Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
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CLIOXVIII
MARIE ANTOINETTE
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Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
La table secrète de Roentgen (Berlin)
Voyez ce bijou absolu des Lumières qui conservaient de quoi dissimuler leurs secrets dans l'ombre :
Une des plus belles réalisation des meubles européen, est ce cabinet fabriqué par Abraham et David Roentgen à la fin du XVIIIème siècle. Cette table possède de nombreuses fonctions cachées et tiroirs secrets sur simple pression d'un bouton. Ce cabinet fut détenu par le roi Frédéric-Guillaume II à Berlin, c'est une pièce unique et remarquable par sa riche décoration et sa complexité mécanique. Il est actuellement exposé au Metropolitan Museum of Art de New-York jusqu'en Janvier 2013, il retrouvera ensuite sa place d'origine, dans un musée Berlinois.
Je suis abasourdi par tant de génie !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
Il suffit d'avoir un porte clé siffleur - j'ai reçu il y a quelques jours lors d'un achat par correspondance, cet objet comme cadeau publicitaire -
Il suffit de siffler et on vous répond , l'idée est parfaite lorsque l'objet est avec vos clés, mais actuellement il est dans ma cuisine et il siffle à tout mouvement bizarre !!!!! si cela continue, il terminera sa vie au fond d'un placard qui n'est pas de ROENTGEN.
MARIE ANTOINETTE
Il suffit de siffler et on vous répond , l'idée est parfaite lorsque l'objet est avec vos clés, mais actuellement il est dans ma cuisine et il siffle à tout mouvement bizarre !!!!! si cela continue, il terminera sa vie au fond d'un placard qui n'est pas de ROENTGEN.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
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Re: Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
Un miracle qu'elle ait survécu à l'Histoire.
pilayrou- Messages : 674
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Re: Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
Roentgen produisit deux secrétaire à cylindre identiques (à quelques minimes détails près). L’un fut acquis par Louis XVI et l’autre par Provence. Vendus tous deux sous la Révolution, l’un est aujourd’hui conservé à Versailles et l’autre dans les collections royales anglaises, sans qu’on soit vraiment certain quelle collection abrite celui du roi ou de son frère
Voici celui de Londres en action :
Voici celui de Londres en action :
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
Merci mon cher Gouverneur . Poste nous tes belles photos .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le mobilier de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807)
Au préalable, je vous recommande de (re)voir les deux vidéos postées dans nos précédents messages, pour bien comprendre de quel type de meuble s'agit-il...
Voici prochainement présenté en vente aux enchères, à l'occasion de la vente :
Christie's - Hubert de Givenchy, collectionneur (Paris, 14 juin 2022)
BUREAU CYLINDRE A GRADIN ET MÉCANISME D'ÉPOQUE LOUIS XVI, VERS 1780
DAVID ROENTGEN (1743-1807) ET FRANCOIS REMOND (v. 1745-1812)
En acajou et placage toutes faces d'acajou flammé de Saint Domingue, ornementation de bronze ciselé et doré, la partie haute à gradin centré d'un médaillon à profil antique, présentant deux étagères ceintes d'une galerie ajourée surmontant deux tiroirs et centrée d'un tiroir à secrets dévoilant deux tablettes-pupitres et quatre tiroirs dont l'un pouvant accueillir des instruments d'écriture, le cylindre flanqué de frises de piastres découvrant un plateau coulissant gainé d'un cuir noir doré aux petits fers, l'intérieur architecturé composé de neuf casiers et six tiroirs secrets, la ceinture présentant un tiroir flanqué de deux caissons à abattant dévoilant chacun deux tiroirs, les côtés à léger ressaut à décor de denticules, les huit pieds en gaine à décor de lames brettées et dévissables ; sur une base en plinthe réalisée par les ateliers Michel Jamet
H.: 149 cm. ; L.: 149 cm. ; P.: 86,5 cm.
Plinthe: H.: 5,5 cm.; L.: 146 cm. ; P. max.: 81 cm
Provenance : probablement livré vers 1780 à un membre de la famille royale française ; par réputation collection du baron Florentin-Achille Seillière (1813-1873) (selon la documentation d'Hubert de Givenchy) ; Galerie Didier Aaron, Paris, 1984.
Présentation au catalogue
Cet extraordinaire bureau nous saisit, comme toujours avec David Roentgen, par le perfectionnisme dont l’ébéniste a fait preuve, tant dans son plan, que dans la réalisation de cette pièce. Le mécanisme des ouvertures, l’impressionnant aspect architectural conjugué à une ciselure des bronzes des plus raffinées, la très belle qualité des bois employés, … Ce meuble nous laisse ébahis plus de deux cents ans après sa réalisation.
