de Lieven. Les sentiments entre eux affleurent, peut-être les corps se mettent-ils en mouvement. Ultime amour de fin d’automne.
Une des dernières lettres de la duchesse, au crayon, fut pour lui. « Pendant longtemps », écrit-il après sa mort à Sagan, « nous nous étions beaucoup rencontrés en nous connaissant peu ; depuis quelques années, nous nous étions vus de plus près, mieux compris et beaucoup plus goûtés mutuellement. C’était un esprit supérieur, une âme grande et tendre à travers les emportements de sa vie, et une société charmante. Les grandes créatures sont rares. »

http://www.guizot.com/fr/amities/duchesse-de-dino/

Toutes les Courlande sont inflammables....