Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
+3
Lucius
Mme de Sabran
La nuit, la neige
7 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts graphiques et la sculpture
Page 1 sur 1
Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Nous n'avions pas encore de sujet dédié à l'un des plus fameux sculpteurs du XVIIIe siècle...
La vente d'un buste original (ce n'est pas si fréquent), proposé prochainement en vente aux enchères, nous donne l'occasion de présenté l'artiste et quelques-unes de ses oeuvres.
Je cite la note au catalogue, et illustre à ma convenance...
- Buste en marbre représentant la comtesse Jean-Isaac de Thellusson de Sorcy (1770-1845)
Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
France, vers 1791
Signé au dos 'Houdon', avec des roses dans les cheveux maintenus par un ruban, une chemise plissée agrafée sur ses épaules ; reposant sur un piédouche en marbre
H.: 57 cm. (22 ½ in.) ; HT.: 75 cm. (29 ½ in.)
Photo : Christie's
Note au catalogue (extraits) :
Le buste ici présent, de Madame Jean-Isaac de Théllusson de Sorcy (1770-1845), appartient aux corpus des bustes du sculpteur français Jean-Antoine Houdon créés sous l'Ancien Régime. Il a été commandé par l'époux du modèle en 1791, qui malgré les troubles révolutionnaires sollicita les meilleurs artistes de l'époque pour représenter les membres de sa famille.
(...)
Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
Le sculpteur Jean-Antoine Houdon travaillant au buste de Voltaire
Marie-Gabrielle Capet
Miniature sur ivoire, vers 1800
Musée des Beaux-Arts de Caen
Photo : La Croix
Jean-Antoine Houdon (1741-1828) fut l’un des sculpteurs les plus réputés de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
C’est par la qualité de ses portraits, précis et vivants de personnalités de son temps, qu’il se forgea une notoriété incontestable et une place de choix parmi l’élite de son époque, proche de la royauté, à l’égal des philosophes et d’autres artistes.
Ses mécènes appréciaient particulièrement sa capacité à insuffler de la vie au marbre et son talent pour capturer la personnalité de ses modèles. On lui prêtait une qualité unique à façonner et amollir le marbre qui donnait un rendu d’élasticité de la peau tout à fait unique.
En 1743, le père de Houdon devint concierge de l’hôtel parisien du Comte Lamotte qui devint l’Ecole Royale des Elèves Protégés en 1749. C'est à partir de ce moment que Houdon se trouva en contact avec les arts. Il passa la plus grande partie de sa jeunesse à Versailles.
A quinze ans, il entra comme élève à l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, où il se forma auprès de Michel-Ange Slodtz (1705-1764), Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) et Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778).
Il obtint le Prix de Rome de sculpture en 1761 et étudia à la Villa Médicis à Rome entre 1764 et 1768.
San Giocanni Battista
Giocanni Antonio Houdon, 1766/1767
Modello per la grande statua in marmo destinata alla chiesa di Santa Maria degli Angeli a Roma
Galleria Borghese
Image : Burkhard Mücke / Wikipedia
De retour à Paris en 1768, il devint membre de l'Académie. Il renforça ses contacts en visitant la Cour de Saxe pour laquelle il réalisa de nombreux bustes, et notamment la fameuse Diane qui par la suite devint la propriété de l'Impératrice de Russie Catherine II (1729-1796) ; le marbre est aujourd'hui au musée Gulbenkian de Lisbonne.
Diane chasseresse
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1780
Lisbonne, musée Calouste-Gulbenkian
Photo : Yelkokoyade / Wikipedia
Madame Adélaïde (1732 - 1800)
Jean-Antoine HOUDON
Marbre, 1777
Le portrait de Marie Adélaïde de France, fille du roi Louis XV (1715-1774), fut une des rares commandes émanant de la famille royale qu’obtint le sculpteur.
Photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Bust of Anne-Robert-Jacques Turgot, Baron de l'Aune, ministre d'Etat.
Jean-Antoine Houdon
Terracotta. 1778-1788
Signed and dated.Houdon 1788
Image : Boston Museum of Fine Arts
Morphée
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1777
Morceau de réception à l'Académie royale de peintures et sculptures
Image : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Sa carrière en Amérique
Houdon a joui d’une réputation internationale. En 1778, il se lia d’amitié avec Benjamin Franklin (1706-1790) et le corsaire John Paul (1747-1792) dont il réalisa les bustes lors de leur séjour à Paris.
Benjamin Franklin (1706–1790)
Jean Antoine Houdon (French, Versailles 1741–1828 Paris)
Marble, 1778
Houdon himself produced numerous examples of his Franklin portrait in various formats and media. This cleanly truncated version, in modern dress, was clearly preferred by contemporary American statesmen and anticipates George Washington's insistence that Houdon's statue of him (1792; State Capitol Building, Richmond) show the American president in modern uniform rather than pseudo antique garb.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Portrait Bust of John Paul Jones (1747–1792)
Jean-Antoine Houdon
Modeled 1780, cast 1787–1789
Plaster, with terracotta paint
Image : The Museum of Fine Arts, Houston
Voir notre sujet : ICI
Houdon réalisa, depuis son atelier à Paris, un buste de Lafayette (1757-1834) à la demande de l’Etat de Virginie en 1781 pour le rôle éminent qu’il joua pendant la guerre d’Indépendance.
Life Mask of the Marquis de Lafayette
Jean-Antoine Houdon
Plaster, 1785
Image : Collection of the Boston Athenum
Marquis de Lafayette
Jean-Antoine Houdon
Plaster, 18th Century
Image : Collection of the Boston Athenum
Par la suite, le parlement du même Etat lui commanda une sculpture du général George Washington (1732-1799) sur la recommandation de ses amis Thomas Jefferson (1743-1826) et Benjamin Franklin.
George Washington
Jean-Antoine Houdon
Modeled by hand, from the life, and likely fired in Mount Vernon’s bake oven
Clay, 1785
Image : Mount Vernon Ladie's Assiociation
Il fut le premier sculpteur européen appelé aux Etats-Unis, continent jusqu’alors resté vierge de l’influence de l’art français.
En 1785, Houdon se rendit donc en Amérique et séjourna pendant quatorze jours à Mount Vernon où il sculpta sa célèbre statue à l’effigie de George Washington qu’il n’acheva qu’en 1792. Elle fut érigée dans le capitole de la ville de Richmond.
George Washigton
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1785 to 1792
Virginia State Capitol
Photo : Pinterest
Durant son séjour, il réalisa plusieurs études de grands patriotes américains, et de retour en France continua de sculpter les bustes d’américains célèbres tels que de Thomas Jefferson, George Washington, Joël Barlow (1754-1812) ou bien encore Robert Fulton (1765-1815).
Il incarna un lien d’une importance capitale pour les futures relations entre artistes français et américains.
Robert Fulton (1765–1815)
Jean-Antoine Houdon
Painted plaster, 1804
Image : The Metropole Museum of Art
Houdon revint à Paris en 1786 et épousa Marie-Ange Langlois (1765-1823) dont il eut trois filles. Il représenta l’ainée, Sabine, dès l’âge de dix mois en 1787, puis plusieurs fois au cours des années suivantes.
Houdon se montra particulièrement inspiré pour immortaliser dans le marbre les caractéristiques physiques et expressives de ses filles.
Madame Houdon, née Marie-Ange-Cécile Langlois (1765-1823), épouse du sculpteur
Jean-Antoine Houdon
Plâtre original, XVIIIe siècle
Image : Wikipedia / Musée du Louvre
Jean Antoine Houdon
Sabine Houdon (1787-1836), fille aînée du sculpteur, à l'âge de quatre ans
Plâtre original, 1791
Photo : RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Bust of Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon
Jean-Antoinet Houdon
Seravezza marble.
Signed and dated on right tranche: “houdon f. 1789”
Image : Cottone Auctions
Houdon dut laisser son ciseau de côté pendant les années les plus mouvementées de la Révolution.
Il évita de justesse la prison, voir un destin plus funeste, durant la période révolutionnaire. Il en réchappa grâce à l’intervention de Barrère (1755-1841) qui le défendit ardemment.
Louis XVI, roi de France
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1790
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Il reprit son travail à un rythme effréné dès les premières années post-révolutionnaires. En 1791, il présenta les bustes de Lafayette, Franklin, Bailly, Necker, Mirabeau et un bronze de la Frileuse au Salon.
Portrait d’Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791)
Jean-Antoine Houdon
Terre cuite, piédouche en marbre, vers 1791
Paris, musée du Louvre
Image : RMN-GP (musée du Louvre) / Pierre Philibert
Marie-Joseph-Gilbert-Yves du Motier, marquis de La Fayette
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1790
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Winter or Frileuse
Jean Antoine Houdon
Bronze, 1787
A marble version (Musée Fabre, Montpellier), dated 1783, was originally intended as an allegory of Winter.
For the Museum's bronze, cast by Houdon himself and coming from the collection of the duc d'Orléans, Houdon stripped the spiraling columnar composition to its bare essentials.
Provenance : 1791, sold to Louis-Philippe-Joseph, duc d'Orléans, confiscated during the Revolution and kept in a depot in Paris (...)
Note et photo : The Metropolitan Museum of Art
Passées les années houleuses de la Révolution et du Directoire, il exécuta un nombre important de commandes pour Napoléon (1769-1821), sous l’Empire.
Marie-Laetitia Bonaparte, née Ramolino
Par François Gérard
Huile sur toile, après 1803
La mère de l’empereur pose avec le buste de Napoléon, d’après Jean-Antoine Houdon
Photo : RMN-GP (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Daniel Arnaudet / Jean Schormans
Napoléon Ier
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1806-1808
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
En 1809, il reçut la légion d’honneur, symbole de la reconnaissance officielle de l’ensemble de son œuvre.
