Les musiciennes au XVIIIe siècle
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Les musiciennes au XVIIIe siècle
Cher-e-s passionné-es du XVIIIe siècle,
je recours à vous à fin de trouver des informations sur les femmes de cette époque.
Je fais une thèse en musicologie qui porte sur les femmes instrumentistes en France au XVIIIe siècle. Il s'agit de la suite de mon M2 où j'étudiais seulement les musiciennes parisiennes à la même époque. Dans un chapitre de la thèse je compte faire un parallèle entre les musiciennes professionnelles et les amatrices, pour comparer notamment les instruments qu'elles jouaient. Il s'agit plus précisément de savoir si les femmes qui n'avaient pas dans la musique leur gagne pain et qui n'avaient pas une famille de musiciens, pouvaient jouer des instruments considérés comme "masculins". Je sais que Madame Adélaïde jouait du violon, du cor de chasse et même du violoncelle ; Madame de Genlis avait appris le violon, ainsi que Madame de Chastenay ou Madame Roland. Il est pourtant difficile pour moi d'avoir une vision plus générale puisque je ne peux pas consacrer énormément de temps à chercher parmi les amatrices, car le sujet central de ma thèse est lié aux musiciennes professionnelles. J'ai lu les mémoires et d'autres livres sur femmes que j'ai citées parce que je savais d'avance qu'elles avaient un lien avec la musique. Donc, si vous avez des pistes sur des femmes aristocrates, nobles (noblesse de robe ou d'épée inclues), ou même d'une classe intellectuelle, comme Madame Roland, qui jouaient des instruments comme le violon ou la flûte, n'hésitez pas à les partager en commentaire.
Merci beaucoup !
je recours à vous à fin de trouver des informations sur les femmes de cette époque.
Je fais une thèse en musicologie qui porte sur les femmes instrumentistes en France au XVIIIe siècle. Il s'agit de la suite de mon M2 où j'étudiais seulement les musiciennes parisiennes à la même époque. Dans un chapitre de la thèse je compte faire un parallèle entre les musiciennes professionnelles et les amatrices, pour comparer notamment les instruments qu'elles jouaient. Il s'agit plus précisément de savoir si les femmes qui n'avaient pas dans la musique leur gagne pain et qui n'avaient pas une famille de musiciens, pouvaient jouer des instruments considérés comme "masculins". Je sais que Madame Adélaïde jouait du violon, du cor de chasse et même du violoncelle ; Madame de Genlis avait appris le violon, ainsi que Madame de Chastenay ou Madame Roland. Il est pourtant difficile pour moi d'avoir une vision plus générale puisque je ne peux pas consacrer énormément de temps à chercher parmi les amatrices, car le sujet central de ma thèse est lié aux musiciennes professionnelles. J'ai lu les mémoires et d'autres livres sur femmes que j'ai citées parce que je savais d'avance qu'elles avaient un lien avec la musique. Donc, si vous avez des pistes sur des femmes aristocrates, nobles (noblesse de robe ou d'épée inclues), ou même d'une classe intellectuelle, comme Madame Roland, qui jouaient des instruments comme le violon ou la flûte, n'hésitez pas à les partager en commentaire.
Merci beaucoup !
Mademoiselle Duval- Messages : 3
Date d'inscription : 13/12/2018
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
Bonjour, Mademoiselle Duval, soyez la très bienvenue dans notre Forum !
Et tout d'abord, bravo pour votre choix d'une thèse de musicologie .
Votre question est très intéressante car autant nous avons parmi nous des érudits en matière d'artistes peintres au féminin, autant les musiciennes et compositrices nous sont moins connues . Mademoiselle Duval, par exemple !
