Le palais et musée de Capodimonte, Naples
5 participants
Page 1 sur 1
Le palais et musée de Capodimonte, Naples
La nuit, la neige a écrit:
Le tout sous le soleil de la merveilleuse côte Amalfitaine ou celui de la Sicile ; et avec, en fin d'émission, l'évocation des très beaux palais de Naples, évoqués dans ces sujets-ci :
Marie Caroline à Naples, le Palais royal (dont je n'ai jamais terminé la visite... )
Marie-Caroline à Naples, Caserte (1200 pièces, s'vous plaît)
But mais alors ! ... et sur Capodimonte ?!!! Pas de sujet ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Il ne me semble pas...Mme de Sabran a écrit:
But mais alors ! ... et sur Capodimonte ?!!! Pas de sujet ?
Une honte !
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Capodimonte, un palais de Marie-Caroline
Gaaasp ! Il nous faut y remédier !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
;
Capodimonte !
... son inoubliable salon de porcelaine !
Rentrons sous terre, ou mieux, tiens ! Allons nous suicider et revenons après, comme la Comtesse Diane ...
J'ouvre donc un sujet pour cette autre fastueuse demeure de Marie-Caroline et Nazone qui constitue tout de même un des plus importants musées d'Italie. Eclatons-nous ici !!!
En 1738, nous dit WIKI, Charles VII, roi de Naples et de Sicile (futur Charles III, roi d'Espagne) décide d'ériger un pavillon de chasse (casino di caccia) sur la colline de Capodimonte. Il s'oriente ensuite vers la construction de la Reggia di Capodimonte d'après les plans de Antonio Canevari et de Giovanni Antonio Medrano (architecte des opéras de Naples), pour héberger la prestigieuse collection d'art héritée de sa mère, Élisabeth Farnèse, dernière descendante de la famille ducale de Parme mais les travaux se poursuivent lentement pendant plus d'un siècle à cause des difficultés d'acheminement des matériaux issus des carrières de Pianura (un des quartiers de Naples).
- En 1758, la collection est transférée dans la partie existante du palais et, en 1760, Ferdinand IV confie à l'architecte Ferdinando Fuga l'agrandissement de la Reggia et l'aménagement des parcs.
- En 1780, la Reggia di Capodimonte accueillit le sculpteur Antonio Canova.
- En 1787, sur les conseils de Jakob Philipp Hackert est institué, dans le musée, un laboratoire de restauration des peintures, confié à Federico Anders.
- Pendant la révolution de 1799, le roi Ferdinand IV et Marie-Caroline s'enfuient à Palerme en emportant les pièces plus précieuses des collections ; le palais est occupé par les troupes du général Championnet et les collections d'art restantes sont pillées.
Capodimonte !
... son inoubliable salon de porcelaine !
Rentrons sous terre, ou mieux, tiens ! Allons nous suicider et revenons après, comme la Comtesse Diane ...
J'ouvre donc un sujet pour cette autre fastueuse demeure de Marie-Caroline et Nazone qui constitue tout de même un des plus importants musées d'Italie. Eclatons-nous ici !!!
En 1738, nous dit WIKI, Charles VII, roi de Naples et de Sicile (futur Charles III, roi d'Espagne) décide d'ériger un pavillon de chasse (casino di caccia) sur la colline de Capodimonte. Il s'oriente ensuite vers la construction de la Reggia di Capodimonte d'après les plans de Antonio Canevari et de Giovanni Antonio Medrano (architecte des opéras de Naples), pour héberger la prestigieuse collection d'art héritée de sa mère, Élisabeth Farnèse, dernière descendante de la famille ducale de Parme mais les travaux se poursuivent lentement pendant plus d'un siècle à cause des difficultés d'acheminement des matériaux issus des carrières de Pianura (un des quartiers de Naples).
- En 1758, la collection est transférée dans la partie existante du palais et, en 1760, Ferdinand IV confie à l'architecte Ferdinando Fuga l'agrandissement de la Reggia et l'aménagement des parcs.
- En 1780, la Reggia di Capodimonte accueillit le sculpteur Antonio Canova.
- En 1787, sur les conseils de Jakob Philipp Hackert est institué, dans le musée, un laboratoire de restauration des peintures, confié à Federico Anders.
