Un beau-frère de Marie-Antoinette : Ferdinand IV , roi de Sicile

La nuit, la neige a écrit:

Rappel historique (Wikipédia)

Fils cadet de Charles VII de Naples et de Marie-Amélie de Saxe, Ferdinand n'a que 8 ans quand son père, appelé en 1759 à ceindre la couronne d'Espagne sous le nom de Charles III, lui laisse les trônes de Naples et de Sicile sous la tutelle de Tanucci.

Il est fiancé successivement à trois sœurs archiduchesses d'Autriche : Marie-Jeanne, morte en 1762, Marie-Josèphe, disparue à son tour en 1767, enfin la même année, Marie-Caroline, âgée de 15 ans.
Le mariage est célébré l'année suivante et ne sera pas très heureux, l'impétueuse reine s'ennuyant auprès d'un mari très effacé.

Ferdinand et Marie-Caroline

Ah, je comprends d'où Alexandre Dumas a tiré tous les détails ( pour le moins surprenants ) qui forment le portrait de Ferdinand dans son livre La San-Felice !
Vois plutôt :

Mais ... quel portrait ! 
Les pauvres animaux ...  , l'illétrisme ...   c'est dramatique !  :::!!!ùùù^^^^:

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Poursuivons, Comtesse, poursuivons !

La nuit, la neige a écrit:


Contrairement aux apparences, le roi Nasone, ainsi surnommé par les lazzaroni de Naples avec qui il appréciait se mêler (jusqu'à, dit-on, vendre sur le port de Naples du poisson), appréciait cependant le raffinement !

Il faut que je vous trouve Ferdinand à la pêche !

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Ferdinand, et le beau-sexe  ...  

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La nuit, la neige a écrit: il appréciait se mêler (jusqu'à, dit-on, vendre sur le port de Naples du poisson)  

...   ça y est !   :n,,;::::!!!:  J'ai trouvé :

Oui, merci. Je me souviens de ces passages du roman de Dumas...

Quel drôle de tandem, tout de même, à la tête de ce royaume de Naples !



Au fait, j'ai retrouvé le buste en cire de Ferdinand par Josef Graf (vers 1790), en couleurs cette fois-ci.
Peut-être un peu moins effrayant ? Encore que, je ne sais pas... :

La nuit, la neige a écrit:Oui, merci. Je me souviens de ces passages du roman de Dumas...

Repris presque mot pour mot par Dumas, ils sont de la plume de Joseph Gorani :

La nuit, la neige a écrit:

Quel drôle de tandem, tout de même, à la tête de ce royaume de Naples !

Comme tu dis !

La nuit, la neige a écrit:


Au fait, j'ai retrouvé le buste en cire de Ferdinand par Josef Graf (vers 1790), en couleurs cette fois-ci.
Peut-être un peu moins effrayant ? Encore que, je ne sais pas... :

Si si, beaucoup moins !

...   une relique très émouvante de Ferdinand IV, son Tshirt du dimanche pour aller à la pêche :

Ferdinand et Marie-Caroline, par Francesco Liani

Dans son récit Voyage d'Italie (1776), le marquis de Sade dresse les portraits de Ferdinand et de Marie-Caroline que je recopie ici :


(...)Cependant ce roi est bon. Il a d’autant plus de tort de craindre son peuple qu’il en est certainement aimé.
Il suffit qu’il soit de la nation pour en captiver les cœurs, et ce peuple qui l’a vu naître aime à l’appeler son roi.


Portrait de Ferdinand IV, par Anton Raphaël Mengs

Son extérieur n’est pas composé. Ses manières sont négligées comme son ton et sa façon de s’exprimer.
Il parle de préférence le langage de la populace. Je ne crois pas même qu’il sache le bon italien ; on s’aperçoit qu’il a reçu une mauvaise éducation et lui-même a le bon esprit d’en convenir.
Je le crois vif, emporté, sans dissimulation. Ses déterminations sont promptes, ses jugements sévères mais communément justes.


Portrait de Ferdinand IV, par Francesco Liani

Jusqu’à présent on n’a guère reconnu en lui qu’un grand goût pour le plaisir. Il se remue et se fatigue toute la journée ; la chasse est une de ces passions favorites.
La parure l’occupe peu ; on le prendrait souvent pour le dernier sujet de son royaume.
Les lettres encore moins ; on doute qu’il ait lu dix volumes depuis qu’il est au monde.

