Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
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Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Super Mme de Sabran
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
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Journal de santé de Louis XIV
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
J'ai repéré cet ouvrage depuis assez longtemps, mais il est cher, pas moins de cinquante euros, et même plus de cent euros chez les vendeurs sur les sites en ligne.
Donc, si l'un de nous, à le plaisir de dépenser sans compter, c'est parfait. Pour les autres, il ne faut pas baisser les bras, un esprit qui a cette référence en tête et qui possède une mémoire d'éléphant, a toujours les moyens de tomber sur une bonne surprise à un prix moindre... Pour ma part, j'ai trouvé des piles de livres que je rêvais de lire, en consultant les sites marchands en ligne. Sans internet, je n'aurais jamais eu la possibilité d'obtenir tout cela. La preuve, je n'ai plus d'étagères disponibles, il me faut investir dans de nouvelles bibliothèques car les miennes sont pleines à craquer et j'ai même renoncé à me lancer dans des classements méthodiques, du moins en partie. Mais que voulez vous, je suis curieux comme un chat et les références sont inscrites dans ma petite cervelle.
Donc, si l'un de nous, à le plaisir de dépenser sans compter, c'est parfait. Pour les autres, il ne faut pas baisser les bras, un esprit qui a cette référence en tête et qui possède une mémoire d'éléphant, a toujours les moyens de tomber sur une bonne surprise à un prix moindre... Pour ma part, j'ai trouvé des piles de livres que je rêvais de lire, en consultant les sites marchands en ligne. Sans internet, je n'aurais jamais eu la possibilité d'obtenir tout cela. La preuve, je n'ai plus d'étagères disponibles, il me faut investir dans de nouvelles bibliothèques car les miennes sont pleines à craquer et j'ai même renoncé à me lancer dans des classements méthodiques, du moins en partie. Mais que voulez vous, je suis curieux comme un chat et les références sont inscrites dans ma petite cervelle.
Dominique Poulin- Messages : 6998
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Dominique Poulin a écrit:J'ai repéré cet ouvrage depuis assez longtemps, mais il est cher, pas moins de cinquante euros, et même plus de cent euros chez les vendeurs sur les sites en ligne.
C'est la raison pour laquelle j'attends de trouver à un prix moindre. J'attends depuis longtemps...
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Journal de santé de Louis XIV
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Les fabriques du Comte d'Artois existent t elles toujours?: l'obélisque, le pont chinois, le pont palladien, l'Ermitage, la maison du philosophe gothique, la tente chinoise, la chaumière, le tombeau d'un roi, le tombeau d'un pharaon, la tour des Paladins...
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Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Vous trouverez de nombreuses informations sur ce site : Pars à fabriques - Bagatelle, la folie d'Artois
Et notamment ce récapitulatif :
Je vous renvoie aux premières pages de ce sujet pour les photos de nos reporters.
Et notamment ce récapitulatif :
Je vous renvoie aux premières pages de ce sujet pour les photos de nos reporters.
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Franck Ferrand nous contait l'histoire du domaine le 14 juin dernier :
https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/franck-ferrand-raconte/
https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/franck-ferrand-raconte/
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Merci La nuit, la neige pour les infos
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Journal de santé de Louis XIV
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Ancienne propriété du comte Artois construite en 1777, le Château de Bagatelle s’est fortement dégradé depuis plusieurs décennies. Mais après un grand chantier de restauration débuté en mai 2021, la folie située au cœur du bois de Boulogne retrouve enfin de sa superbe !
UNE FOLIE QUI RESPLENDIT
Peu à peu oublié au profit des châteaux du centre de la capitale, ce monument historique a longtemps été laissé sans surveillance, si bien qu’on lui a volé ses anciennes cheminées en 1970. De nombreux riverains s’inquiétaient alors de le voir définitivement périr. Mais grâce à l’initiative de l’association des Amis du par cet du château de Bagatelle, le château connaît un regain d’intérêt depuis quelques années et a pu finalement être sauvé.
En effet, dès mai 2021, la Fondation Mansart a mené un vaste chantier de restauration afin d’embellir les façades, les toitures et les menuiseries. Les échafaudages ont récemment été démonté pour dévoiler un monument de style italien flambant neuf. Au milieu de ses splendides jardins, celui-ci a retrouvé toute son harmonie avec sa pierre sobre et lumineuse. Les décors intérieurs devraient, quant à eux, être restaurés durant l’année 2022 afin que le lieu soit de nouveau ouvert au public dans les prochains mois.
En parallèle, cette importante campagne de restauration se poursuit avec les travaux menés au Buffet d’eau de Versailles jusqu’au printemps 2023.
https://www.pariszigzag.fr/sortir-paris/tendances-culture/au-bois-de-boulogne-le-chateau-de-bagatelle-a-retrouve-sa-splendeur-dantan
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Ah ! J'aime bien les façades avec cette couleur "chaude".
Nous avons hâte de découvrir le résultat de la campagne de restauration des intérieurs.
Merci pour ce reportage !
Nous avons hâte de découvrir le résultat de la campagne de restauration des intérieurs.
Merci pour ce reportage !
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Merveilleux, tout simplement merveilleux !
Mille mercis, mon cher Momo !!!
Décidément, ce soir mon imagination me joue des tours : tout à l'heure je voyais un tigre dans l'entrée du palais Barberini, et maintenant je vois Javotte ( à moins que ce ne soit Anastasie ) descendre l'escalier de Bagatelle:
Mille mercis, mon cher Momo !!!
Décidément, ce soir mon imagination me joue des tours : tout à l'heure je voyais un tigre dans l'entrée du palais Barberini, et maintenant je vois Javotte ( à moins que ce ne soit Anastasie ) descendre l'escalier de Bagatelle:
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Oui ! L’esprit de Mme Wallace, née Julie Castelnau, sans doute
Par contre, ce que je ne m’explique pas, ce sont ces boutons de porte au chiffre de la Reine :
Clichés personnels
Sont-ils d’origine ? Si oui, est-ce un hommage ironique d’Artois à sa belle-sœur, qui in fine, finança la construction ?
Est-ce une invention du temps de Richard Wallace ? Si oui, pourquoi ?
Par contre, ce que je ne m’explique pas, ce sont ces boutons de porte au chiffre de la Reine :
Clichés personnels
Sont-ils d’origine ? Si oui, est-ce un hommage ironique d’Artois à sa belle-sœur, qui in fine, finança la construction ?
Est-ce une invention du temps de Richard Wallace ? Si oui, pourquoi ?
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Nous présentions récemment, dans notre sujet consacré à Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges, un canapé présenté en vente aux enchères (non vendu) et dont le descriptif comportait la mention suivante :
Voici quelques du projet de la chambre comte d'Artois telle qu'imaginée par l'architecte François-Joseph Belanger en 1777 :
François-Joseph Bélanger (1744-1818)
Chambre à coucher du comte d’Artois à Bagatelle
Aquarelle, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Wikipedia décrit la chambre à coucher du comte d'Artois :
La chambre à coucher du comte, conçue comme une riche tente de campement militaire, comprend un lit à fer de lances et un plafond à gros plis retenus par les foudres de Mars. La cheminée aux jambages figurant deux couleuvrines en cuivre ciselé posées sur leur culasse, portant un entablement à frise de symboles militaires, possède des chenets en forme de boulets et de bombes.
Partout, sur les murs drapés, sont accrochés boucliers, panoplies et attributs guerriers. Le premier étage, réservé aux petits appartements, n'a que deux chambres à coucher prenant jour par de petites fenêtres carrées ». La seconde chambre est pour le prince d'Hénin, fidèle officier du comte.