- Pendant la révolution de 1799, le roi Ferdinand IV et Marie-Caroline s'enfuient à Palerme en emportant les pièces plus précieuses des collections ; le palais est occupé par les troupes du général Championnet et les collections d'art restantes sont pillées.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Aaaaah, tais-toi ! ...
J'en suis folle !!!
J'en suis folle !!!
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 27 Mai 2023, 09:35, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
C'est bien là tout le charme !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Un mot, d'ailleurs, sur la porcelaine de Capodimonte !
La porcelaine Capodimonte est produite par la manufacture du même nom établie, en 1743, sur la zone collinaire de Capodimonte de Naples .
Influencée par la porcelaine de Meissen, elle est célèbre pour ses personnages et ses fleurs décoratives appliquées sur des tasses ou des vases.
Tel ce Jugement de Pâris :
La manufacture ouvre ses portes, à Naples, en 1743 sous l'égide de Charles de Bourbon, roi de Naples et futur Charles III d'Espagne. Avec sa femme, la reine Marie-Amélie, ils instituent la Manufacture Royale de Capodimonte attenante au palais Capodimonte de Naples, ancienne résidence royale d'été. À cette époque, le chimiste Livio Ottavio Schepers améliore la composition de la pâte tendre et, surtout, le sculpteur Giuseppe Gricci et le décorateur Casella créent d'importantes œuvres d'art dont la plus importante est le boudoir chinois de la reine Marie-Amélie entièrement décoré de porcelaines, des murs jusqu'aux lampes.
Grâce à cette manufacture, les monarques donnent naissance à une des célèbres forme d'art italienne.
Le roi collectionne les chefs-d'œuvre au Musée Capodimonte.
Lorsque Charles de Bourbon monte sur le trône d'Espagne, il fait démolir la manufacture sise au Palais de Capodimonte pour la transférer en Espagne avec ses artistes et leur matériel. Une nouvelle production voit le jour à la Fabrique royale de porcelaine du Buen Retiro située à Madrid.
Après le décès du roi Charles III, son fils, Ferdinand IV continue de soutenir la production de cette porcelaine décorative avec la Real Fabrica Ferdinandea qui ouvre ses portes en 1771 à Portici. Sous la direction de l'artiste Domenico Venuti la manufacture connaît son âge d'or ; période au cours de laquelle sont produits des services de table qui ornent la table du roi. Une quantité de ces plateries sont maintenant exposées au Musée Capodimonte.
À la fin du XVIIIème siècle, la manufacture développe des collections de céramiques antiques, notamment des services de style étrusque car ce style est recherché à cette époque par les riches particuliers.
Ces tribulations de la porcelaine de Capodimonte ont inspiré à Jean-Paul Desprat son roman historique Jaune de Naples .
Le siècle des Lumières constitue pour le romancier et historien Jean-Paul Desprat une fabuleuse source d'inspiration. Deuxième volet d'une future trilogie initiée avec « Bleu de Sèvres ", « Jaune de Naples » explore les dessous d'un siècle turbulent par le truchement original des fabricants de vaisselle royale. D'emblée, le roman s'ouvre sur une scène saisissante. Mai 1770, en lisière de la forêt de Compiègne, la rencontre d'une très jeune femme de quatorze ans « ignorant encore tout du pays auquel elle était destinée », et d'un « jeune homme de quinze ans, [...] haut perché sur des jambesarquées par d'interminables heures passées à cheval, maigre, dégingandé, les épaules retombantes ". Marie-Antoinette et le futur Louis XVI ne se connaissent pas, ils sont pourtant déjà mari et femme.
A cet instant, la jeune « Toinette " quitte son statut d'enfant pour endosser celui de Dauphine de France. Trop jeune probablement, dans une Europe en ébullition. L'Autriche lorgne sur la Bavière, l'Espagne pousse le Vatican à la suppression des jésuites. L'Angleterre, pour asseoir sa puissance militaire et commerciale en Méditerranée, avance ses pions en Italie. L'Italie, qui n'est qu'une constellation d'Etats confettis qui guerroient entre eux et servent de terrain de jeux politiques aux puissances européennes. Pendant ce temps, en France, « il n'y aura bientôt plus personne pour croire [...] que le roi est le représentant de Dieu sur terre ".
