Marie-Antoinette, une reine frivole et écervelée ?

Le comte de Creutz à Gustav .

Fontainebleau, le 8 novembre 1775.

La reine paraît avoir changé entièrement de caractère. L'hiver passé elle montrait un goût extrême pour les plaisirs et pour la dissipation. On l'accusait de légèreté dans ses affections. Le public commençait à murmurer, et elle n'était plus si bien reçue à Paris. Elle était frappée de cette différence d'accueil de la part du public et elle n'a pas tardé d'en apprendre la cause. Depuis ce temps sa conduite est devenue beaucoup plus réfléchie. Il n'y a eu plus de bals à la Cour, les parties de plaisirs se sont moins multipliées; elle a eu des attentions infinies pour tout le monde, elle est devenue plus constante dans ses affections. Aussi est-elle adorée à présent . Et depuis que je connais ce pays-ci, je n'ai jamais vu une si grande affluence de monde à la Cour .

Cela ne durera guère... :

...   un an plus tôt ...
la légèreté de Marie-Antoinette était l'objet de la réprobation générale, et, selon elle-même, une bonne leçon pour l'avenir.

Un bon article, sur

Marie-Antoinette, une reine frivole et écervelée ?

par Céline B.

Analyser, ou plutôt tenter d’analyser un personnage tel que Marie-Antoinette n’est pas une chose aisée. En effet, jamais une femme dans l’Histoire n’a suscité autant d’ouvrages, de pamphlets, de critiques, de représentations, d’admiration et de haine. Martyre et victime pour les royalistes après son exécution le 16 octobre 1793, elle est aussi, de son vivant, très souvent la cible de ses contemporains qui, haineux, lui reprochent d’être responsable des maux de la France. Considérée comme frivole et dépensière, elle est, pour l’opinion publique, l’épouse infidèle, lubrique et écervelée d’un roi faible et benêt, qui ne pense qu’à ses propres plaisirs. Ces accusations causeront en partie sa perte lors de son procès devant le Tribunal Révolutionnaire. Mais sont-elles fondées ? Marie-Antoinette était-elle aussi légère que ses détracteurs le dirent ?   (  ...   )


Ce qu’il est avant tout essentiel de noter, c’est que le statut de reine est pour Marie-Antoinette comme une délivrance. Délivrance vis-à-vis, d’abord, de sa mère. En effet, malgré l’apparence de jeune femme superficielle, elle n’est pas naïve : elle a pleinement conscience d’être une marionnette aux mains de Marie-Thérèse qui espère continuer à manipuler sa fille dans les intérêts de l’Autriche. Or, la reine est à présent une femme qui a mûri. Cette émancipation va prendre un peu de temps, car Marie-Antoinette est très attachée à sa famille et sa patrie, mais elle ne manquera pas de s’accentuer fortement au fur et à mesure des années.

Auteur de l'article
Céline B.

Passionnée d'Histoire, de sciences humaines, de littérature... Je suis ici pour faire partager mes passions et faire notamment connaître un peu plus la thématique historique des femmes, qui ont joué un rôle beaucoup plus important qu'on ne le croit dans la construction de notre monde .


Jack Mandon 12 mars 2013

Bonsoir Céline,

Bon travail d’historienne, bien documenté, bien illustré.

Au-delà de la personne de la reine, il convient d’interroger l’autorité royale, elle-même minée par une lente désacralisation du pouvoir. Cet affaiblissement de l’autorité du roi témoigne autant d’un changement de climat politique que d’une mutation culturelle.

Trop de misère, de souffrance...et le germe foudroyant des philosophes.

La subjectivité chapeautait ce présent et condamnait même l’éthique historique.

Marie-Antoinette, créature gracieuse intemporelle focalisait tous les maux.

Cette période de l’histoire est d’une violence folle.


A lire ici :  http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/marie-antoinette-une-reine-frivole-132232

Voyez-vous, chaque chose en son temps et enfin cela arrive progressivement. En effet, cet article traite d'une critique trop souvent faite à Marie-Antoinette, à savoir : Reine frivole et écervelée.
Que dire que je n'ai dejà dit. D'abord, la jeunesse de Marie-Antoinette et puis surtout cette fuite d'un monde qu'Elle refusait, hypocrite, critique, envieux et j'en passe. Comment ne pas vouloir se sentir léger quand on est entouré plus ou moins d'ennemis. La vérité et surtout la compréhension commencent à se dévoiler au jour.

Incroyable rebuffade royale !        
Selon les Chroniques pittoresques et critiques de l'oeil de boeuf , Marie-Antoinette de retour d'une sortie nocturne se serait cassé le nez sur la grille du château ...  

Il semble en effet que Marie-Antoinette pouvait accéder au théâtre Montansier depuis le château de Versailles, grâce à un corridor qui partait du rez-de-jardin de l’opéra puis longeait le mur des réservoirs.
Mais pour le reste, ce "coup de sang" de Louis XVI cadre mal avec le caractère mou du personnage...
Je ne sais donc pas trop quoi penser de cette anecdote.

Et moi qui croyais qu’il l’avait punie en cessant de lui faire l’amour pendant plusieurs années, avec les
Conséquences que l’on sait

Tu peux continuer à le croire, mais il ne semble pas que ce fut pour elle une punition ...

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Mais pour le reste, ce "coup de sang" de Louis XVI cadre mal avec le caractère mou du personnage...
Je ne sais donc pas trop quoi penser de cette anecdote.

Nous savons qu'il était capable de soudaine brusquerie, mais de là à prendre une telle mesure ... franchement, je ne sais pas non plus.

Intuitivement, j'aurais tendance à le croire.

Il ne faudrait même pas tenir compte de ces chroniques de l'oeil de boeuf. Comment ajouter foi à ces racontars, ces digressions toujours orientées contre quelqu'un ou son opposé, sans la moindre garantie d'authenticité ? Tout cela venant d'une époque où il était impossible d'enregistrer les conversations et les réflexions qu'on prête à des contemporains totalement anonymes. Aucun intérêt

Lecréateur a écrit:Il ne faudrait même pas tenir compte de ces chroniques de l'oeil de boeuf. Comment ajouter foi à ces racontars, ces digressions toujours orientées contre quelqu'un ou son opposé, sans la moindre garantie d'authenticité ?

Bien-sûr il faut picorer Touchard-Lafosse avec discernement, en prendre et en laisser, mais ses chroniques sont le baromètre de l'atmosphère du temps .  Les rumeurs qui courent, même tout à fait erronées ou mensongères, sont le reflet de l'opinion publique qu'elles influencent, orientent et façonnent.  C'est ainsi que la monarchie a pu être discréditée et traînée dans la boue,  préparant les esprits à la Révolution.

Elles ( les Chroniques )  sont le récit, très vivant et imagé, inventé mais souvent fondé sur des faits authentiques et des vérités historiques, de l'histoire de l'ancien régime de Louis XIV à la Révolution. Découvrant un art nouveau, avec un style cocasse et savoureux, l'auteur a crée un genre original dont beaucoup d'écrivains se sont inspirés avec l'histoire romancée.
Les historiens eux-mêmes ont puisé chez Touchard-Lafosse des éléments authentiques qui ont pu être vérifiés.
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-livre-du-jour/chroniques-de-l-oeil-de-boeuf-de-georges-touchard-lafosse_1751815.html

Nous avons un sujet, cher Lecréateur, sur les Chroniques de l'Oeil de boeuf et leur auteur, Touchard-Lafosse .
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3789-les-chroniques-de-l-oeil-de-boeuf-de-georges-touchard-lafosse?highlight=chroniques