Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
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Gouverneur Morris
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Monsieur de Coco
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Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Du 22 au 25 septembre 2016, plusieurs événements liés au tricentenaire de la Duchesse d'Enville auront lieu au château de La roche Guyon.
Plus d'infos:
http://www.95degres.net/divers/tricentenaire-de-la-duchesse-d-enville-3576
Plus d'infos:
http://www.95degres.net/divers/tricentenaire-de-la-duchesse-d-enville-3576
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Cher Monsieur de Coco !!
Quel plaisir de vous retrouver et de vous lire... :!,,,!!!: :!,,,!!!: :!,,,!!!:
Merci pour cette annonce.
Quel plaisir de vous retrouver et de vous lire... :!,,,!!!: :!,,,!!!: :!,,,!!!:
Merci pour cette annonce.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Merci la nuit, la neige.
Voici quelques lectures se référant à la Duchesse d'Enville:
Correspondance de la Duchese d'Enville de Michèle Crogiez-Labarthe (à paraître)
Le salon physiocratique des La Rochefoucauld:animé par la Duchesse d'Enville de Daniel Vaugelade
Un paysage des Lumières: le jardin anglais du château de la Roche-Guyon de Gabriel Wick (rappelons que c'est la Duchesse d'Enville qui a crée le jardin anglais)
Voici quelques lectures se référant à la Duchesse d'Enville:
Correspondance de la Duchese d'Enville de Michèle Crogiez-Labarthe (à paraître)
Le salon physiocratique des La Rochefoucauld:animé par la Duchesse d'Enville de Daniel Vaugelade
Un paysage des Lumières: le jardin anglais du château de la Roche-Guyon de Gabriel Wick (rappelons que c'est la Duchesse d'Enville qui a crée le jardin anglais)
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Merci Monsieur de coco, je prends bonne note.
Personnellement, je connaissais peu la duchesse d'Enville avant l'ouverture de votre sujet.
Nous l'avions évoquée, me semble-t-il, lorsque nous parlions de son fils, l'un des aristocrates connus, au début de la Révolution, pour ses idées libérales : Louis Alexandre de La Rochefoucauld
Ce site nous rappelle que, élu pour la Noblesse aux Etats Généraux de 1789, il fait partie avec Lafayette des tout premiers nobles qui rejoignent le Tiers Etat. Président du département de Paris en 1791, il est désavoué un an plus tard.
Le 16 août 1792, un mandat d’arrêt est lancé contre lui : il avait refusé d’émigrer malgré les menaces qui planaient sur lui.
Il est arrêté avec sa mère et son épouse à Forges-les-Eaux le 4 septembre 1792.
C’est à Gisors lors de son transfert que Louis Alexandre de La Rochefoucauld est massacré à coups de pierre sous les yeux de sa mère et de sa femme.
La duchesse d’Enville et sa belle-fille y échappent mais sont emprisonnées le 2 septembre 1794.
C’est une pétition signée par les habitants de La Roche-Guyon qui les libère un mois plus tard à peine, témoignant par là-même leur attachement ou leur reconnaissance envers une grande dame qui avait fait beaucoup pour le village.
C'est ici : http://www.chateaudelarocheguyon.fr/content/heading14634/content15433.html
Et donc le château de La Roche-Guyon, qu'il faudra nous présenter cher Monsieur de Coco !
Personnellement, je connaissais peu la duchesse d'Enville avant l'ouverture de votre sujet.
Nous l'avions évoquée, me semble-t-il, lorsque nous parlions de son fils, l'un des aristocrates connus, au début de la Révolution, pour ses idées libérales : Louis Alexandre de La Rochefoucauld
Ce site nous rappelle que, élu pour la Noblesse aux Etats Généraux de 1789, il fait partie avec Lafayette des tout premiers nobles qui rejoignent le Tiers Etat. Président du département de Paris en 1791, il est désavoué un an plus tard.
Le 16 août 1792, un mandat d’arrêt est lancé contre lui : il avait refusé d’émigrer malgré les menaces qui planaient sur lui.