Houdon continua à présenter régulièrement ses œuvres aux Salons jusqu’en 1814. Il se consacra par la suite à sa position de professeur de l’Ecole des Beaux-Arts.
L'atelier du sculpteur Jean-Antoine Houdon
Louis Léopold Boilly
Huile sur toile, vers 1804
Musée des Arts Décoratifs, Paris
Photo : Wikimedia
L'atelier du sculpteur Jean-Antoine Houdon
Maurice Lecesne, d'après Louis-Léopold Boilly
Huile sur toile, 1808
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Jean Popovitch
Il mourut le 15 juillet 1828, au Palais de l’Institut de France.
Dans un mémoire, écrit en 1794, Houdon résume ainsi sa carrière : « Je puis dire que je ne me suis livré véritablement qu’à deux études qui ont rempli ma vie entière, auxquelles j’ay consacré tout ce que j’ay gagné et que j’aurais rendu plus utile à ma patrie, si j’eusse été secondé et si j’eusse eu de la fortune : l’anatomie et la fonte des statues. » (Gandouin, op. cit., p. 19)
Sa renommée ne fît que grandir, au gré des nombreux bustes de grands personnages de son époque qu’il réalisa, représentant avec élégance et réalisme le caractère de ses modèles dans un style qui résonna avec l’esprit de son temps au point qu’on lui attribua le nom de « sculpteurs préféré des lumières ».
(...)
* Source texte : Christie's (extraits)
Pour en revenir au buste présenté en introduction de ce sujet...
Comtesse Jean-Isaac de Thellusson de Sorcy (1770-1845)
Jean-Antoine Houdon
France, vers 1791
Photo : Christie's
...et concernant la famille genevoise Théllusson de Sorcy, dynastie de mécènes, ainsi que l'histoire de la commande du buste de la jeune femme, peinte aussi par Jacques-Louis David en 1790 :
Comtesse de Sorcy-Thélusson (sic), one of two sisters of the Genevan banker Jacques Rilliet
Jacques-Louis David
Oil on canvas, 1790
Photo : Neue Pinakothek, Munich (Allemagne) / WIkipedia
Consulter la suite de la note au catalogue citée, ici :
Christie's - Jean-Antoine Houdon / Buste en marbre de la comtesse Jean-Isaac Thellusson de Sorcy
...A suivre !
La vente d'un buste original (ce n'est pas si fréquent), proposé prochainement en vente aux enchères, nous donne l'occasion de présenté l'artiste et quelques-unes de ses oeuvres.
Je cite la note au catalogue, et illustre à ma convenance...
- Buste en marbre représentant la comtesse Jean-Isaac de Thellusson de Sorcy (1770-1845)
Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
France, vers 1791
Signé au dos 'Houdon', avec des roses dans les cheveux maintenus par un ruban, une chemise plissée agrafée sur ses épaules ; reposant sur un piédouche en marbre
H.: 57 cm. (22 ½ in.) ; HT.: 75 cm. (29 ½ in.)
Photo : Christie's
Note au catalogue (extraits) :
Le buste ici présent, de Madame Jean-Isaac de Théllusson de Sorcy (1770-1845), appartient aux corpus des bustes du sculpteur français Jean-Antoine Houdon créés sous l'Ancien Régime. Il a été commandé par l'époux du modèle en 1791, qui malgré les troubles révolutionnaires sollicita les meilleurs artistes de l'époque pour représenter les membres de sa famille.
(...)
Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
Le sculpteur Jean-Antoine Houdon travaillant au buste de Voltaire
Marie-Gabrielle Capet
Miniature sur ivoire, vers 1800
Musée des Beaux-Arts de Caen
Photo : La Croix
Jean-Antoine Houdon (1741-1828) fut l’un des sculpteurs les plus réputés de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
C’est par la qualité de ses portraits, précis et vivants de personnalités de son temps, qu’il se forgea une notoriété incontestable et une place de choix parmi l’élite de son époque, proche de la royauté, à l’égal des philosophes et d’autres artistes.
Ses mécènes appréciaient particulièrement sa capacité à insuffler de la vie au marbre et son talent pour capturer la personnalité de ses modèles. On lui prêtait une qualité unique à façonner et amollir le marbre qui donnait un rendu d’élasticité de la peau tout à fait unique.
En 1743, le père de Houdon devint concierge de l’hôtel parisien du Comte Lamotte qui devint l’Ecole Royale des Elèves Protégés en 1749. C'est à partir de ce moment que Houdon se trouva en contact avec les arts. Il passa la plus grande partie de sa jeunesse à Versailles.
A quinze ans, il entra comme élève à l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, où il se forma auprès de Michel-Ange Slodtz (1705-1764), Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) et Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778).
Il obtint le Prix de Rome de sculpture en 1761 et étudia à la Villa Médicis à Rome entre 1764 et 1768.
San Giocanni Battista
Giocanni Antonio Houdon, 1766/1767
Modello per la grande statua in marmo destinata alla chiesa di Santa Maria degli Angeli a Roma
Galleria Borghese
Image : Burkhard Mücke / Wikipedia
De retour à Paris en 1768, il devint membre de l'Académie. Il renforça ses contacts en visitant la Cour de Saxe pour laquelle il réalisa de nombreux bustes, et notamment la fameuse Diane qui par la suite devint la propriété de l'Impératrice de Russie Catherine II (1729-1796) ; le marbre est aujourd'hui au musée Gulbenkian de Lisbonne.
Diane chasseresse
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1780
Lisbonne, musée Calouste-Gulbenkian
Photo : Yelkokoyade / Wikipedia
Madame Adélaïde (1732 - 1800)
Jean-Antoine HOUDON
Marbre, 1777
Le portrait de Marie Adélaïde de France, fille du roi Louis XV (1715-1774), fut une des rares commandes émanant de la famille royale qu’obtint le sculpteur.
Photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Bust of Anne-Robert-Jacques Turgot, Baron de l'Aune, ministre d'Etat.
Jean-Antoine Houdon
Terracotta. 1778-1788
Signed and dated.Houdon 1788
Image : Boston Museum of Fine Arts
Morphée
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1777
Morceau de réception à l'Académie royale de peintures et sculptures
Image : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Sa carrière en Amérique
Houdon a joui d’une réputation internationale. En 1778, il se lia d’amitié avec Benjamin Franklin (1706-1790) et le corsaire John Paul (1747-1792) dont il réalisa les bustes lors de leur séjour à Paris.
Benjamin Franklin (1706–1790)
Jean Antoine Houdon (French, Versailles 1741–1828 Paris)
Marble, 1778
Houdon himself produced numerous examples of his Franklin portrait in various formats and media. This cleanly truncated version, in modern dress, was clearly preferred by contemporary American statesmen and anticipates George Washington's insistence that Houdon's statue of him (1792; State Capitol Building, Richmond) show the American president in modern uniform rather than pseudo antique garb.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Portrait Bust of John Paul Jones (1747–1792)
Jean-Antoine Houdon
Modeled 1780, cast 1787–1789
Plaster, with terracotta paint
Image : The Museum of Fine Arts, Houston
Voir notre sujet : ICI
Houdon réalisa, depuis son atelier à Paris, un buste de Lafayette (1757-1834) à la demande de l’Etat de Virginie en 1781 pour le rôle éminent qu’il joua pendant la guerre d’Indépendance.
Life Mask of the Marquis de Lafayette
Jean-Antoine Houdon
Plaster, 1785
Image : Collection of the Boston Athenum
Marquis de Lafayette
Jean-Antoine Houdon
Plaster, 18th Century
Image : Collection of the Boston Athenum
Par la suite, le parlement du même Etat lui commanda une sculpture du général George Washington (1732-1799) sur la recommandation de ses amis Thomas Jefferson (1743-1826) et Benjamin Franklin.
George Washington
Jean-Antoine Houdon
Modeled by hand, from the life, and likely fired in Mount Vernon’s bake oven
Clay, 1785
Image : Mount Vernon Ladie's Assiociation
Il fut le premier sculpteur européen appelé aux Etats-Unis, continent jusqu’alors resté vierge de l’influence de l’art français.
En 1785, Houdon se rendit donc en Amérique et séjourna pendant quatorze jours à Mount Vernon où il sculpta sa célèbre statue à l’effigie de George Washington qu’il n’acheva qu’en 1792. Elle fut érigée dans le capitole de la ville de Richmond.
George Washigton
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1785 to 1792
Virginia State Capitol
Photo : Pinterest
Durant son séjour, il réalisa plusieurs études de grands patriotes américains, et de retour en France continua de sculpter les bustes d’américains célèbres tels que de Thomas Jefferson, George Washington, Joël Barlow (1754-1812) ou bien encore Robert Fulton (1765-1815).
Il incarna un lien d’une importance capitale pour les futures relations entre artistes français et américains.
Robert Fulton (1765–1815)
Jean-Antoine Houdon
Painted plaster, 1804
Image : The Metropole Museum of Art
Houdon revint à Paris en 1786 et épousa Marie-Ange Langlois (1765-1823) dont il eut trois filles. Il représenta l’ainée, Sabine, dès l’âge de dix mois en 1787, puis plusieurs fois au cours des années suivantes.
Houdon se montra particulièrement inspiré pour immortaliser dans le marbre les caractéristiques physiques et expressives de ses filles.
Madame Houdon, née Marie-Ange-Cécile Langlois (1765-1823), épouse du sculpteur
Jean-Antoine Houdon
Plâtre original, XVIIIe siècle
Image : Wikipedia / Musée du Louvre
Jean Antoine Houdon
Sabine Houdon (1787-1836), fille aînée du sculpteur, à l'âge de quatre ans
Plâtre original, 1791
Photo : RMN-Grand Palais / Gérard Blot
Bust of Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon
Jean-Antoinet Houdon
Seravezza marble.