A suivre quelques éléments du mobilier de cette " chambre militaire " encore conservés de nos jours ..
expert Christie's Londres a écrit:
A LOUIS XVI GILTWOOD CANAPE
BY GEORGES JACOB, CIRCA 1775
Executed in two-tone gilding, the oval upholstered backrest flanked by fluted uprights in the form of quivers and foliate sprays, the curved sides continuing to square tapered fluted legs, covered in celadon velvet
33 in. (84 cm.) high; 80 1/4 in. (204 cm.) wide; 23 3/4 in. (60.5 cm.) deep
- Spoiler:
Lot Essay
(...)
It is also interesting to note that similar fasces uprights for lits d'alcove and used as architectural framing appear in designs by the architect Franois-Joseph Belanger for the bedroom of the comte d'Artois in the chateau de Bagatelle
Voici quelques du projet de la chambre comte d'Artois telle qu'imaginée par l'architecte François-Joseph Belanger en 1777 :
François-Joseph Bélanger (1744-1818)
Chambre à coucher du comte d’Artois à Bagatelle
Aquarelle, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Wikipedia décrit la chambre à coucher du comte d'Artois :
La chambre à coucher du comte, conçue comme une riche tente de campement militaire, comprend un lit à fer de lances et un plafond à gros plis retenus par les foudres de Mars. La cheminée aux jambages figurant deux couleuvrines en cuivre ciselé posées sur leur culasse, portant un entablement à frise de symboles militaires, possède des chenets en forme de boulets et de bombes.
Partout, sur les murs drapés, sont accrochés boucliers, panoplies et attributs guerriers. Le premier étage, réservé aux petits appartements, n'a que deux chambres à coucher prenant jour par de petites fenêtres carrées ». La seconde chambre est pour le prince d'Hénin, fidèle officier du comte.
A suivre quelques éléments du mobilier de cette " chambre militaire " encore conservés de nos jours ..
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
… canons dressés et boulets par paires… quel coquin dans la décoration cet Artois
Les couleuvrines de la cheminée ont hélas été depuis volées…
Archives
Cliché personnel
… mais la paire de feux a été identifiée et présentée à l’expo Gouthière au MAD il y’a quelques années (cf. Catalogue).
Par ailleurs le dessin de la chambre a depuis été repris par Jacques Garcia pour la scénographie du cabinet turc dans les salles d’objets d’art 18e du Louvre.
(C) Wikipedia
Merci LNLN
Les couleuvrines de la cheminée ont hélas été depuis volées…
Archives
Cliché personnel
… mais la paire de feux a été identifiée et présentée à l’expo Gouthière au MAD il y’a quelques années (cf. Catalogue).
Par ailleurs le dessin de la chambre a depuis été repris par Jacques Garcia pour la scénographie du cabinet turc dans les salles d’objets d’art 18e du Louvre.
(C) Wikipedia
Merci LNLN
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Merci, messieurs, vraiment ça fait rêver ...
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Voici quelques éléments du mobilier de la chambre du comte d'Artois.
Je reviens dans un premier temps sur ces décors dorés et sculptés en forme de faisceaux de licteur à simples lanières entrecroisées tels que sur ce canapé présenté aux enchères et que nous distinguons en effet sur la plupart des montants, pieds et autres colonnes dessinés par Belanger pour son projet de la chambre du comte d'Artois.
Or ce n'est pas tout à fait le décor retrouvé sur les meubles de cette chambre passés sous le feu des enchères ces dernières années.
Ainsi de ce coffre, aux pieds certes similaires, mais ceints d'enroulements de laurier (et non de lanières) :
Chest on stand
Delivered by the marchand-mercier Delaroue on the 18th December 1778 to the comte d'Artois for his bedchamber at the château de Bagatelle
The chest stamped G. Dester, the stand stamper G. Iacob and carved by sculptor Rode
Both stand and chest branded 'G.M', 'AT' and 'B' beneath crown
The coffer returned to its original form in 1990 with the addition of blue leather having formerly been later veneered with trellis parquetry circa 1820-40
The chest covered overall with later gilt-tooled blue maroquin leather and with ribbon-tied moulded edges, all corners decorated with fleur-de-lys within laurel wreaths, the top with the coat-of-arms of the Comte d'Artois within a berried laurel wreath, the front with two drawers and conformingly mounted with the interlaced foliate cypher 'AT', the top drawer with two foliate scrolling hinges, the sides with carrying-handles, the frame of the stand in the form of bound fasces twined with laurels, the legs conformingly decorated and headed by paterae
All measurements include the stand: 32½in. (83cm.) high; 48¼in. (122.5cm.) wide; 23½in. (59cm.) deep
Provenance :
Supplied on 18 December 1778 by the Parisian marchand mercier Delaroue, of the rue de la Verrerie, and by Jacob and Rode to the Comte d'Artois for his bed-chamber at the Pavillon de Bagatelle at the cost of 1,578 livres, 15s.
Lot Essay
This magnificent chest-on-stand was supplied by the Parisian marchand-mercier Delaroue of rue de la Verrerie on the 18th December 1778 to the Comte d'Artois for his bed-chamber at Bagatelle at a cost of 1,578 livres, 15s. The delivery was recorded with the following detailed description:
The total cost of 1,578 livres 15s. was broken down as follows :
Le coffre de bois de chêne avec les baguettes de cuivre...78 l.
La couverture en maroquin bleu avec l'impression des panneaux en dentelles...280 l.
Les ornements du chiffre, armes et dorure d'or moulu et cizelure...780 l.
Les serrures a palastres dorées de Même, crochets, portants, rosettes et boutons cizelés et dorés de même...350 l.
2 aunes 3/8 de 15/16 blanc pour doubler les tiroirs, à 18 l...42 l. 15.s
La facon d'avoir ajusté les fontes et doublé les tiroirs...36 l.
Un miroir en bois d'acajou, glace de 12 po. 1/2 sur 10 po. 1/2 garni de ses ferrures dorées avec fond et valet...12 l.
The chest was supplied by the ébéniste Godefroy Dester. The stand, supplied by Georges Jacob, rue Meslée at a cost of 42 livres (...)
The stand was carved by the sculptor Rode at a cost of 144 livres (...)
This coffre de voyage was intended for the Prince's bed-chamber in the Pavillon de Bagatelle. Designed by the architect François-Joseph Bélanger and constructed in 1777 in just nine weeks, the result of a 100,000 livres wager between the comte d'Artois, youngest brother of Louis XVI, and Marie-Antoinette, the Pavillon de Bagatelle was conceived as a pleasure palace in the "antique" taste decorated with arabesques. Intended for the use of the Prince and his closest friends, even the comtesse d'Artois was never allocated an appartment. It also served as a convenient resting point for the Prince between Saint-Germain and the Palais du Temple in Paris. For a full description of the decoration of Bagatelle see "La Folie d'Artois", Exhibition Catalogue, 1988, pp.87-142.
The watercolor designs for the Prince's bed-chamber by Belanger, now in the Bibliothèque Nationale and illustrated in La Folie d'Artois, op.cit., pp.132-133, show a tented room supported by simulated tent poles carved as fasces, reflecting the Prince's military aspirations. This was echoed in the furniture, the mantel clock in the form of a Roman shield, the chimneypiece with cannon-shaped supports. Rode, the same sculptor who carved the stand for the chest, was commissioned to produce a three-dimensional model of the room, "plan et élévations et modèle en cire; le lit, plafond et tenture et posé glace à la cheminée; le tout formant l'étoffe'. The chest-on-stand probably took the place of the gilt commode with pieds-de bîche shown in the watercolors and which appears to have never been made. The walls were to be lined in yellow silk which was delivered but never put up, being replaced by a blue and white silk.
The comte d'Artois was one of the first emigrés, leaving for Turin in July 1789. His possessions were seized by the Revolutionary government and mostly sold to pay off his extensive creditors.