Il est arrêté avec sa mère et son épouse à Forges-les-Eaux le 4 septembre 1792.
C’est à Gisors lors de son transfert que Louis Alexandre de La Rochefoucauld est massacré à coups de pierre sous les yeux de sa mère et de sa femme.
La duchesse d’Enville et sa belle-fille y échappent mais sont emprisonnées le 2 septembre 1794.
C’est une pétition signée par les habitants de La Roche-Guyon qui les libère un mois plus tard à peine, témoignant par là-même leur attachement ou leur reconnaissance envers une grande dame qui avait fait beaucoup pour le village.
C'est ici : http://www.chateaudelarocheguyon.fr/content/heading14634/content15433.html
Et donc le château de La Roche-Guyon, qu'il faudra nous présenter cher Monsieur de Coco !
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Avec au sommet de la colline la fameuse Bove de la demoiselle, si chère à Edgar P. Jacobs et son "Piège diabolique"
Gouverneur Morris- Messages : 11696
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Alexandre de La Rochefoucauld, père de la Duchesse d'Enville, fut exilé à la Roche Guyon par Louis XV pour avoir conseillé le renvoi de la Duchesse de Châteauroux, alors favorite du roi. Il s'y installa donc avec sa fille et en profita pour développer des installations pour les habitants comme des routes pavées et une fontaine d'eau potable (toujours visible de nos jours).
La Duchesse embéllit le château qui a conservé sa touche encore aujourd'hui et y recevait Turgot, d'Alembert, Condillac, Malesherbes...
A lire Notice historique sur la Roche-Guyon de M J Auger
La Duchesse embéllit le château qui a conservé sa touche encore aujourd'hui et y recevait Turgot, d'Alembert, Condillac, Malesherbes...
A lire Notice historique sur la Roche-Guyon de M J Auger
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Bien sûr, voilà ! Je perds complètement la boule... boudoi29 :Monsieur de Coco a écrit:
La Duchesse embéllit le château qui a conservé sa touche encore aujourd'hui et y recevait Turgot, d'Alembert, Condillac, Malesherbes...
Et amie de Condorcet.
Je recopierai quelques extraits du livre Condorcet, un intellectuel en politique d'Elisabeth et Robert Badinter.
Elle y est évoquée à de très nombreuses reprises.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Visite du Château de La Roche-Guyon:
Leur nom est lié au siècle des Lumières. Le plus connu, Francois Alexandre Frederic de La Rochefoucauld, duc de Liancourt a qui l'on prête le fameux:"Non Sire, c'est une révolution!". Autre personnage important: Louise Elisabeth de La Rochefoucauld, duchesse d'Enville, qui avait pour ami Turgot. Son nom est rattaché au siècle des Lumières par son principe de physiocratie. Elle cotoya Voltaire. Son salon à La Roche Guyon fut témoin de questions philosophiques.
Les écuries:
Le pavillon de la duchesse d'Enville:
La duchesse d'Enville:
Son salon avec la tenture d'Esther (par la manufacture des Gobelins), quatre cartons acquis par le château (rachetées à Karl Lagerfeld!!!!!), qui retrouvent leurs places d'origine:
Le potager (en face du château):
L'antichambre de la duchesse:
Son théâtre, fermé au public, dont on accédait par cet interminable couloir. La restauration y est prévue pour bientôt!!!
Leur nom est lié au siècle des Lumières. Le plus connu, Francois Alexandre Frederic de La Rochefoucauld, duc de Liancourt a qui l'on prête le fameux:"Non Sire, c'est une révolution!". Autre personnage important: Louise Elisabeth de La Rochefoucauld, duchesse d'Enville, qui avait pour ami Turgot. Son nom est rattaché au siècle des Lumières par son principe de physiocratie. Elle cotoya Voltaire. Son salon à La Roche Guyon fut témoin de questions philosophiques.
