Le sculpteur Edme Bouchardon (1698-1762)

Qu'on se le dise !!  

Du 14 Septembre 2016 au 5 Décembre 2016, le musée du Louvre présente :

Bouchardon (1698-1762) : une idée du beau



Portrait de Edmé Bouchardon, par François-Hubert Drouais
Musée Carnavalet - Photo (C) RMN-Grand Palais / Agence Bulloz


Présentation :

Edme Bouchardon fut considéré de son temps comme un artiste d’exception. Présentant près de 270 oeuvres et organisée avec le Getty Museum à Los Angeles, cette exposition sera la première monographie d’envergure réalisée autour de son oeuvre et l’occasion de souligner qu’il fut l’un des principaux protagonistes du néoclassicisme.

Formé à l’Académie royale de peinture et de sculpture à Paris avant de faire un fécond séjour à l’Académie de France à Rome, il reçut rapidement atelier et logement au Louvre.
Agréé à l’Académie royale en 1735, il devint sculpteur du roi.
Désigné dans l’Encyclopédie comme le continuateur de Puget et de Girardon,  Bouchardon fut considéré par ses contemporains comme un chef d’école, le promoteur du renouveau dans les arts, « le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle » (Cochin).

L’esthétique de Bouchardon, analysée comme un point d’équilibre entre la référence antique et la fidélité à la nature, est admirablement transcrite par ses nombreux dessins, ardemment recherchés par l’élite des collectionneurs de son temps, ainsi que par ses modèles en terre cuite et ses sculptures.

Artiste virtuose largement sollicité par les élites, il sut également très tôt s’appuyer sur un solide réseau d’éditeurs, de libraires et d’amateurs influents en Europe pour asseoir sa notoriété.


Infos complémentaires sur le site du Musée du Louvre : http://www.louvre.fr/expositions/bouchardon-1698-1762

Parmi de nombreuses œuvres, nous lui devons, bien sûr, le célèbre Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule.



Dit aussi L'Amour qui se fait, avec les armes de Mars, un arc dans la massue d'Hercule.
Placé dans le salon d'Hercule (Versailles en 1750)
Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski

Bien connue ici, rappelons que la statue qui agrémente le Temple de l’Amour, au Petit Trianon, est une réplique.
L’original de Bouchardon étant conservé au Louvre.




Petit rappel historique :

Cette œuvre, commandée en 1738 par Philibert Orry, directeur des Bâtiments du roi Louis XV, était destinée à être placée dans le salon d'Hercule où son modèle de plâtre fut brièvement exposé en 1746.
Mais la version en marbre installée en 1754 fit l'objet des critiques des « petites maîtresses et des talons rouges » que dénonçait Charles-Nicolas Cochin, rapportant l'ignorance de la Cour et même du Roi  : « Quoi ? C'est là l'amour ? C'est donc l'amour portefaix ».



Jeune homme nu : étude pour l'Amour
Dessin de Edme Bouchardon
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage

On ne comprenait pas que l'artiste eût « préféré la souplesse élastique et maigre de l'adolescence à la mollesse potelée du Cupidon des peintres», la sculpture de cet Amour malicieux, jouant un tour à Hercule et à Mars dont il s'est emparé des armes, empreinte de réalisme mêlant Renaissance et Antique, était sans doute trop novatrice pour l'époque.

La « nudité et la sensualité adolescente » imposèrent le transfert de la statue vers l'orangerie du château de Choisy.



Jeune homme nu, tourné à droite : étude pour l'Amour
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean

Madame de Pompadour en fit cependant réaliser une copie pour son château de Bellevue, que Mesdames Tantes s'empressèrent de faire disparaître en 1774.  boudoi29  :



Jeune homme nu : étude pour l'Amour
Dessin de Edme Bouchardon
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage

La sculpture au centre du temple est aussi une réplique, d'une hauteur identique de 1,75 mètre, qui fut commandée à un autre sculpteur, Louis-Philippe Mouchy, en septembre 1778, et exécutée en 1780.



Elle fut envoyée, à la Révolution, au « Musée spécial de l'École française », puis à l'orangerie du château de Saint-Cloud, avant de reprendre sa place au centre du Temple de l'Amour en 1816.
L'original fut transféré au palais du Louvre sur ordre de la reine Marie-Antoinette (ah bon ?  ), où il est aujourd'hui conservé
On avait, entre-temps, en 1805, remplacé la statue disparue par un groupe représentant Vénus et l'Amour de Vassé.

* Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_l%27Amour


Notre sujet dédié au Temple de l’Amour, est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t206-temple-de-l-amour

La nuit, la neige a écrit:Qu'on se le dise !!  

Merci, cher ami, pour cette bonne nouvelle !!!   :n,,;::::!!!:   ...   et pour ton exposé sur le Temple de l'Amour auquel est indissociablement lié le souvenir de Bouchardon . Nous irons voir cette exposition !

La nuit, la neige a écrit:
L'original fut transféré au palais du Louvre sur ordre de la reine Marie-Antoinette (ah bon ?  ), où il est aujourd'hui conservé

Ceci m'étonne aussi .
Mais tant mieux, puisque la statue abritée par le petit temple est aujourd'hui endommagée ...

Elle est remplacée par la copie d’un autre artiste du XVIIIe, Mouchy.

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/public-spe/aide_visite_dma.pdf

Tiens ! Il était le gendre de Pigalle .

Mme de Sabran a écrit: Elle  est remplacée par la copie d’un autre artiste du XVIIIe, Mouchy.

http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/public-spe/aide_visite_dma.pdf

Oui, oui. Je l'ai précisé.

Oui, pardon ... :

Autre oeuvre célèbre que nous avons déjà évoquée ici : sa statue de Louis XV à cheval en costume romain.


Réduction en bronze exécutée par Vassé, commandée en 1748 et fondue en 1758.
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

Commandée à Edmé Bouchardon pour orner la place Louis XV (aujourd’hui Place de la Concorde), la statue sera sera toutefois achevée par Jean-Baptiste Pigalle en 1763.



Etude pour la statue équestre de Louis XV
Dessin de Edme Bouchardon
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean




Inauguration de la statue de Louis XV par le corps de la ville de Paris
Par Joseph-Marie Vien
Photo : Musée Carnavalet / Roger Viollet

Esquisse du grand tableau commandé à Vien en 1763 par la Ville de Paris et disparu depuis la Révolution.
On reconnaît le prévôt des marchands, Pontcarré de Viarmes, les autres membres du Bureau de la Ville et le duc de Chevreuse, gouverneur de Paris, défilant devant la statue équestre du roi, de Bouchardon, sur la place Louis XV, actuelle place de la Concorde.
La cérémonie eut lieu le 20 juin 1763.



Vues de l'échafaudage pour le levage de la statue équestre de Louis XV
Dessins de Edme Bouchardon
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado


Le 11 août 1792, la statue de Louis XV est renversée de son piédestal puis envoyée à la fonte.

Elle est remplacée par une statue de la Liberté de François-Frédéric Lemot, que l'on dispose sur le socle de l'ancienne statue de Louis XV.
La place Louis XV est alors rebaptisée place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde).



Enfin, en 1835 sera érigé l’obélisque de Louxor, que le vice-roi d’Egypte a offert à la France.

* Infos notamment lues sur ce site : http://www.unjourdeplusaparis.com/paris-reportage/anciennes-statues-places-royales

... envoyée à la fonte aussi, la Liberté ?

La nuit, la neige a écrit:L'original fut transféré au palais du Louvre sur ordre de la reine Marie-Antoinette (ah bon ?  ), où il est aujourd'hui conservé.

Pourquoi pas ? Où est le problème ?

En tout cas, Edmé Bouchardon (que je connaissais vaguement) est bien talentueux. Je trouve, toutefois, qu'il se distingue un peu plus dans la sculpture que dans le dessin. Non ? Bien sûr, la critique est toujours facile. Dans l'ensemble j'aime beaucoup.

Trianon a écrit:
Pourquoi pas ? Où est le problème ?

Pourquoi pas, bien sûr. Cependant, j'aimerais en savoir un peu plus : quand ? pourquoi ?
Si quelqu'un a la réponse ici...    

Trianon a écrit:Je trouve, toutefois, qu'il se distingue un peu plus dans la sculpture que dans le dessin. Non ? Bien sûr, la critique est toujours facile. Dans l'ensemble j'aime beaucoup.

Ce sont des esquisses, et j'ai choisi du reste des études préparatoires.
Mais il avait tout de même un joli coup de crayon.



Je tâcherai d'ouvrir un sujet sur ces études de chevaux, et en particulier celui de la statue de Louis XV.
Vous verrez qu'il l'étudie sous toutes les coutures...Et c'est un très bel ensemble.

La nuit, la neige a écrit:
Je tâcherai d'ouvrir un sujet sur ces études de chevaux, et en particulier celui de la statue de Louis XV.
Vous verrez qu'il l'étudie sous toutes les coutures...