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's New York - Vente du 18 mai 2006
Les décors sculptés des pieds ou des dossiers de cet ensemble présenté récemment aux enchères sont encore différents, plus originaux. Les faisceaux des montants sont plus fins, et patinés façon canon de fusil (et non plus entièrement dorés) et à nouveau ceints d'enroulements de laurier (et non pas de "simples" lanières).
Ce que nous distinguions également sur cette image d'archive du décor sculpté du miroir en trumeau publiée ci-dessus par l'ami Gouv' (décor probablement pillé avec le reste) :
Chambre du comte d'Artois, château de Bagatelle
Eugène Atget (photographe)
Photographie, 1902
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Ainsi donc cet élégant décor présent sur cette suite de chaises et fauteuils...
Suite de mobilier royal à chassis d'époque Louis XVI par Georges Jacob et Jean-Baptiste Rode
Livrée pour le comte d'Artois au château de Bagatelle
vers 1778-1779
En bois sculpté, doré et patiné façon canon de fusil, composé d'une paire de fauteuils et d'une paire de chaises, les montants du dossier en faisceau de lances, ceints d'enroulements de laurier grainé, les pieds en forme de faisceaux de flèches ornés des mêmes enroulements et surmontés d'une massue, réunis par des barres d'entrejambes à tiges et enroulements de laurier noués, les dossiers à châssis, deux chaises et un fauteuil avec une marque au feu B sous couronne pour le comte d'Artois à Bagatelle ; non garnis, éclats et manques mineurs au décor.
Dimensions des fauteuils :
H. : 92,5 cm (36 1/2 in.) ; l. : 60 cm (23 1/2 in.) ; P. : 55 cm (21 1/2 in.)
Dimensions des chaises :
H. : 93,5 cm (36 3/4 in.) ; l. : 48 cm (18 3/4 in.) ; P. : 47 cm (18 1/2 in.)
Provenance : Livrée en 1778-1779 au comte d'Artois pour sa chambre à coucher du château de Bagatelle.
Possiblement le Prince Ferdinand Victor Amédée de Faucigny-Lucinge (1789-1866) et Charlotte-Marie Augustine, comtesse d'Issoudun (1808-1886) - fille de Charles-Ferdinand de Bourbon (1778-1820), duc de Berry et petite fille du Comte d'Artois (1757-1836) et de Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805) - au château de Chermont en 1866 (...)
Description (extraits)
LA CHAMBRE À COUCHER DU COMTE D'ARTOIS À BAGATELLE
À la suite d'un pari avec la reine Marie-Antoinette, le comte d'Artois fit mener la construction du château de Bagatelle en quelques semaines sur le domaine nouvellement acquis. Les travaux commencèrent le 21 septembre 1777 pour s'achever le 26 novembre de la même année sous la direction de l'architecte François Joseph Belanger (1744-1818). L'exécution du décor dans le goût arabesque prit cependant plus de temps.
Le rez-de-chaussée était composé d' "un vestibule, une salle à manger, un billard, un salon et un boudoir orné dans le goût de l'époque.
Puis un escalier en acajou, coupé avec une légèreté incroyable et suspendu sur lui-même, conduit au premier étage où se trouvent plusieurs chambres à coucher qui ont un air de famille avec les délicieux boudoirs des Trianons ; celle du maître du logis montre une décoration toute militaire (2) et représentait une riche tente de campement militaire, avec son lit à fers de lances, son plafond à gros plis retenus par les foudres de Mars, et sur les murs drapés, c'étaient des boucliers, des panoplies, des attributs guerriers.
La cheminée avait pour jambages deux couleuvrines en cuivre ciselé posées sur leur culasse et portant un riche entablement à frises de symboles militaires. Les chenets avaient la forme de boulets et de bombes ; la pendule dessinée par Belanger et exécutée par Lepaute figurait un trophée d'armes antiques ; les bras de lumière : des instruments de musique guerrière. C'était une allusion à la charge de grand maître d'artillerie dont fut investi le duc d'Angoulême, aujourd'hui comte d'Artois".
Il y eut des hésitations pour la soierie qui devait revêtir la pièce et la moire jaune livrée en 1781 fut écartée pour un meuble de couleur bleu et blanc (3).
Des projets de l'architecte Bélanger conservés à la bibliothèque Nationale et illustrés dans J.L. Gaillemin et al. La Folie d'Artois, Antiquaires à Paris, 1988, pp.132-133 nous laissent davantage imaginer sa fantaisie qu'ils ne donnent une idée précise de son décor. Ils font ainsi apparaître un lit dont le dossier est en arbalète. Les faisceaux d'armes sont enrubannés alors qu'ici il s'agit d'enroulements de branchages de laurier.
MÉMOIRES DU MENUISIER JACOB ET DU SCULPTEUR RODE
Des traces de la commande de notre mobilier figurent dans les documents d'archives relatives au château de Bagatelle.
Le "Mémoire des ouvrages faits et fournis pour Monseigneur le Comte d'Artois sous les ordres de Monsieur Jubault par Jacob menuisier en meubles rue Meslée" (4) rédigé en 1781, mentionne "un lit, deux fauteuils en bois de noyer faits à double assemblages les pieds tournés en entier et des chassis aux dossiers pour recevoir les garnitures
a 42…. 84 /pour la ferrure des quatre chassis des dossiers posées et ajustées de…10//deux chaises pareilles a 30….60 "et un pied qui sert à porter un coffre-fort […]"
Le mémoire de sculpture par Jean-Baptiste Rode pour les meubles du Comte d'Artois en 1778 et 1779 décrit les détails du décor des "articles de la chambre à coucher" et permet ainsi de l'identifier formellement.
Sont en effet précisément mentionnés les baguettes en faisceaux, les enroulements de branches de laurier, les massues, les flèches, les petites bossettes sur les dés de raccordement des sièges :
"Les deux pieds de derrière sont faits à quatre lances chaque le petit bouton sur les bouts des piques de lances portant en bas sur un petit soc en champignon enveloppé de feuilles de branches de laurier depuis le bas jusqu'en haut le cintre du fauteuil en faisceau de huit baguettes enveloppé de branches de feuilles de laurier en sottoire, le petit daussier a huit baguettes en fesseaux egallement enveloppé de branches de feuille de laurier sur les quatre pieces d'assemblage six baguettes en fesseaux d'armes enveloppé de branches de feuilles de laurier fesant partie et contre party a chaque pied de devant une massu fesant consolle le bas de pieds avec quatre fleches portant sur un soc fesant champignon enveloppé de branche de laurier depuis le bas jusque haut avec huit petites bosette sur les quatre socles a l'asemblage, le tout fait à la main pour prit de la sculture d un fauteuil la somme de cent vingt Livres le pour prit de la sculture des deux fauteuils ensembles la somme de…..240 l-. (5).
[…] Suite des articles de la Chambre à coucher
Avoir fait la sculture de deux chaise meme composition de sculture et lances ainsi que laurier fesseaux massu qu'aux fauteuils ci desus pour prit de la sculture d'une chaise la somme de cent quinze livres le pour prit de la sculture des deux chaises en sembles la somme de…..230 l-".
Les motifs décoratifs décrits se répètent pour tout le décor de la chambre et repris dans chacun des éléments sculptés comme le lit et le piétement du coffre d'armes.
