Le palais royal de Naples

Après la visite de Caserte (le Versailles napolitain, si l'on veut), je vous propose celle du Palais royal, autre résidence de Marie-Caroline et de Ferdinand IV, dans le centre-ville de Naples.  




Je cite Wikipédia pour le bref historique :

Le Palais royal de Naples est l'une des quatre résidences royales utilisées par les Bourbons durant le royaume des Deux-Siciles.
Il clôture la symétrie de la monumentale Piazza del Plebiscito, face à la façade néoclassique de la Basilique San Francesco di Paola.



La construction du Palais royal de Naples est confiée vers 1600 à Domenico Fontana, sur commission du comte de Lemos (it), alors vice-roi de Naples.



Il aurait dû recevoir le roi Philippe III d'Espagne, attendu à Naples pour une visite officielle mais celle-ci ne se produisit jamais.
Le palais devint la résidence des vice-rois espagnols puis autrichiens, avant de devenir la résidence des souverains de la Maison de Bourbon.

Au cours du XVIIIe siècle, le palais fut réaménagé par Luigi Vanvitelli, qui lui donna sa forme actuelle.



Au cours des années 1806-1815 il fut enrichi par Joachim Murat et Caroline Bonaparte, avec l'architecte Leconte, au moyen de décorations et d'ameublements néoclassiques provenant du Palais des Tuileries.



Endommagé par un incendie en 1837, il fut successivement restauré de 1838 à 1858 par Gaetano Genovese qui agrandit et régularisa, sans la fausser, l'ancienne construction. C'est à cette période que furent ajoutées l'Aile des Fêtes et une nouvelle façade face à la mer, caractérisée par soubassement de bugnato et d'une tourelle-belvédère.

Les bombardements subis pendant la Seconde Guerre mondiale et les occupations militaires qui suivirent causèrent au palais des très graves dommages qui rendirent nécessaire une restauration qui fut l'œuvre de la Superintendance aux Monuments de Naples.

La façade principale donnant sur la Piazza del Plebiscito et l'église San Francesco di Paola


Photo : http://www.ecowheelsitaly.com/visitare-napoli-palazzo-reale.php



Vue sur le Vésuve, depuis la place :













La grande façade donnant sur la Baie de Naples (aujourd'hui, pour partie, Bibliothèque nationale), avec son immense terrasse  et ses jardins suspendus















Un verre de Martini rouge, en terrasse ?  


Photo : http://forum.bodybuilding.com/showthread.php?t=130848493&pagenumber=29

C'est très intéressant . Merci !

Une envie de voyage et de dépaysement...

Entrons ! Et comme il se doit, par le monumental escalier d'honneur... :
Conçu en 1651 par Francesco Antonio Picchiatti puis réaménagé et décoré par Gaetano Genovese, entre 1838 et 1858 .

LE PETIT THEATRE DE COUR

Ne pas le confondre avec l'immense Théâtre San Carlo, jouxtant le palais.

Le petit théâtre est ici intégré au sein des appartements royaux, selon la volonté de Ferdinand IV, l'époux de Marie-Caroline.




Photos : Riccardo Siano / http://napoli.repubblica.it/cronaca/2012/01/16/foto/riapre_il_teatrino_di_corte_dopo_il_restauro-28227127/1/

Très endommagé durant les bombardement de la seconde guerre mondiale, il a été reconstruit et réaménagé depuis.







 



* Photos : Riccardo Siano / http://napoli.repubblica.it/cronaca/2012/01/16/foto/riapre_il_teatrino_di_corte_dopo_il_restauro-28227127/1/










Photo : http://www.rocaille.it/palazzo-reale-napoli/

La nuit, la neige a écrit:

Vues extérieures, aujourd'hui

J'ai presque sursauté en découvrant parmi toutes ces statues des rois de Naples sur les façades du palais ...  celle de Murat .
Il m'a vraiment fait l'impression d'un intrus.

La nuit, la neige a écrit:

M'est avis que tu ne trouveras pas pire portrait de Ferdinand !  Il est vilain comme les sept péchés capitaux !  :

La nuit, la neige a écrit:Un verre de Martini rouge, en terrasse ?  

Oh oui volontiers !

Ces vues extérieures sont superbes. J'ai autant envie de connaître la ville que les intérieures des palais. Les places et les avenues paraissent larges et cette vue sur la baie est un enchantement.
Merci LNLN pour cette découverte et les nombreuses illustrations.

J'ai du mal à me figurer le petit théâtre comme un lieu conçu au XVIIIe : ce balcon, ces statues, ce sol plat, la scène étroite me font plus penser à une salle de mariage rococo à Las Vegas ! J'ai un doute pour l'acoustique. Le réaménagement l'a semble-t-il dénaturé.