Signed and dated on right tranche: “houdon f. 1789”
Image : Cottone Auctions
Houdon dut laisser son ciseau de côté pendant les années les plus mouvementées de la Révolution.
Il évita de justesse la prison, voir un destin plus funeste, durant la période révolutionnaire. Il en réchappa grâce à l’intervention de Barrère (1755-1841) qui le défendit ardemment.
Louis XVI, roi de France
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1790
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
Il reprit son travail à un rythme effréné dès les premières années post-révolutionnaires. En 1791, il présenta les bustes de Lafayette, Franklin, Bailly, Necker, Mirabeau et un bronze de la Frileuse au Salon.
Portrait d’Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791)
Jean-Antoine Houdon
Terre cuite, piédouche en marbre, vers 1791
Paris, musée du Louvre
Image : RMN-GP (musée du Louvre) / Pierre Philibert
Marie-Joseph-Gilbert-Yves du Motier, marquis de La Fayette
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1790
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Winter or Frileuse
Jean Antoine Houdon
Bronze, 1787
A marble version (Musée Fabre, Montpellier), dated 1783, was originally intended as an allegory of Winter.
For the Museum's bronze, cast by Houdon himself and coming from the collection of the duc d'Orléans, Houdon stripped the spiraling columnar composition to its bare essentials.
Provenance : 1791, sold to Louis-Philippe-Joseph, duc d'Orléans, confiscated during the Revolution and kept in a depot in Paris (...)
Note et photo : The Metropolitan Museum of Art
Passées les années houleuses de la Révolution et du Directoire, il exécuta un nombre important de commandes pour Napoléon (1769-1821), sous l’Empire.
Marie-Laetitia Bonaparte, née Ramolino
Par François Gérard
Huile sur toile, après 1803
La mère de l’empereur pose avec le buste de Napoléon, d’après Jean-Antoine Houdon
Photo : RMN-GP (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Daniel Arnaudet / Jean Schormans
Napoléon Ier
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1806-1808
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
En 1809, il reçut la légion d’honneur, symbole de la reconnaissance officielle de l’ensemble de son œuvre.
Houdon continua à présenter régulièrement ses œuvres aux Salons jusqu’en 1814. Il se consacra par la suite à sa position de professeur de l’Ecole des Beaux-Arts.
L'atelier du sculpteur Jean-Antoine Houdon
Louis Léopold Boilly
Huile sur toile, vers 1804
Musée des Arts Décoratifs, Paris
Photo : Wikimedia
L'atelier du sculpteur Jean-Antoine Houdon
Maurice Lecesne, d'après Louis-Léopold Boilly
Huile sur toile, 1808
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Jean Popovitch
Il mourut le 15 juillet 1828, au Palais de l’Institut de France.
Dans un mémoire, écrit en 1794, Houdon résume ainsi sa carrière : « Je puis dire que je ne me suis livré véritablement qu’à deux études qui ont rempli ma vie entière, auxquelles j’ay consacré tout ce que j’ay gagné et que j’aurais rendu plus utile à ma patrie, si j’eusse été secondé et si j’eusse eu de la fortune : l’anatomie et la fonte des statues. » (Gandouin, op. cit., p. 19)
Sa renommée ne fît que grandir, au gré des nombreux bustes de grands personnages de son époque qu’il réalisa, représentant avec élégance et réalisme le caractère de ses modèles dans un style qui résonna avec l’esprit de son temps au point qu’on lui attribua le nom de « sculpteurs préféré des lumières ».
(...)
* Source texte : Christie's (extraits)
_______________
Pour en revenir au buste présenté en introduction de ce sujet...
Comtesse Jean-Isaac de Thellusson de Sorcy (1770-1845)
Jean-Antoine Houdon
France, vers 1791
Photo : Christie's
...et concernant la famille genevoise Théllusson de Sorcy, dynastie de mécènes, ainsi que l'histoire de la commande du buste de la jeune femme, peinte aussi par Jacques-Louis David en 1790 :
Comtesse de Sorcy-Thélusson (sic), one of two sisters of the Genevan banker Jacques Rilliet
Jacques-Louis David
Oil on canvas, 1790
Photo : Neue Pinakothek, Munich (Allemagne) / WIkipedia
Consulter la suite de la note au catalogue citée, ici :
Christie's - Jean-Antoine Houdon / Buste en marbre de la comtesse Jean-Isaac Thellusson de Sorcy
...A suivre !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Je crois qu'en matière d'expressivité des visages, Houdon est vraiment le meilleur !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
C'est l'artiste que tu as choisi pour sculpter ton portrait...
Je posterai le buste dans la suite de ma petite présentation.
Je posterai le buste dans la suite de ma petite présentation.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
La nuit, la neige a écrit:
C'est l'artiste que tu as choisi pour sculpter ton portrait...
Oui mais, à vrai dire, je ne me trouve pas très belle ...
Je devais déborder de qualités morales.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Merci.
En tout cas, j'ai été très aimée...
En tout cas, j'ai été très aimée...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Merci pour cette rétrospective, je découvre tout l'oeuvre américain dont j'ignorais l'existence.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Le buste que vous présentez est d'après l'un de ceux réalisés par Boizot : Bustes de Marie-Antoinette par et d'après Louis-Simon Boizot
Houdon est agréé à l'Académie royale en 1769 et, du temps où il est France, ses oeuvres furent bien sûr présentées aux fameux "Salons", et d'autant plus lorsqu'il s'agissait de portraits de la famille royale.
Et ainsi donc ceux de mesdames Adelaïde et Victoire (Salon de 1777) ; du comte et de la comtesse de Provence (Salon de 1777) ; et enfin de Louis XVI (Salons de 1787, 1790).
S'il avait réalisé un portrait en buste de Marie-Antoinette, il serait connu, ou du moins serait-il référencé.
Marie-Antoinette aurait-elle pris la pose (ce qui reste surprenant, vu les "sympathies" du sculpteur du temps où il réalise celui du roi), et le buste serait-il resté inachevé ?
En tous les cas, aucun buste de la reine n'est présenté aux différents Salons. Du moins, c'est ce qui apparaît dans cette longue liste des oeuvres publiées ici :
Wikiphidias, encyclopédie des sculpteurs français - Houdon Jean-Antoine
MARIE ANTOINETTE a écrit:
les "spécialistes modernes" prétendent que HOUDON n'a jamais représenté la Reine.
Or PIERRE DE NOLHAC affirme que la Reine avait posé pour l'artiste lorsque celui-ci a fait le buste du Roi ....... je considère que les affirmations de NOLHAC sont à prendre au sérieux.
Houdon est agréé à l'Académie royale en 1769 et, du temps où il est France, ses oeuvres furent bien sûr présentées aux fameux "Salons", et d'autant plus lorsqu'il s'agissait de portraits de la famille royale.
Et ainsi donc ceux de mesdames Adelaïde et Victoire (Salon de 1777) ; du comte et de la comtesse de Provence (Salon de 1777) ; et enfin de Louis XVI (Salons de 1787, 1790).
S'il avait réalisé un portrait en buste de Marie-Antoinette, il serait connu, ou du moins serait-il référencé.
Marie-Antoinette aurait-elle pris la pose (ce qui reste surprenant, vu les "sympathies" du sculpteur du temps où il réalise celui du roi), et le buste serait-il resté inachevé ?
En tous les cas, aucun buste de la reine n'est présenté aux différents Salons. Du moins, c'est ce qui apparaît dans cette longue liste des oeuvres publiées ici :
Wikiphidias, encyclopédie des sculpteurs français - Houdon Jean-Antoine
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Lucius a écrit:Merci pour cette rétrospective, je découvre tout l'oeuvre américain dont j'ignorais l'existence.
Je cite un extrait du texte publié sur le site que je viens de citer en réponse à MARIE-ANTOINETTE :
Franc maçon, Houdon affiche sa sympathie pour les idéaux des Etats-Unis et fréquente les hommes politiques américains vivant à Paris.
Il rencontre Franklin, représentant des Etats-Unis à Paris et il exécute son buste, en 1779. Lorsque l’Etat de Virginie décide d’ériger une statue de George Washington, Houdon est sollicité par Franklin et Jefferson (nouvel envoyé de l’Etat de Virginie), pour réaliser ce portrait.
En 1785, après des problèmes de santé qui retardèrent son départ, Houdon traverse l’atlantique (quarante huit jours de traversée), et en deux semaines, modèle le buste de Washington d’après nature, à Mount Vernon. En plus de ce buste, Houdon souhaitait réaliser une statue équestre de Washington mais finalement ce projet ne se réalisera pas (une maquette de ce monument est présenté au Salon de 1793).
Il est l’auteur de plusieurs portraits d'hommes et de femmes américains : Jefferson, John Paul Jones, Benjamin Franklin, l’inventeur Robert Fulton, John Barlow
Il faut noter que Houdon est, à cette époque, l’un des rares artistes français à travailler ainsi pour les Etats-Unis. De nombreuses œuvres de Houdon se trouvent dans différents musées américains.
* Source : Wikiphidias
J'ajoute aussi ce buste que je n'avais pas encore présenté :
Thomas Jefferson
Jean-Antoine Houdon
Signed and dated "houdon f 1789"
Saravezza marble on gray and white marble base
Image : Museum of Fine Arts, Boston
Note du musée (extrait) :
In 1785 Thomas Jefferson (1743-1826) succeeded Benjamin Franklin as American minister to France. Jefferson immersed himself in the artistic and cultural life of Paris, studying firsthand neoclassical architecture and actively collecting books, prints, and works of art.
Houdon, described by Jefferson as "perhaps the foremost artist in the world," executed this startlingly lifelike bust in Paris shortly before Jefferson returned to the United States to assume the position of secretary of state.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Je poursuis avec un extrait de l'article Wiki consacré à l'artiste, illustré d'une petite sélection d'oeuvres du XVIIIe siècle (avant la période révolutionnaire et celle de l'Empire)..