"[…] Suite des articles de la Chambre à coucher
Avoir fait la sculture d'un pied de cofre d'arme a quatre bas de pieds, chacun est composé de huit faisseaux d'arme avec […] aux milieux isolé le fleuron […] des deux coté et une branche de feuille de laurier qui enveloppe le faisseaux d'armes a chaque case au dessus des pieds de deux faces une bosette taillé en feuille fesant en tout six bosette, le cofre a trois pieds neuf pouces de long sur un pied dix pouces de largeur sur la piece de vant six lances a teste beches formant faissaus d'arme enveloppe de branches de feuille de laurier noué en sottoir les deux pieds dix pouces les deux […] de costé qui est deux fesaux d'armes envelloppé de branches de feuilles de laurier, les bas de pieds en dix sept pouces de haut pour prit de la sculture du pieds de cofre d'arme la somme de….144 l -
Fin des articles de la chambre à couché"
Alors que le terme "en sottoir" se rapportant aux enroulements de laurier signifie en diagonal, l'usage du mot "cintre" dans le mémoire de Rode laisse imaginer la forme d'un dossier enveloppant ou un sommet arrondi.
Cependant, à aucun moment Georges Jacob qui réalisa la menuiserie et donc définit la forme des sièges ne mentionne de cintre alors qu'il le précise pour d'autres sièges qu'il exécuta la même année pour Bagatelle comme par exemple dans la salle à manger et de Billard "Un grand canapé de 7pds ceintré en plan et elevation puis vingt-quatre chaises ceintrées en plan et elevation". Pour l'antichambre de Monseigneur à nouveau "six chaises de forme nouvelle ceintrées en plan et elevation". Encore pour la chambre à coucher "un fauteuil de toilette fait en bois d'acajou ceintré orné et profilé de belles moulures, les pieds en gaine cannelés, …"
Notons également qu'à la différence du présent ensemble, Jacob précise pour ces autres livraisons non seulement la forme mais aussi le décor. Est ainsi signifié clairement qu'il se cantonna à la menuiserie tandis que le décor fut laissé au monopole du sculpteur comme c'était alors l'usage pour les sièges les plus riches.
Est-ce que Rode, dans la rédaction de son Mémoire, aurait voulu dire par le terme "cintre" que les bois étaient arrondis pour être sculptés de faisceaux ? Ou utilise-t-il ce terme comme dérivant de "cinctura" (Furetière 1666) en tant que ceinture ou cadre ? Ou encore comme cage ou armature ?
Aucun mémoire de doreur ayant été retrouvé on ne peut se fier qu'au "Répertoire des dépenses faites au Garde-Meuble de Monseigneur le comte d'Artois" (6), qui cite pour l'année 1778 le doreur Ramier pour une somme de 1100 livres puis pour les "années 1778.1779" et "Six premiers mois" 1780 Aubert pour 6500l et Ramier 1100l (7).
On peut alors supposer que Daniel Aubert réalisa la dorure étant donné le prix lié à la préciosité de ce travail de dorure, d'argenture composé d'or blanc et de la patine canon de fusil.
Bien que les archives donnent de nombreux détails sur le choix des tissus, le nom du tapissier reste inconnu. On peut supposer que le travail de garniture fut mené par l'équipe autour de Pierre Thomas Jubault (1742-1837), "valet de chambre tapissier" et "concierge" du Garde Meuble du Comte d'Artois et donneur d'ordre de ces commandes.
LES DÉCORS DU COMTE D'ARTOIS
DESTIN DE L'AMEUBLEMENT DE BAGATELLE
Emigré dès 1789, le comte d'Artois séjourna successivement en Italie, en Westphalie, en Belgique et en Russie, avant de s'établir définitivement à Londres, où il demeura exilé jusqu'à la Restauration.
Au départ conciliant, le gouvernement révolutionnaire, dans un contexte de guerre, durcit lourdement les sanctions s'appliquant aux émigrés. L'Assemblée nationale, le 8 avril 1792, vota une loi relative à la confiscation des biens des émigrés partis depuis le 1er juillet 1789, puis la vente de ceux-ci à partir du 2 septembre 1792. L'ensemble du mobilier de la famille royale et des aristocrates émigrés fut alors saisi. Selon les situations, les pièces de mobilier furent conservées au Garde Meuble National ou vendues aux enchères. La Commission des Monuments décida qu'à Bagatelle rien n'était digne d'être placé au Museum (10).
Les biens de Bagatelle firent l'objet d'une vente en 1793 tandis que la demeure était affectée aux réjouissances populaires. Les revenus furent alors alloués aux créanciers du prince émigré depuis 1789 et aux dépenses engagées pour le château.
"Le 23 juillet 1793 la municipalité était invitée à nommer des commissaires pour assister au récolement et estimation des effets mobiliers qui se trouvaient dans la maison de Bagatelle ; elle désignait Jean-Claude Sabat, officier municipal, et Jean-Louis Delaizement pour assister à cette opération…" (11).
Quant au château de Bagatelle, il fut acquis aux enchères en 1797 par un groupe d'entrepreneurs de divertissements publics avant de revenir aux domaines en 1806 par l'intervention de l'Empereur. Au retour de la royauté, le duc de Berry, fils du Comte d'Artois, en prit possession et renouvela entièrement son ameublement. Le château passa ensuite aux mains de son petit-fils le duc de Bordeaux.
Depuis, certaines pièces d'ameublement provenant de Bagatelle réapparaissent sur le marché.Une marquise réalisée par le menuisier Jean-Baptiste Boulard et le doreur Daniel Aubert livrée au comte d'Artois en 1778 pour le salon du château de Bagatelle, a fait partie des collections du peintre Charles-Polycarpe Séchan (1803-1874), vente le 20 mai 1863, lot 65, avant d'être acquise par le Mobilier Impérial. Elle est aujourd'hui conservée au Mobilier National (GMT 11560) (12).
Une chaise provenant du mobilier commandé en 1778 pour le grand salon circulaire de Bagatelle, réalisée par Georges Jacob, Jean Baptiste Simon Rode et le doreur Aubert est conservée dans les collections Rothschild en Angleterre à Waddesdon Manor (81.1998) (13).
Le coffre de la chambre à coucher fourni le 8 décembre 1778 par la marchand mercier Delaroue, rue de la Verrerie (14) figura dans les collections des Princes Demidoff à la villa Demidoff de Pratolino dès 1872. Il fut vendu avec le contenu de cette villa en 1969 et fut présenté aux enchères par Sotheby's à Londres le 15 juin 1990, lot 70, puis par Christie's le 18 mai 2006, lot 771, alors remis dans son état d'origine, gainé de cuir bleu. Le décor de son piétement également exécuté par Jacob et Rode est semblable à celui qui ornent nos sièges. Le cadre est formé de faisceaux d'armes enveloppés de branches de laurier et les angles surmontés de massues.
Un fauteuil commandé à Georges Jacob par le Garde-meuble du comte d'Artois en prévision de la venue de Louis XVI à la fête de Bagatelle du 12 juillet 1784, sculpté par Rode et doré par Ramier, fut vendu par Christie's à Londres le 23 juin 1999, lot 30 étant resté avec certitude dans la même famille depuis 1914 et très probablement depuis la fin du XIXe siècle.
Une série de six chaises de Georges Jacob, sculptées par Rode et dorées par Aubert, qui fut livrée en 1778 "pour son pied à terre champêtre" de Bagatelle figura à la vente d'une partie de la collection Greffulhe du 6 mars 2000, lot 89.
D'autres œuvres par leur décor martial sont parfois rapprochées de Bagatelle et du comte d'Artois. Ce fut le cas de deux appliques en forme de fût de canon et aux armes de France vendues par Sotheby's, provenant de la collection Dillée, le 19 mars 2015, lot 129, qui s'apparentent à celles représentées sur le projet de Bélanger, ou encore dans cette même vente d'une paire de flambeaux à motif de carquois (lot 120) qui pourraient être comparés aux "deux paires de petits flambeaux à carquois en trépied, très richement ciselés et dorés d'or mat" livrés par Prégermain.