Transfert de technologie
A Sèvres, Anselme Masson, chimiste et géologue à la manufacture de porcelaine, envisage un avenir paisible, au sein « d'une usine idéale, posée dans les montagnes de son enfance, qui n'emploierait pas plus de dix personnes ». Mais la dauphine a des projets pour lui. La porcelaine est au coeur des enjeux politiques et commerciaux, l'art et la technique de Sèvres donnent le ton dans toute l'Europe. Le savoir-faire d'Anselme est repéré. MarieAntoinette, à la peine à Versailles, prend des décisions incertaines. Envoyer le chimiste chez sa soeur aînée Marie-Caroline, souveraine du royaume des Deux-Siciles, pour relancer la manufacture de Capodimonte à Naples, revient à s'opposer, de facto, au puissant Charles III d'Espagne qui l'avait fermée et transférée à son profit dans les faubourgs de Madrid. La Dauphine, ignorante des subtilités politiques et diplomatiques, flouée par la duplicité de sa soeur, envoie Anselme dans une sorte de guet-apens. Son fol espoir d'un retour rapide est vain, son odyssée va durer plus de quatre années.
Chapitre après chapitre, en chaise à porteur, en diligence, à pied, Masson chemine sous le soleil napolitain et romain. Les intrigues se croisent et les cadavres finissent par devenir encombrants. L'Italie, ce pays « où l'on hésite jamais à servir à son ennemi un poison violent noyé dans un nectar de fruit " se révèle être un vrai coupe-gorge. Au gré de ses péripéties, Anselme partage le quotidien et l'intimité du cardinal ambassadeur Bernis (Jean-Paul Desprat lui a déjà consacré une biographie), il est le témoin de l'assassinat du pape Clément XIV et des manoeuvres liées à sa succession. Jouet de l'obstination des deux soeurs Marie-Antoinette et Marie-Caroline, Anselme doit déployer des trésors de jugement, d'intuition, de courage et d'enthousiasme pour mener à bien sa mission, survivre aux poisons et au fil de l'épée. Homme de valeur morale, il ne succombe pas, sous la lumière enivrante du Sud italien, « ce jaune de Naples qui est comme la promesse d'une caresse au soleil ", à la volupté, grand bien lui prend. Son frère, compagnon d'aventures, n'aura pas la même clairvoyance -il va y perdre la vie. Dans ce tourbillon, Anselme garde à l'esprit qu'il est avant tout un homme de l'art. Il s'enrichit de toutes les influences, techniques et artistiques. Met son savoir-faire au service des puissants.
Roman dense, « Jaune de Naples " pousse au maximum le souci de la vraisemblance. L'imagination de l'auteur tire sa force de sa formidable érudition. Il donne autant à voir les grands faits historiques que l'envers du décor, notamment celui de la cour et des courtisans, champ de batailles, lieu d'intrigues, de délation et d'arrivisme. Marie-Antoinette, vaincue par les bruits de cour et les calomnies, ne songe même pas à « retrouver le chemin du coeur de ses sujets ». Elle ne s'en relèvera pas. Mais l'ouvrage vaut tout autant pour les mille et un détails pittoresques qui visent à faire revivre l'âme et la mentalité de l'époque. A la manière d'un roman du « siècle éclairé », rien n'est éludé, pas même les « érections fort bien conditionnées » du roi et la profondeur du « décolleté ovale en usage à la cour » ! Marcel Proust disait que les plats se lisent et que les livres se mangent. « Jaune de Naples " se déguste.
OLIVIER DURAND
Le Seuil, 660 pages, 22,50 euros.
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/10/08/2010/LesEchos/20737-034-ECH_l-odyssee-italienne-du-porcelainier-de-marie-antoinette.htm#vI5oxSTWLkyKFTC0.99
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Parallèlement à cette superbe folie architecturale, combien de temps faut-il pour édifier un tel château ? C'est incroyable. Je n'aime pas tout. Pourtant, j'aime pratiquement tout ce qui vient d'Italie.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Je poste ici un extrait de la présentation de l'exposition...