Les écuries:
Le pavillon de la duchesse d'Enville:
La duchesse d'Enville:
Son salon avec la tenture d'Esther (par la manufacture des Gobelins), quatre cartons acquis par le château (rachetées à Karl Lagerfeld!!!!!), qui retrouvent leurs places d'origine:
Le potager (en face du château):
L'antichambre de la duchesse:
Son théâtre, fermé au public, dont on accédait par cet interminable couloir. La restauration y est prévue pour bientôt!!!
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Merci pour cette visite illustrée !!
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
A lire sur le retour des tapisseries d'Esther au château, le catalogue d'exposition par Christian Olivereau et Isabelle Williame:
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Merci Monsieur de Coco.
En complément, et lu dans l'excellente biographie Condorcet, de Robert et Elisabeth Badinter...
Portrait du marquis de Condorcet, par Jean-Baptiste Greuze
Je cite :
(....) Condorcet se lie à deux autres femmes d'un âge à lui tenir lieu de mères.
L'une et l'autre sont des intimes de Turgot.
La première est la duchesse d'Enville (on écrit parfois son nom d'Anville), née La Rochefoucauld.
Elle connaît Turgot depuis le début des années 1760, alors qu'il était intendant de Limoges.
Elle aimait à le consulter pour l'administration de ses terres en Charente et à la Roche-Guyon.
Avec le temps, il s'est établi entre eux une amitié inaltérable.
Portrait de Turgot, école française, collection château de Versailles
Cette femme très riche et très cultivée est d'une grande générosité.
A la Roche-Guyon, comme dans son hôtel parisien rue de Seine (L'Hôtel des La Rochefoucauld était en partie situé sur l'emplacement de l'actuel n°12 de cette rue. En 1825, il fut démoli pour ouvrir une nouvelle rue : la rue des Beaux-Arts), elle recevait avec luxe, mais aussi avec une simplicité qui faisait dire à Mme du Deffand : "elle n'a pas les grands airs de notre grande dame, elle a le ton assez animé, elle est un peu entichée de la philosophie moderne : mais elle la pratique plus qu'elle ne la prêche."
Acquise aux idées nouvelles, on la disait mère des philosophes et des économistes.
Elle était intervenue pour les familles Calas et Sirven et passait son temps à administrer ses domaines de la manière la plus libérale, dans un grand souci de justice sociale.
Vue du château de la Roche-Guyon, par Hubert Robert
Très tôt, elle avait supprimé les corvées, créé des écoles et des ateliers, renoncé aux droits féodaux.
Une digne émule de Turgot !
Condorcet fit sa connaissance et celle de son fils en décembre 1772, dans le salon de Julie (de Lespinasse).
D'emblée une grande sympathie s'établit entre eux, même si Condorcet fut d'abord surtout séduit par l'esprit de la mère.
Lorsque Turgot quitta le pouvoir, il s'installa à la Roche-Guyon pendant six mois, puis y revint aussi souvent que possible.
Condorcet de même.
C'était le lieu de villégiature préféré des deux hommes, qui s'y retrouvaient dans une atmosphère inégalable.
A lire leurs correspondances, le phare de cette maison, jusqu'à la fin des années soixante-dix, demeurait Mme d'Enville.
Son fils était souvent absent, et trop timide pour l'emporter sur sa mère.
Bien que du même âge, le duc de La Rochefoucauld n'avait ni les prestige ni l'autorité de Condorcet, qu'il écoutait avec admiration.
Plusieurs témoignages de contemporains révèlent qu'il faisait figure d'élève auprès du grand mathématicien qui lui transmettait ses idées et surtout ses convictions.
Leur amitié naquit plus tard. Elle prit racine dans la société libérale, où la sympathie pour les Américains était de plus en plus vive depuis l'arrivée en France de Franklin, fin 1776, et le départ pour l'Amérique, en avril 1777, d'un jeune homme de dix-neuf ans : La Fayette.
En complément, et lu dans l'excellente biographie Condorcet, de Robert et Elisabeth Badinter...
Portrait du marquis de Condorcet, par Jean-Baptiste Greuze
Je cite :
(....) Condorcet se lie à deux autres femmes d'un âge à lui tenir lieu de mères.