Mais l’art de régner ne s’apprend pas ; la première règle est dans l’esprit naturel du souverain : la seconde dans le cour de ses sujets.
Il est vraisemblable en un mot que si l’Histoire ne place pas Ferdinand IV au nombre des grands rois, elle ne le placera pas non plus à celui des tyrans.
L’obscurité voilera ses actions et sa mort ne laissera de regrets qu’en raison du règne qui suivra.




La reine est une bonne allemande qui, je crois, ne veut être bonne que pour qu’on ne se doute pas qu’elle est fière.
Elle a sept ans de plus que le roi et l’on s’aperçoit aisément de tout l’empire qu’elle cherche à prendre sur son esprit. Elle fait des enfants tant qu’on veut et les aime comme une bourgeoise.


Portrait de Marie-Caroline, par Anton Raphaël Mengs

Ce n’est pas aux seuls Français qu’est le génie de la maison d’Autriche.
On la dit jalouse et galante comme toutes ses sœurs, deux défauts qui ne s’accordent pas, car au moins si elle veut jouir, elle ne doit pas veiller de trop près un mari duquel elle n’obtiendra de l’indulgence qu’en raison de celle qu’elle aura pour lui.


Portrait de Marie-Caroline, école napolitaine, fin XVIIIè siècle

L’on assure cependant qu’elle lui a fait perdre le penchant que la jeunesse singulièrement débordée de sa cour lui avait fait prendre pour le libertinage.
Ferdinand, plus indulgent, se contente de la persifler sur ses faiblesses.
« Place ! Place ! s’écrie-t-il, quand il voit passer son rival, et qu’il sait que la reine l’écoute, place ! Voilà sa Majesté »


Portrait de Marie-Caroline (détail), par Francesco Candido

D’ailleurs cette princesse aime ses enfants : elle en paraît fort occupée ; elle a su allier les droits de la nature avec ceux du trône ; et elle n’a pas cru, comme en France, que d’être reine dût faire oublier qu’on est mère.
Un prince sans éducation perpétuellement sous ses yeux lui fait mieux sentir toute l’importance de ces premiers soins de l’enfance.
Elle les redoublerait peut-être si elle connaissait bien son royaume et qu’elle sentît qu’il ne faut qu’un roi vraiment roi pour rendre cette nation la plus heureuse ou la plus redoutable de l’Italie.


Dessin de Francesco Bartolozzi, d'après le portrait de famille (très idéalisé :) réalisé par Angelica Kauffmann

Quel portrait, quel couple singulier... Décidément Marie-Thérèse assortissait peu les couples qu'elle composait avec ses filles !
Mais ce qui m'étonne le plus c'est :

Sade a écrit:Il parle de préférence le langage de la populace. Je ne crois pas même qu’il sache le bon italien

Ferdinand IV n'a-t-il donc pas été élevé en "Dauphin" de Sicile ?


Bien à vous.

Majesté a écrit:
Ferdinand IV n'a-t-il donc pas été élevé en "Dauphin" de Sicile ?

Pas vraiment, non. C'est ce que nous disions en début de sujet.
Sa famille l'a "abandonné à son sort" à Naples lorsqu'il était encore enfant.
Le chef du conseil de régence (Tanucci) et son précepteur (le prince de San Nicandro qui, dit-on, avait acquis ce poste aux enchères) ont volontairement négligé l'ensemble de son éducation, au point où il ne savait pas même lire et écrire l'italien, le français, ou l'anglais.

C'est auprès de ses camarades de jeu (enfants du peuple avec qui on le laissait s'amuser), qu'il a appris à parler le napolitain "populaire".

C'est vrai que ça la "fiche mal" pour un Roi !  :

De toute façon, il laissait Marie-Caroline faire le roi à sa place .

Ce mois-ci sur son blog, notre amie Plume d'Histoire dresse un portrait du roi Ferdinand IV.

L'article : Ferdinand IV de Naples, un souverain… pas très royal !
est consultable ici : http://plume-dhistoire.fr/ferdinand-iv-de-naples-un-souverain-pas-tres-royal/

La nuit, la neige a écrit: un souverain… pas très royal ![/b]
est consultable ici : http://plume-dhistoire.fr/ferdinand-iv-de-naples-un-souverain-pas-tres-royal/

C'est le cas de le dire ! :
Nazone était tout de même le digne roi des Lazzaroni ...

Je saute lire notre amie Plume .
Merci, cher la nuit, la neige !

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Mamma mia !