Naples à Paris, le Louvre invite le musée de Capodimonte (7 juin 2023 au 8 janvier 2024)
....dans laquelle Sylvain Bellenger, commissaire général de l'exposition et directeur du musée de Capodimonte, nous présente le célèbre musée napolitain :
PRESENTATION DU MUSEE DE CAPODIMONTE
Par Sylvain Bellenger
Façade du Palais de Capodimonte
Image : Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
L’exposition Naples à Paris, Le Louvre invite le Musée de Capodimonte est une première dans l’histoire des expositions. Le sujet de l’exposition n’est ni un artiste ni un mouvement, ni même un pays, mais un musée. Le musée, on le sait depuis longtemps, et chaque jour d’avantage, n’est pas un simple contenant mais bien un acteur de l’histoire. Ses collections constituent un grand récit, avec l’exposition ce récit se transforme en dialogue, des oeuvres se rencontrent et racontent le Musée, les deux musées.
Salle manièriste du Museo di Capodimote
Image : Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
La rencontre est d’autant plus forte que l’invitation faite à Capodimonte, pendant la fermeture de ses galeries pour de grands travaux, est de s’exposer non pas isolé, mais en compagnie des collections italiennes du Louvre, dans la Grande Galerie, le Salon Carré, la salle Salvator Rosa et la salle de la Chapelle, les lieux les plus historiques et les plus illustres du musée, ainsi que dans la salle de l'Horloge. Le choix des oeuvres a été fait pour solliciter cette rencontre qui portera un éclairage nouveau sur les oeuvres mais aussi sur la collection, son esprit, son histoire.
La Flagellation du Christ
Caravage
Image : Luciano Romano / Museo e Real Bosco di Capodimonte
Nombre des chefs-d’oeuvre de Capodimonte, comme la Danaé de Titien, le Portrait de Paul III Farnèse, toujours de Titien, L’Antea du Parmesan ne seront pas des surprises pour beaucoup de visiteurs, car ils figurent dans beaucoup de manuels d’histoire de l’art, mais la surprise sera de les relier à Capodimonte, un musée célèbre pour les amateurs mais encore à découvrir pour un plus large public. Malgré l’attachement historique des Français pour Naples, les visiteurs de Pompéi ne pensent pas toujours à intégrer dans leur moderne « Grand Tour » ce musée qui compte pourtant parmi les premiers musées d’Europe.
Antea
Parmigianino
Image : Museo e Real Bosco di Capodimonte
Images : Museo e Real Bosco di Capodimonte
Des histoires qui se ressemblent
L’histoire de Capodimonte est indissociable de l’histoire du royaume de Naples comme l’histoire du musée du Louvre est indissociable de la Révolution française. La création du premier est liée à la création du royaume qui occupa toute la botte italienne comme la création du second résulte de la Révolution Française. Comme le Louvre, la Reggia di Capodimonte est un des rares palais royaux à être transformé en musée.
Mais Capodimonte a la particularité d’avoir été construit pour abriter des collections, celles de la famille Farnèse qu’Élisabeth Farnèse (1692-1766), reine consort d’Espagne par son mariage en avec Philippe V d’Espagne, le petit fils de Louis XIV, donne à son cinquième fils, Charles de Bourbon (1716 -1788), duc de Parme et de Plaisance quand il devient roi de Naples en 1734.
Philippe V et Elisabeth Farnèse, roi et reine d'Espagne
Louis-Michel van Loo
Huile sur toile, 1743
Image : Muso del Prado / Commons Wikimedia
Tavola con lo stemma Farnese
Manifattura romana (seconda metà del XVI sec.)
Intarsio di marmi colorati, pietra di paragone, madeperla
Image : Museo e Real Bosco di Capodimonte
Le royaume de Naples, antique Vice-Royaume espagnol et plus récemment Vice-Royaume autrichien fut l’enjeu de toutes les convoitises des grandes puissances européennes – l’Espagne, l’Autriche et la France – pendant les guerres de succession d’Espagne (1701-1714), puis celle de Pologne (1733-1738). Il devient, grâce à l’habileté diplomatique d’Élisabeth Farnèse un royaume indépendant gouverné jusqu’á l’Unité de l’Italie par les Bourbons de Naples, une branche cadette des Bourbons d’Espagne.
