Le palais de l’Élysée
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Le palais de l’Élysée
Diantre, se peut-il ?!!
Je ne retrouve plus notre sujet sur le palais de cette chère Bathilde, aujourd'hui palais de l’Élysée .
La duchesse de Bourbon
ayant témoigné le désir d'acheter l 'hôtel d'Evreux, que le Roi a payé l'année dernière 1,100,000 livres, et qui devoit servir à loger les princes étrangers qui nous visitent, M. de Brienne a trouvé que Sa Majesté avoil été lésée dans l'acquisition de cet hôtel, et madame de Bourbon ne le payera, selon toute apparence, que 600,000 livres
Bien, qu'à cela ne tienne : à moi, WIKI !!!
... et hop !
Histoire
Hôtel du comte d'Évreux
Après la mort de Louis XIV, en 1715, dont la fin de règne rime avec une certaine austérité, le Régent du royaume, Philippe d'Orléans, délaisse Versailles au profit de Paris, entraînant avec lui la Cour, qui dès lors s'y fait construire comme les membres de la bourgeoisie divers palais et hôtels particuliers.
La même année, Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, sollicite du Régent la capitainerie des chasses de Monceaux. Ce dernier aimant se moquer des courtisans désargentés lui rétorque : « Je vous l'accorderai lorsque je pourrai vous en porter moi-même le brevet dans un hôtel à vous ». La moquerie affecte directement le comte qui n'a pas de demeure parisienne digne de ce nom ; Saint-Simon disait d'ailleurs de lui : « Tout ce qu'il avait en lui était tourné à l'ambition ».
Le comte d'Évreux peint par Hyacinthe Rigaud, vers 1720.
Il vend alors au célèbre banquier John Law son comté de Tancarville, en Normandie, pour 732 000 livres (alors qu'il l'avait acheté dix ans auparavant à la duchesse de Nemours pour 350 000 livres)
... et rachète le marais des Gourdes deux terrains ayant appartenu à André Le Nôtre d'une trentaine d'arpents (une dizaine d'hectares) pour 77 000 livres, situé entre l'actuelle rue du Faubourg-Saint-Honoré, alors simple chaussée bordée de masures au toit de chaume menant au village du Roule, et le Grand Cours (Champs-Élysées), lieu de promenade créé par Colbert dans l'axe des Tuileries (les lieux sont alors bien moins chers qu'à Paris même).
Il n'y a alors encore aucun hôtel particulier, ce ne sont que jardins maraîchers, bois, pépinières et une maladrerie, mais le projet de construction de la future avenue des Champs-Élysées va rapidement y amener architectes et aristocrates qui veulent quitter le centre-ville devenu trop exigu. L'ancien propriétaire du terrain, l'architecte et contrôleur des bâtiments du Roi Armand-Claude Mollet (futur architecte de Louis XV et allié des Le Nôtre à qui il rachète le terrain des Gourdes, jouant au spéculateur immobilier), prévoit dans le contrat de vente qu'il soit chargé d'y construire un hôtel destiné à la résidence du comte d'Évreux.
Pour s'assurer un train de vie en accord avec son rang, le comte d'Évreux avait épousé Marie-Anne Crozat (1696–1729), la fille de l'homme d'affaires Antoine Crozat .
Crozat est l'acteur français le plus important de la traite négrière, le premier propriétaire de la Louisiane et la première fortune de France à la fin du règne de Louis XIV. Il fut le « plus riche homme de Paris », selon Saint-Simon.
Ce portrait reflète bien tant d'opulence :
Ce mariage apporte à Evreux une dot de 2 000 000 livres qui lui permettra de financer son hôtel. La pauvrette a alors douze ans et lui trente-deux. Le souci des nobles de la fin du règne de Louis XIV est alors de trouver de l'argent, dépensé dans les fastes de la Cour et les guerres ; le souci des bourgeois, de s'élever socialement : cette union est un exemple de ce qui avait souvent cours en ces temps.
Mais le comte, désirant rester célibataire et fortuné, congédie sa jeune épouse le 14 décembre 1720, le jour du bal de l'inauguration de l'hôtel à laquelle assiste sa maîtresse la duchesse de Lesdiguières. Le comte, ayant spéculé sur le système de Law (notamment sur la Compagnie des Indes), retire assez d'argent pour rembourser, à son beau-père, la dot de son épouse dès l’année précédente. Celle-ci meurt à l'âge de vingt-neuf ans et son père n'aura alors de cesse que de vouloir plus d'argent du comte, arguant que la banqueroute de Law avait bouleversé la valeur de la monnaie.
Remarquable édifice, L'hôtel d'Évreux selon le plan de Turgot, vers 1737
Édifié entre 1718 et 1720 et décoré entre 1720 et 1722, l'hôtel d'Évreux, demeure imposante au milieu des modestes échoppes du faubourg Saint-Honoré, est aménagé selon les principes d'architecture en vogue à l'époque.
Il y a un corps de bâtiment de deux étages, élevé sur un vaste sous-sol. Il reste l'un des meilleurs exemples du modèle classique : il commence par un vestibule (rez-de-chaussée à colonnes qui est évidé pour que les visiteurs n'attendent pas sous la pluie) dans l'axe d'une cour d'honneur (de part et d'autre de cette cour arrondie se placent deux murs à arcades dissimulant les dépendances et deux basses cours réservées aux fournisseurs et aux travaux des domestiques), un corps central double en profondeur et à trois degrés (rez-de-chaussée, étage noble et étage sous comble) et deux ailes en équerre de part et d'autre en simple rez-de-chaussée (le Petit Appartement plus facile à chauffer dans l'aile de gauche qui sert de petits appartements au comte, l’Appartement des Bains dans l'aile de droite).
La vaste cour d'honneur est bordée de deux murs aveugles à arcades « en défoncé » surmontés d'une balustrade et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques supportant le blason du propriétaire. L'ordonnancement des lieux permet alors toutes les adaptations souhaitées par les propriétaires successifs. Il n'y a pourtant pas encore d'escalier d'honneur, mais que des coursives et le premier étage n'est ni meublé ni décoré, le Comte considérant que les travaux lui ayant assez coûté et qu'il vivait au rez-de-chaussée, pensait que de toute manière, le Régent ne voudrait pas visiter l'étage, mais se contenterait des salons d'apparat.
En effet, contrairement aux hôtels particuliers de l'époque, qui comportent un rez-de-chaussée de réception, un premier étage pour recevoir des proches et de la famille, et des appartements privés dans les ailes, le comte n'aménage que l’appartement de parade du rez-de-chaussée, par économie mais aussi parce qu'il était séparé de son épouse et sans enfant.
Les décors intérieurs de style Régence sont réalisés sous la direction de l'architecte Jules Michel Alexandre Hardouin qui remplace Armand-Claude Mollet en 1720. Il est à noter le nombre important de boiseries, fleurons, rosaces, dessus-de-porte ou rinceaux essentiellement dus au sculpteur Michel Lange. Le décor des salons de réception, bien que modifié au cours des siècles, conserve l'essentiel de son aspect d'origine. L'abbé Antonini, en visite, déjà frappé par un « tableau mouvant » (ce qui est alors très moderne) déclare en outre être étonné par « les lustres qui étaient du dernier beau ».
De fait, hein, ça ne rigole pas !
L'architecte Jacques-François Blondel, notamment auteur des planches relatives aux palais et hôtels dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, sacre l'hôtel « plus belle maison de plaisance des environs de Paris ».
Comme il l'avait promis, le Régent vient en personne apporter le brevet au comte, rajoutant en plus 140 toises (530 mètres carrés) de terrains pour le féliciter d'avoir relevé le défi, ce qui permet d'agrandir le récent jardin à la française et de le fermer en demi-lune.
À sa mort en 1753, le comte d'Évreux laisse un hôtel admiré de tous ses contemporains. Il démissionne pourtant de ses charges et vit reclus dans son hôtel, avec sa gouvernante, Mlle de La Haye, son officier d'ordonnance, Fline, et des laquais, piqueurs et cochers.
Résidence de Madame de Pompadour
En 1753, le roi Louis XV achète alors l'hôtel pour en faire la résidence parisienne de la marquise de Pompadour, une de ses favorites vivant alors à Versailles et charmée par l'édifice. La vente a lieu le 24 décembre de la même année, au Châtelet de Paris. M. Lenote est curateur, Me Melin, notaire ; une estimation est faite par l'architecte Desmaisons, elle se monte à 730 000 livres. L'achat de la demeure est motivé, selon le marquis d'Argenson, par le statut chancelant de favorite (elle aurait ainsi un lieu où se retirer dignement en cas de disgrâce) ainsi que par sa situation géographique, à la porte de Paris (elle n'était en effet pas populaire auprès du peuple parisien).
Néanmoins, elle n'y vit pas régulièrement, partagée entre sa vie à la Cour et ses visites à sa fille Alexandrine au couvent de l'Assomption dans la rue Saint-Honoré voisine ; le décès de cette dernière en 1754 ne l'invite pas à s'y poser, d'autant que des graffitis ornant les murs de l'hôtel, du type « maison de la putain du roi », rappellent que les habitants de ce quartier populaire n'aiment pas la richesse arrogante qu'elle affiche ou son inconséquence lorsqu'elle conçoit un potager qui barre la circulation du Grand Cours (futurs Champs-Élysées).
Elle y fait de nombreuses transformations, les murs se couvrent de boiseries et d'or caractéristiques du « style Pompadour »
la façade de la cour d'honneur s'inspire de celle de son château de Champs-sur-Marne, qui fit l'objet de l'une de nos sorties de groupe !
Celle qui possède depuis quelques années le marquisat de Pompadour suit sa devise : « Mon plaisir n'est pas de contempler l'or de mes coffres, mais de le répandre ».
Mais les travaux sont en réalité à la charge du royaume de France qui dépense près de 100 000 livres dans la réfection et la décoration. La marquise presse Lassurance, son architecte favori, de remanier la chambre de parade (notamment sa grande alcôve), d'aménager le premier étage et de construire un grand escalier ; Verberckt est chargé des sculptures au ciseau, Van Loo, Boucher et Dubois des médaillons et des panneaux, Lazare Duvaux de la décoration de la salle de bain.
Appréciant la matière noble, la marquise prend soin de sélectionner des étoffes, marqueteries, marbres, tapisseries des Gobelins, lustres en cristal de Bohême, vaisselle et pendules de grande qualité. Des tapisseries de grande facture ornent les murs.
Les jardins, eux, se voient garnis de portiques, de charmilles, d'un potager et même de cascades, d'un labyrinthe et d'une grotte dorée pour sa fille.
Inconditionnelle des bergeries de Watteau et aimant jouer les bergères, comme le veut la mode du « retour à la nature », elle y fait aussi paître un troupeau de moutons aux cornes dorées et au cou enrubanné. Un jour où Madame de Pompadour décide de les laisser entrer dans son boudoir pour les présenter à ses invités, le bélier, croyant avoir à faire à un rival, fonce vers son reflet aperçu dans un grand miroir, le troupeau le suit, saccageant la pièce. Le roi participe à l'agrandissement des jardins.
Hôtel des Ambassadeurs extraordinaires
Dès le 15 novembre 1757, à l'âge de 36 ans, Madame de Pompadour avait, par son testament, institué son frère, le marquis de Marigny, pour son légataire universel. Néanmoins, si le roi accepte ces dispositions, il décide à la mort de la marquise que l'hôtel d'Évreux va maintenant être dévolu à loger les ambassadeurs extraordinaires, à la place de l'hôtel des Pontchartrain, situé rue des Petits-Champs. L’hôtel des Ambassadeurs extraordinaires devient donc une propriété de la Couronne.
Après le décès de la marquise, le 15 avril 1764, l'hôtel sert pendant un an à centraliser et vendre tout le mobilier et les œuvres d'art amassés par cette dernière dans ses nombreuses propriétés. Les ventes attirent beaucoup de curieux.
Lors de la réhabilitation de l'hôtel, on supprime le potager et on réduit la surface du parc, rendue à la promenade des Champs-Élysées. Néanmoins, devant l'absence répétée de ses hôtes, l'hôtel, par décision royale du 14 août 1765, sert de lieu d'exposition aux « personnes curieuses et [aux] amateurs de beaux-arts » (on y présente notamment la série de toiles commandée par Louis XV, les Ports de France par Joseph Vernet)
... puis en 1768 de garde-meuble, en attendant l'achèvement de celui alors en construction, sur la place Louis-XV. Dans tous les salons et même des baraques construites sur les abords sont déposées des armures et des tapisseries. Pendant ce temps, et jusqu'en 1773, le peuple de Paris peut venir se promener dans les jardins, parmi les anciens décorums de la marquise, la cascade et la grotte notamment.
Demeure de Nicolas Beaujon
Neuf ans après le décès de la marquise, en 1773, l'hôtel devient la propriété du banquier Nicolas Beaujon, qui acquiert pour un million de livres (il n'en paie en réalité que 600 00024) l'hôtel d'Évreux le 2 octobre 1773, par l'intermédiaire de maître Lepot d'Auteuil, le nouveau garde-meuble royal ayant été installé place Louis-XV (l'actuel hôtel de la Marine). Il emménage le 30 novembre 1774. Les dégradations subies par l'hôtel pendant la période où il n'est plus qu'un lieu de stockage amènent Nicolas Beaujon à réhabiliter et redécorer l'ensemble.
Nicolas Beaujon par Louis-Michel van Loo.
Il fait appel à l'architecte du Roi, Étienne-Louis Boullée, pour les travaux. Il procède ainsi à des agrandissements, notamment pour l'aile ouest qui comprenait les petits appartements (en longueur et en largeur) qui est prolongée vers les Champs-Élysées : on remplace ainsi l'antichambre, la chambre à coucher et le cabinet par une antichambre, un salon, un grand cabinet, une grande galerie, une bibliothèque (Nicolas Beaujon n'aime pas lire, mais selon la mode du temps, il achète pour 400 000 livres un cabinet de sciences naturelles), un arrière-cabinet, un autre salon, une chambre à coucher et un boudoir. Piat Sauvage y travaille et des toiles de Guerchin, Jean-Pierre Houël ou encore van Loo sont accrochées dans la galerie ; les plus fameuses sont toutefois La Bohémienne de Frans Hals
que voici :
et Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune
que voilà :
.... collection que Nicolas Beaujon se plaît à montrer à ses visiteurs.
Des statues sont également installées, dont une Diane antique sous les traits de la marquise de Pompadour.
Sa chambre, copieusement décorée, est ornée de plusieurs fenêtres en œil-de-bœuf, de glaces et de tentures plissées. Les cuisines de l'hôtel sont déplacées de l'aile ouest à l'aile est (à l'emplacement où elles sont toujours aujourd'hui), afin de pouvoir installer les bureaux de sa banque. Dans le corps de bâtiment, il sépare en deux la salle des fêtes du comte d'Évreux et fait installer une salle de billard anglais. La salle de musique de Madame de Pompadour est conservée. Une salle de bain est aménagée. Aucun grand escalier ne permet encore d'accéder à l'étage, où logent Monsieur et Madame Tétard du Lys, amis de Nicolas Beaujon.
Étienne-Louis Boullée aménage également le parc à la française, qui devient à l'anglaise : un lac avec en son centre une fontaine, des terrasses et des allées sont ainsi créées. L'architecte Nicolas-Claude Girardin fait aussi construire une serre chaude, reliée à l'hôtel par une galerie de treillages ainsi qu'une ménagerie.
Hardi à la tâche, Nicolas Beaujon passe sa journée à travailler à l'hôtel, où, munificent, il loge certains de ses employés et leur famille ainsi que des comédiens comme Pierre Laurent Buirette de Belloy. Il passe sa soirée à converser sur les nouvelles de la ville mais, impotent, doit bientôt vivre dans le palais en chaise roulante. Il compte néanmoins cinq à six maîtresses, surnommées les « Berceuses », qui au fil du temps deviennent des hôtesses du palais. Les fameuses berceuses ... tout un poème ...
Il conserve sous réserve d'usufruit la propriété du désormais « hôtel Beaujon » jusqu'en août 1786, date à laquelle il le vend en viager au roi Louis XVI, se sachant sur la fin de sa vie (pour 1 100 000 livres, bien qu'il fût estimé à trois millions).
Le roi souhaite en effet y loger, comme son prédécesseur, les ambassadeurs extraordinaires ainsi que les souverains étrangers de passage à Paris. La vente se fait néanmoins au nom de Monsieur Durney, un agent de change, pour que les frais ne soient pas explicitement à la charge de la Couronne. Nicolas Beaujon y meurt le 21 décembre et est inhumé en grande pompe.
Le 25 avril 1787, tout le mobilier et les éléments de décor sont vendus aux enchères, après deux jours d'ouverture au public.
Propriété de Bathilde d'Orléans
La dernière occupante de l'hôtel avant la Révolution est Louise-Marie-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, qui s'y installe en 1787, Louis XVI ayant finalement abandonné son projet. Fille du duc d'Orléans, sœur de Philippe Égalité, tante de Louis-Philippe Ier, mère du duc d'Enghien, belle-fille du prince de Condé, qui occupe précédemment les lieux, son mari, le duc de Bourbon, l'abandonne assez rapidement après leur mariage : leur séparation est officielle en 1781.
En raisons de ses nombreuses liaisons, elle n'est plus la bienvenue à la Cour (elle se bat en effet lors d'un bal, à l'Opéra, avec la princesse d'Henin). Elle achète le 17 juillet à Louis XVI31, son cousin, l'hôtel Beaujon, pour 600 000 livres.
L'hôtel Beaujon est rebaptisé « l'hôtel de l'Élysée » en raison de son jardin dont les ifs se mêlent à ceux du carré de l'Élysée, jardin de l'avenue des Champs-Élysées (selon d'autres sources, aussi l'« Élysée Bourbon », en raison du nom de sa propriétaire). La duchesse s'y installe avec une fille adultérine (Adélaïde-Victoire), née d'une aventure avec un officier de marine (le chevalier Alexandre-Amable de Roquefeuil). Elle fait aménager dans le parc un hameau, comprenant des maisons rustiques, en souvenir de celui de son beau-père, le prince de Condé, situé dans le parc du château de Chantilly.
Très fantasque, passionnée de chiromancie, d'astrologie et de sciences occultes, elle s'y adonne dans les salons du palais en compagnie de personnalités comme le magnétiseur Mesmer, le théosophe Louis-Claude de Saint-Martin, le moine mystique Christophe Antoine Gerle, Suzette Labrousse ou encore l'oracle Catherine Théot.
Citoyenne Vérité
Pendant la Révolution française, Bathilde d'Orléans est surnommée « citoyenne Vérité », en raison de son nouvel esprit républicain. Elle offre ainsi de l'argent au directoire du district des Capucins Saint-Honoré pour assurer la tranquillité publique, ainsi qu'un bâtiment servant de corps de garde, situé à la jonction de l'avenue de Marigny et de la place Beauvau.
Elle subit néanmoins les représailles de la fuite en Autriche de son neveu Louis-Philippe d'Orléans, en avril 1793 : tous les membres de la famille des Bourbons sont emprisonnés par la Convention. La duchesse est emprisonnée à la prison du fort Saint-Jean, à Marseille, pendant un an et demi et ne réchappe que miraculeusement à la Terreur ; libérée en 1795, elle retrouve son palais parisien.
Néanmoins, après la mort de son frère guillotiné, elle avait offert à la Convention son hôtel, son château du Petit Bourg ainsi que d'autres biens, dans le but d'être libérée de sa prison. La Convention avait passé outre, réquisitionnant de facto ses biens.
Le palais de l'Élysée a beaucoup souffert pendant ces troubles années. Le domaine a successivement accueilli la Commission de l'Envoi des Lois et de l'Imprimerie du Bulletin des Lois (entre le 5 mars et le 6 septembre 1794, date à laquelle elle est transférée à l'hôtel de Penthièvre) puis le dépôt national de meubles provenant des saisies d'émigrés ou de condamnés (les salons sont alors aménagés en salles de vente publiques). Les jardins sont ouverts au peuple, et un projet de « temple à l'Égalité » est même à l'étude.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_l'%C3%89lys%C3%A9e
Je ne retrouve plus notre sujet sur le palais de cette chère Bathilde, aujourd'hui palais de l’Élysée .
La duchesse de Bourbon
ayant témoigné le désir d'acheter l 'hôtel d'Evreux, que le Roi a payé l'année dernière 1,100,000 livres, et qui devoit servir à loger les princes étrangers qui nous visitent, M. de Brienne a trouvé que Sa Majesté avoil été lésée dans l'acquisition de cet hôtel, et madame de Bourbon ne le payera, selon toute apparence, que 600,000 livres
Bien, qu'à cela ne tienne : à moi, WIKI !!!
... et hop !
Histoire
Hôtel du comte d'Évreux
Après la mort de Louis XIV, en 1715, dont la fin de règne rime avec une certaine austérité, le Régent du royaume, Philippe d'Orléans, délaisse Versailles au profit de Paris, entraînant avec lui la Cour, qui dès lors s'y fait construire comme les membres de la bourgeoisie divers palais et hôtels particuliers.
La même année, Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, sollicite du Régent la capitainerie des chasses de Monceaux. Ce dernier aimant se moquer des courtisans désargentés lui rétorque : « Je vous l'accorderai lorsque je pourrai vous en porter moi-même le brevet dans un hôtel à vous ». La moquerie affecte directement le comte qui n'a pas de demeure parisienne digne de ce nom ; Saint-Simon disait d'ailleurs de lui : « Tout ce qu'il avait en lui était tourné à l'ambition ».
Le comte d'Évreux peint par Hyacinthe Rigaud, vers 1720.
Il vend alors au célèbre banquier John Law son comté de Tancarville, en Normandie, pour 732 000 livres (alors qu'il l'avait acheté dix ans auparavant à la duchesse de Nemours pour 350 000 livres)
... et rachète le marais des Gourdes deux terrains ayant appartenu à André Le Nôtre d'une trentaine d'arpents (une dizaine d'hectares) pour 77 000 livres, situé entre l'actuelle rue du Faubourg-Saint-Honoré, alors simple chaussée bordée de masures au toit de chaume menant au village du Roule, et le Grand Cours (Champs-Élysées), lieu de promenade créé par Colbert dans l'axe des Tuileries (les lieux sont alors bien moins chers qu'à Paris même).
Il n'y a alors encore aucun hôtel particulier, ce ne sont que jardins maraîchers, bois, pépinières et une maladrerie, mais le projet de construction de la future avenue des Champs-Élysées va rapidement y amener architectes et aristocrates qui veulent quitter le centre-ville devenu trop exigu. L'ancien propriétaire du terrain, l'architecte et contrôleur des bâtiments du Roi Armand-Claude Mollet (futur architecte de Louis XV et allié des Le Nôtre à qui il rachète le terrain des Gourdes, jouant au spéculateur immobilier), prévoit dans le contrat de vente qu'il soit chargé d'y construire un hôtel destiné à la résidence du comte d'Évreux.
Pour s'assurer un train de vie en accord avec son rang, le comte d'Évreux avait épousé Marie-Anne Crozat (1696–1729), la fille de l'homme d'affaires Antoine Crozat .
Crozat est l'acteur français le plus important de la traite négrière, le premier propriétaire de la Louisiane et la première fortune de France à la fin du règne de Louis XIV. Il fut le « plus riche homme de Paris », selon Saint-Simon.
Ce portrait reflète bien tant d'opulence :
Ce mariage apporte à Evreux une dot de 2 000 000 livres qui lui permettra de financer son hôtel. La pauvrette a alors douze ans et lui trente-deux. Le souci des nobles de la fin du règne de Louis XIV est alors de trouver de l'argent, dépensé dans les fastes de la Cour et les guerres ; le souci des bourgeois, de s'élever socialement : cette union est un exemple de ce qui avait souvent cours en ces temps.
Mais le comte, désirant rester célibataire et fortuné, congédie sa jeune épouse le 14 décembre 1720, le jour du bal de l'inauguration de l'hôtel à laquelle assiste sa maîtresse la duchesse de Lesdiguières. Le comte, ayant spéculé sur le système de Law (notamment sur la Compagnie des Indes), retire assez d'argent pour rembourser, à son beau-père, la dot de son épouse dès l’année précédente. Celle-ci meurt à l'âge de vingt-neuf ans et son père n'aura alors de cesse que de vouloir plus d'argent du comte, arguant que la banqueroute de Law avait bouleversé la valeur de la monnaie.
Remarquable édifice, L'hôtel d'Évreux selon le plan de Turgot, vers 1737
Édifié entre 1718 et 1720 et décoré entre 1720 et 1722, l'hôtel d'Évreux, demeure imposante au milieu des modestes échoppes du faubourg Saint-Honoré, est aménagé selon les principes d'architecture en vogue à l'époque.
Il y a un corps de bâtiment de deux étages, élevé sur un vaste sous-sol. Il reste l'un des meilleurs exemples du modèle classique : il commence par un vestibule (rez-de-chaussée à colonnes qui est évidé pour que les visiteurs n'attendent pas sous la pluie) dans l'axe d'une cour d'honneur (de part et d'autre de cette cour arrondie se placent deux murs à arcades dissimulant les dépendances et deux basses cours réservées aux fournisseurs et aux travaux des domestiques), un corps central double en profondeur et à trois degrés (rez-de-chaussée, étage noble et étage sous comble) et deux ailes en équerre de part et d'autre en simple rez-de-chaussée (le Petit Appartement plus facile à chauffer dans l'aile de gauche qui sert de petits appartements au comte, l’Appartement des Bains dans l'aile de droite).
La vaste cour d'honneur est bordée de deux murs aveugles à arcades « en défoncé » surmontés d'une balustrade et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques supportant le blason du propriétaire. L'ordonnancement des lieux permet alors toutes les adaptations souhaitées par les propriétaires successifs. Il n'y a pourtant pas encore d'escalier d'honneur, mais que des coursives et le premier étage n'est ni meublé ni décoré, le Comte considérant que les travaux lui ayant assez coûté et qu'il vivait au rez-de-chaussée, pensait que de toute manière, le Régent ne voudrait pas visiter l'étage, mais se contenterait des salons d'apparat.
En effet, contrairement aux hôtels particuliers de l'époque, qui comportent un rez-de-chaussée de réception, un premier étage pour recevoir des proches et de la famille, et des appartements privés dans les ailes, le comte n'aménage que l’appartement de parade du rez-de-chaussée, par économie mais aussi parce qu'il était séparé de son épouse et sans enfant.
Les décors intérieurs de style Régence sont réalisés sous la direction de l'architecte Jules Michel Alexandre Hardouin qui remplace Armand-Claude Mollet en 1720. Il est à noter le nombre important de boiseries, fleurons, rosaces, dessus-de-porte ou rinceaux essentiellement dus au sculpteur Michel Lange. Le décor des salons de réception, bien que modifié au cours des siècles, conserve l'essentiel de son aspect d'origine. L'abbé Antonini, en visite, déjà frappé par un « tableau mouvant » (ce qui est alors très moderne) déclare en outre être étonné par « les lustres qui étaient du dernier beau ».
De fait, hein, ça ne rigole pas !
L'architecte Jacques-François Blondel, notamment auteur des planches relatives aux palais et hôtels dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, sacre l'hôtel « plus belle maison de plaisance des environs de Paris ».
Comme il l'avait promis, le Régent vient en personne apporter le brevet au comte, rajoutant en plus 140 toises (530 mètres carrés) de terrains pour le féliciter d'avoir relevé le défi, ce qui permet d'agrandir le récent jardin à la française et de le fermer en demi-lune.
À sa mort en 1753, le comte d'Évreux laisse un hôtel admiré de tous ses contemporains. Il démissionne pourtant de ses charges et vit reclus dans son hôtel, avec sa gouvernante, Mlle de La Haye, son officier d'ordonnance, Fline, et des laquais, piqueurs et cochers.
Résidence de Madame de Pompadour
En 1753, le roi Louis XV achète alors l'hôtel pour en faire la résidence parisienne de la marquise de Pompadour, une de ses favorites vivant alors à Versailles et charmée par l'édifice. La vente a lieu le 24 décembre de la même année, au Châtelet de Paris. M. Lenote est curateur, Me Melin, notaire ; une estimation est faite par l'architecte Desmaisons, elle se monte à 730 000 livres. L'achat de la demeure est motivé, selon le marquis d'Argenson, par le statut chancelant de favorite (elle aurait ainsi un lieu où se retirer dignement en cas de disgrâce) ainsi que par sa situation géographique, à la porte de Paris (elle n'était en effet pas populaire auprès du peuple parisien).
Néanmoins, elle n'y vit pas régulièrement, partagée entre sa vie à la Cour et ses visites à sa fille Alexandrine au couvent de l'Assomption dans la rue Saint-Honoré voisine ; le décès de cette dernière en 1754 ne l'invite pas à s'y poser, d'autant que des graffitis ornant les murs de l'hôtel, du type « maison de la putain du roi », rappellent que les habitants de ce quartier populaire n'aiment pas la richesse arrogante qu'elle affiche ou son inconséquence lorsqu'elle conçoit un potager qui barre la circulation du Grand Cours (futurs Champs-Élysées).
Elle y fait de nombreuses transformations, les murs se couvrent de boiseries et d'or caractéristiques du « style Pompadour »
la façade de la cour d'honneur s'inspire de celle de son château de Champs-sur-Marne, qui fit l'objet de l'une de nos sorties de groupe !
Celle qui possède depuis quelques années le marquisat de Pompadour suit sa devise : « Mon plaisir n'est pas de contempler l'or de mes coffres, mais de le répandre ».
Mais les travaux sont en réalité à la charge du royaume de France qui dépense près de 100 000 livres dans la réfection et la décoration. La marquise presse Lassurance, son architecte favori, de remanier la chambre de parade (notamment sa grande alcôve), d'aménager le premier étage et de construire un grand escalier ; Verberckt est chargé des sculptures au ciseau, Van Loo, Boucher et Dubois des médaillons et des panneaux, Lazare Duvaux de la décoration de la salle de bain.
Appréciant la matière noble, la marquise prend soin de sélectionner des étoffes, marqueteries, marbres, tapisseries des Gobelins, lustres en cristal de Bohême, vaisselle et pendules de grande qualité. Des tapisseries de grande facture ornent les murs.
Les jardins, eux, se voient garnis de portiques, de charmilles, d'un potager et même de cascades, d'un labyrinthe et d'une grotte dorée pour sa fille.
Inconditionnelle des bergeries de Watteau et aimant jouer les bergères, comme le veut la mode du « retour à la nature », elle y fait aussi paître un troupeau de moutons aux cornes dorées et au cou enrubanné. Un jour où Madame de Pompadour décide de les laisser entrer dans son boudoir pour les présenter à ses invités, le bélier, croyant avoir à faire à un rival, fonce vers son reflet aperçu dans un grand miroir, le troupeau le suit, saccageant la pièce. Le roi participe à l'agrandissement des jardins.
Hôtel des Ambassadeurs extraordinaires
Dès le 15 novembre 1757, à l'âge de 36 ans, Madame de Pompadour avait, par son testament, institué son frère, le marquis de Marigny, pour son légataire universel. Néanmoins, si le roi accepte ces dispositions, il décide à la mort de la marquise que l'hôtel d'Évreux va maintenant être dévolu à loger les ambassadeurs extraordinaires, à la place de l'hôtel des Pontchartrain, situé rue des Petits-Champs. L’hôtel des Ambassadeurs extraordinaires devient donc une propriété de la Couronne.
Après le décès de la marquise, le 15 avril 1764, l'hôtel sert pendant un an à centraliser et vendre tout le mobilier et les œuvres d'art amassés par cette dernière dans ses nombreuses propriétés. Les ventes attirent beaucoup de curieux.
Lors de la réhabilitation de l'hôtel, on supprime le potager et on réduit la surface du parc, rendue à la promenade des Champs-Élysées. Néanmoins, devant l'absence répétée de ses hôtes, l'hôtel, par décision royale du 14 août 1765, sert de lieu d'exposition aux « personnes curieuses et [aux] amateurs de beaux-arts » (on y présente notamment la série de toiles commandée par Louis XV, les Ports de France par Joseph Vernet)
... puis en 1768 de garde-meuble, en attendant l'achèvement de celui alors en construction, sur la place Louis-XV. Dans tous les salons et même des baraques construites sur les abords sont déposées des armures et des tapisseries. Pendant ce temps, et jusqu'en 1773, le peuple de Paris peut venir se promener dans les jardins, parmi les anciens décorums de la marquise, la cascade et la grotte notamment.
Demeure de Nicolas Beaujon
Neuf ans après le décès de la marquise, en 1773, l'hôtel devient la propriété du banquier Nicolas Beaujon, qui acquiert pour un million de livres (il n'en paie en réalité que 600 00024) l'hôtel d'Évreux le 2 octobre 1773, par l'intermédiaire de maître Lepot d'Auteuil, le nouveau garde-meuble royal ayant été installé place Louis-XV (l'actuel hôtel de la Marine). Il emménage le 30 novembre 1774. Les dégradations subies par l'hôtel pendant la période où il n'est plus qu'un lieu de stockage amènent Nicolas Beaujon à réhabiliter et redécorer l'ensemble.
Nicolas Beaujon par Louis-Michel van Loo.
Il fait appel à l'architecte du Roi, Étienne-Louis Boullée, pour les travaux. Il procède ainsi à des agrandissements, notamment pour l'aile ouest qui comprenait les petits appartements (en longueur et en largeur) qui est prolongée vers les Champs-Élysées : on remplace ainsi l'antichambre, la chambre à coucher et le cabinet par une antichambre, un salon, un grand cabinet, une grande galerie, une bibliothèque (Nicolas Beaujon n'aime pas lire, mais selon la mode du temps, il achète pour 400 000 livres un cabinet de sciences naturelles), un arrière-cabinet, un autre salon, une chambre à coucher et un boudoir. Piat Sauvage y travaille et des toiles de Guerchin, Jean-Pierre Houël ou encore van Loo sont accrochées dans la galerie ; les plus fameuses sont toutefois La Bohémienne de Frans Hals
que voici :
et Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune
que voilà :
.... collection que Nicolas Beaujon se plaît à montrer à ses visiteurs.
Des statues sont également installées, dont une Diane antique sous les traits de la marquise de Pompadour.
Sa chambre, copieusement décorée, est ornée de plusieurs fenêtres en œil-de-bœuf, de glaces et de tentures plissées. Les cuisines de l'hôtel sont déplacées de l'aile ouest à l'aile est (à l'emplacement où elles sont toujours aujourd'hui), afin de pouvoir installer les bureaux de sa banque. Dans le corps de bâtiment, il sépare en deux la salle des fêtes du comte d'Évreux et fait installer une salle de billard anglais. La salle de musique de Madame de Pompadour est conservée. Une salle de bain est aménagée. Aucun grand escalier ne permet encore d'accéder à l'étage, où logent Monsieur et Madame Tétard du Lys, amis de Nicolas Beaujon.
Étienne-Louis Boullée aménage également le parc à la française, qui devient à l'anglaise : un lac avec en son centre une fontaine, des terrasses et des allées sont ainsi créées. L'architecte Nicolas-Claude Girardin fait aussi construire une serre chaude, reliée à l'hôtel par une galerie de treillages ainsi qu'une ménagerie.
Hardi à la tâche, Nicolas Beaujon passe sa journée à travailler à l'hôtel, où, munificent, il loge certains de ses employés et leur famille ainsi que des comédiens comme Pierre Laurent Buirette de Belloy. Il passe sa soirée à converser sur les nouvelles de la ville mais, impotent, doit bientôt vivre dans le palais en chaise roulante. Il compte néanmoins cinq à six maîtresses, surnommées les « Berceuses », qui au fil du temps deviennent des hôtesses du palais. Les fameuses berceuses ... tout un poème ...
Il conserve sous réserve d'usufruit la propriété du désormais « hôtel Beaujon » jusqu'en août 1786, date à laquelle il le vend en viager au roi Louis XVI, se sachant sur la fin de sa vie (pour 1 100 000 livres, bien qu'il fût estimé à trois millions).
Le roi souhaite en effet y loger, comme son prédécesseur, les ambassadeurs extraordinaires ainsi que les souverains étrangers de passage à Paris. La vente se fait néanmoins au nom de Monsieur Durney, un agent de change, pour que les frais ne soient pas explicitement à la charge de la Couronne. Nicolas Beaujon y meurt le 21 décembre et est inhumé en grande pompe.
Le 25 avril 1787, tout le mobilier et les éléments de décor sont vendus aux enchères, après deux jours d'ouverture au public.
Propriété de Bathilde d'Orléans
La dernière occupante de l'hôtel avant la Révolution est Louise-Marie-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, qui s'y installe en 1787, Louis XVI ayant finalement abandonné son projet. Fille du duc d'Orléans, sœur de Philippe Égalité, tante de Louis-Philippe Ier, mère du duc d'Enghien, belle-fille du prince de Condé, qui occupe précédemment les lieux, son mari, le duc de Bourbon, l'abandonne assez rapidement après leur mariage : leur séparation est officielle en 1781.
En raisons de ses nombreuses liaisons, elle n'est plus la bienvenue à la Cour (elle se bat en effet lors d'un bal, à l'Opéra, avec la princesse d'Henin). Elle achète le 17 juillet à Louis XVI31, son cousin, l'hôtel Beaujon, pour 600 000 livres.
L'hôtel Beaujon est rebaptisé « l'hôtel de l'Élysée » en raison de son jardin dont les ifs se mêlent à ceux du carré de l'Élysée, jardin de l'avenue des Champs-Élysées (selon d'autres sources, aussi l'« Élysée Bourbon », en raison du nom de sa propriétaire). La duchesse s'y installe avec une fille adultérine (Adélaïde-Victoire), née d'une aventure avec un officier de marine (le chevalier Alexandre-Amable de Roquefeuil). Elle fait aménager dans le parc un hameau, comprenant des maisons rustiques, en souvenir de celui de son beau-père, le prince de Condé, situé dans le parc du château de Chantilly.
Très fantasque, passionnée de chiromancie, d'astrologie et de sciences occultes, elle s'y adonne dans les salons du palais en compagnie de personnalités comme le magnétiseur Mesmer, le théosophe Louis-Claude de Saint-Martin, le moine mystique Christophe Antoine Gerle, Suzette Labrousse ou encore l'oracle Catherine Théot.
Citoyenne Vérité
Pendant la Révolution française, Bathilde d'Orléans est surnommée « citoyenne Vérité », en raison de son nouvel esprit républicain. Elle offre ainsi de l'argent au directoire du district des Capucins Saint-Honoré pour assurer la tranquillité publique, ainsi qu'un bâtiment servant de corps de garde, situé à la jonction de l'avenue de Marigny et de la place Beauvau.
Elle subit néanmoins les représailles de la fuite en Autriche de son neveu Louis-Philippe d'Orléans, en avril 1793 : tous les membres de la famille des Bourbons sont emprisonnés par la Convention. La duchesse est emprisonnée à la prison du fort Saint-Jean, à Marseille, pendant un an et demi et ne réchappe que miraculeusement à la Terreur ; libérée en 1795, elle retrouve son palais parisien.
Néanmoins, après la mort de son frère guillotiné, elle avait offert à la Convention son hôtel, son château du Petit Bourg ainsi que d'autres biens, dans le but d'être libérée de sa prison. La Convention avait passé outre, réquisitionnant de facto ses biens.
Le palais de l'Élysée a beaucoup souffert pendant ces troubles années. Le domaine a successivement accueilli la Commission de l'Envoi des Lois et de l'Imprimerie du Bulletin des Lois (entre le 5 mars et le 6 septembre 1794, date à laquelle elle est transférée à l'hôtel de Penthièvre) puis le dépôt national de meubles provenant des saisies d'émigrés ou de condamnés (les salons sont alors aménagés en salles de vente publiques). Les jardins sont ouverts au peuple, et un projet de « temple à l'Égalité » est même à l'étude.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_l'%C3%89lys%C3%A9e
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Voici ce que l'on peut trouver sur le merveilleux livre (merveilleux car truffé de plans !) de Jacques Francois Blondel. Il nous présente les plans originels du Palais.
"Architecture francoise, ou recueil des plans, elevations, coupes et profils des eglises, maisons rayales, palais, hotels & edifices les plus considerables de Paris, ainsi que des chateaux & maisons de plaisance situes aux environs de cette ville ou en d'autres endroits de la France batis par les plus celebres architectes & masures exactement sur les lieux"
http://edb.kulib.kyoto-u.ac.jp/exhibit-e/f01/f01_3cont.html
Et maintenant les plans "actuels", ou l'on peut noter le grand escalier d'honneur à l'est du vestibule construit par Le beau-frère de l'empereur Napoléon Ier Joachim Murat. A l'extrême est les appartements privés du président, ainsi que le fameux Salon d'Argent, qui a vu grand nombre de faits historiques, comme l'abdication de Napoléon ou la mort de Felix Faure "il voulait etre César, il a fini pompé" !
"Architecture francoise, ou recueil des plans, elevations, coupes et profils des eglises, maisons rayales, palais, hotels & edifices les plus considerables de Paris, ainsi que des chateaux & maisons de plaisance situes aux environs de cette ville ou en d'autres endroits de la France batis par les plus celebres architectes & masures exactement sur les lieux"
http://edb.kulib.kyoto-u.ac.jp/exhibit-e/f01/f01_3cont.html
Et maintenant les plans "actuels", ou l'on peut noter le grand escalier d'honneur à l'est du vestibule construit par Le beau-frère de l'empereur Napoléon Ier Joachim Murat. A l'extrême est les appartements privés du président, ainsi que le fameux Salon d'Argent, qui a vu grand nombre de faits historiques, comme l'abdication de Napoléon ou la mort de Felix Faure "il voulait etre César, il a fini pompé" !
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Je viens d’être condamnée non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels [...] Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien.
Fabien- Messages : 57
Date d'inscription : 24/05/2016
Age : 32
Localisation : Dijon
Re: Le palais de l’Élysée
J'aimerais bien savoir s'il est possible de visiter le palais de l'Elysée lors de la "Journée du patrimoine". Il semble si magnifique. Quelle chance le cher "monarque" républicain François...... Mais non, je n'ouvre pas du tout un sujet sur la politique, j'en ai horreur.
Merci à Eléonore et à Fabien.
Merci à Eléonore et à Fabien.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le palais de l’Élysée
Trianon a écrit:J'aimerais bien savoir s'il est possible de visiter le palais de l'Elysée lors de la "Journée du patrimoine".
Oui, il est ouvert au public ces journées-là, et seulement de toute l'année me semble-t-il . Mais je ne vous dis pas la queue qu'il doit y avoir pour cette visite ! Sans doute faut-il arriver dès potron-minet .
Merci, cher Fabien : le plan actuel est un impressionnant enchevêtrement de pièces de fonction !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
En fait chère Madame de Sabran ces 3 photos ne montrent pas des aménagements pour la marquise de Pompadour mais les boiseries néo-rococo et Louis-XVI impératrice des nouveaux salons édifiés pour l'impératrice Eugénie (en l’occurrence ici le salon doré photo 1 et 2 et le salon vert photo 3).
J'en avais parlé dans le sujet suivant
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2513-l-imperatrice-eugenie-et-marie-antoinette?highlight=imp%C3%A9ratrice+eug%C3%A9nie ,
où on peut voir aussi le salon rose . Ces 3 salons ont été crées de toute pièce pour Eugénie dans les années 1850 et montre tout à fait ce que pouvais être ses appartements aux Tuileries , très semblables
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le palais de l’Élysée
Merci, cher Hastur, pour ce petit rectificatif ! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Et merci à vous pour cette visite !
J'ai plusieurs fois pensé à visiter l’Élysée lors des journées du patrimoine lorsque j'étais à Paris mais la file d'attente hallucinante m'a à chaque fois fait renoncer !
J'ai plusieurs fois pensé à visiter l’Élysée lors des journées du patrimoine lorsque j'étais à Paris mais la file d'attente hallucinante m'a à chaque fois fait renoncer !
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le palais de l’Élysée
Élections obligent, le palais de l’Élysée est au cœur de l'actualité du moment.
L'on apprend d'ailleurs que, dans son rapport sur la gestion de la présidence de la République, la Cour des comptes préconise des travaux de rénovation importants (cliquez sur le lien)
A hauteur de...100 millions d'euros ! Oups !
Cet article du journal Le Point présente quant à lui L'Élysée en 10 chiffres-clés (cliquez sur le lien).
J'en cite quelques-uns :
1718
Date de sa construction : deux ans seulement suffisent au comte d'Évreux pour bâtir un hôtel particulier à la lisière de Paris, près du village du Roule et du Grand Cours, l'ancêtre des Champs-Élysées.
Tour à tour demeure aristocratique, puis imprimerie, salle des ventes, café-concert, résidence d'apparat, il devient le palais de la République en 1848, date de l'élection du prince Louis-Napoléon Bonaparte, le fils d'Hortense de Beauharnais, à la présidence du pays.
Le même qui fonde le Second Empire après un coup d'État en 1851, préparé dans les discrets salons de son nouveau palais...
1,2 milliard
Il s'agit de la valeur immobilière actuelle du palais si jamais l'État souhaitait le mettre en vente pour renflouer ses caisses... Un chiffre estimé il y a trois ans par l'historien Patrice de Moncan et la Fnaim.
À titre de comparaison, la tour Eiffel, elle, frôle les 3 milliards, toujours selon les mêmes sources, et le musée du Louvre, 7,5 milliards – sans les œuvres.
Excellente idée.
Allez hop, à vendre ! Et on déplace tout ce petit monde en régions !
24 présidents (+ 1 à venir)
De Louis-Napoléon Bonaparte, élu en 1848, à François Hollande, qui se retire cette année, la République a été dirigée par 24 présidents. La plus grande partie du contingent a été assurée par la IIIe République (1871-1940), avec 14 présidents qui assuraient surtout un rôle de représentation.
Le président Jean Casimir-Perier (1894) considérait le palais comme un « décor menteur où l'on ne fait que recevoir des coups sans pouvoir les rendre ». Il y resta uniquement sept mois, avant de rendre son habit avec fracas.
100 millions d'euros
Le coût annuel du budget de l'Élysée, avec 800 personnes employées à temps plein. Un chiffre en baisse de 12 % par rapport à l'ère Nicolas Sarkozy.
Il s'agit donc d'une courbe que François Hollande a bien réussi à inverser. La rémunération du chef de l'État est également passée de 21 300 à 15 000 euros brut par mois.
Le budget « fleurs » a été divisé par deux, de 200 000 à 100 000 euros (plus de 400 000 euros sous Jacques Chirac).
Quatre cercueils
Quatre présidents de la République trouveront la mort en fonction. Deux d'entre eux furent assassinés : Sadi Carnot, poignardé à Lyon par un anarchiste italien en 1894, et Paul Doumer, atteint par deux balles lors de l'inauguration d'un salon littéraire à Paris, en 1932, tirées par un déséquilibré russe.
Le troisième, Félix Faure, mourut en 1899 d'une attaque cardiaque en pleine extase dans les bras de sa maîtresse, dans une pièce du palais.
Enfin, Georges Pompidou fut emporté par un cancer en 1974.
Deux mariages
Il y a aussi parfois de la joie à l'Élysée : le palais a été témoin de deux mariages.
Le président Gaston Doumergue y épouse en 1931 Jeanne Gaussal, professeur à la retraite, douze jours avant la fin de son septennat.
L'inverse de Nicolas Sarkozy qui inaugure son quinquennat en divorçant avant de convoler avec la chanteuse Carla Bruni en février 2008.
60 pendules
Elles sont remontées une fois par semaine, tous les mardis, par une maître-horlogère qui bichonne ces mécanismes vieux parfois de 350 ans. Il lui faut deux heures pour faire le tour des pièces, toujours accompagnée par un garde républicain.
Dans le bureau présidentiel, deux pendules : une sur la cheminée et une pendulette d'officier, que Napoléon offrait à ses chefs de troupe pour qu'ils soient ponctuels...
Le journal Ouest France propose de son côté un aperçu virtuel des principaux aménagements du palais.
Si vous souhaitez savoir où se trouve le salon d'argent ou le salon Pompadour, cliquez ici : https://www.thinglink.com/scene/917400821711241219
Enfin, une émission de radio Un jour dans l'Histoire , consacrée la semaine dernière à l'histoire du célèbre 55 rue du Faubourg Saint-Honoré....
C'est ici : https://www.rtbf.be/auvio/detail_un-jour-dans-l-histoire?id=2210526
Vous pouvez encore regarder ce court documentaire, présentant l'Elysée de Madame de Pompadour :
L'on apprend d'ailleurs que, dans son rapport sur la gestion de la présidence de la République, la Cour des comptes préconise des travaux de rénovation importants (cliquez sur le lien)
A hauteur de...100 millions d'euros ! Oups !
Cet article du journal Le Point présente quant à lui L'Élysée en 10 chiffres-clés (cliquez sur le lien).
J'en cite quelques-uns :
1718
Date de sa construction : deux ans seulement suffisent au comte d'Évreux pour bâtir un hôtel particulier à la lisière de Paris, près du village du Roule et du Grand Cours, l'ancêtre des Champs-Élysées.
Tour à tour demeure aristocratique, puis imprimerie, salle des ventes, café-concert, résidence d'apparat, il devient le palais de la République en 1848, date de l'élection du prince Louis-Napoléon Bonaparte, le fils d'Hortense de Beauharnais, à la présidence du pays.
Le même qui fonde le Second Empire après un coup d'État en 1851, préparé dans les discrets salons de son nouveau palais...
1,2 milliard
Il s'agit de la valeur immobilière actuelle du palais si jamais l'État souhaitait le mettre en vente pour renflouer ses caisses... Un chiffre estimé il y a trois ans par l'historien Patrice de Moncan et la Fnaim.
À titre de comparaison, la tour Eiffel, elle, frôle les 3 milliards, toujours selon les mêmes sources, et le musée du Louvre, 7,5 milliards – sans les œuvres.
Excellente idée.
Allez hop, à vendre ! Et on déplace tout ce petit monde en régions !
24 présidents (+ 1 à venir)
De Louis-Napoléon Bonaparte, élu en 1848, à François Hollande, qui se retire cette année, la République a été dirigée par 24 présidents. La plus grande partie du contingent a été assurée par la IIIe République (1871-1940), avec 14 présidents qui assuraient surtout un rôle de représentation.
Le président Jean Casimir-Perier (1894) considérait le palais comme un « décor menteur où l'on ne fait que recevoir des coups sans pouvoir les rendre ». Il y resta uniquement sept mois, avant de rendre son habit avec fracas.
100 millions d'euros
Le coût annuel du budget de l'Élysée, avec 800 personnes employées à temps plein. Un chiffre en baisse de 12 % par rapport à l'ère Nicolas Sarkozy.
Il s'agit donc d'une courbe que François Hollande a bien réussi à inverser. La rémunération du chef de l'État est également passée de 21 300 à 15 000 euros brut par mois.
Le budget « fleurs » a été divisé par deux, de 200 000 à 100 000 euros (plus de 400 000 euros sous Jacques Chirac).
Quatre cercueils
Quatre présidents de la République trouveront la mort en fonction. Deux d'entre eux furent assassinés : Sadi Carnot, poignardé à Lyon par un anarchiste italien en 1894, et Paul Doumer, atteint par deux balles lors de l'inauguration d'un salon littéraire à Paris, en 1932, tirées par un déséquilibré russe.
Le troisième, Félix Faure, mourut en 1899 d'une attaque cardiaque en pleine extase dans les bras de sa maîtresse, dans une pièce du palais.
Enfin, Georges Pompidou fut emporté par un cancer en 1974.
Deux mariages
Il y a aussi parfois de la joie à l'Élysée : le palais a été témoin de deux mariages.
Le président Gaston Doumergue y épouse en 1931 Jeanne Gaussal, professeur à la retraite, douze jours avant la fin de son septennat.
L'inverse de Nicolas Sarkozy qui inaugure son quinquennat en divorçant avant de convoler avec la chanteuse Carla Bruni en février 2008.
60 pendules
Elles sont remontées une fois par semaine, tous les mardis, par une maître-horlogère qui bichonne ces mécanismes vieux parfois de 350 ans. Il lui faut deux heures pour faire le tour des pièces, toujours accompagnée par un garde républicain.
Dans le bureau présidentiel, deux pendules : une sur la cheminée et une pendulette d'officier, que Napoléon offrait à ses chefs de troupe pour qu'ils soient ponctuels...
Le journal Ouest France propose de son côté un aperçu virtuel des principaux aménagements du palais.
Si vous souhaitez savoir où se trouve le salon d'argent ou le salon Pompadour, cliquez ici : https://www.thinglink.com/scene/917400821711241219
Enfin, une émission de radio Un jour dans l'Histoire , consacrée la semaine dernière à l'histoire du célèbre 55 rue du Faubourg Saint-Honoré....
C'est ici : https://www.rtbf.be/auvio/detail_un-jour-dans-l-histoire?id=2210526
Vous pouvez encore regarder ce court documentaire, présentant l'Elysée de Madame de Pompadour :
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le palais de l’Élysée
Trianon a écrit: J'aimerais bien savoir s'il est possible de visiter le palais de l’Élysée lors de la "Journée du patrimoine". Il semble si magnifique.
Le palais ne se visite pas uniquement lors des JEP. Allez voir sur le site des services de l’Élysée. C'est le cas de quelques ambassades aussi.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le palais de l’Élysée
On peut faire une demande : j'y suis allée deux fois avec ma classe .Revu un de ces élèves et il en gardait un excellent souvenir .
Re: Le palais de l’Élysée
J'aimerais faire un jour cette visite !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Miraculeusement réchappée de la Terreur, libérée en 1795, Bathilde retrouve en janvier 1797 sa résidence parisienne.
En son absence, l'Elysée a connu de nombreuses fonctions : le bâtiment a accueilli l'Imprimerie nationale et la Commission de l'Envoi des Lois avant de devenir le dépôt national de meubles provenant des saisies d'émigrés ou de condamnés. A son retour, la duchesse n'a plus les moyens d'entretenir la demeure : pour subvenir à ses besoins, elle met en location le rez-de-chaussée de l'hôtel et permet à son locataire, un négociant flamand du nom d'Hovyn, d'organiser des bals populaires.
Pendant le Directoire (1795-1799), l'Elysée se transforme en café-concert : au lendemain de la Terreur, les Parisiens sont avides d'amusements et d'insouciance. Partout dans Paris s'ouvrent des établissements où l'on vient s'étourdir et chercher une partenaire.
Les Hovyn, grands prêtres de l'amusement
Les négociants belges, locataires de l'Elysée, installent au rez-de-chaussée de l'hôtel, un café-concert, qu'ils inaugurent en grande pompe : dans les jardins de l'Elysées, un ballon vient chercher un mouton qui redescend sur terre en parachute. Pendant deux ans, l'établissement connaît un grand succès. On y rencontre régulièrement les créoles Fortunée Hamelin et Joséphine Beauharnais qui brisent les cœurs de tous ceux qui les rencontrent. On trouve de tout dans ce palais des plaisirs : expositions concerts, lectures, bals mais aussi "chambres privées", où se retrouvent les amants d'une nuit.
http://www.linternaute.com/histoire/magazine/dossier/07/elysee/3-bourbon-2.shtml
En son absence, l'Elysée a connu de nombreuses fonctions : le bâtiment a accueilli l'Imprimerie nationale et la Commission de l'Envoi des Lois avant de devenir le dépôt national de meubles provenant des saisies d'émigrés ou de condamnés. A son retour, la duchesse n'a plus les moyens d'entretenir la demeure : pour subvenir à ses besoins, elle met en location le rez-de-chaussée de l'hôtel et permet à son locataire, un négociant flamand du nom d'Hovyn, d'organiser des bals populaires.
Pendant le Directoire (1795-1799), l'Elysée se transforme en café-concert : au lendemain de la Terreur, les Parisiens sont avides d'amusements et d'insouciance. Partout dans Paris s'ouvrent des établissements où l'on vient s'étourdir et chercher une partenaire.
Les Hovyn, grands prêtres de l'amusement
Les négociants belges, locataires de l'Elysée, installent au rez-de-chaussée de l'hôtel, un café-concert, qu'ils inaugurent en grande pompe : dans les jardins de l'Elysées, un ballon vient chercher un mouton qui redescend sur terre en parachute. Pendant deux ans, l'établissement connaît un grand succès. On y rencontre régulièrement les créoles Fortunée Hamelin et Joséphine Beauharnais qui brisent les cœurs de tous ceux qui les rencontrent. On trouve de tout dans ce palais des plaisirs : expositions concerts, lectures, bals mais aussi "chambres privées", où se retrouvent les amants d'une nuit.
http://www.linternaute.com/histoire/magazine/dossier/07/elysee/3-bourbon-2.shtml
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Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Quelle aventure, chère Eléonore, vous m'en direz !!!!!
C'est vrai que j'oublie souvent cette terreur et tous ces magnifiques bâtiments qui ont été détruits. Aujourd'hui, ce magnifique Palais a la noble tâche d'être la demeure de nos présidents et pas la moindre. Les Grands de ce monde qui y sont invités remarquent tout de suite la "touche" française dont on parle dans le monde entier, cette touche a essayé d'être imitée par certains avec un goût des plus douteux (le Qatar ??? Je ne me rappelle plus quel pays).
C'est vrai que j'oublie souvent cette terreur et tous ces magnifiques bâtiments qui ont été détruits. Aujourd'hui, ce magnifique Palais a la noble tâche d'être la demeure de nos présidents et pas la moindre. Les Grands de ce monde qui y sont invités remarquent tout de suite la "touche" française dont on parle dans le monde entier, cette touche a essayé d'être imitée par certains avec un goût des plus douteux (le Qatar ??? Je ne me rappelle plus quel pays).
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le palais de l’Élysée
Oui, n'est-ce pas ! Mais en 1799, le Premier Consul Napoléon Bonaparte met le holà à ces "années folles" avant l'heure. C'est la fin d'une époque insouciante pour le Palais de l'Elysée. En 1805, Murat, maréchal de France et beau-frère de Napoléon, achète l'hôtel à la fille d'Hovyn, contrainte de vendre l'Elysée pour éponger ses dettes.
Murat, enfant d'un aubergiste de Labastide -Fortunière (au nord de Cahors), héros de la Seconde Bataille d'Aboukir, a été fait maréchal de France. Il a épousé la plus jeune sœur de l'empereur Napoléon, jeune femme tout aussi ambitieuse rêve d'une couronne pour son mari ( Murat sera fait roi de Naples en 1808 ) .
Il possède de nombreuses propriétés plus luxueuses les unes que les autres et des tableaux de maîtres (Raphaël, Véronèse, Vinci) qu'il n'a pas toujours acquis honnêtement. Il choisit de faire de l'Elysée une demeure à son image et entame des travaux spectaculaires.
Soucieux de redonner tout son lustre à l'ancien hôtel d'Evreux, Murat confie les travaux de restauration et de réaménagement aux architectes Barthélémy Vignon et Barthélémy Thibault. Le Grand Escalier, à la rampe faite de palmes d'or, le Vestibule d'Honneur, garni de portes vitrées, une grande salle de bal (l'actuel Salon Murat, où se tient aujourd'hui le Conseil des ministres), une Salle des Banquets : dans ce cadre entièrement refait, le couple donne des réceptions princières.
Le premier étage du bâtiment est affecté au Prince Murat, comme les convenances le prescrivent, le second étage est dévolu aux enfants, tandis que Caroline occupe l'aile Est : dans ses appartements, elle aménage notamment un boudoir somptueux, le "Salon d'argent". Boiseries précieuses, mobilier de Jacob-Desmalter, murs tendus d'argent : rien n'est trop beau pour satisfaire les désirs de la princesse.
Murat, enfant d'un aubergiste de Labastide -Fortunière (au nord de Cahors), héros de la Seconde Bataille d'Aboukir, a été fait maréchal de France. Il a épousé la plus jeune sœur de l'empereur Napoléon, jeune femme tout aussi ambitieuse rêve d'une couronne pour son mari ( Murat sera fait roi de Naples en 1808 ) .
Il possède de nombreuses propriétés plus luxueuses les unes que les autres et des tableaux de maîtres (Raphaël, Véronèse, Vinci) qu'il n'a pas toujours acquis honnêtement. Il choisit de faire de l'Elysée une demeure à son image et entame des travaux spectaculaires.
Soucieux de redonner tout son lustre à l'ancien hôtel d'Evreux, Murat confie les travaux de restauration et de réaménagement aux architectes Barthélémy Vignon et Barthélémy Thibault. Le Grand Escalier, à la rampe faite de palmes d'or, le Vestibule d'Honneur, garni de portes vitrées, une grande salle de bal (l'actuel Salon Murat, où se tient aujourd'hui le Conseil des ministres), une Salle des Banquets : dans ce cadre entièrement refait, le couple donne des réceptions princières.
Le premier étage du bâtiment est affecté au Prince Murat, comme les convenances le prescrivent, le second étage est dévolu aux enfants, tandis que Caroline occupe l'aile Est : dans ses appartements, elle aménage notamment un boudoir somptueux, le "Salon d'argent". Boiseries précieuses, mobilier de Jacob-Desmalter, murs tendus d'argent : rien n'est trop beau pour satisfaire les désirs de la princesse.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Napoléon Ier :
de la gloire à l'abdication
Sous le règne de Napoléon, l'Elysée change plusieurs fois de mains.
Après le départ de Murat pour Naples ( le veinard ! ), c'est Napoléon qui l'occupe. Pendant ce premier séjour, Duroc, maréchal du palais, écrivait à M. Faget de Baure, chargé de l'intendance de la maison : A propos de l'Elysée, voulez-vous à l'avenir le faire désigner dans vos états sous le nom de l'Elysée-Napoléon .
L'empereur aimait beaucoup ce palais qu'il appelait " sa maison de santé ", sans doute parce qu'il venait régulièrement s'y reposer après les batailles .
Mais le jardin lui paraissait un vrai bric-à-brac : pagode chinoise , temple égyptien , chaumière, grotte ... Il aurait préféré des allées rectilignes et bien ombragées, propices aux promenades méditatives.
Napo, toujours pressé, changea la destination de certaines pièces . Le salon de droite devint l'antichambre des valets de pied, l'ex-salle de boum ( ) , la galerie des tableaux, fut affectée comme salon aux officiers. Il ne coucha jamais dans la chambre de parade mais lui préféra les petits appartements de Beaujon . Le salon de musique de Mme de Pompadour devint son cabinet de travail ...
( Claude Pasteur : L'Elysée, Histoire secrète et indiscrète des origines à nos jours )
de la gloire à l'abdication
Sous le règne de Napoléon, l'Elysée change plusieurs fois de mains.
Après le départ de Murat pour Naples ( le veinard ! ), c'est Napoléon qui l'occupe. Pendant ce premier séjour, Duroc, maréchal du palais, écrivait à M. Faget de Baure, chargé de l'intendance de la maison : A propos de l'Elysée, voulez-vous à l'avenir le faire désigner dans vos états sous le nom de l'Elysée-Napoléon .
L'empereur aimait beaucoup ce palais qu'il appelait " sa maison de santé ", sans doute parce qu'il venait régulièrement s'y reposer après les batailles .
Mais le jardin lui paraissait un vrai bric-à-brac : pagode chinoise , temple égyptien , chaumière, grotte ... Il aurait préféré des allées rectilignes et bien ombragées, propices aux promenades méditatives.
Napo, toujours pressé, changea la destination de certaines pièces . Le salon de droite devint l'antichambre des valets de pied, l'ex-salle de boum ( ) , la galerie des tableaux, fut affectée comme salon aux officiers. Il ne coucha jamais dans la chambre de parade mais lui préféra les petits appartements de Beaujon . Le salon de musique de Mme de Pompadour devint son cabinet de travail ...
( Claude Pasteur : L'Elysée, Histoire secrète et indiscrète des origines à nos jours )
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Merci !
Je me permets de rajouter une belle visite virtuelle très bien filmée du palais aujourd'hui !
Je me permets de rajouter une belle visite virtuelle très bien filmée du palais aujourd'hui !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le palais de l’Élysée
Permettez-vous, permettez-vous !
Merci, ma chère Diane .
Nul doute, c'est splendide ...
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
A l’Élysée, avec Joséphine et Oncle Bibiche, habitent Hortense et ses bambins : Charles-Louis-Napoléon, Napoléon-Louis, et la petite Napoléone . L'aîné, Napoléon-Charles, avait été enlevé par le croup. Je laisse à votre appréciation l'imagination débridée d'Hortense pour prénommer ses enfants !
Le palais va être le cadre du divorce tumultueux de Napoléon et Joséphine . L'impératrice vivait dans des transes douloureuses, pleurait, s'évanouissait ...
Les Murat faisant un séjour en France rappliquaient à l’Élysée, dévorés de curiosité, débordant d'une joie mauvaise, ravis de voir enfin s'en aller " la vieille". Mais ils durent se contenter de s'installer aux Tuileries, le roi de Saxe étant l'hôte de Napo à ce moment-là.
Quand enfin la pauvre Joséphine, répudiée, quitta le palais pour la Malmaison, Napoléon incapable de supporter le clan Bonaparte, Madame mère, les frères, les sœurs, toute la sainte famille en joie venue écouter prononcer l'acte de divorce, fuyait de son côté à Trianon.
Le palais va être le cadre du divorce tumultueux de Napoléon et Joséphine . L'impératrice vivait dans des transes douloureuses, pleurait, s'évanouissait ...
Les Murat faisant un séjour en France rappliquaient à l’Élysée, dévorés de curiosité, débordant d'une joie mauvaise, ravis de voir enfin s'en aller " la vieille". Mais ils durent se contenter de s'installer aux Tuileries, le roi de Saxe étant l'hôte de Napo à ce moment-là.
Quand enfin la pauvre Joséphine, répudiée, quitta le palais pour la Malmaison, Napoléon incapable de supporter le clan Bonaparte, Madame mère, les frères, les sœurs, toute la sainte famille en joie venue écouter prononcer l'acte de divorce, fuyait de son côté à Trianon.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
Sous le coup de l'émotion sincère qu'elle lui inspirait encore, et peut-être en manière de cadeau de rupture, Napoléon offrait à Joséphine non seulement la jolie Malmaison mais aussi l’Élysée " ses jardins et ses dépendances, avec le mobilier qui y existe actuellement "
" Nous entendons qu'elle en jouisse sa vie durant, et qu'après elle, ledit palais rentre dans notre domaine privé ."
Mais il n'était pas question pour Joséphine d'y revenir déjà : le roi de Saxe parti, les Murat s'étaient réinstallés comme chez eux ! Ils y restèrent un mois après lequel Napoléon ( en pleine préparation de son mariage avec Marie-Louise ) écrivit à Joséphine :
Je te saurai avec plaisir à l’Élysée et fort heureux de te voir plus souvent, car tu sais combien je t'aime. Sois tranquille et contente, et aie une confiance absolue en moi ( ... ) . J'ai ordonné que l'on portât tes affaires à l'Élysée-Napoléon . Sois gaie, c'est le moyen de me plaire.
( !!! )
" Nous entendons qu'elle en jouisse sa vie durant, et qu'après elle, ledit palais rentre dans notre domaine privé ."
Mais il n'était pas question pour Joséphine d'y revenir déjà : le roi de Saxe parti, les Murat s'étaient réinstallés comme chez eux ! Ils y restèrent un mois après lequel Napoléon ( en pleine préparation de son mariage avec Marie-Louise ) écrivit à Joséphine :
Je te saurai avec plaisir à l’Élysée et fort heureux de te voir plus souvent, car tu sais combien je t'aime. Sois tranquille et contente, et aie une confiance absolue en moi ( ... ) . J'ai ordonné que l'on portât tes affaires à l'Élysée-Napoléon . Sois gaie, c'est le moyen de me plaire.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le palais de l’Élysée
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le palais de l’Élysée
Ce n'est pas comme s'il s'intéressait à quelqu'un d'autre que lui-même.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le palais de l’Élysée
Enfin bref et quoi qu'il en soit, la pauvre Joséphine s'ennuyait ferme à L'Elysée où plus personne ne se hasardait à venir lui rendre visite. Aussi passait-elle des journées entières seule, à se désoler , et finit-elle par quitter le palais ( le 9 mars ) que Napo récupérait in petto.
Joséphine, en lot de consolation sans doute ( ) emportait tout de même vingt-six tableaux de l'école italienne, dont un Véronèse, des vases étrusques et autres babioles que l'empereur voulait bien lui laisser en propriété.
Lui reprenait possession de l'Elysée par acte passé devant notaire et y entreprenait des travaux pour accueillir dignement Marie-Louise.
Pour la nouvelle maîtresse des lieux ( très pieuse ) fut installée une chapelle, juste au-dessus du salon Murat .
Bientôt furent aménagés des appartement particuliers au deuxième étage pour le rejeton tant désiré, le petit roi de Rome . Sa gouvernante, Mme de Montesquiou, y disposait d'une chambre, un salon et une salle à manger.
La guerre était imminente avec la Russie ... vous connaissez la suite !
Joséphine, en lot de consolation sans doute ( ) emportait tout de même vingt-six tableaux de l'école italienne, dont un Véronèse, des vases étrusques et autres babioles que l'empereur voulait bien lui laisser en propriété.
Lui reprenait possession de l'Elysée par acte passé devant notaire et y entreprenait des travaux pour accueillir dignement Marie-Louise.
Pour la nouvelle maîtresse des lieux ( très pieuse ) fut installée une chapelle, juste au-dessus du salon Murat .
Bientôt furent aménagés des appartement particuliers au deuxième étage pour le rejeton tant désiré, le petit roi de Rome . Sa gouvernante, Mme de Montesquiou, y disposait d'une chambre, un salon et une salle à manger.
La guerre était imminente avec la Russie ... vous connaissez la suite !
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Date d'inscription : 21/12/2013
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