L'une et l'autre sont des intimes de Turgot.
La première est la duchesse d'Enville (on écrit parfois son nom d'Anville), née La Rochefoucauld.
Elle connaît Turgot depuis le début des années 1760, alors qu'il était intendant de Limoges.
Elle aimait à le consulter pour l'administration de ses terres en Charente et à la Roche-Guyon.
Avec le temps, il s'est établi entre eux une amitié inaltérable.
Portrait de Turgot, école française, collection château de Versailles
Cette femme très riche et très cultivée est d'une grande générosité.
A la Roche-Guyon, comme dans son hôtel parisien rue de Seine (L'Hôtel des La Rochefoucauld était en partie situé sur l'emplacement de l'actuel n°12 de cette rue. En 1825, il fut démoli pour ouvrir une nouvelle rue : la rue des Beaux-Arts), elle recevait avec luxe, mais aussi avec une simplicité qui faisait dire à Mme du Deffand : "elle n'a pas les grands airs de notre grande dame, elle a le ton assez animé, elle est un peu entichée de la philosophie moderne : mais elle la pratique plus qu'elle ne la prêche."
Acquise aux idées nouvelles, on la disait mère des philosophes et des économistes.
Elle était intervenue pour les familles Calas et Sirven et passait son temps à administrer ses domaines de la manière la plus libérale, dans un grand souci de justice sociale.
Vue du château de la Roche-Guyon, par Hubert Robert
Très tôt, elle avait supprimé les corvées, créé des écoles et des ateliers, renoncé aux droits féodaux.
Une digne émule de Turgot !
Condorcet fit sa connaissance et celle de son fils en décembre 1772, dans le salon de Julie (de Lespinasse).
D'emblée une grande sympathie s'établit entre eux, même si Condorcet fut d'abord surtout séduit par l'esprit de la mère.
Lorsque Turgot quitta le pouvoir, il s'installa à la Roche-Guyon pendant six mois, puis y revint aussi souvent que possible.
Condorcet de même.
C'était le lieu de villégiature préféré des deux hommes, qui s'y retrouvaient dans une atmosphère inégalable.
A lire leurs correspondances, le phare de cette maison, jusqu'à la fin des années soixante-dix, demeurait Mme d'Enville.
Son fils était souvent absent, et trop timide pour l'emporter sur sa mère.
Bien que du même âge, le duc de La Rochefoucauld n'avait ni les prestige ni l'autorité de Condorcet, qu'il écoutait avec admiration.
Plusieurs témoignages de contemporains révèlent qu'il faisait figure d'élève auprès du grand mathématicien qui lui transmettait ses idées et surtout ses convictions.
Leur amitié naquit plus tard. Elle prit racine dans la société libérale, où la sympathie pour les Américains était de plus en plus vive depuis l'arrivée en France de Franklin, fin 1776, et le départ pour l'Amérique, en avril 1777, d'un jeune homme de dix-neuf ans : La Fayette.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Merci à tous les deux : Monsieur de Coco pour la visite de la Roche-Guyon, et la nuit, la neige qui me fait découvrir la duchesse d'Enville !
Les tapisseries d’Esther, dont vous nous parlez, cher Monsieur de Coco, et l’ensemble du mobilier qui habillaient le salon de la duchesse d’Enville avaient été dispersés en 1987. Ayant un temps appartenu au grand couturier Karl Lagerfeld, les tapisseries sont mises en vente chez Christie’s en avril 2000. Le ministère de la culture exerce alors son droit de préemption et finance la moitié de l’acquisition.
Les tapisseries d’Esther sont de retour au château de la Roche-Guyon. Ayant été rachetées par le conseil général du Val d’Oise en avril 2000 pour 4,5 millions de francs.
Depuis 1769, date de leur création à la manufacture royale des Gobelins, les tapisseries d’Esther du nom de ce personnage biblique qui inspira les artistes du Moyen-Age à la Renaissance, n’avaient jamais quitté les salons de la duchesse d’Enville hormis cet intermède de 14 ans. Le château n’étant ouvert au public que depuis 1994, les quatre tapisseries et leur mobilier n’ont jamais été dévoilés. Régulièrement entretenue, dépoussiérées et rarement exposées à la lumière, les couleurs des oeuvres, dûes à l’atelier “Cozette” de la célèbre manufacture, ont conservé un superbe éclat.
La visite du château s’en trouve aujourd’hui considérablement enrichie
http://clioroche.chez.com/duchesse.html
Les tapisseries d’Esther, dont vous nous parlez, cher Monsieur de Coco, et l’ensemble du mobilier qui habillaient le salon de la duchesse d’Enville avaient été dispersés en 1987. Ayant un temps appartenu au grand couturier Karl Lagerfeld, les tapisseries sont mises en vente chez Christie’s en avril 2000. Le ministère de la culture exerce alors son droit de préemption et finance la moitié de l’acquisition.
Les tapisseries d’Esther sont de retour au château de la Roche-Guyon. Ayant été rachetées par le conseil général du Val d’Oise en avril 2000 pour 4,5 millions de francs.
Depuis 1769, date de leur création à la manufacture royale des Gobelins, les tapisseries d’Esther du nom de ce personnage biblique qui inspira les artistes du Moyen-Age à la Renaissance, n’avaient jamais quitté les salons de la duchesse d’Enville hormis cet intermède de 14 ans. Le château n’étant ouvert au public que depuis 1994, les quatre tapisseries et leur mobilier n’ont jamais été dévoilés. Régulièrement entretenue, dépoussiérées et rarement exposées à la lumière, les couleurs des oeuvres, dûes à l’atelier “Cozette” de la célèbre manufacture, ont conservé un superbe éclat.
La visite du château s’en trouve aujourd’hui considérablement enrichie
http://clioroche.chez.com/duchesse.html
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Mme de Sabran a écrit:
Les tapisseries d’Esther, dont vous nous parlez, cher Monsieur de Coco, et l’ensemble du mobilier qui habillaient le salon de la duchesse d’Enville avaient été dispersés en 1987. Ayant un temps appartenu au grand couturier Karl Lagerfeld, les tapisseries sont mises en vente chez Christie’s en avril 2000. Le ministère de la culture exerce alors son droit de préemption et finance la moitié de l’acquisition.
Oui ! Il me semble que nous en avions parlé, mais je ne sais plus où... :
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Diantre !!! Elle a failli épouser son oncle paternel ! àè-è\': àè-è\': àè-è\':
Généalogie de Louise Elisabeth Nicole de La Rochefoucauld, duchesse d'Enville
Elle était l'aînée des cinq enfants issus du mariage de Elisabeth de Toiras et de Alexandre de La Rochefoucauld (1690 - 1762).
Son père était lui-même l'un des dix enfants que Madeleine Le Tellier de Louvois avait donnés à François VIII de La Rochefoucauld (1663-1728). Il hérita du titre ducal après que ses trois frères aînés soient morts de la petite vérole (François, Michel-Camille, Charles-Maurice). Quant à Roger, le quatrième, il devint le quatrième abbé du Bec-Helloin et Fontfroide, ce qui ne l'empêcha pas de mourir de la petite vérole lui aussi à Budapest en 1717. Les deux frères cadets Guy et Aimery devaient mourir de la même terrible maladie.
( Eh bien ! Quel nettoyage ! )
Ainsi Alexandre resta seul survivant de huit garçons. Ses deux soeurs eurent davantage de vigueur : Madeleine-Françoise devint religieuse à Saint-Denis. Emilie la petite dernière, naquit avec le siècle le 9 novembre 1700. Elle épousa le 4 janvier 1725 Charles-Emmanuel de Crussol, duc de Crussol puis duc d'Uzès, gouverneur de Saintonge et d'Angoumois, à Versailles, en présence du roi et de l'infante d'Espagne, Marie-Anne Victoire, futur femme du dauphin. Pour la petite Louise-Elisabeth âgée de 9 ans, cette cérémonie fut l'occasion de faire ses premiers pas à la cour parmi tous ces grands du royaume qu'elle devait cotoyer si souvent tout au long de sa vie...
Trois ans plus tard, en 1728, son grand-père, l'illustre guerrier François VIII de la Rochefoucauld disparaissait. Aussi, c'est son père qui recueillit le titre ducal sous le nom de Alexandre Ier, duc de la Rochefoucauld et de la Roche-Guyon, prince de Marsillac, comte de Duretal, marquis de Liancourt, baron de Verteuil, de Marthon, d'Ertissac, d'Enville (ou d'Anville), de Montignac. Il lui succéda dans ses charges de pair de France, de Chevalier des Ordres et de Grand-Maître de la garde-robe du Roi.
Entré dans la marine à l'âge de 17 ans, capitaine de vaisseau en 1710, à la tête d'un régiment d'infanterie depuis 1712, Alexandre de La Rochefoucauld recueillit une fortune assez considérable à la mort de son père. Très apprécié du jeune roi Louis XV, il passait pour un homme influent à la cour. Il vivait à Versailles, ou en son hôtel rue de Seine à Paris. Il se rendait aussi sur ses terres de Liancourt (Oise) et de La Roche-Guyon (Val d'Oise) mais la vie y était tellement moins confortable ! Surtout dans cette froide et austère forteresse dominant le méandre de la Seine.
Voici ce que Diderot dit d'Alexandre de La Rochefoucauld en 1765, dans Les salons (Paris, 1887) :
"Bon châtelain, actif, industrieux, agronome, philanthrope et très honnête homme, M. le duc de la Rochefoucauld était en ces derniers temps presque le seul qui vécût dans ses terres en grand seigneur. Son rang se montrait, non dans la hauteur de ses manières, mais par d'éminentes vertus. Sa fortune immense servait à répandre des bienfaits, à encourager l'industrie, à mettre le pauvre en état de gagner sa vie par son travail. Cet esprit de bienfaisance s'est perpétué par sa famille."
C'est dans un luxe et un entourage exceptionnels qu'Alexandre éleva ses trois filles Louise Elisabeth (1716-1797), Marie (1718-1789), et Adélaïde (1722-1737). Il aurait été sans doute le plus heureux des hommes au milieu des siens, s'il n'avait eu à pleurer la mort en très bas âge de ses deux fils (le premier né en 1717 mourut en 1718, le second né en 1720 mourut en 1721). Une sorte de fatalité semblait planer au-dessus de la descendance masculine des La Rochefoucauld, la variole qui faisait des ravages en ce début de siècle emporta les deux fils après six frères !
L'absence de descendance mâle qui mettait le nom des La Rochefoucauld en péril obligea le duc à négocier en très haut lieu, auprès du roi et du pape, la possibilité de faire reporter sur ses filles les droits et les titres que ses fils auraient dû recevoir. Ces faveurs n'étaient que très rarement accordées, car en France la tradition salique voulait que le seul fils aîné reprenne le flambeau du père.
En novembre 1731, tout juste 15 ans, Louise Elisabeth obéit aux ordres de son père en acceptant de prendre pour époux un homme de vingt ans son aîné, un homme qui pourrait porter la couronne ducale, ainsi que le roi en avait décidé : le titre ducal serait transmis au mari à condition que celui-ci soit né La Rochefoucauld lui-même. L'attribution du titre de duc est du ressort exclusif du roi ; les ducs étant les plus grands seigneurs après la famille royale.
Louise Elisabeth ne connaissait que trop bien l'homme qu'elle allait épouser, c'était son oncle paternel, le frère cadet de son père, Gui II (1696-1731), que le roi fit duc de la Roche-Guyon.
Mais quelques jours avant les noces, la petite vérole emporta le septième et dernier frère d'Alexandre.
Trois mois plus tard, le 28 février 1732, on lui offrait à épouser son cousin cette fois, Jean-Baptiste de La Rochefoucauld (1707-1746), fils de Louis de la Rochefoucauld, marquis de Roucy.
Le roi renouvela ses lettres patentes afin que le jeune Louis pu porter désormais le titre de duc d'Enville.
Généalogie de Louise Elisabeth Nicole de La Rochefoucauld, duchesse d'Enville
Elle était l'aînée des cinq enfants issus du mariage de Elisabeth de Toiras et de Alexandre de La Rochefoucauld (1690 - 1762).
Son père était lui-même l'un des dix enfants que Madeleine Le Tellier de Louvois avait donnés à François VIII de La Rochefoucauld (1663-1728). Il hérita du titre ducal après que ses trois frères aînés soient morts de la petite vérole (François, Michel-Camille, Charles-Maurice). Quant à Roger, le quatrième, il devint le quatrième abbé du Bec-Helloin et Fontfroide, ce qui ne l'empêcha pas de mourir de la petite vérole lui aussi à Budapest en 1717. Les deux frères cadets Guy et Aimery devaient mourir de la même terrible maladie.
( Eh bien ! Quel nettoyage ! )
Ainsi Alexandre resta seul survivant de huit garçons. Ses deux soeurs eurent davantage de vigueur : Madeleine-Françoise devint religieuse à Saint-Denis. Emilie la petite dernière, naquit avec le siècle le 9 novembre 1700. Elle épousa le 4 janvier 1725 Charles-Emmanuel de Crussol, duc de Crussol puis duc d'Uzès, gouverneur de Saintonge et d'Angoumois, à Versailles, en présence du roi et de l'infante d'Espagne, Marie-Anne Victoire, futur femme du dauphin. Pour la petite Louise-Elisabeth âgée de 9 ans, cette cérémonie fut l'occasion de faire ses premiers pas à la cour parmi tous ces grands du royaume qu'elle devait cotoyer si souvent tout au long de sa vie...
Trois ans plus tard, en 1728, son grand-père, l'illustre guerrier François VIII de la Rochefoucauld disparaissait. Aussi, c'est son père qui recueillit le titre ducal sous le nom de Alexandre Ier, duc de la Rochefoucauld et de la Roche-Guyon, prince de Marsillac, comte de Duretal, marquis de Liancourt, baron de Verteuil, de Marthon, d'Ertissac, d'Enville (ou d'Anville), de Montignac. Il lui succéda dans ses charges de pair de France, de Chevalier des Ordres et de Grand-Maître de la garde-robe du Roi.
Entré dans la marine à l'âge de 17 ans, capitaine de vaisseau en 1710, à la tête d'un régiment d'infanterie depuis 1712, Alexandre de La Rochefoucauld recueillit une fortune assez considérable à la mort de son père. Très apprécié du jeune roi Louis XV, il passait pour un homme influent à la cour. Il vivait à Versailles, ou en son hôtel rue de Seine à Paris. Il se rendait aussi sur ses terres de Liancourt (Oise) et de La Roche-Guyon (Val d'Oise) mais la vie y était tellement moins confortable ! Surtout dans cette froide et austère forteresse dominant le méandre de la Seine.
Voici ce que Diderot dit d'Alexandre de La Rochefoucauld en 1765, dans Les salons (Paris, 1887) :
"Bon châtelain, actif, industrieux, agronome, philanthrope et très honnête homme, M. le duc de la Rochefoucauld était en ces derniers temps presque le seul qui vécût dans ses terres en grand seigneur. Son rang se montrait, non dans la hauteur de ses manières, mais par d'éminentes vertus. Sa fortune immense servait à répandre des bienfaits, à encourager l'industrie, à mettre le pauvre en état de gagner sa vie par son travail. Cet esprit de bienfaisance s'est perpétué par sa famille."
C'est dans un luxe et un entourage exceptionnels qu'Alexandre éleva ses trois filles Louise Elisabeth (1716-1797), Marie (1718-1789), et Adélaïde (1722-1737). Il aurait été sans doute le plus heureux des hommes au milieu des siens, s'il n'avait eu à pleurer la mort en très bas âge de ses deux fils (le premier né en 1717 mourut en 1718, le second né en 1720 mourut en 1721). Une sorte de fatalité semblait planer au-dessus de la descendance masculine des La Rochefoucauld, la variole qui faisait des ravages en ce début de siècle emporta les deux fils après six frères !
L'absence de descendance mâle qui mettait le nom des La Rochefoucauld en péril obligea le duc à négocier en très haut lieu, auprès du roi et du pape, la possibilité de faire reporter sur ses filles les droits et les titres que ses fils auraient dû recevoir. Ces faveurs n'étaient que très rarement accordées, car en France la tradition salique voulait que le seul fils aîné reprenne le flambeau du père.
En novembre 1731, tout juste 15 ans, Louise Elisabeth obéit aux ordres de son père en acceptant de prendre pour époux un homme de vingt ans son aîné, un homme qui pourrait porter la couronne ducale, ainsi que le roi en avait décidé : le titre ducal serait transmis au mari à condition que celui-ci soit né La Rochefoucauld lui-même. L'attribution du titre de duc est du ressort exclusif du roi ; les ducs étant les plus grands seigneurs après la famille royale.
Louise Elisabeth ne connaissait que trop bien l'homme qu'elle allait épouser, c'était son oncle paternel, le frère cadet de son père, Gui II (1696-1731), que le roi fit duc de la Roche-Guyon.
Mais quelques jours avant les noces, la petite vérole emporta le septième et dernier frère d'Alexandre.
Trois mois plus tard, le 28 février 1732, on lui offrait à épouser son cousin cette fois, Jean-Baptiste de La Rochefoucauld (1707-1746), fils de Louis de la Rochefoucauld, marquis de Roucy.
Le roi renouvela ses lettres patentes afin que le jeune Louis pu porter désormais le titre de duc d'Enville.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Merci Mme de Sabran
Je ne connaissais pas toute l'histoire...
Je ne connaissais pas toute l'histoire...
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
... moi non plus : je l'apprends en même temps que vous ! :
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Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
la bibliothèque dans les années 1920 avec ses 12 000 ouvrages:
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Lucius- Messages : 11656
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Age : 32
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Je viens de finir la lecture de ce petit livre Tricentenaire de la naissance de la duchesse d'Enville (1716-1797) (dir) Daniel Vaugelade.
A noter que le nom de cette collection des éditions de l'oeil se nomme la bibliothèque fantôme en référence à la bibliothèque vide du château de la Roche Guyon ( sur les 12 000 ouvrages que comptait la bibliothèque, seuls 5 ont retrouvé leur place!).
Ce n'est pas une biographie de la duchesse même si on, car il y a plusieurs auteurs, parle de sa vie. C'est un mélange des voyages de La Rochefoucauld, des relations de Mably et de la duchesse, de la fortune de cette dernière...
Bien écrit, intéressant.
A noter que le nom de cette collection des éditions de l'oeil se nomme la bibliothèque fantôme en référence à la bibliothèque vide du château de la Roche Guyon ( sur les 12 000 ouvrages que comptait la bibliothèque, seuls 5 ont retrouvé leur place!).
Ce n'est pas une biographie de la duchesse même si on, car il y a plusieurs auteurs, parle de sa vie. C'est un mélange des voyages de La Rochefoucauld, des relations de Mably et de la duchesse, de la fortune de cette dernière...
Bien écrit, intéressant.
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Afin de préparer ma visite du jardin anglais de la duchesse d'Enville à La Roche Guyon le weekend prochain lors des journées du patrimoine, j'ai lu l'excellent livre de Gabriel Wick Un paysage des Lumières.
Petit livre avec de nombreuses gravures qui relate l'historique du jardin anglais avec ses principes de physiocratie de la duchesse d'Enville et de ses connaissances.
Petit livre avec de nombreuses gravures qui relate l'historique du jardin anglais avec ses principes de physiocratie de la duchesse d'Enville et de ses connaissances.
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Nous attendons votre reportage avec impatience ! Bonne visite...
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Château de La Roche Guyon, chez la duchesse d'Enville
Bien sûr LNLN
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
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