Élisabeth, la dernière des Farnèse, grande famille de collectionneurs, qui depuis la Renaissance, avec le Cardinal Alexandre Farnèse, sous le Pontificat de Paul III Farnèse, avait constitué une des plus grandes collections d’antiques et d’oeuvres des grandes écoles italiennes (Venise, Bologne, Florence, Rome), commandités, hérités ou conquises, qui étaient abritées dans les grands palais familiaux, le palais Farnèse, la villa de Caprarola ou le palais de la Pilotta à Parme.
Portrait de Paul III
Titien
Huile sur toile, 1543
Collection Farnèse
Image : Musée national de Capodimonte / Commons Wikimedia
La Transfiguration
Giovanni Bellini
Image : Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Diana cacciatrice su cervo'
Jacob Miller il Vecchio
Image : Facebook - Amici di Capodimonte
L’ensemble de cette fabuleuse collection familiale fut transporté à Naples, qui s’enrichit subitement d’une collection d’oeuvres d’art comparable à celle des grandes capitales européennes. Naples sous le règne de Charles de Bourbon devient une Capitale des Lumières que les découvertes des villes romaines d’Herculanum et de Pompéi activement promues par le nouveau pouvoir, met sur la carte du monde.
La traditionnelle vitalité de la vie musicale de la ville se développe avec la création du théâtre San Carlo, le premier théâtre d’opéra d’Europe et la création à Capodimonte d’une manufacture de porcelaine, un enjeu technologique d’avant-garde pour toute l’Europe du XVIIIe siècle qui fait de la capitale du nouveau royaume une des destinations principales du Grand Tour. Naples est alors, après Londres et Paris, la troisième ville d’Europe.
La Chute des géants
Filippo Tagliolini
Image : Luciano Romano / Museo e Real Bosco di Capodimonte
Zuppiera e rinfrescabiccieri facenti parte del Servizio delle Vedute del Regno, detto dell'Oca,
Real Fabbrica della porcellana di Napoli (1771-1806)
c. 1792
Images : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
La collection Farnèse est alors hébergée dans l’aile sud-ouest de la Reggia de Capodimonte, majestueuse construction située sur une des collines de la Ville, où est planté un énorme parc pour la chasse, passe-temps favori de tous les Bourbons. La collection devient une collection dynastique et Charles de Bourbon la laisse à Naples, à son fils Ferdinand IV, quand la mort de son demi-frère Ferdinand VI, en 1759, le fait monter, quinze ans après son intronisation napolitaine, sur le trône d’Espagne.
Ritratto di Ferdinando IV di Borbone
Anton Raphael Mengs
Olio su tela, 1759
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Corridoio Barocco Settecento
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
La collection Farnèse enrichie par tous les régimes politiques qui, de Joachim Murat, roi de Naples de 1808- 1815, à la Maison de Savoie jusqu’à la République unitaire, dote Capodimonte d’une collection qui illustre bien au-delà de l’école napolitaine pratiquement toutes les écoles de la péninsules représentés au plus haut niveau.
Ottocento privato, appartamento ad uso privato della corte, all’epoca dei Borbone e poi dei Savoia
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Il carro dell'Aurora ; omaggio alla regina di Napoli Carolina Murat
Real Fabbrica della porcellana di Napoli (1771-1806) e Manifattura Poulard Prad (1806-1815)
Biscuit porcellana, circa 1810
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
En 1957, après la Seconde Guerre mondiale, Capodimonte restauré devient le Musée National de Capodimonte. La grande pinacothèque du Sud promeut de grandes expositions sur la civilisation napolitaine. En 2014, la réforme du ministre Franceschini rend le musée autonome de la Surintendance de Campanie et lui adjoint le parc royal, un jardin historique planté au XVIIIe et au XIXe siècle avec des essences qui sont souvent des cadeaux diplomatiques offerts au roi de Naples.
Ce parc, le Bosco de Capodimonte, est le plus grand parc urbain d’Italie : outre la Reggia, il contient une vingtaine d’édifices qui sont placés sous la direction unique du nouveau site « Museo e Real Bosco di Capodimonte ».
L’entrée du parc est gratuite et sa récente restauration en fait un des lieux favoris des Napolitains.