LE CHÂTEAU DE CHERMONT
Références sources
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Vente du 22 juillet 2020
Je reviens dans un premier temps sur ces décors dorés et sculptés en forme de faisceaux de licteur à simples lanières entrecroisées tels que sur ce canapé présenté aux enchères et que nous distinguons en effet sur la plupart des montants, pieds et autres colonnes dessinés par Belanger pour son projet de la chambre du comte d'Artois.
Or ce n'est pas tout à fait le décor retrouvé sur les meubles de cette chambre passés sous le feu des enchères ces dernières années.
Ainsi de ce coffre, aux pieds certes similaires, mais ceints d'enroulements de laurier (et non de lanières) :
Chest on stand
Delivered by the marchand-mercier Delaroue on the 18th December 1778 to the comte d'Artois for his bedchamber at the château de Bagatelle
The chest stamped G. Dester, the stand stamper G. Iacob and carved by sculptor Rode
Both stand and chest branded 'G.M', 'AT' and 'B' beneath crown
The coffer returned to its original form in 1990 with the addition of blue leather having formerly been later veneered with trellis parquetry circa 1820-40
The chest covered overall with later gilt-tooled blue maroquin leather and with ribbon-tied moulded edges, all corners decorated with fleur-de-lys within laurel wreaths, the top with the coat-of-arms of the Comte d'Artois within a berried laurel wreath, the front with two drawers and conformingly mounted with the interlaced foliate cypher 'AT', the top drawer with two foliate scrolling hinges, the sides with carrying-handles, the frame of the stand in the form of bound fasces twined with laurels, the legs conformingly decorated and headed by paterae
All measurements include the stand: 32½in. (83cm.) high; 48¼in. (122.5cm.) wide; 23½in. (59cm.) deep
Provenance :
Supplied on 18 December 1778 by the Parisian marchand mercier Delaroue, of the rue de la Verrerie, and by Jacob and Rode to the Comte d'Artois for his bed-chamber at the Pavillon de Bagatelle at the cost of 1,578 livres, 15s.
Lot Essay
This magnificent chest-on-stand was supplied by the Parisian marchand-mercier Delaroue of rue de la Verrerie on the 18th December 1778 to the Comte d'Artois for his bed-chamber at Bagatelle at a cost of 1,578 livres, 15s. The delivery was recorded with the following detailed description:
The total cost of 1,578 livres 15s. was broken down as follows :
Le coffre de bois de chêne avec les baguettes de cuivre...78 l.
La couverture en maroquin bleu avec l'impression des panneaux en dentelles...280 l.
Les ornements du chiffre, armes et dorure d'or moulu et cizelure...780 l.
Les serrures a palastres dorées de Même, crochets, portants, rosettes et boutons cizelés et dorés de même...350 l.
2 aunes 3/8 de 15/16 blanc pour doubler les tiroirs, à 18 l...42 l. 15.s
La facon d'avoir ajusté les fontes et doublé les tiroirs...36 l.
Un miroir en bois d'acajou, glace de 12 po. 1/2 sur 10 po. 1/2 garni de ses ferrures dorées avec fond et valet...12 l.
The chest was supplied by the ébéniste Godefroy Dester. The stand, supplied by Georges Jacob, rue Meslée at a cost of 42 livres (...)
The stand was carved by the sculptor Rode at a cost of 144 livres (...)
This coffre de voyage was intended for the Prince's bed-chamber in the Pavillon de Bagatelle. Designed by the architect François-Joseph Bélanger and constructed in 1777 in just nine weeks, the result of a 100,000 livres wager between the comte d'Artois, youngest brother of Louis XVI, and Marie-Antoinette, the Pavillon de Bagatelle was conceived as a pleasure palace in the "antique" taste decorated with arabesques. Intended for the use of the Prince and his closest friends, even the comtesse d'Artois was never allocated an appartment. It also served as a convenient resting point for the Prince between Saint-Germain and the Palais du Temple in Paris. For a full description of the decoration of Bagatelle see "La Folie d'Artois", Exhibition Catalogue, 1988, pp.87-142.
The watercolor designs for the Prince's bed-chamber by Belanger, now in the Bibliothèque Nationale and illustrated in La Folie d'Artois, op.cit., pp.132-133, show a tented room supported by simulated tent poles carved as fasces, reflecting the Prince's military aspirations. This was echoed in the furniture, the mantel clock in the form of a Roman shield, the chimneypiece with cannon-shaped supports. Rode, the same sculptor who carved the stand for the chest, was commissioned to produce a three-dimensional model of the room, "plan et élévations et modèle en cire; le lit, plafond et tenture et posé glace à la cheminée; le tout formant l'étoffe'. The chest-on-stand probably took the place of the gilt commode with pieds-de bîche shown in the watercolors and which appears to have never been made. The walls were to be lined in yellow silk which was delivered but never put up, being replaced by a blue and white silk.
The comte d'Artois was one of the first emigrés, leaving for Turin in July 1789. His possessions were seized by the Revolutionary government and mostly sold to pay off his extensive creditors.
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's New York - Vente du 18 mai 2006
Les décors sculptés des pieds ou des dossiers de cet ensemble présenté récemment aux enchères sont encore différents, plus originaux. Les faisceaux des montants sont plus fins, et patinés façon canon de fusil (et non plus entièrement dorés) et à nouveau ceints d'enroulements de laurier (et non pas de "simples" lanières).
Ce que nous distinguions également sur cette image d'archive du décor sculpté du miroir en trumeau publiée ci-dessus par l'ami Gouv' (décor probablement pillé avec le reste) :
Chambre du comte d'Artois, château de Bagatelle
Eugène Atget (photographe)
Photographie, 1902
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Ainsi donc cet élégant décor présent sur cette suite de chaises et fauteuils...
Suite de mobilier royal à chassis d'époque Louis XVI par Georges Jacob et Jean-Baptiste Rode
Livrée pour le comte d'Artois au château de Bagatelle
vers 1778-1779
En bois sculpté, doré et patiné façon canon de fusil, composé d'une paire de fauteuils et d'une paire de chaises, les montants du dossier en faisceau de lances, ceints d'enroulements de laurier grainé, les pieds en forme de faisceaux de flèches ornés des mêmes enroulements et surmontés d'une massue, réunis par des barres d'entrejambes à tiges et enroulements de laurier noués, les dossiers à châssis, deux chaises et un fauteuil avec une marque au feu B sous couronne pour le comte d'Artois à Bagatelle ; non garnis, éclats et manques mineurs au décor.
Dimensions des fauteuils :
H. : 92,5 cm (36 1/2 in.) ; l. : 60 cm (23 1/2 in.) ; P. : 55 cm (21 1/2 in.)
Dimensions des chaises :
H. : 93,5 cm (36 3/4 in.) ; l. : 48 cm (18 3/4 in.) ; P. : 47 cm (18 1/2 in.)
Provenance : Livrée en 1778-1779 au comte d'Artois pour sa chambre à coucher du château de Bagatelle.
Possiblement le Prince Ferdinand Victor Amédée de Faucigny-Lucinge (1789-1866) et Charlotte-Marie Augustine, comtesse d'Issoudun (1808-1886) - fille de Charles-Ferdinand de Bourbon (1778-1820), duc de Berry et petite fille du Comte d'Artois (1757-1836) et de Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805) - au château de Chermont en 1866 (...)
Description (extraits)
LA CHAMBRE À COUCHER DU COMTE D'ARTOIS À BAGATELLE
À la suite d'un pari avec la reine Marie-Antoinette, le comte d'Artois fit mener la construction du château de Bagatelle en quelques semaines sur le domaine nouvellement acquis. Les travaux commencèrent le 21 septembre 1777 pour s'achever le 26 novembre de la même année sous la direction de l'architecte François Joseph Belanger (1744-1818). L'exécution du décor dans le goût arabesque prit cependant plus de temps.