Portrait of Jean-Antoine Houdon
By Rembrandt Peale
Oil on canvas, 1808
Image : Pensylvannia Academy of the Fine Arts - PAFA
Houdon est principalement connu comme portraitiste.
Ses portraits sont extrêmement précis et vivants et de nombreuses personnalités de son temps posent pour lui.
On lui doit les bustes de la tsarine Catherine II de Russie et du philosophe Denis Diderot, quatre bustes différents de Voltaire, un buste posthume de Jean-Jacques Rousseau ainsi qu'un buste de Cagliostro.
Le réalisme du rendu des yeux de ses portraits est célèbre et Melchior Grimm, frappé par le jeu de la lumière et l'expressivité de leurs regards, remarquait que : « Houdon était peut-être le premier sculpteur qui ait su modeler les yeux ».
On peut encore citer ses portraits de Voltaire (en buste, en pied au Panthéon de Paris, ou assis au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg), de la comédienne Sophie Arnould, de Molière, de Napoléon Bonaparte, ainsi que ceux de plusieurs grands hommes américains (...)
Catherine II
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1773
Images : Forum de Marie-Antoinette, ici : Catherine II de Russie
Denis Diderot
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1773
Possibly shown at the Salon of 1773, the Museum’s marble bust, signed and dated by the artist, was acquired by a patron of Houdon’s, the Russian Francophile Count Alexander Sergeyevich Stroganoff (1733–1811), during a sojourn in Paris.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Note du musée (extrait) :
A portrait bust of Diderot, believed to be the terracotta bust now in the Musée du Louvre, which served as a model for the Museum’s marble version, was exhibited by the sculptor Jean-Antoine Houdon at the Salon of 1771.
The sitter approved of that work, describing it as très ressemblant ( having a very strong resemblance).
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Bust of Madame Victoire de France
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1777
Signed A. Houdon Fecit, 1777
Image : The Wallace Collection
Note du musée (extrait) :
The two portrait busts of Mme Victoire and her sister Mme Adelaïde (today at the Louvre), were commissioned from Houdon in 1777, after a very successful exhibition at the Salon where he displayed over 30 works in various materials (among which were 15 portraits).
Despite being accepted by the sitters, for Houdon it proved extremely difficult to obtain payment for the portraits , and it was only thanks to the Surintendent des Bâtiments du roi, the Comte d’Angiviller, that he was finally compensated in 1785.
Sophie Arnould
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1775
La cantatrice est représentée dans le rôle d'Iphigénie, qu'elle interpréta dans l'opéra Iphigénie en Aulide (1774) de Gluck. Elle est parée d'une étole ornée des attributs de la déesse Diane (lune, étoile), à laquelle elle doit être offerte en sacrifice.
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Christoph Willibald Gluck
Jean-Antoine Houdon
Plâtre patiné, vers 1777
Photo : Nationalgalerie, Berlin
Buste de Jean-Jacques Rousseau
Jean-Antoine Houdon
Terre cuite sur piédouche en marbre, 1778
Image : RMN GP (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Portrait de Jean-Jacques Rousseau à l'Antique
Jean-Antoine Houdon
Terre cuite patinée; sur un socle en plâtre peint à l'imitation du marbre, 1778
Photos : Sotheby's
Note au catalogue (extraits) :
Après la disparition subite de l'illustre écrivain et philosophe Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Houdon eut le privilège de posséder son masque mortuaire à l'aide duquel il put réaliser un portrait du grand homme en trois variantes.
La première montre le philosophe coiffé d'une perruque et vêtu d'un costume à la française, comme le buste en plâtre exposé par Houdon au Salon de 1779, et dont la version en terre cuite est au musée du Louvre.
La deuxième variante représente Rousseau à l'antique, torse nu, sa tête ceinte d'un bandeau et portant une toge drapée sur les épaules ; celle-ci existe en deux tailles dont la plus grande est le bronze au musée du Louvre. Une version de cette tête en plâtre est conservé au Schlossmuseum de Gotha.
D'un format plus petit que le bronze du Louvre, notre tête à l'Antique correspond à la troisième version montrant le portrait du philosophe réduit à l'essentiel : la tête à chevelure courte, aux mèches encadrant le visage, et son torse nu laissant apparaître la naissance des épaules.
Buste d'Antoine-Louis-François Le Fèvre de Caumartin
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1779
Image : Musée Jacquemart André
Note du musée (extraits) :
Présenté au Salon de 1779, ce buste vaut à Houdon une avalanche de louanges. On y retrouve sa capacité à traiter et à animer le visage.
On le découvre ici au début de sa carrière lorsque, jeune artiste, il doit réaliser l’effigie d’Antoine Louis François Lefèvre de Caumartin, l’un des plus illustres descendants d’une grande dynastie de parlementaires parisiens. Ce dernier était un conseiller du roi, remarqué et distingué, que le souverain avait fait nommer à la tête de la municipalité parisienne.
Le sculpteur avait laissé des conseils spécifiques et judicieux pour mettre en valeur le buste, tels que son placement sur un piédestal ou encore qu’il soit présenté de haut et qu’il reçoive la lumière de trois quarts.
César-Gabriel, duc de Choiseul-Praslin (1712-1785), diplomate et ministre
Jean-Antoine Houdon
Plâtre, 1780
Image : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Bust of Madame de Sérilly
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1782
Signed Houdon, F. 1782
Image : The Wallace Collection
Note du musée (extrait) :
Born in 1762, Anne-Marie-Louise Thomas de Pange de Domangeville (…)
In 1779, she married Antoine-Jean-François Mégret de Sérilly, who held an important office at court. Her life was marked by extremely dramatic events: her husband went bankrupt in 1788 and the family had to move outside of Paris.
After the Revolution, in 1794, she was arrested with her husband and brother with the accusation of having conspired to assist the escape attempt of Louis XVI the previous year. Only the claim that she was pregnant spared her the execution, allowing her to take advantage of the fall of Robespierre and the end of the Terror shortly after.
After her escape from prison, she tried to reclaim possession of the wealth once belonging to her late husband and married again twice without luck: both her husbands died of illness shortly after the marriage and she herself contracted smallpox in 1799 dying aged just thirty-seven.
Bust of Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1778
Provenance : Madame Denis de Dompierre, niece of the artist, Château d'Hornoy
Photo : The National Gallery of Art, Washington
Présentation (extraits) :
Voltaire (François-Marie Arouet, 1694-1778) returned from exile in Switzerland to Paris in February 1778.
This portrait is one result of the encounter, on that last visit to Paris, between a brilliant intellectual and an artist of exalted stature. Voltaire sat for Houdon several times before the exertion and excitement of his journey took their toll; he died on 30 May 1778.
Voltaire proved Houdon's most popular subject, both for his own sake and for the artist's satisfying characterization. Houdon produced famous seated statues of the writer (today at the Comédie Française, Paris, and the Hermitage, St. Petersburg), and from his studio came dozens of busts.
Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Plaster, 1778
Image : Gotha Staatl. Museum / Deutsche Fotothek
Seated Voltaire
Workshop of Jean Antoine Houdon
Plaster, tinted to imitate terracotta, 1778
Image : The Metropole Museum of Art
Note du musée (extraits) :
In March of 1778, in the course of recording Voltaire's features for the revered writer's portrait bust, Houdon seems to have made a quick sketch of the old man informally seated in the sculptor's studio.
Later that year, Voltaire's niece, Mme Denis, commissioned a lifesize marble statue based on the sketch, which had been much admired by visitors who saw it in Houdon's studio.
The marble (Comédie-Française, Paris) was completed in 1781, but a small gilt-bronze example of the maquette version, destined for the collection of Catherine the Great, was shown in the Salon of 1779.
The Russian empress also commissioned a marble version, still in Saint Petersburg.
Houdon's studio went on to produce numerous replicas of this sketch model, of which the Museum's example, which features the sculptor's atelier seal on its back, is one.
Voltaire Seated
Jean-Antoine Houdon
Terra-cota, 1781
Image : Musée Frabre, Montpellier - Web Gallery of Art
Voltaire Seated
Jean-Antoine Houdon
c. 1779-95
Plaster, with vestiges of paint and terracotta slip, with metal supports; on modern painted wood base
Image : Los Angeles County Museum of Art / Wikipedia
François-Marie Arouet, dit Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1782
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / René-Gabriel Ojéda / Thierry Le Mage
Bust of the comtesse de Sabran
Attibuted to Jean-Antoine Houdon
Tinted to resemble terracotta, c. 1785
Photo : Christie's
Portrait of Giuseppe Balsamo (called Count Alessandro Cagliostro)
Jean-Antoine Houdon
Plaster, circa 1786
Images : Los Angeles County Museum of Art / Museum Associates
Bust of Pierre André de Suffren de Saint-Tropez
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1786-87
Image : Rijksmuseum, Amsterdam
Portrait of Jean-Antoine Houdon
By Rembrandt Peale
Oil on canvas, 1808
Image : Pensylvannia Academy of the Fine Arts - PAFA
Houdon est principalement connu comme portraitiste.
Ses portraits sont extrêmement précis et vivants et de nombreuses personnalités de son temps posent pour lui.
On lui doit les bustes de la tsarine Catherine II de Russie et du philosophe Denis Diderot, quatre bustes différents de Voltaire, un buste posthume de Jean-Jacques Rousseau ainsi qu'un buste de Cagliostro.
Le réalisme du rendu des yeux de ses portraits est célèbre et Melchior Grimm, frappé par le jeu de la lumière et l'expressivité de leurs regards, remarquait que : « Houdon était peut-être le premier sculpteur qui ait su modeler les yeux ».