... qui étudie-t-il de la sorte? Louis XV ou son cheval? :


Bien à vous.

Pardon, ce n'était pas clair : le cheval, le cheval... :

Une autre oeuvre de Bouchardon pour la ville de Paris et à la gloire de Louis XV  : la Fontaine des Quatre Saisons  

Elle fut édifiée sur un terrain donné par le couvent des Récolettes, sous la responsabilité de Michel-Étienne Turgot, ( pas le ministre de Louis XVI, son père ), afin de procurer de l'eau pour le quartier mais aussi à être un monument commémoratif en l'honneur du roi Louis XV. L'ensemble de son décor sculpté est confié à Edmé Bouchardon. Les travaux sont terminés en 1745.

L'importance du projet dans une si étroite rue suscita les railleries et notamment de Voltaire dans une lettre au Comte de Caylus en 1739  ( comme on se retrouve ! ) .  Turgot, très satisfait du travail de Bouchardon, lui fit accorder une pension annuelle de 1500 livres.

La fontaine  ( dessin de 1789 )




Rien n'a changé aujourd'hui :




Elle a été classée sur la liste des monuments historiques dès 1862.

La fontaine était alimentée par les eaux de Rungis, puis en 1787 par la pompe du Gros-Cailloux, mais le débit était trop faible et à la fin du XIXe siècle elle fut désertée.
Restaurée par la Ville de Paris, elle est remise en eaux en 1978.  

Ah, j'oubliais !    :n,,;::::!!!:    Elle est située dans le 7e arrondissement de Paris, bien sûr,  aux numéros 57 et 59 de la rue de Grenelle.

Merci ! Je vois tout à fait où se trouve cette fontaine monumentale...

L'on passe devant sans trop la remarquer, la rue étant étroite.
C'est dommage.

Je suis souvent passée par là aussi et devant cette fontaine, sans savoir qu'elle était l'oeuvre de Bouchardon .  
Les oeuvres les plus emblématiques de Bouchardon restent cependant sans aucun doute la statue équestre de Louis XV et l'Eros du petit Temple de l'Amour de Trianon que d'ailleurs l'on peut voir, toutes deux,  auprès de lui sur le portrait que tu as posté en début de ce sujet .

La Fontaine des Quatre Saisons, rue de Grenelle  dessin de Saint Aubin




Gabriel de Saint-Aubin
(1724 -1780)
Musée Carnavalet - Histoire de Paris
vers 1778
Dessin pierre noire rehaussée d'aquarelle et d'encre de Chine
Hauteur: 20 cm Longueur: 13 cm
D 5373

La fontaine des Quatre-Saisons, construite et sculptée par Edme Bouchardon de 1739 à 1745, est une des plus remarquables de Paris. Les statues des niches et des bas-reliefs représentent les quatre saisons. La partie centrale, sujet du dessin de Saint-Aubin, figure la Ville de Paris entourée de la Seine et de la Marne.
La fontaine était si célèbre qu'elle fut gravée par de nombreux auteurs. Saint-Aubin l'a dessinée un jour de fête populaire où l'on installait en différents points de la ville des orchestres et des fontaines à vin ; on a voulu y voir la célébration de la naissance de la fille aînée de Louis XVI en 1778. La précision du dessin permet de lire l'architecture autant que la sculpture de la fontaine. C'est un de ces nombreux et très jolis témoignages de la vie quotidienne et des événements parisiens que nous a laissés Saint-Aubin.

Traduction de l'inscription latine    :

   Au temps où Louis XV, père excellent et amour de son peuple, garant de la paix publique, après avoir étendu sans dommage les frontières du royaume de France, après avoir obtenu la paix entre les Germains, les Russes et les Ottomans, régnait avec gloire et pacifiquement, le préfet et les édiles ont consacré cette fontaine pour l'utilité des habitants et l'ornement de la ville, en l'an du Seigneur 1739.

Quant aux Quatre Saisons, elles sont illustrées par les joyeuses gambades de fessus putti !   :

L'exposition a ouvert ses portes hier...

Cet article intéressant, de André Balbo sur le site Evous, présente cet artiste, ainsi que cette exposition.
Je le cite (extraits) :

Présentation de l'artiste

Edme (ou Edmé) Bouchardon (1698-1762), sculpteur, peintre et dessinateur français de renom, fut considéré dès son vivant comme un artiste d’exception.
(...)
Edme Bouchardon obtint le Prix de Rome en 1722 avec un relief dont le sujet était "Gédéon choisit ses soldats en observant leur manière de boire".

Il demeurera 9 ans à Rome (1723-1732), se perfectionnant à l’Académie de France (Villa Médicis), et s’intégrant parfaitement dans la vie artistique de la ville.
Il effectuera une copie remarquée du Faune Barberini, par modelage et non par moulage, que l’on pourrait dire réinterprété.
Ce travail lui permit d’obtenir de prolonger son séjour d’études dans la ville éternelle.


Edme Bouchardon, copie d’après Le Faune endormi.
Selon le règlement de l’Académie de France à Rome, les sculpteurs pensionnaires du roi devaient réaliser durant leur séjour des copies de statues d’après l’antique. La qualité de ce travail lui assura rapidement une grande renommée.
Paris, musée du Louvre. Département des sculptures
Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault

Oui, je sais et je vois... :

Il fut rappelé en France par le directeur des Bâtiments du roi, qui avait été alerté de sa grande réputation, de la haute qualité de ses travaux et projets (certains ayant été soumis au pape) et par son élection à l’académie de Saint-Luc.
Ces éléments lui valurent à son retour d’obtenir rapidement atelier et logement au Louvre, ce qui était exceptionnel, et d’être très vite nommé sculpteur du roi (en 1732).
(...)
Bouchardon fut admiré et célébré pour ses œuvres sculptées : la fontaine de Grenelle, le décor du chœur de l’église Saint-Sulpice, la statue en marbre de L’Amour se taillant un arc dans la massue d’Hercule et le monument équestre de Louis XV installé au centre de la place Louis XV (future place de la Concorde).
A ce sujet, voir nos messages précédents.



Edme Bouchardon, Le pape Clément XII Corsini (1652-1740)
1731, marbre. Commande, exceptionnelle pour un artiste non italien.

Ses suites célèbres de dessins, dont Les Cris de Paris, connurent également un grand succès.
Cité dans l’Encyclopédie comme le continuateur de Puget et de Girardon, Bouchardon fut considéré par ses contemporains comme le promoteur du renouveau dans les arts, « le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle » (Cochin).

Précurseur du néoclassicisme en sculpture, il sera considéré comme le maillon baroque séparant la sévérité de l’Antique de la grâce du naturel rocaille. (...)


Edme Bouchardon, L’Amour se taillant un arc dans la massue d’Hercule.
Département des Sculptures, musée du Louvre


Présentation de l'exposition :

Le musée du Louvre et le J. Paul Getty Museum de Los Angeles rendent dans le cadre de l’année du XVIIIe siècle, une exposition-hommage à Edme Bouchardon, fils de sculpteur, sculpteur et dessinateur.

(...) cette première exposition monographique d’envergure permet d’appréhender l’esthétique du dessinateur et du sculpteur, parfait équilibre entre la référence antique et la fidélité à la nature.

On remarquera grâce à cette exposition le travail préparatoire acharné et exigeant qui lui faisait effectuer de longues et minutieuses recherches tant anatomiques que dans le choix de l’angle de ses modèles qu’il retiendrait.
(...)

Edme Bouchardon, Athlète domptant un ours. Athlète domptant un lion.
Terres cuites exposées au Salon du Louvre de 1737.
Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage


Sources et article complet, ici : http://www.evous.fr/Exposition-Edme-Bouchardon-1191138.html#TzOZqP1WCBTDpEfZ.99

:n,,;::::!!!:


Bien à vous. boudoi30

Sur le site internet du Figaro, est disponible une courte vidéo qui présente les différentes étapes de fabrication de la monumentale statue en bronze de Louis XV à cheval, qui ornait la place Louis XV (aujourd'hui, place de la Concorde) peu avant la Révolution.  

Je ne parviens pas à l'insérer en direct ici pour l'instant, mais vous pouvez la retrouver, en illustration de cet article :

Un film fait revivre la statue de Louis XV détruite en 1792

Au Louvre, la rétrospective consacrée à Edme Bouchardon revient sur l'épopée de son plus grand bronze : une sculpture du roi à cheval conçue en 10 ans et installée au coeur de Paris. Retour, en quelques minutes, sur un chef-d'œuvre démoli durant la Révolution pour être remplacé par la guillotine.









C'est intéressant ! Notamment si l'on veut comprendre la technique du bronze à la cire perdue, et quels étaient les contraintes techniques d'une pareille réalisation à l'époque !

C'est ici : http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/09/23/03015-20160923ARTFIG00286-un-film-fait-revivre-la-statue-de-louis-xv-detruite-en-1792.php

Ce portrait est de 20 juin 1763 "Inauguration de la statue de Louis XV par le corps de la ville de Paris."





"Esquisse du grand tableau commandé à Vien en 1763 par la Ville de Paris et disparu depuis la Révolution. On reconnaît le prévôt des marchands, Pontcarré de Viarmes, les autres membres du Bureau de la Ville et le duc de Chevreuse, gouverneur de Paris."


http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=60&t=35153

Suite aux différents messages postés ci-dessus au sujet de la célèbre (mais disparue) grande sculpture de Louis XV à cheval autrefois disposée au centre de la place Louis XV (de la Concorde)...

J'ajoute ici la toute récente acquisition du musée Carnavalet et qui la présente ainsi sur son site internet :

CYLINDRE EN BRONZE GRAVÉ ARMORIÉ, RELIQUE DE LA FONTE DU LOUIS XV DE BOUCHARDON

Acquis en avril 2024, le cylindre de bronze gravé issu de la fonte de la statue équestre de Louis XV d’Edmé Bouchardon, rejoint le fonds d’œuvres du musée dédié à l’histoire complexe de ce monument.

Cylindre en bronze
Pierre Gor
Fonte à la cire perdue, XVIIIe siècle
H. x L. 10,9 cm x L. 55 cm
Image : Jon Mills / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Un cylindre de bronze issu de la fonte de la statue équestre de Louis XV

Ce cylindre de bronze est un objet d’aspect très original, issu de la fonte de la statue équestre de Louis XV (1710-1774) conçue par Edmé Bouchardon (1698-1762) qui eut lieu le 5 mai 1758, sous la direction de Pierre Gor (1720-1773), commissaire général des fontes de l’Arsenal de Paris et fondeur de l’Artillerie, dans un lieu spécialement créé pour l’occasion.

L’objet porte l'inscription : « Portion de la matière qui a été employée pour la fonte de la statue équestre du roy Louis XV. Coulée au Roule le 6 mai 1758 2 tiers jaune et ⅓ rouge ». Il donne donc la composition précise (en proportions) de l’alliage métallique employé pour la fonte de cette statue équestre monumentale, une prouesse technique également célébrée par des gravures.

On peut voir d’un côté du cylindre les armoiries de Jacques-Jérôme Jolivet de Vannes (1712-1792), avocat et procureur du roi et de la ville de Paris, et de l’autre une gravure de la statue équestre de Louis XV, mise en abyme de l’élément dont elle est issue.

Inauguration de la statue de Louis XV par Bouchardon
Augustin de Saint-Aubin (graveur), d'après Hubert-François Bourguignon dit Gravelot (auteur du modèle)
Estampe, 1766
Image : Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Une relique de l’œuvre d’Edmé Bouchardon

Cet objet s’apparente à un témoignage à la fois matériel et historique de cette statue et de sa gestation, dont il ne subsiste aujourd’hui que la main, exposée au musée Carnavalet-Histoire de Paris (dépôt du musée du Louvre). Le musée Carnavalet possède également une réduction de cette statue en plâtre et terre cuite par Jean-Baptiste Pigalle ainsi que des dessins, tableaux et médailles figurant la construction et l’inauguration de ce monument et de la place Louis XV. Cette acquisition enrichit donc l’important fonds d'œuvres liées à Edmé Bouchardon et en particulier à la gestation de ce monument parisien.


Main droite de la statue équestre de Louis XV
Edme Bouchardon
Bronze, 1758
Hauteur : 0,24 m ; Largeur : 0,19 m ; Profondeur : 0,3 m
Image : RMN Grand Palais, musée du Louvre

Fragment du monument équestre de Louis XV, place Louis XV (actuelle place de la Concorde), détruit en août 1792 ; offert à cette date à Jean Henri, dit Masers de Latude ; en sa possession jusqu'à son décès en 1805


Un témoignage de l’histoire urbaine parisienne

Enfin cet objet témoigne de l’histoire urbaine et sociale de Paris et des parisiens : au-delà de son statut de relique, au même rang qu’une grande partie des objets d’histoire et de mémoire du musée, il témoigne de l’activité de la fonderie du Roule, qui se trouvait au 168, rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8ème arrondissement. Si elle a justement été construite spécifiquement pour la fonte de réaliser la statue équestre de Louis XV, cette fonderie a continué à fonctionner pendant presque un siècle. Elle a été utilisée par Houdon et Crozatier pour la fonte d’autres monuments (puis fut détruite en 1856).

* Source et infos complémentaires : Musée Carnavalet, Histoire de Paris

C'est curieux, cette main semble gantée, mais non : nous voyons ses ongles .