Le rez-de-chaussée était composé d' "un vestibule, une salle à manger, un billard, un salon et un boudoir orné dans le goût de l'époque.
Puis un escalier en acajou, coupé avec une légèreté incroyable et suspendu sur lui-même, conduit au premier étage où se trouvent plusieurs chambres à coucher qui ont un air de famille avec les délicieux boudoirs des Trianons ; celle du maître du logis montre une décoration toute militaire (2) et représentait une riche tente de campement militaire, avec son lit à fers de lances, son plafond à gros plis retenus par les foudres de Mars, et sur les murs drapés, c'étaient des boucliers, des panoplies, des attributs guerriers.
La cheminée avait pour jambages deux couleuvrines en cuivre ciselé posées sur leur culasse et portant un riche entablement à frises de symboles militaires. Les chenets avaient la forme de boulets et de bombes ; la pendule dessinée par Belanger et exécutée par Lepaute figurait un trophée d'armes antiques ; les bras de lumière : des instruments de musique guerrière. C'était une allusion à la charge de grand maître d'artillerie dont fut investi le duc d'Angoulême, aujourd'hui comte d'Artois".
Il y eut des hésitations pour la soierie qui devait revêtir la pièce et la moire jaune livrée en 1781 fut écartée pour un meuble de couleur bleu et blanc (3).
Des projets de l'architecte Bélanger conservés à la bibliothèque Nationale et illustrés dans J.L. Gaillemin et al. La Folie d'Artois, Antiquaires à Paris, 1988, pp.132-133 nous laissent davantage imaginer sa fantaisie qu'ils ne donnent une idée précise de son décor. Ils font ainsi apparaître un lit dont le dossier est en arbalète. Les faisceaux d'armes sont enrubannés alors qu'ici il s'agit d'enroulements de branchages de laurier.
MÉMOIRES DU MENUISIER JACOB ET DU SCULPTEUR RODE
Des traces de la commande de notre mobilier figurent dans les documents d'archives relatives au château de Bagatelle.
Le "Mémoire des ouvrages faits et fournis pour Monseigneur le Comte d'Artois sous les ordres de Monsieur Jubault par Jacob menuisier en meubles rue Meslée" (4) rédigé en 1781, mentionne "un lit, deux fauteuils en bois de noyer faits à double assemblages les pieds tournés en entier et des chassis aux dossiers pour recevoir les garnitures
a 42…. 84 /pour la ferrure des quatre chassis des dossiers posées et ajustées de…10//deux chaises pareilles a 30….60 "et un pied qui sert à porter un coffre-fort […]"
Le mémoire de sculpture par Jean-Baptiste Rode pour les meubles du Comte d'Artois en 1778 et 1779 décrit les détails du décor des "articles de la chambre à coucher" et permet ainsi de l'identifier formellement.
Sont en effet précisément mentionnés les baguettes en faisceaux, les enroulements de branches de laurier, les massues, les flèches, les petites bossettes sur les dés de raccordement des sièges :
"Les deux pieds de derrière sont faits à quatre lances chaque le petit bouton sur les bouts des piques de lances portant en bas sur un petit soc en champignon enveloppé de feuilles de branches de laurier depuis le bas jusqu'en haut le cintre du fauteuil en faisceau de huit baguettes enveloppé de branches de feuilles de laurier en sottoire, le petit daussier a huit baguettes en fesseaux egallement enveloppé de branches de feuille de laurier sur les quatre pieces d'assemblage six baguettes en fesseaux d'armes enveloppé de branches de feuilles de laurier fesant partie et contre party a chaque pied de devant une massu fesant consolle le bas de pieds avec quatre fleches portant sur un soc fesant champignon enveloppé de branche de laurier depuis le bas jusque haut avec huit petites bosette sur les quatre socles a l'asemblage, le tout fait à la main pour prit de la sculture d un fauteuil la somme de cent vingt Livres le pour prit de la sculture des deux fauteuils ensembles la somme de…..240 l-. (5).
[…] Suite des articles de la Chambre à coucher
Avoir fait la sculture de deux chaise meme composition de sculture et lances ainsi que laurier fesseaux massu qu'aux fauteuils ci desus pour prit de la sculture d'une chaise la somme de cent quinze livres le pour prit de la sculture des deux chaises en sembles la somme de…..230 l-".
Les motifs décoratifs décrits se répètent pour tout le décor de la chambre et repris dans chacun des éléments sculptés comme le lit et le piétement du coffre d'armes.
"[…] Suite des articles de la Chambre à coucher
Avoir fait la sculture d'un pied de cofre d'arme a quatre bas de pieds, chacun est composé de huit faisseaux d'arme avec […] aux milieux isolé le fleuron […] des deux coté et une branche de feuille de laurier qui enveloppe le faisseaux d'armes a chaque case au dessus des pieds de deux faces une bosette taillé en feuille fesant en tout six bosette, le cofre a trois pieds neuf pouces de long sur un pied dix pouces de largeur sur la piece de vant six lances a teste beches formant faissaus d'arme enveloppe de branches de feuille de laurier noué en sottoir les deux pieds dix pouces les deux […] de costé qui est deux fesaux d'armes envelloppé de branches de feuilles de laurier, les bas de pieds en dix sept pouces de haut pour prit de la sculture du pieds de cofre d'arme la somme de….144 l -
Fin des articles de la chambre à couché"
Alors que le terme "en sottoir" se rapportant aux enroulements de laurier signifie en diagonal, l'usage du mot "cintre" dans le mémoire de Rode laisse imaginer la forme d'un dossier enveloppant ou un sommet arrondi.
Cependant, à aucun moment Georges Jacob qui réalisa la menuiserie et donc définit la forme des sièges ne mentionne de cintre alors qu'il le précise pour d'autres sièges qu'il exécuta la même année pour Bagatelle comme par exemple dans la salle à manger et de Billard "Un grand canapé de 7pds ceintré en plan et elevation puis vingt-quatre chaises ceintrées en plan et elevation". Pour l'antichambre de Monseigneur à nouveau "six chaises de forme nouvelle ceintrées en plan et elevation". Encore pour la chambre à coucher "un fauteuil de toilette fait en bois d'acajou ceintré orné et profilé de belles moulures, les pieds en gaine cannelés, …"
Notons également qu'à la différence du présent ensemble, Jacob précise pour ces autres livraisons non seulement la forme mais aussi le décor. Est ainsi signifié clairement qu'il se cantonna à la menuiserie tandis que le décor fut laissé au monopole du sculpteur comme c'était alors l'usage pour les sièges les plus riches.
Est-ce que Rode, dans la rédaction de son Mémoire, aurait voulu dire par le terme "cintre" que les bois étaient arrondis pour être sculptés de faisceaux ? Ou utilise-t-il ce terme comme dérivant de "cinctura" (Furetière 1666) en tant que ceinture ou cadre ? Ou encore comme cage ou armature ?
Aucun mémoire de doreur ayant été retrouvé on ne peut se fier qu'au "Répertoire des dépenses faites au Garde-Meuble de Monseigneur le comte d'Artois" (6), qui cite pour l'année 1778 le doreur Ramier pour une somme de 1100 livres puis pour les "années 1778.1779" et "Six premiers mois" 1780 Aubert pour 6500l et Ramier 1100l (7).
On peut alors supposer que Daniel Aubert réalisa la dorure étant donné le prix lié à la préciosité de ce travail de dorure, d'argenture composé d'or blanc et de la patine canon de fusil.
Bien que les archives donnent de nombreux détails sur le choix des tissus, le nom du tapissier reste inconnu. On peut supposer que le travail de garniture fut mené par l'équipe autour de Pierre Thomas Jubault (1742-1837), "valet de chambre tapissier" et "concierge" du Garde Meuble du Comte d'Artois et donneur d'ordre de ces commandes.