On peut encore citer ses portraits de Voltaire (en buste, en pied au Panthéon de Paris, ou assis au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg), de la comédienne Sophie Arnould, de Molière, de Napoléon Bonaparte, ainsi que ceux de plusieurs grands hommes américains (...)
Catherine II
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1773
Images : Forum de Marie-Antoinette, ici : Catherine II de Russie
Denis Diderot
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1773
Possibly shown at the Salon of 1773, the Museum’s marble bust, signed and dated by the artist, was acquired by a patron of Houdon’s, the Russian Francophile Count Alexander Sergeyevich Stroganoff (1733–1811), during a sojourn in Paris.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Note du musée (extrait) :
A portrait bust of Diderot, believed to be the terracotta bust now in the Musée du Louvre, which served as a model for the Museum’s marble version, was exhibited by the sculptor Jean-Antoine Houdon at the Salon of 1771.
The sitter approved of that work, describing it as très ressemblant ( having a very strong resemblance).
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Bust of Madame Victoire de France
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1777
Signed A. Houdon Fecit, 1777
Image : The Wallace Collection
Note du musée (extrait) :
The two portrait busts of Mme Victoire and her sister Mme Adelaïde (today at the Louvre), were commissioned from Houdon in 1777, after a very successful exhibition at the Salon where he displayed over 30 works in various materials (among which were 15 portraits).
Despite being accepted by the sitters, for Houdon it proved extremely difficult to obtain payment for the portraits , and it was only thanks to the Surintendent des Bâtiments du roi, the Comte d’Angiviller, that he was finally compensated in 1785.
Sophie Arnould
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1775
La cantatrice est représentée dans le rôle d'Iphigénie, qu'elle interpréta dans l'opéra Iphigénie en Aulide (1774) de Gluck. Elle est parée d'une étole ornée des attributs de la déesse Diane (lune, étoile), à laquelle elle doit être offerte en sacrifice.
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Christoph Willibald Gluck
Jean-Antoine Houdon
Plâtre patiné, vers 1777
Photo : Nationalgalerie, Berlin
Buste de Jean-Jacques Rousseau
Jean-Antoine Houdon
Terre cuite sur piédouche en marbre, 1778
Image : RMN GP (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Portrait de Jean-Jacques Rousseau à l'Antique
Jean-Antoine Houdon
Terre cuite patinée; sur un socle en plâtre peint à l'imitation du marbre, 1778
Photos : Sotheby's
Note au catalogue (extraits) :
Après la disparition subite de l'illustre écrivain et philosophe Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Houdon eut le privilège de posséder son masque mortuaire à l'aide duquel il put réaliser un portrait du grand homme en trois variantes.
La première montre le philosophe coiffé d'une perruque et vêtu d'un costume à la française, comme le buste en plâtre exposé par Houdon au Salon de 1779, et dont la version en terre cuite est au musée du Louvre.
La deuxième variante représente Rousseau à l'antique, torse nu, sa tête ceinte d'un bandeau et portant une toge drapée sur les épaules ; celle-ci existe en deux tailles dont la plus grande est le bronze au musée du Louvre. Une version de cette tête en plâtre est conservé au Schlossmuseum de Gotha.
D'un format plus petit que le bronze du Louvre, notre tête à l'Antique correspond à la troisième version montrant le portrait du philosophe réduit à l'essentiel : la tête à chevelure courte, aux mèches encadrant le visage, et son torse nu laissant apparaître la naissance des épaules.
Buste d'Antoine-Louis-François Le Fèvre de Caumartin
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1779
Image : Musée Jacquemart André
Note du musée (extraits) :
Présenté au Salon de 1779, ce buste vaut à Houdon une avalanche de louanges. On y retrouve sa capacité à traiter et à animer le visage.
On le découvre ici au début de sa carrière lorsque, jeune artiste, il doit réaliser l’effigie d’Antoine Louis François Lefèvre de Caumartin, l’un des plus illustres descendants d’une grande dynastie de parlementaires parisiens. Ce dernier était un conseiller du roi, remarqué et distingué, que le souverain avait fait nommer à la tête de la municipalité parisienne.
Le sculpteur avait laissé des conseils spécifiques et judicieux pour mettre en valeur le buste, tels que son placement sur un piédestal ou encore qu’il soit présenté de haut et qu’il reçoive la lumière de trois quarts.
César-Gabriel, duc de Choiseul-Praslin (1712-1785), diplomate et ministre
Jean-Antoine Houdon
Plâtre, 1780
Image : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Bust of Madame de Sérilly
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1782
Signed Houdon, F. 1782
Image : The Wallace Collection
Note du musée (extrait) :
Born in 1762, Anne-Marie-Louise Thomas de Pange de Domangeville (…)
In 1779, she married Antoine-Jean-François Mégret de Sérilly, who held an important office at court. Her life was marked by extremely dramatic events: her husband went bankrupt in 1788 and the family had to move outside of Paris.
After the Revolution, in 1794, she was arrested with her husband and brother with the accusation of having conspired to assist the escape attempt of Louis XVI the previous year. Only the claim that she was pregnant spared her the execution, allowing her to take advantage of the fall of Robespierre and the end of the Terror shortly after.
After her escape from prison, she tried to reclaim possession of the wealth once belonging to her late husband and married again twice without luck: both her husbands died of illness shortly after the marriage and she herself contracted smallpox in 1799 dying aged just thirty-seven.
Bust of Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1778
Provenance : Madame Denis de Dompierre, niece of the artist, Château d'Hornoy
Photo : The National Gallery of Art, Washington
Présentation (extraits) :
Voltaire (François-Marie Arouet, 1694-1778) returned from exile in Switzerland to Paris in February 1778.
This portrait is one result of the encounter, on that last visit to Paris, between a brilliant intellectual and an artist of exalted stature. Voltaire sat for Houdon several times before the exertion and excitement of his journey took their toll; he died on 30 May 1778.
Voltaire proved Houdon's most popular subject, both for his own sake and for the artist's satisfying characterization. Houdon produced famous seated statues of the writer (today at the Comédie Française, Paris, and the Hermitage, St. Petersburg), and from his studio came dozens of busts.
Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Plaster, 1778
Image : Gotha Staatl. Museum / Deutsche Fotothek
Seated Voltaire
Workshop of Jean Antoine Houdon
Plaster, tinted to imitate terracotta, 1778
Image : The Metropole Museum of Art
Note du musée (extraits) :
In March of 1778, in the course of recording Voltaire's features for the revered writer's portrait bust, Houdon seems to have made a quick sketch of the old man informally seated in the sculptor's studio.
Later that year, Voltaire's niece, Mme Denis, commissioned a lifesize marble statue based on the sketch, which had been much admired by visitors who saw it in Houdon's studio.
The marble (Comédie-Française, Paris) was completed in 1781, but a small gilt-bronze example of the maquette version, destined for the collection of Catherine the Great, was shown in the Salon of 1779.
The Russian empress also commissioned a marble version, still in Saint Petersburg.
Houdon's studio went on to produce numerous replicas of this sketch model, of which the Museum's example, which features the sculptor's atelier seal on its back, is one.
Voltaire Seated
Jean-Antoine Houdon
Terra-cota, 1781
Image : Musée Frabre, Montpellier - Web Gallery of Art
Voltaire Seated
Jean-Antoine Houdon
c. 1779-95
Plaster, with vestiges of paint and terracotta slip, with metal supports; on modern painted wood base
Image : Los Angeles County Museum of Art / Wikipedia
François-Marie Arouet, dit Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1782
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / René-Gabriel Ojéda / Thierry Le Mage
Bust of the comtesse de Sabran
Attibuted to Jean-Antoine Houdon
Tinted to resemble terracotta, c. 1785
Photo : Christie's
Portrait of Giuseppe Balsamo (called Count Alessandro Cagliostro)
Jean-Antoine Houdon
Plaster, circa 1786
Images : Los Angeles County Museum of Art / Museum Associates
Bust of Pierre André de Suffren de Saint-Tropez
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1786-87
Image : Rijksmuseum, Amsterdam
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Superbe galerie. Merci.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Ce 29 janvier prochain, la maison de vente Nordmann & Dominique Ader proposera en vente aux enchères deux lots qui nous intéressent dans ce sujet...
- Portrait du sculpteur Houdon
Jean-Bernard Restout (Paris 1732 - 1797)
Sur sa toile d’origine ovale 56 x 43 cm
* Source et infos complémentaires : Vente Ader - Collection Renée et Louis Biron (29 janvier 2020)
- Voltaire assis
Jean Antoine Houdon (1741-1828)
Maquette en plâtre patiné
H : 22,3 cm ; dans une cage en verre.
Porte l’étiquette : « Exposition du centenaire de Houdon, sous la Présidence de M. le Président de la République Française, N°90, Paris 1928 »
Présentation au catalogue :
On connaît différentes versions de la statuette de Voltaire assis.
La plupart dérive du bronze doré commandé par Catherine II de Russie présenté par Houdon au Salon de 1779 (« Statue de Voltaire représenté assis. Cette figure est en bronze doré » sous le n°222).
La provenance ainsi que les variantes proposées par notre plâtre nous autorisent à présenter l’œuvre comme une maquette préparatoire, un travail d’atelier antérieur au bronze du Salon.
Le portrait du philosophe est ici largement esquissé par rapport à la statuette de Catherine II, il porte les cheveux longs, le front ceint du «ruban de l’immortalité», la main gauche et le pied droit dans des positions qui diffèrent de celles de la grande statue définitive (marbre, H : 1,33 m, signé Houdon f.1781, Paris, Comédie Française).