Bon, on cale les dates ?

Olivier, baluchon

Mme de Sabran a écrit:

J'ai presque sursauté en découvrant parmi toutes ces statues des rois de Naples sur les façades du palais ...  celle de Murat .
Il m'a vraiment fait l'impression d'un intrus.

Un intrus, pourquoi ?  :

Mme de Sabran a écrit:M'est avis que tu ne trouveras pas pire portrait de Ferdinand !  Il est vilain comme les sept péchés capitaux !  

C'est sûr qu'il n'a rien d'un Apollon...

Olivier a écrit:J'ai autant envie de connaître la ville que les intérieures des palais.
Merci LNLN pour cette découverte et les nombreuses illustrations.

Il faut aller à Naples et ses environs, cher Olivier !
C'est magnifique...Il y a tant à y voir : beautés naturelles comme historiques.  

Les antichambres des appartements du roi, jouxtant le petit théâtre de cour et qui se succèdent jusqu'à la Salle du trône  dont :

Le salon de la diplomatie


Photo : https://www.flickr.com/photos/luna4657/with/10850076523/








Photo : http://www.rocaille.it/palazzo-reale-napoli/


Photo : http://www.rocaille.it/palazzo-reale-napoli/

Avec le magnifique plafond peint à fresque par Francesco de Mura : L'allegoria delle virtù di Carlo di Borbone e Maria Amalia di Sassonia.







Photo : http://www.rocaille.it/palazzo-reale-napoli/

Merci, c'est très beau.

Je découvre ce palais qui m'éblouit absolument !


Image : Napoli Retro

Prochainement présentée en vente aux enchères, cette vue assez rare et intéressante sur l'une des façades du palais royal de Naples au 18e siècle, et plus précisément de...

La statue du Géant et la fontaine dell'Immacolatella, piazza del Plebiscito
Pierre-Antoine Mongin (1761-1827)
Gouache sur papier
24 x 34 cm


Note au catalogue

Arrivé en 1668 à la demande du vice roi Pedro Antonio d’Aragon, le Géant du Palais fut un temps l’un des grands symboles de la ville, connu de chacun des Napolitains. Dans un esprit quelque peu espiègle et vindicatif, les habitants se rendaient sur la place proche du Palais Royal où avait été installée la statue et y distribuaient quelques bons mots satiriques à l’encontre de l’autorité. Elle qui devait symboliser la statue, la puissance et la force de pouvoir, devenait support des complaintes du peuple. Lorsque le vice-roi suivant, Luis de la Cerda, duc de Medinaceli, promit 8 000 écus à quiconque dénoncerait les distributeurs de feuillets, il se retrouva le lendemain avec un nouveau billet promettant 8 000 écus à celui qui apporterait la tête du souverain au marché.


Devenu roi de Naples quelque temps plus tard, Joseph Bonaparte, ne supportant plus les sarcasmes qui n’avaient cessé au fil des siècles, fit déplacer l’antique buste de Jupiter dans un coin plus discret de la ville. Mongin croque ainsi l’un des rares témoignages de l’époque où le Géant, superbe, toisait la vie quotidienne des gens de Naples.


Je n'ai pas retrouvé de texte en français écrit correctement afin de présenter ici cette sculpture, qui était constituée d'un buste antique de Jupiter retrouvé sur le site des verstiges antiques de Cumes (région de Naples). Installée non loin du palais vers 1670 elle sera finalement retirée en 1807, sous le règne de Joseph Bonaparte.

Lire ici cet article en italien, qui nous raconte l'histoire de ce Géant de Naples : Il gigante, a guardia du Largo di palazzo


Je copie / colle la très mauvaise traduction Google, à peu près compréhensible   :

Le Géant gardant le Largo di Palazzo  

L'histoire du Géant Cuman, une statue "parlante" trouvée dans une terre agricole dans la première moitié des années 1600 qui a marqué l'histoire du Largo di Palazzo.


Image : VesuvioWeb - Il Gigante del palazzo

Il fut un temps où Largo di Palazzo, l'actuelle Piazza Plebiscito, était gardée par une immense statue de Jupiter provenant du rubis eubéen de Cumes, la première ville de la Magna Graecia et un lien entre Naples et Hellas.