Dites-moi ! Est-ce que l'instrument de prédilection de Mme de Genlis ( ou en tous cas celui qu'elle affectait de maîtriser le mieux ) n'était pas la harpe plutôt que le violon ? Certains de ses contemporains raillaient ce talent qu'elle affichait avec ostentation. Ils y voyaient davantage une pose qu'une réalité .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
J'ajoute que Mademoiselle Duval .....
passait pour être la fille du nonce du Pape, Cornelio Bentivoglio, archevêque de Carthage puis cardinal qui, pendant son séjour à Paris, s'était rendu célèbre par le dérèglement de ses moeurs . Mademoiselle Duval composa la musique de l'opéra des Génies dont la première eu lieu le 18 octobre 1736. Elle accompagna elle-même tout son opéra sur le clavecin de l'orchestre .
passait pour être la fille du nonce du Pape, Cornelio Bentivoglio, archevêque de Carthage puis cardinal qui, pendant son séjour à Paris, s'était rendu célèbre par le dérèglement de ses moeurs . Mademoiselle Duval composa la musique de l'opéra des Génies dont la première eu lieu le 18 octobre 1736. Elle accompagna elle-même tout son opéra sur le clavecin de l'orchestre .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
Bonjour Mademoiselle Duval, et soyez la bienvenue...
Votre sujet d'étude est en effet très intéressant !
Bien sûr, j'ai souvent lu que l'étude d'un instrument, du chant et de la danse, faisait partie de l'éducation des femmes "bien nées".
C'est le cas de l'éducation de Marie-Antoinette et des soeurs, au point que la famille impériale se produisait sur scène, devant la cour autrichienne, à quelques occasions.
Illustré par exemple sur ce tableau-ci, et à l'occasion des festivités données pour le mariage de son frère Joseph, en janvier 65.
Les archiduchesses Marie-Elisabeth, Marie-Amélie, Marie-Caroline et Marie-Josèphe chantent sur scène l'opéra Il Parnaso confuso, de Gluck (leur maître de musique), accompagnées au clavecin par leur frère l'archiduc Léopolod :
* Voir notre sujet, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t210p100-portraits-de-marie-antoinette-enfant#122931
Marie-Antoinette jouera elle aussi au clavecin et à la harpe, et nous connaissons sa passion pour la musique et les opéras.
Portrait de Marie-Antoinette
Franz Xavier Wagenshöen, vers 1768-69
Voir notamment nos sujets :
La musique aimée ou écoutée par la reine
La mélodie ou les paroles de la chanson "Pauvre Jacques" attribuées à Marie-Antoinette
Et bien sûr...
Mais donc pour ce qui concerne les musiciennes "professionnelles", j'avoue que je connais bien peu ce domaine (voire pas du tout).
Je me suis justement fait cette réflexion récemment puisque nous évoquions Rosalie Levasseur, et j'ai donc relu qu'elle fut nommée, en 1773, musicienne de la Chambre du roi.
* Voir notre sujet : Mademoiselle Rosalie Levasseur
Pour celles et ceux qui voudraient découvrir quelques noms de ces femmes musiciennes et compositeurs du XVIIIe siècle, je vous recommande la lecture de cet article intéressant :
Les femmes et la musique (XVIIIe siècle)
Excepté les organistes, les femmes ne sont pas autorisées a se produire dans les églises, ni même à la Chapelle du Roi.
Le Duc de Luyne dans ses célèbres Mémoires note le 26 octobre 1738 : "L'usage n'est point que les filles soient de la musique de la chapelle, ni les ecclésiastiques de la musique de la chambre. Ainsi ]a fille du Sieur de Caix, laquelle joue parfaitement bien de la basse de viole, n'a pu être reçue à la chapelle et est à la chambre..."
Cela restreint l’horizon des femmes : si elles ne jouent pas de l'orgue ou du clavecin, ou encore de la harpe ou de la viole, elles n'ont plus comme choix que de devenir chanteuses à la Cour ou à l'Opéra.
Votre sujet d'étude est en effet très intéressant !