On comprend pourquoi David Roentgen a su conquérir par son talent immense et sa pugnacité légendaire les cours européennes, dont la France, l’une des plus exigeantes. Tous deux passionnés de mécanique, Roentgen et Louis XVI étaient faits pour se rencontrer et le souverain a su communiquer son admiration pour celui-ci auprès de sa famille. En effet, l’ébéniste originaire de Neuwied a livré un certain nombre de pièces à la famille royale dont il n’est pas toujours aisé de retrouver les livraisons quand d’autres ont malheureusement disparu.
Enfin, son entrée à Versailles lui a permis de rencontrer les plus habiles artisans parisiens, peut-être par l’entremise de Daguerre, comme l’illustre le présent bureau où le bronzier François Rémond a collaboré, documents d’archive à l’appui.
David Roentgen (1743-1807)
Né à Neuwied, fils de l’ébéniste Abraham Roentgen (1711-1793), David est l’un des plus grands ébénistes de son époque. Il entre dans l’atelier de son père en 1757 et en prend la direction en 1772. Doté d’un vrai sens des affaires, il transforme l’atelier familial en une véritable entreprise pan-européenne, surpassant ainsi tous ses pairs au XVIIIe siècle, proposant des meubles particulièrement raffinés caractérisés par des mécanismes et des dessins élaborés.
L’un de ses premiers clients européens est Charles, duc de Lorraine (1712-1780), gouverneur des Pays-Bas autrichiens, frère de l’empereur François Ier, époux de Marie-Thérèse et également oncle de la reine de France, Marie-Antoinette.
En 1774, Roentgen se rend à Paris pour se familiariser avec le néoclassicisme - dernier style en vogue dans la capitale européenne du goût – qu’il retranscrit dans ses meubles à partir de la fin des années 1770. C’est très probablement Charles de Lorraine qui lui procure l’invitation tant souhaitée à la cour française lors de son deuxième séjour à Paris en 1779.
Il vend quelques meubles à Louis XVI et à Marie-Antoinette qui lui accordent alors le titre d’Ebéniste-mécanicien du Roi et de la Reine après réception de son placet :
« David Roentgen de Neuwied en Allemagne, prêt à retourner dans sa patrie, désirerait n’y reparaître qu’avec un titre qui attestât, à ses concitoyens l’avantage inestimable qu’il a eu de voir ses talents honorés de suffrage et de l’approbation de Votre Majesté. Il ose en indiquer à Votre Majesté un moyen simple et qui ne décidant pour lui qu’un titre honorable, n’entraîne aucun inconvénient. C’est l’expédition d’un brevet d’ébéniste mécanicien de Votre Majesté, brevet que le suppliant s’empressera de justifier par de nouveaux efforts pour la perfection de son art. »
Tel un sésame, ce titre lui ouvre les portes de toutes les cours européennes tout comme les châteaux des électeurs de Hesse, de Saxe, des ducs de Wurtemberg et des marquis de Baden.
On note cependant qu’à Paris, la corporation des menuisiers-ébénistes l’entend différemment, ne se contentant pas du titre honorifique délivré par le couple royal, et l’oblige à accéder dans les règles de l’art à la maîtrise ; ce qui sera chose faite le 19 mai 1780.
Fort de sa réputation, Roentgen investit à Paris rue de Grenelle dès 1781 et tisse un solide réseau, grâce aux bons conseils prodigués en 1774 par son compatriote et graveur Jean-Georges Wille (1715-1808) installé à Paris depuis 1736.
L’essor de François Rémond (1747-1812) est dû au marchand-mercier Dominique Daguerre dont l’aura rayonne sur une grande partie de l’Europe. Riesener travaille avec lui et c’est donc logiquement que Roentgen s’adresse à Rémond. Plusieurs factures du bronzier adressées à l’ébéniste nous sont parvenues et font état de plus 183 000 livres de commandes entre 1778 et 1792.
François Rémond facture 400 livres à Roentgen le 3 novembre 1780 « pour fonte, ciselure, monture, dorure mate de 4 grands médaillons à tête antique, guirlande de laurier et ruban ». Nous est d’ailleurs parvenu un dessin aquarellé daté des environs de 1780 représentant un profil en buste de Platon et inscrit au revers par Rémond « 4 pièces » accompagnant un croquis explicitant la destination de la médaille : le caisson supérieur du secrétaire où il devait s’insérer.
Le bureau à cylindre conservé à l’Ermitage à Saint-Pétersbourg présente une médaille à l’effigie du philosophe grec. Dans les années 1780, C. Baulez nous indique que « Roentgen ne commandait à Rémond que Platon et Cicéron, plus tard il devait ajouter Socrate et Antiochus ». (C. Baulez, op. cit., p.102).
Un Corpus restreint
Le présent bureau est caractéristique en plusieurs points de l’œuvre de Roentgen ; type de meuble qu’il a su décliner en plusieurs modèles. Le nôtre se caractérise par sa sobre élégance tant au niveau du placage d’acajou qu’au niveau des bronzes dorés ; les modèles les plus riches étant livrés à la cour impériale russe de Catherine II.
On connaît quatre secrétaires à cylindre et caissons pourvus d’un mécanisme, en tous points similaires, à l’exception de la galerie employée sur le gradin. Un voile malheureusement demeure sur leur commanditaire respectif.
Ces quatre meubles sont très certainement liés à la famille royale ; une hypothèse plausible serait que Louis XVI et ses deux frères, le comte d’Artois et le comte de Provence, en auraient possédé chacun un, le quatrième aurait été livré à l’épouse de l’un des deux frères du roi et probablement la comtesse de Provence.
Cette hypothèse est d’autant plus envisageable à la lumière des commodes du même corpus livrées par Roentgen à Louis XVI, le comte d’Artois et la comtesse d’Artois. Comme le souligne C. Baulez, « les achats de la cour de France sont difficiles à cerner car ils furent payés sur des cassettes privées et jamais portés sur les inventaires officiels » (ibid, p. 101).
Le bureau d’Hubert de Givenchy
La particularité du bureau de la collection Hubert de Givenchy est sa galerie ajourée d’entrelacs feuillagés.
Bien que nous ignorons le commanditaire de ce bureau, Hubert de Givenchy s’était vu communiquer une provenance prestigieuse du XIXe siècle : le baron Florentin-Achille Seillière (1813-1873). Homme d’affaire dans le secteur ferroviaire, il est également banquier puisqu’il participe avec les frères Pereire à la création du Crédit mobilier et de la Banque de France. Grand amateur d’œuvres d’art, il réunit en son château de Mello, une importante collection construite acquisition après acquisition lors de grandes ventes : Pourtalès, Fould, ou encore Demidoff pour ne citer que ces grands noms. Se côtoient alors dans ce curieux château de l’Oise, meubles d'Andre-Charles Boulle comme une fabuleuse armoire ou encore deux coffrets (ayant par la suite rejoint les collections de Sir Philip Sassoon puis vente Houghton Hall, Christie's, Londres, 8 décembre 1994, lot 22), majoliques des Della Robbia, faïences de Delft, émaux de Leonard Limosin, porcelaines de Saxe, de Chine et du Japon, verres de Venise, sculptures antiques, etc. A sa mort, ses héritiers vendront à travers plusieurs vacations le contenu de cette incroyable collection.
Le bureau de Versailles
En décembre 1781 « un secrétaire acheté des allemands » rejoint le Garde Meuble privé du Roi pour la somme de 12 000 livres et qui pourrait être celui aujourd’hui déposé par le Louvre au château de Versailles et de Trianon (inv.V4512; inv OA5228). Lors de la Révolution, le bureau du roi aurait été « cédé à un créancier de la République » puis racheté en 1816 par Louis XVIII (1755-1824) « comme étant le bureau de Louis XVI ».
Le meuble rejoint Trianon de 1833 à 1851, pour être ensuite exposé au musée des Souverains l’année suivante, puis est présenté à l’exposition au Petit Trianon en 1867 organisée sous le patronage de l’impératrice Eugénie, pour enfin rejoindre le Mobilier National en 1883.
Le gradin présente une bordure ajourée d’entrelacs feuillagés, comme sur le bureau Givenchy. La médaille d’origine (dont on ignore le motif mais qui était très certainement le profil de Cicéron) est remplacée en 1835 par le jeune bronzier Guillaume Denière (1815-1901) allusive à Louis XVI, allégorie en référence à un don éventuel par les Etats de Bourgogne à Louis XVI.
Secrétaire à cylindre
attribué à David Roentgen (ébéniste)
François Rémond (bronzier)
Vers 1781
Bâti : chêne. Placage : acajou moiré, ronce d'acajou. Bronzes ciselés et dorés, acier
Historique : peut-être acquis par Louis XVI en 1781, puis aliéné à la Révolution ; racheté par le Garde-Meuble en 1816 comme étant le bureau de Louis XVI ; placé à Trianon de 1833 à 1851 ; en 1835 le bronzier Denière remplace le médaillon d'origine par une médaille allégorique accréditant la légende d'un don à Louis XVI par les Etats de Bourgogne (...)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Louis XVI a eu une passion pour les meubles de David Roentgen. Citons comme exemple le secrétaire à musique acquis en mars 1779 pour plus de 80 000 livres qu’il place dans sa salle à manger des retours de chasse à Versailles. Dès 1791, compte tenu de sa bizarrerie, il est prévu de démanteler le secrétaire et de le transformer. Malgré les propositions de Benneman et Robiersky, le meuble est stocké et finalement oublié au Garde-Meuble royal jusqu’en 1827 où il se voit alors retirer ses panneaux pour être ensuite vendu.
En avril 1791, Louis XVI s’offre sur ses fonds personnels pour la somme de 2 400 livres, évoquée plus haut, « une commode mécanique en bois placages, dite des allemands, la dite commode ouvrant à trois ventaux par différents mouvements ; le dedans composé d’un mécanisme particulier dont le roi a la clef. (…) ». On ignore aujourd’hui la destinée de ce meuble, cependant les deux autres commodes sont conservées au Victoria and Albert Museum, Londres (inv. W.51.1948) et au Bayerisches Nationalmuseum de Munich (inv. 90⁄307).
Marie-Antoinette sera, quant à elle, moins amatrice des meubles de Roentgen et préfèrera faire appel à Jean-Henri Riesener. On connaît de Roentgen néanmoins un coffret livré pour elle ainsi que la célèbre table « Joueuse de tympanon » acquise en 1785, conservé au musée des Arts et Métiers, Paris (inv. 07501-0001).
Automate : joueuse de tympanon
Pierre Kintzing et David Roentgen
1784
Bois Acier Ivoire Laiton Porcelaine Soie Fibre indéterminé Liège ? Cire ? Caoutchouc ? Laine (feutre) Alliage ferreux (pour les clefs) Peau (de buffle)
Image : Musée des arts et métiers, Cnam / Photo Pascal Faligot
Le bureau des collections royales anglaises
Le bureau à cylindre ornant aujourd’hui les intérieurs du palais de Buckingham (collection S.M. la reine d’Angleterre, inv. RCIN 293) est acheté à Paris en 1820 pour George IV (1762-1830) par l’intermédiaire de François Benois pour la somme de 275£. Le meuble arrive à Carlton House le 12 mai 1820 dans six caisses - n’oublions pas que les pieds sont dévissables et que Roentgen a toujours eu le souci de produire des meubles pensés pour le transport. Les caisses sont ouvertes le lendemain. Tous ces détails sont consignés par Justham qui enregistre la livraison et précise, à torts, que ledit bureau aurait appartenu à Louis XIV. Le bureau est placé dans la King’s Ante Room pour rejoindre fin 1826 le Pediment Stores Attic Floor (Inventaires de Carlton House, vol. J, p. 268).
Mechanical cylinder bureau
Attributed to David Roentgen
c. 1785
mahogany, gilt bronze
148.0 x 142.0 x 83.0 cm (whole object)
Image : The Royal Collection Trust
Aujourd’hui, le bureau est présenté comme ayant probablement appartenu au comte de Provence, futur Louis XVIII , ou au roi Louis XVI.
En effet le garde-meuble privé du comte de Provence se voit confisqué en 1793 un bureau à cylindre, réservé un temps par la Commission des Arts, pour être finalement attribué à un fournisseur de la République. Ce bureau est évalué 12 000 livres et décrit ainsi « secrétaire mécanique à cylindre, en acajou, de 4 pieds 1⁄2 de longueur, 2 pieds 1⁄2 de profondeur et 4 pieds 1⁄2 de haut, orné de cadres, bretés, piastres et galeries découpées à jour et médaillons surmonté d’une guirlande de laurier et à graines, sur 8 pieds à gaines ; le tout en bronze doré d’or moulu et au mat. »
La médaille représente le profil d’un philosophe identifié comme étant probablement celui de Denis Diderot ; bien qu’il s’agisse plutôt de Cicéron. Le gradin présente quant à lui une balustrade.
Le bureau de Talleyrand
Il reste un autre bureau de ce corpus qui est publié pour la première fois ici. Un article publié en 1899 dans Le Matin rapporte que Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) se le serait fait offrir par le roi Louis XVI lui-même, pour le léguer ensuite à sa nièce, fille de Dorothée de Courlande (1793-1862), Pauline de Talleyrand-Périgord (1820-1890) épouse d’Henri de Castellane (1814-1847). Le bureau Talleyrand a figuré un temps dans la collection de Marcel Boussac (1889-1980), propriétaire de la maison de couture Dior.
Ce bureau est identique à celui conservé à Buckingham avec sa balustrade en bronze doré ceinturant le gradin.
Bureau à cylindre, de David Roentgen des collections Talleyrand
Collection privée
Image : Christie's
Ainsi, nous retrouvons la même médaille sur les bureaux Givenchy, de Buckingham et Talleyrand. Celle de Versailles ayant été remplacée en 1835, la prise de risque est minime en affirmant qu’elle devait représenter Cicéron.
Quant à la galerie du gradin, elle peut être de deux types : à balustres ou en ajours feuillagés. Le premier type se retrouvant à Buckingham et sur celui de Talleyrand ; le second sur le bureau Givenchy et celui de Versailles.
Enfin, notons que Roentgen a très certainement employé la même planche d’acajou qu’il aurait débitée en quatre feuilles puisque si l’on compare les quatre bureaux, nous retrouvons le même nœud sur le côté droit ; sur le bureau de Talleyrand, la feuille ayant été probablement inversée, puisque le nœud se situe sur le côté gauche.
A la lumière de ces comparaisons, et, ce malgré des documents d’archive lacunaires, il paraît alors très probable que ces quatre bureaux aient été contemporains les uns des autres et réalisés pour des membres de la famille royale.
* Source et infos complémentaires : Christie's - Vente Hubert de Givenchy, collectionneur (14 juin 2022)
Voici prochainement présenté en vente aux enchères, à l'occasion de la vente :
Christie's - Hubert de Givenchy, collectionneur (Paris, 14 juin 2022)
BUREAU CYLINDRE A GRADIN ET MÉCANISME D'ÉPOQUE LOUIS XVI, VERS 1780
DAVID ROENTGEN (1743-1807) ET FRANCOIS REMOND (v. 1745-1812)
En acajou et placage toutes faces d'acajou flammé de Saint Domingue, ornementation de bronze ciselé et doré, la partie haute à gradin centré d'un médaillon à profil antique, présentant deux étagères ceintes d'une galerie ajourée surmontant deux tiroirs et centrée d'un tiroir à secrets dévoilant deux tablettes-pupitres et quatre tiroirs dont l'un pouvant accueillir des instruments d'écriture, le cylindre flanqué de frises de piastres découvrant un plateau coulissant gainé d'un cuir noir doré aux petits fers, l'intérieur architecturé composé de neuf casiers et six tiroirs secrets, la ceinture présentant un tiroir flanqué de deux caissons à abattant dévoilant chacun deux tiroirs, les côtés à léger ressaut à décor de denticules, les huit pieds en gaine à décor de lames brettées et dévissables ; sur une base en plinthe réalisée par les ateliers Michel Jamet
H.: 149 cm. ; L.: 149 cm. ; P.: 86,5 cm.
Plinthe: H.: 5,5 cm.; L.: 146 cm. ; P. max.: 81 cm
Provenance : probablement livré vers 1780 à un membre de la famille royale française ; par réputation collection du baron Florentin-Achille Seillière (1813-1873) (selon la documentation d'Hubert de Givenchy) ; Galerie Didier Aaron, Paris, 1984.
Présentation au catalogue
Cet extraordinaire bureau nous saisit, comme toujours avec David Roentgen, par le perfectionnisme dont l’ébéniste a fait preuve, tant dans son plan, que dans la réalisation de cette pièce. Le mécanisme des ouvertures, l’impressionnant aspect architectural conjugué à une ciselure des bronzes des plus raffinées, la très belle qualité des bois employés, … Ce meuble nous laisse ébahis plus de deux cents ans après sa réalisation.
On comprend pourquoi David Roentgen a su conquérir par son talent immense et sa pugnacité légendaire les cours européennes, dont la France, l’une des plus exigeantes. Tous deux passionnés de mécanique, Roentgen et Louis XVI étaient faits pour se rencontrer et le souverain a su communiquer son admiration pour celui-ci auprès de sa famille. En effet, l’ébéniste originaire de Neuwied a livré un certain nombre de pièces à la famille royale dont il n’est pas toujours aisé de retrouver les livraisons quand d’autres ont malheureusement disparu.
Enfin, son entrée à Versailles lui a permis de rencontrer les plus habiles artisans parisiens, peut-être par l’entremise de Daguerre, comme l’illustre le présent bureau où le bronzier François Rémond a collaboré, documents d’archive à l’appui.
David Roentgen (1743-1807)
Né à Neuwied, fils de l’ébéniste Abraham Roentgen (1711-1793), David est l’un des plus grands ébénistes de son époque. Il entre dans l’atelier de son père en 1757 et en prend la direction en 1772. Doté d’un vrai sens des affaires, il transforme l’atelier familial en une véritable entreprise pan-européenne, surpassant ainsi tous ses pairs au XVIIIe siècle, proposant des meubles particulièrement raffinés caractérisés par des mécanismes et des dessins élaborés.
L’un de ses premiers clients européens est Charles, duc de Lorraine (1712-1780), gouverneur des Pays-Bas autrichiens, frère de l’empereur François Ier, époux de Marie-Thérèse et également oncle de la reine de France, Marie-Antoinette.
En 1774, Roentgen se rend à Paris pour se familiariser avec le néoclassicisme - dernier style en vogue dans la capitale européenne du goût – qu’il retranscrit dans ses meubles à partir de la fin des années 1770. C’est très probablement Charles de Lorraine qui lui procure l’invitation tant souhaitée à la cour française lors de son deuxième séjour à Paris en 1779.
Il vend quelques meubles à Louis XVI et à Marie-Antoinette qui lui accordent alors le titre d’Ebéniste-mécanicien du Roi et de la Reine après réception de son placet :
« David Roentgen de Neuwied en Allemagne, prêt à retourner dans sa patrie, désirerait n’y reparaître qu’avec un titre qui attestât, à ses concitoyens l’avantage inestimable qu’il a eu de voir ses talents honorés de suffrage et de l’approbation de Votre Majesté. Il ose en indiquer à Votre Majesté un moyen simple et qui ne décidant pour lui qu’un titre honorable, n’entraîne aucun inconvénient. C’est l’expédition d’un brevet d’ébéniste mécanicien de Votre Majesté, brevet que le suppliant s’empressera de justifier par de nouveaux efforts pour la perfection de son art. »
Tel un sésame, ce titre lui ouvre les portes de toutes les cours européennes tout comme les châteaux des électeurs de Hesse, de Saxe, des ducs de Wurtemberg et des marquis de Baden.
On note cependant qu’à Paris, la corporation des menuisiers-ébénistes l’entend différemment, ne se contentant pas du titre honorifique délivré par le couple royal, et l’oblige à accéder dans les règles de l’art à la maîtrise ; ce qui sera chose faite le 19 mai 1780.
Fort de sa réputation, Roentgen investit à Paris rue de Grenelle dès 1781 et tisse un solide réseau, grâce aux bons conseils prodigués en 1774 par son compatriote et graveur Jean-Georges Wille (1715-1808) installé à Paris depuis 1736.
L’essor de François Rémond (1747-1812) est dû au marchand-mercier Dominique Daguerre dont l’aura rayonne sur une grande partie de l’Europe. Riesener travaille avec lui et c’est donc logiquement que Roentgen s’adresse à Rémond. Plusieurs factures du bronzier adressées à l’ébéniste nous sont parvenues et font état de plus 183 000 livres de commandes entre 1778 et 1792.
François Rémond facture 400 livres à Roentgen le 3 novembre 1780 « pour fonte, ciselure, monture, dorure mate de 4 grands médaillons à tête antique, guirlande de laurier et ruban ». Nous est d’ailleurs parvenu un dessin aquarellé daté des environs de 1780 représentant un profil en buste de Platon et inscrit au revers par Rémond « 4 pièces » accompagnant un croquis explicitant la destination de la médaille : le caisson supérieur du secrétaire où il devait s’insérer.
Le bureau à cylindre conservé à l’Ermitage à Saint-Pétersbourg présente une médaille à l’effigie du philosophe grec. Dans les années 1780, C. Baulez nous indique que « Roentgen ne commandait à Rémond que Platon et Cicéron, plus tard il devait ajouter Socrate et Antiochus ». (C. Baulez, op. cit., p.102).
Un Corpus restreint
Le présent bureau est caractéristique en plusieurs points de l’œuvre de Roentgen ; type de meuble qu’il a su décliner en plusieurs modèles. Le nôtre se caractérise par sa sobre élégance tant au niveau du placage d’acajou qu’au niveau des bronzes dorés ; les modèles les plus riches étant livrés à la cour impériale russe de Catherine II.
On connaît quatre secrétaires à cylindre et caissons pourvus d’un mécanisme, en tous points similaires, à l’exception de la galerie employée sur le gradin. Un voile malheureusement demeure sur leur commanditaire respectif.
Ces quatre meubles sont très certainement liés à la famille royale ; une hypothèse plausible serait que Louis XVI et ses deux frères, le comte d’Artois et le comte de Provence, en auraient possédé chacun un, le quatrième aurait été livré à l’épouse de l’un des deux frères du roi et probablement la comtesse de Provence.
Cette hypothèse est d’autant plus envisageable à la lumière des commodes du même corpus livrées par Roentgen à Louis XVI, le comte d’Artois et la comtesse d’Artois. Comme le souligne C. Baulez, « les achats de la cour de France sont difficiles à cerner car ils furent payés sur des cassettes privées et jamais portés sur les inventaires officiels » (ibid, p. 101).
Le bureau d’Hubert de Givenchy
La particularité du bureau de la collection Hubert de Givenchy est sa galerie ajourée d’entrelacs feuillagés.
Bien que nous ignorons le commanditaire de ce bureau, Hubert de Givenchy s’était vu communiquer une provenance prestigieuse du XIXe siècle : le baron Florentin-Achille Seillière (1813-1873). Homme d’affaire dans le secteur ferroviaire, il est également banquier puisqu’il participe avec les frères Pereire à la création du Crédit mobilier et de la Banque de France. Grand amateur d’œuvres d’art, il réunit en son château de Mello, une importante collection construite acquisition après acquisition lors de grandes ventes : Pourtalès, Fould, ou encore Demidoff pour ne citer que ces grands noms. Se côtoient alors dans ce curieux château de l’Oise, meubles d'Andre-Charles Boulle comme une fabuleuse armoire ou encore deux coffrets (ayant par la suite rejoint les collections de Sir Philip Sassoon puis vente Houghton Hall, Christie's, Londres, 8 décembre 1994, lot 22), majoliques des Della Robbia, faïences de Delft, émaux de Leonard Limosin, porcelaines de Saxe, de Chine et du Japon, verres de Venise, sculptures antiques, etc. A sa mort, ses héritiers vendront à travers plusieurs vacations le contenu de cette incroyable collection.
Le bureau de Versailles
En décembre 1781 « un secrétaire acheté des allemands » rejoint le Garde Meuble privé du Roi pour la somme de 12 000 livres et qui pourrait être celui aujourd’hui déposé par le Louvre au château de Versailles et de Trianon (inv.V4512; inv OA5228). Lors de la Révolution, le bureau du roi aurait été « cédé à un créancier de la République » puis racheté en 1816 par Louis XVIII (1755-1824) « comme étant le bureau de Louis XVI ».
Le meuble rejoint Trianon de 1833 à 1851, pour être ensuite exposé au musée des Souverains l’année suivante, puis est présenté à l’exposition au Petit Trianon en 1867 organisée sous le patronage de l’impératrice Eugénie, pour enfin rejoindre le Mobilier National en 1883.
Le gradin présente une bordure ajourée d’entrelacs feuillagés, comme sur le bureau Givenchy. La médaille d’origine (dont on ignore le motif mais qui était très certainement le profil de Cicéron) est remplacée en 1835 par le jeune bronzier Guillaume Denière (1815-1901) allusive à Louis XVI, allégorie en référence à un don éventuel par les Etats de Bourgogne à Louis XVI.
Secrétaire à cylindre
attribué à David Roentgen (ébéniste)
François Rémond (bronzier)
Vers 1781
Bâti : chêne. Placage : acajou moiré, ronce d'acajou. Bronzes ciselés et dorés, acier
Historique : peut-être acquis par Louis XVI en 1781, puis aliéné à la Révolution ; racheté par le Garde-Meuble en 1816 comme étant le bureau de Louis XVI ; placé à Trianon de 1833 à 1851 ; en 1835 le bronzier Denière remplace le médaillon d'origine par une médaille allégorique accréditant la légende d'un don à Louis XVI par les Etats de Bourgogne (...)
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Louis XVI a eu une passion pour les meubles de David Roentgen. Citons comme exemple le secrétaire à musique acquis en mars 1779 pour plus de 80 000 livres qu’il place dans sa salle à manger des retours de chasse à Versailles. Dès 1791, compte tenu de sa bizarrerie, il est prévu de démanteler le secrétaire et de le transformer. Malgré les propositions de Benneman et Robiersky, le meuble est stocké et finalement oublié au Garde-Meuble royal jusqu’en 1827 où il se voit alors retirer ses panneaux pour être ensuite vendu.
En avril 1791, Louis XVI s’offre sur ses fonds personnels pour la somme de 2 400 livres, évoquée plus haut, « une commode mécanique en bois placages, dite des allemands, la dite commode ouvrant à trois ventaux par différents mouvements ; le dedans composé d’un mécanisme particulier dont le roi a la clef. (…) ». On ignore aujourd’hui la destinée de ce meuble, cependant les deux autres commodes sont conservées au Victoria and Albert Museum, Londres (inv. W.51.1948) et au Bayerisches Nationalmuseum de Munich (inv. 90⁄307).
Marie-Antoinette sera, quant à elle, moins amatrice des meubles de Roentgen et préfèrera faire appel à Jean-Henri Riesener. On connaît de Roentgen néanmoins un coffret livré pour elle ainsi que la célèbre table « Joueuse de tympanon » acquise en 1785, conservé au musée des Arts et Métiers, Paris (inv. 07501-0001).
Automate : joueuse de tympanon
Pierre Kintzing et David Roentgen
1784
Bois Acier Ivoire Laiton Porcelaine Soie Fibre indéterminé Liège ? Cire ? Caoutchouc ? Laine (feutre) Alliage ferreux (pour les clefs) Peau (de buffle)
Image : Musée des arts et métiers, Cnam / Photo Pascal Faligot
Le bureau des collections royales anglaises
Le bureau à cylindre ornant aujourd’hui les intérieurs du palais de Buckingham (collection S.M. la reine d’Angleterre, inv. RCIN 293) est acheté à Paris en 1820 pour George IV (1762-1830) par l’intermédiaire de François Benois pour la somme de 275£. Le meuble arrive à Carlton House le 12 mai 1820 dans six caisses - n’oublions pas que les pieds sont dévissables et que Roentgen a toujours eu le souci de produire des meubles pensés pour le transport. Les caisses sont ouvertes le lendemain. Tous ces détails sont consignés par Justham qui enregistre la livraison et précise, à torts, que ledit bureau aurait appartenu à Louis XIV. Le bureau est placé dans la King’s Ante Room pour rejoindre fin 1826 le Pediment Stores Attic Floor (Inventaires de Carlton House, vol. J, p. 268).
Mechanical cylinder bureau
Attributed to David Roentgen
c. 1785
mahogany, gilt bronze
148.0 x 142.0 x 83.0 cm (whole object)
Image : The Royal Collection Trust
Aujourd’hui, le bureau est présenté comme ayant probablement appartenu au comte de Provence, futur Louis XVIII , ou au roi Louis XVI.
En effet le garde-meuble privé du comte de Provence se voit confisqué en 1793 un bureau à cylindre, réservé un temps par la Commission des Arts, pour être finalement attribué à un fournisseur de la République. Ce bureau est évalué 12 000 livres et décrit ainsi « secrétaire mécanique à cylindre, en acajou, de 4 pieds 1⁄2 de longueur, 2 pieds 1⁄2 de profondeur et 4 pieds 1⁄2 de haut, orné de cadres, bretés, piastres et galeries découpées à jour et médaillons surmonté d’une guirlande de laurier et à graines, sur 8 pieds à gaines ; le tout en bronze doré d’or moulu et au mat. »
La médaille représente le profil d’un philosophe identifié comme étant probablement celui de Denis Diderot ; bien qu’il s’agisse plutôt de Cicéron. Le gradin présente quant à lui une balustrade.
Le bureau de Talleyrand
Il reste un autre bureau de ce corpus qui est publié pour la première fois ici. Un article publié en 1899 dans Le Matin rapporte que Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838) se le serait fait offrir par le roi Louis XVI lui-même, pour le léguer ensuite à sa nièce, fille de Dorothée de Courlande (1793-1862), Pauline de Talleyrand-Périgord (1820-1890) épouse d’Henri de Castellane (1814-1847). Le bureau Talleyrand a figuré un temps dans la collection de Marcel Boussac (1889-1980), propriétaire de la maison de couture Dior.
Ce bureau est identique à celui conservé à Buckingham avec sa balustrade en bronze doré ceinturant le gradin.
Bureau à cylindre, de David Roentgen des collections Talleyrand
Collection privée
Image : Christie's
Ainsi, nous retrouvons la même médaille sur les bureaux Givenchy, de Buckingham et Talleyrand. Celle de Versailles ayant été remplacée en 1835, la prise de risque est minime en affirmant qu’elle devait représenter Cicéron.
Quant à la galerie du gradin, elle peut être de deux types : à balustres ou en ajours feuillagés. Le premier type se retrouvant à Buckingham et sur celui de Talleyrand ; le second sur le bureau Givenchy et celui de Versailles.
Enfin, notons que Roentgen a très certainement employé la même planche d’acajou qu’il aurait débitée en quatre feuilles puisque si l’on compare les quatre bureaux, nous retrouvons le même nœud sur le côté droit ; sur le bureau de Talleyrand, la feuille ayant été probablement inversée, puisque le nœud se situe sur le côté gauche.
A la lumière de ces comparaisons, et, ce malgré des documents d’archive lacunaires, il paraît alors très probable que ces quatre bureaux aient été contemporains les uns des autres et réalisés pour des membres de la famille royale.
* Source et infos complémentaires : Christie's - Vente Hubert de Givenchy, collectionneur (14 juin 2022)
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