Les monarchies en Europe aujourd'hui

Le feu roi Rhama était très aimé de ses sujets, et quoique sans pouvoirs constitutionnels il a joué un rôle d'apaisement dans ce pays agité, un peu comme Jean-Charles d'Espagne.

Pour sa succession, la question était d'abolir la primogéniture mâle pour une primogéniture simple, au profit à la sœur aînée de l'actuel héritier du trône, plus appréciée comme plus engagée dans la vie de son pays que son frère (comme cela c'est passé il y a quelques années en Suède).

Mais je ne crois pas que le changement ai été opéré.

Lucius a écrit:Le feu roi Rhama était très aimé de ses sujets, et quoique sans pouvoirs constitutionnels il a joué un rôle d'apaisement dans ce pays agité, un peu comme Jean-Charles d'Espagne.

Bravo ... mais tout de même ! de là à baiser la terre sous ses pas ...

En Asie, en Orient, le sacré est souvent indissociable de la monarchie, bien plus qu'en Occident. Au Japon, l'empereur descend d'une je ne sais plus quelle déesse par exemple. Bon, on a eu en Europe César qui prétendait descendre de Vénus et Cléopâtre, toute descendante de conquérants macédoniens qu'elle fût se prétendait Isis incarnée... Deux précautions valent mieux qu'une.

La monarchie est un système qui est pour moi à double tranchant :
A partir du moment où un seul/une seule a quasiment les pleins pouvoirs, soit c'est quelqu'un d'exceptionnel, de génial, de visionnaire et là, vous pouvez avoir une formidable accélération, positive, des choses. Certains rois, certaines reines, ont fait progresser leur nation plus en un seul règne que tous leurs prédécesseurs réunis. Aujourd'hui, on s'englue dans des discussions sans fin, des débats, des commissions avec des sous-commissions, des "navettes" parlementaires, un "mille-feuilles" administratif cauchemardesque... Quand un seul décide, je dirais que ça va plus vite, qu'il a plus de possibilités de faire avancer et bouger les choses.
Mais...
Soit vous avez un con, un incapable (voire les deux) ou un faible et là, c'est l'inverse, le type peut vous ruiner des années, des siècles d'efforts en un règne. Pour moi, la monarchie, c'est vraiment une chance sur deux.

Sinon, aujourd'hui, je pense que le grand avantage du système monarchique, c'est d'offrir un repère et on l'a bien vu avec Elizabeth II. On est dans un monde qui va trop vite, où tout change trop vite, un monde de plus en plus imprévisible et angoissant. Et un roi, une reine, peut apporter, psychologiquement, un repère, un point d'ancrage. Tout se casse la gueule, les choses vont mal, on sait pas de quoi demain sera fait mais on est sûr qu'il ou elle sera toujours là. S'il n'en reste qu'un, ce sera lui. A condition bien sûr, et là je reviens à ce que je disais plus haut, qu'il ou elle en soit capable ou/et digne.
Elizabeth II l'avait bien compris. Elle ne disait rien, elle n'intervenait pas mais elle était là. Un symbole, une présence rassurante. Quoiqu'il arrive, on savait que la reine serait toujours là avec ses tenues, ses chapeaux, ses corgis et tout le reste. Et sa grande longévité a fait le reste. Beaucoup d'anglais n'ont connu qu'elle, son visage était partout. On a vu défiler des Premiers Ministres, des Présidents, des papes... et elle, elle était toujours là. Je ne vous fait pas le panégyrique d'Elizabeth II mais je trouve qu'un repère rassurant comme elle l'a été, dans ce monde qui craque de partout, ça nous manque peut-être un peu chez nous où nos présidents et gouvernements se succèdent.

Vous avez la même chose au Japon où l'empereur est l'incarnation de la nation. Là encore, c'est un repère essentiel, il est là, il y en a eu avant lui et il y en aura après lui. Il incarne un idéal, une essence, un principe. Et je pense que, mine de rien, c'est primordial. Je conçois par contre que, psychologiquement, c'est un poids énorme qui peut faire vaciller l'esprit le plus solide et équilibré.

Pour finir, j'ai séjourné au cours de mes nombreux voyages, dans quelques unes de ces monarchies européennes et, au niveau sociétal, je les ai très souvent trouvées bien plus ouvertes d'esprit et tolérantes que d'autres... Et aussi bien plus transparentes et égalitaires même sur certains points. On parle souvent des pays scandinaves par exemple. Je n'ai pas assez de recul pour juger mais c'est l'impression que j'en ai gardé, une tolérance et une ouverture d'esprit assez grande et des dirigeants à qui, à l'inverse, on pardonne peu d'écarts et qu'on force à être bien plus exemplaires qu'ailleurs. Surtout dans la gestion des deniers publics ou au niveau judiciaire.
Après, c'est comme partout, il y a du bon et du mauvais.

Calonne a écrit:En Asie, en Orient, le sacré est souvent indissociable de la monarchie, bien plus qu'en Occident. Au Japon, l'empereur descend d'une je ne sais plus quelle déesse par exemple.

L'empereur descend de la déesse du Soleil Amaterasu   , elle-même fille des dieux démiurges créateurs du monde terrestre (l'archipel japonais) : Izanagi et Izanami.

Hein, crois-tu, quel beau pedigree !