Le confort domestique au XVIIIe siècle : l'éclairage, le chauffage et l'eau

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Message par Calonne Mar 23 Avr 2024, 21:20

L'éclairage

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slashfilm.com

On a souvent une vision déformée de l'éclairage d'autrefois, en grande partie à cause des films historiques, tournés en studios et éclairés aux projecteurs. En vérité, au siècle des Lumières, on était souvent dans le noir...

Eclairage public

On sait que le Paris de l'époque était encore en grande partie celui du Moyen-Age. Même chose pour l'éclairage public. A la nuit tombée, l'obscurité régnait dans les étroites ruelles des villes, quand ce n'était pas le noir total. Au départ, les autorités demandèrent aux habitants, surtout en hiver, de mettre des bougies à leurs fenêtres. Devant le peu de succès obtenu (les bougies coûtaient cher comme nous allons le voir), on se décida alors à mettre en place un éclairage public.
Ce sont bien sûr les endroits les plus importants qui furent éclairés en priorité : églises, bâtiments publics, portes, places... C'est Paris qui imposa, à toutes les villes de France, en 1697, un véritable premier éclairage public. Ce dernier consistait en des lanternes à chandelles, de forme hexagonale, avec des vitres à carreaux, suspendues entre les maisons par des cordes. A Londres et Amsterdam, on utilisait une forme différente qui avait l'avantage de limiter les ombres projetées au sol et donc de donner plus de lumière. On les fixait également volontiers au sommet de mâts et poteaux en bois ou en haut des mâts des navires. Cet éclairage était largement utilisé dans le reste de l'Europe.
Il fallait compter également avec l'ensoleillement : l'Europe du sud profitait de journées plus longues, plus ensoleillées et donc plus lumineuses.
Mais de manière générale, une fois la nuit tombée, avoir une lanterne avec soi était quasiment indispensable.

L'éclairage privé

A la maison, il faisait sombre aussi. On lisait, on écrivait, on brodait, on jouait toujours à côté d'une fenêtre pour profiter au maximum de la lumière du jour. Dans les châteaux et hôtels particuliers, les fenêtres étaient hautes et grandes pour avoir un maximum de luminosité. En Russie, le verre restait rare et cher, remplacé dans les maisons les plus modestes par du quartz ou du mica.

La principale source d'éclairage restait la chandelle et la bougie. Avant, on utilisait la lampe à huile :

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lampe-a-petrole.com

Si l'Antiquité imposait la lampe à huile, le Moyen-Age préféra donc la chandelle. La raison de cette préférence était pratique : la lampe à huile nécessitait de remettre de l'huile régulièrement, il fallait couper et remonter la mèche qui se consumait, on pouvait renverser de l'huile brûlante... La chandelle, en suif, était plus simple à utiliser. Les premières étaient en joncs, trempées dans de la graisse qu'on laissait durcir. Seuls inconvénients : elle fumait souvent plus qu'elle n'éclairait et le risque d'incendie bien sûr.

Vînt alors la bougie, en cire d'abeille.
Jaune au départ, elle pouvait être mise à blanchir en étant exposée au soleil plusieurs jours. Les bougies blanches coûtaient bien plus cher. Sous Louis XIV, une bougie coûtait une journée de salaire d'un ouvrier. Les pauvres ou gens modestes utilisaient donc les chandelles de suif, bien moins chères. Et bien moins efficaces. La mèche de la bougie était alors majoritairement en coton.

La bougie bénéficiait de différents supports :
- Pour un éclairage maximal, on utilisait d'imposants lustres, suspendus aux plafonds. Un système de cordes et poulies permettait de descendre le lustre à hauteur d'homme et il n'y avait alors plus qu'à allumer les bougies une à une avant de remonter le lustre.
- Les appliques étaient des chandeliers fixés aux murs.
- Pour se déplacer ou s'éclairer dans la maison à la nuit tombée, on utilisait un chandelier, dont le nombre de branches variait suivant les modèles. On parlait aussi de "candélabre". A noter que le mot "chandelier" désignait également l'artisan qui fabriquait et vendait les bougies. Le chandelier peut être équipé de petites coupelles dans lesquelles on fiche les bougies ou de pointes sur lesquelles on plante les bougies.
On pouvait transporter le chandelier ou le poser sur une table pour écrire, jouer, lire, dîner...

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- Dans les chambres, sur la table de nuit, on plaçait une veilleuse : une bougie placée dans un petit vase de cuivre, sur un fond d'eau, ce qui permettait de la laisser allumée en permanence sans risque d'incendie.
Pour éteindre, on parlait de "moucher" la chandelle, souvent avec un petit capuchon (l'étouffoir) fixé à l'extrémité d'une tige. Il en existait de toutes formes, nommés aussi éteignoirs, capucins ou écrase-mèche. Certains étaient très longs pour pouvoir éteindre les lustres sans avoir à les descendre ou pour éteindre les bougies dans les églises, souvent implantées en hauteur :

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Andreas Praefcke

Mais aussi des mouchettes :

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francepittoresque.over-blog.com/

Une sorte de ciseaux en métal, souvent étain, cuivre, fer, en argent pour les plus chères. Le petit réservoir fixé sur l’une des lames de la mouchette (l'éteignoir) s’ouvrait pour recueillir la partie coupée incandescente, puis se refermait pour l’éteindre immédiatement en la privant d’oxygène. En effet, au fil de la combustion, la mèche dégageait de plus en plus de fumée et de moins en moins de lumière. On coupait donc régulièrement la partie consumée de la mèche. L'opération devait être répétée toutes les 20 minutes environ pour garder une luminosité optimale et constante.

- Dans les théâtres, entre deux actes, on envoyait donc des "moucheurs de bougies" (souvent des gamins) monter sous les lustres pour couper la partie consumée des mèches. Un de leurs camarades veillait en bas, un seau d'eau à proximité. On procédait de même avec les bougies qui éclairaient la scène.

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blog.nationalmuseum.ch

1780 marque un tournant avec les nouvelles lampes à huile :

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Bullenwächter

Le chimiste français Joseph Louis Proust invente vers 1780 la lampe à huile à réservoir latéral.
Le physicien et chimiste suisse Aimé Argand invente, en 1782, la mèche cylindrique et la cheminée de tôle, puis de verre. Associé à Lange, un autre inventeur, il produit une lampe connue sous le nom de "lampe d'Argand".
Le pharmacien Antoine Quinquet, en 1784, rassemble ces trois innovations dans la lampe qui porte son nom, montée sur une tige.
Cette lampe, qui fonctionne souvent avec de l'huile de baleine, éclairera le XIXème siècle jusqu'à l'apparition de la lampe à pétrole.

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Les allumettes

Bien beau tout ça mais encore fallait-il allumer chandelles et bougies...
L'allumette serait d'origine chinoise : on a découvert en Chine des bâtonnets en pin dont l'extrémité était enduite de soufre.
Au Moyen-Age, les allumettes étaient en roseau et enduites de soufre.
A la Renaissance, on parlait de bûchettes,  petites tiges de bois, de roseau, de papier roulé ou de mèches de coton trempées dans la cire.
Vinrent ensuite des allumettes soufrées aux deux extrémités.
C'est vers 1830 qu'apparurent vraiment les allumettes "modernes", qu'on enflammait en les frottant contre un "frottoir". Jusque là, on allumait les allumettes avec un feu, avant d'allumer chandelles et bougies.

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