Si notre plâtre ne porte ni cachet ni signature, c’est sa prestigieuse provenance (l’œuvre est acquise vers 1955 par l’actuel propriétaire des héritiers du sculpteur, la famille Perrin-Houdon) et sa présentation lors de la grande rétrospective du Bicentenaire Houdon en 1928 (Hors catalogue, n°90) qui font de notre statuette un document rare et un jalon important dans la connaissance de l’un des chef d’œuvre les plus célèbres de Houdon.
Notre statuette a été étudiée, à la demande de son propriétaire, par Madame Valérie Roger et Monsieur François Souchal dont les communications écrites seront remises à l’acquéreur.
Œuvres en rapport :
- Voltaire assis, plâtre, H : 1m33, portant l’inscription : « Houdon F.1781 » : Paris Bibliothèque nationale de France.
- Voltaire assis, marbre, H : 1m33, signe « HOUDON fecit 1781 », inscrit « VOLTAIRE » sur le socle, Paris, Comédie Française. (inv.01-024898)
- Voltaire assis, marbre, H : 1m35, inscrit « HOUDON FECIT 1781 », Saint Petersbourg, musée de l’Ermitage.
- Voltaire assis, carton-pâte, H : 2m40, Rouen, bibliothèque municipale.
- Voltaire assis, deux estampages en terre cuite, réalisés vers 1781, Montpellier Musée Fabre ; Genève, Institut Voltaire.
- Voltaire assis, statuette en bronze doré, H : 20 cm, (32 avec le socle), inscrit sur une plaque scellée au socle : « Présenté à sa majesté impériale par son très humble et très obéissant serviteur HOUDON en 1779 », Amsterdam Rijksmuseum (disparu en 2000)
- Voltaire assis, statuette en bronze, H : 20,5 cm, sur socle en marbre bleu turquin, avec l’inscription : « Donné par Fréderic Prince de Waldec 1970 », Kunsthaus, Zurich.
- Voltaire assis, statuette en terre cuite, H : 19 cm, sur socle en marbre blanc, H : 0,14 : Inscrit « f.p. Houdon an 1778 », Musée Lambinet, Versailles.
- Voltaire assis, statuette en terre cuite, H : 32 cm, musée des Beaux-Arts de Nantes (inv.1804).
- Voltaire assis, statuette en terre cuite portant le cachet de l’atelier, Cambridge, Fitzwilliam museum.
- Voltaire assis statuette en plâtre patiné terre cuite, H : 35,5 cm, inscrit « HOUDON 1778 » et portant le cachet de l’atelier, Paris, Musée du Louvre (inv. RF926).
- Voltaire assis, statuette en plâtre, Metropolitan Museum, New York (inv. 52.211).
- Voltaire assis, statuette en plâtre, Walters Art Gallery, Baltimore (inv. 27.347).
- Voltaire assis, statuette en plâtre, Ackland Art Museum, Chapel Hill, North Carolina (inv. 75.15.1).
Bibliographie en rapport :
- Louis Réau, Houdon, sa vie son oeuvre, F. de Nobele, Paris 1964
- Georges Giacometti, La Vie et l’oeuvre de J.A. Houdon, Paris 1929
- Catalogue de l’exposition Houdon sculpteur des lumières, Musée National du Château de Versailles, 1er mars – 31 mars 2004, RMN 2004.
* Source et infos complémentaires : Vente Ader - Collection Renée et Louis Biron (29 janvier 2020)
Nous avions présenté, quelques messages précédents, deux autres versions de cette célèbre représentation du Voltaire assis, dont la celle en plâtre (de l'atelier du maître), conservée au Metropolitan Museum de New-York, qui la présente ainsi :
Seated Voltaire
Workshop of Jean Antoine Houdon
Plaster, tinted to imitate terracotta, 1778
Image : The Metropole Museum of Art
Note du musée (extraits) :
In March of 1778, in the course of recording Voltaire's features for the revered writer's portrait bust, Houdon seems to have made a quick sketch of the old man informally seated in the sculptor's studio.
Later that year, Voltaire's niece, Mme Denis, commissioned a lifesize marble statue based on the sketch, which had been much admired by visitors who saw it in Houdon's studio.
The marble (Comédie-Française, Paris) was completed in 1781, but a small gilt-bronze example of the maquette version, destined for the collection of Catherine the Great, was shown in the Salon of 1779.
The Russian empress also commissioned a marble version, still in Saint Petersburg.
Houdon's studio went on to produce numerous replicas of this sketch model, of which the Museum's example, which features the sculptor's atelier seal on its back, is one.
Ainsi donc ! Je récapitule...
Le marbre original, en taille réelle, commandé par Mme Denis, nièce (et plus) de Voltaire, est celui conservé à la Comédie Française
Image : Le blog de Lili - Visite de la comédie française
François-Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778), assis
Jean-Antoine Houdon
Marbre
Comédie Française, Paris
Image : Corinne Potet - Commons Wikimedia
Soit dit en passant, la Comédie Française qui conserve aussi le cervelet du philosophe, alors que son coeur se trouve, lui, dans le socle de la statue de Voltaire en plâtre de la Bibliothèque Nationale de France, et ce qui reste de ses cendres au Panthéon.
Vous me suivez ?
La version que Houdon présente au salon de 1779 est le bronze doré commandé par Catherine II.
Une sculpture que le tsar Nicolas 1er, qui déteste Voltaire, vend aux enchère en 1852.
Un siècle plus tard (en 1960), la sculpture est achetée par le Rijksmuseum d'Amsterdam. Elle fut volée en 2000, et n'a pas été retrouvée à ce jour !
Image : dslov.ru
Houdon, Seated Voltaire
Gilded bronze, Height: 32 cm
Originally belonging to Catherine the Great ; sold at auction in 1852 by order of Nicolas I
Subsequently owned by André Pavolovitch Chouvalov and his heirs;
Acquired by the Rijksmuseum, Amsterdam in 1960.
Image : Rodama1789
Catherine II commande à Houdon une seconde représentation du Voltaire assis.
Cette fois-ci, grandeur nature, et en marbre. Elle sera transférée au palais de l'Ermitage et ornera, un temps, la bibliothèque de Voltaire que l'impératrice avait achetée à Mme Denis à la mort du philosophe.
Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1781
Acquired by Catherine the Great in the 1780s
Image : The State Hermitage Museum
Une statue qui a également bien failli disparaître, et qui fut brinquebalée ici et là dans le palais de l'Ermitage !
Toujours parce que le sourire de Voltaire, ce "vieux singe" comme il le nommait, importunait fort le tsar Nicolas Ier qui, décidément, détestait Voltaire !
Une histoire que vous pouvez lire, ici : La bibliothèque de Voltaire
- Portrait du sculpteur Houdon
Jean-Bernard Restout (Paris 1732 - 1797)
Sur sa toile d’origine ovale 56 x 43 cm
* Source et infos complémentaires : Vente Ader - Collection Renée et Louis Biron (29 janvier 2020)
- Voltaire assis
Jean Antoine Houdon (1741-1828)
Maquette en plâtre patiné
H : 22,3 cm ; dans une cage en verre.
Porte l’étiquette : « Exposition du centenaire de Houdon, sous la Présidence de M. le Président de la République Française, N°90, Paris 1928 »
Présentation au catalogue :
On connaît différentes versions de la statuette de Voltaire assis.
La plupart dérive du bronze doré commandé par Catherine II de Russie présenté par Houdon au Salon de 1779 (« Statue de Voltaire représenté assis. Cette figure est en bronze doré » sous le n°222).
La provenance ainsi que les variantes proposées par notre plâtre nous autorisent à présenter l’œuvre comme une maquette préparatoire, un travail d’atelier antérieur au bronze du Salon.
Le portrait du philosophe est ici largement esquissé par rapport à la statuette de Catherine II, il porte les cheveux longs, le front ceint du «ruban de l’immortalité», la main gauche et le pied droit dans des positions qui diffèrent de celles de la grande statue définitive (marbre, H : 1,33 m, signé Houdon f.1781, Paris, Comédie Française).
Si notre plâtre ne porte ni cachet ni signature, c’est sa prestigieuse provenance (l’œuvre est acquise vers 1955 par l’actuel propriétaire des héritiers du sculpteur, la famille Perrin-Houdon) et sa présentation lors de la grande rétrospective du Bicentenaire Houdon en 1928 (Hors catalogue, n°90) qui font de notre statuette un document rare et un jalon important dans la connaissance de l’un des chef d’œuvre les plus célèbres de Houdon.
Notre statuette a été étudiée, à la demande de son propriétaire, par Madame Valérie Roger et Monsieur François Souchal dont les communications écrites seront remises à l’acquéreur.
Œuvres en rapport :
- Voltaire assis, plâtre, H : 1m33, portant l’inscription : « Houdon F.1781 » : Paris Bibliothèque nationale de France.
- Voltaire assis, marbre, H : 1m33, signe « HOUDON fecit 1781 », inscrit « VOLTAIRE » sur le socle, Paris, Comédie Française. (inv.01-024898)
- Voltaire assis, marbre, H : 1m35, inscrit « HOUDON FECIT 1781 », Saint Petersbourg, musée de l’Ermitage.
- Voltaire assis, carton-pâte, H : 2m40, Rouen, bibliothèque municipale.
- Voltaire assis, deux estampages en terre cuite, réalisés vers 1781, Montpellier Musée Fabre ; Genève, Institut Voltaire.
- Voltaire assis, statuette en bronze doré, H : 20 cm, (32 avec le socle), inscrit sur une plaque scellée au socle : « Présenté à sa majesté impériale par son très humble et très obéissant serviteur HOUDON en 1779 », Amsterdam Rijksmuseum (disparu en 2000)
- Voltaire assis, statuette en bronze, H : 20,5 cm, sur socle en marbre bleu turquin, avec l’inscription : « Donné par Fréderic Prince de Waldec 1970 », Kunsthaus, Zurich.