LES DÉCORS DU COMTE D'ARTOIS
- Spoiler:
- Le comte d'Artois, le plus jeune frère du roi Louis XVI, fut l'un des personnages les plus influents et fantasques du règne en matière de goût, entrainant dans ses pas sa belle-sœur la reine Marie-Antoinette. Écarté dès son plus jeune âge de la politique, il était destiné à une carrière militaire. Le décor de sa chambre à coucher à Versailles lors de son mariage en 1773 flattait déjà le rôle et les qualités guerrières du prince (, comme ce fut le cas quelques années plus tard à Bagatelle.
En 1775-1776, le thème des turqueries qui commençaient à apparaître dans les intérieurs envahit le décor du boudoir de ses appartements de Versailles. Les tentures, draperies et passementeries, les murs tendus d'étoffe de Perse lui donnent un caractère opulent. Le mobilier garni de ce même tissu, sculpté de motifs de perles et draperies est exécuté par le menuisier Louis Delanois et le sculpteur Jean-Baptiste Rode. En 1777, le comte d'Artois est le premier membre de la famille royale à s'adresser au menuisier Georges Jacob pour le boudoir turc du Palais du Temple, sa demeure parisienne. Georges Jacob put alors donner libre cours à son talent pour créer de nouvelles formes et de fastueux ornements qui codifièrent le vocabulaire du répertoire dit "à la turque".
Pour le second cabinet turc du comte d'Artois à Versailles, Jacob exécuta en 1781 deux bergères et six chaises dont les montants des dossiers sont composés de faisceaux de licteurs ceints de guirlandes de perles qui s'entrecroisent et les pieds fuselés prennent la forme de carquois ceints d'un enroulement de perles (9).
Il semble alors reprendre le schéma des sièges de Bagatelle, interprété cette fois dans un registre galant lié au goût à la turque.
DESTIN DE L'AMEUBLEMENT DE BAGATELLE
Emigré dès 1789, le comte d'Artois séjourna successivement en Italie, en Westphalie, en Belgique et en Russie, avant de s'établir définitivement à Londres, où il demeura exilé jusqu'à la Restauration.
Au départ conciliant, le gouvernement révolutionnaire, dans un contexte de guerre, durcit lourdement les sanctions s'appliquant aux émigrés. L'Assemblée nationale, le 8 avril 1792, vota une loi relative à la confiscation des biens des émigrés partis depuis le 1er juillet 1789, puis la vente de ceux-ci à partir du 2 septembre 1792. L'ensemble du mobilier de la famille royale et des aristocrates émigrés fut alors saisi. Selon les situations, les pièces de mobilier furent conservées au Garde Meuble National ou vendues aux enchères. La Commission des Monuments décida qu'à Bagatelle rien n'était digne d'être placé au Museum (10).
Les biens de Bagatelle firent l'objet d'une vente en 1793 tandis que la demeure était affectée aux réjouissances populaires. Les revenus furent alors alloués aux créanciers du prince émigré depuis 1789 et aux dépenses engagées pour le château.
"Le 23 juillet 1793 la municipalité était invitée à nommer des commissaires pour assister au récolement et estimation des effets mobiliers qui se trouvaient dans la maison de Bagatelle ; elle désignait Jean-Claude Sabat, officier municipal, et Jean-Louis Delaizement pour assister à cette opération…" (11).
Quant au château de Bagatelle, il fut acquis aux enchères en 1797 par un groupe d'entrepreneurs de divertissements publics avant de revenir aux domaines en 1806 par l'intervention de l'Empereur. Au retour de la royauté, le duc de Berry, fils du Comte d'Artois, en prit possession et renouvela entièrement son ameublement. Le château passa ensuite aux mains de son petit-fils le duc de Bordeaux.
Depuis, certaines pièces d'ameublement provenant de Bagatelle réapparaissent sur le marché.Une marquise réalisée par le menuisier Jean-Baptiste Boulard et le doreur Daniel Aubert livrée au comte d'Artois en 1778 pour le salon du château de Bagatelle, a fait partie des collections du peintre Charles-Polycarpe Séchan (1803-1874), vente le 20 mai 1863, lot 65, avant d'être acquise par le Mobilier Impérial. Elle est aujourd'hui conservée au Mobilier National (GMT 11560) (12).
Une chaise provenant du mobilier commandé en 1778 pour le grand salon circulaire de Bagatelle, réalisée par Georges Jacob, Jean Baptiste Simon Rode et le doreur Aubert est conservée dans les collections Rothschild en Angleterre à Waddesdon Manor (81.1998) (13).
Le coffre de la chambre à coucher fourni le 8 décembre 1778 par la marchand mercier Delaroue, rue de la Verrerie (14) figura dans les collections des Princes Demidoff à la villa Demidoff de Pratolino dès 1872. Il fut vendu avec le contenu de cette villa en 1969 et fut présenté aux enchères par Sotheby's à Londres le 15 juin 1990, lot 70, puis par Christie's le 18 mai 2006, lot 771, alors remis dans son état d'origine, gainé de cuir bleu. Le décor de son piétement également exécuté par Jacob et Rode est semblable à celui qui ornent nos sièges. Le cadre est formé de faisceaux d'armes enveloppés de branches de laurier et les angles surmontés de massues.
Un fauteuil commandé à Georges Jacob par le Garde-meuble du comte d'Artois en prévision de la venue de Louis XVI à la fête de Bagatelle du 12 juillet 1784, sculpté par Rode et doré par Ramier, fut vendu par Christie's à Londres le 23 juin 1999, lot 30 étant resté avec certitude dans la même famille depuis 1914 et très probablement depuis la fin du XIXe siècle.
Une série de six chaises de Georges Jacob, sculptées par Rode et dorées par Aubert, qui fut livrée en 1778 "pour son pied à terre champêtre" de Bagatelle figura à la vente d'une partie de la collection Greffulhe du 6 mars 2000, lot 89.
D'autres œuvres par leur décor martial sont parfois rapprochées de Bagatelle et du comte d'Artois. Ce fut le cas de deux appliques en forme de fût de canon et aux armes de France vendues par Sotheby's, provenant de la collection Dillée, le 19 mars 2015, lot 129, qui s'apparentent à celles représentées sur le projet de Bélanger, ou encore dans cette même vente d'une paire de flambeaux à motif de carquois (lot 120) qui pourraient être comparés aux "deux paires de petits flambeaux à carquois en trépied, très richement ciselés et dorés d'or mat" livrés par Prégermain.
LE CHÂTEAU DE CHERMONT
- Spoiler:
- En mai 2000, la paire de chaises réapparut sur le marché lors d'une vente aux enchères à Dijon. Le catalogue indique qu'elles proviennent du château de Chermont à Creuzier-le-Neuf dans le Bourbonnais.
La propriété de la terre de Chermont par la famille Guérin de Chermont est attestée depuis le XVe siècle. En 1785, Jean Baptiste Guérin (1749-1788) vendit la terre de Chermont ainsi que son château et le droit de dîme de Creuzier-le-Vieux, à Gilbert François Louis Anne, marquis de Durfort (1758-1794) pour la somme de 193.000 Livres. Le II thermidor an II (20 juillet 1794), ce dernier fut guillotiné à Paris. La propriété des terres de Chermont et son château, échut à sa fille ainée Louise Joséphine de Durfort (1788-1861).
Le mariage entre Louise Joséphine de Durfort et Gaspard de Faucigny Lucinge (1792-1866) fut célébré en 1836. Le couple resta sans descendance et le château entra dans le patrimoine du Prince Ferdinand Victor Amédée de Faucigny-Lucinge (1789-1866), frère de Gaspard.