Bien sûr, j'ai souvent lu que l'étude d'un instrument, du chant et de la danse, faisait partie de l'éducation des femmes "bien nées".
C'est le cas de l'éducation de Marie-Antoinette et des soeurs, au point que la famille impériale se produisait sur scène, devant la cour autrichienne, à quelques occasions.
Illustré par exemple sur ce tableau-ci, et à l'occasion des festivités données pour le mariage de son frère Joseph, en janvier 65.
Les archiduchesses Marie-Elisabeth, Marie-Amélie, Marie-Caroline et Marie-Josèphe chantent sur scène l'opéra Il Parnaso confuso, de Gluck (leur maître de musique), accompagnées au clavecin par leur frère l'archiduc Léopolod :
* Voir notre sujet, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t210p100-portraits-de-marie-antoinette-enfant#122931
Marie-Antoinette jouera elle aussi au clavecin et à la harpe, et nous connaissons sa passion pour la musique et les opéras.
Portrait de Marie-Antoinette
Franz Xavier Wagenshöen, vers 1768-69
Voir notamment nos sujets :
La musique aimée ou écoutée par la reine
La mélodie ou les paroles de la chanson "Pauvre Jacques" attribuées à Marie-Antoinette
Et bien sûr...
Mais donc pour ce qui concerne les musiciennes "professionnelles", j'avoue que je connais bien peu ce domaine (voire pas du tout).
Je me suis justement fait cette réflexion récemment puisque nous évoquions Rosalie Levasseur, et j'ai donc relu qu'elle fut nommée, en 1773, musicienne de la Chambre du roi.
* Voir notre sujet : Mademoiselle Rosalie Levasseur
Pour celles et ceux qui voudraient découvrir quelques noms de ces femmes musiciennes et compositeurs du XVIIIe siècle, je vous recommande la lecture de cet article intéressant :
Les femmes et la musique (XVIIIe siècle)
Excepté les organistes, les femmes ne sont pas autorisées a se produire dans les églises, ni même à la Chapelle du Roi.
Le Duc de Luyne dans ses célèbres Mémoires note le 26 octobre 1738 : "L'usage n'est point que les filles soient de la musique de la chapelle, ni les ecclésiastiques de la musique de la chambre. Ainsi ]a fille du Sieur de Caix, laquelle joue parfaitement bien de la basse de viole, n'a pu être reçue à la chapelle et est à la chambre..."
Cela restreint l’horizon des femmes : si elles ne jouent pas de l'orgue ou du clavecin, ou encore de la harpe ou de la viole, elles n'ont plus comme choix que de devenir chanteuses à la Cour ou à l'Opéra.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
Bonjour Mme de Sabran. Merci ! Effectivement l'instrument préféré de Madame de Genlis était la harpe, mais elle appris aussi à jouer de la mandoline, de la guitare, du clavecin, entre autres. Ce que je trouve intéressant est que quelques femmes de l'époque apprenaient des instruments inhabituels pour les femmes. Et oui, elle était très (voir trop) fière de ses talents. Elle en avait, certainement, mais son ostentation, la discréditait un peu. C'est drôle de voir comment elle diminue le talent des autres.
Je connais un peu l'histoire de Mademoiselle Duval (d'où mon pseudo) Ma directrice de thèse fait des recherches pour découvrir plus d'informations sur cette compositrice et chanteuse. J'ajoute que cet opéra a de très jolis airs.
Je connais un peu l'histoire de Mademoiselle Duval (d'où mon pseudo) Ma directrice de thèse fait des recherches pour découvrir plus d'informations sur cette compositrice et chanteuse. J'ajoute que cet opéra a de très jolis airs.