Napoli, Largo di Palazzo durante una festa della cuccagna
Antonio Joli
18th century
Image : Commons wikipedia

Le Géant du Largo di Palazzo, comme l'appelaient les Napolitains, a été placé en 1668 sur le bord sud de la place par le vice-roi Don Pedro Antonio d'Aragon et pendant 138 ans, il a représenté le véhicule par lequel les Napolitains - avec leur ironie débordante – se moquait des puissants. De symbole de pouvoir autoritaire, à fort impact évocateur, la statue de Jupiter Cumanus est devenue le Géant parlant du peuple, le porte-parole improbable des lazares et des intellectuels qui, avec ricanements et poèmes satiriques, moquaient les charges institutionnelles qui se succédaient dans le Palais Royal adjacent.
Une coutume endémique et profondément scandaleuse capable d'exaspérer les gouvernés de Naples, qui à plusieurs reprises ont tenté par tous les moyens d'éradiquer cette phrase humiliante.
(...)

Image : VesuvioWeb - Il Gigante del palazzo

Le Géant et la République Napolitaine
Lors des bouleversements révolutionnaires orageux de 1799, le peuple enveloppa le Géant Cuman des couleurs de la République Napolitaine, et le symbole de la Révolution française fut placé sur la tête bouclée de Jupiter, un énorme bonnet phrygien qui était puis arraché quelque temps plus tard par les Sanfedisti Napolitani dirigés par le Cardinal Ruffo.


La distruzione dell’albero della libertà a Largo di Palazzo
Saverio della Gatta
1800
Collection privée

Mais qu'est-il advenu de cette colossale statue classique, protagoniste inconsciente de notre histoire millénaire ?

Eh bien, l'acrolithe de Jupiter fut vouée à l'oubli par Giuseppe Bonaparte, sur le trône de Naples de 1806 à 1808. Le roi de Naples, lassé des excès dialectiques du géant Cuman, ordonna de le démonter et de l'emmener aux écuries royales, jusqu'à ce qu'au début du XIXe siècle, il fasse partie de la collection exposée au Musée royal des Bourbons de Naples.

L'oubli du Géant
A partir de ce moment, sur le Géant parlant tomba le froid rideau de l'indifférence. L'un des symboles les plus importants de la ville de Naples, capable de traverser plus ou moins indemne plus de deux millénaires d'histoire, est aujourd'hui relégué en compagnie d'autres marbres dans une cour anonyme du Musée archéologique de Naples, à deux pas du porte de sortie.
Une malle de marbre délabrée et estropiée qui passe presque inaperçue, mais qui par le passé, avec ses ricanements piquants, a su se moquer et humilier les puissants de la ville. On raconte que le jour destiné au déménagement imposé par le roi de France, une phrase parut sur le socle du Géant qui disait : « Je laisse la tête au Conseil d'État, les armes aux Ministres, le ventre aux Chamberlains, les jambes aux Généraux et tout le reste au Roi Joseph… » Une allusion, celle-ci, qui laisse très peu de place à l'interprétation…



Images : Image : VesuvioWeb - Il Gigante del palazzo

La nuit, la neige a écrit:  On raconte que le jour destiné au déménagement imposé par le roi de France, une phrase parut sur le socle du Géant qui disait : « Je laisse la tête au Conseil d'État, les armes aux Ministres, le ventre aux Chamberlains, les jambes aux Généraux et tout le reste au Roi Joseph… » Une allusion, celle-ci, qui laisse très peu de place à l'interprétation…

Merci, cher la nuit, la neige,  pour cette belle histoire du Géant bavard comme une pipelette .

La fontaine que l'on voit à la droite du Géant, œuvre de Pietro Bernini et de Michelangelo Naccherino, sur commande du duc d'Albe, don Antonio Àlvarez de Tolède,   était d'abord placée sur la piazza Plebiscito à l'endroit où commence la salita del Gigante, aujourd'hui la via Cesario Console. Tout près de la fontaine,  la statue du Géant  avait sans doute initialement le bras droit dressé pour tenir le sceptre et le bras gauche baissé et tendu vers l'avant.  Elle devait être au centre du capitole du Forum de Cumes dans l'ensemble sculptural de la triade capitoline, entre Junon et Minerve, divinités très vénérées de l'Empire Romain.



La statue fut retirée en 1807.  La fontaine, visible également au fond du tableau d'Antonio Joly,  est retirée en 1815  au moment de la reconstruction de la salita del Gigante.  Longtemps remisée, elle fut ensuite placée en 1882 près du palazzo dell'Immacolatella. Elle est de nouveau ôtée en 1886 et placée en 1889 dans le jardin de la villa del Popolo. En 1905, la fontaine est à nouveau déplacée et installée en 1906 à son emplacement actuel.


Le pauvre Géant eut un sort moins doux ...  il avait la langue trop bien pendue, cela lui a créé des inimitiés. Il est mis au placard !