Celui-ci proche de la famille royale épousa Charlotte-Marie Augustine, comtesse d'Issoudun (1808-1886), fille de Charles-Ferdinand de Bourbon (1778-1820), duc de Berry et ainsi petite fille du Comte d'Artois (1757- 1836). Leur fils, Charles de Faucigny-Lucinge, à son tour, hérita du château.
Suite au krach boursier de l'Union générale des banques de 1882, la famille Faucigny-Lucinge se trouva au bord de la ruine. Charles de Faucigny-Lucinge fut alors contraint de vendre plusieurs propriétés dont le château de Chermont en 1899.
Il fut acquis avec son mobilier par Maurice de Chacaton (1862-1937), fils du peintre orientaliste Henry de Chacaton (1813-1886), issu d'une famille aristocratique du bourbonnais, qui exposa au Salon des Indépendants de 1835 à 1857.
Le château ayant disparu dans un incendie vers 1960, on en garde l'image dans son état de 1907. Ce mobilier aurait donc pu entrer au château de Chermont lorsque Ferdinand de Faucigny-Lucinge et son épouse, petite fille du comte d'Artois en héritèrent en 1866 avant de revenir aux derniers propriétaires du château de Chermont au moment de sa vente avec son contenu à la fin du XIXe siècle ; et ainsi, nous
être parvenu jusqu'à la fin du XXe siècle par descendance.
Références sources
- Spoiler:
- (1) Libération, le 15 juin 2000.
(2) Henri Gaston Duquesne, "Le château de Bagatelle (1715-1908) : d'après les documents inédits des Archives Nationales", Paris 1909, p 140-141.
(3) J.L. Gaillemin, D. Alcouffe, C. Baulez et al. "La Folie d'Artois", Antiquaires à Paris, 1988, p 134
(4) A.N. R1 264
(5) Idem.
(6) A.N. R1260
(7) A.N. R159
( J.J. Gautier, "les appartements du comte et de la comtesse d'Artois à Versailles. Distribution et décor intérieur (1773-1792)", "Versalia", Revue
de la Société des amis de Versailles, n°13, 2010, pp. 29-54.
(9) une chaise est illustrée dans B. Chevallier, "Saint Cloud, le Palais retrouvé", 2013, p.282.
(10) L. Turtey, "Procès-Verbaux de la Commission des Monuments", T. II, 1903, p.20, séance du 27 septembre 1793.
(11) Bulletin de la Commission municipale historique et artistique de Neuilly sur Seine, 1904, p.69.
(12) Illustrée dans J.J. Gautier et al., "Sièges en société, histoire du siège du Roi Soleil à Marianne", Gourcuff, 2017, p.65, fig 43.
(13) Ulrich Leben, "An Armchair and folding screen for the comte
d'Artois at Bagatelle", Furniture History, the Journal of the Furniture History Society, vol. XLIII, 2007, p.127-141.
(14) Pierre Verlet, "Les meubles français du XVIIIe siècle", Paris, Presses universitaires de France, 1982, 2e éd., 291 ill. 25.
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Vente du 22 juillet 2020
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Merci pour ce bel exposé !La nuit, la neige a écrit:
Puis un escalier en acajou, coupé avec une légèreté incroyable et suspendu sur lui-même, conduit au premier étage où se trouvent plusieurs chambres à coucher qui ont un air de famille avec les délicieux boudoirs des Trianons ; celle du maître du logis montre une décoration toute militaire (2) et représentait une riche tente de campement militaire, avec son lit à fers de lances, son plafond à gros plis retenus par les foudres de Mars, et sur les murs drapés, c'étaient des boucliers, des panoplies, des attributs guerriers.
Comme cette décoration est inattendue, n'est-ce pas, lorsque l'on sait le tempérament tellement peu martial ( pour ne pas dire pleutre ) du comte d'Artois, et dans une maison à vocation de folie. J'aime bien l'expression escalier suspendu sur lui-même. Cela fait un peu magique. J'espère le voir un jour ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Mme de Sabran a écrit:Merci pour ce bel exposé !
+1
Comme cette décoration est inattendue, n'est-ce pas, lorsque l'on sait le tempérament tellement peu martial ( pour ne pas dire pleutre ) du comte d'Artois, et dans une maison à vocation de folie.
N'oublions pas qu'Artois était officiellement Grand Maître de l'Artillerie, charge qui suffisait à elle seule à justifier le thème militaire retenu de la décoration intérieure . Thème militaire de toute façon prétexte (pour ma part) à des allusions érotiques à peine voilées .
D'ailleurs, lorsque le petit duc de Bordeaux occupa les lieux dans les années 1820, son grand-père devenu bigot fut bien embarrassé de toutes ces naïades à demi-nues qu'il avait voulu dans sa jeunesse et qui couvraient les murs du pavillon, comme celles du salon des Hubert Robert par exemple :
Il fit ainsi revêtir celles de la chambre occupée par le petit prince de toges et manteaux...
... voire d'ailes, les transformant alors pudiquement en anges (!!!!)...
... obligeant le peintre chargé de cette ingrate tâche à quelques tâtonnements au crayon sur les cloisons adjacentes :
clichés personnels
J'aime bien l'expression escalier suspendu sur lui-même. Cela fait un peu magique. J'espère le voir un jour ...
J'en ai posté quelques photos au-dessus .
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
... ou bien simple fanfaronnade pseudo-militaire ?Gouverneur Morris a écrit:
N'oublions pas qu'Artois était officiellement Grand Maître de l'Artillerie, charge qui suffisait à elle seule à justifier le thème militaire retenu de la décoration intérieure . Thème militaire de toute façon prétexte (pour ma part) à des allusions érotiques à peine voilées .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Je ne sais pas, c'était tout de même l'usage, rappelle-toi toutes ces ancres de marine qui peuplent la décoration et le mobilier des demeures du duc de Penthièvre du fait de sa charge de Grand Amiral de France .
D'ailleurs, en tant que Grand-Maître de l'Artillerie, Artois disposait d'un appartement à l'hôtel de l'Arsenal décoré dans un goût tout aussi militaire, et on attend que LNLN nous en parle aussi
D'ailleurs, en tant que Grand-Maître de l'Artillerie, Artois disposait d'un appartement à l'hôtel de l'Arsenal décoré dans un goût tout aussi militaire, et on attend que LNLN nous en parle aussi
Gouverneur Morris- Messages : 11761
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Oui, oui, bien-sûr, de même que sur tous les objets les plus usuels d'un Nelson par exemple.Gouverneur Morris a écrit:Je ne sais pas, c'était tout de même l'usage, rappelle-toi toutes ces ancres de marine qui peuplent la décoration et le mobilier des demeures du duc de Penthièvre du fait de sa charge de Grand Amiral de France .
Certes, certes, mais je doute du goût et des capacités d'Artois pour le militaire.Gouverneur Morris a écrit:
D'ailleurs, en tant que Grand-Maître de l'Artillerie, Artois disposait d'un appartement à l'hôtel de l'Arsenal décoré dans un goût tout aussi militaire
Et le petit Bagatelle était voué à la gaudriole .
Voui !Gouverneur Morris a écrit: et on attend que LNLN nous en parle aussi
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Gouverneur Morris a écrit:
D'ailleurs, lorsque le petit duc de Bordeaux occupa les lieux dans les années 1820, son grand-père devenu bigot fut bien embarrassé de toutes ces naïades à demi-nues qu'il avait voulu dans sa jeunesse et qui couvraient les murs du pavillon ...
Il fit ainsi revêtir celles de la chambre occupée par le petit prince de toges et manteaux...
... voire d'ailes, les transformant alors pudiquement en anges (!!!!)...
.
C'est si drôle ... surtout de la part de l'ancien Galaor, coqueluche de ces dames !
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Mme de Sabran- Messages : 55427
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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