Images et infos complémentaires : Copimonte - Edifici del Bosco
Tous ces édifices font depuis 2017 partie d’un MasterPlan, qui leur attribue une destination, culturelle, éducative, sportive ou culinaire et qui entoure la grande pinacothèque d’un véritable campus culturel pluridisciplinaire : une Foresteria et Centre de recherche sur l’art et l’architecture des grandes cité portuaires, dans l’ancienne Capraia, une école de jardiniers dans l’Ermitage des Capucins, un musée de l’Arte Povera dans la Palazzina dei Principi, une école de digitalisation des biens culturels et des paysages, une Maison de la photographie, un centre de la santé et du bien-être, trois résidences d’artistes, une chapelle récemment dotée d’un décor de porcelaine réalisé par Santiago Calatrava dans les locaux même de la Manufacture Royale de porcelaine, aujourd’hui une école des métiers de la porcelaine...
Decorazione di Santiago Calatrava per la Chiesa di San Gennaro nel Real Bosco di Capodimonte realizzata con il contributo di Vincenzo Modugno Srl per restauro dell’organo storico; ditta Annamaria Alois per le sete di San Leucio; le vetrate artistiche sono state realizzate del maestro Perotti di Vietri sul Mare (Salerno); le opere in porcellana sono state realizzate dalla Real Fabbrica di Capodimonte-Istituto Caselli
* Source texte et images : Le Louvre, presse - Exposition Naples à Paris
* Source images et infos complémentaires : Capodimonte - Museo e Real Bosco
Naples à Paris, le Louvre invite le musée de Capodimonte (7 juin 2023 au 8 janvier 2024)
....dans laquelle Sylvain Bellenger, commissaire général de l'exposition et directeur du musée de Capodimonte, nous présente le célèbre musée napolitain :
PRESENTATION DU MUSEE DE CAPODIMONTE
Par Sylvain Bellenger
Façade du Palais de Capodimonte
Image : Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
L’exposition Naples à Paris, Le Louvre invite le Musée de Capodimonte est une première dans l’histoire des expositions. Le sujet de l’exposition n’est ni un artiste ni un mouvement, ni même un pays, mais un musée. Le musée, on le sait depuis longtemps, et chaque jour d’avantage, n’est pas un simple contenant mais bien un acteur de l’histoire. Ses collections constituent un grand récit, avec l’exposition ce récit se transforme en dialogue, des oeuvres se rencontrent et racontent le Musée, les deux musées.
Salle manièriste du Museo di Capodimote
Image : Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
La rencontre est d’autant plus forte que l’invitation faite à Capodimonte, pendant la fermeture de ses galeries pour de grands travaux, est de s’exposer non pas isolé, mais en compagnie des collections italiennes du Louvre, dans la Grande Galerie, le Salon Carré, la salle Salvator Rosa et la salle de la Chapelle, les lieux les plus historiques et les plus illustres du musée, ainsi que dans la salle de l'Horloge. Le choix des oeuvres a été fait pour solliciter cette rencontre qui portera un éclairage nouveau sur les oeuvres mais aussi sur la collection, son esprit, son histoire.
La Flagellation du Christ
Caravage
Image : Luciano Romano / Museo e Real Bosco di Capodimonte
Nombre des chefs-d’oeuvre de Capodimonte, comme la Danaé de Titien, le Portrait de Paul III Farnèse, toujours de Titien, L’Antea du Parmesan ne seront pas des surprises pour beaucoup de visiteurs, car ils figurent dans beaucoup de manuels d’histoire de l’art, mais la surprise sera de les relier à Capodimonte, un musée célèbre pour les amateurs mais encore à découvrir pour un plus large public. Malgré l’attachement historique des Français pour Naples, les visiteurs de Pompéi ne pensent pas toujours à intégrer dans leur moderne « Grand Tour » ce musée qui compte pourtant parmi les premiers musées d’Europe.
Antea
Parmigianino
Image : Museo e Real Bosco di Capodimonte
Images : Museo e Real Bosco di Capodimonte
Des histoires qui se ressemblent
L’histoire de Capodimonte est indissociable de l’histoire du royaume de Naples comme l’histoire du musée du Louvre est indissociable de la Révolution française. La création du premier est liée à la création du royaume qui occupa toute la botte italienne comme la création du second résulte de la Révolution Française. Comme le Louvre, la Reggia di Capodimonte est un des rares palais royaux à être transformé en musée.
Mais Capodimonte a la particularité d’avoir été construit pour abriter des collections, celles de la famille Farnèse qu’Élisabeth Farnèse (1692-1766), reine consort d’Espagne par son mariage en avec Philippe V d’Espagne, le petit fils de Louis XIV, donne à son cinquième fils, Charles de Bourbon (1716 -1788), duc de Parme et de Plaisance quand il devient roi de Naples en 1734.
Philippe V et Elisabeth Farnèse, roi et reine d'Espagne
Louis-Michel van Loo
Huile sur toile, 1743
Image : Muso del Prado / Commons Wikimedia
Tavola con lo stemma Farnese
Manifattura romana (seconda metà del XVI sec.)
Intarsio di marmi colorati, pietra di paragone, madeperla
Image : Museo e Real Bosco di Capodimonte
Le royaume de Naples, antique Vice-Royaume espagnol et plus récemment Vice-Royaume autrichien fut l’enjeu de toutes les convoitises des grandes puissances européennes – l’Espagne, l’Autriche et la France – pendant les guerres de succession d’Espagne (1701-1714), puis celle de Pologne (1733-1738). Il devient, grâce à l’habileté diplomatique d’Élisabeth Farnèse un royaume indépendant gouverné jusqu’á l’Unité de l’Italie par les Bourbons de Naples, une branche cadette des Bourbons d’Espagne.
Élisabeth, la dernière des Farnèse, grande famille de collectionneurs, qui depuis la Renaissance, avec le Cardinal Alexandre Farnèse, sous le Pontificat de Paul III Farnèse, avait constitué une des plus grandes collections d’antiques et d’oeuvres des grandes écoles italiennes (Venise, Bologne, Florence, Rome), commandités, hérités ou conquises, qui étaient abritées dans les grands palais familiaux, le palais Farnèse, la villa de Caprarola ou le palais de la Pilotta à Parme.
Portrait de Paul III
Titien
Huile sur toile, 1543
Collection Farnèse
Image : Musée national de Capodimonte / Commons Wikimedia
La Transfiguration
Giovanni Bellini
Image : Per gentile concessione del MIC-Ministero della Cultura, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Diana cacciatrice su cervo'
Jacob Miller il Vecchio
Image : Facebook - Amici di Capodimonte
L’ensemble de cette fabuleuse collection familiale fut transporté à Naples, qui s’enrichit subitement d’une collection d’oeuvres d’art comparable à celle des grandes capitales européennes. Naples sous le règne de Charles de Bourbon devient une Capitale des Lumières que les découvertes des villes romaines d’Herculanum et de Pompéi activement promues par le nouveau pouvoir, met sur la carte du monde.
La traditionnelle vitalité de la vie musicale de la ville se développe avec la création du théâtre San Carlo, le premier théâtre d’opéra d’Europe et la création à Capodimonte d’une manufacture de porcelaine, un enjeu technologique d’avant-garde pour toute l’Europe du XVIIIe siècle qui fait de la capitale du nouveau royaume une des destinations principales du Grand Tour. Naples est alors, après Londres et Paris, la troisième ville d’Europe.
La Chute des géants
Filippo Tagliolini
Image : Luciano Romano / Museo e Real Bosco di Capodimonte
Zuppiera e rinfrescabiccieri facenti parte del Servizio delle Vedute del Regno, detto dell'Oca,
Real Fabbrica della porcellana di Napoli (1771-1806)
c. 1792
Images : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
La collection Farnèse est alors hébergée dans l’aile sud-ouest de la Reggia de Capodimonte, majestueuse construction située sur une des collines de la Ville, où est planté un énorme parc pour la chasse, passe-temps favori de tous les Bourbons. La collection devient une collection dynastique et Charles de Bourbon la laisse à Naples, à son fils Ferdinand IV, quand la mort de son demi-frère Ferdinand VI, en 1759, le fait monter, quinze ans après son intronisation napolitaine, sur le trône d’Espagne.
Ritratto di Ferdinando IV di Borbone
Anton Raphael Mengs
Olio su tela, 1759
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Corridoio Barocco Settecento
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
La collection Farnèse enrichie par tous les régimes politiques qui, de Joachim Murat, roi de Naples de 1808- 1815, à la Maison de Savoie jusqu’à la République unitaire, dote Capodimonte d’une collection qui illustre bien au-delà de l’école napolitaine pratiquement toutes les écoles de la péninsules représentés au plus haut niveau.
Ottocento privato, appartamento ad uso privato della corte, all’epoca dei Borbone e poi dei Savoia
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
Il carro dell'Aurora ; omaggio alla regina di Napoli Carolina Murat
Real Fabbrica della porcellana di Napoli (1771-1806) e Manifattura Poulard Prad (1806-1815)
Biscuit porcellana, circa 1810
Image : Napoli, Museo e Real Bosco di Capodimonte
En 1957, après la Seconde Guerre mondiale, Capodimonte restauré devient le Musée National de Capodimonte. La grande pinacothèque du Sud promeut de grandes expositions sur la civilisation napolitaine. En 2014, la réforme du ministre Franceschini rend le musée autonome de la Surintendance de Campanie et lui adjoint le parc royal, un jardin historique planté au XVIIIe et au XIXe siècle avec des essences qui sont souvent des cadeaux diplomatiques offerts au roi de Naples.
Ce parc, le Bosco de Capodimonte, est le plus grand parc urbain d’Italie : outre la Reggia, il contient une vingtaine d’édifices qui sont placés sous la direction unique du nouveau site « Museo e Real Bosco di Capodimonte ».
L’entrée du parc est gratuite et sa récente restauration en fait un des lieux favoris des Napolitains.
Images et infos complémentaires : Copimonte - Edifici del Bosco
Tous ces édifices font depuis 2017 partie d’un MasterPlan, qui leur attribue une destination, culturelle, éducative, sportive ou culinaire et qui entoure la grande pinacothèque d’un véritable campus culturel pluridisciplinaire : une Foresteria et Centre de recherche sur l’art et l’architecture des grandes cité portuaires, dans l’ancienne Capraia, une école de jardiniers dans l’Ermitage des Capucins, un musée de l’Arte Povera dans la Palazzina dei Principi, une école de digitalisation des biens culturels et des paysages, une Maison de la photographie, un centre de la santé et du bien-être, trois résidences d’artistes, une chapelle récemment dotée d’un décor de porcelaine réalisé par Santiago Calatrava dans les locaux même de la Manufacture Royale de porcelaine, aujourd’hui une école des métiers de la porcelaine...
Decorazione di Santiago Calatrava per la Chiesa di San Gennaro nel Real Bosco di Capodimonte realizzata con il contributo di Vincenzo Modugno Srl per restauro dell’organo storico; ditta Annamaria Alois per le sete di San Leucio; le vetrate artistiche sono state realizzate del maestro Perotti di Vietri sul Mare (Salerno); le opere in porcellana sono state realizzate dalla Real Fabbrica di Capodimonte-Istituto Caselli
* Source texte et images : Le Louvre, presse - Exposition Naples à Paris
* Source images et infos complémentaires : Capodimonte - Museo e Real Bosco
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais et musée de Capodimonte, Naples
Merci beaucoup, La nuit la neige, pour cette nouvelle visite de Capodimonte, rendue possible par cette exposition associant ce musée à celui du Louvre. Toujours aussi magnifique ! Au passage on est quand même étonné d’apprendre qu’Elisabeth Farnèse a été réduite au rang (inexistant !) de «reine consort d’Espagne» ! Si elle avait appris cela, elle aurait inondé l’Europe de protestations incendiaires
Lecréateur- Messages : 1717
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Sujets similaires
» Exposition : Naples à Paris. Le Louvre invite le musée de Capodimonte
» Le palais royal de Naples
» Le Palais Royal de Caserte (Reggia di Caserta), près de Naples
» Le palais et musée du Louvre
» Cent portraits pour un siècle. Expositions au Musée Lambinet (Versailles) et au Palais Lascaris (Nice)
» Le palais royal de Naples
» Le Palais Royal de Caserte (Reggia di Caserta), près de Naples
» Le palais et musée du Louvre
» Cent portraits pour un siècle. Expositions au Musée Lambinet (Versailles) et au Palais Lascaris (Nice)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum