La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
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Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Passons commande auprès de Clio, c'est 450 euros la tasse "simple" et 1250 le bol-sein.
J'ai juste besoin d'un service de douze bols-seins pour mes invités
J'ai juste besoin d'un service de douze bols-seins pour mes invités
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
ce qui est heureux dans la laiterie, c'est que le LOUVRE ait accepté de rendre les pièces qui se trouvent sur les murs , cela faisait défaut, avec les tasses et le bol sein de porcelaine, les lieux sont rempluùmés !!!!, ne manquent que les fauteuils qui sont pour certains dans le bureau d'ALAIN BARATON et dans la salle à manger à TRIANON.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Gouverneur Morris a écrit:Passons commande auprès de Clio, c'est 450 euros la tasse "simple" et 1250 le bol-sein.
J'ai juste besoin d'un service de douze bols-seins pour mes invités
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
S’il faut rendre à César...
C’est sûr l’insistance de Bernadette Chirac que les bas-reliefs de la laiterie, qui étaient au Louvre, ont pu retrouver leur place d’origine. Sans cela, les statuts des différents musées auraient rendu impossible un tel transfert...
C’est sûr l’insistance de Bernadette Chirac que les bas-reliefs de la laiterie, qui étaient au Louvre, ont pu retrouver leur place d’origine. Sans cela, les statuts des différents musées auraient rendu impossible un tel transfert...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Tout à fait cher Vicq ! Rendons à Cleopâtre ce qui lui revient !
J'ajouterai qu'à l'époque, Rambouillet était encore résidence présidentielle. La démarche (disons plutôt : le fait du prince ) était donc plus aisée qu'elle ne le serait aujourd'hui.
J'ajouterai qu'à l'époque, Rambouillet était encore résidence présidentielle. La démarche (disons plutôt : le fait du prince ) était donc plus aisée qu'elle ne le serait aujourd'hui.
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Sur Arte, l’"Invitation au Voyage" va parler de la laiterie
https://www.arte.tv/fr/videos/092579-000-A/a-rambouillet-le-lait-de-la-seduction/?fbclid=IwAR1YfUQF-nPD6tXFmg4t0ufrDaKxM9NABhlIVtG52i3K6ykGeCGIeGeCTSc
https://www.arte.tv/fr/videos/092579-000-A/a-rambouillet-le-lait-de-la-seduction/?fbclid=IwAR1YfUQF-nPD6tXFmg4t0ufrDaKxM9NABhlIVtG52i3K6ykGeCGIeGeCTSc
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Plan de la laiterie de Rambouillet
Jean-Jacques Thévenin (1732-1813)
Dessin, dernier quart du 18e siècle
Image : CMN Benjamin Gavaudo / Domaine national de Rambouillet
Plan général de l'enclos de la laiterie de la reine à Rambouillet
Jean-Jacques Thévenin (1732-1813)
Dessin, dernier quart du 18e siècle
Image : CMN Benjamin Gavaudo / Domaine national de Rambouillet
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Qu'on se le dise !!!
L'exposition de Rambouillet ( qui prendra bientôt fin ) Vivre à l'antique, de Marie-Antoinette à Napoléon nous permet, exceptionnellement, d'admirer les sièges de Jacob dans le décor-même pour lequel ils ont été créés sur des dessins de Hubert Robert !
A ne pas manquer !
Attention ! Il est possible d'accéder librement à la Laiterie de la Reine, mais il faut avoir pris les tickets auparavant au château . Nous avons vu plusieurs visiteurs ainsi se casser le nez .
Je vous recommande vivement les très belles photos que notre duc d'Ostrogothie a faites de ce mobilier étonnant, d'inspiration étrusque, dans son cadre d'origine !
Vous les trouverez ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5267p25-exposition-vivre-a-l-antique-de-marie-antoinette-a-napoleon-ier-chateau-de-rambouillet#168955
L'exposition de Rambouillet ( qui prendra bientôt fin ) Vivre à l'antique, de Marie-Antoinette à Napoléon nous permet, exceptionnellement, d'admirer les sièges de Jacob dans le décor-même pour lequel ils ont été créés sur des dessins de Hubert Robert !
A ne pas manquer !
Attention ! Il est possible d'accéder librement à la Laiterie de la Reine, mais il faut avoir pris les tickets auparavant au château . Nous avons vu plusieurs visiteurs ainsi se casser le nez .
Je vous recommande vivement les très belles photos que notre duc d'Ostrogothie a faites de ce mobilier étonnant, d'inspiration étrusque, dans son cadre d'origine !
Vous les trouverez ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5267p25-exposition-vivre-a-l-antique-de-marie-antoinette-a-napoleon-ier-chateau-de-rambouillet#168955
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Marie-Antoinette vint-elle souvent visiter sa laiterie de Rambouillet ?
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Sauf erreur de ma part, elle ne la vit et ne vint qu’une seule fois, en 1787, lorsque Louis XVI lui offrit…
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
C'est peu, c'est très peu.
A sa décharge, à deux doigts ou plutôt deux ans de la Révolution, elle n'a pas eu le temps ...
La laiterie est traitée comme une fabrique de jardin. L’ensemble des bâtiments occupe un enclos à l’orée du jardin anglais, relié à la ferme par un arboretum. La laiterie proprement dite était précédée d’une petite ménagerie – ou basse cour – à laquelle on accède par une grille flanquée de deux pavillons circulaires, l’un et l’autre précédant une suite de charmants petits édifices d’apparence rustique ornés de parterres fleuris.
A l’ombre d’un petit bois autrefois planté d’essences exotiques, la laiterie prend l’apparence d’un petit temple austère en grès blanc. En façade, la porte d’entrée de l’édifice est ornée de deux colonnes toscanes soutenant un fronton cintré, dont la frise inférieure porte la mention Laiterie de la Reine.
https://www.ville-imperiale.com/napoleon/rambouillet/la-laiterie-de-rambouillet/
A sa décharge, à deux doigts ou plutôt deux ans de la Révolution, elle n'a pas eu le temps ...
La laiterie est traitée comme une fabrique de jardin. L’ensemble des bâtiments occupe un enclos à l’orée du jardin anglais, relié à la ferme par un arboretum. La laiterie proprement dite était précédée d’une petite ménagerie – ou basse cour – à laquelle on accède par une grille flanquée de deux pavillons circulaires, l’un et l’autre précédant une suite de charmants petits édifices d’apparence rustique ornés de parterres fleuris.
A l’ombre d’un petit bois autrefois planté d’essences exotiques, la laiterie prend l’apparence d’un petit temple austère en grès blanc. En façade, la porte d’entrée de l’édifice est ornée de deux colonnes toscanes soutenant un fronton cintré, dont la frise inférieure porte la mention Laiterie de la Reine.
https://www.ville-imperiale.com/napoleon/rambouillet/la-laiterie-de-rambouillet/
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55510
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Chers amis,
Oui, nous n'avons d'autre source que le journal de Louis XVI, qui mentionne la seule et dernière visite de la reine en 1787. Et nous pouvons le répéter sans cesse.
Mais .. et si nous ne connaissions tout simplement pas d'autres sources .. malheureusement la reine n'a pas tenu de journaux…
On ne connait donc pas les dates et destinations de leurs courses que le roi...
Mais il nous suffit de conclure la question de l'utilisabilité de la Laiterie par cette seule remarque laconique.
Pourquoi y aurait-elle acheté un nouveau service de luxe le 15 mai 1788, si elle ne visitait pas ce domaine, ne s'y intéressait pas et ne voulait pas le visiter ?
Était-elle vraiment si extravagante ?
J'appris seulement que Rambouillet était aussi apprécié du comte d'Artois, qui chassait assez souvent dans les bois vers 1787 et 1788. Après la chasse, il y tenait des dîners de chasse en tant que roi.
Il a également invité les participants, comme je l'ai lu dans la correspondance de la comtesse Sabran et du chevalier Boufflers. Comme le 10 juin 1786, lorsque la reine enceinte n'y a certainement pas suivi.
Mais ne lui est-il pas possible de rendre visite à son beau-frère après la chasse, alors qu'il est connu qu'elle a passé plus de temps à chasser avec lui qu'avec son mari... ?
C'est peut-être juste une théorie audacieuse .. mais je ne me contente pas d'une note dans le journal du roi .. je la laisse ouverte dans l'espoir que quelqu'un puisse trouver quelque chose ..
Leos
extrait de Correspondance inédite de la comtesse de Sabran et du chevalier de Boufflers ...
Ce 10 juin 1786.
Notre chasse a été superbe; nous sommes arrivés à midi à Rambouillet ; nous avons trouvé un diner excellent, un bon visage d'hôte et un bon gros sanglier, qui s'est fait courir depuis deux heures après-midi jusqu'à six. Nous avons fait un chemin énorme, et j'étais rendue de fatigue. Ce matin je m'en ressens encore; mais pour ma Delphine, elle s'est tant amusée qu'elle ne s'en est pas ressentie : à son âge, tout est plaisir; au mien, tout est peine; au mien, ce n'est pas cependant au temps qu'il faut m'en prendre, ce serait injuste; car tu m'as fait encore plus de mal
que lui.
Ce 3 juillet 1787.
Le pauvre maréchal est mort ce matin. Sa malheureuse sour la dévote est dans le désespoir, d'autant plus qu'il est mort sans confession et sans connaissance pour demander pardon à Dieu de ses millions de péchés mortels. C'était le Salomon de notre siècle, à la sagesse près. Tout son sérail est à présent dans les larmes et dans la misère, jusqu'à la sultane Validé. Le Roi hérite de cinq cent mille livres de rente (1); cela vient fort à propos, car, malgré les notables et tous leurs sages conseils, il ne sait où donner de la tête. Il y a eu hier une séance au Parlement qui a duré depuis onze heures jusqu'à cinq heures, au sujet de l'impôt du timbre qu'il refuse d'enregistrer avant que d'avoir vu par lui-même l'état actuel des finances. Il demande le compte au Roi, et l'on ne sait trop comment cela finira; on présume que ce sera par un lit de justice. En attendant, on parle de guerre. Il y aura un camp
de douze mille hommes à Givet, commandé par M. de Rochambeau, avec trois maréchaux de camp, MM. d'Esterhazy, Lambert et Laval. Le comte de Ségur revient au mois de septembre. Il paraît que tous les grands projets de l'Impératrice (2) et de l'Empereur (3) sont avortés; la révolte des Pays-Bas en est peut-être la cause : chacun raisonne à l'aveuglette sur la conduite de ces deux souverains, qui est inexplicable, et dont ils seraient peut-être bien embarrassés eux-mêmes de rendre raison. On dit qu'ils sont à peu près brouillés; cela doit être : l'ambition et l'amour-propre, unis à l'ambition et à l'amour-propre, ne peuvent point être longtemps d'accord.
Le prince Henri vient décidément au mois d'octobre prochain pour se fixer, dit-on, dans ce pays-ci; il ne me le mande pas positivement; mais il me le laisse entrevoir, et la Cour est dans l'intention de ne pas s'y opposer. Le Roi même lui a fait dire qu'il en serait fort aise. On lui propose d'acheter la Muette ; je ne sais ce qu'il en pensera; mais je sais bien qu'à sa place je n'en ferais rien : c'est une triste et magnifique maison d'où distille l'ennui, l'apprêt et le mauvais goût, comme tout ce qui appartient aux princes. C'est M. de Nivernois qui a eu cette admirable pensée; il n'y regarde pas de si près. En attendant, ce bon et aimable prince vient de me donner une nouvelle preuve de sa bonté pour moi, et même de sa galanterie. Il a fait graver mon portrait peint par madame Le Brun, et vient de m'envoyer un paquet énorme de ces gravures, en écrivant au bas, de sa propre main, le nom des personnes à qui il les destine. Il y en a beaucoup pour lesquelles je lui demande grâce, ne me souciant pas du tout de leur faire ce petit cadeau, dont elles se soucieraient peut-être encore moins; mais il y en a une pour toi que je te garde au lieu de te l'envoyer, car tu as déjà tant de mes portraits que j'aurais peur, à la fin, que les copies ne t'ennuyassent autant que l'original. C'est assez bien gravé, un peu en force cependant, mais aussi ressemblant qu'il est possible.
J'ai été diner hier à Montreuil, où j'ai beaucoup parlé de toi. Les Polignac sont dans la plus haute faveur; le Roi a soupé chez la duchesse le lendemain de son arrivée, et la Reine a été la voir à minuit, le jour même, en revenant de Rambouillet, où elle avait passé la journée. Cela prouve que les absents, quoi qu'en dise le proverbe, ont quelquefois raison, et même à la Cour, où une courte absence fait l'effet d'une éclipse de soleil que nous retrouvons bien plus brillant dès qu'il reparait ; je parle de son éclat qui peut seul toucher et éblouir les yeux des princes et des courtisans. S'il était question de toi, je ne parlerais que de cette douce influence avec laquelle il vivifie, il conserve et réjouit toute la nature, qui, dès l'instant qu'il disparaît, s'attriste, se flétrit et se glace comme le coeur de ta pauvre femme en ton absence. Mais adieu , mon enfant; car, après cela, il ne me reste plus rien à dire. Je t'ai fait le portrait au naturel du triste état où je suis.
+ Etat des chasses de l'équipage de la Reine et Monseigneur Comte d'Artois pour le sanglier. 1787, 1788
Oui, nous n'avons d'autre source que le journal de Louis XVI, qui mentionne la seule et dernière visite de la reine en 1787. Et nous pouvons le répéter sans cesse.
Mais .. et si nous ne connaissions tout simplement pas d'autres sources .. malheureusement la reine n'a pas tenu de journaux…
On ne connait donc pas les dates et destinations de leurs courses que le roi...
Mais il nous suffit de conclure la question de l'utilisabilité de la Laiterie par cette seule remarque laconique.
Pourquoi y aurait-elle acheté un nouveau service de luxe le 15 mai 1788, si elle ne visitait pas ce domaine, ne s'y intéressait pas et ne voulait pas le visiter ?
Était-elle vraiment si extravagante ?
J'appris seulement que Rambouillet était aussi apprécié du comte d'Artois, qui chassait assez souvent dans les bois vers 1787 et 1788. Après la chasse, il y tenait des dîners de chasse en tant que roi.
Il a également invité les participants, comme je l'ai lu dans la correspondance de la comtesse Sabran et du chevalier Boufflers. Comme le 10 juin 1786, lorsque la reine enceinte n'y a certainement pas suivi.
Mais ne lui est-il pas possible de rendre visite à son beau-frère après la chasse, alors qu'il est connu qu'elle a passé plus de temps à chasser avec lui qu'avec son mari... ?
C'est peut-être juste une théorie audacieuse .. mais je ne me contente pas d'une note dans le journal du roi .. je la laisse ouverte dans l'espoir que quelqu'un puisse trouver quelque chose ..
Leos
extrait de Correspondance inédite de la comtesse de Sabran et du chevalier de Boufflers ...
Ce 10 juin 1786.
Notre chasse a été superbe; nous sommes arrivés à midi à Rambouillet ; nous avons trouvé un diner excellent, un bon visage d'hôte et un bon gros sanglier, qui s'est fait courir depuis deux heures après-midi jusqu'à six. Nous avons fait un chemin énorme, et j'étais rendue de fatigue. Ce matin je m'en ressens encore; mais pour ma Delphine, elle s'est tant amusée qu'elle ne s'en est pas ressentie : à son âge, tout est plaisir; au mien, tout est peine; au mien, ce n'est pas cependant au temps qu'il faut m'en prendre, ce serait injuste; car tu m'as fait encore plus de mal
que lui.
Ce 3 juillet 1787.
Le pauvre maréchal est mort ce matin. Sa malheureuse sour la dévote est dans le désespoir, d'autant plus qu'il est mort sans confession et sans connaissance pour demander pardon à Dieu de ses millions de péchés mortels. C'était le Salomon de notre siècle, à la sagesse près. Tout son sérail est à présent dans les larmes et dans la misère, jusqu'à la sultane Validé. Le Roi hérite de cinq cent mille livres de rente (1); cela vient fort à propos, car, malgré les notables et tous leurs sages conseils, il ne sait où donner de la tête. Il y a eu hier une séance au Parlement qui a duré depuis onze heures jusqu'à cinq heures, au sujet de l'impôt du timbre qu'il refuse d'enregistrer avant que d'avoir vu par lui-même l'état actuel des finances. Il demande le compte au Roi, et l'on ne sait trop comment cela finira; on présume que ce sera par un lit de justice. En attendant, on parle de guerre. Il y aura un camp
de douze mille hommes à Givet, commandé par M. de Rochambeau, avec trois maréchaux de camp, MM. d'Esterhazy, Lambert et Laval. Le comte de Ségur revient au mois de septembre. Il paraît que tous les grands projets de l'Impératrice (2) et de l'Empereur (3) sont avortés; la révolte des Pays-Bas en est peut-être la cause : chacun raisonne à l'aveuglette sur la conduite de ces deux souverains, qui est inexplicable, et dont ils seraient peut-être bien embarrassés eux-mêmes de rendre raison. On dit qu'ils sont à peu près brouillés; cela doit être : l'ambition et l'amour-propre, unis à l'ambition et à l'amour-propre, ne peuvent point être longtemps d'accord.
Le prince Henri vient décidément au mois d'octobre prochain pour se fixer, dit-on, dans ce pays-ci; il ne me le mande pas positivement; mais il me le laisse entrevoir, et la Cour est dans l'intention de ne pas s'y opposer. Le Roi même lui a fait dire qu'il en serait fort aise. On lui propose d'acheter la Muette ; je ne sais ce qu'il en pensera; mais je sais bien qu'à sa place je n'en ferais rien : c'est une triste et magnifique maison d'où distille l'ennui, l'apprêt et le mauvais goût, comme tout ce qui appartient aux princes. C'est M. de Nivernois qui a eu cette admirable pensée; il n'y regarde pas de si près. En attendant, ce bon et aimable prince vient de me donner une nouvelle preuve de sa bonté pour moi, et même de sa galanterie. Il a fait graver mon portrait peint par madame Le Brun, et vient de m'envoyer un paquet énorme de ces gravures, en écrivant au bas, de sa propre main, le nom des personnes à qui il les destine. Il y en a beaucoup pour lesquelles je lui demande grâce, ne me souciant pas du tout de leur faire ce petit cadeau, dont elles se soucieraient peut-être encore moins; mais il y en a une pour toi que je te garde au lieu de te l'envoyer, car tu as déjà tant de mes portraits que j'aurais peur, à la fin, que les copies ne t'ennuyassent autant que l'original. C'est assez bien gravé, un peu en force cependant, mais aussi ressemblant qu'il est possible.
J'ai été diner hier à Montreuil, où j'ai beaucoup parlé de toi. Les Polignac sont dans la plus haute faveur; le Roi a soupé chez la duchesse le lendemain de son arrivée, et la Reine a été la voir à minuit, le jour même, en revenant de Rambouillet, où elle avait passé la journée. Cela prouve que les absents, quoi qu'en dise le proverbe, ont quelquefois raison, et même à la Cour, où une courte absence fait l'effet d'une éclipse de soleil que nous retrouvons bien plus brillant dès qu'il reparait ; je parle de son éclat qui peut seul toucher et éblouir les yeux des princes et des courtisans. S'il était question de toi, je ne parlerais que de cette douce influence avec laquelle il vivifie, il conserve et réjouit toute la nature, qui, dès l'instant qu'il disparaît, s'attriste, se flétrit et se glace comme le coeur de ta pauvre femme en ton absence. Mais adieu , mon enfant; car, après cela, il ne me reste plus rien à dire. Je t'ai fait le portrait au naturel du triste état où je suis.
+ Etat des chasses de l'équipage de la Reine et Monseigneur Comte d'Artois pour le sanglier. 1787, 1788
Leos- Messages : 799
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 55
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: La Laiterie de la Reine, à Rambouillet
Leos a écrit:Chers amis,
Oui, nous n'avons d'autre source que le journal de Louis XVI, qui mentionne la seule et dernière visite de la reine en 1787. Et nous pouvons le répéter sans cesse.
Mais .. et si nous ne connaissions tout simplement pas d'autres sources .. malheureusement la reine n'a pas tenu de journaux…
On ne connait donc pas les dates et destinations de leurs courses que le roi...
Mais il nous suffit de conclure la question de l'utilisabilité de la Laiterie par cette seule remarque laconique.
Bravo et merci, cher Leos ! Vous avez tout à fait raison : certaines affirmations historiques péremptoires ne sont parfois basées que sur une source unique ... qui induit en erreur. La preuve.
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Mme de Sabran- Messages : 55510
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