- Voltaire assis, statuette en terre cuite, H : 19 cm, sur socle en marbre blanc, H : 0,14 : Inscrit « f.p. Houdon an 1778 », Musée Lambinet, Versailles.
- Voltaire assis, statuette en terre cuite, H : 32 cm, musée des Beaux-Arts de Nantes (inv.1804).
- Voltaire assis, statuette en terre cuite portant le cachet de l’atelier, Cambridge, Fitzwilliam museum.
- Voltaire assis statuette en plâtre patiné terre cuite, H : 35,5 cm, inscrit « HOUDON 1778 » et portant le cachet de l’atelier, Paris, Musée du Louvre (inv. RF926).
- Voltaire assis, statuette en plâtre, Metropolitan Museum, New York (inv. 52.211).
- Voltaire assis, statuette en plâtre, Walters Art Gallery, Baltimore (inv. 27.347).
- Voltaire assis, statuette en plâtre, Ackland Art Museum, Chapel Hill, North Carolina (inv. 75.15.1).
Bibliographie en rapport :
- Louis Réau, Houdon, sa vie son oeuvre, F. de Nobele, Paris 1964
- Georges Giacometti, La Vie et l’oeuvre de J.A. Houdon, Paris 1929
- Catalogue de l’exposition Houdon sculpteur des lumières, Musée National du Château de Versailles, 1er mars – 31 mars 2004, RMN 2004.
* Source et infos complémentaires : Vente Ader - Collection Renée et Louis Biron (29 janvier 2020)
_________________________
Nous avions présenté, quelques messages précédents, deux autres versions de cette célèbre représentation du Voltaire assis, dont la celle en plâtre (de l'atelier du maître), conservée au Metropolitan Museum de New-York, qui la présente ainsi :
Seated Voltaire
Workshop of Jean Antoine Houdon
Plaster, tinted to imitate terracotta, 1778
Image : The Metropole Museum of Art
Note du musée (extraits) :
In March of 1778, in the course of recording Voltaire's features for the revered writer's portrait bust, Houdon seems to have made a quick sketch of the old man informally seated in the sculptor's studio.
Later that year, Voltaire's niece, Mme Denis, commissioned a lifesize marble statue based on the sketch, which had been much admired by visitors who saw it in Houdon's studio.
The marble (Comédie-Française, Paris) was completed in 1781, but a small gilt-bronze example of the maquette version, destined for the collection of Catherine the Great, was shown in the Salon of 1779.
The Russian empress also commissioned a marble version, still in Saint Petersburg.
Houdon's studio went on to produce numerous replicas of this sketch model, of which the Museum's example, which features the sculptor's atelier seal on its back, is one.
Ainsi donc ! Je récapitule...
Le marbre original, en taille réelle, commandé par Mme Denis, nièce (et plus) de Voltaire, est celui conservé à la Comédie Française
Image : Le blog de Lili - Visite de la comédie française
François-Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778), assis
Jean-Antoine Houdon
Marbre
Comédie Française, Paris
Image : Corinne Potet - Commons Wikimedia
Soit dit en passant, la Comédie Française qui conserve aussi le cervelet du philosophe, alors que son coeur se trouve, lui, dans le socle de la statue de Voltaire en plâtre de la Bibliothèque Nationale de France, et ce qui reste de ses cendres au Panthéon.
Vous me suivez ?
La version que Houdon présente au salon de 1779 est le bronze doré commandé par Catherine II.
Une sculpture que le tsar Nicolas 1er, qui déteste Voltaire, vend aux enchère en 1852.
Un siècle plus tard (en 1960), la sculpture est achetée par le Rijksmuseum d'Amsterdam. Elle fut volée en 2000, et n'a pas été retrouvée à ce jour !
Image : dslov.ru
Houdon, Seated Voltaire
Gilded bronze, Height: 32 cm
Originally belonging to Catherine the Great ; sold at auction in 1852 by order of Nicolas I
Subsequently owned by André Pavolovitch Chouvalov and his heirs;
Acquired by the Rijksmuseum, Amsterdam in 1960.
Image : Rodama1789
Catherine II commande à Houdon une seconde représentation du Voltaire assis.
Cette fois-ci, grandeur nature, et en marbre. Elle sera transférée au palais de l'Ermitage et ornera, un temps, la bibliothèque de Voltaire que l'impératrice avait achetée à Mme Denis à la mort du philosophe.
Voltaire
Jean-Antoine Houdon
Marble, 1781
Acquired by Catherine the Great in the 1780s
Image : The State Hermitage Museum
Une statue qui a également bien failli disparaître, et qui fut brinquebalée ici et là dans le palais de l'Ermitage !
Toujours parce que le sourire de Voltaire, ce "vieux singe" comme il le nommait, importunait fort le tsar Nicolas Ier qui, décidément, détestait Voltaire !
Une histoire que vous pouvez lire, ici : La bibliothèque de Voltaire
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 27 Jan 2020, 20:54, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Le portrait d'Houdon que tu as posté en tête de ton ernier message LNLN, a fait 204 800 euros
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
La nuit, la neige a écrit:Soit dit en passant, la Comédie Française qui conserve aussi le cervelet du philosophe, alors que son coeur se trouve, lui, dans le socle de la statue de Voltaire en plâtre de la Bibliothèque Nationale de France, et ce qui reste de ses cendres au Panthéon.
Vous me suivez ?
... euh ! ... cette manie d'éparpiller les défunts façon puzzle !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Gouverneur Morris a écrit:Le portrait d'Houdon que tu as posté en tête de ton ernier message LNLN, a fait 204 800 euros
C'est de notre faute, c'est de notre faute !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
François-Antoine, comte de Boissy d'Anglas / Jean-Antoine Houdon
Ce buste réalisé par le célèbre sculpteur, prochainement proposé en vente aux enchères, nous donne l'occasion d'évoquer une figure de la Révolution.
Je cite (extraits) :
M. le comte Boissy d'Anglas, sénateur.
Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
Plâtre patiné à l'imitation de la terre cuite
1812
60 x 30 x 28 cm
Signé et daté, sur le flanc droit : Houdon f. 1812.
Exposition : Salon de 1812, n°1091 : « M. le comte Boissy d'Anglas, sénateur. Buste en plâtre. »
Œuvre en rapport : N°46 de la Vente après-décès du fonds de l'atelier de Houdon, à la requête des trois filles de l'artiste (15-17 décembre 1828) : « Plâtre. Masque de feu M. le comte Boissy d'Anglas, pair de France et Membre de l'Institut. Ce masque a été moulé pendant la vie de ce personnage ».
Note au catalogue
Dernière sculpture connue de l'artiste, témoin de l'estime entre l'artiste et le modèle, grand « survivant » de la Révolution, tous deux membres de l'Institut.
Le buste que nous présentons, dernière œuvre connue de Houdon, exposée au Salon de 1812, illustre l’estime entre ces deux membres de l’Institut, grands survivants de la Révolution.
Ardéchois, protestant, avocat, Boissy d’Anglas est élu député de la circonscription d’Annonay aux États Généraux de 1789. Défenseur des hommes de couleur, des protestants et des prêtres réfractaires, il sera accusé de vouloir une République protestante.
Proche des Girondins, il vote, comme eux, le bannissement de Louis XVI, puis son sursis. Il manque d’être entraîné dans leur chute, décidée par les Montagnards.
Portrait du comte François-Antoine de Boissy d'Anglas
François Dumont, vers 1794-95
Miniature, 80 x 80 mm
Photo : RMN Grand Palais / Musée du Louvre
Source : Forum de Marie-Antoinette
A la chute de Robespierre (« Thermidor »), devenu chef des modérés, il est élu président de la Convention, poste auquel il se consacrera avec détermination et sangfroid.
Lors de la journée dite du «1er prairial» (20 mai 1795), la foule fanatisée des Faubourgs, désireuse de rétablir un gouvernement révolutionnaire radical, envahit l’hémicycle, assassine le député Féraud, et porte sa tête, au bout d’une pique, devant le perchoir où siège Boissy d’Anglas. Celui-ci, impassible, la salue dignement, et fait face aux émeutiers jusqu’à l’évacuation de la salle par les gardes.
Boissy d'Anglas saluant, à la tribune de la Convention, la tête du député Féraud.
Joseph-Auguste Tellier
Huile sur toile, 1830
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Il participe à la rédaction de la Constitution de l’an III (1795), qui institue le respect de la propriété et le service militaire. Sous le Directoire, il est membre du Conseil des Cinq-Cents. Il se réfugie en Angleterre suite à sa proscription à l’issue du Coup d'État du 18 fructidor an V, qui voit Barras et l’armée évincer la majorité royaliste.
Il se rallie au Consulat et rentre en France en 1799, puis est successivement membre du Tribunat (qu’il préside brièvement en 1803), et du Sénat. Fait comte d’Empire, puis pair de France à la Restauration, il est membre de la commission chargée de préparer la Charte, et demande l’égalité des protestants par rapport aux catholiques, dans le droit fil de son rôle pacificateur lors de la Terreur Blanche de 1815.
François-Antoine de Boissy d'Anglas
Source : Assemblée Nationale / Les grands discours parlementaires : Boissy d'Anglas - La liberté des cultes (21 février 1795)
Vice-président de la Société Biblique, membre de 1803 à 1826 du Consistoire de l’Église réformée de Paris, il est célébré comme une des grandes figures du protestantisme français.
Houdon, portraitiste consciencieux et fier, s’est toujours enorgueilli de réaliser « des ouvrages dont l’unique mérite est la ressemblance ».
Pour approcher au plus près de la physionomie de ses modèles, le sculpteur utilisait un système rigoureux de mesures aux compas, ainsi que des prises d’empreintes d’après les visages.
Ce fut le cas pour Lafayette, Dumouriez, Rousseau, Mirabeau, entres autres, et pour Boissy d’Anglas, dont le masque préparatoire à notre buste fut présenté à la vente après décès de l’artiste, en 1828.