Mademoiselle Duval- Messages : 3
Date d'inscription : 13/12/2018
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
La nuit, la neige, merci de votre réponse. Ne soyez pas étonné si vous ne connaissez pas les musiciennes professionnelles de cette époque. A part les chanteuses, les autres n'ont reçu aucune ou peu d'attention des chercheurs. Il n'y a, pour l'instant, aucun travail sur les instrumentistes femmes du XVIIIe siècle, en dehors de ce que je fais. Je compte bientôt mettre à disposition en ligne mon mémoire de M2 sur les musiciennes du Concert Spirituel. Si cela vous intéresse n'hésitez pas à me signaler.
Mademoiselle Duval- Messages : 3
Date d'inscription : 13/12/2018
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
Mademoiselle Duval a écrit:Je compte bientôt mettre à disposition en ligne mon mémoire de M2 sur les musiciennes du Concert Spirituel. Si cela vous intéresse n'hésitez pas à me signaler.
Cela nous intéresse énormément, mais oui, bien-sûr !
Nous serons très heureux de suivre le lien vers votre mémoire. Je vous en remercie par avance .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
Mademoiselle Duval a écrit:
Je connais un peu l'histoire de Mademoiselle Duval (d'où mon pseudo) Ma directrice de thèse fait des recherches pour découvrir plus d'informations sur cette compositrice et chanteuse.
J'ai une petite anecdote croustillante pour vous . Il faut que je la retrouve !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les musiciennes au XVIIIe siècle
Voici que découvre une autre musicienne et compositrice du XVIII !
Il s'agit de la fille de la célèbre Mme de Nettine, la "banquière des Pays-Bas".
Rosalie de Walckiers est née à Bruxelles le 31 mars 1765 , elle est morte à Paris le 27 octobre 1836. Elle était la fille d'Adrien Ange de Walckiers vicomte de Tronchiennes et de Dieudonnée de Nettine.
Membre du Concert Noble de Bruxelles, Rosalie travaillait également dans la banque de sa famille maternelle.
Son oeuvre musicale :
- Quand laissant la cité voisine, ariette éditée à Bruxelles en 1784.
- Zéphire et Flore, opéra en trois actes, première le 8 mars 1784 à La Monnaie.
- Divertissement chanté sur le théâtre de Schaerbeek pour la fête de Madame de Walckiers, 25 août 1788 (joué dans le théâtre privé du château Walckiers à Schaerbeek) :
air : Pourquoi sous l'habit de froteur (1788)
trio : Pour l'objet qui nous réunit (1788)
air : Dans ces lieux vraiment enchanteurs (1788)
air : Le plus tendre penchant (1788)
vaudeville : À la plus tendre mère (1788)
- Six romances avec accompagnement de forte piano dédiées à ma sœur (1789)
- Six romances avec accompagnement de forte piano (1791)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosalie_de_Walckiers
Il s'agit de la fille de la célèbre Mme de Nettine, la "banquière des Pays-Bas".
Rosalie de Walckiers est née à Bruxelles le 31 mars 1765 , elle est morte à Paris le 27 octobre 1836. Elle était la fille d'Adrien Ange de Walckiers vicomte de Tronchiennes et de Dieudonnée de Nettine.
Membre du Concert Noble de Bruxelles, Rosalie travaillait également dans la banque de sa famille maternelle.
Son oeuvre musicale :
- Quand laissant la cité voisine, ariette éditée à Bruxelles en 1784.
- Zéphire et Flore, opéra en trois actes, première le 8 mars 1784 à La Monnaie.
- Divertissement chanté sur le théâtre de Schaerbeek pour la fête de Madame de Walckiers, 25 août 1788 (joué dans le théâtre privé du château Walckiers à Schaerbeek) :
air : Pourquoi sous l'habit de froteur (1788)
trio : Pour l'objet qui nous réunit (1788)
air : Dans ces lieux vraiment enchanteurs (1788)
air : Le plus tendre penchant (1788)
vaudeville : À la plus tendre mère (1788)
- Six romances avec accompagnement de forte piano dédiées à ma sœur (1789)
- Six romances avec accompagnement de forte piano (1791)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosalie_de_Walckiers
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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