L’atelier de Houdon
Louis-Lépold Boilly (1761-1845)
Huile sur toile, vers 1804
Image : Mad Paris / Louis-Léopold Boilly, peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe
* Source et infos complémentaires : Coutau Bégarie & Associés - Vente du 10 février 2021
Je cite (extraits) :
M. le comte Boissy d'Anglas, sénateur.
Jean-Antoine Houdon (1741-1828)
Plâtre patiné à l'imitation de la terre cuite
1812
60 x 30 x 28 cm
Signé et daté, sur le flanc droit : Houdon f. 1812.
Exposition : Salon de 1812, n°1091 : « M. le comte Boissy d'Anglas, sénateur. Buste en plâtre. »
Œuvre en rapport : N°46 de la Vente après-décès du fonds de l'atelier de Houdon, à la requête des trois filles de l'artiste (15-17 décembre 1828) : « Plâtre. Masque de feu M. le comte Boissy d'Anglas, pair de France et Membre de l'Institut. Ce masque a été moulé pendant la vie de ce personnage ».
Note au catalogue
Dernière sculpture connue de l'artiste, témoin de l'estime entre l'artiste et le modèle, grand « survivant » de la Révolution, tous deux membres de l'Institut.
Le buste que nous présentons, dernière œuvre connue de Houdon, exposée au Salon de 1812, illustre l’estime entre ces deux membres de l’Institut, grands survivants de la Révolution.
Ardéchois, protestant, avocat, Boissy d’Anglas est élu député de la circonscription d’Annonay aux États Généraux de 1789. Défenseur des hommes de couleur, des protestants et des prêtres réfractaires, il sera accusé de vouloir une République protestante.
Proche des Girondins, il vote, comme eux, le bannissement de Louis XVI, puis son sursis. Il manque d’être entraîné dans leur chute, décidée par les Montagnards.
Portrait du comte François-Antoine de Boissy d'Anglas
François Dumont, vers 1794-95
Miniature, 80 x 80 mm
Photo : RMN Grand Palais / Musée du Louvre
Source : Forum de Marie-Antoinette
A la chute de Robespierre (« Thermidor »), devenu chef des modérés, il est élu président de la Convention, poste auquel il se consacrera avec détermination et sangfroid.
Lors de la journée dite du «1er prairial» (20 mai 1795), la foule fanatisée des Faubourgs, désireuse de rétablir un gouvernement révolutionnaire radical, envahit l’hémicycle, assassine le député Féraud, et porte sa tête, au bout d’une pique, devant le perchoir où siège Boissy d’Anglas. Celui-ci, impassible, la salue dignement, et fait face aux émeutiers jusqu’à l’évacuation de la salle par les gardes.
Boissy d'Anglas saluant, à la tribune de la Convention, la tête du député Féraud.
Joseph-Auguste Tellier
Huile sur toile, 1830
Image : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Il participe à la rédaction de la Constitution de l’an III (1795), qui institue le respect de la propriété et le service militaire. Sous le Directoire, il est membre du Conseil des Cinq-Cents. Il se réfugie en Angleterre suite à sa proscription à l’issue du Coup d'État du 18 fructidor an V, qui voit Barras et l’armée évincer la majorité royaliste.
Il se rallie au Consulat et rentre en France en 1799, puis est successivement membre du Tribunat (qu’il préside brièvement en 1803), et du Sénat. Fait comte d’Empire, puis pair de France à la Restauration, il est membre de la commission chargée de préparer la Charte, et demande l’égalité des protestants par rapport aux catholiques, dans le droit fil de son rôle pacificateur lors de la Terreur Blanche de 1815.
François-Antoine de Boissy d'Anglas
Source : Assemblée Nationale / Les grands discours parlementaires : Boissy d'Anglas - La liberté des cultes (21 février 1795)
Vice-président de la Société Biblique, membre de 1803 à 1826 du Consistoire de l’Église réformée de Paris, il est célébré comme une des grandes figures du protestantisme français.
Houdon, portraitiste consciencieux et fier, s’est toujours enorgueilli de réaliser « des ouvrages dont l’unique mérite est la ressemblance ».
Pour approcher au plus près de la physionomie de ses modèles, le sculpteur utilisait un système rigoureux de mesures aux compas, ainsi que des prises d’empreintes d’après les visages.
Ce fut le cas pour Lafayette, Dumouriez, Rousseau, Mirabeau, entres autres, et pour Boissy d’Anglas, dont le masque préparatoire à notre buste fut présenté à la vente après décès de l’artiste, en 1828.
L’atelier de Houdon
Louis-Lépold Boilly (1761-1845)
Huile sur toile, vers 1804
Image : Mad Paris / Louis-Léopold Boilly, peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe
* Source et infos complémentaires : Coutau Bégarie & Associés - Vente du 10 février 2021
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 75
Localisation : 75012 PARIS
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Message déplacé ici dans ce sujet déjà existant.
Quelques informations complémentaires au sujet de cette sculpture :
Diane chasseresse
Jean-Antoine Houdon
Bronze, 1776
Image : Musée des Beaux-Arts de Tours /Marc Jeanneteau
Présentation du musée
L'artiste conçut Diane dès 1775 par pur plaisir et non sur commande, et la reproduisit dans toutes les matières. Le plâtre, signé et daté 1780, fut acquis par le duc de Saxe-Cobourg-Gotha. Le marbre, signé et daté 1780, propriété de Catherine de Russie, qui fut exposé à Tsarskoié-Selo puis passa à l'Ermitage, appartient aujourd'hui à la fondation Gulbenkian (Lisbonne). Une terre cuite signée se trouve à la Frick Collection.
Il existe trois bronzes : l'un, signé et daté 1782, se trouve à San Marino (Californie) ; un second de 1790 fut exposé au Salon de 1802 et vendu au Louvre après la mort du sculpteur. Celui de Tours, donné par Mme Baron propriétaire du château de Langeais, fondu par Carbonneaux en 1839, signé et daté de 1776, fut sans doute exécuté à partir du plâtre original.
L'art de Houdon doit beaucoup à l'étude de la nature et de l'anatomie. Diane fut refusée aux salons de 1775 et 1777 à cause de son "inconvenance" selon le mot du Premier peintre Pierre, mais fut exposée à la Bibliothèque du roi. En outre, Diane dénote un effort vers l'idéalisation, un intérêt nouveau pour l'antique qui lui confèrent un caractère historique exceptionnel.
Parlez-vous des oeuvres connues sous le nom de L'homme qui marche d'Alberto Giacometti ?
Quelques informations complémentaires au sujet de cette sculpture :
Diane chasseresse
Jean-Antoine Houdon
Bronze, 1776
Image : Musée des Beaux-Arts de Tours /Marc Jeanneteau
Présentation du musée
L'artiste conçut Diane dès 1775 par pur plaisir et non sur commande, et la reproduisit dans toutes les matières. Le plâtre, signé et daté 1780, fut acquis par le duc de Saxe-Cobourg-Gotha. Le marbre, signé et daté 1780, propriété de Catherine de Russie, qui fut exposé à Tsarskoié-Selo puis passa à l'Ermitage, appartient aujourd'hui à la fondation Gulbenkian (Lisbonne). Une terre cuite signée se trouve à la Frick Collection.
Il existe trois bronzes : l'un, signé et daté 1782, se trouve à San Marino (Californie) ; un second de 1790 fut exposé au Salon de 1802 et vendu au Louvre après la mort du sculpteur. Celui de Tours, donné par Mme Baron propriétaire du château de Langeais, fondu par Carbonneaux en 1839, signé et daté de 1776, fut sans doute exécuté à partir du plâtre original.
L'art de Houdon doit beaucoup à l'étude de la nature et de l'anatomie. Diane fut refusée aux salons de 1775 et 1777 à cause de son "inconvenance" selon le mot du Premier peintre Pierre, mais fut exposée à la Bibliothèque du roi. En outre, Diane dénote un effort vers l'idéalisation, un intérêt nouveau pour l'antique qui lui confèrent un caractère historique exceptionnel.
Page 1 de ce sujet, La nuit, la neige a écrit:
De retour à Paris en 1768, il devint membre de l'Académie. Il renforça ses contacts en visitant la Cour de Saxe pour laquelle il réalisa de nombreux bustes, et notamment la fameuse Diane qui par la suite devint la propriété de l'Impératrice de Russie Catherine II (1729-1796) ; le marbre est aujourd'hui au musée Gulbenkian de Lisbonne.
Diane chasseresse
Jean-Antoine Houdon
Marbre, 1780
Lisbonne, musée Calouste-Gulbenkian
Photo : Yelkokoyade / Wikipedia
charenton a écrit:Jacometti a-t-il copié Houdon ?
Parlez-vous des oeuvres connues sous le nom de L'homme qui marche d'Alberto Giacometti ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Antoine Houdon, le sculpteur des Lumières
Voila, l'homme qui marche ...!
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 75
Localisation : 75012 PARIS
Sujets similaires
» Louis-Léopold Boilly : peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe
» L'Héritage des Lumières, ambivalences de la modernité. De Antoine Lilti
» Antoine-Jean Gros (1771-1835), dit " le baron Gros "
» Jean-Baptiste Antoine Andouillé , Premier Chirurgien du Roi
» La leçon de harpe. Du peintre Jean-Antoine-Théodore Giroust
» L'Héritage des Lumières, ambivalences de la modernité. De Antoine Lilti
» Antoine-Jean Gros (1771-1835), dit " le baron Gros "
» Jean-Baptiste Antoine Andouillé , Premier Chirurgien du Roi
» La leçon de harpe. Du peintre Jean-Antoine-Théodore Giroust
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts graphiques et la sculpture
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum